Dusk Lumiris

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New Hope Ft. Lys Aiden
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New Hope
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Assis dans le tramway, le regard absent, tu fixais sans vraiment le voir le paysage qui défilait automatiquement sous tes yeux. Tu ne savais pas ce qui t’avait poussé à prendre cette initiative. C’était peut-être trop gros, trop important pour ce que tu étais. Mais quand c’était arrivé, tu avais ressenti en toi un sentiment semblable à celui qui avait t’avait mené à prendre Agony sous ton aile. Tu n’étais pas capable de laisser souffrir quelqu’un ou quelque chose. Tu te fichais bien de savoir si c’était dans tes qualifications ou pas : tu agissais puis réfléchissais par la suite. Tu chérissais tant la vie que prendre soin de ton prochain était pour toi comme une obligation. Toute existence qui soit méritait d’être célébrée…

Même quand le soleil était caché derrière d’épais nuages noirs et que tout espoir semblait vain.

- On est presque arrivés…

Murmuras-tu à la petite cage de transport déposée sur le banc voisin. Tu avais recueilli ce pauvre poichigeon blessé à la sortie de l’hôpital et tu n’avais pas pu t’empêcher d’agir. Ton sens moral t’avait obligé à faire quelque chose, à donner un sens à cette situation. Tu ne pouvais pas regarder cette pauvre bête se traîner sur le bitume de cette manière, incapable de reprendre son envole, sans rien faire… Ce n’était pas toi. C’était inhumain. Même si les pokémons n’étaient pas ta tasse de thé -à l’exception d’Agony, bien sûr- tu n’étais malgré tout pas indifférent à leur souffrance. Et puis, au contact prolongé de ton mimigal, tu devais reconnaître que tu apprenais de plus en plus à les connaître et à les apprivoiser… Tu savais qu’ils composaient une part l’essentiel de votre monde et que celui-ci ne pouvait pas exister en leur absence, mais ton état de santé avait toujours été un prétexte à tes parents pour t’en tenir éloigner. Tu ne leur en voulais pas. En te couvrant ainsi, ils s’étaient convaincus eux-mêmes qu’ils agissaient dans ton intérêt… Mais, malheureusement, cela t’avait également tenu à l’écart de beaucoup de réalité. Beaucoup d’expériences pour lesquelles ton état de santé n’aurait pas dû être un frein.

Heureusement, Agony et son ancien dresseur avaient tout changé. Croiser leur route avait été un cadeau d’une valeur inestimable. Ils t’avaient offert Johto dans toute sa splendeur et sous son plus beau jour. C’était une expérience, une découverte, que tu ne ferais plus jamais.

Et malheureusement, Lumiris ne te procurerait jamais le même sentiment.

Lorsque le Tramway reliant Artiesta et Sunyra annonça ton arrêt, tu t’empressas de te relever en saisissant délicatement la petite cage. Le voyage avait été long, mais le refuge dont tu avais eu vent semblait être le seul de son espèce dans les environs. Ou du moins, le seul dont tu connaissais l’existence. Tu t’étais donc laissé convaincre sans vraiment t’y opposer. C’était mieux ça que d’abandonner la pauvre bête après tout. Et puis, là-bas, tu en étais certain, elle serait bien traitée. Tu pourrais donc repartir l’esprit tranquille et, ça, ça n’avait pas de prix.

Confiant, tu t’extirpas du tramway sans demander ton reste puis entrepris la route correspondant aux coordonnées inscrites sur ton portable.

Normalement, une vingtaine de minutes, à peine, te séparaient du refuge ce qui te laissait tout le temps dont tu avais besoin pour profiter de la vue et des nouveaux décors qui s’offraient à toi. Malgré tout, tu ne traînas pas. Une fois ton coli livré, tu aurais largement le temps pour découvrir la ville si tu en avais envie. Pour l’heure, le pokémon que tu traînais était beaucoup plus important que ta fâcheuse manie à jouer les touristes aussitôt que tu débarquais à quelque part pour la première fois. Tu avanças donc d’un pas déterminé vers un bâtiment qui, au premier regard, te fit hésiter. Vérifiant l’adresse sur le bout de papier que l’on t’avait donné, tu haussas doucement les épaules puis jetas un œil à la petite cage.

- Je crois que c’est ici…

Quoi de plus rassurant. Écoutant les roucoulements de l’oiseau, tu pris une grande inspiration puis ramassa tout ton courage pour t’avancer vers la porte. Incertain, tu t’apprêtas à cogner lorsque tu te ravisas. Si c’était un endroit ouvert au public… -En était-ce seulement un ?- alors frapper à la porte était une idée ridicule. Inversement, si c’était plus privé que cela… Ne serait-ce pas mal vu que d’entrer sans en attendre la permission ? Tiraillé, tu hésitas pendant de longues secondes puis tu poussas la porte d’une main timide. Tu verrais bien. Et si jamais tu commettais une bourde, tu t’arrangerais pour que cela n’arrive pas une deuxième fois.

