J'étais de retour à Voltapolis. La dernière fois que je m'y étais rendu, c'était pour une journée shooting, une matinée à Windoria, un midi chaud et humide, pour finir sous la flotte et en retard à Voltapolis. Je m'étais fait sérieusement sermonner pour ce manque de ponctualité, mais ce shooting futuriste était cool. Et aujourd'hui, cela ne dérogeait pas à la règle : Si l'on me voyait à Lumiris, hors des quatre villes du Sud, c'était bien parce que j'avais un shooting.
Un shooting une nouvelle fois futuriste avec une jolie demoiselle rousse, pour reprendre l'histoire du précédent tournage. Futurisme, post-apocalyptique, l'idée était de montrer que nous étions les derniers êtres humains sur la planète. Evidemment, ma Goupix, la graine de star, était parmi nous ainsi que son Tiplouf trop mignon. Était-ce une manière sous-entendu de dire que la femme avait l'ascendant sur l'homme ?

Après ce shooting intéressant, j'avais toujours un petit temps pour flâner jusqu'à ce que je prenne le supra taxi volant pour revenir à Artiesta. Je négociais aussi pour pouvoir conserver les costumes même après le shooting pour en profiter. On aurait dit un retour dans les années disco mais j'adorais ma tenue bleu et blanche brillante, aux détails noirs sur les bords, cela rendait super bien avec mes lunettes de soleil noir et ma chevelure flamboyante magnifiquement coiffé. Et puis, les stylistes adoraient me mettre des tenues moulantes pour que l'on voit mes 1893183783 abdominaux bien dessinés.
J'en profitais alors pour faire un peu de tourisme. Skurro, mon Capumain retrouvait sa place sur mon épaule, ma Goupix clopinait à mes côtés. Nous marchions jusqu'à la place où se tenait le marché hebdomadaire. Il faisait beau, la température était même si agréable que j'étais obligé de retirer les premières attaches de ma combinaison.
Je flânais entre les étalages de fruits et légumes, de vêtements et autres accessoires textiles en tout genre, ne faisant pas attention au petit peuple à mes côtés - il n'avait qu'à faire mieux attention où est-ce qu'il marchait. Je me prendrais bien quelques mets pour le dîner de ce soir, d'ailleurs... et peut-être
allais-je craquer pour de nouveaux vêtements pour continuer à embellir ce bel être que je suis - comme si ma garde-robe n'était pas assez pleine ? Non, évidemment, elle n'était pas assez pleine. Quand j'aurais encore trois montagnes de colis face à mon dressing qui gerbait des vêtements de partout, là je m'inquiéterais enfin. De toute façon, ce haut noir m'intéressait déjà, et celui-ci avec les étoiles là. Et ces lunettes flashy rouge pétant là ? Wow mais voilà, je ne me sentais déjà plus.

Et... je me sentirais encore moins la seconde d'après. Les vêtements étaient tenus par des équipements métalliques. Ce n'était qu'un détail pour vous, dresseurs expérimentés, mais c'était une importance capitale pour moi, dresseur inexpérimenté. Si mes premiers Pokémons étaient suffisamment dociles - oui, même ma Sepiatop ultra vicieuse qui voudrait bien contrôler la planète -, ce n'était pas que le cas de ma dernière rencontre : Askero. Il était très gentil, mais il avait pas mal de problèmes de comportement, en l'occurrence, il était d'une profonde maladresse.
Ah... et il était imposant.
Il jaillit de sa Pokéball sans mon accord, ce dont mes Pokémons n'étaient pas habitués, en lévitant autour de moi. Je pestais, comme n'importe quel parent, en chuchotant pour ne pas trop déranger les autres visiteurs.

—  Askero ! Je t'ai déjà dit de ne pas sortir de ta Pokéball sans mon accord ! Et fais attention quand tu te déplace, tu vas tout faire tomber !

