Dusk Lumiris

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❝ spring lullaby. (reika)
Abigaëlle Bellamy
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spring lullaby
« Sois naturelle, ma puce ! »

Naturelle, naturelle. Si simple à dire, beaucoup plus complexe à faire.

Comment pouvais-tu être réellement naturelle avec un objectif pointé sur toi ? Et puis, depuis quand fallait-il se montrer naturel en posant ? Tu avais déjà observé les photos de ton père, et les modèles n'étaient pas naturelles ; elles levaient les bras, étiraient les jambes de manière démesurée ; poser ce n'était pas naturel, c'était théâtral.
Mais si c'était ce que Elliot Bellamy désirait, tu allais te montrer « naturelle ». Tu faisais donc la moue, en croisant les bras et en fusillant la caméra du regard. Tu laissais ressortir ta tsundere intérieure.

« Mieux ? »

Tu le faisais rire. Son rire, il illuminait tes journées. Le rire de ton paternel, son sourire, sa bonne humeur, c'était ton objectif quotidien. Parce que lorsque tu le voyais heureux, tu avais envie de l'être toi aussi ; tu avais envie de goûter au bonheur, ce bonheur sans prise de tête. Tu avais envie de profiter de la vie dans sa simplicité, malgré sa complexité. Parce que la vie n'avait rien de simple. La vie n'avait rien de naturel.

« Je veux prendre des photos avec Calla et Lyca ! En plus, elles sont presque de la même couleur. C'est genre... tellement conceptuel, avec le printemps, les fleurs, tout ça. »

Lise Gray, la précédente Miss Lumiris, elle-même ancienne championne de type spectre et elle-même ex-championne de type fée - bordel, cette personne avait fait beaucoup trop de trucs, tu te sentais presque insignifiante à ses côtés - t'avait confié sa Méganium chromatique, que tu avais affectueusement surnommé Calla. Tu ne savais pas vraiment les détails, tout ce que tu avais compris, c'était que la jeune femme devait quitter la région, et qu'elle ne pouvait pas se permettre d'amener tous ses compagnons avec elle. Triste pour elle, mais ô joie pour toi qui n'a pu s'empêcher d'adopter le Pokémon rosé ; depuis qu'elle est à tes côtés, tu ne l'expliques pas, mais tu sens que ta vie s'est illuminée un peu plus. Calla, elle te fait du bien par sa présence. Tu voulais absolument qu'elle apparaisse dans ce shooting photo - tout comme Lyca, ta Phyllali ornée de teintes similaires. Tu pensais que, avec elles à tes côtés sur les clichés de ton papounet, il allait avoir du succès ; parce que tes Pokémons, ils étaient beaux. Beaux ? Non, pas seulement, ils étaient majestueux.

Devenir la modèle de ton père pour qu'il puisse améliorer son portfolio, ça te faisait toujours plaisir. Parfois, tu étais mal à l'aise, parce que tu ne te trouvais pas belle. Tu n'aimais pas tes formes, tes cheveux n'étaient pas assez bien coiffés, toutes tes imperfections étaient trop apparentes, elles te hantaient et devenaient le centre de toute ton attention. Mais aujourd'hui était un beau jour ; aujourd'hui tu te trouvais jolie, un peu. Tu en avais profité ; vous aviez profité de cette ambiance printanière pour aller au lac - le décor était magnifique, le reflet de l'eau se mariait parfaitement à la flore locale et elle t'apaisait.

La mélodie que tu entendais depuis quelques minutes t'apaisait aussi, puisqu'elle accompagnait parfaitement l'ambiance... Mais d'ailleurs, cette musique, d'où venait-elle ? Tu ne t'étais pas posé la question plus tôt, tu étais trop concentrée à poser et à admirer la magnificence de tes Pokémons. Mais vous aviez décidé de prendre une petite pause et maintenant, tu étais attentive. Et tu voulais savoir ; tu voulais connaître la source de ces notes mélodieuses qui virevoltaient au gré du vent.

