En ce jour, nous faisions taire le mythe : La Tempête de Flammes n'était pas parfaite tous les jours, encore moins les jours pluvieux. Il était tard, sous les coups de 18h, j'avais passé la journée dans les transports aujourd'hui. J'avais profité d'un shooting au sein de la capitale pour rendre visite à Mara, ma Candine d'amour, bloquée pendant X temps au grand hôpital pour Pokémons. Et j'étais rentré à Artiesta pour la soirée, j'étais lessivé lorsque je sortais de la gare routière.
Mes cheveux flamboyants étaient loin d'être totalement nickel, ma tenue était banale, loin du chic de ce que je portais d'habitude. Cependant, la superbe tenue que j'avais mise pour le shooting ne pouvait être gardée quelques temps, les stylistes désiraient la récupérer directement après celui-ci. Alors, je ne portais qu'un petit polo bleu et un jean slim noir très serré - il fallait toujours mettre ses atouts en avant, même si on était habillé de manière moins chic que d'habitude. Je ne portais pas non plus mes lunettes de soleil.
Bref, je ne me sentais pas en grande forme, la joie n'était pas très présente. L'état de Mara ne s'arrangeait pas, ce qui en devenait déprimant. Heureusement, Skurro, mon Capumain était toujours là pour me remonter le moral ou me tenir compagnie - et ainsi m'éviter de déprimer - avec ses singeries. Il savait un peu trop bien utiliser sa main-queue ! Après tout, déjà motivé par les bêtises, ma focalisation pour qu'il apprenne à maîtriser ses habilités moteurs n'avaient qu'entraîner les choses en ce sens. Toujours posté sur mon épaule, il était prêt à me faire des chatouilles dès lors qui voyait mes yeux s'assombrir de trop ou si mes lèvres descendaient trop aussi.

—  Bon allez, Skurro, on rentre à la maison ? On va bientôt pouvoir souffler de notre journée éreintante !

Si mon air paraissait plus enjoué, c'était surtout le soulagement de savoir que j'allais enfin pouvoir me poser. Être dans le milieu de l'image n'était pas de tout repos, mes managers me déplaçaient vraiment partout. Toutefois, en sortant de la gare routière, je dégainais mes lunettes de soleil noires, me rappelant que je ne devais pas les oublier. Elles dégageaient un flow à toute épreuve, surtout lorsqu'on en manquait. Elles combleront l'allure dont je manquais aujourd'hui. De toute façon, je n'aurais pas à faire d'efforts supplémentaires aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Tandis que je marchais avec une certaine nonchalance jusqu'à ces longues et grandes habitations, bien désireux de rentrer dans mon appartement, j'étais à une année lumière de me dire que j'allais être accosté alors que je n'étais pas suffisamment au top pour cela. Toutefois, instinct primaire, je me tournais vers Skurro, à moitié tourné de la jeune femme. Ce dernier me tapota l'épaule, animée par une joie nouvelle, et se dirigea sur mon autre épaule du côté de la personne qui venait de m'accoster pour la saluer avec énergie - tout en profitant pour faire quelques singeries innocentes, comme lui tapoter les cheveux, retirer le chapeau si la personne en avait un, tirer les ficelles de son sweat ou ses lacets (s'il n'était pas sur mes épaules).
La jeune femme m'avait dit qu'elle s'appelait Ashen et si elle me dérangeait, me tutoyant immédiatement. Elle me connaissait  ou me reconnaissait ? Je crois que je ne l'avais jamais vu, donc est-ce que l'on pourrait dire que c'était une personne qui connaissait mon travail ou qui aimait ce que je faisais ? Je ne pouvais en être sûr, c'était si rare que je sois reconnu aujourd'hui. Je me concentrais et affichais un agréable sourire dès que je tournais totalement mon corps vers elle - seulement quelques secondes s'étaient écoulées entre ce moment avec Skurro et le retour vers la jeune femme même si cela m'avait donné l'impression de durer assez longtemps.

—  Bonjour Ashen, non tu me dérange pas du tout ! Mais... on se connaît ?

