Si le garçon aurait évité la foule en temps normal - cette même foule qu'il rameutait pourtant lorsqu'il entrait sur scène - s'il serait plutôt resté chez lui en temps normal, se reposant enfin dans le calme - après l'agitation de son travail - aujourd'hui était une exception. Car aujourd'hui était un jour particulier. C'était un jour qui n'arrivait qu'une seule fois dans l'année. Alors, il aurait pu le laisser passer, ce jour, comme bien des années précédentes avant. Alors, il aurait pu prétendre que ce n'était qu'un jour comme les autres, et rester tranquillement dans ce petit appartement qu'il occupait depuis assez peu de temps.
Mais non. Tout simplement parce qu’aujourd’hui, plus qu'un autre jour même, ses pensées se tournaient vers une personne, la même personne depuis un certain temps. La chanteuse des Red Leaf, Akiza. Tous deux étaient partenaires au sein du même groupe, et la compagnie de la chanteuse avait rapidement réussi à envouter le garçon. Et c'était bien ça le problème. Akiza était une chanteuse aussi talentueuse que populaire. Et lui ? Lui, ce n'était qu'un imposteur qui utilisait sa réputation actuelle pour tenter de cacher ses erreurs du passé. Il y avait un fossé entre eux, et ce, même s'ils appartenaient au même groupe.
Pourtant. Pourtant, bien que Mercurio soit terriblement conscient de cette différence, bien que cela allait jusqu'à l'effrayer de s'approcher de cette fille qu'il aimait secrètement, il avait essayé. Non, il n'en était pas digne, non, il ne baignerait jamais dans la même lumière qu'elle mais... Mais, pour une fois, il ne voulait pas encore gâcher sa vie. Alors, il lui avait proposé. Une simple sortie, une simple proposition. C'était fou - non, en vérité, c'était simple, mais pour le grand timide qu'il était, c'était vraiment un grand pas. Au pire, elle refuserait, et il n'insisterait pas... Mais, à son grand étonnement - et son grand plaisir ! - elle avait accepté. Le cœur du garçon n'avait fait qu'un bond, en l'apprenant. Vraiment, cette journée s'annonçait si belle.
Pensait-il. Alors que, une fois sur place, Mercurio était redevenu le garçon timide et anxieux qu'il était. Oh, bien sur qu'il essayait de faire bonne figure devant Akiza - parce qu'il était vraiment heureux qu'elle soit venue ! Mais une fois sur place, c'était sa réserve naturelle qui reprit le dessus. Surtout en voyant comment tout était décoré, comment tout était aussi organisé aussi. Comment il y avait du monde. Le chanteur soupira, espérant de tout son cœur que personne ne le reconnaitrait aujourd'hui. Parce que... Il se retourna vers l'intéressée du jour - l'intéressée de son cœur.
Le jour de la Saint Valentin, la journée et soirée pour les amoureux, le genre de date où Akiza reste chez elle à jouer du violon ou regarder des séries à la télévision en y mangeant des popcorns. Voilà bien plusieurs années que la douce Rose continue d'effectuer cette tradition, mais pas aujourd'hui, pas cette année. Non. Akiza Kyoko espérait tant pouvoir le passer avec l'Élue de son cœur et c'est arrivé ou du moins ça va arriver. Comme ça. Par magie. De manière aussi soudaine. Elle se remémore encore d'hier où après le travail, après avoir travaillé sur l'album du groupe, Mercurio Palazzo lui a proposé un simple petit rendez-vous, tous les deux, le jour de la Saint Valentin. Comment se trouvait Akiza au moment de la demande ? Rouge comme ses boucles d’oreilles qui ont la forme du logo du groupe des Red Leaf : c’est-à-dire une feuille d’érable rouge. Une réponse fut énoncée par la chanteuse timide. Un simple oui mais qui fut terriblement dur à prononcer...
Alors voilà, le grand jour est arrivé et Akiza Kyoko ignore encore quelle tenue se mettre sur la peau pour retrouver celui qu'elle aime. Peut-être la robe rouge que la chanteuse a acheté en rencontrant Ketty Soulblue ? Ou alors ses fringues gothique ? Ou bien sa magnifique robe noire. La rockeuse soupire et l'heure tourne vite, trop vite. Gardevoir qui vient de lire et d'apprendre la détresse de sa maîtresse grâce à sa télépathie, sort du placard un kimono violet détenant des feuilles d’érables rouge. Instinctivement, les perles maritimes se mettent à briller comme le ferait un diamant sous la lumière du soleil ou de l'électricité. Sans prévenir, la demoiselle enlace Flora tout en la remerciant avec tendresse et amour. Comme une mère le ferait à sa fille.
Enfilant sa seconde peau après avoir maquillé son visage et bien recoiffé son impressionnante tignasse rose, la demoiselle s'apprête à sortir de son immeuble lorsque son Fourbelin et sa Ténéfix lui passent devant le nez. « Oh ? Dois-je comprendre que cette histoire de triangle amoureux est enfin terminé ? » demande la demoiselle d'Hoenn en posant la marée de ses yeux sur le petit couple de Pokémon. Un simple hochement de tête de Ténéfix rassure pour de bon la coordinatrice. « Pas de mauvais coup en mon absence, sinon c'est la Pokéball. » gronde la doyenne des lieux à ses Pokémons mais plus précisément à son Fourbelin...
Désormais loin de son chez soi, loin de ses bourgeons, la rose se trouve désormais au côté de Mercurio Palazzo. Le silence règne entre les deux, un malaise s'installe et pèse lourdement sur Akiza. Timide, les joues rouges, elle ne sait que dire pour engager la conversation. Pourtant il s'agit d'un collègue de travail mais ce soir c'est autre chose. Ses narines se perdent dans le parfum du jeune homme. Ses cristaux quant à eux tentent d'éviter d'admirer ceux du garçon à la chevelure flamboyante. Puis, ce fut Mercurio qui engagea la conversation le premier. Si soudain que la chanteuse en sursauta de peur et se maudit intérieurement d'avoir été aussi ridicule.
Il la remercie d'être là, d'avoir accepté sa demande. Comment lui expliquer que la jeune femme attend ce moment depuis tant de jours. Elle le cache mais Akiza Kyoko est tellement heureuse d'être en ce moment même au côté du chanteur. Ça ressemble à un rêve qui se réalise. Un conte de fée, comme Fairytale de sa prestation au concours de Fort-des-Songes remporté par Flora et Zolka. « Merci...d'avoir proposé... » finit-elle par lui avouer par la force de son cœur. Par une volonté de fer, la jeune femme capte le regard de Mercurio afin de lui sourire tendrement. « Quel est...le programme ? » demande de sa voix douce et attentionnée la rose qui contemple le soleil.
Et, après avoir brisé le silence qui s'était installé entre eux, ce silence gênant - mais cette présence si plaisante - Mercurio vit Akiza sursauter lorsqu'il prit la parole. Il sourit, alors qu'elle rougissait de plus belle, mais ne lui fit pas la cruauté de lui faire remarquer. D'autant plus qu'il n'était certainement pas mieux... D'ailleurs, lorsqu'elle leva la tête vers lui à son tour, ce fut à son tour de rougir encore plus - ah, il était ridicule...
-Merci...d'avoir proposé...
Et il souriait, et en vérité c'était lui qui la remerciait, car jamais il n'aurait cru qu'elle accepterait. Lui qui, malgré sa carrière, malgré ce faux rôle qu'il s'était créé, était si timide. Et pourtant. La voilà, à ses côtés, plus resplendissante que jamais dans son kimono. C'était bien lui qui devait la remercier.
-Quel est...le programme ?
Ah. Et là, c'était le moment où il buggait. Programme, mmh ? Était-il suffisamment stupide pour stresser à attendre une réponse d'Akiza, et en oublier le programme ? ...oui.
