Dusk Lumiris

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Peins-le noir [avec Lys Aiden]
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Peins-le noir

Tu resserres une vis. Retaille un engrenage. Fais toutes ces opérations auxquelles, ignare narratrice, je ne connais que bien trop peu pour continuer cette description déjà fort concise. Peu importe en définitive, car le plus ignorant des témoins ne pourrait que constater ta concentration absolue, la rigueur que tu mets à la tâche, le professionnalisme illustré par la valeur de tes outils – comparée au reste de ton appartement, du moins. Eus-tu suivi une même mentalité dans la manière de construire ta vie et tu serais le plus heureux des hommes, à n'en point douter... Ton frigo serait alors plus rempli que ton cendrier, tes yeux ne seraient pas alourdis par d'inquiétantes cernes et ton appartement misérable hébergerait davantage que ta propre personne et les fantômes de tes regrets.

Ho... et cette jeune femme qui t'observe, que tu as déjà oublié. Il faut dire qu'elle est particulièrement silencieuse et discrète – raison pour laquelle tu tolères sa présence dans ton antre –, se contentant de rentabiliser le fauteuil de mauvaise qualité que tu as acheté en seconde main. À l'origine, elle souhaitait pouvoir surveiller directement la réparation de sa boîte à musique favorite et tu avais cédé à contre-cœur – le client est roi quand le vendeur est moins-que-rien, n'est-ce pas ? Et depuis, et bien... tu n'as pas eu de raison de refuser sa subtile colonisation. Après tout, elle se fait si petite que tu peux faire abstraction de son existence...

À moins que ça ne soit l'inverse, Elijah ? Serait-ce cette présence même qui te pousse à l'accepter ?

Tu n'as pas le temps de t'appesantir sur ces pensées ; ou plutôt, c'est parce que tu n'as pas su les contrôler que tu dois désormais te vouer à ton travail chaque jour plus débordant, te donner les moyens d'assumer ton dernier choix. Mais la fatigue est vicieuse : elle use les plus beaux talents, brouille les plus belles réflexions, permet l'erreur dans les choses les plus simples. Une nuit blanche, et les premiers signes apparaissent sans faillir... alors que dire lorsque ton temps de sommeil de la semaine ne dépasse pas la quinzaine d'heures ? Rien. Il suffit d'attendre. Et, inévitablement, voilà ton couteau qui ripe et t'entaille profondément le doigt.

Avec un juron, tu retires prestement ta main ; trop tard. Une part de ton sang a coulé sur l'horloge, promettant au mieux une nouvelle perte de temps, au pire une perte de salaire. Un second juron s'ensuit – serais-tu paradoxalement plus loquace seul qu'avec autrui ? – mais, sans perdre davantage d'énergie en vaine frustration, tu te diriges vers ta pharmacie de fortune. Il te faut pourtant faire une pause à mi-chemin, appuyé contre la table, tentant de chasser le vertige qui te saisit. Tu n'es pas idiot, tu sais pertinemment qu'amputer ses nuits apporte systématiquement des conséquences néfastes... mais avais-tu seulement le choix ? Oui, tu l'avais. Mais tu n'as pas écouté ta propre logique, préférant marcher à l'aveugle et espérer un miracle. Erreur typiquement humaine ; est-ce pour cette raison qu'elle semble si étonnante de ta part ? Il faut dire que, ironie du sort, c'est ton désir de remettre un semblant d'ordre dans ta vie qui t'a poussé à cette extrémité. Les choses vont changer, Elijah... Elles doivent changer. C'est ce que tu te répètes en tentant de chasser ta faiblesse croissante, refusant de céder et de te laisser tomber sur le siège le plus proche.

Mais malgré tes efforts, ou à cause d'eux, tes forces t'abandonnent définitivement... et tu tombes au sol, inconscient.

Voilà qui ne va pas arranger ton planning serré, n'est-ce pas ?


Spoiler:
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there's no love, there's no hate
À la dernière feuille tombée, je l’aurais pris dans mes bras.
À la dernière feuille tombée, j’aurais attrapé sa main pour la traîner dans chaque recoin d’un univers que je me suis construis, ce refuge de tant d’années d’emprisonnement dans un esprit incompris. Je l’aurais tiré ici et là pour lui partager des secrets que je n’avais jamais révélé - pour qu’elle soit présente, pour qu’elle soit acceptée. Acceptée dans un coeur qu’on avait mis en désordre, qu’on avait dévalisé - cambriolé.
Elle y avait eu sa place dès le premier instant, elle y avait eu sa place dès les premiers mots, les premiers regards, mais à la dernière feuille tombée, tout aurait été si concret.