J'allais la jouer simple, tranquille, avant de faire quoi que ce soit. Je remarquais qu'elle était plutôt mignonne, mais je ne l'avais jamais vu à Artiesta, en particulier jamais vue dans les rues des bars et encore moins au BlackMoon où j'étais barman. Elle m'était inconnue au milieu de la nuit, était-elle une fille sérieuse ? Hum... non, je n'allais pas aller de ce côté-là aujourd'hui.
Je me permettais de rappeler mon Capumain, il ne faudrait pas qu'il dérange de trop la jeune demoiselle.

—  Skurro, arrête de déranger tout le monde haha ! Si moi j'aime bien, ce n'est pas le cas de tout le monde ! Tu forces pas si la personne ne veut pas, hein.

Je me mis alors à glousser, mon ego intérieur commençant à grandir. Une fan aussi fan, je n'en avais jamais vu... sauf dans un contexte un peu plus privé.

—  Tu adores tant que ça mon travail ? Je suis ravi de te rencontrer aussi alors ! Ca fait toujours plaisir de voir des personnes aussi enjouées de me voir. Mais tu sais, t'es pas obligée de bouger comme ça, ou alors tu vas finir par concurrencer les Magicarps !

Cette jeune femme était surexcitée. Cet enthousiasme était communicatif. Si j'étais usé de ma journée, je me sentais désormais animé d'une énergie intarissable. Le pouvoir des fans, le pouvoir de la bienveillance et des compliments sur l'ego !
Elle m'harcelait de questions, j'essayais de justement retenir la plupart pour satisfaire celles et ceux qui faisaient ma place aujourd'hui. Parler de moi, c'était me faire exister et, finalement, me faire prendre de l'ampleur. Je n'allais pas trop en faire des caisses, mais j'étais tout de même obligé de me mettre en scène, évidemment.

— Je ne dis pas où j'habite pour des questions de vie privées mais je peux te dire que je traîne souvent par ici car je suis invité à des soirées. Artiesta, la ville qui ne dort jamais ! Tu devrais venir de temps en temps, c'est super cool ! Je rencontre rarement des fans, j'suis pas si connu... mais voilà, comme je suis le futur As du mannequinat, on devra bientôt me reconnaître beaucoup plus haha !

Fourbe, qu'est-ce que j'étais sournois. Je faisais passé ma prétention pour de l'humour mais il y avait toujours un fond de vérité sous l'humour pour qui savait le décrypter. J'ajoutais en complément :

—  Oui, j'ai une collab' avec la grande Melody, la star internationale ! Si belle, si talentueuse ! Ca va me donner un coup de pouce dément pour ma carrière. Et pour le moment, j'arrive à gérer, même si j'avoue que c'est pas évident avec toutes mes activités. Eh ouais, je m'arrête jamais, toujours sur tous les fronts eh, eh !

Par la suite, elle s'excusa pour cet harcèlement de questions, elle était décidemment trop mignonne et adorable cette jeune femme. Elle pourrait bien me faire fondre.

—  Oh non, t'inquiète pas. C'est souvent comme ça. Je suis sans-filtre, je réponds à tout. Par contre, hésite pas à me redire tes questions si j'en oublie haha.

Tandis qu'elle fondait devant mon personnage de personnalité publique, je lui adressais mon sourire éclatant. Vous savez, ce sourire qui faisait craquer quiconque le rencontrait, comme un sort enchanteur. Après tout, j'étais un enjôleur et mon Capumain était un parfait cajoleur, véritable compagnon et atout charme vers l'ascension du succès.

La jeune femme était si énergique, elle avait quelque chose de pétillant qui me donnait envie de lui rendre. La manière ? Je ne savais pas encore, mais j'avais déjà quelques idées... Trop de soirées ? Des vraiment bonnes, elles étaient vraiment rares.

—  Il faut surtout aller dans les super soirées, et ça, il y en a peu. Je suis régulièrement au BlackMoon le soir, si jamais ça t'intéresse. Faut vraiment y aller, c'est un truc de ouf !

