EACH TIME YOU HEAR A SAD GUITAR KNOW THAT I'M WITH YOU THE ONLY WAY THAT I CAN BE
avec Elysia Harimau
le 3 mars 2022
Aujourd’hui était une journée parfaite pour s’emmitoufler et rester à la maison; pas de bol pour Kyo, toutefois, elle avait rendez-vous à l’orphelina de Voltapolis pour une session d’apprentissage des arts traditionnels de Johto. Pour la peine, Elle avait préparé le nécessaire pour une séance de thé accompagnée d’un après-midi tranquille de broderie. De quoi calmer les ardeurs des plus tannants du groupe, et aussi réchauffer les cœurs en cette froide et enneigée journée de Mars. Évidemment, le bus était arrivé avec du retard, mais Kyo, elle, était d’avance, aussi était-elle arrivée dans les temps au petit orphelinat. Ce qui était compliqué, évidemment, c’était de trimballer tout son matériel; les kimono pour les petits, le service à thé, les tisanes (parce qu’elle ne faisait pas prendre de caféine aux enfants, quand même) et le matériel de broderie (tissus, aiguilles, ciseaux, fils de couleur et papier transfert, entre autres).
Tout ça pour dire, elle trimballait avec elle dans la neige une immense et lourde valise, ce qui n’était pas simple à faire lorsque vous portez un kimono! Ah; à tout le moins avait-elle troquée ses geta habituels pour de vraies bottes d’hiver, parce que se geler le bout des orteils, c’est non! De toute manière, une fois arrivée à l’orphelinat, elle avait enlevé les bottes et son manteau, et c’était ni vu ni connu; elle portait un joli kimono aux manches un peu plus courtes qu’à l’habitude, ayant troquée son habituel furisode pour un houmongi moins enfantin et plus sérieux, sur lequel trônait trois fois l’emblème des Maiga, un pétale de fleur dans un hexagone.
À son kimono bleu royal s’ajoutait un petit col de fourrure blanc, et un obi aux broderies d’argent. Son obi avait été noué en une boucle élaborée et élégante, et au centre avant trônait fièrement un obidome en forme de Persian bien lové en boule pour dormir.
La première partie de l’activité s’était bien déroulée; il y avait plus de gamin-e-s que d’habitude, la faute de la neige qui gardait même les plus aventureux à l’extérieur, et on suppléa les petites tasses à thé en céramique par celles, de format plus standard, de l’orphelinat, puisqu’il n’y avait pas assez de petites tasses pour les participants. Une fois tout le monde installé avec soit sa tisane, soit sa broderie, ou alors les deux, Kyo eut enfin le loisir de reprendre son souffle. Elle manquait cruellement d’expérience dans l’enseignement des disciplines qu’elle connaissait pourtant par cœur, mais en tout cas personne ici ne semblait lui en vouloir pour ses quelques bourdes ici et là. Elle était, de toute manière, devenue maitre dans l’art de les dissimuler.
Enfin libérée, elle pu se permettre d’approcher Elysia, une de ses mignonnes petites élèves; elle semblait être seule aujourd’hui, aussi Kyo en profita-t-elle pour s’incliner bien bas devant elle avant de s’accroupir pour s’asseoir en seiza devant elle, tasse de thé à la main -le tout sans en faire tomber une seule goutte. La pléiade posa une main délicate sous la tasse pour la soulever alors qu’elle ne prenait une gorgée, avant de la déposer sur le sol où elles étaient assises.
« Bonjour, mademoiselle Elysia. Comment vous portez-vous en cette douce journée de neige? Je crois voir que vous avez commencé une broderie, pourriez-vous me dire quel en est le sujet? » lui demandait Kyo d’un voix douce et égale, un sourire éphémère sur ses lèvres alors qu’elle lui parlait.
J’étais bien heureuse de ne pas devoir sortir aujourd’hui… pas que je n’aimais pas jouer sous la neige, mais plutôt que je n’avais pas envie de devoir m’habiller pour… Je pouvais voir du coin de l’œil par la fenêtre le Flamiaou qui semblait lui ravi de cette neige… Il avait rarement eu l’air aussi heureux… Ou peut-être foufou devrais-je dire… ouais… Le chat courait après les flocons qui tombaient ici et là. Par moment, l’on voyait à peine le bout de sa queue à cause du nombre de neiges dehors. Je n’avais pas plus m’empêcher de sourire un peu sur le coup. C’était dans les journées comme aujourd’hui que je me disais que cela était bien que ce chat n’était pas complètement blanc… Enfin, malgré ses rayures noires, je devais avouer qu’il se camouflait très bien dans la neige celui-là.
Dans tous les cas, aujourd’hui, je n’avais pas de raison pour aller rejoindre Shiro dehors dans la neige, nan. On avait une activée de prévue en cette douce journée d’hiver de mars. Lorsque la personne concerner était arrivée à l’orphelinat, le Flamiaou l’avait suivi discrètement, rentrant à l'intérieur par la même occasion, quittant ainsi son jeu dehors. Oui. Il ne pouvait pas s’empêcher de garder un œil sur les lieux et accessoirement moi, lorsque des gens de l’extérieur venait faire un tour, quel que soient la raison de leur présence dans ce lieu. D’autant plus que cela n’était pas vraiment le premier passage de cette jeune femme… homme… enfin, peu importe, quoi. Malgré tout, comme à son habitude Shiro restait en retrait dans un coin, tranquille, à surveiller tout ce qui pouvait bien se passer dans la salle en question.
