Nous avons finalement quitté le village Kishika pour continuer notre voyage vers une nouvelle ville. Selon la carte que j'ai, la prochaine que nous allons croiser se trouve dans un désert et je dois dire que cela me rend légèrement anxieuse. Je n'ai jamais croisé de grands étendus de sables auparavant et je ne sais pas à quoi cela peut ressembler. J'ai vaguement entendu parler de tempêtes de sables atroces durant mon enfance, lorsque mes parents me racontaient leur voyage dans de grands déserts, alors qu'ils étaient à la recherche de vestiges d'un temps lointain. Je ne sais pas si Herisis, notre lieu de destination, souffre de ces mêmes maux. Que ferai-je si une tempête prend et que je m'y perds ? L'idée me fait frissonner. Plus j'y pense, plus je me dis que je devrais rentrer Azuris dans sa pokéball pour qu'il soit en sécurité.
Nous marchons depuis un moment et nous nous approchons de plus en plus du désert. Dans mon dos, je sens la pesenteur de mon sac-à-dos légèrement supérieure à ce qu'elle était avant que l'on ne parte du petit village que nous venons de visiter. J'ai pris la peine d'apporter quelques encas, mais surtout une source importante d'eau pour nous rafraîchir en cas de grandes chaleurs. Mon petit Kaiminus est peut-être un pokémon aquatique, mais je ne lui demanderai pas de nous fournir l'eau pour tout le chemin. C'est davantage important qu'il reste bien hydraté puisque c'est là tout son être. J'aimerais le laisser se reposer, mais il insiste qu'il se porte bien et il souhaite continuer de marcher à mes côtés. À bien le regarder, il ne ment pas. Son enthousiasme est palpable et il n'arrive pas à rester en place, me dépassant puis me rejoignant encore et encore tant il est impatient. L'aventure lui plait bien plus qu'à moi et cela me fait sourire et me rassure. Il ne semble pas pour le moins du monde inquiet de ce qu'il nous attend.
J'entame finalement une conversation avec Azuris, après un moment de silence qui nous permet d'observer les environs. Nous parlons plusieurs minutes, sans véritablement nous rendre compte du changement entre la terme et le sable sous nos pieds. Nous nous enthousiasmons à propos de ce que nous avons vue et à l'idée de ce qui peut bien nous attendre, sans pour le moins du monde nous préoccuper de ce qui peut bien nous entourer. Cette attitude insouciante m'a valu bien des reproches de ma famille, mais il est difficile de changer des habitudes bien encrées. Je ne remarque donc rien autour de moi, jusqu'à ce que des rires malsains nous alertent Azuris et moi.
Mon regard se porte immédiatement sur un groupe de jeunes hommes qui devaient être proches de mon âge, peut-être un peu plus jeune. Un instant, je m'interroge sur ce qui peut bien les amuser, soudainement méfiante. Je m'arrête et mon ami en fait de même à mes côtés. Mes yeux se plissent alors que je scrute la zone, mais avant que je ne comprenne ce qui se passe, le petit pokémon à mes côtés se met en position d'attaque et s'écrit à m'en alerter.
— Kaiminus ! Kaiminus !
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il s'élance déjà et s'interpose entre le groupe d'adolescents. Jamais je ne l'ai vue réagir aussi hostilement avec qui que ce soit. Je n'hésite pas à m'élancer à mon tour, prête à défendre mon pokémon, lorsque je pose les yeux sur la petite créature qui se cache désormais derrière celle aquatique qui le défend et me fige de terreur. Une pauvre nidoran tient à peine debout, tant ses blessures ne le lui permettent pas. Kaiminus est prêt à attaquer. Ses adversaires, quant à eux, semblent avoir trouvé leur prochaine cible.
— Oh, tiens, un autre pokémon ! Il a l'air bien agressif. Ça nous ferait une bonne capture, commence l'un, rapidement suivi de son ami. Ce ne serait pas un Kaiminus ? Ouais, s'en est un ! Trop cool, je ne connais personne qui en possède un ! On pourrait peut-être le vendre et se faire un paquet de pokédollars !
Mon sang bouille. Ils ont à peine le temps de bouger d'un centimètre que je cours déjà dans leur direction. Pas question qu'ils touchent à Azuris ! Pas question que je laisse ces salauds faire du mal à un autre pokémon ! Ils vont payer. Ma course folle m'amène à eux avant qu'ils n'aient eu le temps de fermer la distance qui les sépare de Kaiminus, ce dernier aussi près à se battre que je ne le suis. Pourtant, il n'a pas à faire un seul mouvement que déjà, je me charge moi-même du problème. Mon poing s'écrase violemment sur la mâchoire de l'adolescent le plus proche de moi, qui ne m'a même pas vue venir tant j'ai été rapide. Il tombe au sol, déboussolé par ce coup surprise et sonné par la force que j'y ai mis. Son ami a à peine le temps de se tourner en ma direction qu'il se prend à son tour un violent coup de poing. Je les sépare maintenant des deux pokémons et mon visage se tord sous la colère.
— Espèce de connard ! Vous vous prenez pour qui, à vous en prendre comme ça à de pauvre pokémons !?
Ils semblent hésiter entre l'orgueil qui leur cri de ne pas se laisser faire -par une fille à l'apparence si enfantine qui plus- et entre la peur de se faire frapper à nouveau, mais la décision se fait rapidement lorsqu'Azuris et moi affichons tous deux une violence et une colère qui ne crient rien d'autre que « danger ». Ils prennent rapidement leurs jambes à leur coup, fuyant en direction du village Kishika pour s'éloigner le plus loin possible de nous. J'ai envie de les pourchasser et de ne pas les laisser s'en sortir, de les remettre à la justice, mais un cri de douleur me rappel à l'ordre. Je me tourne immédiatement vers la petit nidoran, qui ne tient plus debout. L'adrénaline qui l'a aidé jusqu'à maintenant se dissipe et ses blessures sont trop importantes pour qu'elle ne s'en sorte sans intervention. Je me jette à ses côtés et attrape violemment mon sac pour en vider le contenu à la recherche d'un médicament qui pourrait l'aider. Je constate rapidement que rien ne fera. Repositionnant rapidement mon sac sur mon épaule, je dépose doucement mes mains sous le petit corps tremblant et le prend dans mes bras, puis me lève et cours en direction d'Herisis qui me semble plus près que ne l'est Kishika, laissant derrière moi les bouteilles et la nourriture que j'ai retiré un instant plus tôt sans un seul regard.
— Azuris, suis-moi !
Mon petit pokémon obéit et me suit, alors que j’accours désespérément pour trouver des secours. Pitié, faites qu'il y ait un centre pokémon à proximité !
Chaleur, sable chaud et surtout rien à l’horizon. Tout semblait correspondre au désespoir. Non pas pour tous. Il y en avait bien un qui s'amusait de tout ce sable et de cette chaleur : Gigamesh. Mon insecte n'avait pas vraiment l'intention de se lasser de se rouler dans le sable, à mon plus grand désespoir : je n'aime pas le sable ! Il est grossier et il s'infiltre partout. Alors qu'est-ce que je faisais là ? Pas grand chose à vrai dire. J'étais simplement là pour le travail, rien de plus. Pourtant, j'avais belle et bien trouvé du travail dans le nord, au centre pokemon de Fort des Songes. Mais apparemment, ils avaient trouvé très amusant de m'amener aller chercher un colis à Hérésis ... Et la poste ! Ça n'existe pas peut-être ? Bien sûre, j'aurais pu refuser, malheureusement, c'était une chose impossible au risque de perdre son boulot ... Bordel, pourquoi est-ce si difficile de nos jours de trouver un bon boulot, bien payé et surtout qu'on n'a pas peur de perdre juste parce qu'on ne va pas jouer au coursier. Bon au moins cela aurait permis à mon pyronille de s'amuser dans le sable du désert qu'il aimait tant. Je crois que je ne le comprendrais jamais.