- mais cette feuille n’était jamais tombée et vous aviez toujours été des amours interdits; des amours perdus.

Il avait de ces gestes que l’on regrettait et puis, il y avait ce qu’on avait jamais dit - ce qu’on avait jamais osé admettre parce que… Pourquoi exactement ? Parce que la fierté prenait le coeur, parce que c’était peut-être un peu trop compliqué pour l’ego. Parce que la peur était bien plus importante que le bonheur que ça pouvait apporter et quand, quand tout s’effondrait avant qu’on ne puisse attraper la main glissante, il n’y avait que les regrets sur lesquels se consoler.
Aucuns bras dans lesquels se réfugier. Aucuns bras dans lesquels s’apaiser. Que la solitude et son étreinte glaciale - et ton lit n’avait cessé de devenir de plus en plus froid avec les jours qui passaient.

Quand cette boîte de musique s’était effondrée sur le sol suite aux turbulences de Maple et de son énergie un peu trop présente, ton coeur avait failli - s’était brisé en milles morceaux et tes yeux avaient été envahis de larmes.
Aux dernières feuilles de l’automne, je te montrerais pourquoi je ne crains pas la mort - parce que vous étiez ensembles, vous n’aviez plus peur de rien. Quand la dernière feuille tombera, je te promets qu’il y aura toujours une place pour toi ; et que les promesses murmurées sous les étoiles n’avaient de sens que pour vous deux - et que la mort de la végétation représentait votre esprit fanant pour mieux revivre au printemps.
- Mais sans elle, ton esprit n’avait pu fleurir et tu t’étais enfermée dans une cage de verre, d’or, dans une absence mortelle, empoisonnée.

Jamais les promesses n’avaient été prononcées à la légère - et il avait toujours fallu les garder. Mais elle avait failli à sa promesse - tu avais failli à la tienne.
“Je te le promets” sur le bout des lèvres - oubliant le train, oubliant la mort - “Je te sauverais” sur le bout de tes lèvres parce que tu ne te voyais pas vivre sans elle.
Elle n’avait pas oublié la mort, tu n’étais pas parvenue à la sauver. Pire encore, tu n’avais pas été là quand elle en avait eu de besoin; quand tu lui avais assuré que ta présence serait au rendez-vous, c’est l’absence de tes messages qui avait résonné et un écho cruel dans ton esprit te rappelait la faute que tu avais commise.

Tes pokémons bien cachés dans leurs pokéballs pour ne pas déranger alors que ton regard se posait sur les gestes de cette personne que tu avais payé pour réparer cette boîte à souvenirs - à l’exception de Peter le Chenipan bien tranquille sur ton épaule, caché par les cheveux bleus tombant sur ton épaule.
Tu étais silencieuse. Tu t’étais enfoncée dans un mutisme que tu ne brisais que rarement - autant pour ne pas le déranger que par nostalgie, par mélancolie. Les pensées tournoyaient et te prenaient, t’emmenaient loin, des années auparavant - quand sa main tenait encore la tienne et que sa présence était toujours à tes côtés.
J’aurais tout donné pour pouvoir entendre ta voix, pour pouvoir te prendre encore une fois dans mes bras;
Et quand les dernières feuilles tombent, nos promesses sont des poisons sans antidotes qui me foudroient et me terrassent
; on ne peut rien faire pour un coeur brisé. Il n’y avait jamais eu de remèdes.

C’est un sursaut assez violent qui te surprend quand tu entends Elijah jurer et tu remarques qu’il s’était blessé. Figée, quelques instants sans trop savoir quoi faire, ni quoi dire, te relevant rapidement et faisant violence pour ignorer les étourdissements soudains - un corps sans nourriture et sommeil ne tient pas longtemps la route - un jour, tu sauras peut-être prendre soin de toi. Mais pour le moment, c’était d’Elijah que tu devais prendre soin puisqu’il sombre dans une inconscience et que ton souffle s’accélère. Tu n’avais pas été formée pour réagir à de telles situations - tu ne savais pas quoi faire. Tu ne savais pas quoi faire - Tu ne savais pas quoi faire; et c’est peut-être pour ça que c’est Peter qui prend le relais en actionnant la pokéball de Rhéa, Mimosa et Cosmog.