Le début avait été tranquille, écoutant Kyo attentivement, parce que je ne voulais pas particulièrement échouer grandement par la suite, même si je savais que personne ne m’en voudrait, j’étais quand même du genre à avoir un peu peur de décevoir les autres, même quand cela était assez impossible. Dans tous les cas, je n’avais jamais vraiment été une gamine à problème et cela n’était certainement pas aujourd’hui que cela changerait. Au moins, cette activité me faisait changer un peu les idées, me faisant penser à autre chose que le passé qui était loin d’être agréable dans mon cas, du moins, une bonne partie de celui-ci.
Assise, j’avais une tasse de thé près de moi, déposée sur un petit couvercle en bois. J’avais commencé à broder sur un genre de ruban. De simples flammes, du moins, cela était le but. C’était plus facile à dire qu’à faire, quoi. Mon attention avait quitté ce que je faisais lorsque Kyo était venu s’asseoir, après une légère inclination que je lui avais rendue doucement de manière timide.
- Ehum. Bon… Bonjours… Bi-bien… je crois… Répondis-je de manière toujours aussi timide. Mon regard était descendu sur ce que je faisais peu avant que la jeune femme vienne s’asseoir devant moi. – Je… ehm lu-lui… ? Pointais-je le Flamiaou qui se faisait très discret coucher sous une petite table plus loin dans la pièce. – Ehm. Plu… plutôt, je… j'veux lui… lui faire un petit quel… quelque chose avec des… ehm flammes… ? Ou quelque chose du genre… Disons que je n’étais sûrement pas la gamine la plus talentueuse pour ceci ou du moins, je n’en avais pas encore l’habitude.
EACH TIME YOU HEAR A SAD GUITAR KNOW THAT I'M WITH YOU THE ONLY WAY THAT I CAN BE
avec Elysia Harimau
le 3 mars 2022
Kyo garde un sourire et une attention égale, observant doucement la jeune fille, faisant preuve de patience pour la laisser s’exprimer aussi bien et autant qu’elle le souhaitait. Kyo trouvait qu’Elysia avait une jolie voix. Sachez que l’appréciation d’une voix est quelque chose de très subjectif! Certains préfèrent les voix graves, d’autres les voix douces… La petite était plutôt de la deuxième catégorie. Une petite voix de souris, discrète, une voix qui, surtout, ne prend pas beaucoup de place. Si Kyo pouvait se targuer de savoir parler d’une voix douce, en tout cas, on ne pouvait pas dire que sa voix ne prenait pas de place pour autant! Ah; elles étaient bien différentes, toutes les deux, et la jeune artiste avait une affection toute particulière pour la blonde. Elle espérait qu’elle aurait l’occasion de la voir s’épanouir, de trouver sa famille rien qu’à elle, elle espérait, plus que tout, qu’elle sera là le jour où elle se décidera à sortir de sa carapace, si elle choisissait de le faire.
« Quelle délicate attention »dit Skye une fois que la jeune femme ait terminée de parler, un silence confortable -pour Kyo du moins- ayant flotté quelques temps entre eux. « Cela lui fera quelque chose de charmant pour le distinguer des autres. Je crois que comme nous les humains, les pokémons aiment se sentir uniques, pas vrai? »
Le plus naturellement du monde, elle offre un clin d’œil à sa jeune protégée (si on pouvait l’appeler comme ça? -Faisons), puis se penche, les mains à plat sur ses cuisses, pour observer le ruban.
« C’est un beau départ pour une peinture à l’aiguille » dit-elle d’un mouvement approbateur de son visage; « J’aime les couleurs que vous avez choisies »
De ses longues manches, comme sorti de nulle part, Kyo dépose une lanière de tissus blanche, un trousseau d’aiguilles et de petits ciseaux de métal très pointus, et les quelques couleurs qui constituaient son travail de l’heure. Elle était en train de travailler un motif tout simple de petites fleurs sur un haneri qui servirait de col pour éviter que la soie de son kimono ne touche sa peau (et son maquillage).
« Regardez, j’ai une idée de quelque chose qui pourrait t’aider. On l’utilise dans ma famille pour coudre ensemble les pans des kimono, mais c’est utile pour plein d’autres choses, tant que votre bout de tissu est assez long. »
Posant son pan de tissu blanc devant elle, Kyo déplace son poids d’une jambe à l’autre, jusqu’à en perdre toute allure de grâce; on pouvait apercevoir un bout du legging qu’elle portait sous son furisode pour lui donner un peu de chaleur en hiver, ainsi que les pans orangés de son juban dépassaient amplement. Mais là n’était pas le nerf de la guerre; ainsi placée, son pied droit était posé bien devant elle, la tranche de son pied bien contre le sol. Elle portait des tabis blancs bien simples, et ces derniers avaient la particularité d’avoir une fente entre le gros orteil et les suivants. D’un geste expert -ce qu’elle était souple, malgré tout ce qu’elle portait! – elle posa le bout de son tissu dans cette fente, serrant ses orteils ensemble pour éviter qu’il ne s’échappe, puis tendit l’autre extrémité du tissus avec sa main gauche. Prenant son aiguille, elle montra à la jeune fille le nerf de la guerre.
