Etant donné qu’il était question de drogues, il avait été impossible pour Maya de revenir voir Leonard chez lui. Impossible de tenter une nouvelle expérience en prenant le risque que le bébé de Leonard et Capucine mettent les mains dans des poudres d’adulte.

S’enfonçant encore un peu plus dans la campagne à quelques kilomètres de la grande maison des Sextant/Alambra, le rendez-vous se trouvait à l’intérieur d’un petit bois. Une petite clairière dégagée. Un couple de minisanges regardait Leonard qui était arrivé le premier. Impossible de ne pas être attiré par cette race de pokemons qui contenait le nom de sa fille à l’intérieur de leur nom.

« Arnold, tu peux poser tout ça ici. Je te remercie. »

L’impressionnant tortank avait posé les bagages de l’Eclipse. Notamment une table qu’il était en train de monter et sur laquelle il allait sortir tous les flacons et la pochette en plastique dans laquelle il avait rassemblé les instructions pour préparer la « substance volatile d’ouverture ». Difficile de parler de drogue pour booster les compétences psychiques de Madeline.

*Si j’inverse les mots. Volatile Ouverture Substance. Ça donne VOL. Ça serait assez logique vu l’expérience qu’on va mener. En tout cas, c’est bien mieux que drogue. Et ça reste logique avec ceux qui en consomment vraiment et qui disent qu’ils planent. *

Quand Maya arriverait dans la clairière, elle verrait donc Leonard debout en train de relire une énième fois ces notes pour ne pas faire d’erreur. Il y aurait une table de camping sur laquelle se trouverait des pots de confiture aux étiquettes amateurs. En somme, un système D de récupération et de stockage. Enfin, elle serait accueilli par Esmeralda. La staross loyale de Leonard en train de léviter au-dessus de la cime des arbres.

Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps. Mais voir que leurs pokemons avaient déjà développé des liens faisait chaud au cœur. Leonard se perdit dans la contemplation silencieuse de Stella/Marius en compagnie de Macha. Impossible de comprendre quel genre de communication les liaient mais il n’y avait pas besoin de tout connaître. Même pour un Eclipse.

« Tu as tout à fait raison de prendre tes précautions. J’ai fait la même chose avec Capucine. Enfin, j’ai installé un rappel sur son téléphone au cas où mon absence serait trop longue. Sinon, je n’aurai surement pas eu la permission de venir ici : ah ah ! »

En bref, Leonard n’avait pas mal pris la remarque de Maya. C’était même tout le contraire. Qu’elle prenne des précautions et des mesures de sécurité signifiait que ce n’était pas une idiote fonceuse. C’était rassurant. Surtout que l’expérience qu’ils allaient mener concernait la communication via les émotions. Si elle était forte dans sa tête, le taux de réussite de l’expérience augmentait.

« Honnêtement, je serai incapable de t’expliquer. J’ai mené des recherches et je me suis mis en relation avec une personne. Nana Huasca, c’est son prénom et son nom. C’est une femme qui vit toute l’année dans la forêt. Elle n’est pas seule et vit avec les pokemons sauvages. Elle a aussi ses propres pokemons qui l’accompagne depuis des années. Il y a Belladone, c’est une rafflésia. Muscade, une torterra. Et Absinthe une desseliande. »

Leonard résuma rapidement son entrevue avec cette femme qui vivait retirer du monde moderne et de sa technologie. Qu’elle n’enfermait jamais les pokemons dans les pokeballs. Qu’elle était capable de voyager dans les étoiles grâce à ses formules anciennes de plantes. C’était également une Eclipse à sa manière car elle voyageait sans cesse à la recherche de nouvelles plantes et de nouvelles façons de les associer en elle. Leonard avait appris que Nana n’avait pas toujours été cette « sauvage », qu’elle avait été une chimiste plutôt brillante enfermée toutes les journées dans une salle blanche stérile qui avait usé sa passion.