« Oh ! Papa, je reviens, je veux aller voir d'où viens la musique. Elle est belle, je trouve. Genre elle est douce. Mais elle est aussi passionnée. J'aime bien le violon, mais ça a l'air compliqué à apprendre. Bref ! Je reviens, du coup. »

Au loin, sur un banc, il y avait une jeune fille avec son instrument. Un plus un ça fait deux, tu avais rapidement compris qu'il s'agissait de la source de cette mélodie incessante ; cette mélodie que tu ne voulais surtout pas cesser. Tu t'étais approchée délicatement pour l'écouter, sans l'interrompre. Tu n'avais jamais croisée de musicien.ne dans les parages, et ton premier réflexe a été de croire qu'il s'agissait d'une sans-abri. Ce n'était pas rare, les gens vivant dans la rue qui tentaient de se faire un peu d'argent et exposant leurs talents artistiques.

C'est donc avec innocence et générosité que tu avais sorti un billet de dix pokédollars de tes poches dans l'idée de le poser dans le récipient qui devait se trouver près de la demoiselle, mais qui n'était pas là. Il y avait seulement son étui à violon posé au sol, sans la moindre pièce à l'intérieur. Tu te sentais triste ; triste qu'aucun passant n'ait eu la gentillesse de l'encourager. Mais toi, Abigaëlle, tu allais le faire. Tu lui avais esquissé un doux sourire en tendant l'argent, et sans vouloir la déranger davantage, tu t'étais contentée d'un :

« C'est très joli, ne t'arrête pas. »

Mais quelque chose clochait.
Cette fille n'avait absolument pas l'air d'une sans-abri.

Au contraire, en voyant ce qu'elle portait, il y avait plusieurs options. Soit elle avait volé cette robe semblant provenir d'une boutique de haute couture, soit elle était riche, soit elle... venait d'une dimension parallèle, et toute cette scène était le fruit de ton imagination. Cette dernière théorie semblait tout de même peu probable.

Mais en te questionnant sur cette inconnue, tu avais simplement figée, le billet toujours à la main. Peut-être faudrait-il que tu fasses quelque chose... genre, parler. Ou laisser tomber le billet et repartir comme si tu n'avais rien vu. Si cette fille avait vraiment dérobée des vêtements chers, tu ne voulais pas, mais alors pas du tout être impliquée là dedans.
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❝ spring lullaby.Mes souvenirs sont colorés d'un crépuscule traversant timidement les vitraux des fenêtres pour caresser le bois des meubles, pour relayer les couleurs du verre sur les tapis brodés, pour illuminer le cadre d'or et de solitude de notre enfance. Dans cette immense maison, dans laquelle nous avons grandi, régnait toujours une demi-pénombre, des rais de lumière dans lesquels la poussière semblait danser, ainsi qu'une odeur si spécifique, si familière et unique, que je ne saurais la décrire... Cette époque, si lointaine désormais, me revient toujours avec une nostalgie comparable au printemps.

Tu étais mauvais au piano. Même si désormais tout le monde se contraint à prétendre le contraire, tu finissais presque toujours ta mélodie sur une fausse note. Tu ne semblais pas aimer ça, ce qui ne t'a jamais empêché de suivre docilement tous les cours imposaient par nos parents. Chaque fois que tu le pouvais, ton regard se portait vers la baie vitrée au loin, celle qui donnait sur les jardins. Toi aussi, tu avais ressenti ce besoin vital de t'échapper... Tu aurais aimé sentir le vent dans tes cheveux, la chaleur bienveillante de l'astre du jour sur ta peau, respirer l'odeur des saisons... Oiseau captif, tu jouais. Tes doigts avaient été contraints de mémoriser cette valse destinée à ne satisfaire que les autres. Tes yeux bleus avaient perdu l'éclat de leurs rêves sur le cahier des partitions. Tu jouais, parce que c'était ce qu'on attendait de toi. J'étais à cette époque encore plus jeune que toi, trop jeune pour ressentir ta solitude.

Parce que tu étais le seul membre de la famille à te soucier de l'enfant que j'étais, le seul que je pouvais prendre pour modèle, j'avais voulu moi-aussi apprendre à jouer du piano. Mais mère me l'avait refusé, m'imposant la mélancolie du violon. On m'avait promis que lorsque je serais assez douée, je pourrais accompagner ton piano. Les saisons avaient défilé devant cette baie vitrée où nos rêves s'étaient écrasés tant de fois, où mon archet avait glissé chaque jour sur les cordes de mon instrument pour le faire pleurer, devant cette même porte par laquelle tu avais fini par t'évader. C'est sur une fausse note que ma dernière danse s'était conclue. Le vent avait emporté tous les pétales du printemps. Des flocons avaient chuté silencieusement, recouvrant le monde d'un tombeau blanc. Cet hiver dont j'ignorais si j'en verrais un jour la fin...