Mercurio tenta de cacher son dépit - qu'il était cooooon - même si une vague passa clairement dans son regard. Bon. Première connerie : check. Le jeune homme se gratta la tête. Essayons de se rattraper…
-Programme ? Haha ! Disons que... je me disais qu'on pouvait voir en fonction de ce qu'il y a et de ce qui nous plait ? Les grottes ont été redécorées, ils ont installé une grande roue, et il y aura même des feux d'artifice après !
Pas mal. Merci la capacité d'improvisation de chanteur.
-Est ce qu'il y a quelque chose qui te fait plus envie ?
Fort heureusement, le garçon possédant une chevelure flamboyante ne rit pas au nez ou ne donne aucune remarque sur les rougeurs de la Rose. Au contraire, il préfère garder le silence et recopier Akiza en rougissant de plus belle. Cela fit sourire doucement la demoiselle, se rassurant un peu de voir que Mercurio n'a pas changé depuis qu'elle l'observe en secret depuis son coup de foudre en le voyant la première fois. Il est ce genre de garçon qui ressemble à la perle rare, à la musique si douce et apaisante à écouter. Son cœur bat nerveusement mais plus les minutes passent et plus la douce fleur tombe de plus en plus amoureuse de ce chanteur. Si seulement ce rêve pourrait se réaliser, où Akiza jouerait le rôle de la petite amie de Mercurio, en le câlinant, en le réconfortant, en lui promettant de toujours être présente pour lui et à jamais. Ce genre de fantasme ne peut se réaliser, car Aki se sent bien trop nul voire inutile... Son pessimiste reprend le dessus, attrapant la main de la timidité afin de se marier pour le meilleur et pour le pire...
Le silence règne auprès de la chanteuse après sa question de ce fameux programme pour cette soirée de la Saint Valentin. Un rire doux s'échappe de ses lèvres envoûtantes au moment où Mercurio Palazzo bug, se perd dans la question de la Lady du Rock. Il semblerait que le jeune homme n'ait pas réfléchi pour la suite du programme. Soit. L'improvisation est toujours mieux qu'une liste déjà écrite. Ça gâche les surprises. Il propose alors la grande roue, les grottes et les feux d'artifice. Automatiquement, la coordinatrice pense immédiatement à cette attraction classique dont pas mal de couple effectue pour ajouter un peu de romance. La grande roue. Mais avant que ses cordes vocales poursuivent leur travail, une odeur sucrée et terriblement appétissante chatouille les narines de Kyoko. Son ventre gronde silencieusement, si bien qu'il sera impossible pour Mercurio d'entendre ce bruit gênant. Heureusement...
Instinctivement, Aki qui est envoûtée par le parfum appétissant, attrape sans cogiter la main du garçon. De son excitation à se précipiter sur un stand de nourriture, la jeune femme oublie que sa main est désormais scellée avec celle de la personne qui a arraché son cœur. Arrivant au trésor, les orbes maritimes d'Akiza se figent sur les pommes d'amour, une sucrerie dont elle raffole depuis son enfance. « À Hoenn, j'en mangeais souvent quand des fêtes foraines s'installaient dans ma ville. Ce genre de sucrerie est mon péché mignon, comme le dit souvent mon grand frère. » Retirant sa main du chanteur, elle s'engouffre dans son sac à main. Sa paluche attrape en premier lieu une chose ronde et c'est à cet instant que la Lady du Rock se rend compte qu'Alexstrasza dort toujours à l'intérieur de sa Pokéball car elle souhaitait être tranquille au lieu de subir les pleures du Toxizap. Caressant du bout des doigts la forme ronde, la demoiselle saisit par la suite son portefeuille pour y payer deux pommes d'amour. Une pour elle, l'autre pour le chanteur. « Goûte-moi ça, monsieur le chanteur. » dit-elle de sa voix douce et attentionnée.
Reniflant pour devenir ivre de l'odeur de la pomme sucrée, la Rose reprend ses rougeurs en s'attardant -par le biais de son regard océanique- sur les lèvres de Mercurio Palazzo. Fines, détenant des plis parfaits, son envie de rejoindre ses lèvres à celui du garçon est de plus en plus tentante... « La grande roue me semble une bonne idée. Un bon moyen pour contempler les feux d'artifice. » propose Akiza Kyoko en détournant son regard, emprisonnée dans sa timidité maladive...
Bien sur qu'il l'avait entendu. Le rire d'Akiza, en le voyant buger, totalement désemparé sur le coup - ce rire doux et cristallin. Malgré son embarras - pire, sa honte ! - cela l'avait fait sourire, un instant, un instant suffisant pour surpasser sa honte. Tant qu'il pouvait la voir sourire, l'entendre sourire, et ce, malgré la compagnie ennuyante du jeune homme, alors ce n'était pas grave.
Akiza sembla réfléchir aux différentes activités qu'il avait proposé. Ah, décidément, il aurait vraiment du proposer un programme... Ou pas ? N'était-ce pas, au final, plus amusant de décider selon les envies du moment ? Et puis, c'était aussi bien de lui laisser le choix. De lui montrer que son avis importait beaucoup. Et puis zut, lui-même n'avait jamais été doué pour imposer ses choix au final ! C'était mieux de... De !? Tout perdu à ses pensées - qui tournaient encore et encore sans fin - le contact avec sa main le fit sursauter. Mercurio suivit le mouvement, entrainé il ne savait où, bien que son attention fût toute centrée sur cette main qui saisissait la sienne. Il rougissait, il était embarrassé - ah, comme d'habitude... Mais il était heureux. D'être avec Akiza, que Akiza soit à ses côtés. Cette journée venait de commencer, mais elle s'annonçait déjà merveilleuse.
-À Hoenn, j'en mangeais souvent quand des fêtes foraines s'installaient dans ma ville. Ce genre de sucrerie est mon péché mignon, comme le dit souvent mon grand frère.
Le roux observa la sucrerie d'un air curieux. Les pommes d'amour ? C'était la première fois qu'il en entendait parler.
-Ah bon ? Je n'en ai jamais gouté et... Ah attends Akiza...
Mais trop tard, la rose avait déjà payé les deux sucreries. Même si Mercurio aurait voulu le faire - c'était lui qui l'avait invitée après tout. Mais il passa bien vite à autre chose - il n'avait pas non plus envie de la forcer ou d'essayer de se montrer à tout prix comme l'homme de la situation, ce n'était vraiment pas son style.
-Goûte-moi ça, monsieur le chanteur. -Merci ! Bon, ça sera une découverte pour moi alors !
Alors le jeune homme croqua dans la sucrerie - ne remarquant pas alors le regard de Akiza sur le sien. A la place, ce fut un sourire qui étira ses lèvres.
-Tu avais raison : c'est super bon ! Je comprends que tu en raffolais.
En même temps, lui-même allait rarement aux fêtes foraines, dans sa jeunesse. Il ne fallait pas dépenser inutilement la maigre richesse dont ils disposaient. Et puis... Les foules, il n'avait jamais aimé ça de toute façon, et c'était encore pire avant.
Encore une fois, ce fut Akiza qui choisit la prochaine destination - qui ne déplut certainement pas au jeune homme.
-La grande roue me semble une bonne idée. Un bon moyen pour contempler les feux d'artifice.
Le chanteur hocha la tête, même si les yeux bleus de la jeune femme s'étaient détournés déjà. Lui-même tenta de cacher son rougissement, le cachant sous son véritable entrain.
-Allons y alors ! Au moins de là-haut on aura une vue sur tout l'endroit et les décorations.
Les deux chanteurs se dirigèrent vers la géante attraction tournante, qui visiblement faisait des envieux. Car le problème, c'est qu'ils n'étaient pas les seuls à vouloir entrer dans la grande roue. Une petite file d'attente s'était amassée devant l'attraction. Visiblement ils allaient devoir attendre.
-On dirait que l'attraction est populaire ! En même temps ça attire beaucoup de...
...de couples. Mercurio rougit de plus belle, se rendant compte de la gaffe qu'il allait sortir. Oh ce qu'il était con !
-...beaucoupdegroupes !
Bafouilla-t-il, bien trop rapidement et absolument pas distinctement. En espérant que Akiza ne se moque pas encore de lui...
