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La vie trouve toujours un chemin [Hailey]
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Le réveil avait sonné tôt. Beaucoup trop tôt. Enfin, pas tant que ça, mais Auguste avait mis du temps à trouver le sommeil et la qualité de sa nuit laissait à désirer. Ça avait été une de ces nuits où il s’était réveillé quatre ou cinq fois sans aucune raison. Tantôt parce qu’il devait aller aux toilettes tantôt parce que sa gorge sèche réclamait de l’eau. Une mauvaise nuit. Quand son réveil – une mélodie sur fond de basse, de batterie et de grosse guitare électrique saturée – sonna, Auguste était en nage. Les draps lui collaient à la peau tant il dégoulinait de sueur. Sans doute la faute d’un cauchemar dont il ne se souvenait déjà plus, folie de son esprit qui s’était éclipsée sitôt qu’il eut ouvert les yeux. Était-ce la faute au stress ? Non, pas qu’il sache. En tout cas, le pulsar n’avait pas l’impression d’être sous pression, lui dont le tempérament flirtait par moment avec l’insouciance. Peut-être le coupable était-il le repas trop copieux de la veille ? Pas impossible. Au fond, Auguste se fichait de savoir qui était la cause de son sommeil déplorable car, maintenant qu’il était réveillé, il avait une journée à affronter. Il nota toutefois dans un coin de son esprit que, ce soir, un peu de sport serait le bienvenu. Un corps fatigué était le meilleur des somnifères. Assis sur le bord de son lit, le brun se frotta les yeux. Eux se refermaient tous seuls tandis que lui souhaitait à tout prix les garder ouverts. S’il s’écoutait, il se serait déjà recouché pour retourner dans les bras de Morphée, en espérant qu’ils soient plus accueillants cette fois-ci. Il avait certes des choses à faire ce matin mais en se montrant astucieux, il y avait bien moyen de grappiller encore vingt ou trente minutes de sommeil. Non. Ce n’était pas raisonnable. L’homme dut chercher au fin fond de son être pour trouver la motivation de se lever. La journée ne commençait pas de la meilleure façon. Le silence régnait dans la chambre et il ne lui semblait pas entendre le moindre signe d’activité dans la maison. Pas un bruit dans la rue non plus. Lumiris dormait encore. Petite chanceuse. Le champion d’arène enfila un peignoir sous lequel il demeurait nu comme un ver, et sortit de sa chambre. Il n’était pas rare de le voir se promener dans le plus simple appareil quand il était chez lui et la présence de Hailey n’y changeait rien. Il lui arrivait cependant de faire un effort quand il y pensait, d’où le peignoir même si, vu l’absence complète de bruit dans la maison, il supposait que sa cousine soit encore endormie. Il était tôt, après tout. Le soleil ne se lèverait pas avant plusieurs heures, autant qu’elle en profite pour terminer sa nuit. Auguste la réveillerait plus tard. La pauvre n’était ici que depuis quelque jour et lui n’avait de cesse de solliciter son aide pour tout et n’importe quoi. Manque de chance, elle était arrivée à Lumiris – et surtout chez lui – à une période très agitée pour lui et puisqu’elle était la personne digne de confiance la plus proche de lui sur le plan physique… Elle l’avait aidé à déballer les cartons de déménagements, qui s’étaient entassés dans le garage mais aussi à monter les derniers meubles, qu’ils s’agissent de ceux laissés de côté lors de l’emménagement où des nouveaux, livrés au fur et à mesure. Il avait par exemple reçu un nouveau buffet la veille. L’aide de Hailey avait été bienvenue pour l’assembler. Il venait tout juste d’emménager. Cela s’était fait quelques jours avant la période de fêtes, juste avant qu’il ne prenne le bateau pour rentrer à Hoenn pour voir sa famille et passer les fêtes de fin d’années avec eux. Revenir à Nemerya accompagné de sa cousine était un élément qu’il n’avait pas prévu et la jeune femme s’était installée dans une villa tout juste achetée et dans laquelle son nouveau propriétaire n’avait pas fini de s’installer. Si elle avait imaginé pouvoir poser ses valises et glisser ses pieds sous la table pour se la couler douce, elle avait dû être déçue. Du moins, c’est ce qu’Auguste imaginait car elle n’avait jamais dit ou laissé transparaître quoi que ce soit à ce sujet. Jamais elle n’avait protesté quand il lui demandait un coup de main pour déballer des cartons, pour tenir une planche droite pendant qu’il jouait de sa visseuse ou même pour le ménage. Au fond, Auguste trouvait cela normal qu’elle mettre la main à la pâte. Il l’hébergeait gracieusement, après tout. Elle s’était vu offrir une échappatoire à ses problèmes loin d’une famille qui lui mettait la pression afin qu’elle se reprenne en main. Il les comprenait, en un sens. Quel parent souhaitait voir sa vie perdre pieds et assister à ce spectacle sans rien faire ? Ici, elle n’avait pas à s’inquiéter de tout ça. Elle pouvait profiter de Lumiris pour se changer les idées, faire le point sur elle-même et sur sa manière d’appréhender l’avenir. Personne n’attendait quoi que ce soit d’elle alors que cela lui prenne trois semaines ou trois mois, elle n’avait pas à s’inquiéter. Elle avait le droit de faire les choses à son rythme et de penser à elle. Par conséquent, son cousin n’était pas contre un coup de main de temps à autre à la maison. C’était pour elle aussi puisque cela rendait son lieu de vie plus agréable. À moitié perdu dans ses pensées, l’ancien ranger suivait sa routine du matin. Le doux crachotement de la cafetière était une véritable mélodie à ses oreilles. C’était la promesse d’un avenir meilleur où sa survie dépendant de la concentration de caféine dans son sang. Ah… le café. Doux breuvage sans lequel la vie serait infiniment plus difficile. Seuls les hommes de culture parvenaient à l’apprécier à sa juste valeur. Si Auguste était tenté d’attendre cinq minutes pour se servir une première tasse, il savait aussi qu’il n’avait pas le temps pour cela. Alors, pendant que la cafetière faisait lentement mais sûrement son travail, lui remonta à l’étage en direction de la salle de bain. Il attrapa au passage de quoi s’habiller. Un gros pull, un pantalon qu’il utilisait d’habitude quand il partait