Masquerade
Bon. Apparemment, j’avais eu le droit à un weekend de congé avec mon travail. Dans un resort à Windoria, ou j’sais pas quoi. J’ai pris le message; j’avais l’air un peu trop tendu et j’avais besoin de temps pour me reposer, visiblement. Sauf que, comprends, toi qui me lis, que je suis pas trop à l’aise à l’idée d’aller dans des bains genrés aux sources chaudes.
Bon.
J’ai le mérite d’avoir évité d’y aller avec mes collègues (quel fiasco si j’y avais été…), alors je m’étais arrangé.e pour remarquer à quel instant de la journée ce serait tranquille, histoire d’être bien posé.e, en paix avec moi-même. Le soleil se couchait finalement, que j’entrais dans le bain. Ça me gênait un peu d’être à poil en lieu public, mais bon, je comprenais le concept des sources chaudes. Et je m’avance dans celui des femmes.
Parce que tu sais.
Biologie y oblige.
Apparemment, ces eaux auraient des vertues thérapeutiques, voyons si c’est vrai et que ça m’enlève trois ans de stress à me briser le dos sous les voitures, ou à me pencher au-dessus des moteurs. Peut-être que cette bassine chaude me rendrait mon dos que j’ai perdu avant l’âge fatidique de vingt ans ? Qui sait !
En voyant que personne n’est autour pour me déranger, j’en profite pour me détendre un peu. Je soupire que je me laisse glisser contre une paroi rocheuse en soupirant doucement, laissant l’eau chaude engloutir mon petit corps. J’en avais profité pour libérer Clicker de sa Pokéball, qui profite des eaux chaudes. C’est bon pour elle, après tout, les Vorastérie sont originaires d’Alola et ses eaux tropicales. Mon Pokémon reste à mes côtés en profitant de la source, à une distance sécuritaire bien évidemment, afin d’éviter de me piquer accidentellement (si tu sais, tu sais…)
Je pourrais presque dire que je relaxe. Je ferme les yeux que j’inspire profondément, en me laissant bercer par le son des chutes en pleine nature, par la sensation de la vapeur sur mon visage. Et je soupire.
Ouais. Au final, il fait du bien, ce stupide weekend de congé pour ma stupide santé mentale. Seul.e, au milieu de ces sources chau-…
J’entends un bruit.
J’ouvre un œil que je hausse un sourcil, avant de voir une autre fille qui se glisse dans le même bassin que moi. Pour l’invasion, il y a de quoi faire, je me sentais petit.e d’un coup, et très mal. J’hausse soudainement ma garde, que je lui tourne un peu le dos.
J’suis censé.e faire quoi dans cette situation ? Lui dire bonjour ? Je dis pas bonjour aux gens, en général. Encore moins tout.e nu.e dans un bassin d’eau chaude perdu dans la nature.
Mais je suis tendu.e à mort. J’aurais largement préféré être seul.e.
Clicker, par contre, elle est plus sociable que moi. C’est encore un bébé. Elle venait se glisser sur la paroi rocheuse pour venir s’installer aux côtés de l’arrivante, et la fixer, comme si elle l’analyse. Et merde. J’ai pas le choix de faire du social, si jamais Clicker fait des conneries…