« Voyez-vous, quand le tissu est ainsi, il est bien plus facile de le piquer. Cela évite également que vous ne tiriez trop fort sur votre aiguille et que le tissu ne fasse des renflements inégaux. » Elle relève la tête, lui souriait amicalement pour veiller à ce qu’elle comprenne bien de quoi elle parlait. « C’est pour cette raison que je vous fait habituellement utiliser des cerceaux de bois pour tendre vos projets, mais ce n’est évidemment pas simple de tendre un petit ruban dans un tambour de bois. Voulez-vous essayer? Si vous voulez, je veillerai à corriger votre posture, après tout je ne voudrais pas que vous vous blessiez. »
Joignant le geste à la parole, voilà que Kyo posait son travail au sol, attendant avec espoir que son élève du jour prenne position. « D’ailleurs » ajouta-t-elle en détournant le regard vers le Flamiaou, « Quel est son nom? Je vous ai déjà présenté Kabuki, n’est-ce pas? »
Le petit pokémon, ayant certainement entendu son nom, s’était rapproché des deux femmes d’un air curieux. Il tourna autour d’Elysia en gardant une distance raisonnable; peut-être pouvait-il sentir sa timidité. Il passa devant le Flamiaou et, lorsqu’il ressorti de faire son tour derrière sa maitresse, voilà-t-il pas qu’au lieu d’un Zorua, c’était un Flamiaou qui se trottinait doucement à leur côté. Il était comme ça, Kabuki; joueur, un peu timide parfois aussi. Comme si son illusion était parfaite -sa logique de petit pokémon- voilà qu’il se frottait contre la jambe d’Elysia, dévoilant là son objectif initial : il voulait des câlins, mais n’avait pas su comment demander…
Ehm. Je ne savais point si les Pokémons aimaient se sentir uniques ou pas… Je ne m’y connaissais pas assez dans ce domaine, mais je savais que le jeune Flamiaou semblait ainsi. Certes, sa couleur aidait déjà grandement vers le fait d’être unique, mais cela était simplement un détail, parmi t’en d’autres. J’avais néanmoins eu un léger sourire face à cette remarque qui était tout à fait logique si l’on prenait le temps d’y penser quelques courtes minutes. Après tout, à la fin, les Pokémons n’étaient pas si différents de nous, n’est-ce pas ? Enfin, si, ils l’étaient physiquement, mais intérieurement ? D’après le peu que j’avais vu, je ne les trouvais pas si différents, ils avaient tous leurs petits caractères propres, leurs préférences, ainsi que des sauts d’humeur pour certains.
- O-Oui ! Souriais-je envers Kyo.
Je ne savais pas si c’était un bon départ pour moi ou pas, mais si la jeune femme le disait, j’imagine que cela devait l’être… ? Oui, j’étais toujours du genre a me remettre en question dans la vie, parfois, même si l’on me disait quelque chose de positif, j’arrivais a me remettre en question… Certes, cela n’était pas tout le temps, mais voilà.
- Mer… merci… Rougissais-je sous la remarque de Kyo. Ouais, déjà que j’étais bien timide, donc cela n’était pas dure de me faire rougir dans la vie.
Mon regard était venu se déposer sur ce que sortait la jeune femme, curieuse. Certes, cela n’était que des outils pratiques pour la broderie, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être curieuse, malgré tout. Ehm ? Une idée pour m’aider ? Kyo avait toute mon attention là. Je n’étais sûrement pas la plus douée pour la broderie, loin de là, donc tout aide était à prendre, n’est-ce pas ?
- Ooh ?
Mon regard était complètement rivé vers ce que faisait la jeune femme, l’observant attentivement. Cela semblait un brin compliquer à réaliser… ? Enfin, je ne savais point, puisque je n’avais jamais essayé la méthode que me montrait Kyo.
- Ehm. O-oui et je… j'veux bien de l’aide… ehm merci…
Parce que oui, cela n’était pas évident du tout. La théorie ne semblait pas bien compliquer, mais la pratique était autre chose, n’est-ce pas ? Ouais… Effectivement… Autant la position qui m’était un brin compliquée à prendre pour que celle-ci soit correcte, que le fait de tenir mon ruban correctement, que tout le reste qui allait avec, quoi. Mouin, de l’aide n’était certainement pas de trop, mais vraiment pas…
Mon regard était venu se déposer un instant vers le Flamiaou lorsque Kyo le mentionnait, puis le petit renard qui était venu me tourner autour. Petit Zorua qui était si mignon, délicatement et timidement, je lui avais tendu une main, tout en répondant à la jeune femme.
Petit Flamiaou qui s’était levé lorsque le Zorua était passé près de lui, pour simplement venir me rejoindre doucement. L’on avait plu voir un air bien surpris lorsque le sombrenard avait pris la forme d’un Flamiaou, il devait être aussi surpris que moi, le Shiro… Autant lui, que moi ne comprenions pas se qui venait de se passée…
Je n’avais pas plus retenu un sourire lorsque Kabuki, sous forme de Flamiaou, était venu se frotter contre une de mes jambes. Le caressant doucement, logiquement, Shiro était venu se placer près de celui-ci, un brin jaloux, mais sans plus… Il n’était quand même pas du genre à empêcher les autres Pokémons d’avoir des câlins de ma part, seulement, qu’il montrait qu’il ne voulait pas être laissé à l’abandon. Du coup, pas le choix, autre que de lâcher un peu ce que je faisais plus tôt, pour pouvoir câliner les deux Pokémons en même temps, tout en leur souriant paisiblement. J’avais toujours aimé être près des Pokémons, du moins, lorsque ceux-ci étaient amicaux, par logique.