Mimosa voleta autour de Cosmog quelques instants alors que celui-ci se réfugia sans attendre dans tes bras. Une fois en sécurité tout contre toi, il joignit ses forces à celles de Mimosa pour s’aider de leurs capacités psy et soulever Elijah pour l’amener jusqu’au divan. Bien entendu, tu avais rapidement repris tes esprits, laissant Cosmog grimper sur ta tête - et tu leur avais filé un coup de main pour déplacer Elijah.
Ce fut ensuite le tour de Rhéa qui s’approcha doucement pour l’entourer de ses capacités soignantes - prévenant ainsi toute blessure de s’aggraver. Tu te dépêchas d’aller trouver un torchon et de l’imbiber d’eau froide pour l’appuyer sur son front et… tu t’installas à même le sol, le surveillant. S’il ne se réveillait pas dans la minute qui suivait, tu appelais les secours. Ton téléphone était même prêt.
Tu ne laisserais personne d’autre quitter ce monde par ton incompétence.

(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
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Peins-le noir




Ton esprit émerge enfin.

Tu devrais reste couché, Elijah. Ne pas ouvrir les yeux. Te laisser aller, pour quelques minutes, au repos. Faire le vide, chasser la brume de tes soucis pour découvrir le fond de ton âme, ce qu'elle désire réellement. Ce qu'elle ressent.

Pourquoi conduire sans regarder les compteurs de ta machine, Elijah ? Toi qui es si prudent, qui tente de rassembler les informations avant d'agir, comment peux-rester à ce point aveugle à l'importance de ces signaux ? Tu roules parce que tu n'as pas le choix, sans destination et sans direction, ne cherchant qu'à éviter les accidents et les pannes sèches, négligeant ou te délestant de ce qui pourrait entraver cette route futile – ce qui lui donne sa couleur.

Et pourtant. Pourtant, tu as tourné le volant récemment, tu as choisi une voie non pour sa praticabilité, mais parce que tu devais prendre cette directeion. Cabossée, écorchée, pleine de promesses douloureuses et de mauvaises surprises... Tu quittes ton noir asphalte pour un chemin de terre pourpre et cahoteux. Es-tu devenu masochiste, Elijah ? Ou as-tu compris que même la douleur vaut mieux que le néant, que l'Enfer est préférable aux abysses ? Que tes seuls regrets, les seules images qui te hantent dans ton sommeil sont celles de ces proches que tu as laissé partir ? Que tu as fait partir ?

Oui. Même toi, toi qui considères tes émotions comme des interférences à balayer, tu leur as cédé. Toi qui ne crains plus la mort, te voilà qui affronte ta vieille phobie de la vie.

Loyce.

Loyce va arriver.

Personne ne te déteste autant qu'elle et, pire, elle est la seule à pouvoir encore te meurtrir ; pour imager le tout, ta décision de la faire venir revient à te planter un couteau entre deux nerfs en sachant pertinemment qu'il sera remué. Même cet empoté de Magnet comprend que quelque chose d'anormal va arriver, qu'une révolution se prépare silencieusement...

Mais tu n'es pas prêt. Ho, mentalement, tu ne le seras jamais, mais économiquement ? Arceus, tu es déjà le pire père imaginable ; tu espères au moins être un pourvoyeur convenable ! Et c'est pour cela, pauvre bourriquet, que tu ne peux te permettre de garder les yeux fermés. Que ton réveil doit être aussi brutal que possible. Que tu te relèves dès que ton corps te le permet.

Très vite, tu saisis la situation : ton évanouissement, ton secours insuffisant. Avant même de regarder ta soignante ou ses animaux, tu jettes ton regard vers l'horloge : tu as perdu dix minutes. Un retard inacceptable. Irrattrapable. Mais que tu vas devoir rattraper.

Même ton sang-froid ne parvient pas à effacer totalement le sentiment de panique qui naît alors que tu quittes ta couche improvisée et te dirige vers ton établi, plus titubant que jamais. B*rdel, cette horloge est due pour demain, et tu as encore cette maudite caisse à savon à terminer ! Tu vas devoir annuler ta participation, perdre cette opportunité en or de passer à un nouveau niveau de clientèle, continuer ce bouche-à-oreille précaire qui te permet tout juste d'échapper à la pauvreté aiguë...

Tu te rappelles alors la présence d'une de ces clientes et ce que tu lui dois. Tu n'as pas le choix, tu vas devoir te montrer... poli, à défaut d'aimable. Ou même pas, en fait :
 - Tu devrais rentrer chez toi.
Personne ne doit voir ta misère. Ta faiblesse. Un crime sans témoins n'existe plus ; et si tu as un don pour détourner les yeux, tous ne partagent pas ce talent. Cela ne la concerne pas. Cela ne concerne personne. Le monde entier s'en fout, et ça te va très bien ; que les individus fassent de même. Qu'elle parte, oublie, te laisse gérer ton existence seul et à ta manière.