barouder, le tout avec d’épaisses chaussettes. Il s’habillait de manière pratique et confortable aujourd’hui, plutôt que de chercher à être élégant. Et vu comment c’était le déluge dehors, se vêtir chaudement ne serait pas de trop. La douche du matin était une excellente manière de se réveiller quand on savait comment s’y prendre. D’aucuns cherchaient du réconfort sous un jet d’eau brûlante, comme pour retrouver la douce chaleur des couvertures et si le pulsar reconnaissait que c’était une expérience agréable, une douche glacée était la meilleure façon de s’ancrer pour de bon dans la journée. Pas durant dix minutes non plus, il ne voulait pas sortir de là en grelottant et en prenant le risque d’être malade, mais juste avant de sortir. Deux ou trois minutes à se faire arroser d’eau froid, ça faisait des miracles. Il échappait un peu plus à l’emprise de son lit qui, ce matin, ne cessait de l’appeler afin qu’il retourne s’allonger. Le brun était presque habillé quand son téléphone sonna. Le nom qui apparut sur l’écran lui était familier, aussi décrocha-t-il dans la seconde alors qu’il aurait aimé terminer de se préparer avant tout. « Coucou, toi. » « Bonjour, Auguste ! Tu vas bien ? » Question à laquelle il répondit par l’affirmative avant de la lui retourner. Oh, il avait peu et mal dormi, c’était un fait, mais il n’allait pas mal pour autant. Surtout maintenant qu’il était un peu plus réveillé et qu’il entendait la douce voix de Sarah au téléphone. Il attrapa le t-shirt et le pull qu’il n’avait pas encore eu le temps d’enfiler et quitta la salle de bains, alors que la jeune femme reprenait la parole. « J’aurais aimé dormir plus longtemps mais il semblerait que tu en aies décidé autrement. Du coup, j’appelais pour être certain que tu sois réveillé. » « Oui, oui. Ne t’en fais pas. Je suis en train de m’habiller. Je me mets en route pour Artiesta dans une quinzaine de minutes. » « Super ! Tu as déjeuné ? » Il eut un moment d’hésitation. Le silence qui s’installa parlait de lui-même. De retour dans la cuisine, Auguste avait posé les yeux sur un boîte de céréales ainsi que sur un pain datant d’il y a trois jours. Il n’avait le temps ni pour l’un ni pour l’autres. Puis, le pain sec ne le tentait pas. « Du café, ça compte ? » « Ok, ok. » répondit-elle en soupirant. « Je te ferai des crêpes pour quand tu arrives. Ta cousine sera avec toi ? » « Non. Hailey dort encore, je la réveillerai en revenant ici. Mais tu peux lui en faire quelques-unes aussi, ça lui fera plaisir. » Le téléphone bloqué entre son oreille et son épaule, le garçon versait son café dans un grand gobelet isotherme qu’il emmènerait avec lui dehors. Sur la route, il aurait tout le temps du monde pour boire cela. Le café maison était infiniment meilleur que celui du Staribucks, après tout. « Je t’attends, du coup. À tout à l’heure ! » Elle raccrocha et le calme revint. L’horloge indiquait six heures trente. A l’extérieur, il faisait encore nuit noire mais le bruit de la pluie battante sur les carreaux ne trompait pas. Il pleuvait des cordes. Auguste s’y attendait car c’était ce que la météo annonçait pour aujourd’hui et les prochains jours. Beaucoup de pluie, de vent, et des températures flirtant avec le zéro. Un vrai temps de Ponchien. Mais pour lui qui devait prendre la route, c’était toujours mieux que la neige et le verglas. Bref. Pas le temps de ronchonner à propos de quelque chose sur lequel il n’avait aucune influence. Assis dans le canapé, le champion psy avait enfilé le reste de ses vêtements et laçait ses chaussures. De solides godasses capables d’affronter les intempéries et de survivre à n’importe quel terrain. Il l’aimait bien, cette paire. Elle avait coûté son pesant d’or mais il en était satisfait. C’étaient en général ces chaussures là qu’il enfilait quand il allait se balader hors de la ville. Confortables, résistantes, elles lui avaient toujours assuré une excursion sans tracas et sans ampoules aux pieds. À le regarder, on jurerait qu’il partait en expédition alors qu’il se rendait simplement chez sa précieuse amie en voiture. En réalité, il allait jusqu’à Artiesta afin d’emprunter la camionnette de Sarah ou, plus exactement, celle de son frère. Il l’avait déjà utilisée pour son déménagement et aujourd’hui il en avait à nouveau besoin. La période des fêtes étant passées, Auguste avait pris rendez-vous au grand laboratoire de Nemerya afin d’y amener les innombrables fossiles qu’il avait déniché au cours des derniers mois. Certains endroits lui avaient permis de mettre la main sur des spécimens intéressants. Des fossiles presque complets et, par conséquent, utilisables. À partir d’eux, il était possible de recréer un Pokémon préhistorique et si Auguste en avait déjà vu quelques-uns, il n’en avait jamais dressé ni entraîné. La curiosité avait pris le dessus et il s’était mis en tête d’accomplir ce que peu avant lui avaient fait. Les fossiles n’étaient pas rares si on savait où chercher. Quelques connaissances en histoire et en géologie aidaient à orienter ces recherches. L’homme n’était jamais parti en quête de ces fossiles. La plupart avaient été trouvés par hasard lors d’une des expéditions qu’il affectionnait tant et si quelques-uns lui avaient été cédé par des âmes généreuses, il en avait quand même déniché la plupart lui-même. Et autant dire qu’il en avait un paquet. Plusieurs, même. Certains étaient facilement reconnaissables. La coquille d’un Ammonita ou la carapace d’un Kabuto laissaient des traces évidentes dans la roche. En revanche, d’autres lui étaient tout bonnement inconnues et il n’avait trouvé aucun indice à leur sujet. Il ne nierait pas être excité à l’idée d’avoir possiblement découvert une nouvelle espèce de Pokémon. La journée promettait d’être passionnante ! Auguste attrapa son manteau ainsi que sa longue écharpe qu’il enfila. Même si la voiture était restée dans le garage toute la nuit, il ne devait pas faire très chaud à l’intérieur. Hors de question de rester en pull là-dedans en attendant que le chauffage fasse son effet. Ses clés dans une main, son gobelet de café dans l’autre, il emprunta la couloir et passa la porte qui donnait accès au garage.