EACH TIME YOU HEAR A SAD GUITAR KNOW THAT I'M WITH YOU THE ONLY WAY THAT I CAN BE
avec Elysia Harimau
le 3 mars 2022
[Note : tiens, pour aider à voir visuellement ce que Kyo est en train de montrer à Elysia, je te propose [url=https://www.youtube.com/watch?v=iiDT-zz-6u4]ce vidéo[/i] très court]
Ah; la petite Elysia, si adorable qu’elle était, était des plus timides, mais il faisait un plaisir fou à Kyo de voir qu’elle lui souriait, et ses lèvres ne purent que mimiquer le sourire qu’on lui rendait. C’était là lui plus doux des cadeaux, se disait bien calmement Kyo. L’artiste se disait qu’Elysia, même si elle ne s’en rendait certainement pas compte, avait cette capacité de mener les autres vers son rythme de vie -ou Alors n’était-ce que la Johtoienne qui était sous le joug de son tempo personnel? En tout cas le rythme de la respiration de Kyo s’était ralenti, ses gestes se faisaient à la fois plus doux et gagnèrent en précision, ses doigts glissant le long du fin tissu qu’elle brodait comme l’on caresse le bras de quelqu’un.
« Ah, Shiro » souffla Kyo en hochant positivement de la tête, « C’est un nom qui lui va à merveilleux. L’avez-vous nommé vous-même, Elysia? »
Regardant d’un œil curieux les mouvements d’Elysia qui tentait avec un succès relatif de se mettre en position, Kyo en profita pour lui pointer quelque peu comment se placer, ajoutant; « La position devrait être confortable, l’êtes-vous? Soit, peut-être que pour la première fois ce sera plus compliqué, surtout si vous n’avez pas l’habitude de vous asseoir sur le sol… mais cela pourrait tout autant fonctionner sur un canapé, ou alors un lit, tant soit peu qu’on a de l’espace pour s’asseoir en tailleur. »
Une fois son élève installé convenablement, Kyo se remit face à elle, prenant une gorgée de thé avant que ce dernier ne devienne tiède. Elle fût à cet instant interpelée pour un autre enfant, aussi s’excuse-t-elle momentanément : il était toutefois évident qu’elle reviendrait bien vite, puisqu’elle avait laissé sur le sol et son ouvrage, et sa petite tasse de thé. Le temps de deux-trois minutes, voilà que Kyo s’accroupissait auprès d’elle à nouveau; il fallait avouer qu’Elysia était une élève qu’elle avait peut-être un peu délaissée dans ses premières visites, et elle comptait bien remédier à la situation.
« Comment s’annonce votre progrès? » fit Kyo, se penchant légèrement vers elle, ses émeraudes posées sur le bout de ruban et les travaux d’aiguilles de la jeune fille. L’air satisfaite, elle hocha de la tête, une petite mèche de cheveux plus courte que les autres venant se perdre sur son front, devant ses yeux. Elle la replaça d’un geste précis, répété, mais il ne fallut pas bien longtemps pour que la mèche rebelle ne reprenne fièrement sa place sur son front, et la jeune femme décida finalement de l’ignorer. Il lui arrivait souvent, pour le service à thé et pour les cours de danse, de porter une perruque de cheveux longs et attachés savamment; mais pas aujourd’hui, pas avec la neige et le transport en commun.
« Kabuki vous adore, ça se voit tout de suite » fit Kyo, un petit éclat mutin dans ses grands yeux verts. « C’est un petit timide, après tout. C’est pour cela qu’il aime prendre l’apparence de d’autres pokémons; les humains sont un peu comme ça, vous savez. On peut se mettre du maquillage pour se donner du courage, ou alors des habits qui nous plaisent… ah! Peut-être devrions-nous faire un atelier maquillage, un jour, quoique j’imagine que ça ne plairait pas à tout le monde… et vous, dame Elysia, est-ce que ça vous plairait? Ce pourrait être un maquillage de scène, le même qu’on utilise dans les pièces de théâtre du même nom que celui de mon Zorua, à Johto. »
Hey oui; le nom de son petit pokémon était tout trouvé. Même les accents de rouge sur son visage étaient un rappel de ce maquillage que les acteurs se mettaient au visage. Kabuki, un peu vexé que sa maitresse parle de son subtil stratagème, se roula en boule, reprenant son apparence, pour feindre le désintérêt pour l’une et l’autre des deux femmes présentes. Petit coquin qu’il était, il se croyait tellement bien camouflé, alors qu’une chose était certaine : s’il s’était bien transformé en Flamiaou, à tout le moins n’avait-il pas été capable de reproduire son pelage si unique, lui qui n’était pas comme les autres. Malheureusement cela n’était pas quelque chose que Kabuki était capable de reproduire; peut-être qu’un jour, avec la pratique, cela viendra.