- Bonjour… Il y a quelqu’un ?

Demandas-tu d’une voix incertaine, engouffrant ta tête dans le cadre de porte, à la recherche d’une âme qui vive. Tu ne connaissais pas encore les coutumes de la région. Pouvait-on seulement entrer dans un refuge comme dans un magasin ? Comme ça, sans prévenir qui que ce soit ?
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new hope

Une nouvelle journée avant les mêmes gestes, la même routine, les mêmes pensées. Une nouvelle journée où les yeux s'ouvrent sur le même plafond blanc, dans les mêmes draps monochromes, avec la Mimikyu blottit dans son cou et un Eevee prenant de la place sur le dessus de son oreiller.  Encore et toujours la même routine. Et si par moment, cette fameuse routine apaisait, détendait, rassurait, par d'autres, elle drainait, épuisait, plombait le moral. Esprit vacillant entre deux états d'âme, entre deux sensations, émotions. Vaciller entre deux considérations et avis de ce qu'était la routine et de ce qu'elle apportait. Aujourd'hui, elle ne savait pas. Elle ne savait pas ce qu'elle venait à éprouver, à ressentir, ce qu'elle pensait de la routine, ce qu'elle pensait de la vie tout simplement. Ce n'était rien de plus qu'un vide qui creusait, qui prenait, qui la laissait là, immobile, assise sur le rebord de son lit avec Casper sur ses genoux qui se contentait de la fixer sans savoir comment réagir. Combien de minutes était-elle restée assise à ne rien faire, ne rien dire ? Combien de minutes avait-elle prit à préparer le thé, la nourriture, laver les bols et préparer son sac pour partir au refuge ? Elle ne sut pas. Elle sut seulement que ce fut bien trop par rapport à d'habitude.

La voici maintenant devant son refuge, sa Mimikyu chromatique sur son épaule, son Eevee assis à ses côtés, attendant qu'elle déverrouille la porte. Elle semble figée, ailleurs, dans un monde, dans une brume, dans d'autres contrées, mais certainement aucunement dans la réalité. Ou tout du moins pas entièrement. Elle finit par sortir les clés, déverrouiller la porte et y entrer, aussitôt suivie par son fidèle protecteur Pixel. Elle déposa les clés dans sa sacoche et désinfecta ses mains avant d'ouvrir la prochaine porte qui lui permettait maintenant d'entrer entièrement dans le refuge. Elle posa sa sacoche et sa veste dans un petit casier et y mit un cadenas. Elle alla retrouver Aly, son Sancoki, qui avait insisté pour dormir dans le refuge et garder un oeil sur les blessés pour les réconforter si cauchemars étaient présents et elle lui annonça que son bol était prêt dans la grande salle. Elle se mit à s'appliquer à ses tâches routinières dans son refuge, fredonnant les musiques qui tournaient dans sa tête.

C'était si facile de s'envoler ailleurs, de ne pas vraiment être présente et pourtant d'effectuer les gestes pour lesquels elle est venue pour. Si évident pour elle d'être bercée par la musique et d'oublier quelque peu le monde autour d'elle comme si tout n'était alors rien de plus ou de moins qu'un songe. Si facile de vivre sa journée dans un brouillard et de ne se souvenir alors que de quelques passages seulement. Ça lui arrivait fréquemment lorsque le breakdown s'annonçait. S'imposait. Parce que ça venait toujours sans jamais lui demander son avis, quand elle s'y attendait le moins ou quand elle avait le plus besoin d'être forte, d'avoir de l'énergie, d'exister davantage que seulement se contenter de respirer.  

Elle avait, à ses côtés, une petite bassine d'eau tiède et des petites serviettes blanches ainsi que les pansements, posés sur le meuble en entrant dans la chambre. La jeune Nova s'appliqua à doucement réveiller les pokémons endormis, changer les pansements, nettoyer les plaies, surveiller l'absence d'infection. Par la suite, elle prépara les seringues de médicaments et de nourriture pour ceux qui ne pouvaient se déplacer et devaient être nourris à la main. Ce fut ensuite au tour des poches de fluide à être changés et elle fit les mêmes étapes dans les autres chambres, tranquillement, sans se presser. Il ne fallait pas se presser. Aujourd'hui, elle avait tout son temps. Elle n'avait rien de prévu, et elle ne travaillait pas avant tard dans la soirée puisqu'elle faisait un shift de nuit. Soupir léger mourant sur ses lèvres, témoin de la fatigue de ce corps anémié et maltraité, portant un bandage caché sous sa veste épaisse. Lorsqu'elle eût fini de s'occuper des pokémons blessés, elle s'appliqua à passer un coup de balais et désinfecter les pièces. La propreté de l'espace était un détail très important à prendre en compte. Il fallait que l'environnement soit hautement contrôlé pour diminuer les risques d'infection des blessures des pokémons présents. Et elle y veillait attentivement.