« Est-ce que ça te rassure ? Tu es toujours d’accord à donner cet assemblage de plantes mélangées à Madeline ? »

Et, oui, Leonard n’avait pas vu que Maya n’était pas au mieux de sa forme. C’était la faute à son optimisme.

« Je ne vais pas te mentir, madame Huasca me parlait avec un langage qui n’était pas le mien. Un peu comme si un informaticien te parlait des lignes de code derrière les jolis programmes avec tous pleins d’images facile à comprendre. Elle me parlait des plantes, de la façon dont elles étaient vivantes, des liens qui les reliaient et d’autres sujets encore plus obscurs avec ma base de connaissance. »

Sur la table, il y avait deux pots séparés de chaque côté du carnet de notes de Leonard. Sur l’étiquette de l’un était marqué « HUMAINS » et sur l’étiquette de l’autre « POKEMONS ».

« L’idée est donc que Madeline respire le contenu de ce pot. La substance volatile va aller directement se greffer dans son cerveau. Ça va être comme un booster, comme une sorte de programme pour décomposer des programmes bruts en sous-programmes plus faciles à comprendre. Ça va offrir une palette de nuance à Madeline pour communiquer via ses pouvoirs psychiques. J’espère que je suis assez clair. Ah ah ! »

Leonard était loin de maîtriser le sujet des plantes et de leurs effets neurologiques sur les organismes humains et pokemons. Mais il faisait confiance en Nana Huasca. Elle l’avait rassuré. Elle lui avait expliqué son histoire et ses nombreuses expériences. Mais aussi des résultats qui avait épaté l’esprit de l’Eclipse. C’était comme si elle avait ouvert une nouvelle porte. Comme si la science technologique était une pièce et que le recto était une sorte de magie ancienne et naturelle.

« Et nous on respirera l’autre pot. Ça nous permettra, si tu veux, de communiquer sur le même canal de discussion que Madeline. Ça nous permettra d’être plus réceptif à ce qu’elle va nous communiquer. Comme si on avait un dictionnaire mental, je pense. Mais madame Huasca m’a prévenu que cette expérience pourrait nous faire connaître des effets secondaires. Rien d’handicapant et encore moins mortel. Des effets secondaires du type couleurs plus vives, sons fantômes ou encore hallucinations. Elle a dit que ça dépendrait de la personne. »

Voir la mimiqui goûter à la mixture de plans de Nana Huasca donne un frisson à Leonard… Il ne sait pas pourquoi. Il ne sait pas comment l’interpréter. Mais pendant un court instant, il a envie de tout arrêter. Puis Maya s’adresse à lui. Il doit répondre à sa question. Et ce simple fait lui fait oublier son pressentiment et le replonge dans l’excitation de l’expérience !

« Je suis désolé, Maya. Mais je n’ai pas de plan avec des points précis à suivre. Ce que j’essaie de te dire, c’est que nous sommes des pionniers, je pense, dans un nouveau domaine. Et c’est à nous de tout découvrir. C’est follement excitant ! »

Stella décide d’aller pointer le bout de sa lame en plein milieu de la clairière. Leonard y voit un phare qui surveille tout et qui est là pour ramener les perdus à bon port. Il trouve ça rassurant. Surtout s’il doit expérimenter des effets secondaires. Sans compter qu’Arnold ne sera pas loin sur terre. Tout comme Esmeralda veillera telle un drone depuis les airs.