Arceus, Elijah... Tu es comme un enfant défendant avec toute la mauvaise foi du monde le désordre répugnant de sa chambre, refusant que quiconque le voit par peur des jugements, de ces échos à tes propres pensées trop difficiles à affronter.

Mais la vermine prolifère dans ce chaos, qu'on l'accepte ou non. Elle ronge l'habitat, le ternit, le fragilise, jusqu'à ce que tout l'aveuglement du monde ne permettre plus de nier les conséquences ; et quand tu tentes de saisir ton outil, ta main tremble et le fait tomber. Tes dents se serrent face à cet échec, mais c'est un entêtement désespéré qui l'emporte : non, tu ne céderas pas. B*rdel, pas aujourd'hui ! Pas maintenant que tu as une réelle raison d'agir, de foutre ta santé en l'air ! Tu as tenu jusqu'ici, tu as toujours été un cafard increvable, c'est ben là ton unique qualité – cette capacité à te faire plus mal encore qu'aux autres –, et tu refuses qu'elle t'abandonne, que cette unique caractéristique qui te distingue du déchet méprisable disparaisse.

Que cette Lys parte, bon sang...

Sa place n'est pas ici. Personne n'y a sa place. Encore moins ses stupides pokémons.

Qu'elle parte.

Mais alors que tu veux répéter ton ordre, tu restes prostré sur tes deux mains appuyées contre l'atelier, incapable de bouger sans prendre le risque de faillir à nouveau.

Sale journée, hein ?
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welcome to the panic room
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L’inquiétude avait toujours trouvé refuge dans tes entrailles - de la même façon que la jalousie, ces sentiments étaient des monstres qui se créaient et dévoraient tout sur leur passage. Impuissante, incapable de les empêcher - tu avais depuis toujours été leur terrain de jeu, leur champ de bataille; les regardant gagner les guerres entreprises.
Quand tu l’avais traîné sur le divan, quand tu avais pris soin de lui - quand dans toute l’incompétence dont tu revêtais le manteau, tu t’étais démenée pour sauver le poul battant sous sa peau, se disant que forcément, des gens l’aimaient. Des gens l’attendaient, lui. Parce que toi, personne ne t’attendait chez toi - et si jamais tu ne rentrais pas, qui le remarquerait ? Et qui ça inquièterait ?
Dis-moi, Lys, qui t’attendait ? Si ce n’était que la solitude brûlante, ardente, cruelle et toujours aussi froide, mordante, qui allait se démener pour comprendre ce qui avait justifié ton absence ?

Quatre mois loin de Lumiris auraient dû leur suffire pour comprendre que tu n’étais personne à aimer. Quatre mois sans leur écrire, sans leur répondre, auraient dû leur suffire pour comprendre que tu n’avais rien de la belle personne qu’ils pensaient - que tes démons étaient trop forts, et que de toi, ils avaient fait un monstre.
Tous avaient cessé de t’écrire - tous, sauf Ethan. Sourire vague, sourire faible, quand tu penses à cet employé de ton refuge - quand tu penses à cet ami qui n’aurait jamais dû l’être. Parce que tu détruis toujours tout ce que tu approches et que tu ne peux rien préserver; il aurait dû se tenir éloigné de toi.
(Caël avait compris le message)

Ton téléphone si près de toi; prête à appeler les secours si nécessaires - et lui qui bouge, qui montre des signes de conscience. Soupir muet sur tes lèvres asséchées alors que tu demeures immobile. C’était dans les règles jamais écrites, dans les non-dits entre vous deux, tu restais parce que tu ne prenais pas de place, parce que pendant qu’il trouvait le moyen de réparer la boîte à musique qui ne fonctionnait plus, toi, tu ne disais rien et tu travaillais tes propres trucs quand tu ne l’observais pas. C’était ainsi. Ta discrétion et ton silence t’avaient pourvu une place à ses côtés; te permettant de fuir la solitude d’un foyer que tu n’arrivais plus à supporter.
Mais qu’arrivais-tu à supporter ? Dernièrement, tu ne te supportais même plus toi-même. À vrai dire, tu ne te supportais surtout pas toi-même.