Alors la solution, c'était de changer de sujet ! Et justement, le roux était curieux d'une petite chose, à propos d'elle.
-C'est la première fois que je viens dans ce genre de festival... Et toi, du coup, tu as déjà été dans ce genre de festival à Hoenn, Akiza ? C'était comment ?
Et sans doute y en avait-il eu à Kalos aussi. Mais en tout cas, inconnus de lui.
Il ne souhaitait pas que la Rose paye les pommes d'amour mais c'est mal connaître l'amoureuse de cette sucrerie. Très rapidement, elle en prend une pour Mercurio et une pour elle. « J'espère que tu apprécieras cette découverte. » dit-elle avec espoir en lui souriant tendrement, heureuse de partager ce moment en sa compagnie. Puis, la réjouissance se lit dans son regard lorsque Mercurio affirme que cet aliment soit bon. Elle pourrait en sauter de joie pour célébrer cette petite victoire mais la rockeuse s'y abstient. Préférant garder son rôle de discrète et de timide. « Contente que ça te plaise. » avoue la Rose en détournant la mer de ses yeux pour y dévoiler des nouvelles rougeurs...
L'idée de la grande roue est acceptée, à croire que le chanteur est encore mieux de ce qu'espérait la chanteuse. Alors ils y vont, et non pas mains dans la main bien que Kyoko désire vraiment que cela se produise. Si seulement... Mais les rêves sont fictifs et non réalistes sinon le monde serait trop beau. Bien trop facile. Ennuyant.
Une longue queue de fil d'attente se présente devant les deux chanteurs du groupe Red Leaf. L'attente sera longue, la patience à rude épreuve. Elle lui sourit gentiment, voire amoureusement mais d'une manière discrète lorsque le roux bafouille. Il ne le dit pas mais la Lady du Rock est au courant que cette attraction attire les couples. C'est peut-être pour cette raison que la demoiselle a emmené le garçon ici. Sans doute pour déclarer sa flamme en contemplant les feux d'artifice. Mais elle ne le fera jamais, bien trop pessimiste sur soi-même...
« Oui. J'ai déjà été dans un endroit similaire. » révèle la rockeuse en baissant tristement son regard. « Quand j'ai voulu fuguer la maison... » Prononce difficilement la coordinatrice en sentant un pincement au cœur. Encore un mauvais souvenir avec sa mère où elle s'était engueulée contre cette dernière. « Je n’étais pas dans mon assiette. Mais, avec toi, c'est différent. » Elle le fixe timidement, voulant chercher son regard, lire en lui, pour y trouver l'accès de son cœur et l'enlacer tendrement. « Je suis heureuse. » Elle rigole un peu, nerveusement à vrai dire. « J'ai l'impression de vivre un rêve. Moi avec un chanteur qui crois-moi ou non, attire beaucoup de filles. » finit-elle par avouer tout en montrant son téléphone sur des tweets de fangirl qui déclare limite leurs flammes au rouquin. Akiza jalouse ? Oui. Mais elle le cache si bien qu’elle-même ne s’en rend pas compte…
Et il avait posé cette simple question pour détourner l'attention de sa gaffe, pour parler avec elle, pour mieux la connaitre. Et pourtant, il regretta immédiatement lorsque le regard d'Akiza se fit plus triste, lorsqu'elle baissa les yeux - et il sut qu'il avait fait une gaffe.
-Oui. J'ai déjà été dans un endroit similaire. Quand j'ai voulu fuguer la maison...
Oh. Fuguer ? C'était bien la première fois qu'il entendait que Akiza avait fugué de son foyer. Pendant tout ce temps-là qu'ils se côtoyaient, Mercurio n'avait même pas fait l'effort d'apprendre à la connaitre. Et il se sentait honteux, de ça. Lui aussi baissa la tête, attristé par la nouvelle.
-Oh Akiza je ne savais pas, je suis désolé... -Je n’étais pas dans mon assiette. Mais, avec toi, c'est différent.
Cette fois, la tristesse laissa place à l'étonnement alors que Akiza prononçait ces mots. Le jeune homme releva la tête, pour croiser les cristaux océans de Akiza, qui ne reflétaient plus aucune tristesse désormais. Un léger rire cristallin lui échappa, alors qu'elle semblait elle aussi chercher ses mots.
-Je suis heureuse. J'ai l'impression de vivre un rêve. Moi avec un chanteur qui crois-moi ou non, attire beaucoup de filles.
Et, bien moins à cause de sa popularité que des sentiments d'Akiza, Mercurio redevint encore une fois une tomate rouge, gêné, mais surtout, très heureux.
-A-Arrête, dis pas des bêtises... Tu es bien plus populaire avec les garçons que je ne le suis...
Nulle pointe de jalousie ne transparaissait dans sa voix, seulement des faits. Akiza était une jeune femme magnifique et très talentueuse, il était presque naturel qu'elle ait autant de succès. Même et surtout auprès de lui...
Touché par les mots de la rose, le jeune homme ouvrit la bouche pour enfin oser lui répondre, mais avant qu'il ne s'en rende compte, la queue était déjà terminée.
-Deux tickets ?
Mercurio sursauta carrément, revenu sur terre. Il posa un regard presque étonné sur le vendeur visiblement amusé, avant d'hocher la tête, se reprenant.
-Oui oui, c'est ça.
Une cabine les attendait, et tous deux embarquèrent dedans. Mercurio prit place sur un siège et rit légèrement lorsqu'il sentit la cabine tanguer.
-Ça fait tout drôle.
Et encore plus lorsque celle-ci s'éleva. C'est avec les yeux brillants que Mercurio colla son front sur la vitre, admirant le paysage qui s'éloignait de plus en plus, élargissant leur vue sur la place au passage. Le garçon ne put retenir un "waaah" étouffé d'admiration.
-C'est trop cool ! Regarde Akiza, on peut même voir les Lovedisks dans l'étang, d'ici !
Et, tout en disant ça, il les pointa du doigt, tout en se retournant vers elle. Et même si la vue offrait un paysage magnifique, il avait la plus belle chose juste à côté de lui. Reprenant son calme, ses yeux ambrés s'arrêtèrent sur Akiza, cherchant son regard.
-Je me répète, mais... Moi aussi je suis très heureux, aujourd'hui. Heureux d'être avec toi, ici, et...
Et. Et quoi d'autre ? Soudainement très embarrassé, Mercurio se remit bien sur son siège, essayant de réfléchir à ce qu'il allait dire. Il allait vraiment le dire ? Qu'il aimait Akiza, qu'il la trouvait magnifique ? Alors qu'il y avait si peu de chances pour que ce soit réciproque ? Et s'il se prenait le plus grand râteau de toute sa vie ? Et pourtant, il avait commencé sa phrase sans la finir. Il était trop tard pour faire marche arrière maintenant. Il fallait se lancer, et surtout - le plus dur - arrêter de trop réfléchir au pire.
-...etçac'estparcequejet'aimevraimentbeaucoup...
Avait-il dit, en bafouillant, tout rouge. Wah, encore une fois, la médaille du ridicule revient à Mercurio...
La petite jalouse. Oui s'en est une que ce soit pas sa grandeur de taille à l'adjectif qui la définit. Akiza n'a jamais cessé d'être la jeune fille dans l'ombre qui regardait amoureusement celui qu'elle aimait. Trop peureuse de lui avouer ses sentiments. Craignant un refus. Souhaitant éviter d'entrer dans un rêve illusoire, la chanteuse se souvient encore d'une nuit où elle s'est réveillée après avoir rêvé de se marier avec le roux, pour le meilleur et pour le pire, sans que la mort vienne frapper à leur porte. C'était si romantique, si beau, comme dans un conte de fées, comme dans sa prestation Fairytail en concours de coordination. Mais voilà, la réalité est constamment cruel et difficile à avaler. Akiza Kyoko est toujours célibataire et n'est aucunement la voleuse du palpitant de Mercurio Palazzo. Sa tête baissée, ses orbes océaniques levées pour capter le regard ensoleillé du roux, la coordinatrice travaille les muscles de ses lèvres afin d'y afficher un faible sourire.
