Iris. C’était un prénom qui lui parlait. Leonard avait l’impression de savoir qui était cette deuxième personne qui l’avait contacté. Est-ce qu’il l’avait déjà rencontré ? Est-ce que c’était une personne qui avait fait quelque chose d’important sur l’île ? Sa mémoire ne parvenait pas à remplir le trou.

Peu importait. Il fallait qu’il s’occupe de faire quelques préparatifs. Faire en sorte que Capucine soit ailleurs (une affaire de Championne par exemple). Faire en sorte que la petite Ange ne soit pas dérangée par la conversation passionnée (pourquoi pas l’envoyer chez les grands-parents ?). Ensuite, s’occuper de préparer de quoi faire du thé ou du café selon la préférence de sa possible future partenaire. Sortir des gâteaux de toute sorte dans plusieurs petites assiettes. Voilà, ça c’était OK.

Iris allait donc devoir traverser un grand terrain où elle verrait des arbres et des pokemons sauvages revenir lentement apporter la vie à ce petit écosystème. Elle découvrirait ensuite une maison à trois étages ressemblant à vieux château/manoir. Une bâtisse avec du potentiel mais qui demanderait tout de même quelques travaux. Il en allait du confort de la petite Ange !

Leonard était à l’intérieur. Il s’était installé dans un fauteuil et relisant un livre qui l’avait aidé voilà bien longtemps. Un petit livre permettant aux enfants d’apprendre la langue des signes. C’était en partie à l’aide de ces connaissances qu’il avait pu mettre au point une façon de dialoguer plus efficace avec Esmeralda. Une staross sans bouche, sans oreilles et sans mains. Un défi dans la compréhension par le dialogue !

*Je devrais bientôt entendre toquer à la porte, je pense. *

En ouvrant la porte, Leonard ne put dissimuler sa surprise. Il y eut un court flottement de tristesse sur son visage très vite remplacé par une expression de détresse.

« Je suis désolé ! Je ne savais pas que tu étais dans un fauteuil roulant. Ça m’embête parce que j’avais prévu d’utiliser au moins une salle à l’étage pour lancer le projet et- »

Leonard remarqua ce qu’il faisait. Il ferma les yeux et prit le temps d’une inspiration-expiration. Les yeux de nouveau ouverts, il gratifia sa visiteuse d’un de ses sourires chaleureux.

« Je suis désolé. Leonard Sextant. Doux rêveur qui ne réalise pas encore les tenants et aboutissants de ce projet qui va surement très vite me dépasser. Ah ah. »

Comprenant d’une façon ou d’une autre que le fauteuil roulant n’était pas un grand obstacle en soi (grâce aux pouvoirs télékinésiques du gardevoir), Leonard conduisit Iris jusque dans la cuisine où il avait tout préparé. Il ne s’assit dans la chaise qu’une fois qu’il eut proposé et servi Iris de la boisson chaude qu’elle désirait.

« Alors comme ça tu gères une pension ? C’est cool, ça. Je veux dire, j’ai longtemps pensé à ce rêve aussi. Mais je préfère autant ce projet de machine. Ça va être plus stimulant pour moi. Mais je suis content d’être associé à une pension ! »

L’ego ne qualifiait pas Leonard. Pour autant, il ne manquait pas de curiosité et avait besoin d’une réponse.

« Tu as entendu parler de moi ? Vraiment ? Tu peux me dire en quoi ? Ah ! Et ne me vouvoie pas s’il te plaît. Je préfère qu’on se tutoie. »

Capucine ? Il ne s’attendait pas à entendre son nom. Enfin, pas dans cette conversation avec une inconnue qui venait pour lui parler de la Machine. La surprise passée, un sourire apparut sur son visage. Alors comme ça, elle parlait d’Ange aux autres et cherchait des conseils ? Leonard était heureux. Quand il se rappelait de la femme qu’il avait rencontré pour la première fois il y a de ça plus de trois ans. Quelle évolution !

« Je suis content que tu aies parlé avec Capucine. Et je te remercie, c’est vrai que je suis très fier de notre petite Ange ! »

Bien que Leonard aurait pu longuement parler de Capucine et Ange, ce n’était pas le sujet. Il ne devait pas se laisser distraire. Il savait déjà que ce serait dur de garder un seul fil rouge alors autant faire des efforts dès le début pour orienter la conversation dans le bon sens. Ça se ressentit au niveau de son expression de son visage qui devint plus sérieuse. Bien que la bonhommie restait son trait principal.