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| | Trophéespassez la souris sur les icones | come to lifeHailey & AugusteTu sais qu'il y a une longue journée qui t'attend aujourd'hui. Une journée que tu allais devoir passer au laboratoire se trouvant à Nemerya, tout ça parce que ton cousin avait des idées de grandeurs et un projet à réaliser. Est-ce que ça t'embêtait ? Non, pas vraiment. Parce qu'il avait l'amabilité de te laisser vivre chez lui sans rien te demander, il t'avait offert cette main salvatrice dont tu avais cruellement eu besoin, donc, vraiment, tu ne pouvais pas te plaindre. Tu savais juste que tu allais devoir te préparer en conséquence et tu n'étais pas certaine de ce que tu devais préparer. Du temps et de la patience ? Oui, sans doute. Peut-être quelque chose à manger si jamais l'un de vous deux commençait à avoir faim en attendant au laboratoire ? Peut-être. Tu ne sais pas combien de temps c'est supposé prendre, tout ça, t'as juste la conviction que ça allait être long et potentiellement ennuyeux. C'est peut-être pour ça, finalement, qu'il t'a demandé si tu ne voulais pas l'accompagner, parce que, comme ça, il n'aurait pas à souffrir seul et il aurait quelqu'un pour se divertir et faire passer le temps un peu plus vite. T'es pas certaine d'être une excellente compagnie ni convaincue que ce soit marrant d'être avec toi, cependant, si c'est ce qu'il veut, et bien, qui es-tu pour t'y opposer ? Surtout qu'au final, tu n'es jamais contre de passer un peu plus de temps avec ton cousin et ce n'est pas comme si tu avais un horaire très chargé. Tu pouvais donc faire l'effort de l'accompagner, peu importe le supplice qu'il comptait t'imposer. Il est assez tôt lorsque tu quittes ton lit. C'est comme ça depuis tous les jours, comme quoi le stress d'être éventuellement maman venait interrompre tes nuits. Pourtant, ne devrais-tu pas justement essayer de te reposer le plus possible avec que tes futurs enfants viennent au monde ? Après tout, tes nuits allaient être encore plus courte si la moindre chose te faisait paniquer, si tu ne pouvais pas t'empêcher de te réveiller deux à trois fois simplement pour aller vérifier que tout allait encore bien. C'est pas de ta faute, t'es juste naturellement anxieuse sur à peu près tout et n'importe quoi. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il est question de tes propres compétences, parce que tu n'es pas certaine d'être vraiment compétente à quoi que ce soit. C'est quelque chose que d'autres ont tenté de te convaincre, quelque chose que t'en es venue à croire avec le temps. Et il allait te falloir du temps, beaucoup de temps, pour réussir à reconstruire cette confiance que d'autres avaient fracassé sans considération pour ta personne. La première chose que tu fais maintenant que tu as déposé tes pieds nus sur le sol froid est de t'approcher des incubateurs qui trônent dans ta chambre. Des incubateurs, oui. Parce qu'il y a plusieurs oeufs sur lesquels tu veilles jour et nuit, ces mêmes oeufs qui te demandent presque toute ton attention. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que tu as à veiller sur un oeuf, tu l'as déjà fait à quelques reprises à la pension de ton oncle. La différence c'est que, cette fois-ci, ce sont tes oeufs. Ils reposent sur tes épaules et seulement les tiennes. Et tu ne peux pas te permettre de les décevoir, pas plus que tu peux te permettre qu'il leur arrive quelque chose. Alors tu vérifies la température de tous les incubateurs avant de t'assurer que la pression est toujours la bonne. Un dernier regard au rythme cardiaque et tu as finalement un léger soupir de soulagement : rien n'a changé depuis ton réveil il y a de ça trois heures tout au plus. Maintenant que tu es bien réveillée, tu entreprends d'aller prendre une douche. Quand bien même le silence ambiant semble t'indiquer que tu es seule dans la maison, tu t'assures d'amener tes vêtements avec toi jusqu'à la salle de bain avant de sauter sous un jet d'eau froide, histoire de bien te réveiller. C'est une habitude que tu as pris à l'armée et qui ne t'a pas quitté depuis. Après tout, ça a marqué ton quotidien ces trois dernières années et ce n'est pas du jour au lendemain que tu allais pouvoir te débarrasser de tous ces réflexes que tu as depuis. Une fois rafraîchie et un peu plus d'aplomb pour affronter la journée, tu enfiles les vêtements que tu avais déposé sur le comptoir. Rien d'incroyable, un jeans avec un pull, de quoi être confortable et être certaine de ne pas avoir froid. T'as jamais vraiment aimé l'hiver ni bien supporter la fraîcheur qui s'installait normalement à cette saison-ci alors autant t'assurer de ne pas passer un moment trop désagréable s'il venait à faire frais dans le laboratoire. Une fois habillée et coiffée, tu te diriges vers la cuisine, Chu' semblant déjà t'y attendre. - Oui oui, je sais, je sais, t'as faim. Normalement, tu lui donnais à manger plus tôt, à peine sortie du lit, cependant, ta routine avait légèrement changé depuis que tu avais ces oeufs sur lesquels veiller. Ils étaient malheureusement devenus ta priorité et, heureusement, ta Mucuscule semblait le comprendre et assez bien le vivre. Elle se montrait juste un peu impatiente lorsque tu tardais trop avant de lui donner à manger. Tu