Ce sourire apparaît à cause de la réaction du garçon qu'elle aime cruellement. Il bégaye au début, puis Mercurio avoue que la Rose est bien plus populaire que lui au niveau des garçons. C'est sans doute vrai, surtout en repensant au nombre de messages privés sur son compte Instagram. Des demandes de numéros, des poèmes, des déclarations. Elle ne doit donc pas dire de bêtises selon Palazzo. Ce fait est malheureusement vrai car les hommes sont beaucoup plus directs que les femmes, du moins généralement... Cependant l'amoureuse de la sorcellerie et des contes de fées préfère répondre à son véritable prince charmant, ou du moins le sorcier de ses rêves. Cette demande n'est jamais apparue, sûrement parce que Kyoko ne doit pas correspondre aux exigences de ce dernier... Probablement... Le pessimiste, encore et toujours de la partie, dégradant ainsi le moral de la Rose...
Soudainement, le gérant de la Grande Roue interpelle les deux chanteurs par une simple question. Ce dernier demande si deux tickets doivent être échangé contre de l'argent. La réponse est oui et Mercurio devance Akiza en achetant son ticket à elle. Sa vengeance sera terrible ~ Suivant le rouquin, la Lady du Rock s'assoit en face de ce dernier, n'osant d'ailleurs plus le regarder. Une question de crédibilité pour éviter d'être aussi rouge tomate que lui. Peut-être est-ce de la timidité qui le rend comme ça. Oui, ça doit être l'explication logique car la Rose ne se voit pas être jolie, attirante pour Mercurio. Juste...repoussante. Comme le sous-entendait la Comtesse Alceste de Nives... « J'avais cette même impression la première fois. » dit-elle quand Mercurio annonçait que ça faisait tout drôle quand la cabine tanguait.
Puis, lorsqu'ils prennent de l'altitude, me vent frais se met à caresser les joues chaudes d'Aki. Par la force de ce dernier, sa longue mèche unique de couleur rose chatouille le bout de son nez ce qui l'oblige à éternuer. Elle rougit d'embarras d'avoir émis un petit bruit ressemblant à celui d'un hamster. Par la suite, la mer de ses cristaux s'oriente sur les Lovedisc dans l'étang. Ces petits poissons rouges en forme de cœur. « Ils sont si mignons. » souffle-t-elle de sa voix douce. Elle se tourne, elle pivote sa tête pour répondre, accepter le regard du chanteur ce qui lui cause des rougissements et un faux battement de son cœur.
D'un seul coup, à la manière d'un éclair frappant le sol, Mercurio annonce à l'amoureuse qu'il est heureux lui aussi, même très heureux, d'être avec la fille devant lui, c'est-à-dire Akiza Kyoko. Et... Bizarrement sa chanson semble se couper, le couplet suivant ne veut pas arriver. Au moins, c'est positif, la Lady du Rock est soulagée de ne pas être une gêne assez yeux. Elle souhaite lui répondre mais le rouquin reprend la parole très rapidement, d'une manière affolée même. Il bafouille, il est rouge comme une tomate, laissant la Rose confuse, qui tente de déchiffrer les dires du garçon. « Euh...de quoi ? » demande Aki un peu perdue. Elle se met à rire un peu, mais encore une fois ce n'est pas de la moquerie. Akiza trouve juste Mercurio très drôle par moments dont en ce moment-là par exemple où elle n'a absolument rien compris...malheureusement.
Le rire doux et mélodieux ce stop lorsque les feux d'artifice commencent à décorer cette journée pas comme les autres. Il y a des formes de Pikachu, de Rondoudou et d'autres qui échappent à la chanteuse. Ses mirettes s'illuminent de bonheur, d'admiration, puis des larmes se mettent à couler. Silencieusement, la Rose les essuie. « Pardon, je suis trop émotive par moments. » s'excuse Akiza en croquant dans sa pomme d'amour. « Ça me rappelle mon concours de coordination à Fort-des-Songes. Au moment où Flora et Zolka faisaient pleuvoir des feux d'artifice avec leurs Éclats Magiques. J'y voyais l'admiration des enfants, je pouvais contempler le sourire du public, j'entendais la joie des spectateurs. » Doucement, Kyoko caresse la Pokéball dans sa main comme si c'était un trésor. « Je rêve d'être une coordinatrice depuis que je suis enfant. D'avoir un jour mon propre dôme comme Even Ifllys le champion de Fort-des-Songes. »
Mais à présent, depuis plusieurs mois, d'innombrables jours, son cœur est partagé par un autre désir. Et la chanteuse fixe un moment cette convoitise qui pour elle est interdite. D'un battement son palpitant implore le cœur de Mercurio de répondre à l'unisson. D'un deuxième coup, cet organe battant veut enlacer son autre moitié. « Je rêve aussi... » commence la chanteuse en détournant son regard, prisonnière de sa timidité. « ...d'être la mélodie qui...apaise ton cœur... » avoue timidement et avec une énorme difficulté Kyoko qui malheureusement est accompagnée de la chanson des feux d'artifice. Sa voix sera donc...difficile à entendre...du moins pour la chanteuse...
Bien sûr qu'il avait entendu le petit éternuement de Akiza, bien sûr que ça l'avait fait sourire. Non pas par moquerie, mais parce qu'il trouvait ça mignon. Mais bon, c'était impoli et indiscret de lui faire remarquer, n'est-ce pas ? Alors il n'en dit rien, alors il garda ses pensées pour lui - comme d'habitude.
Et la seule fois où il avait essayé, voilà qu'il se plantait en beauté. Voilà qu'il bredouillait, qu'il mâchait ses mots, si bien qu'au final, ils étaient devenus incompréhensibles. Et le message si important qu'il voulait délivrer... perdu.
-Euh...de quoi ?
Ha... Alors elle n'avait pas entendu, hein ? C'était peut-être justement l'occasion de s'exprimer plus clairement, non ? Qu'est-ce que tu fiches, Mercurio ? Mais en entendant le petit rire de Akiza, en voyant comment elle riait devant son embarras - il ne pouvait pas l'en blâmer, il s'était ridiculisé tout seul - il se dit qu'il valait peut-être mieux arrêter le massacre. Décidément, il ne changerait jamais.
Heureusement, les feux d'artifice vinrent interrompre ce moment très gênant pour le chanteur, ce qui le détourna de sa petite déprime. Ceux-ci resplendirent dans le ciel, en faisant de grands "BOUM", dessinant divers pokémons dans le ciel. Les yeux remplis d'étoiles, Mercurio admirait encore le spectacle comme un gosse, laissant échapper encore une fois un "waaah" d'admiration. C'était tout lui : s'extasier devant tout qui sortait de l'ordinaire, qui se voulait un peu impressionnant. Au fond, c'était justement parce qu'il avait passé une adolescence dans la boue qu'il pouvait autant apprécier la beauté de toutes ces choses simples mais pourtant si jolies. Et d'ailleurs, il n'était visiblement pas le seul émotif ici. Son regard glissa vers la rose, vers celle qu'il admirait secrètement bien plus que les feux d'artifice, et il s'inquiéta aussitôt en voyant des larmes couler sur ses joues.
-Akiza, ça va ? -Pardon, je suis trop émotive par moments.
Oh, si c'était juste ça, alors tant mieux. Il n'allait pas la juger pour ça.
-Je te comprends.
C'est tout ce qu'il dit, parce qu'il n'avait pas vraiment envie de l'empêcher d'exprimer ses sentiments. Si ce spectacle faisait remonter des larmes, il n'y avait aucune raison de les freiner. Des larmes de joie valaient bien mieux que de tristesse. Se rappelant lui aussi qu'il avait la sucrerie toujours en main, le jeune homme l'imita et croqua dedans aussi.