J'avais pris le train la veille pour gagner du temps jusqu'à Kishika et j'avais fait le reste à pied, puisqu'il n'y avait pas de train qui allait jusqu'à Heresis. J'avais passé la nuit au pokecenter, et quelle nuit ! Je n'avais pas pu me reposer un instant. Ils étaient en manque d'effectif et bien sûr, ils avaient eu une urgence durant la nuit, ne me faisant quasiment pas fermé l'oeil de la nuit. J'avais peut-être dû dormir une ou deux heure, pas plus. Et comment je faisais pour tenir ? Le café ! J'avais du en boire minimum un litre avant de partir et je m'étais fait une thermos afin de ne pas tomber de sommeil durant le voyage que j'avais à faire entre le désert et la première gare. Après, je pourrais dormir de tout mon saoul dans le train jusque là maison, ou du moins, d'abord jusqu'à mon boulot pour livrer le fameux colis. D'ailleurs, je me demandais bien ce qu'il y avait de dans. Bien sûre que j'avais demandé, mais on m'avait répondu que ce n'était pas oignon ... Bon très bien ... Je sentais que j'allais devoir avoir une discussion avec ma patronne en rentrant, histoire qu'on ne me prenne pas pour une conne.
Mais en attendant, il fallait fait le trajet retour. Je baillai brouillement, oubliant même de mettre ma main devant ma bouche. Je jetais des coups d'oeil à mon pokemon insecte de temps en temps. Lui semblait en pleine forme. Je l'enviais terriblement. Parfois, qu'est-ce que j'aimerais être un pokemon, mine de rien, certains avaient la belle vie : entre dormir, jouer et parfois combattre pour se défouler, c'était plutôt cool. Je baillais de nouveau. Bordel que la route allait être longue. Je n'étais pas prête de m'affaler sur mon canapé et de m'ouvrir une bonne bière bien fraiche. Comment ça ça fait alcoolique ?! Mais pas du tout ! Il faut juste savoir se récompenser comme il le soit quand on dépasse nos limites, et là, je les dépassais. Mais si, je vous jure, comme cette fille qui essayait de battre un record de vitesse avec son pokemon bleu à ses côtés. Et bien, elle semblait bien pressée. Je fis un pas de côté pour la laisser passer sans la gêner. Elle passa donc devant moi ... Hey attendez ! Elle avait pas un pokemon dans ses bras la petiote ?
- Hey toi ! Attend un peu !
Bonjour les réflexes d'infirmière. J'allai à la rencontre de l'inconnu courant son marathon tout en sortant mes lunettes. J'allais certainement en avoir besoin. Pyronille à mes pieds, il essayait de se cacher de la jeune demoiselle. Il ne changera décidément jamais. Mais je n'avais pas vraiment le temps de m'occuper de cela pour le moment. Quand je fus à la hauteur de l'inconnue, mon regard se porta directement sur la masse mauve qu'elle avait dans ses bras. Elle avait des égratignures partout sur le corps en plus d'avoir la respiration rapide. Par réflexe, je touchais ses oreilles avec prudence : elles étaient froides tout comme son museau. Merde, ça s'était pas bon.
- Je peux la prendre un instant ?
Sans même attendre sa réponse, je pris délicatement la petite nidoran de ses bras et je m'accroupis au près de Gilgamesh. Ce dernier avait tout à fait compris ce que j'attendais de lui sans même que je lui demande. Je la déposai doucement sur le sol juste avant que mon pokemon se colle au corps de la petite. Pendant ce temps, j'ouvris mon sac en bandoulière et y fouillai intensément à l'intérieur.
- Ne vous en faites pas, ça va aller pour ce pokemon. J'imagine qu'il n'est pas à vous sinon vous l'auriez transporter dans sa pokeball.
Je cours presque à en trébucher. La peur me prend au ventre alors que je n'ai qu'une pensée : sauver ce petit nidoran. Aurais-je pu la sauver si je n'avais pas autant traîner ? Peut-être que j'aurais pu intervenir plus tôt, peut-être qu'elle ne serait pas dans un si mauvais état... Je voudrais la serrer contre moi, mais j'ai peur de la blesser davantage et je la tiens du mieux que je peux, cherchant à ce qu'elle n'ait pas encore plus mal qu'elle ne l'a déjà. Elle frotte sa tête contre moi, un petit soupire de douleur accentuant la vision atroce que j'ai devant le visage. Comment quelqu'un peut en venir à une telle violence contre une créature si innocente ? Je ne comprendrai jamais l'espèce humaine, à toujours vouloir s'en prendre ainsi aux pokémons...
Dans ma course, je ne vois d'abord pas la femme qui vient en direction opposée, ne réalisant sa présence que lorsqu'elle ne m’interpelle. Immédiatement, je m'arrête, freinant d'un pied pour me figer sur place et me retourner vers l'inconnue. Elle vient d'Heresis, peut-être sait-elle s'il y a un centre pokémon là-bas ? Avant que je n'ai le temps de lui poser la question, elle s'approche et regarde la pauvre nidoran dans mes bras, puis me la retire pour s'en occuper. Une part de moi veut la retenir, mais sans pouvoir me l'expliquer, quelque chose me dit que cette femme saura être plus utile que moi. Ma respiration est haletante, résultat de ma course et de ma peur de ce qui pourra bien arriver au petit pokémon.
Ses questions se percutent dans ma tête et j'ai du mal à organiser mes pensées. J'essais de me stabiliser, réalisant peu à peu ce qu'on me demande. Azuris s'est aussi arrêté et se tient maintenant près du petit nidoran au sol, qui se fait rapidement coller par un autre pokémon. Je crois comprendre ce qu'il cherche à faire. Il est important de la réchauffer et c'est donc la tâche que ce pokémon s'est décidé à accomplir. Cette simple pensée apporte un peu de soulagement. S'il y a pensé aussi rapidement, c'est peut-être que lui et sa maîtresse s'y connaissent en soin. J'arrive enfin à replacer mes mots et à répondre à sa question, mais ma voix sort plus fort que je ne le voudrais sous l'effet du stress.
— Non, c'est un pokémon sauvage. Des idiots...
Je sens ma voix se couper dans ma gorge et je ferme les yeux pour inspirer un bon coup. Je ne serai utile en rien si je me laisse m'emporter ainsi. Je dois me calmer. Une dernière inspiration et je m'oblige à reprendre le contrôle de moi-même. Lorsque j'ouvre les yeux, ce n'est plus cette enfant apeurée que je montre, mais une femme calme et prête à aider à sauver ce pokémon.
— Elle s'est fait attaquée par des adolescents qui trouvaient amusant de blesser un pokémon sans défense. J'ai pu les faire partir, mais elle avait déjà pris plusieurs coups importants. J'allais l'apporter à un centre pokémon. Savez-vous s'il y en a un à Heresis ?
Je ne connais pas l'endroit. Normalement, il devrait bien y en avoir un, du moins j'ai cru comprendre que chaque ville en possède un. Comme je ne m'y aventure jamais, j'ai du mal à me repérer et à savoir où trouver ce que je recherche, mais j'espère qu'elle saura m'en dire plus et m'indiquer où me rendre. Si elle y est passée, elle doit bien savoir s'il y en a un ou non, en quel cas je retournerai à Kishika. Même si, pour l'instant, elle semble plus décidée à prendre la situation en main que de me laisser l'emmener à un centre pokémon. Bien. Si elle sait comment la soigner, il vaut mieux le faire maintenant que d'attendre mon arrivée à une ville.