Il me regardait de son air candide, mais affectueux. Je lui caressais la tête en gloussant, ce que je ne devrais pas faire comme il prit trop la confiance, sautillant d'enthousiasme. Je l'avais rencontré dans des plaines, non loin d'Artiesta, en tant que Terhal. Skurro, le meilleur ami de tout le monde, se lia rapidement d'amitié avec lui... Lui... alors qu'il était très limité en conversation. Mes deux Biatchs s'amusèrent à le juger mais celui-ci me rendait souvent visite lorsque je rentrais à Artiesta et ce fut ainsi, lorsqu'il se retrouva blessé par un Pokémon sauvage tiers, que je décidais de prendre soin de lui et... voilà. J'étais vraiment un vrai protecteur de la faune, un vrai passionné des Pokémons.
Mais voilà, évolué ne l'avait pas rendu plus intelligent. Deux cerveaux mais la même piètre intelligence.

Je ramassais illico presto ce qu'il avait fait tombé et lui disais d'arrêter de danser comme ça avec autant de choses autour. Les regards commençaient à s'accumuler sur moi.

—  Askero, arrête de bouger. Vraiment, t'es gentil mais vraiment arrête. Et reviens dans ta Pokéball avant que tu causes un vrai carnage.

Nous revenions dans l'allée pour reprendre davantage de place, lui tendant sa Pokéball. Il allait vraiment revenir, cependant, il se mit à fuser vers un autre stand. Et voilà la fin des haricots.
Askero adorait les choses métalliques, certes puisque c'était son principal moyen de communication et de jeu, mais en particulier des cuillères. Et évidemment, il avait un vendeur de couverts, spécialisé en ces petites choses circulaires.
Enfin, petites... sur certains étalages, il y en avait des gigantesques. Sans aucun air agressif, juste un grand esprit enfantin, mon Métang shiny se jeta parmi les cuillères, commençant à jouer avec grâce à ses pouvoirs télékinésistes, lui-même lévitant de manière harsardeuse. Sans attendre, j'arrivais vers lui pour le remettre dans sa Pokéball mais hélas... le mal était déjà fait.
Des étales et autres tables commençaient à tomber. Et le cauchemars commença. Oh non, fais chier !
On entendait des "Attentions" et autres insultes dans le marché. Je sortais Impa, alertée rapidement par le vacarme.

—  Impa, utilise tes tentacules pour récupérer le plus de meubles possibles. Skurro, aide-la ensuite à les remettre debout. Et Diamante, on va aider les gens, personne ne doit tomber sous les étalages.

En quelques secondes, l'équipe s'activa. En vérité, il y avait eu plus de peur que de mal. Enfin pas de blessés mais du désordre et de la destruction de marchandise, cela allait me coûter encore bonbon. Mais... je pourrais très vite m'échapper, ni vu, ni connu. J'allais faire ça quand j'aurais sauvé tout le monde et aurais assuré la limitation des dégâts.

Dernièrement, je préservais une jeune femme de se prendre une étale, soutenu par ma Goupix, tandis que tout rentrait à peu près dans l'ordre quelques instants suivants.

—  Aaaaaaah ! J'espère que vous n'avez rien, gente dame. Il serait dommage d'entacher votre beauté naturelle.

Si mon cri agissait comme une sonnette d'alarme, le reste de ma phrase sortait de la bouche d'un gentleman de formation. Pour toutes autres sollicitations, je resterais dans le dénis. Les types n'avaient pas de preuve, le Pokémon avait disparu, il s'était enfui très loin.

Le cauchemars avait débuté mais, par chance, j'avais été suffisamment réactif pour éviter le plus de dégâts. J'avais rappelé immédiatement Askero dans sa sphère bicolore et j'avais organisé mon équipe de la meilleure des façons dans ce moment de panique. Il ne semblait pas avoir de blessés, et pour ces quelques fois dans ma vie, je me faisais tout petit pour ne pas attirer l'attention davantage. Plus de peur que de mal, si des choses étaient tombées, rien ne m'avait l'air cassé.
Impa était retournée dans sa Pokéball une fois le travail accompli avec Skurro. Ce dernier reprit sa place sur mon épaule et Diamante continua à se pavaner partout où elle passait.
La dernière personne que j'avais sauvée était une jeune femme plutôt mignonne, je ne pouvais me retenir de lui lancer un compliment à la volée. Enfin, mignonne... je commençais à regretter de l'avoir accostée. Elle avait l'air tout sauf mignonne, en réalité. Et elle n'allait pas me chauffer longtemps.
Si elle était de glace, je ferais l'honneur de représenter le feu ardent que je représente.