Sans le faire exprès, ma dernière phrase était dite presque d'un air charmeur, accompagné d'un clin d'œil (volontaire celui-là !). Me voir dans les plus grands show ? Wow, si elle savait tous les projets prévus. J'espérais bien pouvoir intégrer des événements de plus grandes ampleur encore, il fallait que je sois repéré. L'énonciation de la collaboration avec Melody faisait briller encore plus les yeux de la jeune femme dont je ne connaissais pas encore le nom.

—  Eheh si tu savais ! Et oui, avec LA Melody ! La chanteuse et danseuse, avec les tenues extravagantes, les cheveux colorés ! C'est vrai que ça sera énorme ! Mais, peut-être qu'un shoot' avec Megumi serait possible aussi. Et pourquoi pas me présenter pour Mister Lumiris ! Quitte à vouloir faire de grands show, autant taper haut !

Moi parler fort, avec intensité ? Bah écoutez, je savais m'imposer. Il fallait de la place pour accueillir mon immense personnalité. Je me permis alors de poser la question qui me brûlait le bord des lèvres.

—  Autrement, c'est quoi ton nom ? Car tu sais que je m'appelle Caleb, mais moi, je sais pas comment tu t'appelles haha. Et... tu as toujours vécu à Artiesta ?

Quelque peu oublié, Skurro se mit alors à activement nous chercher ou nous chatouiller.

Tandis que je narrais tous mes illustres projets pour ma sublime carrière au sein de ce milieu mondain qu'est la mode, le mannequinat, je ne pouvais m'en empêcher d'en faire des caisses. Après tout, j'adorais être le centre de l'attention. Bientôt, Lumiris s'acclamera toute entière devant ma magnificence. Moi, en faire trop ? Jamais !

— Oui, c'est possible. J'ai un nom grâce à mon agence haha. Sont sévères ? Les organisateurs de l'élection Mister Lumiris ? Haha, mais laisse-moi rire. Je ferais sûrement qu'une bouchée de mes concurrents. Rappelle-toi, crois en toi et tes rêves se réaliseront. J'ai beaucoup bataillé pour avoir cette place, et je me battrais encore plus pour devenir Mister de cette région. D'ailleurs... tu savais que j'ai déjà été Mister Lavandia, une fois ? Alors, merci... je me battrais pour toi, encore une motivation supplémentaire pour réussir !

D'accord... c'était plutôt Mister Université Lavandia mais tout ceci était un détail tant que je pouvais mettre en avant mes exploits. Je vivais pour ça, non ? M'élever et me faire admirer... surtout par les jolies femmes.

Ensuite, après lui avoir posé des questions sur elle, elle me regarda suffisamment longtemps pour que je puisse le mentionner. Quoi ? Qu'est-ce que j'avais dit de dérangeant ? Je retenais ardemment un haussement de sourcil de dédain, surtout lorsqu'elle me rappela qu'elle s'était déjà présentée. Je respirais, mon image était très importante. Toujours être courtois avec ses fans - surtout lorsque nous n'en avions pas beaucoup, ou alors moins que ce dont on mérite.

— Ah euh... Non, je pense pas, sinon je m'en serais souvenu. Ou alors, c'est que tu l'as dit vite ou... que j'ai pas de mémoire haha ! Sinon, enchanté Ashen, tu habites à Artiesta depuis longtemps ? Parce que moi, je suis arrivé cette année, je connais pas encore tout bien, tu vois ?

Si je parlais avec une voix manquant d'enthousiasme, sans mauvaise fois évidemment, je me repris bien vite en reprenant un ton léger puis je repris cette énergie pour poursuivre la conversation, avec un sourire en coin marqué par la proposition. Par chance, Skurro s'était amusé à me pincer avant ce changement, expliquant à Ashen que... ça m'arrivait souvent de potentiellement oublier, rattrapant le flop si vite arrivé. Alors, sauvé par le gong, qui prenait l'apparence d'un singe violet et jaune, je préférais tourner sur un autre sujet.

Elle était visiblement très impressionnée par le fait que j'eus l'honneur d'arborer fièrement le titre de Mister Lavandia, même si ce n'était que la version universitaire. Ce détail se verra taire encore longtemps, soyez s'en sûr. Cela ne devrait en aucun cas ternir ma lumière.