retardes alors ton propre repas pour nourrir ton pokémon et ce n'est qu'une fois que vous avez toutes les deux mangé que tu te décides d'attraper ton téléphone. T'es pas du genre à avoir beaucoup de messages, surtout parce que tu n'en envoies pas beaucoup et t'as jamais été très présente sur les réseaux sociaux. Non, si là tu l'as en main, c'est pour pouvoir envoyer un message à ton cousin, Tu rentres bientôt ? Moi je suis prête. Il t'avait fait savoir qu'il devait passer chez une amie chercher quelque chose et si tu n'as pas l'intention non plus de lui mettre la pression pour qu'il arrive rapidement, tu lui fais savoir que toi, t'es prête à ce qu'il revienne. Surtout qu'au final, tu ne sais pas trop quoi faire avant qu'il arrive. Normalement, pour t'occuper, tu aurais pu aller à la salle de sport ou encore aller te balader en ville pour apprendre un peu plus à connaître les environs et ainsi éviter de te perdre, cependant, tu savais que tu ne pouvais pas trop sortir. Après tout, ignorant quand Auguste allait être de retour, tu ne voulais pas risquer qu'il arrive et que toi, tu ne sois pas là. Tu venais tout juste de lui faire savoir que tu étais prête et que tu l'attendais et mieux valait ne pas faillir à tes paroles. Tu te contentes donc de faire la vaisselle avant de simplement te diriger dans le salon pour t'installer sur un canapé et poursuivre le livre que tu as commencé il y a quelques jours de ça sur l'élevage de pokémons. C'est un sujet assez nouveau pour toi, un territoire inconnu que t'es désormais obligée d'apprendre à appréhender, tout ça pour ne pas trop être dépassée par tes nouvelles responsabilités. Entre ta Mucuscule et les quelques pokémons reposant toujours dans des oeufs, tu préfères t'assurer de ne pas trop faire d'erreurs pour éviter de te tromper. Quand bien même tu te sais faillible, tu préfères éviter que tes pokémons en viennent à souffrir de ton inexpérience. Tu ne peux toutefois pas retenir un soupir lorsque tu vois ta Mucuscule tenter de monter sur le sofa à tes côtés avant de finalement abdiquer. Après tout, tu l'as remarqué, cela ne fait pas si longtemps que tu prends soin de la Mucuscule et pourtant, déjà, tu te retrouves à faiblir et accepter chacun de ses caprices. Et ce, même si t'as horreur de toujours passer derrière elle et de devoir constamment devoir nettoyer sa bave, au final, tu la trouves adorable et tu ne peux pas vraiment lui dire non. Tu décides donc d'attraper une serviette, te disant que c'est plus facile à nettoyer que le sofa et, surtout, ça t'évite que ton cousin t'en veuille de possiblement tâcher ses nouveaux meubles. Et une fois qu'elle est installée sur le sofa, tu peux te réinstaller confortablement, toujours ton livre à la main. Tu gardes aussi ton téléphone à proximité, jetant quelques regards ici et là à l'écran pour surveiller que ton cousin ne t'ait toujours pas répondu. Tu commences à t'impatienter un peu alors que, pourtant, tu n'as jamais été du genre très pressée ni à chercher à tout faire le plus rapidement possible. C'est peut-être juste que tu as hâte que cette journée commence enfin, hâte de l'aider dans ce projet que tu trouves presque terrifiant compte tenu de toutes les responsabilités que ça peut engendrer. Mais bon, ton cousin n'est pas toi et tu as bien évidemment confiance en lui et en ses capacités de s'occuper de tout ça. Il est, à tes yeux, l'un des meilleurs dresseurs qui existent, ce pourquoi tu devrais peut-être te décider d'enfin lui poser tes questions plutôt que de lire distraitement quelques lignes d'un livre dont tu n'allais retenir que la moitié des informations. |
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Auguste avait pris place dans son véhicule, pestant contre la fraîcheur de l’habitacle. Le volant était froid, tant et si bien que c’était presque un supplice de garder les mains dessus. S’il s’était écouté, il aurait enfilé ses gants pour conduire mais au fond, il savait bien qu’une fois mis en route, le chauffage ferait son office dans les prochaines minutes. Il prendrait sur lui en attendant.
Le moteur se mit à ronronner. Quel bonheur d’avoir enfin un garage. Ne pas avoir à dégivrer son pare-brise le matin, réduire le risque de ne pas la voir démarrer à cause du froid, … Le pied. Quand il vivait encore dans son appartement, dans le centre-ville de la capitale, il n’en avait pas. Les nuits glaciales étaient devenues un de ses pire ennemi. Sans compter qu’il préférait avoir sa voiture dans un garage, en sécurité, plutôt que de la laisser garée devant chez lui, là où n’importe quel pilote du dimanche était susceptible de lui arracher un rétroviseur. Cela réduisait aussi les risques de vol ! Non pas que son véhicule vaille particulièrement cher, mais on ne savait jamais.
Les rues étaient calmes. C’était en partie pour cela qu’il avait choisi d’emménager dans ce quartier. Déjà parce que c’était un des jolis coins de Nemerya mais aussi parce que c’était un endroit tranquille. Il était certes encore très tôt mais, dans le centre-ville, il y avait de la circulation et du bruit à toute heure de la journée – et de la nuit ! Un peu de quiétude, ça plaisait au pulsar. Il ne croisa que deux autres automobilistes avant de rejoindre une plus grosse artère, forcément plus fréquentée.