Souvent, sur le bord des lèvres, ces derniers temps ; un “je veux disparaître” jamais formulé, mais toujours pensé - toujours dans ton regard. Ces derniers temps, les nuages orageux qui éclatent trop souvent quand la nuit s’abat sur la région et ne laisse que ton oeil pour pleurer, que ton oreiller pour hurler, que tes poumons pour suffoquer - et la solitude comme unique compagnie d’une détresse trop souvent masquée.
Souvent, sur le bord des lèvres, ces derniers temps; un “je veux disparaître” qui revient en boucle, en force, comme dans l’espoir quand un élan de faiblesse; tu y cèdes.

Soupir de soulagement quand tu le vois qui se réveille; et tes sourcils qui se froncent quand tu l’observes qui se dirige automatiquement vers son plan de travail. Il venait de perdre conscience, pensait-il vraiment être en état de travailler dès qu’il ouvrait les yeux et sortait de son état second ?
L’inquiétude avait toujours eu pour habitude de s’installer tout au fond de toi; et elle s’était invitée dans tes veines en cet instant même alors que ton œil avait suivi l’homme sans que tu ne prononces le moindre mot. Tu avais gentiment rappelé tes pokémons dans leur pokéball pour ne pas encombrer l’espace; et ne pas déranger Elijah. En revanche, tu avais secoué la tête lorsqu’il t’avait dit de partir. Tu n’allais pas l’abandonner dans cet état.

Tu n’allais pas donner raison aux voix qui passaient leur temps à te murmurer que tu étais un monstre; lâche et incapable; incompétente et désespérante. Tu n’allais pas leur donner raison; les laisser gagner sur ta personne, sur tes principes et valeurs. Et tes valeurs te hurlaient de venir en aide à la personne qui avait accepté de réparer une boîte de musique qui était bien trop importante pour toi.
Sans gestes brusques, tu t’étais levée - ignorant la faiblesse de tes membres, ignorant le vertige qui t’avait pris, ignorant le coeur battant à tes tempes. Tu t’étais levée et tu t’étais approché de lui qui ne semblait même pas savoir par où commencer.

« Et si… » Ta voix qui résonnait, incertaine, presque intimidée - il était rare que tu parlais dans cette pièce, il était rare que tu t’adresses à lui. Jamais tu n’avais osé même prendre plus de place que nécessaire. Sauf maintenant. Sauf en cet instant précis. « Tu me laissais t’aider ? » Timidement, avancer l’idée qui te traversait l’esprit pour qu’il puisse un peu souffler, un peu relâcher la tension. Parce que t’avais toujours pensé aux autres. Parce qu’il s’agissait toujours de tout faire pour améliorer leur quotidien en oubliant le tien, en oubliant de prendre soin du tien. Éclipsant tous les besoins de ton corps et ton esprit pour te concentrer sur les autres. Tu ne changeais pas, Lys.

« À deux, on pourrait rattraper ce petit dix minutes de retard. Tu n’as qu’à me dire quoi faire, quoi t’apporter comme outils et je te les apporterais. Je peux être utile, je t’assure. » Et tu ne voulais pas le laisser seul. Tu ne voulais pas voir apparaître le lendemain sur les genoux qu’Elijah avait encore perdu conscience, mais que cette fois-ci, personne n’avait été là et que les secours n’avaient pas pu être appelés à temps. Non, clairement, tu refusais de tourner les talons et claquer la porte.
Pour une fois, Lys, tu décidais de t’imposer.

i kinda hope there’s something wrong with me
i kinda hope this isn’t how it’s supposed to be


(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
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Peins-le noir




Ton congé implicite n'a pas porté ses fruits, constates-tu avec lassitude alors que l'officieuse invitée continue à te garder à l'œil. Tu aimerais ne pas lui prêter attention, continuer ta risible petite lutte sans accorder d'importance à son propre regard, mais tu n'as aucune envie que le récit de ta faiblesse se répande sur l'île : la prudence craintive que tu inspires est la clé de ta paix, bien plus qu'une quelconque compassion volage et instable. Que faire, alors ? Appuyer ton ordre pour qu'elle disparaisse et te laisse à ton insoluble problème ? Lui faire comprendre que tu tolères sa présence mais que vos seuls échanges seront mercantiles ?