Lorsque la jeune femme avait mentionné le nom du chat de feu, celui-ci avait tourné la tête dans sa direction, par simple réflexe. Poussant un léger cri joyeux suite à la mention envers son nom de la part de Kyo, un peu pour remercier celle-ci. Pour finalement, reporter son attention vers le Zorua qui n’était plus vraiment un Zorua.
- Merci… O-Oui… je… je l’ai nommé ainsi.
Je ne pouvais point dire à quand cela remontait-il par contre… Cela devait faire assez longtemps… Enfin, assez pour que je ne m’en rappelle plus clairement ou était-ce certains évènements de ma vie qui avait fait en sorte que j’oublie se petit détail ? Je ne savais point et cela n’était sûrement pas la chose la plus importante ici, n’est-ce pas ?
En même temps, j’essayais toujours la façon dont avait parlé la jeune femme, façon qui avait l’air si simple pour cette dernière, mais qui était toute outre pour moi… Certes, Kyo devait avoir l’habitude, beaucoup plus que moi, cela était peut-être la raison pourquoi celle-ci donnait l’air que le tout était si simple ou peut-être était-ce autre chose ? Je ne savais point. Dans tous les cas, j’essayais de surtout me concentrer sur la broderie… sur le ruban que je voulais faire pour Shiro. Enfin, mon cas ne devait pas être non plus dramatique, du moins, j’espérais.
Ehm. Le sol ne me dérangeait pas particulièrement. Certes, sur un coussin cela devait être plus confortable, mais pour le moment, je pouvais très bien faire avec le sol. Je n’avais jamais été vraiment exigeante dans ma vie, d’où le fait que je ne me plaindrais pas d’être assise sur un sol dur et non un coussin moelleux. Enfin, j’étais assez confortable là, du moins, après quelques essayaient sur la position qui m’était le mieux.
- Ehm. O-Oui… Je le suis, le… le sol ne me dérange pas vrai… vraiment. Souriais-je toujours de manière un brin timide envers Kyo. – D’ac… d'accord ! Mer… merci des conseils. Oui, cela était toujours fort apprécié.
Lorsque la jeune femme avait dû partir un bref moment, je lui avais simplement adressé un doux sourire, sans rien dire. Après tout, c’était normal qu’elle s’occupe un peu des autres aussi. Continuant pendant ce temps ce que je faisais paisiblement, du moins essayait de faire, puisque cela rester un brin compliquer pour le moment présent. J’imagine qu’avec le temps cela irait de mieux en mieux, par logique, donc cela évitait que le tout m’inquiète vraiment. Enfin, Kyo avait fini par revenir peu de temps après, quelques minutes tout au plus.
- Ehm. Ça… ça va je… j'crois…
Parce que rares était les fois où j’étais sûr de moi, de ce que je faisais. Lorsque Kyo essayait de replacer en vaine une mèche de cheveux rebelles, à un moment, je n’avais pas réussi à retenir un petit rire amical. Mon attention était revenue vers le renard sous forme de chat, lorsque la jeune femme parlait de celui-ci. Ehm. Effectivement, il semblait m’apprécier. Enfin, je ne le connaissais point pour savoir s’il était ainsi avec tous ou pas, mais dans tous les cas, cela n’était pas très important comme information.
Ehm. Il y avait vraiment des gens qui portaient du maquillage pour se donner du courage ? Je ne comprenais pas trop comment cela pouvait fonctionner… Enfin, cela n’était point mon cas, j’étais timide, mais autre le fait de parfois essayer de me faire oublier, je n’étais point du genre à le cacher. Ooh ! La raison pourquoi le Zorua prenait d’autres apparences était clair et accessoirement toujours bien à savoir. Je ne savais pas si cela était tout les Zoruas en général ou simplement Kabuki, mais voilà, c’était toujours bien à savoir. Ehm. Ceci était un fait, je doutais fort aussi qu’un atelier maquillage plaise à tous… je voyais mal les garçons apprécier ce genre de chose, chose que Kyo semblait déjà savoir. Dans mon cas, je ne savais pas trop… je n'étais pas dans ce genre là… Ou plutôt, je n’en avais jamais eu l’habitude, donc je ne savais point. Après, cela semblait amusant les maquillages comme dans les pièces de théâtre. Le Zorua avait été nommé en lien avec une pièce de théâtre ou peut-être qu’en lien avec ce terme, je ne pouvais point le savoir. Disons que je n’avais jamais vraiment vu de pièce de théâtre dans ma vie.
- Je n’ai… j'ai jamais vraiment porté de maq… maquillage, mais cela semble amu… amusant ! Je ne… j'suis pas familière avec le… le théâtre… Je n’ai ja… jamais vraiment été voir de hm pièces… Mon regard était venu se placer sur le Zorua qui venait de se rouler en boule, vexer, alors que Shiro le regardait d’un air confus. Le Flamiaou ne comprenait pas se qui avait bien plus vexé le sombrenard ainsi. Dans mon cas, je ne comprenais pas trop aussi, mais mon attention était revenue vers Kyo, alors que je n’avais pas plus m’empêcher de lâcher quelques mots sur ça. – Ehm. Kabuki va ehm bien… ? Certes, à la fin, je savais qu’il allait bien, mais voilà.