La dernière fois que j'ai joué du violon, c'était quelques jours après l'enterrement. J'avais effleuré le bois verni de ton piano du bout des doigts, parcouru ce clavier aux touches blanches et noires que tu avais si souvent actionné, sursautant presque lorsqu'un son avait dérangé le calme endeuillé de la pièce. Sous la chaleur illusoire d'un rayon filtré du soleil, j'avais posé la mentonnière de mon violon entre mon menton et mon épaule, cherchant la posture parfaite avant de commencer à frotter les cordes de l'instrument. Loin, dans les profondeurs de la mélancolie de ma complainte, il n'y a plus aucune différence entre le bonheur et le désespoir.

Un jour, après avoir ouvert la porte, j'ai réalisé que la saison avait changé. L'hiver était passé sans me dire un mot, sans se soucier de ses pêchés et de mon amour. Le ciel était si éblouissant et brillant qu'il semblait chanter des promesses. Des pétales se perdaient dans une danse légère menée par le vent. Les arbres s'étaient teintés de la couleur de leur floraison. Partout, la vie avait repris son cours. Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps. Qu'importe l'agonie de nos peines, rien n'empêche sa venue... Et si le printemps meurt, en vient un autre. Ce monde change et reste le même, comme si tout était destiné à renaître, comme si rien ne pouvait être perdu...

Le vent avait soufflé, transportant avec lui le parfum d'innombrables fleurs, emportant au loin mes souvenirs aux couleurs délavées. J'aimerais moi aussi pouvoir renaître, mais je crois que je suis trop lâche et égoïste pour aller de l'avant, pour ne pas me retourner en chemin... Durant un instant, égarée dans ce monde situé entre le passé et le présent, j'avais cru entendre à nouveau cette note solitaire de piano. Je m'étais tournée vers l'autre extrémité du banc, là où se tenait le petit être fait de fourrure et de flammes, celui qui semblait toujours sourire, les jours ensoleillés comme ceux faits de pluie et d'incertitude. Je n'avais pas le droit de me lamenter... J'avais longuement inspiré avant d'étouffer mon souffle dans la mélodie de mon instrument, lequel se souciait peu de la frontière entre la joie et la peine, me perdant dans une discipline éveillant des émotions discordantes. C'était comme si cette berceuse pleurait de joie.

J'avais entendu sa voix, mais ses mots avaient sonné comme vides de sens en se confrontant à la concentration que me demandait l'instrument. Mais elle était là, sa silhouette se dessinant doucement sur ma droite, dans mon angle mort. Ah, je suppose que je n'y pouvais rien... J'ai bon te critiquer, toi et ton piano, mais moi aussi, j'ai encore terminé sur une fausse note... Sans lâcher la tête du violon, mon regard ambré s'était posé avec curiosité sur la jeune femme, laquelle tenait un modeste un billet de dix Pokédollars... L'interrogation n'avait pas flâné longtemps dans mon esprit, car mon étui à violon posé au sol faisait presque écho à son geste. Presque... Baku, alors que la musique venait de cesser, s'était lancé dans une curieuse danse, laquelle semblait plus adaptée à une boite de nuit chaotique qu'au chant mélodieux d'un violon... J'avais souri avec gêne à la jeune femme, ne voulant pas me montrer grossière, bien que je venais - littéralement -, de la plus calme et la plus naturelle des façons, me faire insulter de clocharde...

