---

Une nouvelle information. Narcisse aurait été vu. Ce salaud qui s'était enfui grâce à l'incompétence de Meira. Cet assassin qui a participé au meurtre du Doyen. Même si ce vieillard me laissait indifférente, un meurtre restait un meurtre. Et si on tue pour les mauvaise raison une fois, on recommencera pour une autre raison, bien moins bonne une autre fois. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'à tuer pour le plaisir. Je refuse qu'une telle personne reste en liberté ou même en vie. Certains diront qu'il avait ses raisons. Et bien j'ai les miennes. Son sbire m'a menacée, moi et mon bébé encore à naître. Narcisse s'est associé avec un homme capable de menacer et peut-être même de tirer sur une femme enceinte. Et dire qu'il était champion de coordination et un meurtrier de puis toujours. Et dire qu'on allait sympathiser. Et dire qu'il était sous mon nez depuis le début.

Si Meira a échoué dans les grande ligne avec Narcise, c'est son problème et on va dire que c'es tune habitude pour elle. Mais moi... moi qui suis méfiante, qui vérifie tout. Je m'en veux. J'aurai dû le deviner. Mais j'ai arrêté mes surveillance pour veiller sur ma forêt et mon arène. Et aussi parce que j'étais enceinte. Mais voilà ce qu'il se passe lorsqu'on laisse faire les autres : rien de bon.

L'information n'est pas fiable, mais c'est toujours mieux que rien. Il est temps de retrouver ce meurtrier et de le faire payer.

La jungle n'est pas mon terrain de jeu favori, mais qu'importe. J'ai sorti le grand jeu. Et quand je dis le grand, ce n'est pas une demi-mesure. Tous mes Pokémons ou presque son de sortie. Vitia a ramener son clan de Farfuret avec elle et ils se sont répandus dans les bois, cherchant , fouillant partout. Pouiky marche sur les chemins avec Frost et Algide, à la recherche de trace, prêt à charger et je suis avec Vulca et Albio dans les bois, cherchant de mon côté. Dans les airs, Actias, Pruina et Caecus surveille depuis les airs. Oster, Cambio et Spissé sont dans leur balle, prêts à intervenir, pendant que Incubus, Fistuca, Répo et Infera rôdent dans les ombres.

Au moindre signal, les Pokémons peuvent arriver en renfort rapidement et l'équipe de Vitia peut transmettre les informations à tout le monde à grande vitesse. Hélas la forêt est grande et même avec tous mes moyens, cela pourrait prendre de mois, en considérant qu'il y a un fond de vérité à cette rumeur. Je n'ai pas vraiment d'information non plus sur ce que je cherche mais probablement un campement sauvage. Du moins j'espère, mais Mistral est certainement venu en aide à son deuxième assassin favori.

Soudain, un bruit se fait entendre au-dessus de moi. Des yeux dans l'ombre me regarde puis disparaisse. Sur l'écorce un symbole. Il y a quelque chose, à l'est de ma position. Je m'y précipite silencieusement avec mes deux Pokémons, prêtes à libérer les autres et je surgis devant une inconnue.

Toi ! T'es qui et tu veux quoi ? Je te préviens, je ne joue pas au malin. Alors parle.

Je sais que Vitia est là quelque part et qu'à mon signal, elle préviendra les autres Pokémons de venir. Mais ce n'est peut-être rien. C'est certainement rien. La personne devant moi me dit quelque chose. Mais je ne saurai dire quoi exactement. On s'est déjà vu je crois.

---

Nous sommes là pour les mêmes raison ? Qu'est-ce qu'elle en sait ? Moi je ne sais pas pourquoi elle est là. Et je doute qu'elle sache pourquoi je suis ici. Sauf si elle a eu la même rumeur que moi. Mais même dans ce cas là, qui me dit qu'on est dans le même camps. Avoir un Pokémon Glace ne veut pas dire qu'on est mon pote. Personne n'est mon pote. Et évidemment que sa Momartik m'amie bien. Je sens la neige, le froid et le stalgamin.

Et je n'aime pas pas son ton, sa façon de parler et de présumer des choses. Oui, je sais me battre, c'est une évidence. Je suis championne d'arène. C'est même parfois ce qu'on me reproche. Je me bats trop et trop bien.

Tu vas te calmer tout de suite et répondre d'abord à mes questions. Je sais pas qui tu es, mais tu ne me plais déjà pas.

Il est hors de question que je me traîne une personne inconnue. Je préfère perdre du temps, mais ne pas avoir une menace ou un poids avec moi. Et de toute façon, je ne perds pas vraiment de temps. J'ai des yeux partout dans la forêt.