EACH TIME YOU HEAR A SAD GUITAR KNOW THAT I'M WITH YOU THE ONLY WAY THAT I CAN BE
avec Elysia Harimau
le 3 mars 2022
« Je pense » dit Kyo d’un ton qui se voulait encourageant, « que si ce n’était pas adéquat, vous auriez l’œil de le remarquer, même si vous n’avez pas beaucoup d’expérience »
C’était plutôt simple; dans la broderie il est plutôt aisé de voir que quelque chose cloche, même si parfois on n’a pas l’œil ni les mots pour décrire quoi exactement. Kyo ne s’attendait pas nécessairement à ce que l’ouvrage soit parfait; mais la perfection n’était pas nécessaire pour que ce soit joli, et être joli c’est quand même bien le but final de l’entreprise. Elle se pencha tout de même pour observer le travail d’Elysia, intriguée de voir son développement. Il lui semblait à elle que le plus grand défaut de la jeune fille était qu’elle n’avançait pas très vite, mais ce n’était après tout pas une course, aussi ne dit-elle rien à ce sujet. Peut-être que nous devrions travailler sa confiance en son travail en premier.
« C’est très bien, Elysia » dit-elle en posant fermement son sourire sur son visage, un sourire avenant qui appelait à la sérénité. « vos points sont très égaux, c’est très important en broderie vous savez. Pour la peinture à l’aiguille, on peut se permettre des points un peu moins semblables » elle s’arrêta un instant, pensive, avant d’ajouter. « La peinture à l’aiguille, c’est ce que vous faire, on replis un espace avec des coups d’aguilles plus ou moins longs, et un superpose les traits comme ça. Ça donne un résultat où les couleurs peuvent faire des ombrés. »
Elle prit un pan de sa manche de kimono pour la placer devant elles deux, pointant de l’index un motif particulier; « Voyez-vous, cette petite fleur est un travail de peinture à l’aiguille. Alors que celle-ci est un travail de remplissage. Voyez-vous la différence? Une des deux fleurs comporte des points plus longs, d’une seule couleur. Les deux ne donnent vraiment pas le même genre de résultats, n’est-ce pas? »
Kyo laissa à son élève le loisir de faire ce qu’elle voulait avec cette information; il n’y avait pas une méthode qui était meilleure qu’une autre, tout dépendant simplement du résultat que l’on recherchait. Elle prit une dernière gorgée de ce qui restait de thé dans sa tasse, et sourit de voir un peu tout le monde vaquer à leurs occupations; certains prenaient la cérémonie de thé très au sérieux et se pratiquaient à fouetter le matcha, d’autres s’étaient réunis en petit groupe pour papoter tranquillement en buvant leur thé. L’important c’était que tout le monde y trouve son compte; après tout, à quoi servirait-il de passer son savoir ancestral si ce n’était pour le plaisir? Elle savait pertinemment que la plupart de ces enfants oublieraient ses enseignements et n’auraient d’autres contacts avec sa culture, mais cela ne l’empêchait pas d’apprécier le moment passé avec eux.
« Oh, vous êtes bien jeune Elysia, il n’est pas nécessaire de connaitre le maquillage » dit Kyo d’un air bien sérieux; la jeune fille lui donnait l’impression d’avoir treize, peut-être quatorze and, et la maquillage ne pressait pas dans la vie, malgré ce que les publicités essaient de dire à tout le monde. Kyo elle-même n’avait apprit tout d’abord que le maquillage traditionnel allant avec ses furisode, puis le maquillage de scène, avant de perfectionner ses connaissances pour donner un visage à l’air naturel et délicat en tout temps, malgré les longues nuits passées debout à faire du skateboard dans la ville. « Le théâtre à quelque chose de bien poignant » ajouta Kyo, la mine contrite alors qu’elle réfléchissait. « Peut-être qu’après les ateliers de thé et de broderie, nous pourrons passer un segment entier sur le théâtre. Il y a beaucoup de travail à faire pour monter une troupe, mais peut-être que cela serait intéressant, si le groupe en a envie. »
Kyo piqua son aiguille dans son travail de manière experte; elle ne travaillait pas la peinture à l’aiguille, mais plutôt un point de chainette pour faire de minuscules fleurs blanches. Cela laissait chaque pétale avec un contour mais pas de remplissage, et les tiges de ces fleurs étaient d’un vert foncé qui contrastait avec la couleur des pétales. La jeune femme était en train de faire un haneri, une sorte de col qui était attaché contre le juban de manière temporaire et que l’on pouvait donc changer pour s’harmoniser avec le kimono qui était porté au-dessus. « Oui, il va s’en remettre » fit Kyo en riant doucement, non pas de la question mais plutôt de son Zorua qui s’était vexé d’un rien. Elle glissa ses doigts dans sa fourrure d’ébène alors qu’il prétendait ne pas vouloir de câlins -et pourtant, il restait sur place sans faire de chichi!