— À moins que vous ne pouviez l'aider ?
Je pose la question, même si je me fais déjà ma propre idée de la réponse. Peut-être ne pourrait-elle pas complètement la soigner ici, mais si elle peut la stabiliser suffisamment pour qu'elle tienne bon jusqu'à un centre, alors ce serait mieux. Il n'y a pas de temps à perdre et quelqu'un doit aider ce nidoran au plus vite ! Je m'accroupis au côté d'Azuris qui garde une certaine distance pour ne pas déranger les autres, tout en restant suffisamment proche pour voir l'état de la créature qu'il a défendu avec tant d'ardeur. Je regarde nidoran avec inquiétude, puis me tourne vers la femme qui nous a arrêté pour m'adresser à elle avec sérieux et détermination.
— Azuris, suis-moi !
Si c'est le cas, dites-moi ce que je peux faire pour vous assister. Je n'ai pas beaucoup de connaissance en médecine pokémon, mais je suis à votre disposition.
Je me concentrer sur la petite Nidoran. Elle avait l’air vraiment mal en point. Nouveau réflexe de travail, j’attachais mes cheveux en un chinions pas du tout organisé, ayant des mèches partir un peu dans tous les sens. Mais qu’importait, le but n’était pas que je sois la plus parfaite mais plutôt à ne pas avoir les cheveux devant les yeux pendant que je fouillais dans mon sac, le tout en écoutant l’inconnue qui semblait complètement paniquée. Je cessai un instant mes recherches pour me tourner vers cette dernière et je lui souris le plus sereinement possible.
- Respirez un bon coup, ça va aller. Essayez-vous aussi et même pourquoi pas ne pas boire un petit coup d’eau et vous votre pokemon.
Je lui fis une petite tape amicale sur l’épaule en disant cela. Je vous avoue que je n’avais pas vraiment envie qu’elle me face une crise d’angoisse ici. M’occuper d’un pokemon affaiblie, je savais faire mais un humain, c’était autre chose. Bien sûre, j’avais réussi à avoir de bon réflexe le jour où Rin avait fait sa crise mais cela était encore différent, je n’avais pas à m’occuper d’un pokemon blessé. J’écoutais également attentivement ce qu’elle disait. Ainsi les blessures qu’avait la petite créature ne venait pas d’un pokemon sauvage mais d’humains sans scrupule. Bordel, je ne me ferais jamais à ce genre comportement humain. Je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait s’amuser à battre un pokemon juste pour le plaisir de lui faire du mal. Remarquez, que ce soit avec les humains ou les pokemons, c’était pareil. Je n’aimais pas la violence gratuite. Bien sûre, cela m’arrivait aussi d’être violente, que ce soit dans mes propos que physiquement, mais cela n’était jamais gratuit. Et n’allez pas encore me reprocher la baffe que j’ai donné à Andrej, elle était amplement méritée ! Mais revenons plutôt au moment présent.
- Effectivement, il y a un petit centre pokemon à Hérésis, malheureusement ils sont en sous-effectif en plus de crouler sous le boulot. Mais vous avez quand eu un bon réflexe de courir dans cette direction.
Mon regard se porta de nouveau sur le petit pokemon. Elle tremblait moins grâce à mon pyronille qui semblait tout de même préoccupé par la nidoran. Je repris sa température en touchant ses oreilles : elle se réchauffait doucement. Comme c’était pratique d’avoir un tel pokemon avec soit dans ces moments là. Je me remis enfin à farfouiller de nouveau dans mon sac à la recherche d’un pot de pommade faite. Et comme par hasard, elle se trouvait tout au fond. Bordel, pourquoi c’est toujours quand on a besoin d’un truc qu’il faut qu’il se trouve dans l’endroit le plus reculé ou alors qu’on ne peut atteindre car on est pas assez grande ? L’inconnue me demanda si je pouvais l’aider. Question stupide, n’étais-je pas en train de le faire déjà ? Mais je ne préférai pas y répondre, lui faisant simplement un nouveau sourire serein. Puis je retournai me concentrer sur la pauvre créature sauvage qui n’avait rien demandé. Après on se demandait pourquoi certains pokemons, dit inoffensifs, s’en prenaient aux humains sans aucune raison. Il n’y avait aucune raison lorsqu’on voyait des pokemons se faire battre rien que pour le plaisir … Je sortis enfin mon pot de pommade et l’ouvrit ? A l’intérieur, le composant avait une couleur verte clair et cela ne sentait pas très bon. Mais je n’avais pas mieux pour le pokemon pour le moment. J’avais bien des vitamines qui pourrait la booster un peu, mais cela ne servirait à rien tant qu’on avait pas soigner toutes ses plaies. Je sortie également une petite bouteille d’eau et la tendis à la jeune fille. Elle m’avait demandé si elle pouvait m’aider, très bien, alors elle allait pouvoir le faire.
-Tenez ; si vous voulez bien nettoyer les plaies du pokemon en évitant de mouiller pyronille, cela m’aiderait à pouvoir la soigner plus vite.
Elle cherche à me rassurer, mais rapidement je réussis à me calmer moi-même. Je sais que lorsqu'il s'agit des soins pokémons, les distractions autour peuvent facilement devenir dérangeante, bien que beaucoup d'infirmiers apprenne à gérer tout cela. Ils n'ont pas le choix, après tout. Les dresseurs se retrouvent facilement avec des pokémons blessés et ils ne sont pas toujours calmes lorsque cela arrive, ce que je sais pour l'avoir vu à plusieurs reprises. Je n'ai que très rarement vue des pokémons aussi blessés, mais des pokémons ayant perdu un combat, j'en ai vue souvent et les dresseurs s'agitaient souvent, bien que cela était parfois dû à leur ego qui en prenait un coup.
On me confie une tâche : nettoyer les plaies du nidoran. Cela peut sembler simple, mais il faut tout de même le faire avec attention pour ne pas blesser davantage le pauvre petit pokémon. Heureusement, ce genre de tâche, j'ai souvent eu l'habitude de les faire. J'attrape donc la bouteille d'eau en silence et entame le nettoyage des blessures. J'agite mes mains avec douceur, faisant particulièrement attention aux deux pokémons près de moi. Je ne dois n'y blesser encore plus le nidoran, ni toucher le pyronille et c'est donc ce que je m'efforce à faire. Cela me vient naturellement. Je me sens dans mon élément. M'assurer du bien être des pokémons, c'est tout mon être. Je ne me vois pas faire quelque chose d'autre de ma vie.
Mon attention est entièrement tourné vers la nidoran et le stresse apparent que j'éprouvais l'instant d'avant a complètement disparu. Je suis concentrée par ce que je fais et par rien d'autre, si ce n'est les autres pokémons qui nous entourent. Azuris reste calmement derrière moi, sans doute toujours aussi inquiet pour la pauvre nidoran. Je termine de nettoyer les blessures avec toute la tendresse qu'il m'est possible de donner, tout en accomplissant le travail de façon efficace et tout de même rapide, pour laisser la chance à la jeune femme de poursuivre les soins à appliquer le plus tôt possible.