-Ca me rappelle mon concours de coordination à Fort-des-Songes. Au moment où Flora et Zolka faisaient pleuvoir des feux d'artifice avec leurs Éclats Magiques. J'y voyais l'admiration des enfants, je pouvais contempler le sourire du public, j'entendais la joie des spectateurs. Je rêve d'être une coordinatrice depuis que je suis enfant. D'avoir un jour mon propre dôme comme Even Ifllys le champion de Fort-des-Songes.
Ah, le fameux concours de coordination. Akiza avait atteint les meilleurs scores et l'avait remporté. Mercurio avait vraiment voulu le regarder sur place, mais n'avait pas pu car son mentor avait eu besoin de lui... Ce qui ne l'avait pas empêché de regarder la rediffusion sur les réseaux. Et, comme il s'y était attendu, sa performance avait été superbe. Alors, il lui adressa un sourire confiant.
-Et je suis sûr que tu vas y arriver, Akiza. Je n'ai pas pu être présent pour le concours mais... J'ai quand même pu voir ! Tu as été magnifique et vraiment je ne doute pas que tu vas y arriver ! En tout cas... moi je te soutiens !
Et, même s'il rougissait toujours, il leva le poing en signe d'encouragement. Parce que si Akiza avait besoin de soutien. Alors il donnerait tout ce qu'il avait pour elle.
Et, comme si les rôles s'étaient inversés, cette fois ci, ce fut à Akiza de détourner les yeux, de parler d'une voix basse, comme si elle avait quelque chose à avouer...
-Je rêve aussi...d'être la mélodie qui...
Et, au moment où elle allait finir sa phrase, un feu d'artifice explosa devant eux. Le bruit assourdissant avala ses derniers mots.
-La mélodie ?
Demanda-t-il, n'étant pas sûr d'avoir entendu la fin de sa phrase. Décidément... deux bras cassés...
En tout cas, il était presque sur d'avoir entendu la mélodie. Et justement, il trouvait que celle de Akiza était très belle. Elle qui était encore plus nouvelle que lui au monde de la musique, elle avait pourtant fait des progrès incroyables, si rapidement. C'est comme si elle était née pour ça. C'est ça aussi, qui l'hypnotisait.
-Tu sais, Akiza, je voulais te dire aussi, en parlant de mélodie... La tienne est vraiment incroyable. Enfin, tu... Tu es la dernière arrivée dans le groupe, mais tu brilles tellement, on dirait que tu as toujours fait ça ! Ta mélodie, elle a enchanté tellement de monde...
Et alors, il détourna la tête. Et alors, il détourna le regard. Et alors, il prit son courage à deux mains.
-... moi en premier.
Et il espérait alors. Que la roue allait continuer de tourner, et ne pas s'arrêter pour lui.
La phrase de la Rose n’est pas assez inaudible aux oreilles fines du chanteur. Il n’entend que deux mots, il ignore alors la prétendue demande de la désespérée. Comme Mercurio tout à l’heure, Akiza n’arrive pas à se faire entendre dans sa déclaration. Tant pis, elle préfère baisser les bras, abandonner car c’est peut-être le destin que ce feu d’artifice gâche ce moment. Après tout, la chanteuse n’est pas vraiment qualifiée pour jouer le rôle de petite amie. Elle ne voit que des défauts en elle et non des qualités. Même si Maxim Lloyd lui a permis d’ouvrir les yeux, de voir qu’Aki n’était pas si désespérante que cela, la Lady du Rock n’arrive toujours pas à relativiser, à sortir de sa cage de désespoir. Ainsi, souriant doucement et tendrement au garçon, elle remue négativement son visage, s’apprêtant à lui avouer que ce n’est rien, que ces paroles n’ont aucune importance. Seulement, au moment où la rockeuse décide de passer le pas pour avouer ce mensonge, le roux la stop dans son élan désespéré.
Mercurio semble prendre son courage à deux mains car le voilà très sérieux tout d’un coup et ça fait un peu peur à la demoiselle qui fronce légèrement ses sourcils. Puis, son cœur, son palpitant, trébuche, chute à plusieurs reprises aux paroles de son partenaire de scène. Il lui avoue que sa mélodie à elle est incroyable. Que même étant la dernière à être arrivée dans le groupe, le roux prétend qu’Akiza brille tellement, énormément à ses yeux. Qu’Akiza serait peut-être née pour être dans le monde de la musique, du chant, de la scène. Et puis, si cette mélodie d’après ses dires enchante tellement de monde, elle a sût le faire en premier sur Mercurio Palazzo…
Rougissant de mille feux, Kyoko cligne plusieurs fois des paupières en étant surprise, prise au dépourvu et terriblement encore plus amoureuse de ce garçon qui semble avoir déclaré sa flamme à sa façon. Voulant lui répondre, les mots lui manquent, sont absents, sa voix ne souhaite guère travailler. Il n’y a que le son de son cœur qui palpite à l’intérieur de son être. Ça forme une mélodie qui ne demande qu’à être unifié par le palpitant du garçon. Froissant son pantalon par l’intermédiaire de ses ongles vernis en noir, Akiza Kyoko se trouve tellement impuissante sur ce genre de situation. Si elle a bien compris son message, c’est à son tour de lui répondre, d’approuver sa flamme, de la chérir, de joindre ses lèvres à celui du roux. Mais, son esprit se bat avec son cœur, la Rose est totalement perdue, mais surtout la peur tiraille son être de sauter le pas. « You know I want you. It's not a secret I try to hide. But I can't have you. We're bound to break and. My hands are tied… » chante subitement Akiza d’une voix tiraillée par la tristesse. Car oui, lors de ses paroles, d’autres larmes viennent caresser ses joues pour terminer leurs courses sur le dos des mains de la demoiselle…
Alors que la grande roue termine son tour, alors que leur cabine est à nouveau au plus haut sommet, la Rose se lève en fixant l’être qu’elle aime. Son cœur en morceaux par son passé, par sa famille, se brise encore plus. D’un faible sourire, la rockeuse se met dos à la porte de la cabine pour ensuite se laisser tomber dans le vide en y levant ses bras sous forme d’ailes d’oiseaux. Fermant ses paupières, appréciant la sensation forte de cette chute mortelle, sa Pokéball s’ouvre, s’actionne pour laisser ressortir la Lieuse de Vie d’Akiza Kyoko. Alexstrasza la Dracaufeu de la chanteuse. Rattrapée par la dragonne, installée par la suite sur le dos du Pokémon, la rockeuse décide de fuir un peu plus loin… Elle sera déposée près de la plage où assise sur le sable fin et doux, la chanteuse se contentera de regarder la mer détenant une couleur identique à ses yeux…
Et il avait pris son courage à deux mains. Et il avait pris la parole. Et il avait laissé ses sentiments s'exprimer. Et devant lui, les yeux bleus d'Akiza s'écarquillèrent, et ses joues rosirent, et sa voix de devenir muette. Un moment resta suspendu dans le temps dans cette petite cabine, alors que leur cœur venait de rater un battement, alors que lui attendait avec anxiété et peur, alors qu'elle cherchait ses mots avec émotion, et aussi à ce qui ressemblait à du doute. Et c’est ce doute aussi qui s'insinua en lui. Peut-être, au final, aurait-il du se taire...
Et puis, finalement. Elle relève les yeux, elle reprend la parole. Et cette fois, c'est à son tour à lui, d'avoir peur de sa réponse.
-You know I want you. It's not a secret I try to hide. But I can't have you. We're bound to break and. My hands are tied…
Et à son tour aussi. D'écarquiller les yeux, de rougir et de réaliser, lentement. La signification de ce qu'elle avait dit. Que ça le rendait heureux. Et pourtant, si triste en même temps. Ne comprenant pas tout, Mercurio lui lança un regard déboussolé, ne sachant alors pourquoi elle semblait se retrouver si tiraillée, comme si elle était coincée. Car si elle l'avait avoué, si elle l'aimait vraiment alors. Qu'est ce qui la retenait ? Et pendant un moment, lui-même se mit à penser que c'était sa faute, encore et toujours. Que c'était sans doute à cause de son anxiété permanente, de son comportement qu'il voulait être différent de son père, au point que ça en devenait une hantise, au point que sa colère s'accumulait pour exploser à la moindre injustice. Au final, il était le digne fils de son père. Au final, il ne valait pas mieux. Alors lorsque Akiza ouvrit la porte de la cabine, Mercurio la regarda, horrifié, ne comprenant que trop tard ce qui était en train de se passer.