« Pour te donner un début de réponse, j’imagine l’expérience commencer avec une base simple. Je dirais le même principe que les détecteurs de mensonge. On dit une vérité, on regarde comment l’appareil réagit. On dit un mensonge et on regarde aussi comment l’appareil réagit. Deux informations opposées sur lesquels se reposer. On demander à Madeline de faire pareil mais avec des sentiments. De la joie. De la tristesse. De la peur. De la colère. Des émotions de base. Et suivant les résultats, on voit si on peut les marier. Si on peut les affiner. Si on peut aller au-delà des émotions comme les synesthésistes peuvent voir des couleurs quand ils entendent des sons. »

Leonard ouvre le pot avec l’étiquette marquée « HUMAINS » puis il respire une bouffée du mélange de Nana Huasca. Désormais, il n’y a plus de retour en arrière possible. Dès le début, -mais c’est peut-être psychologique- Leonard a la sensation de sentir son cerveau s’agrandir. Comme si sa perception dépassait le stade de son corps pour empiéter sur son environnement proche. Un effet secondaire ?

Leonard se pensait bavard mais Maya n’est pas en reste. Si ça se ressent qu’elle ne maîtrise pas le sujet, on ne peut pas lui enlever tous les efforts qu’elle fournit !

« Kidnapper ma petite Ange ? »

Habituellement, la question serait restée dans la sphère intellectuelle. Mais connectée à Madeline et à ses pouvoirs psy affinés par les plantes de Nana Huasca… La question devient une affaire d’émotion. A partir d’un ersatz de colère traînant sur une terre stérile car Leonard était un être d’immense bonté : l’expérience pour la Machine rend la terre fertile. L’ersatz se plante et se développe à une vitesse exponentielle !

« PERSONNE NE FERA DE MAL A ANGE ! TU M’ENTENDS ?! »

La colère est cinglante. Elle est effrayante car diamétralement opposée au caractère connu et pacifique qui fait de Leonard, Leonard justement.

Alors que l’Eclipse doit gérer ce pic de colère, cette émotion brute se relaie à travers Leonard. Les plantes de Nana Huasca rentrent en contact avec la Nature et les pokemons qui composent son écosystème.

Dans la forêt dormait un spécimen oublié de Desséliande. Habituellement ces arbres hantés mesurent un mètre cinquante deux mètres. La taille d’un être humain en somme. Mais celui qui vient de s’éveiller est plus ancien. Tellement plus que la Nature ayant poussé et fait son travail : deux Desséliande ont fusionné pour donner naissance à un être hybride bien plus grand, bien plus épais et bien plus impressionnant. Une vie unique aux propriétés spécifiques. Ainsi, de la fusion des deux Desséliande, de nouvelles branches ont commencé à pousser : des pseudo-Brocélôme liés par une sorte de cordon ombilical de type spectral.

Des yeux rouges s’ouvrent ainsi quelque part dans la forêt non loin de Leonard et Maya.

Des yeux rouges emplis d’une colère se réveillant…

La partie pragmatique de Leonard comprend que les plantes de Nana Huasca l’ont précipité dans un ascenseur émotionnel. Quoique, boosté par les capacités psy de Madeline, l’ascenseur aurait tendance à devenir carrément un manège de sensation qu’on trouverait à la fête foraine.

Mais le réaliser ne suffit pas à le maîtriser. Leonard est une éponge émotionnelle qui absorbe tout ce que lui dit Maya. Et le fait de parler de Capucine, de chercher un souvenir cool fait retomber d’un seul coup le pic de colère.

« J’ai réalisé un de ces rêves d’enfant. Capucine a une passion pour le Légendaire Suicune. J’ai multiplié les efforts pour avoir la machine capable de l’appeler. Ça a été court. Mais cette rencontre a été intense. Et l’expression qu’il y avait sur son visage ? C’est un souvenir très cher à mon cœur. »

De la colère brute, Leonard était passée à la gentillesse pure. Comme avant, relayé par l’expérience et notamment les ondes psy de la gardevoir : le sentiment amplifié fut capté par un pokemon.

Quelque part dans la forêt se trouve un cours d’eau. Un flagadoss ouvre les yeux et traîne son corps sur la berge. Il ne comprend pas. Il va « vite ». Il décide alors de se relever pour essayer de comprendre ce qui lui arrive. Et PLOUF ! Le flagadoss tombe à la renverse dans l’eau. De nouveau il en sort et est inquiet. Le coquillage symbiote qui cohabite avec lui en mordant sa queue n’est plu !

Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Simple. L’émotion de joie pure a frappé le « coquillage ». Au lieu de mordre pour ne rien lâcher : il a souri. Grandement. Comme jamais il n’aurait du faire. Résultat, la joie a retiré les dents de la chair. Le courant de l’eau l’a emporté…

Le pic d’émotions se dissipe. Petit à petit, Leonard reprend le contrôle. L’hypersensibilité aux émotions : voilà une des premières épreuves qu’il faudra apprendre à gérer. Il devrait le noter dans son carnet mais la voix de Maya l’attire. Il faudrait qu’il soit seul pour se concentrer avec ses pensées. Mais s’il était seul, il n’aurait jamais eu cette expérience. Et voilà que Maya continue de lui parler. Il faut vraiment qu’il l’écoute et qu’il s’attarde sur le sens des mots et des phrases qu’elle dit.

« …touche pas à ta fille. Tu m’as presque fait peur, mais heureusement pour toi que tu n’as pas été violent. » Leonard reprend véritablement conscience de son environnement à partir de ces mots-là de Maya. Tout ce qui a été dit avant, seul l’inconscient de Leonard l’a entendu.

« Je… Il faudra que tu me dises ce que j’ai fait. Pourquoi tu dis que j’ai été violent. Parce que, de mon côté, je dois t’avouer que ça a été étrange. C’est comme si j’avais été une machine et qu’une main avait tourné un bouton pour augmenter la sensibilité de mes émotions. Comme si j’étais devenu bien plus ouvert au monde. »

A son tour. Oui, c’est à Maya d’augmenter sa capacité d’empathie et à recevoir les émotions via les pouvoirs psy de Madeline. Leonard est très curieux d’assister au phénomène. Surtout qu’il ressent encore le mélange de plantes de Nana Huasca dans son organisme. L’effet est quasi nul maintenant. Mais il se demande si l’effet ne fera pas effet yoyo ? S’il n’y aura pas une deuxième vague d’hyper-empathie à venir ?

« Maya ? Ça va ? Je pose la question mais je sais que la réponse est non. J’espère que ce n’est pas à cause de moi et du fait que je t’ai presque fait peur ? Je pense que c’est les plantes de Nana Huasca. J’ai l’impression de voir ce qui devrait être des micro-expressions, c’est bizarre. Si ça ne va pas, tu sais que tu peux me raconter ? Je suis quelqu’un de confiance, très ouvert d’esprit et très gentil. »

C’est un grand sourire et un pouce dressé qui vient conclure cette déclaration d’optimisme !

Leonard ne connaît pas encore bien Maya. Mais il se doute que tout ce qu’elle lui dit avec les émotions qui teintent ses mots ne sont pas forcément naturels. D’ailleurs, le fait qu’elle se mette soudainement à pleurer et à se jeter dans ses bras en est la preuve. Un être humain ne montre pas sa tristesse à d’autres. Il cherche à se cacher pour pleurer : pour ne pas exhiber sa faiblesse flagrante.

Mais Leonard accueille Maya dans ses bras avec le sourire. La tristesse n’est pas honteuse. C’est une belle émotion. Et c’est aussi un mécanisme pour le cerveau. Leonard aime bien se dire que l’eau des larmes permet de nettoyer les souillures dans les pensées.

*Un héritage du Légendaire Suicune ? *

« Maya. »

Son ton se veut comme un roc inflexible balayé par le courant de la mer.

« Si tu as besoin de parler, je suis à l’écoute. Je ne raconterai rien à personne si ça doit rester entre nous, je te le promets. »

Les mains de Leonard frottent le dos de Maya. Comme s’il essayait de la réchauffait. Comme s’il essayait de lui offrir de sa chaleur humaine.