« J’avoue que je ne sais pas ce que tu peux apporter à ce projet. Attention, je ne dis pas ça en jugeant. C’est juste que tu me donnes des informations qui pourraient paraitre contradictoires sans s’intéresser à la personne. Et je veux justement m’intéresser à toi. »

Leonard alla chercher son carnet de notes qui se trouvait dans son sac en bandoulière. Le sac étant posé sur une chaise. Le carnet de notes était impressionnant dans le sens où une grande partie était déjà rempli de notes manuscrites. Il y avait nombre de post-it de différentes couleurs marquant certaines pages. Sans compter les documents intercalés ici et là.

« Tu es en fauteuil roulant. Tu gardes une joie de vivre. Tu dis avoir plusieurs connaissances. Et tu vas combattre Capucine. Avoue que c’est difficile de savoir à qui je parle ? »

Il lui sourit. Leonard ne jugeait pas. Il était très curieux et très excité par son projet.

« Je… »

Leonard s’attendait à découvrir des personnes qui sauraient manier les outils mécaniques et d’autres qui seraient doués en traduction de divers langages. Il pensait peut-être découvrir une personne qui aimait bien gérer une équipe et avait les techniques pour optimiser les groupes de travail. Mais que quelqu’un lui propose spontanément de tout financer ?!

Son visage était surpris. Sa bouche ouverte. Il se rendit compte de son état en lisant l’expression dans le visage d’Iris.

« Désolé. Pardon ! Je ne pensais pas obtenir une telle aide si vite. Et je pensais qu’elle viendrait d’un monsieur au visage froid dans un costume noir. Alors… alors c’est bien mieux que ce soit toi ! »

Son sourire était revenu.

« C’est vraiment génial ! »

Il croqua à pleines dents dans un gâteau sec recouvert d’une couche de chocolat dur.

Puis il réalisa que personne ne donnait de l’argent gratuitement. Son visage devint sérieux.

« Tu aurais parlé au Leonard d’il y a trois ans, j’aurai accepté et signer sans attendre et avec un grand sourire. Mais ces trois années ont brisé ma carapace de naïveté. Je suis donc obligé de te demander et de ne pas croire que c’est la simple curiosité qui te motive à donner autant pour ce projet. Quelles sont tes conditions ? »

Ouf ! Leonard perdit rapidement son visage sérieux pour retrouver son chaleureux. Il se sentait idiot d’avoir réagi de la sorte.

« Tu peux m’appeler Leonard. Il n’y a aucun problème. »

L’atmosphère était de nouveau détendue. Le quiproquo éclairé. La conversation pouvait reprendre son cours. Enfin, après avoir croqué dans ce délicieux gâteau qui lui faisait de l’œil depuis tout à l’heure.

« On mettra ton nom où tu veux. Ne t’inquiète pas. Et bien entendu que je veux autre chose de toi que ton argent. L’argent est un poison pour beaucoup. Moi je veux juste qu’il soit utilisé pour créer de belles choses. Et notamment le moyen pour permettre aux humains de communiquer plus efficacement avec les pokemons ! »

Son regard allait à la porte d’entrée. Ce n’était pas seulement par rapport à la remarque d’Iris. En fait, il y avait peut-être un vrai moyen de progresser dans cet échange et de découvrir ce que l’un et l’autre pouvait apporter. Ayant pris sa décision, il en fit part.

« Je te propose qu’on aille dehors. On se promène dans notre grand terrain à moi et Capucine. On observe les pokemons sauvages ou on essaie de les approcher, comme tu veux. Ça me ferait plaisir que tu passes quelques heures à les admirer et les caresser. Je ne suis pas pressé. »

Pas d’horaires de bureaux à respecter. Pas de deadline imposé. Aucune structure professionnelle pour leur mettre la pression quelle qu’elle soit.

« Pour être franc, ce n’est pas désintéressé comme manœuvre. Entre ton envie et le fait que tu tiens une pension, je pense qu’il y a moyen de découvrir comment enrichir le projet suite à cette promenade. »

Leonard commençait à vraiment apprécier Iris. Sa façon de parler et son attitude lui donnait envie d’en connaître plus sur elle. Sans compter que le projet semblait lui aussi avoir besoin d’elle. D’un sourire, il l’écouta faire sa remarque sur le férosinge. D’un geste, il lui proposa son aide pour rejoindre dehors. Si elle n’en voulait pas, il n’en prendrait pas offense et la laisserait comme elle était : c’est-à-dire une femme forte et indépendante.