-AKIZA !
Mais sa main ne se referma que trop tard, sur le vide, alors que Akiza s'était laissé tomber dans les airs. Sous son regard horrifié, la fille à qui il venait d'avouer ses sentiments se rapprocha du vide... Avant d'être rattrapé par un Dracaufeu majestueux. Légèrement rassuré, le chanteur restait toujours inquiet en la voyant atterrir près de la plage. Et des questions, et des doutes se bousculèrent dans sa tête, alors même que l'intervention suicidaire de la rose avait provoqué la panique et les chuchotements chez les spectateurs. Mais ce n'était pas à ça, qu'il pensait. Si Akiza avait fait ce geste si désespéré, c'était à cause de lui. Et donc, c'était à lui de réparer les dégâts aussi.
Ne pas avoir de pokémon vol pouvait être un véritable inconvénient. Mercurio dut attendre que le tour de la grande roue finisse pour pouvoir sortir de la cabine. Aux questions qu'on lui posa, le roux ne prit pas la peine de répondre, slalomant à travers la queue pour se diriger vers la plage. Et, en courant, son instinct lui criait. Qu'est-ce que tu fais encore là ? Mais quelque chose d'autre lui disait aussi. Que Akiza avait besoin d'aide. Et, en entendant sa mélodie - cette mélodie qui l'avait enchanté - quelque chose lui disait, qu'il était le seul à pouvoir l'aider.
Et enfin, il arriva. Il vit Akiza, songeuse, sur la plage. Triste, aussi ? Une expression qu'il n'aimait pas voir. Il voulait changer cette expression en ce sourire radieux qui la caractérisait. Le pouvait-il vraiment ? D'après ce qu'elle avait dit, c'est ce qu'il voulait croire... Alors, c'était à lui de réparer ses torts.
”You know I want you It's not a secret I try to hide”
Non Mercurio, ce n'était certainement pas un secret pour lui. Sauf pour la concernée. Et alors que sa voix raisonnait, alors qu'elle essayait d'atteindre le cœur de la rose, il se demanda. Pourquoi avait-il attendu pendant tout ce temps ?
“I know you want me So don't keep sayin' our hands are tied”
Et il avait repris sa chanson, il avait voulu que leurs voix fassent écho, que leur chanson raisonne au même rythme. Car c'était ainsi que deux chanteurs comme eux avaient toujours fait. C'était ainsi que deux chanteurs pouvaient se comprendre.
“You claim it's not in the cards And fate is pullin' you miles away And out of reach from me But you're here in my heart So who can stop me if I decide That you're my destiny?”
Et même s'il n'osait pas la toucher, même s'il n'osait pas la retenir. Sa voix, elle, tentait de toucher le cœur d'Akiza. Ses sentiments à lui essayaient de rejoindre ceux de l'élue de son cœur. Et aujourd'hui, derrière les feux d'artifice. Les étoiles brillaient de mille feux. Les étoiles lui souriaient. Et lui donnaient une nouvelle voix. Alors, levant son bras au ciel, la main tendue vers les astres brulants. Pour la première fois sans doute, Mercurio n'avait plus besoin de porter un masque pour chanter avec confiance, pour exprimer ses sentiments.
“What if we rewrite the stars? Say you were made to be mine Nothing could keep us apart You'd be the one I was meant to find It's up to you, and it's up to me No one can say what we get to be So why don't we rewrite the stars? Maybe the world could be ours Tonight”
Et, regarde, Akiza, ces étoiles. Pourquoi ne pourraient-elles pas briller pour nous ?
Pensant être enfin seule, se fichant catégoriquement de l’inquiétude des passants à son égard lorsqu’elle a commis une action frôlant ou plutôt ressemblant à du suicide, Kyoko essuie les perles de ses cristaux qui chatouillent un peu trop ses joues. Le vent caresse son visage, entraînant par la même occasion une danse privée à sa longue tignasse rose. De loin, Alexstrasza surveille sa maîtresse, soucieuse d’avoir été témoin d’une action totalement folle et alarmante à propos d’Akiza. Elle fut très surprise d’être appelée, de sortir de sa Pokéball pour constater que sa dresseuse jouait avec la mort. Il a fallu une action in extrémiste pour secourir la chanteuse désespérée. Croisant ses pattes, resserrant ses griffes, la Lieuse de Vie se met à grogner de mécontentement à propos d’Akiza. Témoignant qu’elle ne digère toujours pas ce qu’elle a vu. Faisant la sourde d’oreilles, la Lady du Rock enfile ses mains dans les manches de son kimono, tout en fermant ses paupières pour tenter de se vider l’esprit.
Cependant, le silence qu’elle espérait tant enlacer finit par disparaître lorsqu’une voix mélodieuse et apaisante résonne dans l’ouïe de la demoiselle. Son cœur effectue un faux bond. Premièrement par surprise et deuxièmement parce que la voix appartient à l’élu de son palpitant. Serrant doucement son poing posé contre son organe battant, la demoiselle reste muette, elle qui est témoin du chanteur qui a décidé de chanter la musique dont elle a fait allusion avant le grand saut. Ce n’est donc pas un secret, Akiza est finalement au courant de ses sentiments à son égard. Elle doit cesser de dire que tous deux ont les mains liées, mais peut-elle vraiment le dire ? Y croire ?
Faiblement ses paupières s’ouvrent à moitié, Aki reste toujours dos au roux, à son Mercurio, à la personne qu’elle aime cruellement. Sa voix continue de chanter, de lui avouer ce qu’il ressent et ça fait fondre le cœur de la désespérée. Alors, la jeune femme décide de faire quelques pas, de longer la plage en se refusant toujours de fixer le porteur de la voix magnifique. Il le dit, il l’avoue, qu’Akiza est ici dans son cœur, et que pour lui elle est sa destinée. De cette déclaration, la rockeuse arrête ses pas, caressant la Pokéball de sa dragonne qui quant à elle reste en retrait, prête à intervenir aux besoins de sa maîtresse. Puis, soudainement, la voix de Mercurio déchire le palpitant de la Rose. Son ton est harmonieux, romantique quand il demande ou plutôt suggère que tous deux pourraient réécrire leur destin…
Se tournant pour oser regarder légèrement le rockeur, la coordinatrice décide une nouvelle fois de l’éviter, désespérée par sa destinée à elle, entendant à chaque instant les paroles de ses parents lui témoignant qu’elle est un fardeau de la famille, une moins que rien et d’autres déclarations non alléchantes. Ses larmes continues de perler, sa tristesse, son désespoir se lit dans son visage. Ce n’est pas simple pour la chanteuse de dire oui, d’accepter de partager sa vie, car elle est terriblement effrayée. Et si ses parents étaient dans le vrai ? Selon Mercurio Palazzo, personne ne peut prédire ce que l’on va devenir. Qu’il affirme qu’Akiza est faite pour être à lui, que rien ne pourra les tenir éloignés. Est-ce vraiment vrai ? Ce serait trop beau, trop merveilleux, trop féérique, comme dans un conte de fées…
Décidant de faire face au garçon, d’être proche de lui, de lui adresser un faible sourire, la jeune femme lève sa main droite pour s’apprêter à caresser la joue de Mercurio. Malheureusement ce ne sera pas le cas car ses doigts frôleront sa peau après que son bras se lève dans les airs pour être saisi par sa majestueuse Dracaufeu. Tournant dans les airs autour de Palazzo, la chanteuse décide de poursuivre le chant, pour répondre à celui que fait souffrir son cœur. « You think it's easy ? » demande de sa voix douce la chanteuse en observant depuis le haut du ciel son Roméo. « You think I don't want to run to you ? » questionne Akiza à Mercurio en descendant doucement de ses hauteurs tout en bougeant ses jambes comme-ci elle arrivait à marcher dans les airs. Posant ses pieds sur le sable fin et doux, Akiza se décroche de sa Dracaufeu pour revenir près de Mercurio. « But there are mountains. And there are doors that we can't walk through. » Enlevant son écharpe, la passant au dos du cou du rockeur, elle émet une petite pression pour rapprocher le visage de ce dernier près du sien. « I know you're wondering why. Because we're able to be. Just you and me. » Son front se pose contre celui qu’elle aime, ses lèvres sont proches des siennes. « Within these walls. But when we go outside. You're going to wake up and see that it was hopeless after all. » Elle peut sentir son souffle chaud pendant que ses cordes vocales accentues le dernier mot de sa phrase mélodieuse. Puis, à ce moment, la Lady du Rock se fait soulever à nouveau dans les airs par Alexstrasza laissant juste son écharpe tenue par une de ses mains accessible au garçon pour être soulevé un peu dans les airs avant que la chanteuse décide de lâcher le bout du tissu…