Cependant, Corbeau... as-tu vraiment le droit de mettre ta santé en jeu, de te priver de ce vital garde-fou ? Ta fille arrive bientôt, tu le sais ; et si tu te pousses à bout et finis par y passer, elle sera livrée aux griffes d'une psychopathe... ce qui serait sans aucun doute un ultime cadeau digne de toi, j'en conviens aisément.
 - Et si… Tu me laissais t’aider ?
Ainsi, alors qu'elle avait su s'en tenir à un mutisme nécessaire en temps normal, elle préférait à présent ignorer ta "suggestion" et se mêler verbalement de ce qui ne la regardait pas. Tu sais qu'un être normal lui en serait reconnaissant ou, du moins, y verrait une bonne volonté aussi inopportune que louable ; mais tu ne crois pas aux bons sentiments. Elle ne fait que ce qu'elle a été formatée à faire, ou craint d'être blâmée pour avoir abandonné un affaibli – condamnée par ces hypocrites qui détournent le regard des mendiants qui hantent leurs rues.

Enfin... tu as beau détester les illusions dont se drapent tes semblables, peut-être devrais-tu envisager d'en faire usage en cet instant. Certes, tu vis selon l'adage millénaire et fais toi-même ce que tu espères voir bien fait, mais ce ne serait pas ta première exception : en tant que flic, tu as souvent été forcé de travailler avec autrui...souvent à regret. Et avec Bulle, évidemment ; mais vous étiez en telle harmonie fonctionnelle que te reposer sur elle ne pouvait compter comme un écart à la règle. Elle tenait moins d'une aide externe que du plus important de tes membres, dont tu ressens l'amputation chaque jour...

Tout cela pour en arriver à un point : tu es face à un problème grave, ton invitée est peut-être la seule solution possible, et tu n'es pas du genre à te priver de moyens pour arriver à tes fins – dusses-tu t'en méfier. Alors, après un temps de réflexion, tu acceptes :
 - Très bien.
Et tu expliques :
 - Il y a une course de caisses à savon, demain, et je dois terminer le véhicule. L'objectif est publicitaire, et il devra ressembler à un Corvaillus. La structure est complète, mais il faut peindre et tracer les messages publicitaires.
Tu comptais t'en occuper plus tard dans la soirée (ou la nuit), mais tu imagines difficilement la jeune femme t'aider dans tes réparations d'orfèvre prioritaires. Oui, cette tâche semble simple... et c'est exactement pour cette raison que tu plonges ton regard dans le sien, guettant la moindre hésitation, alors que tu demandes :
 - Tu t'en sens capable ?
Il est hors de question qu'elle sabote ton travail par inaptitude à la tâche et ce, simplement parce qu'elle aurait trop honte d'admettre cette dernière. De toute façon, tu n'es pas du style à te moquer d'autrui : d'une part, il revient au bon ouvrier de découvrir et utiliser les points forts de son outil et ensuite, tu es convaincu de la médiocrité de l'ensemble des humains, ce qui rend légèrement absurde de railler un aspect spécifique de l'un d'eux en particulier...

Et puis, parce que tu es autant l'outil des autres qu'ils peuvent être les tiens, tu conclus :
 - Je te devrai une réparation gratuite.
Un ton sans appel puisque tu détestes les dettes pendantes et floues, autant d'épées de Damoclès et de liens instables, et que tu te méfies autant d'un refus poli que d'une négociation à la dure : autant acter immédiatement cet échange.
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Tu ne serais pas partie.
Tu ne serais pas partie, parce que tu ne partais jamais. Quand les autres étaient en difficulté et qu’ils avaient besoin d’une main, tu tendais la tienne quitte à ce qu’elle se fasse bouffer - ça ne t’avait jamais véritablement importé. Tu donnais; tu donnais à ceux qui étaient dans le besoin, t’avais jamais appris à redemander en retour. Tu donnais comme si on ne pouvait jamais se vider - et aujourd’hui encore, tu puisais dans tout ce qu’il restait pour offrir un coeur en lambeaux, en miettes, des morceaux sur le sol qui ne peuvent être réparés… pour sauver la vie des autres. Pour les aider à prendre conscience de leur importance, de leur valeur - pour les aider tout simplement.
Tu ne serais pas partie.
Tu n’étais pas partie quand Izaiah était parti, avant qu’il revienne - tu étais restée là et les brouillons dans ta boîte mail s’étaient entassés. Pour ne pas le déranger, pour le laisser essayer de fuir les démons que vous partagiez, et les vôtres respectifs également - tu avais attendu. Tu aurais attendu le temps nécessaire, tu aurais attendu éternellement.