Un bruit de griffe et une ombre noir attire furtivement mon regard derrière l'épaule de l'inconnue. Un Farfuret vient de laisser une marque. Il est petite et illisible. Pas parce qu'elle est mal fête, simplement parce que leur façon de communiquer est confuse et abstraite. Je ne suis même pas sûre qu'elle soit fixée mais plutôt qu'ils font comme ils le sentent au moment du dessin avec quelques trucs en commun. Genre, normalement, y a un des traits qui veut dire proche. Ou loin. A moins que ça n'indique une direction. C'est certainement un jeune farfuret parce que les plus anciens arrivent tout de même à faire passer des messages simples : quelqu'un arrive, danger, faim, troupeau. Là c'est incompréhensible.

Puis un énorme bruit d'explosion résonne dans les bois. Je sais très bien ce qu'il vient de se passer. Pouiky a percuté un arbre sur le bord de la route et il s'est écrasé avec fracas. Rien d'étonnant. Je regarde de nouveau la marque. Peut-être qu'en réalité, c'est un genre de flèche et de barre verticale. Le silence ? Je le vois rarement ce symbole, mais c'est certainement le plus précis qu'ils se transmettent. Un danger qui demande le silence, ou alors une proie.

Chut. Parle pas.

Je ne laisse pas l'autre me répondre. Je me dirige dans la direction de la flèche, surveillant l'autre dans mon dos. Après deux cents mètres, une clairière se révèle, avec une petite cabane dedans. Un truc fragile, bancale, fait avec les moyens du bord.

---

C’est tout de même pas difficile de donner des réponses. Surtout des réponses aussi nazes. Genre, elle est personne, d’où elle a besoin de garder ça secret. Je suis cessée tomber à genou en découvrant son identité parce qu’elle est l’incarnation d’un mythe. Je ne pense pas. C’est juste une meuf débile, vraiment débile, avec deux neurones qui se touchent difficilement et qui veut se la jouer parce qu’elle est à la recherche d’un criminel. Si Narcisse décide de lui mettre un coup d’extincteur, je ne suis pas sûre de l’en empêcher, parce que peut-être que ça la rendra moins stupide.

Et qu’est-ce qu’elle a gesticulé aussi ? Je vois bien qu’il y a une cabane dans la clairière, je ne suis pas aveugle. Sérieusement, c’est quoi son problème. Je ne bouge pas, la laissant faire sa balade dans les arbres. Ouai, ce serait bien de voir d’ailleurs, mais si Narcisse est là-dedans et sur le qui-vive, elle pourra être aussi discrète qu’elle veut, les Pokémons de ce bâtard vont vite la trouver.

Pour ma part, je vais plutôt faire confiance à mon équipe, alors que Caecus, mon Nosferapti s’approche en ballotant, de la cabane. Lui n’ont plus, ce n’est pas le plus intelligent de la galerie. Il est surtout bien aveugle, donc pour servir d’éclaireur, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. Ça et le fait qu’il ne communique que par Ultason. Mais ce n’est pas grave. Enfin si, mais pas là. C’est mon plus petit Pokémon et celui qui a le plus sa place dans cet environnement. Il va s’accrocher dans une gouttière, comme pour se mettre à l’abri du jour après avoir été chassé de son abri précédant. S’il y a de la vie dans la cabane, il s’enfuira de nouveau en l’entendant. C’est une astuce que j’ai apprise de lui, par accident. Disons qu’il fait ça tout seul. Quand on cherche quelque chose, il se déplace, se pose, puis bouge de nouveau, et de son comportement, j’ai appris à deviner ce qu’il ressentait autour de lui.

Je le regarde être immobile un long moment. Il n’y a rien dans la cabane. Finalement il se décroche et reprend son vol tranquillement. Immédiatement, Vitia sort des bois, filant comme une ombre pour voir dans la cabane. Bien que mon Nosferapti estime qu’elle est vide, ça ne veut pas dire qu’il n’y a personne. Ma Dimoret passe sa tête à la fenêtre et se laisse retomber au sol, plus calme et sur le qui-vive, non pas de la cabane mais des alentours. Il n’y a donc bien personne ici.

Je me redresse donc et marche d’un bon pas vers le centre. La porte ferme mal et je pénètre dans l’abri. C’est petit, ridicule et sale. Il y a un lit dans un coin, des bûches dans un autre et la cheminée n’a pas été nettoyée. Il y a des vêtements miteux abandonnés au milieu de la seule pièce et une table complètement vide. Il n’est pas là, et s’il a vécu ici, il est parti il y a bien longtemps sans laisser de trace. Ce n’est qu’une cabane de chasseur.