Mieux réveillé qu’il y a vingt minutes, Auguste avait mis de la musique pour se distraire. Seul avec ses pensées, à regarder ces interminables lignes blanches au sol, il était certain de piquer du nez à un moment où un autre. Il passait rapidement d’une chanson à l’autre sur son téléphone, sans trop savoir ce dont il avait envie. Trop calme, trop écoutée, pas envie, … il avait une excuse pour quasiment chacune d’entre elles, tant et si bien qu’il se rabattit sur une playlist aléatoire, composée uniquement de musiques agressives. Ça et le café lui assuraient de ne pas finir dans le fossé après un moment d’inattention. Bon. Il exagérait un peu. Il n’était pas si fatigué que ça mais s’il pouvait faire en sorte de rester alerte et concentré, le brun était preneur. Certains groupes et artistes qu’il entendait lui étaient familiers. Il se rappelait très clairement en avoir vu quelques-uns en concert, il y a de cela plusieurs années, à l’époque où il arpentait les festivals.
Un temps si proche et qui lui paraissait pourtant si lointain. Presque comme une autre vie. Cela lui manquait, quelquefois. Il y avait une certaine légèreté à mener une existence où sa principale préoccupation était d’avoir de bons résultats lors des prochains examens. Beaucoup arguaient que ces années-là étaient les plus belles dans la vie de quelqu’un. Auguste n’était pas d’accord. S’il regrettait la simplicité de ses années de lycée et d’université, il était aujourd’hui un homme plus heureux qu’il ne l’était à l’époque. Il menait une existence différente et il était donc difficile de comparer mais pour rien au monde le pulsar n’échangerait sa vie avec celle qu’il avait à l’époque. Jamais. Le quotidien d’un étudiant avait son charme. Les innombrables soirées dont certaines avaient été complètement effacées de sa mémoire, les festivals de musique passés à danser jusqu’à l’aube avec trois grammes dans le sang, les premiers amours, … L’insouciance, tout simplement. C’était drôle tant que cela durait mais à présent, il avait des devoirs et des responsabilités à assumer. C’était plus stressant mais il y gagnait tant. Sur le plan personnel, humain ou encore financier. Impossible pour lui d’échanger tout ce qu’il avait construit et gagné juste pour retourner à une existence plus simple.
Il n’avait jamais manqué de rien mais il lui fallait reconnaître que, désormais, il avait vraiment tout ce dont il avait besoin. Des occupations professionnelles qui lui plaisaient couplées avec bien assez de temps libres pour qu’il puisse s’adonner à ses hobbies préférés. Auguste remerciait le ciel de ne pas avoir un travail qui l’enchaînait à un bureau de neuf heures à dix-sept heures, cinq jours par semaines. Il n’avait rien contre cela mais ce n’était définitivement pas un mode de vie qui lui convenait. Lui, il lui fallait de l’espace, de la liberté. C’était égoïste, il le savait, puisqu’en résumé, il voulait tous les avantages sans les inconvénients. D’une certaine manière, il y était parvenu. Peu de gens pouvaient se vanter d’avoir autant de temps pour eux tout en ayant le même niveau de vie que lui. Bien qu’il ne roule pas sur l’or, il était très loin d’être dans une situation précaire puisqu’il gagnait bien sa vie et bénéficiait de tout le confort dont on pouvait rêver. L’ancien ranger plaisantait avec Séréna sur le fait que la seule chose qui lui manque, c’était une piscine dans son jardin. Or, en faire creuser une à l’arrière de sa maison était loin d’être une priorité pour lui. Non pas qu’il ne souhaite pas en avoir une mais pour le moment, il avait d’autres travaux et rénovations à faire chez lui. Alors, la piscine, ce sera pour plus tard. Puis, vu les températures actuelles, ce n’était pas comme si Auguste envisageait d’aller faire trempette avant plusieurs mois.
Le brun était désormais sur la Route 6, celle qui s’étendait de Nemerya jusqu’à Artiesta en passant par Sunyra. C’était le chemin le plus court et le plus rapide jusque-là. Il avait déjà dépassé Sunyra en contournant la ville pour gagner du temps – autant éviter le trafic citadin et les innombrables feux rouges. Compte tenu du nombre d’automobilistes sur les routes, encore faible à cette heure-ci, Auguste aurait eu tout le loisir de lettre le pied au plancher afin de réduire encore plus le temps de trajet. Il aurait pu, oui. Mais cela aurait été bien mal le connaître, lui qui respectait scrupuleusement le code de la route. Il avait une maîtrise totale de son véhicule et conduisait depuis suffisamment d’années pour ne pas craindre de monter trente ou quarante kilomètres par heure au-dessus de la limite autorisée mais à moins d’être face à une situation urgente, il n’enfreignait jamais les règles. D’autant plus qu’il avait gelé durant la nuit. Autant ne pas être à l’origine d’un accident parfaitement évitable. Ce n’était vraiment pas le jour pour être victime d’un accident de la route.
Artiesta. Une ville dans laquelle Auguste n’aurait pas aimé vivre. C’était un endroit sympathique quand il était de passage mais il n’envisageait pas de faire sa vie là-bas. S’il y avait plein de choses à y faire et que c’était une ville où il avait la certitude de ne jamais s’ennuyer, Artiesta était trop excentrée, trop éloignée du reste de Lumiris. Pour lui qui se rendait très souvent au nord de la région, cela aurait été fort dommage. Puis, c’était trop animé. Trop bruyant. Après des années à vivre en plein centre-ville de la capitale, il préférait vivre dans un endroit plus tranquille. S’il aimait rencontrer des gens et vivre en société, il avait aussi besoin de son petit havre de paix dans lequel se retirer quand il en ressentait le besoin. Être perpétuellement confronté au bruit et à l’activité humaine, très peu pour lui. Il avait déjà donné et aujourd’hui, il souhaitait juste un peu plus de calme, chose qu’Artiesta ne pouvait pas lui offrir. Cela mis à part, il aimait y venir. Il y avait mille et un restaurants où il mangeait comme un roi, tout autant de cafés à l’ambiance chaleureuse et il ne comptait pas le nombre d’établissements où il pouvait faire des activités diverses et variée. Que ce soit du karting, du tir à l’arc, des cinémas, des parcs aquatiques, … Il suffisait de le rêver et Artiesta l’avait. En ce sens, le champion d’arène comprenait pourquoi cet endroit était aussi attrayant pour certaines personnes.