—  Si vous n'avez rien, c'est l'essentiel, damoiselle. Et devrais-je vous rappeler que les erreurs sont humaines ? Il n'y a pas eu de blessés, d'objets de grandes valeurs cassés, alors merci d'arrêter de me faire culpabiliser davantage alors que j'ai tâché de régler ce fâcheux contre-temps. Autrement, j'aurais peut-être dû vous laisser sous l'étalage... haha.

Je ne pouvais rester aussi froid qu'elle, si ma première phrase la considérait vraiment, j'étais obligé de lâcher ce rire à la fin de mon propos si je voulais espérer détendre l'atmosphère après cette froideur que j'avais utilisée pour répliquer. Mes yeux se la fusillaient plus, se remplissant de douceur gourmande.

Je ne me permis même pas de calculer cette erreur d'éducation. C'était le premier Pokémon qui m'apportait des difficultés depuis que j'avais émis l'idée d'avoir une nouvelle équipe alors que j'avais été fermement contre comme... je ne savais pas éduquer des compagnons de voyage. Mais bref, elle m'avait trop piqué au vif pour que je puisse interroger cette erreur et potentiellement l'assumer. Je ne me mettrais pas en danger pour ce type de personnes.

Je me rattachais à la réalité lorsque je vis la Goupix d'Alola de la jolie jeune femme s'approcher de la mienne, flamboyante. Doucement, elle s'approcha de mon renardeau de feu, vif et fier. Diamante s'approcha elle-aussi, de manière directement plus franche, curieuse elle-aussi de découvrir son alter ego provenant de l'autre côté de l'océan de sa région d'origine.

Son souffle était froid. Son pelage était d'une douceur rafraîchissante. Je n'osais pas souffler, même pas respirer, tellement je craignais de la voir fondre sous mes yeux. Une beauté sublime apparaissait dans sa propre fébrilité. C'était... étrange, puisque quant à moi, je ne craignais personne. Ma beauté flamboyante s'élevait dans le respect que j'inspirais chez les autres.

La jeune femme prit tout de même la peine de me remercier et tant mieux. Elle rattrapait son cas, c'était déjà un bon début. Autant commencer à faire un peu connaissance... afin que ce soit utile un minimum.

—  Oh ! Ne t'inquiète pas, c'est dans l'ordre des choses. J'ai fait une erreur, je me devais de la réparer. Je m'en serais voulu si une personne se serait blessée... ou même pire.

Mon ton était empli d'une humilité et d'une compassion parfaitement factices. Et, sans presque lui laisser de répondre, je changeais sur une autre discussion, beaucoup plus enjoué.

—  Sinon, comme ça tu fais quelques achats sur le marché ? Tu as trouvé ton bonheur ? Je t'avoue que moi, je n'ai pas tout acheté de ce que je comptais prendre mais... je ne vais pas rester longtemps dans les parages.

Je murmurais la fin de la phrase, plissant discrètement les yeux autour de moi. Les gérants des étalages me lançaient des regards mauvais, prêts à m'assaillir si je m'approchais trop près de leur stand.

Nous ne devions pas traîner ici. Je n'aimais pas ces regards posés sur moi. Du moins, j'adorais cela en général mais les manies d'Askero me mettaient dans l'embarras. Je devais d'ailleurs vite gérer ce problème si je ne voulais pas entacher de trop mon image.

Diamante était du genre pimpante, adorant se mettre en avant, ce qui n'avait pas forcément l'air d'être le cas de la Goupix d'Alola. Plus prévenante, elle s'avança en douceur vers la dénommée Blanche, l'observant avec curiosité. Il était vrai que la beauté de givre de leurs compères d'Alola était sublime et ce, peu importait leur angle. Elle renifla également son alter ego également, plutôt encline à faire amie-amie.