Tu avais attendu - tu n’avais peut-être pas été là pour l’accueillir à son retour, pour être sur le port, pour le prendre dans tes bras. Comme tu n’avais pas été assez forte pour courir, courir jusqu’à attraper sa main et lui jurer, jurer que plus jamais tu ne le laisserais affronter autant seul, mais tu l’aurais éternellement attendu. Même sans nouvelles - et tu aurais pris soin d’Ifrit pour lui, jusqu’au bout du monde, jusqu’à la fin de l’éternité - si c’était là ce dont il avait de besoin pour respirer.
Et tu avais franchi la barrière du silence - ce mutisme dans lequel tu t’étais enfoncée sans jamais l’embarrasser de ta voix. Tu avais décidé de briser ce voeu de silence pour lui venir en aide, parce que tu ne voulais pas; tu ne voulais pas qu’il se mène à bout. Tu avais si souvent ignoré ton propre corps, les propres limites imposées - ignorer tout ce qui ne fallait pas ignorer jusqu’à t’effondrer.
Encore.
et
encore.
indéfiniment - parce que tu n’apprenais jamais véritablement de tes erreurs. Mais tu ne souhaitais pas laisser les autres agir de la même façon - faire comme toi, s’épuiser, se lessiver. Tout comme tu insistais auprès d’Izaiah pour qu’il se repose, quand il semblait terriblement épuisé - ou quand tu lui préparais des mets pour qu’il se nourrisse adéquatement, quand tu avais peur qu’il oublie de manger.

Tu avais toujours pris soin des autres, jamais véritablement de toi.
On avait souvent insisté sur la toxicité d’un tel comportement, sur la destruction que ça occasionnerait auprès de ta personne - mais ça ne t’empêchait pas de le faire. C’était plus simple. C’était beaucoup moins compliqué. Et c’était bien plus gratifiant.

Tu avais attendu.
Le temps qu’il fallait; tu n’étais pas pressée, tu n’avais rien de plus de prévu aujourd’hui, tu pouvais prendre toute la journée. Il fallait simplement silencieusement patienter qu’il se décide, ne pas brusquer les choses, ne pas bousculer. Il ne fallait pas trop se faire insistant et tu ne le savais que trop bien, alors tu avais attendu en reprenant le mutisme qui avait été tactique dans votre accord. Sans jamais avoir été véritablement instauré, comme accord. C’était venu naturellement. Tu venais, tu faisais tes trucs de ton côté, le regardais faire également, vous ne parliez pas et lui, il travaillait sur la boite de musique. C’était mieux que l’appartement dans lequel tu vivais, quand tu n’étais pas chez Izaiah, parce que tu n’avais pas encore déménagé. Bientôt. La journée du déménagement arrivait bientôt. Tu l’attendais. Tu avais mal des nuits passées dans ce lit qui ne semblait plus être tien; tu avais mal des démons et souvenirs qui entouraient Sunyra, qui sortaient de Voltapolis et te traquaient jusqu’à Sunyra. Tu voulais les fuir. Tu ne voulais plus étouffer. Mirawen et Izaiah semblaient être la réponse à tous les maux - il l’avait toujours été. À ses côtés, tu avais toujours été plus forte
loin de lui ((dévastée)).

Tu inclinas très légèrement la tête, écoutas ce qu’il avait à te dire. Le sarcasme voulut se frayer un chemin dans ta réponse, mais tu savais qu’il valait mieux te contenir - il ne risquait pas de bien le prendre et tu ne voulais pas que ça permette de lui fournir une excuse de te foutre dehors. « Bien sûr que j’en suis capable. Tu me donnes ce qu’il faut et je travaille sur ça. »
Bien entendu que tu pouvais peinturer. Tu n’étais pas inapte non plus. Après tout, tu étais vétérinaire. Ça demandait quand même des capacités et de la minutie. Donc de la peinture tout ce qu’il y a de plus simple, qui ne demandait aucunement créativité ou talent en dessin… y’avait absolument aucune raison que tu n’en sois pas capable.

Tu avais envie de refuser. Tu ne voulais pas de quelque chose de gratuit. Tu ne voulais pas une compensation. Tu ne le faisais pas pour quoi que ce soit en retour, simplement pour l’aider. Parce que tu aidais toujours - tu ne demandais jamais rien. Mais tu haussas légèrement les épaules en comprenant que ça ne mènerait à rien. « Si ça te tient à coeur. » Et quand il t’apporta le pinceau et la peinture, tu te mis tout de suite à la tâche pour ne pas qu’il considère que tu trainais.

losing me is better than losing you

Ici, au moins, tu avais une utilité.
Ici, au moins, tu avais une place.