« J’aime bien l’idée d’un colossinge spécialisé dans les câlins. En fait, je ne comprends pas pourquoi on doit tout étiqueter. Enfin si, je comprends. Ça permet d’avoir une idée de savoir ce que l’on a en face de nous. Mais c’est réducteur. Peut-être que ce férosinge excité recherche depuis le début quelqu’un à qui donner de l’amour ? Mais son hyperactivité lui fait défaut et ceux en face ne réponse qu’à ça. Alors commence un cercle vicieux et le férosinge croit que tout ce qu’il veut, tout ce qu’il voulait, c’était combattre tout le temps. En conclusion, juger peut changer les autres. Et pas de la bonne façon… »

La tristesse avait pris possession de son visage… Une émotion qu’il conserva quelques secondes.

Puis sa bonhommie naturelle revint à tout à allure ! Le sourire de nouveau sur son visage, il le partagea à Iris.

« C’est pour ça qu’il faut qu’on arrive à construire cette Machine ! Communiquer permettra de résoudre beaucoup de conflits et de quiproquos. C’est essentiel d’y arriver. »

Dehors, Leonard et Iris avaient le choix. Se diriger vers la forêt ou vers le ruisseau. Les deux étaient reposants. Les deux vivaient grâce à l’activité des pokemons sauvages. Bien entendu, les deux offraient une faune spécifique.

« Un endroit de préférence ? »

Leonard était content qu’Iris le laisse la pousser. Pour lui, c’était une preuve qu’elle lui faisait confiance. Bien entendu, il faisait ça également parce que ses parents lui avaient inculqués les bonnes manières.

Les deux se dirigeaient donc vers le ruisseau. Iris lui faisait déjà part de ses expériences passées. C’était intéressant. Ça démontrait clairement qu’il n’était pas le seul à avoir été dans des situations où le manque de communication avaient produit des résultats mauvais.

« Je suis d’accord avec toi. Cette Machine résoudrait beaucoup de problèmes. »

Son attention fut alors attirée par un ballet aérien entre deux roucools. Quand il voyait cette race particulière de pokemons, Leonard se demandait toujours si ce n’était pas son papa qui le surveillait. Plutôt le roucarnage magnifique de son papa pour être précis. Car ces deux roucools étaient peut-être sa progéniture. Mais ça pouvait aussi être deux roucools totalement étrangers. Leonard sourit. Voilà qu’il se perdait dans ses réflexions et qu’il abandonnait Iris seule dans ce qui devenait un monologue.

Il se pencha alors et tendit le bras pour pointer du doigt une petite boule verte qui jouait à rebondir et à produire des éclaboussures.

« Tu vois cette azurill là-bas ? Elle fait partie de ma famille. En tout cas, elle en fait partie jusqu’à ce qu’elle trouve la sienne. Car de ce que j’ai pu comprendre, elle ne souhaite que ça. C’est étrange comme certains pokemons sont attirés par les combats et d’autres par l’amour. »

Est-ce que ce genre de conversations était normal ? Parler d’amour alors que la tête de Leonard était proche de celle d’Iris ? La suite allait répondre à ces questions. Ce qui était sur, c’est que Leonard ne se rendait pas compte de la portée de tout ce qu’il disait et faisait.

« Si j’avais la Machine, je demanderais aux pokemons s’ils savent pourquoi ils ont ce qu’on a appelé la forme « chromatique ». Ca ne t’intrigue pas, toi ? »

Une histoire de chromosomes ? Leonard n’aurait pas pensé à aller chercher une telle explication. Lui y voyait plutôt… en fait, il ne savait pas. Un pokemon tel que Suicune qui offrait ce genre de don à un autre pokemon ? Mais si on le voyait comme un cadeau, c’est que ça apportait quelque chose. Quoi, mis à part une diversification de couleurs ?

« Je ne contrôle absolument pas les allers et venues des pokemons. Il y en a de ma famille. Il doit probablement y en avoir de Capucine. Ça dépend. Mais il y en a surtout des sauvages. On aime bien cette idée de liberté. S’ils veulent venir, on apprécie. S’ils ont besoin d’aide, on fait ce qu’on peut. Mais on ne cherche pas absolument à aller à leur rencontre et améliorer leur vie. On est un peu une pension sans l’être. »

Il sourit et regarde Jade, l’azumarill de couleur verte.

Il observe ensuite la gardevoir. Elle parait puissante. Digne de confiance. En fait, elle rappelle Esmeralda.

« Il y a un lien fort entre vous deux, non ? J’ai la sensation que vous avez une forte histoire comme moi j’en ai une avec Esmeralda. »

Ca ne faisait plus partie du projet de Machine cette conversation. Mais Leonard était curieux de tout. D’en savoir plus sur Iris. D’en savoir plus sur les liens entre humain et pokemon. En fait, cette conversation pouvait se révéler être importante au final.