Se mettant sur le dos de sa dragonne qui effectue des arcs de cercle où son centre se trouve être Mercurio, la chanteuse observe longuement de ses mirettes Mercurio Palazzo. « No one can rewrite the stars ! » chante l’amoureuse en faisant trembler sa voix sur le dernier mot de sa phrase. « How can you say you'll be mine ? » demande avec assistance et désespoir Akiza qui laisse son dragon effectuer des plongeons pour frôler le chanteur, désireuse de voir si Mercurio qui aime sa maîtresse n’est pas un trouillard. « Everything keeps us apart. And I'm not the one you were meant to find. » dit-elle en observant Alexstrasza qui se pose devant Mercurio et rugit férocement pour mesurer le courage de l’amoureux. A la manière du dragon des contes de fées qui protège jalousement son trésor, sa princesse. « It's not up to you. It's not up to me. » contredit-elle le chanteur en ordonnant à sa Dracaufeu de commencer à reprendre son envol. « When everyone tells us what we can be… How can we rewrite the stars ? » pose-t-elle désespérément comme question à l’élu de son cœur. « Say that the world can be ours… Tonight… »
Et il avait fait chanter son cœur, chanter ses sentiments. En espérant, de tout son cœur, qu'ils atteignent le cœur d'Akiza. Mais. Mais il y avait quelque chose qu'il ne comprenait pas. Si, d'après les paroles d'Akiza, ses sentiments étaient partagés. Il y avait toujours quelque chose. Quelque chose qui semblait bloquer la rose, l'enfermer. Et, si, comme il l'avouait, il aimait la rockeuse. Alors c'était à lui de la libérer.
Akiza avait repris les paroles de la chanson, une chanson qui semblait cruellement et parfaitement représenter ses sentiments, leurs sentiments. La Dracaufeu qui l'avait attrapée fit voler la chanteuse dans les airs, alors que celle-ci continuait de chanter. Et qu'elle lui affirmait que ce n'était pas si facile. Akiza descendit de sa hauteur, approchant sa main du visage du garçon, ne faisant que le frôler. Juste après, elle prit son écharpe pour le passer au cou du jeune homme, l'utilisant pour rapprocher son visage du sien. Il était si proche d'elle désormais, il pouvait sentir leurs souffles se mêler. Le jeune homme rougit de plus belle, sa timidité naturelle reprenant le dessus sur l'assurance de son chant pendant un moment. Mais ce moment fut de courte durée lorsque Akiza reprit de la hauteur sur son Dracaufeu, laissant tomber son écharpe. Mercurio la rattrapa, comme un bien précieux qu'on lui donnait. Mais plus précieux que ça. Il voulait sauver Akiza.
La Dracaufeu le frôlait désormais, comme si elle le mettait à l'épreuve, comme si elle le testait. En tout cas, c'est comme ça que Mercurio le prit, alors même qu'elle rugit vers lui. Mais si le roux était d'une timidité maladive. Il n'était pas lâche. Surtout pas maintenant, alors qu'il avait pris son courage à deux mains pour lui avouer ses sentiments. Surtout pas maintenant, il ne devait échouer. Alors, devant le dragon qui rugissait devant lui, Mercurio ne bougea pas, mettant tout de même son bras devant son visage, devant la puissance de la créature. Mais toute son attention était dirigée vers la mélodie puissante, si belle et si triste à la voix de Akiza. Et cette réponse, qu'elle attendait, et qui la sortirait du doute.
Le doute. N'était-ce pas dedans qu'il avait toujours baigné ? Lui qui n'avait été qu'un délinquant, qui avait toujours été vu comme tel. Lui qui avait peur plus que tout d'être le digne fils de son père. Mais. N'était-ce pas précisément pour cette raison qu'il voulait changer, pour Akiza ? Akiza représentait son espoir, une lueur à laquelle s'accrocher. Alors, si elle aussi était dans le doute. C'était à lui d'être un espoir.
Mercurio tendit sa main vers la rose, montrant à quel point il avait envie de l'atteindre, de l'aider. Et, comme en réponse à son signe désespéré, celle-ci l'attrapa, lui permettant de voler avec elle. Et, comme si elle le comprenait, leurs voix résonnèrent à l'unisson.
“All I want is to fly with you All I want is to fall with you So just give me all of you”
Et à nouveau. Le doute. Akiza, semblant en prise avec ses démons. Lui, qui devait lui prouver qu'elle pouvait s'en libérer.
« It feels impossible » « It's not imposible » « Is it imposible ? »
Et, comme par magie, comme si sa voix l'avait enfin atteinte. Leur voix, à l'unisson.
« Say that it's possible »
Et, alors que sa voix avait vibré comme elle ne l'avait jamais fait. Maladroitement, il glissa du Dracaufeu. Le roux réussit à se réceptionner sans accroc, mais il observait désormais Akiza qui continuait à tourner autour de lui. Leur chanson n'était pas finie.
“How do we rewrite the stars? Say you were made to be mine? Nothing can keep us apart Cause you are the one I was meant to find It's up to you And it's up to me No one can say what we get to be”
A nouveau, cette fois ce fut lui qui sauta dans les airs. Akiza l'aida à se réceptionner, mais heureusement, cela ne semblait pas contrarier la Dracaufeu. Alors, tous deux continuèrent, leurs yeux commençant, enfin, à se remplir d'espoir. Leur cœur chantant à l'unisson.
“And why don't we rewrite the stars? Changing the world to be ours“
Et, puisqu'il prétendait pouvoir récrire les étoiles. Avant tout, ce qu'il voulait faire, c'était chasser les ombres. Alors, timidement, doucement, Mercurio osa attraper la main de la chanteuse. Timidement, il osa s'approprier cette chanson.
“What if I chase your shadows away ? Tell you I'll fight your demons Nothing could keep us apart You're the one I'll always want to protect It's up to you, not to them No one can tell you what to do So what if I could become your hope ? Maybe our history can live on Forever“
Le dragon de feu, la Lieuse de Vie d’Akiza continue de tournoyer autour du garçon, du Roméo de sa Juliette alors que la Rose termine son couplet, sa phrase. Une main est tendue par le ciel, un espoir se montre aux yeux de la Rose. Mais l’est-ce vraiment ? Ce chanteur peut-il faire revivre cette fleur qui préfère s’épanouir dans l’ombre au lieu de chanter son amour au soleil ? D’un petit grognement d’Alexstrasza qui pousse sa mère à aller de l’avant, la désespérée tend finalement sa main en direction de cet espoir imprévu. Baissant en altitude, rasant le sol proche de Mercurio, la dragonne permet à sa chanteuse de saisir la main du Roméo. Le voilà désormais lui aussi sur le dos du Pokémon de Feu qui reprend de la hauteur pendant que la musique, la chanson dévoile d’autres couplets en duo. « All I want is to fly with you. » avoue le couple en se regardant droit dans les yeux. « All I want is to fly with you. » se redisent les amoureux pendant que le front de Kyoko se repose sur celui de son amour pendant un petit laps de temps. « So just give me all of you ! » roucoule la Lady du Rock en passant sa main dans les cheveux doux du roux en résistant à l’envie de s’emparer de ses lèvres avec les siennes, toujours angoissée, douteuse si ce chemin auprès du chanteur est le bon ou non.