Une fois terminée, je laisse ma main déviée vers les oreilles de la petite nidoran. Elles redeviennent chaudes et je me permets un sourire tendre. Je la caresse quelques secondes, cherchant à la rassurer durant cette épreuve qui ne sera pas facile pour elle. Refera-t-elle un jour confiance aux humains ? Elle risque de ne jamais être complètement à l'aise, voire même d'être effrayée par la présence de l'un de mes semblables. La pauvre, je n'ai qu'une envie : l'emmener loin de la civilisation, là où elle pourra libre dans la nature. Les pokémons sauvages peuvent peut-être être agressifs, mais jamais je ne les trouverai aussi violents que l'Homme. Nous sommes capables de faire des monstruosités sans égal alors que nous avons une conscience sensée être évoluée. Je ne comprends pas toute cette violence inutile, mais je sais que ce n'est pas prêt de changer.
— Ne t'en fais pas petite nidoran. Tu es entre bonnes mains. Nous ne laisserons rien t'arriver, je le promets.
Ma voix est douce et dénuée de la colère qui m'habitait plus tôt. Je n'ai plus qu'une seule pensée : m'assurer que cette petite créature innocente puisse rentrer chez elle en pleine forme, ce qui prendra sans doute un moment. Je la regarde avec affection, faisant du mieux que je peux pour la rassurer et la calmer. Je ne peux peut-être pas la soigner moi-même, mais je peux tenter de l'apaiser pour qu'elle ne se débatte pas trop et qu'elle se laisse faire par l'autre femme, mais aussi pour ne pas rendre l'expérience encore plus horrible pour elle qu'elle ne l'est déjà.
Elle se rassurait toute seule, tant mieux. Je vous avoue que je n'avais pas vraiment envie de gérer deux êtres vivants en même temps, surtout que je n'étais super douée avec les humains, en comparaison avec les pokemons. D'ailleurs, elle semblait même très observatrice par rapport à ce que je faisais? Tient donc, s'intéresserait-elle aux soins pokemon ? Peut-être ... A moins qu'elle faisait cela pour garder son calme. Chez certaines, elles préféraient se concentrer sur tout et n'importe quoi pour réussir à rester zen. Moi la première. J'utilisais cette technique lorsqu'il y avait un orage, ou du moins, j'essayais de l'utiliser. Malheureusement cela ne fonctionnait pas à tous les coups. Bien qu'avec Tim, bizarrement, jamais je ne sursautais, ou presque pas ... Bref, ceci est une autre histoire. La demoiselle prit donc la bouteille d'eau que je lui avais tendu et nettoya délicatement les plaies du pauvre pokemon. Instinctivement, je regardais ses gestes. Ils étaient précis et justes. A la voir, ce n'était certainement pas la première fois qu'elle le faisait. Comment le savais-je ? Tout simplement lorsque j'avais eu sous ma coupe un jeune de première année, il avait toujours eu la main tremblante lorsqu'il faisait ce genre de chose pour la première fois. Non, cette fille ne devait pas être une novice dans les soins pokemons. J'eus même un sourire en coin lorsque je le vis essayer de réconforter la nidoran. C'était certainement le genre de personne à préférer les pokemons aux êtres humains et là dessus, je pouvais la comprendre.
- Vous semblez à l'aise avec ce genre de choses. Je suppose que ce n'est pas la première fois que vous devez soigner un pokemon.
Non, ce n'était une question et bien une affirmation. Certes, je n'avais pas beaucoup d'expérience dans les centres pokemon, seul mes stages de fin d'année, mais le fait de parcourir les routes, je trouvais cela bien plus gratifiant comme expériences. Après tout, là on devait se contenter de ce qu'on avait dans notre sac et de ce que l'on pouvait trouver dans la nature, sauf que vous verrez, beaucoup d'infirmier pokemon ne savent plus rien faire lorsqu'ils sont en dehors de leurs murs de travail. personnellement, je n'appelle pas ça des vrais infirmiers. Mais voilà que je divague de nouveau. Je m'étais remise à fouiller dans mon sac à la recherche d'un tissu propre que j'utilisais pour éponger toute l'eau se trouvant sur le corps du pokemon sauvage. Je la sentais trembler à chaque fois que je pressais doucement la serviette. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle est subi un traumatisme autre que physique, vu ce que m'avait dit la jeune fille.
- Quel est votre nom jeune fille ? Le mien est Anja, lui dis-je avec un sourire des plus serein.
Oui, je pausais cette question tel un cheveux venant sur la soupe. Mais je préférais lui demander avant de l'appeler machin ou truc. De plus, cela éviter de laisser place à un long silence gênant. Oui, j'aimais être au calme lorsque je travaillais, enfin le calme de la musique le plus souvent. Mais là je vous avoue que je n'avais pas forcément besoin de me concentrer énormément pour faire ce que j'avais à faire. La petite créature était sèche, je rangeai donc le tissu et je commençais enfin à lui appliquer ma pommade. Je la sentis de nouveau tressaillir sous mes mains. Cela devait lui paraître froid en plus de devoir piquer en même temps. Pas étonnant qu'elle émette un petit cris au touché. Je lui pausai ma main libre sur l'une de ses joues afin de la calme tout en faisant un bruit réconfortant avec ma bouche.
- Après ça, malheureusement je ne pourrais pas faire grand chose de plus. Lui donner des médicaments ne lui servirait pas à grand chose. Elle aura surtout besoin de beaucoup de repos. Le mieux c'est qu'on l'emmène ensuite au centre pokemon de Hérésis.
Oui, j'avais dit qu'ils étaient déborder. Mais leur amener un pokemon qui avait déjà était soigné et qui n'allait avoir besoin que de repos ne serait normalement pas un soucis pour eux. Autrement ils allaient m'entendre cette bande d'incapable !
Je ne remarque d'abord pas le regard de l'autre femme posé sur moi. Elle m'observe, mais cela ne me dérange pas pour une fois. Normalement, je ne réagis pas toujours bien lorsque l'on me fixe trop longtemps, même si j'ai l'habitude d'ignorer la présence des autres de façons générales, mais dans ces conditions il est normal qu'elle regarde mes faits et gestes pour s'assurer que je ne fais rien de mal. Je ne me laisse pas distraire pour autant, bien plus concentrée sur la nidoran. J'écoute cependant lorsqu'elle me parle et me pose des questions, ou plutôt affirme un fait qu'elle a deviné juste en me regardant.
— Mon frère tient un petit centre d'entraînement pour les dresseurs dans la forêt d'Ehretia. Comme beaucoup y combattent, j'ai passé mon enfance à soigner les blessures de leurs pokémons. Je m'occupais aussi des pokémons sauvages que je retrouvais blessés.
Une fois terminée, c'est à mon tour de la regarder faire. Ses gestes montrent aussi une habitude à soigner et en regardant ce qu'elle sort de son sac, j'en déduis qu'il doit s'agir de son travail. J'observe avec attention. Peut-être qu'un jour, je me retrouverai seule dans une telle situation et il me faudra savoir réagir en conséquence. Je profite donc de l'instant pour apprendre. Plus je regarde, plus je me dis que je souhaite me perfectionner dans les soins pokémons. Même si je n'aime pas les voir blessés et je préférerais qu'aucune de ces pauvres créatures ne se retrouve dans cette position, je sais que ce n'est malheureusement pas la réalité. Il y aura toujours des personnes pour leur faire du mal, mais je veux être de ceux qui les protégeront.
Le silence se brise lorsqu'elle se présente à moi. Je cesse un instant de regarder ce qu'elle fait, levant mes yeux vers son visage pour lui répondre. Azuris se rapproche de moi, s'appuyant sur l'une de mes cuisses pour chercher un peu de réconfort et observer la situation du nidoran. Il est inquiet et je tente de le rassurer à son tour en posant une main sur sa tête.