(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
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Peins-le noir




Le silence... Existe-t-il seulement plus vicieuse illusion ? Ho, l'humanité n'est pas dupe. "Le silence est d'or", "ce qui se fait de grand se fait dans le silence", "un silence pesant" : loin d'être une parcelle de néant, il offre l'espace pour toutes les autres invisibles choses. Les pensées... Les projets... Les regrets... Le chagrin... La peur... Les démons... L'insondable noirceur tapie au fond de chacun... Face à ces deux êtres muets comme des poupées, l'observateur aurait pu croire qu'ils en avaient la cervelle ; étranger aux fleuves de pensées pourpres qui vous habitent.

Oui, le silence créé... mais à quoi bon, puisque seule la voix peut partager ? Vous auriez tant à apprendre l'un de l'autre et pourtant, fermant clos vos canaux, vous gâchez toutes ces belles ressources. Votre eau croupit stupidement dans votre âme. Voilà ce qu'il arrive, lorsque l'on oublie que chaque être recèle un trésor...

Dissimulé entre deux pièges toxiques et étouffants, bien entendu.

Mais pour l'instant, tout ce que vous tirerez l'un de l'autre, ce seront quelques coups de pinceaux et l'une ou l'autre réparation.
- Bien sûr que j’en suis capable. Tu me donnes ce qu’il faut et je travaille sur ça.
Tu n'insistes pas et acceptes, à contre-cœur, le risque. Si tu veux être sûr que quelque chose sera bien fait, fais-le toi-même ; mais en l'occurrence, sans aide, elles risquent surtout de ne pas être faites du tout. Alors, tu vas chercher le matériel pour deux personnes et lui tend un pot de peinture et un pinceau.

Au moins, contrairement à ce que tu craignais, elle a accepté ton offre retour. Parfait, songes-tu. Après tout, quel autre moyen de rendre cette relation équilibrée que par une réparation gratuite ? Par des remerciements chaleureux, par un sourire aimable, par une présence rassurante, par des moments partagés, par une oreille bienveillante, par des conseils avisés, par des vœux planifiés ou spontanés, par un intérêt sincère quant à sa personne et sa vie ? Voilà qui semble exténuant, pleinement hors de tes capacités et, surtout, voué à mal finir. Garde-t'en bien, Corbeau, et coupe les ponts avant qu'il n'en vienne des choses imprévisibles ! Après tout, ce n'est pas comme si ta vie actuelle était tellement misérable que le moindre changement ne pourrait être que positif... N'est-ce pas ?

Ha, le changement... N'est-ce pas ce que vous préparez, elle peignant la coque, toi traçant les panneaux publicitaires ? Cela devrait être un travail comme les autres, un moyen de gagner de l'argent ; et pourtant, tu ne peux t'empêcher de ressentir une profonde appréhension. Par ce coup de publicité, tu sortiras de l'ombre, poseras les bases d'un réel commerce, tentera de te créer une réelle et fidèle clientèle : en d'autres mots, tu ne seras plus en planque, après un an de fuite et de traque. Tu investis ici, t'installes, tentes de reprendre une vie normale. Est-ce que tu y crois réellement ? Tu n'as jamais été porté sur la foi, il faut dire. Tu agis, et tu verras bien. Peut-être finiras-tu par obtenir un revenu suffisant et régulier, manger correctement, ne plus danser avec la Mort à chaque jour. Peut-être pas.

Ha, Elijah... À quoi bon tourner autour du pot ? Tu te fiches de ta situation financière, des sévices que tu infliges à ton corps, des risques qui te guettent. Arceus, Elijah, tu te fiches même d'assurer ton paquet de cigarettes quotidien ! Ce qui compte, ce qui donne à ce travail une saveur acide particulière, qui fait croître ton angoisse, c'est Loyce. Encore et toujours.

Tu vois, Elijah ? De l'eau croupie, tes pensées. Elles n'évoluent pas, en reviennent aux mêmes choses, aux mêmes obsessions du moment. Loyce, l'argent, les regrets. Encore, et encore. Encore. Et. Encore.
- Pourquoi tu viens ici ?
Cela t'a échappé, Elijah. Comme un quinte de toux, comme un gaz impromptu. La fatigue, la faiblesse, face à ces émotions que tu n'as jamais su gérer ; c'était trop, et tu as voulu fuir. Reporter ton esprit sur autre chose. Sur une autre vie que la tienne. Prenant pour prétexte cette insondable énigme qui n'a cessé d'occuper, malgré toi, un coin de ton esprit : la présence de cette femme dans le pire endroit de l'île, auprès du pire de ses habitants.

Pour ta défense, je me dois de le dire : c'est elle qu'a commencé. Voilà qui lui apprendra, à se mêler de ce qui ne la regarde pas...
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