Doucement, ses phalanges osseuses s’appuient sur le torse musclé de son partenaire de chant pour remettre de la distance entre eux. Prise de ses démons, Akiza décide de ne plus fixer celui qu’elle aime, préférant déposer son regard devant elle, là où Alexstrasza se dirige. « It feels impossible… » désespère la musicienne en insistant bien sur le dernier mot de sa phrase, se retenant de verser des larmes, s’empêchant de céder à sa tristesse, tentant d’oublier son passé d’enfance misérable. Soudainement, le chant de Mercurio résonne à la manière d’une objection comme dans un tribunal. Pour lui, ce n’est pas impossible et à en croire sa voix, la chanteuse semble convaincue car la voilà qui retournent ses cristaux maritimes sur l’or du roux. « Is it imposible ? » se questionne la Rose en étant perdue, confuse. Puis, c’est en découvrant le sourire rassurant de ce Roméo, que la Juliette ouvre enfin les portes de son cœur. « Say that it's possible !! » hurle-t-elle de sa voix mélodieuse en étant unie à celle de son bien-aimé.
De cette phrase, de cet espoir qu’elle semble enfin découvrir, la Lady du Rock décide de s’abandonner à ses sentiments pour Mercurio qui trône dans son cœur depuis d’innombrables concerts. Son visage se rapproche du sien, ses lèvres sont à proximité, ses paupières se ferment mais le drame arrive. Par malchance, le roux glisse, tombe d’Alexstrasza pour retomber sur ses pieds, sur le coussin de sables soyeux. De la capacité Clonage de la dragonne, la jumelle de la Dracaufeu attrape le poignet de la coordinatrice afin de débuter des nouveaux cercles où le centre se trouve être Mercurio Palazzo. Pendant que la maîtresse de la dragonne mimique de marcher dans le vide par des mouvements très lents, la véritable Alexstrasza use de son Lance-Flammes pour créer sur le sable un cœur enflammé très léger, non dangereux, devenant ainsi la scène de ce Roméo et de cette Juliette.
D’un sourire radieux, de ses orbes qui rayonnent d’un amour incommensurable, Akiza fixe tout en reprenant son chant l’élu de son palpitant. « How do we rewrite the stars ? Say you were made to be mine ? Nothing can keep us apart. Cause you are the one I was meant to find. It's up to you. And it's up to me. No one can say what we get to be. » Leurs voix sont à nouveau à l’unisson, en duo pour y former un son encore plus romantique et plus passionné. Lorsque Mercurio saute dans les airs en tentant d’attraper celle qu’il aime, l’amoureuse l’attrape en vol pour le remettre sur le dos de la jumelle d’Alexstrasza. « And why don't we rewrite the stars ? » se disent les tourtereaux qui ne souhaitent plus dévier leurs regards de son partenaire bien trop amoureux l’un de l’autre. « Changing the world to be ours… »
Baissant en altitude, à la manière d’une plume qui danse dans les airs afin de retomber, le clone de la dragonne disparaît lorsque les pieds des amoureux rencontrent le sable de la plage. Tristement, la Rose s’apprête à ressortir ses paroles, pour potentiellement fuir de nouveau car ce rêve devant ses yeux est bien trop beau pour elle. Akiza Kyoko pense ne pas le mériter. Ses lèvres s’apprêtent à bouger, à formuler la fin de cette chanson qui se termine au final assez mal. Cependant, le Roméo décide de changer les paroles, de taire la rose et l’emmener au soleil.
Et s’il chassait les ombres de la désespérée ? Oui, il le peut. Car il affirme pouvoir combattre les démons de la chanteuse. Que rien ni personne ne pourra les séparer. Que de ses yeux ressemblant à de l’or, Akiza est pour lui le trésor à toujours protéger. Qu’il veut être l’espoir aux yeux de la désespérée et que peut-être cette histoire d’amour vivra toujours…
Au moment où la dragonne atterrit, son attention se porte sur la Roméo et la Juliette. Elle y découvre sa maîtresse qui est prise au dépourvue par la déclaration du prince charmant qui pour Alexstrasza a réussi à la convaincre que c’est quelqu’un de bien, d’honnête et non une personne peu fréquentable. Le dragon soupire, crache une petite flammèche de son bec et décide de prendre de la distance car oui, Akiza doit réagir à ce qu’elle vient de recevoir. À la manière de la flèche de Cupidon qui perce son palpitant. Enroulant ses bras autour de la taille du jeune homme, de son partenaire de chant, des perles s’échappent de la mer de ses yeux. Akiza est muette, elle a perdu visiblement la faculté de parler, de s’exprimer par l’intermédiaire de ses cordes vocales. Ne voulant donc pas donner un grand blanc après cette chanson, la Juliette saute le pas. Prenant un peu de hauteur par la pointe de ses pieds, ses lèvres innocentes finissent par rejoindre ceux de son amour pour répondre aux sentiments du roux et aux siens. Un baiser timide, mais qui exprime pour la Rose tout ce qu’elle ressent pour ce dernier… « Je veux…être la mélodie qui apaise ton cœur et qui te fera sourire chaque jour. Je t’aime Mercurio et jamais je ne cesserais d’écouter la chanson de ton palpitant. »
Et il avait enfin déclaré ses véritables sentiments, et il avait enfin osé. Et en entendant sa chanson, les paroles qu'il avait reprises, Akiza eu une réaction qui fit paniquer le roux. Des larmes perlèrent au coin de ses yeux. Culpabilisant - parce que ça ne pouvait être que de sa faute - Mercurio balbutia un moment, ne savant comment briser le silence qui s'était installé entre eux deux. Et si elle pleurait parce qu'elle était encore en proie au doute, malgré sa chanson ? Et si, au final, elle pleurait parce qu’elle ne pouvait pas lui rendre ses sentiments, parce qu'il la mettait au pied du mur alors qu'elle ne voulait pas ? Son anxiété naturelle reprenant le dessus, Mercurio se mit soudainement à paniquer.
-A-Akiza ? Désolé je...
Mais, avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit. Ses pas, qui s'approchèrent de lui. Ses bras, qui s'enroulèrent autour de sa taille. Ses lèvres, qui se collèrent aux siennes. En un baiser rapide, timide, mais si sincère. Le cœur de Mercurio rata un battement lorsque Akiza fit finalement le premier pas. Et, si quelques secondes plus tôt il avait eu peur, si quelques secondes plus tôt il avait craint d'avoir fait pire que mieux. Maintenant, il savait, il en était persuadé. Ses sentiments étaient partagés. Et, à cet instant même. L'anxiété disparut pour laisser place à un pur bonheur, un pur amour pour sa rose. Et, lorsque celle-ci remit de la distance entre leur visage, lorsque ses deux cristaux saphirs le fixèrent, lorsque son sourire refléta ses sentiments, elle murmura.
-Je veux…être la mélodie qui apaise ton cœur et qui te fera sourire chaque jour. Je t’aime Mercurio et jamais je ne cesserais d’écouter la chanson de ton palpitant.
Comblé par un rêve qu'il n'osait jamais réaliser, Mercurio sourit, et cette fois pas timidement, mais sincèrement. Car ce qu'il espérait du fond de son cœur, bien plus que la popularité de son travail ou ses aventures de dresseur, c'était les sentiments de la fille qu'il aimait depuis des mois maintenant. Aujourd'hui, un rêve venait de se réaliser. Alors, doucement, Mercurio colla son front à celui de la chanteuse.
-Akiza ta mélodie m'a toujours enchanté, apaisé... C'est bien plus que je ne pouvais rêver. Alors aujourd'hui, laisse-moi à mon tour te demander... si je peux oser représenter ton espoir, qui chassera tes doutes.
Comme elle avait chassé les siens.
-Je t'aime, Akiza.
Et, ce soir. C'était comme si les feux d'artifice brûlaient pour eux deux.