Leonard a lentement fait le tour du fauteuil roulant pour faire face à Iris. Son visage est d’abord celui d’une petite surprise. Qui grandit de plus en plus pour gagner en noir sentiment. Comme une maladie se propageant…

Il est tellement choqué par ce monologue tellement personnel que son cerveau décide d’appuyer sur l’interrupteur. Empêchant ainsi à l’Eclipse de s’associer avec son empathie. Mais… sa nature profondément bonne ne peut pas analyser simplement ces nouvelles informations.

Leonard s’effondre aux pieds d’Iris.

Comment peut-elle croire qu’il va répondre comme si de rien n’était concernant son lien avec Esmeralda ?!

Il lui prend les mains. Les larmes se mettent alors à couler à flots.

« Je suis désolé. Tellement désolé ! Pour tout ce qui t’est arrivé. Je ne sais rien de ce Darkrai. J’ai découvert l’existence de Mistral sur la croisière et… »

Un sanglot. Une déglutition compliquée.

« Je me sens responsable pour Capucine… »

Comment aider une femme en fauteuil roulant qui a manqué mourir ? Une femme qui est venue chez lui avec le sourire alors qu’elle a faillu subir les pires vices que l’humain puisse infliger à sa propre race ? Leonard ne sait absolument pas quoi faire. Lui qui devrait être là pour réconforter, pour être la figure mâle qui protège le sexe opposé : voilà que c’est lui qui s’écroule.

« Tellement désolé… »

Il y avait eu comme une nouvelle attaque visant directement son cœur en sentant qu’Iris n’avait qu’une main de chairs chaude. Leonard était partagé entre son inquiétude et sa curiosité. Mais la culpabilité qu’il ressentait le stoppa d’abord. Puis ce fut la réponse d’Iris qui le fit stopper tout court. Il ne demanderait pas l’origine de cette prothèse. Pas maintenant.

(petit rire)

Leonard se relève rapidement. Il passe sa main en-dessous ses yeux pour chasser les premières larmes qui ont coulé. Il espère que ça ne se voit pas trop sur son visage… Parce que si Capucine le voit dans cet état, Iris va en entendre parler ! Et l’idée de voir débouler sa Capucine à sa rescousse le fait de nouveau sourire.

« Tu as raison. On va faire en sorte que Capucine n’en sache rien. Sinon, on va tous les deux en entendre parler pour… oh la la, trop longtemps : ah ah ! »

Ça va mieux. Leonard respire et retrouve sa bonhommie initiale. Le craquage émotionnel est passé. Et vu qu’il ne reste pas coincé dans le passé, le voilà déjà de retour au Projet à se projeter dans le futur.

« Tu me demandais pour Esmeralda, donc. »

La staross n’est jamais bien loin. Toujours en train de léviter dans le coin. Toujours en train de veiller sur l’humain avec qui elle s’est liée. Leonard se sent toujours en sécurité grâce à elle. Et il a bien raison, combien de fois l’a-t-elle tiré de mauvaises situations ? Sans elle, il serait probablement mort aujourd’hui…

« J’ai un fort lien avec Esmeralda. C’est plus qu’une relation humain/pokemon. Elle est celle qui a fait qu’aujourd’hui j’ai lancé ce Projet. Sans elle, je ne serai pas devenu Eclipse. Je ne serai pas devenu Eclipse parce que ma curiosité ne se serait jamais dévoilé à moi avec toute sa puissance. En fait, j’ai trouvé Esmeralda près de la mer. Elle ne bougeait pas. Mais ce qui a attiré mon attention, c’est qu’il n’y avait pas de trace qui aurait signifié qu’elle se serait tiré de l’eau avec efforts. Non. Par contre, son corps était enfoncé dans le sable. Comme si elle était tombée depuis les étoiles. En la voyant comme ça, je me suis demandé si les staris venaient des abysses ou des étoiles. Et c’est la réponse à cette question qui a conditionné le Leonard que je suis aujourd’hui. »

La mort des pokemons. C’était un sujet qui n’était jamais évoqué. Une sorte de tabou. Comme leur mode de reproduction. Comme si les pokemons étaient de petites créatures adorables et colorées. Des créatures tout droit sortis de livres d’images pour enfants. Mais les pokemons étaient bien plus. Ils avaient des personnalités, des histoires et des rêves. Et comme les êtres humains, ils pouvaient souffrir de maladie, de problèmes mentaux et, inévitablement : mourir.

Cette pensée ramena quelques instants une expression sombre sur le visage de Leonard.