— Je m'appelle Aura. Êtes-vous infirmière pokémon ?
Je repose mes yeux sur le pokémon, alors qu'elle s'applique à terminer ce qu'elle fait. Je n'aime pas entendre les gémissements de douleurs du nidoran, mais je sais que c'est nécessaire d'appliquer le médicament pour la soigner. Une fois cela fait, la femme qui s'est présentée à moi comme s'appelant Anja m'explique alors qu'elle ne peut rien faire d'autre et que l'on doit l'apporter au centre pokémon pour qu'elle puisse se reposer. Même si le centre est débordé lorsque vient le temps de soigner, je doute qu'il ne refuse de laisser un pokémon qui n'a seulement besoin que de se reposer.
— Pouvez-vous m'accompagner au centre pokémon ? Je ne sais pas exactement où il se trouve, je n'ai jamais été à Hérésis...Je me déplace un peu avec l'intention de me rapprocher du nidoran pour la prendre, avant de m'arrêter et de regarder Anja. Puis-je la prendre ?
Azuris s'active à mes côtés, comme s'il vient soudainement de penser à quelque chose. Il tire sur mon sac, que je lui tend finalement avec un regard interrogatif. Il fouille à l'intérieur, jusqu'à tirer un tissu de sa grandeur pour me le tendre. Je reconnais la cape que j'ai acheté pour le couvrir lui des vents du désert. Le tissu ne devrait pas être trop épais pour que l'on se sente étouffé, mais suffisamment pour nous cacher le visage du sable. Je ne sais pas si cela s'avérera utile puisque je ne connais pas la température qu'il fait présentement là-bas, mais comme Anja semble en venir, elle doit en savoir plus.
— Oh, bien pensé, Azuris. Savez-vous s'il vente beaucoup ? Je sais que la ville se situe dans un désert et j'ai entendu dire que parfois, il y avait des tempêtes de sable... J'avais prévu cela pour Azuris, mais il peut rentrer dans sa pokéball si nécessaire...
À cela, mon petit kaiminus secoue négativement la tête. Il attrape une deuxième cape -celle que j'avais prise pour moi- pour me sauter au cou et se cacher entre la capuche et le derrière de ma tête. Il s'accroche à moi et s'installe bien confortablement, un regard décidé qui montre qu'il n'ira pas se cacher dans sa pokéball dans une telle situation. Nous avons sans doute l'air de deux touristes comme ça, mais après tout, c'est ce que nous sommes. Entre la forêt et le désert, il y a une grande marge de différence...
Je souris lorsqu'elle me pausa la question sur ma profession. Etait-ce donc si évident que cela ? On dirait bien. Il faut dire qu'à chaque fois que je voyais un pokemon blessait, je faisais tout ce qui était dans mon possible pour le soigner, même si cela voulait dire risquer ma vie à plonger dans un lac aux eaux troubles pour aller retirer un pique dans le dos d'un musteflott enragée ... Heureusement qu'il avait été là pour me donner un coup de main, ou plutôt pour me sauver la vie. Je crois qu'autrement je serais toujours dans ce lac caverneux, le corps tout gonflé par l'eau, ou alors que les pokemons auraient déjà commencé à grignoter ... Bin quoi, oui je sais que c'est dégueu comme vision mais c'est ainsi qu'est fait la vie. Dans mon métier, il faut savoir ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure et ainsi se rendre compte que tout n'est pas rose et que oui, cela arrive que des pokemons meurent suite à des blessures d'un match pokemon ... Oui, la vie est dure et dans mon métier, je me dois d'ouvrir les yeux de certains dresseurs.
- Effectivement je le suis, a vrai dire je suis surtout une infirmière itinérante pour le moment.
Même si cela allait changer d'ici peu de temps je pense. Mais en même temps, j'aimais cette idée de pouvoir aller à droite et à gauche pour mon travail. Dans un autre sens, je ne voulais pas abandonner le ténébreux chaque soir pour aller vadrouiller avec mon sac sur l'épaule. Et bien je ferais des concessions que voulez-vous. Et oui, maintenant je ne pouvais plus penser qu'à moi même. Il fallait que je pense pour deux. Bref, il était temps de partir amener cette pauvre petite chose dans un endroit calme. Enfin calme ... J'espérais qu'ils le soient suffisamment à Hérésis car ce n'était pas vraiment ce qu'il me semblait quand je les avais quitté tout à l'heure. Tout de même, c'était bien la première fois que je voyais autant de bordel dans un centre pokemon. C'était à croire qu'ils ne savaient pas s'organiser pendant une urgence. Pourtant, ils devraient avoir l'habitude d'avoir ce genre de chose en étant ainsi dans le désert ... A moins que justement, ce soit toujours désert chez eux ... Bah allez, au moins, en l'amenant chez eux, on allait pouvoir souffler sur la santé de ce pokemon.
- Vous accompagner ? Bah pourquoi pas, après tout je n'ai pas vraiment de choses de prévues aujourd'hui.
Et ma fatigue dans tout ça ? Et bien on verra plus tard. Il y avait plus urgent pour le moment. Bon ok, la nidoran n'était plus en danger de mort. Mais tant qu'elle ne serait pas installée dans une chambre, je ne pourrais pas dire que mon travail était terminé. Elle voulait prendre la petite chose dans ses bras, si elle voulait. Je ne voyais aucune raison pour refuser. Il fallait juste qu'elle fasse attention aux pointes empoisonnées de ce pokemon. Il serait bête qu'elle s'empoisonne en voulant bien faire. Je la voyais sortir de son sac une petite cape, ou plutôt, ce fut son pokemon qu'il la sortit pour la donner à sa dresseuse qui se servi pour envelopper la blessée. Parfait, ainsi je n'aurais pas à lui dire de faire attention. De plus, cela était très intelligent de sa part d'avoir ainsi prévu ce genre de chose pour son kaiminus s'ils s’apprêtaient tous deux à aller dans le désert.
- A vrai dire je ne sais pas. J'ai jamais utilisé ce genre de cape quand je suis allée dans le désert. Mais je pense que vous pourrez en trouver dans la boutique juste a côté du pokecenter. Mais vous en faites pas, c'est tout de même rare les tempêtes de sables.
Je couvre doucement le petit pokémon de la cape, malgré le fait que cela ne sera peut-être pas nécessaire. Au moins, j'éviterai de m'empoisonner, même si cela est ma dernière priorité présentement. Tout de même, il vaut mieux que je fasse attention. Cela ne serait d'aucune aide au petit nidoran si je me retrouvais en mauvaise état à mon tour, même si je sais que cela ne m'empêcherait pas de trouver une façon de l'aider. L'adrénaline peut faire des miracles et s'il y a une chose que je sais, c'est que je ne suis pas du genre à abandonner quand la survie d'un pokémon en dépend, même si je dois dépasser mes propres limites pour y parvenir.
D'une main, j'attrape mon sac et le place entre mes cuisses pour le maintenir et pouvoir refermer la fermeture éclaire. Je parviens à tenir la petite nidoran d'un bras sans grande difficulté, malgré que je reste prudente pour ne pas l'échapper. Placée ainsi, elle devrait être confortable, du moins le plus confortable possible dans les conditions où nous sommes. J'espère que ma présence suffira à l'apaiser, mais j'en doute. Sentir un humain près d'elle après un tel traumatisme n'est peut-être pas d'une aide, même si dans son état, elle ne doit pas vraiment réaliser ce qui se passe autour d'elle. J'essais tout de même d'être rassurante pour elle, même si je ne sais pas si cela sera au final utile.