Sa voiture s’arrêta au pied d’un immeuble. Après un créneau tout en maîtrise, Auguste coupa le contact et sortit dehors. Il faisait froid et en plus il pleuvait. Juste ce qu’l lui fallait pour qu’il ne perde pas de temps à l’extérieur, préférant presser le pas pour aller s’abriter dans l’entrée qui menait à l’appartement de Sarah. Il ne comptait plus le nombre de fois où il était venu ici. La jeune femme était une amie proche qu’il côtoyait depuis plusieurs années et même s’il ne la voyait plus aussi souvent qu’à l’époque où elle occupait l’appartement en-dessous du sien, Auguste faisait tout de même en sorte qu’ils puissent se voir régulièrement, même si c’était juste pour boire un café et papoter autour d’un film. La retrouver signifiait toujours un bon moment.
Ils s’étaient rencontrés lors d’une petite soirée donnée chez elle, quand elle habitait encore à Nemerya. Pour se faire pardonner les nuisances sonores, elle avait décidé d’inviter les habitants de l’immeuble et n’ayant rien prévu ce jour-là, Auguste avait accepté. C’était l’occasion pour lui de faire la connaissance de sa nouvelle voisine. Puis, elle était vachement mignonne et c’était dur voire impossible de lui dire non. Accompagnée de Bambi qui était sa colocataire à ce moment-là, ils s’y étaient tous les deux rendus sans avoir l’intention de s’éterniser plus que nécessaire. Boire un verre, tailler le bout de gras avec quelques invités, puis rentrer. C’était ça le plan. Et c’était ainsi que les choses auraient dû se passer si Marc n’avait pas été là. Oh, Marc. Voilà quelqu’un que le pulsar n’aimait pas beaucoup. C’était même un euphémisme. Il ne pouvait pas le voir en peinture. L’homme avait fréquenté Sarah puis Bambi et, de fait, Auguste avait eu tout le loisir de découvrir ses mauvais côtés – Et Arceus seul savait combien il en avait. Quelqu’un de toxique et dangereux, voilà ce qu’il était mais heureusement, Marc avait eu le bon goût de se faire oublier par la suite. Tant mieux.
« Hey ! J’ai failli t’attendre. »
La porte s’était ouverte sur la fine silhouette de Sarah. Encore en pyjama, elle l’accueillit en bâillant avant de se dresser sur la pointe de pieds pour lui faire la bise.
« J’en connais une qui s’est rendormie. » dit-il en constatant qu’elle avait la trace des draps sur la joue. « Hmhm. La faute à qui ? Ne reste pas dehors, entre. »
Auguste ne se fit pas prier et lui emboîta le pas, la suivant de près dans l’escalier qui les menait au premier étage de l’immeuble. Son appartement était plus petit que celui qu’elle louait à Nemerya mais demeurait spacieux et largement suffisant pour une personne seule. Sa colocation semblait lui avoir suffi puisqu’en déménageant à Artiesta, elle n’avait jamais repris quelqu’un d’autre pour partager le loyer. Compréhensible. Si le pulsar avait apprécié la compagnie de Bambi pendant tous ces mois, il ne reprendrait sans doute jamais de colocataire. Ironique de dire cela alors qu’il partageait sa maison avec sa cousine mais ce n’était pas la même chose, si ?
« Tu as dix minutes ? Du coup je n’ai pas eu le temps de faire les crêpes. » « Bien sûr. Tu ne travailles pas, aujourd’hui ? » « Si, si. Mais je commence à neuf heures. J’irai me préparer quand tu partiras. »
Parfait. La connaissant, elle se serait sentie obligée de lui cuire les crêpes en question, puisqu’elle en avait parlé, quitte à devoir ensuite courir pour ne pas être en retard au travail. C’était tout à fait elle, ça. Néanmoins, Auguste ne comptait pas s’asseoir dans le canapé et la regarder faire, comme il le montra en sortant les œufs, le beurre et le lait du frigo. Avec le temps et compte tenu de sa relation avec Sarah, il se permettait de faire comme s’il était chez lui. Maintenant qu’il était là, autant mettre la main à la pâte – sans mauvais jeu de mot.
Faire des crêpes était d’une simplicité enfantine. Lui préparait la pâte tandis que sa jeune amie s’occupait de les cuire. Cela leur laissa le temps de discuter des dernières semaines. Ils s’étaient vus pour la dernière fois lors du déménagement d’Auguste, ce qui ne remontait pas à très loin mais qu’importe, ils aimaient prendre le temps pour converser. Auguste était reparti à Hoenn pour passer les fêtes dans sa famille et Sarah avait été très occupée par le travail puis sa propre famille avec qui elle avait passé le réveillon. Ils papotèrent à ce sujet, se racontent ce qu’ils avaient fait ainsi que les cadeaux qu’ils avaient reçus et cela les occupa jusqu’à ce qu’une petite pile de crêpes dorées se soit formée dans une assiette. Ils en prirent une chacun avant de la rouler pour mordre dedans à pleine dent. Auguste lui offrit un hochement de tête approbateur, signe qu’il les trouvait bonne.
