La soliude était quelque chose de nécessaire pour Dylan. Bien souvent, il en avait besoin pour garder le moral. Il ne détestait pas les gens, bien au contraire, mais était ce que l'on appelle un introverti. De tout son entourage, il n'y avait vraiment qu'une seule personne dont il n'aurait jamais refusé la présence.

Cette personne, c'était Arthur Bishop. Il était son meilleur ami et le complétait parfaitement. Visuellement parlant, la longue chevelure dorée d'Arthur contrastait la sienne, bien foncée et coupée courte. Même en personnalité, Arthur était solaire, joyeux, optimiste, là où Dylan semblait plus froid.

Malgré leurs différences, leur relation était assez fusionelle. Leur amitié surprenait le jeune dresseur, mais lui faisait également bien plaisir. Accompagné de Plume, l'étudiant avait prit le temps de se rendre près de la plage Mystique.

À l'occasion des festivités de Février, une zone s'était formée, rassemblant marchands et activités multiples. Son partenaire pokémon sur l'épaule, Dylan y attendait son ami. Les festivités célébraient peut-être l'amour, mais l'amitié qui les liait en faisait partie. C'était là un amour platonique, une affection partagée entre deux jeunes gens qui se retrouvaient souvent ensembles et qui somme toute, auraient presque pu passer pour un couple aux yeux des autres.

C'était d'ailleurs un sujet de railleries à l'école. Que ce fut un travail d'équipe, une présentation, des devoirs ou un examen, les deux jeunes hommes faisaient presque toujours équipe, partageaient leurs connaissances et prenaient plaisir dans la compagnie de l'autre.

En attendant que le blondinet n'arrive, Dylan s'était procuré quelques biscuits. Recouverts d'une crème à la fraise, il s'agissait de Pocky, une collation dont il avait l'habitude et qu'il affectionnait particulièrement. À Johto, il en demandait sans cesse à ses parents. Maintenant, il avait un peu d'argent et pouvait se les offrir grâce à son travail à temps partiel.

Gardant sa collation pour plus tard, ayant tout à fait l'intention de la partager, Dylan se rendit près de l'eau, s'arrêtant sur un petit pont qui reliait la plage au reste des lieux. Pensif, il s'y appuya, son regard s'égarant sur l'horizon.

Heureusement pour Dylan, Arthur consentit à le relâcher pour s'emparer de son offrande sucrée. D'ailleurs, une chance que l'étudiant aux mèches vertes pensait à tout, sinon ils se seraient retrouvés le ventre vide. Le blond en avait même oublié ses sous!

Comme à son habitude, Rox se montrait câlin, mais aussi gourmand, quémandant un bout de biscuit à son maître avec des yeux doux dont lui seul avait le secret. C'était une technique qui fonctionnait presque toujours sur Arthur. Dylan le savait puisque lui-même l'avait appris pour se faire pardonner ses erreurs plus facilement.

Rigolant face aux simagrés de l'évoli, mais aussi face à la facilité avec laquelle celui-ci obtint un bout de Pocky, le jeune homme posa son regard doré sur son ami, souriant doucement. Avec lui, il ne se sentait pas le besoin de cacher sa joie.

Dérangé par les mouvements d'Arthur, Plume battit des ailes, ébourrifant les cheveux de l'éudiant, poussant un petit cri indigné. C'était un honneur que de l'avoir sur soi et il n'appréciait pas tous ces chamboulements. Lorsque le blond se mit à le caresser, toutefois, le volatil se calma, s'écrasant contre la paume d'Arthur. Mine de rien, lui aussi était facile à amadouer.

Le jeune dresseur ne demeura pourtant pas en place bien longtemps, venant poser sa tête contre l'épaule de Dylan. Quelque peu vexé, Pluma s'envola, venant se poser sur l'autre épaule de son maître.



Demanda le toiletteur lorsque son ami lui avoua qu'il lui avait manqué. Bien que son ton se voulait taquin, son regard doré, lui, brillait d'une lueur affectueuse. Une éternité...il avait l'impression que c'était là le temps qu'il pouvait passer en la compagnie du blond sans se lasser.

Tournant la tête vers l'horizon, là où le soleil teintait le ciel de rose et d'or, le jeune homme laissa son esprit vagabonder. Lentement, sa main se glissa dans le dos de son meilleur ami, le soutenant pour lui permettre de rester tout près de lui.

Sur les joues du toiletteur, une teinte de rose s'accorda aux lueurs du soleil couchant. L'affection qu'il éprouvait pour son ami ne ressemblait pas à celle qu'il avait pu connaître avec d'autres. Ce n'était pas comme un frère, ce n'était pas non plus comme le reste de ses amis, c'était...plus.