- « Et bien, c'est gentil... J'apprécie le geste... Mais je ne pense pas être dans le besoin... ? » Murmurais-je, mon visage ne sachant pas trop de quelle manière il devait sourire.
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Abigaëlle Bellamy
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Tu étais horrible, Abigaëlle. Horrible parce que tu sautais toujours aux conclusions ; tu ne cherchais pas à comprendre ce qui se déroulait devant tes iris rosés, tu préférais te faire un scénario, l'adopter aussitôt, et le prendre pour acquis. Certains diront qu'il s'agissait de ta spontanéité, d'autres que tu étais trop sur le vif, et que tu ne prenais pas le temps de réfléchir. Ceci étant, cette jeune demoiselle ne méritait sans doute pas d'être perçue comme une sans-abris, alors qu'elle n'était pas dans le besoin ; clairement pas, même. Si tu avais posé tes prunelles sur elle ne serait-ce que quelques secondes de plus, tu l'aurais compris avant de lui adresser la parole.
« Je - » Tu allais devoir trouver une répartie. Tu allais devoir faire preuve de délicatesse et d'intelligence. Tu n'allais certainement pas laisser ce malaise prendre de l'ampleur. « Je t'ai bien eu ! Haha ! Évidemment que tu n'es pas dans le besoin. Comme il y a régulièrement des sans-abris qui empruntent ces bancs, je me suis dit que c'était l'occasion idéale de faire une petite blague. »
Tu étais vraiment la pire des menteuses. Au lieu de perdre la face, tu préférais faire genre que tout était voulu ? C'était vraiment ça ton plan, Abbie ?
Tu espérais que ce... stratagème foireux fonctionne ? Mais franchement, quel inconnu faisait ce genre de blague, sans raison ? Tu étais sans doute la seule, et encore, tu ne l'avais pas vraiment fait.
D'ailleurs, y avait-il réellement des sans-abris qui venaient dans les parages ? T'en savais strictement rien, tu ne venais presque jamais par ici. Cet endroit, il était nouveau pour toi.
Mais tu ne devais pas le laisser paraître.
Tu ne devais pas montrer au monde entier que tu étais en tort. Ton égo prendrait un sale coup.
« Tu aurais dû voir ta tête ! » Et tu en rajoutes en plus ?
Incorrigible. Tu étais incorrigible, Abbie.

Mais maintenant, ce serait bien que tu changes de sujet, non ?
Parce qu'à force, elle allait croire que tu te moquais d'elle, et ce n'était pas ton objectif, pas plus que de la confondre avec une fille sans domicile fixe. Tu tremblais encore de ton erreur. « Bref, ça fait longtemps que tu joues du violon ? C'était très joli, vraiment. »
Voilà, un compliment, c'était bien. Et il était sincère, en plus ! Tu n'aurais pas cessé tes activités pour connaître l'origine d'une mélodie si elle n'en valait pas la peine. Cette musique, elle t'avait, pendant l'espace d'un instant, envoûtée. Tu ne saurais l'expliquer plus clairement. « J'aurais aimé apprendre à jouer d'un instrument de musique. Malheureusement, mon truc, c'est plutôt les fleurs. Ça ne fait pas de bruit, les fleurs, mais c'est joli. »
Le mot malheureusement, il n'avait rien à faire dans ta phrase. Tu étais fière de ta passion et de ton art, mais il est vrai que tu regrettais de ne pas savoir créer des airs musicaux. Peut-être qu'un jour, tu allais apprendre, ajoutant ainsi ce talent à la liste de ceux que tu possédais déjà. Elle n'était pas si longue, cette liste.
La violoniste allait probablement s'en foutre, de tes histoires, mais quand bien même. Tu te sentais obligée de meubler le silence par une conversation, intéressante ou pas, afin de voiler ton dérapage précédent ; tu ne savais pas si l'inconnue avait cru à ta fausse blague, et si tel était le cas, tu en serais soulagée. Mais si elle avait vu clair dans ton jeu, il était de ton devoir de te rattraper, au moins un minimum. Essayer, du moins.
Tu serais sans doute partie en courant, tu aurais fuis le problème, comme tu sais si bien le faire, si papa n'était pas là, un peu plus loin. Mais tu ne voulais pas que ton père te pose des questions. De loin, il te voyait discuter avec cette jeune femme aux cheveux flamboyant. Bientôt, il allait sans doute vous rejoindre, pour te demander de poursuivre la séance photo. Tu étais dans une impasse, et tu ne savais pas comment agir normalement. Tu ne savais jamais, et là encore moins.
Tu allais faire de ton mieux.
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❝ spring lullaby.Et le monde tout autour de nous n’était plus que fleurs de cerisier. Ses cheveux se promenaient doucement au gré d’une brise légère, comme pour me montrer ô combien ils étaient longs. J’en aurais presque été jalouse si je n’avais pas moi-même coupé les miens par pur élan de contradiction et de provocation. Derrière elle, quelques pétales dansaient, prétendant être les flocons de neige du printemps. Sauf que ces derniers ne fondent pas lorsqu’on les cueille dans la paume, bien moins illusoires que les véritables adeptes du froid… Journée lumineuse, seules les ombres des feuillages au-dessus de nous venaient taquiner le teint de sa peau, offrant presque un peu d’humilité à sa beauté. Ses iris m’évoquaient la couleur qu’ont les cerises lorsqu’elles sont mûres. On dit que les cerises sont amères au sommet du cerisier… Je venais de me faire insulter de sans domicile fixe dans le plus grand des calmes.  