« Tiens, je t’en ai emballé quelques-unes pour ta cousine et toi. Je suis désolée de ne pas pouvoir t’aider aujourd’hui. » « La camionnette, c’est déjà beaucoup. » répondit-il en faisant tourner entre ses doigts la clé qu’elle venait de lui donner. « Vu la taille de mon coffre, j’aurai perdu énormément de temps à faire des allers-retours. C’est que ça prend de la place, ces trucs-là ! » « C’est mon père que tu dois remercier alors. D’ailleurs, il m’a dit qu’il n’en avait pas besoin jusqu’à vendredi donc ne te presse pas pour la ramener. » « Peut-être ce soir si je ne suis pas trop fatigué. Demain, sinon. Je te tiendrai au courant de toute façon. »
Et si elle n’était pas là, il déposerait simplement les clés dans la boîte aux lettres. Ils firent encore un brin de discussion, notamment sur la manière dont il avait acquis ces innombrables fossiles et sur ce qu’il comptait en faire après son passage au laboratoire. Avoir de nouveaux compagnons et pouvoir étudier ces Pokémons préhistoriques était bien évidemment son idée principale. Si les fossiles n’étaient pas rares, tous n’étaient pas utilisables pour ramener un Pokémon à la vie. D’ailleurs, ce terme était un abus de langage puisque, si Auguste avait bien compris le procédé, cela s’apparentait davantage à du clonage à partir du matériel génétique retrouvé. En tout cas, Auguste était curieux. Ces Pokémons étaient méconnus et les derniers témoins d’une ère lointaine. Il y avait tant à apprendre en les observant.
« Je ne te retiens pas plus longtemps, sinon nous serons tous les deux en retard. » avait-il dit en riant, constatant qu’ils s’étaient tous les deux laissés emportés par la discussion.
Ils auraient pu continuer encore pendant un moment, tel qu’il les connaissait. Mieux valait s’arrêter là pour aujourd’hui et reprendre cette conversation un autre jour. Quand il viendrait rendre la camionnette, par exemple. Ce serait l’occasion de lui raconter comment son séjour au laboratoire de Nemerya s’était passé et s’il n’y avait pas trop de problème, Sarah pouvait être sûr qu’il aurait beaucoup de choses à lui dire. Ainsi, le pulsar lui dit au revoir après qu’elle l’air raccompagné jusqu’à l’entrée avant de se diriger vers le gros véhicule garé au bout de la rue. Sa propre voiture pouvait rester là, il reviendrait la chercher plus tard.
C’est en grimpant dans la camionnette que le champion d’arène se rendit compte qu’il avait entretemps reçu un message. Il venait de Hailey. Sans attendre il l’ouvrit pour le lire. Concise comme à son habitude, la jeune femme s’interrogeait sur l’heure à laquelle il comptait rentrer en soulignant qu’elle était déjà prête. Une manière de dire qu’elle n’attendait plus que lui. Il avait un peu traîné, il ne dirait pas le contraire. Plutôt que de répondre à ce message, Auguste appuya sur la petite icône en forme de combiné de téléphone alors qu’il démarrait le véhicule. Au volant, il préférait être en appel plutôt que d’avoir à communiquer par écrit.
« Bonjour ! Bien dormi ? » s’enquit-il dès qu’il entendit la voix de sa cousine à l’autre bout de la ligne. « Désolé, j’ai mis un peu plus de temps que prévu. Je démarre tout juste, là. Je devrais être à la maison dans pas trop longtemps. »
Ils avaient encore le temps. S’il avait pris la peine de discuter avec son amie fleuriste, il avait gardé en tête l’heure de son rendez-vous au laboratoire. Ainsi, même en faisant le chemin du retour jusqu’à Nemerya et en se montrant raisonnable sur le temps qu’il mettrait à charger la camionnette, il avait de bonnes raisons de croire qu’il parviendrait à être ponctuel.
« Sarah nous a fait des crêpes. J’espère que tu n’as pas déjà pris ton petit-déjeuner. Si tu veux, en attendant que j’arrive, tu peux déjà préparer les caisses pour qu’on n’ait plus qu’à les mettre à l’arrière. »
Simple suggestion. En aucun cas Auguste ne l’obligeait à satisfaire sa demande mais il était vrai que cela leur ferait gagner un peu de temps. Les caisses en question étaient entassées au fond du garage, tel un véritable mur. Chacune d’entre elles était en bois, relativement volumineuses et certaines étaient plus lourdes que d’autres, tant et si bien qu’il pouvait être difficile pour une personne seule de les soulever. Ce n’était pas ce qu’il lui demandait. Les plus lourdes pouvaient rester en place.
« J’ai mis une étiquette sur les caisses. En fonction de ce qu’il y a dedans. Ce serait super si tu pouvais les trier. Les Dinocliers avec les Dinocliers, et cetera. Occupe-toi juste de plus petites, tu vas t’esquinter le dos si tu essaies de bouger les autres toute seule. »
Loin de lui l’idée de supposer qu’elle n’en était pas capable. Certains étaient vraiment très lourdes en plus d’être encombrantes. Autant éviter que quelqu’un se blesse.
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| | Trophéespassez la souris sur les icones | come to lifeHailey & Auguste Tu commences un peu à t’inquiéter alors que tu n’as aucune réponse de ton cousin. Ton regard passant du livre qui se trouvait entre tes mains à ton téléphone, tu constates que ça fait un petit moment que tu es sans nouvelle de sa part. Est-ce que quelque chose lui était arrivé sur la route ? Après tout, il y avait eu du gel, cette nuit, et donc, les routes devaient sûrement être un peu plus dangereuses. Avait-il donc eu un accident ? Tu fronces un peu les sourcils, hésitant à l’idée de l’appeler, surtout pour te rassurer. Tu préfères toutefois ne rien faire, te disant que tu en faisais tout un plat pour pas grand chose, qu’il traînait sûrement plus longtemps que nécessaire chez celle qui avait eu l’amabilité de lui prêter sa camionnette pour la journée. T’essaies donc de te changer les idées, de ne pas trop réfléchir à toutes les choses qui auraient pu lui arriver, te concentrant alors (difficilement) sur le livre que tu ne parviens plus à lire.