« Raconte-moi ton histoire et je te dirais si tu es horrible. Mais moi je pense que non. Je pense que tu culpabilises et tu n’es pas objective sur ce qui s’est passé. Alors raconte-moi ton histoire pour aller mieux, Maya. »

Pendant ce temps, quelque part dans la forêt, un pokemon sauvage est également en proie à un pic de tristesse. Il ne sait pas ce qui lui est arrivé. Il a beaucoup trop mangé et en subit maintenant les excès.

Un sol fertile en pierres précieuses. Possiblement également en pierre permettant des évolutions de pokemons ? Le ténéfix a mangé beaucoup de pierres précieuses et l’une des propriétés de cette race est que ce qu’il mange remonte à la surface de son corps, formant des motifs d’une infinie variété. C’est une définition qu’on trouve dans une des versions du pokédex.

Pour notre ténéfix glouton et donc boursouflé, des éclats rouges rubis se marient avec des éclats roses de tourmaline ou encore de jolis reflets dorés issus de topazes. Mais ce qui chagrine le plus le ténéfix plus gros et grand que les autres : c’est que ces deux yeux sont maintenant de couleur différente.

Au début, Leonard ne comprend pas. Il n’avait pas pensé que Maya était maman et avait deux enfants. Mais il écoute et la laisse vider son sac. Il la consolera quand elle lui laissera le temps de prendre la parole. Mais son esprit travaille et en vient à la conclusion que Maya doit parler de sa vie amoureuse. Même étant ouvert d’esprit, Leonard suppose en premier qu’une femme est en couple avec un homme.

« Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas parce que tu as fait une erreur selon toi que tu es condamnée à finir seule et triste. »

Leonard s’avance d’un pas vers Maya. Ses bras sont toujours presque collés contre son corps. Mais il les pivote de sorte à les présenter à Maya. En d’autres termes, c’est une proposition de câlin réconfortant. Elle n’a qu’à faire un petit pas en avant, manifester d’un geste ou d’un autre son intention de le vouloir : et Leonard l’enlacera pour la réconforter de sa chaleur humaine.

« Je dis beaucoup de bêtises mais, vous n’auriez pas pu vivre toutes les trois ensemble ? J’ai déjà entendu parler d’une telle situation. Je crois que ça s’appelle un trouple. »

Maya se sent martyre. Son cœur est en morceaux. Tout du moins, les blessures ont laissé des crevasses. Il s’avère qu’un pokemon dans les environs ressent exactement la même chose. Lui qui était profondément endormi, se réveille lentement. En tirant sur son corps, la végétation résiste. La nature avait eu le temps de pousser le long des roches qui composent son corps.

C’est un steelix chromatique. Son corps doré crevassé à de multiples endroits. Il fut un temps où il vivait avec un humain. Un tailleur de pierre qui préleva toujours plus des morceaux du corps de son pokemon pour en faire de magnifiques sculptures. Le succès lui monta à la tête au détriment de la santé de son pokemon. Ce dernier aimait son humain et décida de se sacrifier. Tel un martyr.

« Pleure autant que tu en as besoin, Maya. Ça va te faire du bien, tu verras. »

Leonard se veut rassurant. Il reste à bonne distance pour ne pas déclencher de réactions inverses à ses intentions. Mais il lui sourit et dégage toutes les bonnes ondes qu’il peut émettre.

« Si c’est une bonne personne, Megu reviendra vers toi. Vous avez besoin de parler toutes les deux. »

Impossible de lui dire que l’histoire était peut-être déjà terminée mais qu’elle s’accrochait à des souvenirs. Pour autant, Leonard croyait sincèrement dans les gens. Donc, si cette histoire était terminée et que cette Megu était une bonne personne : elle reviendrait vers Maya pour lui offrir la conclusion dont elle avait besoin pour continuer à avancer dans la vie.

Parce qu’il était intolérable qu’elle accepte de vivre SEULE et TRISTE !