— Voilà, maintenant reposes-toi, tu en as besoin.
Je murmure cela à la petite nidoran qui tremble un peu dans mes bras. Caressant ses oreilles d'une main, j'essais de l'apaiser en entament la marche vers Héresis. Azuris se tient solidement à mon cou, maintenant la cape sur nos deux corps au cas où. Malgré sa grandeur, il a de la force dans les bras ce petit. Il s'accroche sans difficulté, mais je ne suis pas vraiment surprise. À force de toujours s'agiter dans tous les sens, il s'est fait du muscle dans les pattes. Je marche très lentement, puis me tourne vers l'infirmière pour l'interroger. Je n'y ai pas pensé plus tôt, mais ne vient-elle pas d'Hérisis ? Cela veut donc dire que sa destination était Kishika. Je ne sais pas ce qu'elle a à y faire, mais si cela est pour le travail, alors peut-être que lui demander de m'accompagner n'est pas judicieux. Elle m'a assuré avoir donné les soins nécessaires au petit pokémon dans mes bras, alors à part me suivre, il n'y a pas grand chose de plus à faire. Bien sûr, cela m'évitera de me perdre, mais je me sais débrouillarde.
— Êtes-vous certaine ? Vous sembliez aller dans le sens opposé, je ne voudrais pas vous retenir si vous avez des occupations ailleurs...
Évidemment, si elle n'a rien d'important, alors je ne dis pas non pour qu'elle m'accompagne. Cela nous fera économiser du temps et le plus vite nous serons au centre pokémon, le mieux ce sera. Je continue de passer doucement mon pouce sur la tête de la petite créature dans mes bras, alors qu'elle semble enfin pouvoir se détendre un peu. Bientôt, elle pourra se reposer dans un lit bien plus confortable et se remettre comme il faut.
Cette fille me faisait sourire. Elle me faisait à moi il a quelques années, à vouloir parler à tout pris aux pokemons que je soignais pour les rassurer. Je me rappelais à quel point cela pouvait agacer mes maîtres de stages parfois. Car oui, c'est grâce à eux que j'ai appris que parfois il est simplement bon de se taire et que le geste était bien plus important que la parole. Je ne dis pas cela pour critiquer la demoiselle, juste pour vous dire qu'on avait tous le même réflexe en ce qui concerne la détente d'un pokemon. Je ne savais pas vraiment si ce Nidoran était du genre à vouloir se détendre avec le son du voie humaine, surtout vu ce qu'elle venait de subir, mais pourquoi ne pas essayer. Personnellement, je pensais qu'elle allait enfin pouvoir lâcher prise et se reposer enfin lorsqu'elle serait seule dans sa chambre au centre pokemon, et qu'elle se raidirait de nouveau lorsque quelqu'un viendrait pour lui procurer de nouveau soin avant de la relâcher pour de bon dans la nature.
- Il ne faudrait pas s'étonner qu'elle ne veuille pas se détendre complètement. Je pense qu'il va lui falloir un bon moment avant de pouvoir refaire confiance à un humain ...
Oui, cette conclusion était triste et malheureusement elle était la stricte réalité. Notre monde peut être bien cruel sur certains points et de diverses façons. J'ai une idylle en tête : celle que pokemon et humain puissent un jour vivre en complète harmonie, sans qu'il n'y ait plus de combat ou surtout plus de braconnage de pokemon. Car oui, cela existe encore de nos jours. Certains se font même voler leur pokemon à cause de leur rareté ou leur puissance. Oui, la vérité de ce monde est dur à entendre ... Bref, ce n'était pas le moment de déprimer. Il fallait marcher jusqu'à Hérésis et il y avait tout de même un bon chemin à faire. Cela faisait peut-être plus d'une heure que j'étais partie de la ville désertique avant que j'interpelle la demoiselle. Et oui, autant vous dire que je n'étais pas hyper emballée par rebrousser chemin, surtout à cause de la fatigue. Je voyais mon lit s'envoler bien loin, trop loin. Allez courage ma cocotte, il fallait que je me dise que c'était pour le bien de ce pokemon. Au pire je reprendrais un ou deux café avant de repartir, voir même une thermos pour la route. En voilà une bonne idée !
- Pour le moment mon occupation première c'est la bonne santé de ce pokemon. Et ne t'en fait pas, j'étais juste en route pour rentrer chez moi. Mon lit ne va pas s'évaporer en si peu de temps.
Il ne manquerait plus que ça. Et qui sait, peut-être que du coup, en rentrant plus tard, je retrouverais un beau gosse prélasser sur le canapé. Cette vision serait elle aussi idyllique !
La marche maintenant entamée, il ne nous reste plus qu'à atteindre notre lieu de destination. La nidoran a vraiment besoin de repos et ce n'est pas dans mes bras qu'elle pourra se remettre comme il faut. Azuris l'observe par-dessus mon épaule et malgré sa position, je le vois me jeter un regard inquiet. Positionnant le pokémon que je tiens de sorte à pouvoir la tenir que d'une main, je tends celle maintenant libre à autour de mon cou pour caresser la tête du petit kaiminus attristé. Il est tout aussi protecteur des pokémons que je ne le suis et il n'aime pas voir les siens être blessés par des humains sans conscience. Il a encore du mal à comprendre que de telles personnes existes. Après tout, il est très jeune et à part mon frère et moi, il ne connait pas beaucoup de personnes. Nous avons croisé plusieurs dresseurs bien évidemment, mais jamais on avait fait preuve d'autant de cruauté devant lui.
— J'ai du mal à faire confiance aux humains moi-même, je ne peux pas m'imaginer à quel point nous devons être terrorisants pour elle maintenant. Déjà que nous pouvons être intimidants sans de telles situations pour de si petits pokémons. Elle aura beaucoup de mal à vaincre ce traumatisme.
Je sens la nidoran qui tremble dans mes bras. Elle combat encore la fatigue qui l'envahis, sans doute craintive de ce qui pourrait arriver si elle baisse complètement sa garde. Même dans son inconscience, elle continue à se débattre. J'inspire longuement pour me calmer et tente de ne pas laisser ma colère revenir. Si je recroise ces dresseurs, je leur ferai le portrait encore plus que ce je ne leur ai fais aujourd'hui. Ils ont de la chance que ma priorité était cette petite nidoran, parce que j'aurais bien été capable de leur infliger bien pire. S'ils veulent faire souffrir, alors ils méritent eux-mêmes de connaître la douleur. La prison me semble bien trop douce pour ce genre de monstres. De toutes façons, rien ne sert de m'attarder sur eux ; ils sont parties et je n'ai pas le temps d'aller leur courir après pour m'assurer qu'ils aient ce qu'ils méritent. L'important maintenant, c'est de laisser ce pokémon se reposer.
— Elle a vraiment de repos, la pauvre... À combien de temps sommes-nous du centre pokémon ?
Je n'ai aucun problème avec la marche, mais j'espère ne pas trop avoir à en faire pour la nidoran. Azuris aussi doit avoir besoin de se reposer. Même s'il n'a pas été blessé -et heureusement, je ne veux même pas m'imaginer ce qu'ils auraient pu lui faire, le choc émotionnelle d'avoir assisté à une telle scène doit l'avoir épuisé. Ajoutons à cela le surplus d'adrénaline, le pauvre aura vraiment besoin de repos. Je sais qu'il s'agit là de notre réalité et qu'il aurait dû y faire face un jour ou l'autre, mais j'aurais tellement aimé pouvoir le protéger de toute cette violence. Même si je n'aime pas mes congénères la plupart du temps et que je suis moi-même de nature méfiante, j'espère qu'il ne craindra pas les humains.