Puis, la mélodie de ton téléphone se fait entendre et, rapidement, tu l’attrapes avant de pousser un soupir de soulagement lorsque tu constates qu’il s’agit d’Auguste. Décrochant alors, t’es rassurée d’entendre sa voix à l’autre bout du fil. T’es forte, pour te faire des idées et t’imaginer des trucs. - Oui, ça va, même si le réveil a été un peu tôt. T’es malheureusement de celles qui ont le sommeil assez léger et qui se réveillent avec un rien. Ce n’est pas de sa faute, c’est juste comme ça. - Oh, c’est gentil à elle. J’ai déjà mangé mais je pense qu’on peut les amener au laboratoire, au cas où si on a faim ! Ce serait dommage de gâcher des crêpes, t’as juste pas très faim pour le moment alors que t’as pris le temps de te cuisiner un bon petit-déjeuner. - Je vais voir ce que je peux faire pour les caisses. Après tout, tu lui as dit que tu étais là pour l’aider alors autant agir en conséquence. Puis, ce n’était pas un peu de sport qui t’effrayait, encore moins de soulever quelque chose de lourd. T’as l’habitude, toi qui passe quotidiennement deux heures à la salle de sport. Ça t’éviterait d’avoir à faire le détour pour aujourd’hui.
T’en connais aussi une autre qui pourrait rendre l’utile à l’agréable. Ou, plutôt, qui pourrait toujours venir t’aider plutôt que de passer un petit moment à la salle de sport. C’est donc pour cette raison qu’à peine tu as raccroché avec ton cousin, tu appelles l’une de tes rares amies, une que tu connaissais depuis quelques années même. Depuis Hoenn. Depuis l’armée. - Johanna ! Je te réveille ? Peut-être, vu l’heure. Mais bon, tu préfères ne pas trop t’en faire sur ce détail pour ne pas te confondre en excuse et lui faire perdre de son temps. - J’aurais besoin d’un coup de main si ça te dit et ça demande de déplacer pas mal de caisses lourdes et encombrantes. Je t’expliquerai tout une fois que tu seras là. Si ça te dit, bien évidemment. T’as pas non plus envie de lui imposer quoi que ce soit. T’oserais jamais.
Tu es déjà dans le garage lorsqu’elle arrive quelques minutes à peine après ton appel. Comme quoi il y a que des avantages à ce qu’elle habite non loin de la maison de ton cousin. - Bon matin, je t’ai fait un café. Et tu lui désignes la tasse qui se trouve posée sur l’une des caisses que t’as déjà placée à l’extérieur, par-dessus trois autres de tailles similaires. - Pour faire court, mon cousin s’est lancé dans un projet qui consiste à faire revivre tous les pokémons préhistoriques connus alors eh… Tu désignes toutes les casses qui se trouvent dans le garage. - Voilà. Il est parti cherché la camionnette donc je pensais lui faciliter la vie en mettant tout à l’extérieur, prêt à être transporté, et surtout en réunissant toutes les caisses d’un même fossile ensemble. Parce que, de ce que tu croyais voir avec les étiquettes, il avait par moment quelques parties de fossiles dans différentes caisses, sans doute pour s’assurer d’avoir assez d’ADN pour pouvoir recréer le pokémon en question.
Finalement, tu étais bien heureuse d’avoir eu son aide parce qu’il y avait des boîtes que tu ne te serais pas vue déplacer seule. Certes, Auguste aurait pu t’aider une fois de retour, toutefois, tu vois l’heure avancée et tu ne peux pas t’empêcher de te demander si vous n’alliez pas être en retard. Après tout, il a passé pas mal de temps à Artiesta, donc ce n’était pas impossible.. Tu secoues la tête, préférant ne pas trop t’y attarder, de ne pas porter trop d’importance à ce qui ne l’était pas au final.
- Merci pour le coup de main. En adressant un sourire à l’ancienne militaire. - Ça va vraiment nous faciliter la tâche. Alors que tu te laisses tomber sur une caisse, assise sur celle-ci, ton dos appuyé sur une autre plus grosse. - Je te retiens pas plus longtemps et oui, t’en fais pas, je te dirai comment ça se passe. Tu lui as glissé quelques mots concernant Juniper, notamment votre dernière escapade sur la route 6. Ce que tu pensais être un tête à tête avec elle qui n’en était finalement pas un. T’essaies de pas trop t’en faire, de te dire que c’était juste parce que son frère était déjà avec elle, mais la vérité c’est que ça t’embête quand même. T’aurais vraiment aimé avoir un moment avec elle. Seule avec elle. Juste pour pouvoir profiter un peu plus de sa compagnie. Pour apprendre un peu plus à la connaître. Tu comptais éventuellement aller faire un tour par le nord de la région, tu en profiterais pour lui proposer à ce moment-là de t’accompagner.
T’es à nouveau seule à attendre Auguste qui, heureusement, ne se fait pas trop attendre. Tu lui adresses alors un sourire et un signe de main lorsque tu le vois descendre de la camionnette. - Et voilà, tout est prêt à être embarqué et transporté jusqu’au laboratoire. Tu dis ça en tenant une bouteille d’eau à la main et portant une simple veste. C’est peut-être pas recommandé, compte tenu de la température extérieure, cependant, après l’effort que tu viens de fournir, tu as beaucoup trop chaud pour porter plus. Tu as même attaché tes cheveux en queue de cheval pour ainsi t’éviter de les avoir devant les yeux. - J’aurais par contre dû me rappeler que tu parles. Beaucoup. Tu dis ça sur un ton amusant, plus moqueur que vraiment critique. - Mais bon, si tu ne voulais pas faire d’effort physique, fallait me le dire hein. Toujours pour l’embêter sans être vraiment sérieuse. Certes, t’as eu de l’aide, t’as pu discuter un peu avec Johanna et ça t’a fait du bien, en fait, mais bon, l’occasion était trop belle pour la laisser passer. Ça se voit aussi dans ta façon d’être, de te comporter, que ça t’a fait du bien de quitter Hoenn. De prendre l’air, de voir de nouvelles choses. Tu profites de ton temps à Lumiris pour faire un tas de trucs que t’as jamais fait et ça te permet de t’aérer l’esprit. D’essayer tant bien que mal de passer à autre chose.
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