Je m'étais expliqué avec la jeune femme et j'avais commencé la conversation. Elle me répondait, ce qui signifiait que je ne la dérangeais pas vraiment, autrement, elle aurait tourné les talons sans demander son reste. Puis, j'allais devenir si intéressant qu'elle n'aurait plus l'envie de me quitter !

— Oui, bah ça va ! Je m'intéressais simplement à ce que tu aurais voulu acheter, voilà tout. C'est grandement vaste un marché, il n'y a pas que de la nourriture, je ne m'attendais simplement pas qu'il y aurait un marchand de cuillères. Askero adore, c'est un déclencheur qui le fait direct sortir de sa Pokéball.

Je prenais un ton suffisant pour contrer le sien qui était narquois.
Ensuite, j'affichais un air tout penaud lorsque je regardais ce que j'avais dans mon sac. Je n'avais que quelques légumes mais bien loin de l'intégralité de la recette que je voulais réaliser pour ce soir. Et en veu des regards qui me dévisageaient, elle avait raison... ils ne me vendraient plus rien même si je n'avais presque rien casser... J'avais simplement causé un petit bazar.

—  Ouais je sais. Cela contre-carre un peu mes plans mais ce n'est pas grave, je me préparais quelque chose avec ce que j'ai déjà acheté. Oui, d'ailleurs, ils ne devraient pas me regarder aussi mal, à part le bazar, il n'y a rien de casser, presque rien d'endommager. Ils devraient se détendre, un peu haha, tu crois pas ?

Je rentrais ma Sepiatop dans sa Pokéball. Je connaissais son côté vicieux, connaissant les penchants d'Askero, elle serait tellement capable de l'emmener dans ses bêtises et il fallait stopper le massacre. Je consultais également Skurro, mon Capumain, sur mon épaules, tandis que Diamante continuait de sympathiser avec Blanche.
Je me tournais vers celle-ci, d'un air rêveur, souriant.

— Blanche... c'est comme ça qu'elle s'appelle ? Elle me rappelle Lula, la Goupix d'Alola que j'ai élevée durant mon enfance, dans le Grand Nord de Frimapic. Elle était discrète et affectueuse...

En vrai, on pouvait trouver des personnes mignonnes en allant au marché, visiblement. En prime, on pouvait même leur sauver la vie, parfait pour les emmener dans autre chose qui termine par "i".
Pour finir, elle acceptait même de sauver mon repas de ce soir en allant me les acheter ! Mon sourire flamboyant s'accrût immédiatement face à la demande, ma recette était sauvée !

— Oooh c'est adorable...! comme la personne qui le propose haha. Alors pour ma recette, j'aurais besoin de prendre quelques aliments. Je te rembourse juste après, t'en fais pas.

Je lui faisais la liste de ce qu'il me restait à prendre tout en lui montrant l'argent pour lui rembourser, quelques billets plutôt alléchants, surtout quand on savait que je n'avais pas tendance à chipoter pour quelques euros au dessus. Je n'allais pas chercher à les récupérer, j'étais généreux dans le genre.

Elle me répondait ensuite sur l'appellation de sa Goupix d'Alola. Elle était vraiment splendide... je devais en avoir des étincelles dans les yeux. Je ferais bien de caresser rapidement Diamante sinon elle allait être très jalouse, ce dont je m'empressais de faire après avoir phasé lors de son petit bruit trop mignon.

—  Parfois, les meilleures choses dans la vie sont les plus simples ! Et c'est vrai que cela lui va bien.

Et je la remerciais encore pour le service qu'elle me proposait... au détriment d'en demander un autre.

— En tout cas, merci beaucoup pour le service ! Autrement, j'aurais été dans un autre marché, quitte à faire des bornes, bref j'aurais pu me débrouiller solo mais en tout cas merci ! Cela fait plaisir de voir des personnes généreuses ici.