« Saviez-vous » commença Kyo, « Que c’est la grande timidité des Zorua qui les a poussé à développer leurs talents d’illusionnistes? Enfin -c’est ce qu’on raconte sur eux. Dites-moi, mademoiselle Elysia, si vous aviez le pouvoir de prendre la forme de n’importe qui ou n’importe quoi, qu’est-ce que ça serait? » comprenant qu’il était là une question qui pouvait être très personnelle, Kyo enchaina de suite; « Personnellement, je prendrais la forme d’un oiseau, pour pouvoir voler haut dans le ciel, et sentir le vent sous mes ailes. De là-haut, les problèmes d’en bas doivent sembler insignifiants. »
Ehm. Si, cela n’était pas bien, je saurais le dire ? Je ne savais point puisque tout ça était relativement nouveau, mais j’imagine que si Kyo le disait cela devait être vrai… nan ? Enfin, je n’en savais rien. Dans tous les cas, si cela était vraiment le cas, c’était bien à savoir.
- Je vois !
Mon regard voguait entre le tissu que je tenais et accessoirement travaillait dessus ainsi que Kyo lorsqu’elle parlait. Ehm. Cela n’était en gros pas si mal, visiblement, je m’en sortais très bien. Chose qui m’avait fait sourire légèrement, autant à cause des dires que l’air paisible qu’avait la jeune femme. Enfin, mes points étaient déjà bien. Chose qui me rassurait grandement ici, moi, qui avait peur de mal faire les choses… de décevoir les autres… Certes, même dans le cas que je faisais quelque chose pour moi, j’avais peur que ceux autour soit déçu. Ehm. Cela était bon à savoir, le comment faire de l’ombrage.
Mon attention était tombée sur la manche du kimono que faisait Kyo lorsqu’elle plaçait la manche en question entre nous deux, regardant les fleurs qu’elle pointait. Ehm. Oui. Je pouvais facilement voir la différence. Les deux résultats différents restaient très beaux selon moi.
- O-Oui. Je vois. Deux… deux résultats différents, mais… mais aussi beaux.
Oui. Deux méthodes que je n’allais pas oublier de sitôt. J’essayerais les deux en temps et lieu, mais en premier aussi bien en pratiquer une et essayer la seconde plus tard, n’est-ce pas ? Cela n’était pas une mauvaise idée, selon moi.
Ehm. Cela n’était pas dramatique si je ne connaissais pas le maquillage ? Cela était un brin rassurant à entendre. Parce que comme pour beaucoup de choses, j’avais eu un moment où j’avais eu un peu peur qu’on… que Kyo rirait face a ce fait, mais non. L’on pouvait facilement voir sur mon vissage que les dires de la jeune femme me détendaient un peu.
- D’ac… d'accord… je vois !
Je ne savais pas si je pouvais être doué pour le théâtre, moi qui étais timide dans la vie, mais cela semblait si amusant… Je ne savais point si cela intéresserait d’autres jeunes de l’orphelinat, mais si une chose était sûre c’était que dans mon cas, cela m’intéressait grandement, malgré que j’avais peur que mon caractère me bloque. Enfin, je savais que je ne pourrais pas jouer devant une foule, mais ici, entre personne de l’orphelinat, pourquoi pas… Enfin, l’on n’en était pas encore là, donc je verrais bien en temps et lieu, j’imagine.
- Cela semble amu… amusant ! Souriais-je envers Kyo. – Je ne… j'sais pas si les autres se… seraient partant, mais moi… moi oui.
Après tout, je ne pouvais pas décider pour les autres, seulement pour moi, donc voilà. Continuant mon ruban doucement, de manière assez lente, mais cela ne me préoccupait pas vraiment, ma vitesse qui était la mienne m’allait très bien. D’autant plus que j’avais amplement de temps. Ehm. Le Zorua allait s’en remettre ? Chose qui me rassurait assez. Enfin, je me doutais bien de cette réponse, mais l’entendre de la part de Kyo restait rassurant. Après tout, qui de mieux qu’elle pour connaître Kabuki, personne logiquement.
Ehm. Le talent des Zorua venait de leur timidité ? Est-ce que cela pouvait aussi fonctionner avec moi et le fameux maquillage ? Je ne savais point… Ehm. Si, j’avais le pouvoir de prendre la forme que je voulais, quelle en serait-elle ? Cela était une très bonne question. Kyo voudrait être un oiseau ? Être libre d’une certaine manière ? Ou quelque chose du genre…
- Ehm. Je… je vois… cela est un… un pouvoir utile… Oui, j’aimerais t’en pouvais faire comme les Zoruas, hélas, cela m’était impossible. – Ehm. Je… je ne sais pas trop… Ehm. Un oi… oiseau pour être… libre peut être bien… ? Ou non, je… j'sais, une créature mari… maritime. Parce… parce que ça doit être bien de pou… pouvoir respirer sous l’eau, loin des… des endroits avec beau… beaucoup de gens.
Je ne pourrais point dire quelle créature… Sûrement quelque chose comme un Lanturn ou encore un Ecayon, ainsi, je ne me retrouverais aussi jamais dans le noir total ou quelque chose du genre.