— Oui ! J'ai été Mister Lavandia il y a deux ans puisque l'année dernière, j'avais remporté le fameux concours qui m'a permis un an à Alola, tu sais, celui qui a réellement fait décoller ma carrière !

Ce concours qui m'avait permis d'être suivi, encadré et formé pendant un an par une agence de mannequinat dans l'objectif de faire émerger de nouveaux talents. Sans eux, je ne serais pas à Lumiris, sans eux je n'aurais pas cette petite notoriété que j'avais aujourd'hui. Je leur devais beaucoup et encore aujourd'hui, si l'on devait me nommer, c'était surtout les clichés à Alola que l'on mettait en avant.

J'avais dû oublié son prénom, mais qu'importait. Je rencontrais beaucoup de monde, surtout dans le milieu de la nuit, même si on me reconnaissait plus pour la beuverie du vendredi soir que pour mes séances de mannequinat, soyons en sûr également. Je devais donc faire un effort de considérer mes fans, si peu que j'en avais. Si je ne les respectais pas, comment pourrais-je espérer en avoir une plus tard, après tout ?

Je l'écoutais donc très attentivement, mes yeux dans les siens. Cela faisait 3 ans qu'elle habitait à Artiesta... mais hyper intéressant, je m'apprêtais à lui dire qu'elle pourrait être ma guide et tout puis... elle avait prononcé le mot interdit "lycée". J'espérais que mon visage n'avait pas viré au vert, sinon cela craignait beaucoup. Du coup, je rengainais mon enthousiasme pour poser une question plutôt... cruciale sur ma manière de percevoir la jeune femme dénommée Ashen. J'essayais de ne rien laisser paraître sur mon incertitude qui venait de me saisir.

—  Au lycée ? Mais, dis-moi, tu es en bac quoi ? Je suis sûr que t'es en Terminale ! Haha, mais tu sais, c'est bien de sortir aussi de temps à autre. Voir la ville, tout ça tout ça. Surtout qu'il y a plein de trucs sympas à voir !

J'espérais que la réponse me rassurerait. Je ne savais pas comment je réagirais si jamais elle était contraire à mes espérances car cela voudrait dire que l'image que je me faisais d'elle était faussée.

Ouf. Mes muscles se décontractèrent dès lors que j'appris qu'elle était en Terminale. Je me remis à sourire, un léger sourire reprenant une joie particulière. Une fille de lettres, voilà qui était intéressant. En tant que personne qui était en train de réussir, je me devais aussi de partager cette assurance qui m'habitait. Il fallait croire en soi pour braver les sommets. Je devais lui faire ravaler ce qu'elle avait dit, elle devait croire en elle.

—  Bac L ? Une fille de lettres, une fille des arts ? Mais c'est génial. Tu as déjà de petites idées de ce que tu aimerais faire ensuite ? Si cela peut t'aider, mes enseignants m'ont dit de faire une liste de tout ce que je ne voulais surtout pas. Cela permet déjà de réduire le champs des possibles. Ah et... ce ne sont pas que des rêves de gosses ! A quoi rêves-tu ? Tu ne dois jamais oublié tes rêves, ce qui t'inspire ! Regarde, j'ai cru en mes rêves, j'ai causé les opportunités pour, et j'ai réussi à percer dans le milieu du mannequinat. Crois en toi et tu deviendras celle que tu as toujours aspirée être.

Très expressif, je continuais avec un enthousiasme exacerbé, rythmé par mes gestes théâtraux. C'était grâce à mon public et mes managers que j'étais là aujourd'hui et je ne pouvais pas l'oublier. Lui donner des conseils, je devais lui transmettre ce que je savais pour lui donner des clés qui lui permettront peut-être de grimper les échelons.
Et puis... fille des arts, elle pouvait plus tard faire quelques shootings avec moi. Je pourrais même demander à mes managers d'organiser un shooting eheh.