Un énorme bruit tire les deux humains de leur expérience. Un arbre s’écroule avec fracas. Puis c’est un autre type d’arbre qui apparait dans la clairière. C’est un pokemon mais ça n’en est pas un normal. Leonard a déjà vu un desséliande. Et celui devant lui ressemble à une version mutante ou encore à une espèce très vieille qui aurait continué à grandir et à fusionner dans leur sommeil.

« ATTENTION ! »

Incompréhension. Le desséliande Ancien disparait. Leonard regarde à gauche et à droite, affolé.

Quand le desséliande reparait (HRP : technique Hantise), il se retrouve au-dessus de Stella/Marius. Surprise, le duo d’épée/bouclier se fait écraser sous le poids du pokemon arbre hanté.

« Stella ! Marius ! »

Le pokemon ancien n’en a pas fini. Son bras qui avait plongé vers l’exagide et l’avait plaqué au sol. Voilà que ce bras se transforme. Il devient une unité de laquelle des racines s’enfoncent dans le sol. Devenant ainsi une prison pour le pokemon guerrier qui se retrouve complètement immobilisé ! (HRP : technique Racines)

Esmeralda lévite à toute vitesse pour venir en aide à Stella/Marius quand une énorme branche se déploie de la cime du desséliande Ancien pour venir essayer de frapper l’étoile lévitante (HRP : technique Martobois).

« C’est un desséliande. Mais je n’en avais jamais vu un comme ça. Normalement, il a une seule tête. Puis, il n’a pas de petits brocélômes qui sont attachés à lui. Peut-è… »

Ouais, comme Maya, visiblement la Nature ne veut pas de l’explication de l’Eclipse. Parce que lorsque la mimiqui se retire de l’agresseur –et plus jamais Leonard fera l’erreur de voir une petite chose chez les mimiqui !- et que Maya pense avoir régler la question : deux problèmes simultanés surviennent.

Le premier ? Le desséliande Ancien a pris cher. Mais il n’est absolument pas hors combat. Deux raisons majeurs à ça. Ses racines plantées dans le sol qui lui ont fournis de l’énergie pendant le chaos qui s’emballait sur lui. Et ses mêmes racines toujours plantées dans le sol qui lui permettent de récupérer après l’attaque. Ajouter à ça, les nombreuses têtes et le corps mutant du pokemon très ancien. Une vitalité hors-norme, en résumé.

Le deuxième ? Marmelade la ceriflor qui pionçait dans son coin en bavant. Un flagadoss tout penaud errant a trouvé Marmelade. Le pauvre pokemon ayant perdu son coquillage sur sa queue, essaie de faire glisser le pokemon sous sa forme Temps Couvert. Après tout, ses pétales sont repliés et le flagadoss se dit que ce serait très joli un parasite fleur au lieu d’un parasite roche.

« Arnold, viens nous aider. Utilise ton attaque Hydrocanon pour décoller ce desséliande. Il faut rompre le contact entre ses racines et le sol. Il faut libérer Stella et Marius ! »

Un puissant jet d’eau sort depuis la carapace du tortank.

*Il est tout couvert de toiles d’araignées. Et on dirait qu’il si vieux. C’est comme si… comme si quelque chose l’avait réveillé d’un sommeil profond. *

Leonard se tourne vers Madeline. Puis vers la petite table où repose les mixtures de plantes de Nana Huasca.

*Et si… et si c’était de ma faute tout ce chaos ?! *

« Maya ! Tu vas bien ? Les plantes de Nana Huasca te provoquent encore des effets ? Je crois que c’est de ma faute si on est attaqué ! »

« Je vais bien. Je te remercie de m’avoir sauvé, Maya. »

L’hydrocanon du tortank a permis de donner un sérieux coup au desséliande Ancien. Une opportunité dont l’exagide a profité pour s’extraire de sa prison verte. Sauf que voilà, désormais ce sont les brocélômes fusionnés aux membres du déselliande Ancien qui accapare son attention. Une arme de petits énergique l’assaillant d’attaques à répétition. Heureusement pour l’exagide, c’est une épée hantée et non un corps qui se fatigue rapidement. Ca lui permet de ne pas se faire engloutir par la masse.