EACH TIME YOU HEAR A SAD GUITAR KNOW THAT I'M WITH YOU THE ONLY WAY THAT I CAN BE
avec Elysia Harimau
le 3 mars 2022
Kyo passait un bon moment, ce n’était que trop vrai. Avec la neige qui tombait à coup de gros flocons dehors, cela assombrissait le dehors et donnait un air feutré à la petite salle qui avait été transformée en salon de thé pour l’occasion. Les enfants de l’orphelinat étaient calmes, personne ne se poussait -et ça, vraiment, en soit, c’était déjà proche du miracle! Comprenez, c’est normal pour les plus jeunes de se chamailler (et pour les plus grands aussi, soyons réalistes), et Kyo, elle, n’était pas des plus douées pour remettre tout le monde à l’ordre! Elle était trop douce, et n’avait pas vraiment d’autorité, et en soit elle n’aimait pas trop appeler les autres adultes non plus, parce qu’elle savait que les punitions pouvaient être parfois zélées. Donc aujourd’hui elle passait un exceptionnellement bon moment, avec les petits pokémons qui roupillaient près de leurs dresseurs, les tisanes qui calmaient l’esprit, et les petits jeux que les enfants s’inventaient.
Et que dire d’Elysia? Kyo aimait beaucoup sa compagnie; c’était une jeune femme tellement douce, quoiqu’un peu timide. Mais jamais elle ne l’avait vu se chamailler, ou même simplement de mauvaise humeur, quoique parfois elle pouvait se décourager un peu vite; c’est entre autres pourquoi Kyo essayait toujours d’voir un bon mot pour l’encourager. Elle pouvait la voir se détendre progressivement au cours de leur conversation, et ça lui faisait plaisir; Elysia, c’était un peu la petite sœur qu’elle avait longtemps voulu avoir -mais ça, n’allez pas le dire aux jumeaux! Faut dire, Kyo, plus jeune, elle voulait une petite sœur pour l’habiller dans de jolies robes et d’élégants kimono, plus comme une poupée qu’un être humain! Avec les jumeaux, c’était vraiment pas comme ça; ils en avaient dedans, comme on dit, et de l’énergie à en revendre. Parfois, elle se demandait même si sa petite sœur avait ce qu’il fallait pour rejoindre l’entreprise familiale… mais elle était jeune, et il y avait encore beaucoup de temps pour lui donner envie de devenir une jeune femme douce et distinguée!
« Il nous faudra être convaincantes! » dit Kyo en riant doucement; dans les faits, c’était elle, vraiment, qui devrait l’être, mais elle trouvait ça vraiment important d’inclure Elysia dans la chose, ne serait-ce qu’en parole, à condition que cela ne lui cause pas d’anxiété. Elle l’observa doucement, lui offrant un sourire chaleureux comme elle seule savait faire, un sourire attachant, un sourire de commisération. Un sourire qu’elle avait pratiqué toute sa vie, mais qui n’en était pas moins sincère. « Ce qui est bien dans le théâtre, c’est qu’il y a à faire pour tous les goûts. Des acteurs et des costumiers, des maquilleurs et des personnes en charge des décors, et même des écrivains, si quelqu’un en a le courage. Dans mon petit village natal, avec les autres enfants, on en faisait souvent pour l’école, j’en garde en plutôt bon souvenir, même si les premières fois j’étais très nerveuse. »
Elle s’arrêta de broder, l’air de réfléchir grandement à la question; « Je crois que pour ma première pièce de théâtre, je jouais une petit souris. J’avais un costume vraiment mignon, il faudrait que je retrouve les photos, elles doivent être quelque part à la maison… c’est ma mère qui avait cousu nos costumes, avec mes tantes et ma grand-mère. Elles étaient toutes très fières du travail qu’on avait fait, je crois. Le souvenir est plutôt lointain… »
Voilà; Kyo parlait du bon comme du mauvais, parce qu’elle voulait qu’Elysia sache à quoi s’attendre. Elle ne voulait surtout pas la brusquer, hein, petite fleur délicate qu’elle le croyait bien être. « Mais ici, on pourrait se permettre de faire chacun un peu de tout » ajouta Kyo en souriant, retournant à son ouvrage. « Une créature maritime?» fit Kyo, comme considérant la chose. Elle n’y avait jamais vraiment pensé; mais cela n’était pas étonnant, après tout. L’artiste n’était pas timide, elle, et ainsi elle n’avait jamais vu la chose de cette manière. « J’ai fait un long trajet de bateau, vous savez, Elysia, pour arriver à Lumiris » dit-elle en reposant aussitôt son ouvrage; « J’y ai vu plusieurs beautés de la mer, en soit. Je crois réellement que vous trouveriez cela très beau, la vie en tant que pokémon marin. Explorer les bas-fonds de l’Océan et des lacs, suivre la cadence de la rivière lors des crus de printemps… oui, pour l’âme un peu aventurière, cela doit être un monde de merveilles. Qui sait; peut-être pourrez-vous les explorer un jour, même si vous n’avez pas de branchies! »
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J’étais bien heureuse de ne pas devoir sortir aujourd’hui… pas que je n’aimais pas jouer sous la neige, mais plutôt que je n’avais pas envie de devoir m’habiller pour… Je pouvais voir du coin de l’œil par la fenêtre le Flamiaou qui semblait lui ravi de cette neige… Il avait rarement eu l’air aussi heureux… Ou peut-être foufou devrais-je dire… ouais… Le chat courait après les flocons qui tombaient ici et là. Par moment, l’on voyait à peine le bout de sa queue à cause du nombre de neiges dehors. Je n’avais pas plus m’empêcher de sourire un peu sur le coup. C’était dans les journées comme aujourd’hui que je me disais que cela était bien que ce chat n’était pas complètement blanc… Enfin, malgré ses rayures noires, je devais avouer qu’il se camouflait très bien dans la neige celui-là.