Mine de rien, cette histoire avec cette pauvre créature me faisait penser un peu à celle de Gilgamesh. Après tout, on nous l'avait amené un beau jour, là où je faisais mon stage et il présentait le même genre de blessures que la nidoran. Il avait dû certainement se faire battre lui aussi par des humains. Cela pourrait certainement expliquer pourquoi, même encore aujourd'hui, il avait du mal avec les inconnus. Bon, il avait tout de même pas mal évoluer depuis que je l'avais et surtout depuis qu'on était arrivé dans cette région. Il se montrait plus démonstratif et pour preuve, il se laisser même caressé par Tim sans qu'il ne sursaute, et bon dieu que c'était quand même quelque chose d'assez étonnant pour mon insecte.
- Crois moi, cela prendrait des années entières. Pour preuve, mon pyronille n'est toujours pas guéri et ne fait confiance qu'en moi et pourtant cela depuis un bon moment que nous sommes ensemble.
Peu de gens savaient pour mon pyronille. Il faut dire que je ne m'étendais jamais sur le sujet. Cela m'avait fait assez mal déjà de le voir en si piteux état et encore plus lorsque j'ai compris que le garçon qui l'avait amené jusqu'au centre pokemon où je faisais mon stage ne reviendrait jamais. Je disais à chaque fois que c'était un pokemon tout simplement timide et trouillard, rien de plus. Mais tout de même, j'avais pourtant un autre pokemon peureux dans mon équipe, il s'agissait de mon balignon et elle n'avait pas du tout le même comportement que l'insecte. Loin de là.
Durant notre marche, je jetais de temps en temps mon regard vers les bras de la jeune fille. La petite mauve ne semblait pas vouloir se laisser aller. Ce que je pouvais comprendre, mais la marche allait être longue et il allait bien falloir qu'elle se repose à un moment où un autre. Bien sûr, on pourrait s'amuser à courir pour aller plus vite ... Sauf que je n'étais pas sûre d'avoir assez d'énergie pour me faire un semi marathon avec si peu d'heure de sommeil dans le pif. Je réfléchissais un instant puis cela me vint : je pouvais l'endormir grâce à la capacité spécial de Vélariane ... Non, mauvaise idée, après tout je n'étais pas sûre qu'elle utilise vraiment la poudre dodo. La dernière fois quand elle avait utilisé cette technique, j'avais eu de la chance que ce soit cette poudre et pas son poison. Donc non, trop risqué.
- Si nous marchons vite, on peut y être en trois quart d'heure, peut-être moins si on court, mais là je te laisserais en plan car perso, j'aurais pas assez d'énergie pour te suivre. En ce qui concerne son repos, si tu as un pokemon qui peut l'endromir, ce serait génial. Malheureusement, j'en ai bien un mais il y aura une chance sur trois qu'elle utilise bien la bonne poudre.
Autant dire que c'était comme jouer à la roulette russe. Et perso, je ne voulais pas prendre de risque. Cette pauvre Nidoran était déjà assez amochée comme ça, pas besoin qu'elle soit en plus paralyser ou alors empoisonnée, même si j'avais de quoi soigner ses deux problèmes de statu dans mon sac. Il fallait pas non plus déconner.
Il est vrai que l'on doit se dépêcher si l'on veut permettre au nidoran de se reposer. Cependant, je préfère rester proche de l'infirmière, au cas où et courir est donc hors de question semble-t-il. De toutes façons, la course m'obligerait à serrer le pokémon sauvage encore plus pour éviter qu'elle ne tombe et cela ne l'aiderait pas. Je continue à marcher quelques secondes, sans répondre à Anja, alors que je réfléchis à nos options. Dois-je accélérer le pas ? Est-ce que l'autre femme parviendra à me suivre si elle est fatiguée ? Mes options sont minces.
Je me rappelle soudainement que j'ai quelque chose dans mon sac qui pourrait nous aider. M'arrêtant, je me penche pour déposer quelques instants la nidoran au sol, faisant en sorte que la cape ne se retire pas de la petite nidoran. Azuris saute de mon dos avec le tissu qui nous couvrait tous les deux pour me laisser l'accès à mon sac-à-dos dans lequel je dois fouiller. Ouvrant la fermeture éclair une nouvelle fois, je lève les yeux vers l'infirmière pour lui expliquer mon idée.
— J'ai des plantes dans mon sac prises dans la forêt d'Ehretia. Elles aident à calmer les pokémons. J'en garde toujours avec moi au cas où je croiserais un pokémon agité. Je n'y avais pas pensé plus tôt, mais peut-être que cela pourrait l'aider à se détendre et enfin se laisser aller ? Je sais que ça ne sera pas aussi bien que le centre pokémon, mais cela pourra nous laisser une plus grande marge de manœuvre...
J'attrape le pot dans lequel se trouve le mélange de plantes trempés dans de l'eau. Lorsque je l'ouvre, l'odeur est assez forte et je l'éloigne de mon nez pour l'approcher de celui de la petite nidoran. Pour l'instant, je ne lui en ferai pas boire et j'espère que cela ne sera pas nécessaire pour la calmer. Elle est déjà assez traumatisée sans rajouter à cela la sensation de se faire gaver d'un produit inconnu par une humaine qu'elle doit craindre. Je dépose donc le pot près de son visage, suffisamment proche pour que l'arôme l'atteigne. Je sais que c'est suffisant pour calmer beaucoup de pokémons pour l'avoir essayé à plusieurs reprises par le passé, mais j'espère que cela fonctionnera sur cet espèce et plus particulièrement, cette petite créature effrayée. Cela serait plus fort si elle avalait un peu du liquide, mais je ne m'y essaierai pas.
— Je ne sais pas si cela va la calmer. Je n'ai jamais essayé avant avec un nidoran. On ne perd rien à tenter, j'imagine...
La nidoran tremble, mais peu à peu, elle se calme, sans pour autant se laisser aller complètement. Bien sûr, cela ne se fera pas en quelques secondes, mais attendre deux ou trois minutes ne changera rien pour nous. Si cela peut l'aider, ce ne sera pas une perte. Elle est déjà soignée, il ne reste plus qu'à la détendre et lui permettre de se reposer comme il faut...
Il fallait faire vite, même si au final plus rien de pressait. Juste que voulait retourner assez vite chez moi. Mais voilà que la demoiselle s'arrêtait. Pourquoi ? Est-ce qu'il avait un nouveau truc qui clochait ? Je m’arrêtais à mon tour et la regardais ce qu'elle faisait. Elle fouillait dans son sac. Je devais avoir vraiment me pauser des questions bien trop fortes dans ma tête car je n'eus guerre le temps de lui demander quoi que ce soit qu'elle leva la tête vers moi pour m'expliquer qu'elle avait des plantes dans son sac qui pourrait aider le pokemon à se détendre. Vraiment ?! En voilà une bonne nouvelle. Je regardais attentivement ces fameuse plantes. A peine elle eut ouvert sa boîte que j'eus un mouvement de recul. Bordel, ça sentait super fort son truc. Si avec ça, la petite ne s'assoupissait ça, je pouvais changer ma spécialité.
- La forêt d'Ehratia ... Voilà un endroit qu'il va falloir que je visite. Car si vous avez trouvé ces plantes là-bas, il ne serait pas étonnant qu'il y ait d'autres plantes médicinales ...