—  C'est important. N'hésite jamais à sortir lorsque l'on te le propose. Il faut savoir créer sa chance. On ne sait pas qui est-ce qu'on peut rencontrer, ce que l'on peut voir. Il suffit parfois d'un détail pour trouver l'inspiration d'un chef d'œuvre ainsi qu'une main tendue au bon moment pour pouvoir l'élever au-delà des astres.

Skurro s'amusait, quant à lui, à faire des allers-retours entre un pont précis non loin et mes jambes. Bien dépensé, il vint se reposer sur mes épaules, tirant mon T-shirt pour attirer mon attention. En quelques murmures, je compris rapidement. Je l'entourais de mon deuxième bras et me tournais vers la jeune femme.

—  Skurro a un petit creux. Que dirais-tu de nous rejoindre dans un PokéCafé ? Je t'offre ta conso' ! S'il faut, je peux appeler tes parents pour dire que tu rentreras un peu plus tard. Je ne sais pas quel est ton horaire de rentrer. Je peux aussi te ramener, cela serait avec plaisir.

Je me devais de remercier mes fans, c'était en parti grâce à eux que j'étais là aujourd'hui. Cela me faisait plaisir aussi de leur rendre leur affection.

Ashen relevait d'un manque d'estime d'elle, courant lors de l'âge de l'adolescence. L'envie de beaucoup de choses mais peu de moyens pour les réaliser. Notre âge nous bloque beaucoup, nous devenions adultes et pourtant notre âge nous rappelaient que nous ne pouvions pas encore jouir de ces pensées et désirs d'adultes. De mon côté, l'adolescence était l'une des pires périodes de ma vie, comme un prince enfermé tout en haut de sa tour d'ivoire.

—  Tu veux chanter ? Alors chante. Ta voix est un outil important, ça se travaille comme tout. Dans mon métier, c'est mon corps l'outil alors je le taffe à fond ! J'suis sûr que tu pourras devenir une superbe chanteuse. Peut-être que je pourrais t'organiser une entrevue avec Melody si jamais notre collaboration se passe bien haha.

Ou pas. Il ne fallait pas aller trop loin non plus. Comme un magicien, comme si j'allais donner la solution de mes tours. Devrais-je donner mes adresses ? Nous verrons bien. En tout cas, il était beau de voir des jeunes avec des rêves et encore mieux de les voir lutter pour leur réalisation.
Egalement, je voyais Skurro se tortiller l'estomac, m'indiquant que malgré son plus grand respect, il avait faim. Très faim...

Durant ce temps où je jouais avec Skurro, elle envoya un message à sa mère et et elle me répondit qu'elle était intéressée pour le PokéCafé.

—  Alors, allons-y.

Sur ces mots, je la guidais dans Artiesta jusqu'au meilleur PokéCafé de la ville. Du moins, selon moi mais comme mes avis subjectifs formaient une objectif, disons que c'était le meilleur de la ville. Sur le chemin, je jouais au guide touristique sur les monuments ou je lui donnais les meilleures adresses. Mes références étaient plutôt centrés sur ma tranche d'âge et les besoins qui lui étaient associées, peut-être pas adaptés aux siens.

Nous entrions dans un Magasin à la devanture jaune, frappé par l'effigie des trois Starters d'Alola, Otaquin en premier, Flamiaou couché, et Brindibou en arrière, exposant ses ailes, avec quelques étoiles roses sur le fond jaune. Une musique de marchand de glace nous accueillit lorsque nous traversions la porte.

—  Bonjour, nous aimerions avoir une table pour deux. demandais-je à la venue de la jeune femme habillée en chat.

Nous nous installions sur des banquettes bordeaux. De douces musiques joyeuses jaillissaient des enceintes. Il y avait une ambiance mignonne qui émanait des lieux, des habillages de Pokémons décoraient ces derniers.

—  Je vais prendre une Coupe Crémy et Skurro va prendre une des Muffins Nymphali et toi Ashen, que prends-tu ? haha. commandais-je lorsque la jeune femme réapparut.