« Et toi, Maya ? Tu vas bien ? J’espère que tu ne t’es pas fait mal en rebondissant sur mon corps ? »

Le flagadoss était heureux de sentir un poids sur sa queue. Il se baladait aux abords de la clairière. Slalomant entre les arbres. Quelque chose lui donnait envie de rester dans ce lieu et de ne pas retourner près de la rivière. Cette raison tenait probablement à la cériflor qui était une plante et non un coquillage. Inconsciemment, ça avait modifié son comportement.

« Maya ? »

Alors qu’aucun ennui n’était encore réglé, voilà qu’un troisième surgissait. Comment est-ce que ça avait pu se produire ? Leonard n’en avait aucune idée. Le fait d’être attaqué par le desséliande Ancien et mis à terre par Maya ne lui avait pas permis d’observer la scène. Mais le résultat était présent. La staross, -Esmeralda- était entre les mains griffus d’un ténéfix ventripotent et déformé par une quantité importante de pierres précieuses de tous les types.

Et ce ténéfix cherchait à retirer de ses griffes la gemme au cœur de la staross !

(HRP : si tu as besoin d’une occasion pour récupérer une méga gemme et l’expliquer RP, fais-toi plaisir ^^)

*Ne le formule plus jamais comme ça ? Qu’est-ce qu’elle a voulu dire ? J’ai encore fait une bêtise ? *

Leonard ne comprenait pas. Il s’était simplement inquiété pour elle. Est-ce qu’être gentil et poser la question devenait une bêtise ? Non, ça ne pouvait pas être possible. Donc ça ne pouvait être que quelque chose provenant de Maya. Il y avait une donnée qui lui manquait et sa curiosité voulait la trouver.

Sauf que les événements s’enchaînaient. Le rythme était fou et grandissant. Impossible de s’intéresser à Maya. Surtout qu’elle allait (relativement) bien.

La pashmina rejoint le flagadoss et la ceriflor. Mais le flagadoss grogne. Il ne veut pas se séparer de sa nouvelle amie. Elle lui va bien. Elle est jolie. Elle est bien mieux que l’hideux coquillage d’avant !

Le ténéfix n’est pas content. Pas content du tout ! Ses mains cherchent à baffer et éloigner cette chose qui lui a piqué son trésor. Où est son trésor ?! Nerveux, il regarde partout. Il cherche partout et retrouve son trésor à cinq branches. Il se rue dessus !

« Je ne sais plus où donner de la tête, Maya ! Je ne sais pas comment faire pour aider nos familles. Il se passe trop de choses en même temp- »

(CRAC)

Un arbre qui tombe. Un deuxième. Les bruits sont tous proches. Une sorte de soleil est en train d’avancer à l’intérieur même de la forêt. Ce n’en est pas un. Ce sont les reflets du soleil qui se reflète sur ce qui parait être un corps fait d’or.

Un steelix chromatique et évidé comme un gruyère surgit dans la clairière !

« Qu’est-ce qui lui est arrivé à lui ?! Tu as vu les trous dans son corps, Maya ? Il doit tellement souffrir ! »

Agissant sous une impulsion, Leonard se précipite vers le steelix au corps semblable à de l’or. Mais la créature se redresse et le toise de toute sa hauteur. Elle ne sait pas comment réagir face à cet humain. C’est à cause de son humain favori qu’il a fini dans cet état. Qu’il souffre. Et s’il retrouvait son humain, il souffrirait encore avec plaisir pour lui. Mais celui-là… Est-ce que celui-là est un bon humain ou un mauvais ?