Intéressant, même très intéressant. Cela pourrait m'ouvrir énormément de porte en ce qui concerne la médecine douce. Peut-être quand j'aurais un moment de libre j'irais là-bas et qui sait, peut-être que Tim voudrait m'y accompagner. Peut-être trouverait-il des pokemons spectres. Mais en attendant, il fallait penser à ce petit bout qui tremblait toujours; mais beaucoup moins. Et bien, c'était plutôt efficace son truc. Cela me rendait curieuse. Avait-elle qu'une seule et unique plante ou bien était-ce un mélange ? Et le liquide, était-ce simplement que de l'eau ou bien avait-elle rajouté quelque chose en plus, comme un encens ou autre ?
- Qu'est-ce que c'est comme plante ? On peut dire qu'elle déboîte jusqu'ici.
La petite nidoran s'endort peu à peu contre moi. Elle s'apaise enfin, la peur n'étant plus là pour l'instant. Un sommeil sans rêve l'attend et elle pourra donc se reposer un moment, ce qui est bien. Ma présence ne l'effraiera plus jusqu'à son réveil, jusqu'à ce que les souvenirs monstrueux qui la hanteront pour toujours ne reviennent en force pour l'apeurer à nouveau. Je ne sais pas ce qui pourra être fait pour elle, mais il est certain qu'un long chemin l'attend. Sa vie d'avant est maintenant du passé et pour récupérer un semblant de tranquillité, il lui faudra faire une longue réadaptation à la vie avec des humains. Espérons qu'elle n'ait pas à subir un autre traumatisme de ce genre...
Alors que je sens l'utilité de mon petit mélange faire effet, je répond à l'infirmière qui s'interroge sur le contenu du liquide dans le petit pot. Je reste concentrée sur ce que je fais et ne lui jette qu'un petit coup d'oeil rapide avant de commencer l'énumération des plantes que j'ai utilisé pour cette potion, tous provenant de la forêt d'Ehretia où j'ai grandis. Ce n'est pas tout le monde qui serait assez familier avec elles pour les manipuler, mais j'y ai vécu toute ma vie et je connais donc très bien l'utilité et les risques de chacune d'entre elles.
— Il existe plusieurs plantes qui aident à endormir les pokémons. L'odeur de l'asumin, par exemple, tend à les apaiser, mais il faut faire attention pour ne pas les brûler, parce que cela causera l'état inverse de ce qui est recherché et agitera les pokémons.
La plante brunâtre parait presque crasseuse tant elle est foncée dans l'eau. Celle-ci s'est coloré avec le temps, prenant le parfum et les couleurs des plantes qui y trempent depuis un petit moment maintenant. Il me faudra repasser par chez moi pour en récupérer de nouvelles très bientôt si je souhaite faire d'autres de mes mélanges de ce genre, mais pour l'instant, ce que j'ai avec moi devrait me suffire. J'ai quelques plantes séchées aussi dans mon sac, que je garde avec moi afin de les utiliser le moment venu.
— Les altracynthice bleues, elles, ont une forte odeur, ce qui se sent d'ici, comme vous l'avez sans doute déjà remarqué... Mais elles ont des propriétés qui aident à la digestion, alors j'ajoute quelques pétales en cas d’ingestion pour aider.
Des pétales bleues flottent au dessus de l'eau. Malgré le temps qu'elles y ont passé, elles n'ont pas perdu de leur beauté, comme gardé par une magie inconnue. On a longtemps dit de ces fleurs qu'elles ont des propriétés mystérieuses, magiques et les légendes ne manquent donc pas de tourner autour. Pour ma part, je ne crois qu'en ce que j'ai pu constaté au fil du temps : l'estomac les apprécie grandement et c'est donc pour cela que je les utilise. Sous le bleu, une seule feuille autrefois verte claire prend maintenant une couleur beaucoup plus foncée. Une plante difficile à manipuler pour certains, mais que je connais depuis bien longtemps. Je suis une herboriste en herbe ! Oui, le jeu de mots est terrible, je sais...
— La plante est du poison d'ambre. Contrairement à ce que l'on pourrait penser dû à son nom, il ne s'agit pas d'un poison, du moins pas tant que c'est consommé à doses modérées. À l'époque, ces propriétés en tant que somnifère et, en plus forte dose, en tant que faible anesthésiant poussaient les gens à en consommer pour aider en médecine. Malheureusement, en prendre en trop grande quantité et sur une base fréquente est dangereux pour un humain, qui n'a pas le système digestif pour ça. Beaucoup de pokémons sauvage s'en nourrissent cependant et la simple odeur ou une faible concentration, comme c'est le cas ici, ne sont pas mortelles, loin de là.
Il semble que l'effet désiré est là et je referme donc le pot pour entreprendre à nouveau la marche vers le centre pokémon, tenant la petite nidoran dans mes bras. Je regarde l'infirmière et lui sourit, alors qu'Azuris marche à mes côtés. En me relevant, j'ai attrapé la cape qui nous couvrait, la glissant sur l'un de mes bras. Pour l'instant, nous n'en avons pas besoin, mais je la laisse sortie au cas où.
— Vous devriez visiter la forêt, il y a plein de choses merveilleuses à y découvrir. Si seulement il n'y avait pas autant de dresseurs pour la nuire...
Et bien, on pouvait dire qu'elle s'y connaissait en plante. C'était un véritable dictionnaire botanique à elle toute seule. On aurait pas dit comme cela, mais je retenais tous les noms de plantes qu'elle disait comme si cela était normale. Et pourtant, ils 'agissait de noms compliqué et pour un néophyte, cela pouvait ressembler à du charabia. Je mémorisai également la forme des plantes qu'elle me montrait dans son peau, tout en gardant ma main devant le nez, car bordel que ça débouchait ! C'était certes un bon remède contre l'insomnie mais aussi contre le rhum.
- Et tu dis que toutes ces plantes se trouvent dans la forêt d'Ehretia ? je crois que cela va mettre un passage obligatoire.
Ho que oui, surtout s'il y avait autant de plantes si intéressantes et utiles. Il allait vraiment falloir que je trouve un moment pour y aller, quitte à poser un jour de repos pour y aller, ce qui n'allait pas être chose facile à faire non plus. M'enfin pour le moment, il fallait continuer notre route, d'ailleurs, on y était presque. Je dirais même qu'on y était, je voyais au loin la petite ville. J'aurais pu laisser la jeune fille continuer seule, mais j'avais tout de même besoin de toucher deux mots aux infirmières de ce centre, histoire qu'elles soient mis au courant de la situation de ce pauvre Pokemon. je connaissais le chemin menant au pokecenter comme ma poche, bon il faut dire qu'il était facile à trouver et que j'avais fait le chemin inverse quelques minutes avant.
-Mademoiselle Schneider ?! Qu'est-ce que vous faites là ? Vous avez oublié quelque chose ? - Pas vraiment, je vous amène une petite patiente que l'on a trouvé sur le rebord de la route. Pour le moment elle dort et je lui ai prescris les premiers soins, donc rien de pressant. Mais il faut la garder en observation pendant quelques jours. Par contre attention, elle ne risque de ne pas se laisser faire : elle s'est fait taper dessus gratuitement par des gamins. Je me tournais ensuite vers la jeune Aura. C'est ici que je te laisse, si tu as un jour d'autre ennuis avec un pokemon blessé ou malade, tu peux m'appeler. Les infirmières d'ici connaissent mon numéro. Sur ce, bonne continuation jeune fille.
Je lui fis un sourire et repartis de nouveau en arrière, reprenant le chemin que j'avais entamé pour rentrer chez moi. Bordel que je rêvais de mon lit !