Un simple sourire devenait la lumière de ses jours, lui donnait envie de s'ouvrir au monde qui n'attendait qu'à être exploré. Avec Arthur, Dylan avait l'impression que tout était possible. Solaire était vraiment le mot et les deux garçons se complétaient parfaitement. Sentait-il seulement son coeur s'emballer lorsqu'il se collait contre lui?

Une chance que Dylan savait poser ses limites, faute de quoi, l'étudiant aurait vite été fauché. Il n'en voulait pas à Arthur. S'il n'avait pas voulu lui fournir de quoi s'amuser à ces attractions, il le lui aurait simplement dit. Il y avait chez le jeune homme une innocence qui poussait le dresseur aux mèches vertes à vouloir protéger le blond à tout prix.

Bientôt, le fils Bishop revint pour lui tendre une énorme peluche d'Évoli. Craignant soudainement d'être écrasé par la masse de l'objet, Plume s'envola pour se poser plus loin, à même le toît du stand.

Les deux bras autour du pokémon en peluche, Dylan écarquilla les yeux. Mais où est-ce qu'il allait mettre ça? Est-ce que ça allait seulement passer la porte de sa chambre?

Silencieux l'espace d'un instant, le jeune homme cligna des yeux à quelques reprises avant d'écraser légèrement l'évoli géant pour faire passer son visage sur le coté de celle-ci, histoire de pouvoir regarder son ami dans les yeux.

- À cette taille, si je l'oublie, c'est que je suis me suis cogné la tête.

Rigola-t-il, son faciès dépassant à peine de la grosse fourrure de son cadeau. Les joues de Dylan se colorèrent d'un rose soutenu lorsque son ami lui demanda s'il voulait à manger, mentionnant une pomme d'amour.

Il était vrai que le nom de la collation avait un coté suggestif, mais pour le jeune dresseur, c'était surtout l'idée attentionnée du blond qui le faisait rougir. Arthur était après tout la personne avec laquelle Dylan passait le plus de temps, mais aussi la personne qui lui était la plus chère.

Déposant l'encombrant fardeau, Dylan s'approcha de son ami pour doucement lui relever le menton. Il planta son regard doré dans celui de son ami, le laissant voir toute l'affection qui se cachait derrière. Ils étaient proches et l'amour pouvait se manifester de bien des manières.

- Tu sais, l'amitié est une forme d'amour, de même que l'affection que l'on porte à notre famille. Tu n'as pas besoin de te sentir mal à l'aise.

Répondit-il, pleinement conscient d'être en train de se mentir à lui-même. Ce qu'il ressentait était plus qu'une simple amitié. C'était plus que ce qu'il accordait à quiconque. Arthur était sa lumière. Il était son soleil, son espoir et son courage. Avec lui, le monde ne lui semblait plus aussi vaste et hostile.

C'était la seule personne avec qui il ne se sentait pas le besoin de prendre du temps isolé. Il ne le draînait pas comme d'autres le faisaient.

Si toutes ses affaires étaient aussi grandes, c'est lui que l'on perdrait, réfléchit Dylan. Il n'en dit rien à son ami toutefois, ne voulant pas trop sombrer dans des possibilités plus sérieuses. Ils étaient après tout venus ensembles pour s'amuser.

Bien vite, les habitudes du blond revinrent au gallop et le jeune étudiant vint enlâcer son meilleur ami, franchissant sans hésiter la petite distance qui les séparaient. Au diable les peluches qui s'interposaient, Dylan laissa la sienne de coté pour pleinement accepter le câlin d'Arthur.

"Je t'aime si fort" Songea le jeune dresseur aux mèches vertes. Leur proximité lui avait créé une boule dans la gorge, retenant à même son esprit les mots qu'il aurait tant voulu dire. Après tout ce discours, le fils Bishop comprendrait-il seulement qu'il le voyait comme plus que ce qu'il ne pouvait décrire?

Le blond n'était pas le seul dont le coeur tambourinait dans sa poitrine. Une petite teinte de rose s'imposa aux joues de Dylan et il dut se retenir de toutes ses forces pour ne pas retenir son ami lorsque celui-ci rompit leur étreinte pour le ramener à un sujet plus aisé.

- Peut-être une crêpe alors.

Concéda-t-il, un peu à contrecoeur. Il ne pouvait rien lui refuser, c'était évident. Si il devait lui parler de ce qu'il ressentait pour son ami, il ne le ferait pas dans un lieu public. Il attendrait probablement qu'ils soient seuls chez l'un d'entre eux.