*La vie est compliquée. Et la mort inévitable… *

Mais impossible de parler de ça ! Ou alors, cette question devrait être posé aux pokemons quand la Machine fonctionnera à merveille !

« Je serai honoré de savoir qu’un staross ait rejoint ta famille grâce à moi. Par contre, je suis désolé, mais je ne suis pas sûr d’aimer la façon dont tu en as parlé. Je veux dire, oui, nous capturons les pokemons avec des pokeballs. Certains traversent l’île de long en large pour trouver les pokemons les plus puissants pour accéder à un titre imaginaire disant que c’est le plus fort. Je ne cautionne pas, ça. Les pokemons sont tous spéciaux. Ils sont tous uniques car ils ont tous leur caractère et leurs cicatrices. Je pense que c’est juste un problème de mots et de communication entre nous deux : mais je n’aime pas l’idée que tu veuilles un stari juste pour avoir un stari. »

Jade, l’azurill chromatique de la famille de Leonard, rebondit sur sa queue. Et, d’un dernier bond, finit par s’installer sur les jambes d’Iris. Le pokemon est comme Leonard : toujours un sourire sur le visage. Jade est un modèle de positivisme !

Esmeralda se rapprocha également de Précieuse. Elle présenta son cœur rubis pour créer un contact avec la main, scellant ainsi le début d’une nouvelle relation.

« C’est moi qui doit m’excuser. Je n’aurai pas du sous-entendre que tu étais comme une fille qui veut avoir la plus grande collection de peluches. Après tout tu es une adulte comme moi. Et tu as la responsabilité de t’occuper une pension. Ca veut tout dire à mes yeux. Ton amour pour les pokemons est grand. Tu voudrais tous les aider mais, bien entendu, tu as des préférences pour certains. »

Leonard sourit. Il observa quelques instants leurs deux pokemons premiers qui apprenaient à se connaître. Quel moyen de communication pouvait-il bien utiliser ? Car du point de vue de l’Eclipse, ça semblait silencieux. Mais il aurait fallu être vraiment détaché de ses émotions pour ne pas comprendre qu’il y avait une aura qui englobait la staross et la gardevoir.

« Même la pollution peut être belle. Je pense à la forme variante des tadmorvs. Et ça me réconforte dans mon idée que tout être humain et tout pokemon ne peut pas être foncièrement mauvais. Ils peuvent avoir une histoire sombre. Des séquelles et des cicatrices. Mais personne ne fait le mal pour faire le mal. Et… je pense que notre Machine pourrait même aider ces gens-là ! »

Une nouvelle idée venait de se créer dans sa tête.

« Et si ?... »

Est-ce qu’elle était cohérente ? Est-ce que cette logique-là pourrait être entendu ?

« Et si nous allions demander l’aide des forces de police ? Je veux dire, si la Machine fonctionne, on pourrait interroger les pokemons pour savoir ce qu’il s’est passé. Instaurer la Machine dans les prisons. Dans les hopitaux. Est-ce que c’est une bonne idée ? »

Les sourcils se froncèrent. Leonard ne comprenait pas la réaction d’Iris. Est-ce que son idée était si nulle que ça ? Il ne pensait pas. Les forces de la police était un métier très popularisé. Le fait que le Projet leur soit lié devait même déboucher sur des possibilités qu’il n’imaginait pas encore. Alors pourquoi ce refus et cette gêne directe ?

« Je ne comprends pas. »

Même Précieuse délaissait Esmeralda pour venir en soutien à cette partie de leur conversation. Il y avait peut-être une mauvaise histoire entre Iris et les forces de l’ordre ?

« Pourquoi refuser si vite ? Je pense qu’il y a vraiment quelque chose à faire avec les forces de la police. Même sans avoir un prototype a leur montré, on pourrait avoir leur soutien. Peut-être simplement trouver quelques volontaires de plus. Une personne douée en mécanique ? Peut-être une avec des idées sur les pokemons car elle aurait une vision différente vu qu’elle voit les mauvais travers des êtres humains et des pokemons ? »

Ses mains s’agitèrent dans les airs. Une façon de dire qu’elle devait oublier tout ce qu’il venait de dire. Même son visage était désolé.

« Mais tu dois avoir tes raisons. Je suis désolé si j’ai fait remonter des mauvais souvenirs… Ma curiosité provoque souvent la souffrance chez ceux qui se rapprochent de moi… Désolé. »

Esmeralda vint léviter auprès de Leonard. Ce n’était pas évident mais la staross était là en soutien. En fait, elle et Précieuse avaient des comportements similaires. Elles étaient toutes les deux vraiment très fidèles et loyales à leur être humain.