J’admets que je me détache de la pseudo-royauté de ma famille que lorsque ça m’arrange, que lorsque je veux m'intégrer, être une personne comme les autres, de celles qui doivent accomplir quelque chose afin d’exister par elles-mêmes. Peut-être que je me mens à moi-même, mais dans les temps anciens, j’aurai volontiers choisie l’épée plutôt qu’une vulgaire couronne de princesse, tout comme j’ai choisi de fuguer de ma cage dorée sans même savoir voler… Mais dans un côté comme dans l’autre de la balance, être dénigrée de cette façon… C’était un peu… Déroutant ? Vexant ?! Quelque chose avec la même saveur acidulée... J’ai littéralement grandi dans un château ! Je porte une robe dont la valeur souligne que je ne suis encore qu’une gamine capricieuse ! Donnez-moi juste l’illusion que l’argent permet d'obtenir un tant soit peu de respect ! Quand bien même cela est faux...

- « Je - » J’avais froncé les sourcils, légèrement méfiante. Je n’étais pas prête à lui montrer mon dernier ticket de caisse si elle venait à se surenchérir… - « Je t'ai bien eu ! Haha ! Évidemment que tu n'es pas dans le besoin. Comme il y a régulièrement des sans-abris qui empruntent ces bancs, je me suis dit que c'était l'occasion idéale de faire une petite blague. » C’était une blague… ? Vraiment… ? Je m’étais intérieurement immobilisée, hésitante quant à l’idée de boire les paroles de cette jeune inconnue comme du petit-lait, ma conscience me disant clairement d’arrêter de sombrer dans la naïveté. J’avais laissé mes bras retombés contre moi, l’un tenant le précieux instrument de musique et l’autre son archet. - « Tu aurais dû voir ta tête ! » Avait-elle ajouté, comme pour m’achever.

- « Hahaha, oui, fallait prendre une photo... » Je disais n’importe quoi.

Mon regard s’était jeté vers la droite, comme s’il cherchait lui-même à fuir la malheureuse situation. Mes lèvres étaient serrées, souriantes pour contenir une forme de politesse sous l’embarras grandissant. C’était donc ainsi, les jolies fleurs ont souvent des épines… Je suis habituée à devoir porter les regards lourds de jugement, à ce que le monde entier me défonce en quelques secondes à coups de premières impressions infondées. De ce fait, je n’avais pas condamné la jeune femme qui se tenait face à moi, à l'ombre des cerisiers. Mon regard ambré, portant encore l’écho lointain de l'automne, s’était alors réconcilié avec ses prunelles printanières. Elle aussi, elle était gênée…

- « Bref, ça fait longtemps que tu joues du violon ? C'était très joli, vraiment. »
C’était définitivement une tentative pour se rattraper… Mais je voyais cela comme une petite main tendue pour grimper quelques hautes marches, alors, pourquoi pas… Cela ne me coûtait rien de faire l’effort. - « Je n'en avais pas fait depuis très longtemps, c’est plutôt une reprise… Mais j’ai fini sur une fausse note, ce qui revient à maudire l’ensemble de la mélodie... » C’était presque de famille, une petite malédiction sans la moindre gravité.

- « J'aurais aimé apprendre à jouer d'un instrument de musique. Malheureusement, mon truc, c'est plutôt les fleurs. Ça ne fait pas de bruit, les fleurs, mais c'est joli. » J’avais pointé mon archet vers mon menton, à défaut de pouvoir le tenir pour prendre une position surjouée de réflexion. - « Effectivement, les fleurs ne sont pas très réputées pour leurs concertos… » Légèrement moqueuse, mais de bonne guerre. - « Mais à leur façon, elles savent aussi transmettre des messages… »

J’avais levé les yeux vers la floraison des cerisiers. Un simple coup de vent, complice à mes paroles, avait fait déferler sur nous un véritable petit blizzard de pétales roses. L’un d’eux, plus taquin que ses pairs, s’était écrasé sur ma joue, m’obligeant à le cueillir du bout des doigts. Dans mon dos, sur le banc, le doux petit Héricendre sautillait, prenant les flocons du printemps comme un jeu de cibles à attraper.
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