Tout en discutant avec ma jeune fan, je regardais les autres clients du PokéCafé. Je vis une jeune femme avec son Carapuce et un trio de frères possédait trois singes (Feuilajou, Flamajou, Flotajou), il y avait aussi une personne gothique avec un Munna. Il y avait aussi une âme imposante dans la pièce que je ne voulais pas regarder.

—  Tu as des Pokémons, toi ? Ou sinon, tu as des Pokémons que tu aimerais bien avoir ? Personnellement, je n'ai que Skurro et... Mara. Et cela me va très bien. Beaucoup moins de pression pour les éduquer.

Je tentais de rendre la conversation plus intéressante que de parler du beau temps et du temps qui fera demain. Je soupirais, j'avouais à demi-mots mes difficultés à éduquer des Pokémons. Plein de gens adoraient ça, plein de gens n'avaient aucune difficulté à les éduquer, alors que moi... c'était un calvaire, toujours.
Skurro s'approcha de moi, me remontant sur l'épaule et m'enlaça. En réponse, je refermais mon étreinte. Ce petit singe violet me donnait la confiance que j'avais perdu avec le temps.

Finalement, ce n'était peut-être pas moi qui avais donné cette deuxième chance mais... lui.

J'avais rencontré une jeune femme qui me connaissait et suivait mon parcours artistique du nom d'Ashen. Nous nous étions posés dans un café, comme cela nous serons largement plus confortables pour discuter.
Elle décida de prendre la même chose que moi et je ne pus m'empêcher de me lancer des fleurs.

—  Haha, la même chose ? En même temps, j'ai de si bons goûts ! haha.

Ensuite, j'avais posé quelques questions sur les Pokémons. Elle avait plutôt l'air emballé par le sujet. Intéressant, je retenais l'information. Je hochais la tête en l'écoutant parler. Je savais quoi répondre pour elle mais au sujet de ses questions, je ne savais pas encore ce que je pouvais lui dire. J'étais un type complexe avec une histoire compliquée. Je devais à tout prix entretenir mon personnage et certains événements de ma vie personnelle était tue.

—  Evoli ? Trop mignon ! Tu as une évolition qui t'intéresse ? Mesmérella, une version plus obscure des espèces de Gardevoir... Intéressant comme choix. Autrement... (Je détournais le regard, je faisais quelques instants pour trouver mes mots et surtout mon propos en lui-même :) Ma famille n'a jamais été très Pokémons. D'accord, mes parents avaient des M. Mimes de compagnie pour tenir la maison à Illumis. Je suis un citadin, je n'ai jamais eu de rapport avec les Pokémons. C'est plutôt parce que mes parents n'avaient que des liens de prestations de service avec les Pokémons que j'ai eu envie de fonder une équipe. Au-delà de ça, j'ai eu tardivement l'envie de fonder une équipe, j'œuvre plutôt pour la protection de la faune, en tant que Ranger apprenti. Et j'ai eu mon premier vrai Pokémon lorsque j'avais dix ans, une petite Croquine, du nom de Mara.

C'était dingue de nier autant son passé. Mon enfant intérieur avait vécu entouré de Pokémons dans le Grand Froid de Frimapic, à Sinnoh. Mais voilà... j'étais ce type flamboyant, ce type des Îles dorénavant. Et si Mara m'avait été offerte, c'était pour finalement faire passer la pilule d'être passé du Grand Nord à la ville, de... tout avait changé et finalement ce don avait simplement aidé à le faire disparaître.
Cet enfant n'existait plus. S'il avait continué à exister, sûrement qu'à cet instant, je serais un dresseur accompli et fier de lui. Mais voilà, mon parcours m'avait mené à ce dont j'étais aujourd'hui : une star qui avait détruit sa première équipe et qui tentait d'en faire fonctionner une deuxième. Quel beau portrait.

—  Et toi, quand est-ce que tu as découvert cette passion pour les Pokemons ? Car oui, cela a l'air d'être un truc qui te prend aux tripes.

Je la regardais en souriant, tâchant de calmer mes souvenirs obscurs et me reconnecter au présent. Et qui dit se reconnecter, c'était alors de reprendre mes desseins pour et avec Ashen. Je devais donc avoir le regard approprié haha.