Lorsque ce ménage fut terminé, elle décida de monter à l'étage afin d'aller voir Hakai, le Kabuto qu'elle avait réveillé au laboratoire, acheté à Kisara. Elle s'était vue obligée de le ramener dans la pokéball puisqu'il s'était montré terriblement farouche et méfiant, agressif. Au fil des visites, il se calmait, mais quelque chose disait à la jeune femme que ce pokémon allait lui causer bien des ennuis avant de s'assagir. Elle en désespérait d'avance. Mais elle allait se débrouiller et s'en sortir. Elle se débrouillait toujours avec les pokémons. Elle les aimait bien trop pour abandonner. Elle ne compta pas le nombre de minutes qui défilèrent alors qu'elle demeurait assise sur le sol à parler à un Kabuto revêche lui tournant le dos. Elle lui avait même préparé une gelée spéciale et appétissante qui finit par tenter suffisamment le fossile pour que celui-ci se retourne et s'approche à un mètre de la soignante et mange alors qu'elle se trouvait dans la pièce. Ce qui était déjà une belle avancée.

Ce moment particulier, en tête à tête avec Kabuto, fut alors interrompu par le bruit d'une sonnette. En tête à tête, en effet, parce que Casper avait bien trop peur d'Hakai pour entrer dans la pièce, ce qui faisait qu'elle demeurait à l'extérieur jusqu'à ce que Lys en sorte et qu'elle lui saute dans les bras. Lys sourit doucement. En bas, l'Eevee décida de passer par la petite trappe destinée aux pokémons pour entrer dans l'accueil et dire bonjour à la petite tête qui s'engouffrait dans le cadre de porte, espérant que sa présence soit suffisante pour que cet homme soit en mesure de comprendre que la propriétaire du refuge allait arriver bientôt. De fait, Lys arriva en moins de deux minutes dans la grande salle et elle ouvrit la porte qui donnait accès à ce qu'elle appelait le secrétariat. Elle sourit, attendrie et amusée, en voyant la petite tête. « Entre ! Je ne mords pas, promis. »  Elle se demandait ce qui pouvait bien amener quelqu'un dans son refuge, elle ne l'avait pas commercialisé énormément même si le bouche à oreille avait commencé à faire connaître son refuge. Et surtout, ce n'était aucunement un refuge où les adoptions pouvaient avoir lieu, alors, qu'est-ce qui motivait une présence ici ? Elle le regarda entrer avec un doux sourire, Casper sur ses épaules toujours.

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On t’avait un jour demandé si tu souffrais, si tu étais malheureux.
Tu n’y avais plus repensé depuis, mais tu te souvenais encore de ta réaction comme si c’était hier. Tu avais rigolé. D’un petit rire un peu gêné, un peu surpris… Parce que ce n’était pas une question que l’on avait l’habitude de te poser. Toi, malheureux ? Non, tu ne pouvais pas l’être. La façade était bien trop parfaite, bien trop lisse pour que l’on s’en inquiète. Désemparé, tu t’étais empressé de rétablir la vérité puis vous étiez passé à autre chose aussi simplement que si l’on t’avait demandé ton avis sur la température extérieure. Mais tu en avais gardé un arrière-goût de cette conversation. Un petit goût amer, comme si tu n’avais pas été totalement honnête envers toi-même.

Fidèle à tes habitudes, tu t’étais empressé d’ignorer et de tirer un trait sur cette sensation. C’était plus simple ainsi. Beaucoup plus simple ainsi.

La tête toujours dans le cadre de porte, tu poussas un soupire de soulagement lorsque l’adorable boule de poils brune vint t’accueillir. Et si, finalement, tu avais bien agi ? Un peu plus rassuré qu’à ton arrivée, tu te risquas enfin à pénétrer à l’intérieur du refuge, mais veilla malgré tout à ne pas refermer la porte derrière toi. Si tu étais pour en être chassé, tu n’avais pas envie qu’une porte fermée fasse office de barrière entre toi et la liberté. Tu voulais pouvoir déguerpir au plus vite, sans donner la chance au propriétaire d’attraper son balai pour mieux te frapper avec. Tu n’avais pas besoin de ça. Tout, sauf ça.

Naturellement, tu déposas délicatement la cage à tes pieds puis te permit un regard rapide sur la décoration. Tout semblait si grand, si… Accueillant ? Oui voilà. Tu avais le sentiment que le bonheur s’était donné rendez-vous, ici même, juste derrière cette porte. Que c’était son refuge, l’endroit où lui-même venait se ressourcer… Et c’était agréable. Cela te rappelait la maison d’un vieil ami d’école. Sa famille n’était pas très riche, au contraire, mais à chaque fois que tu passais le pas de la porte, tu avais l’impression d’être au cœur du soleil. C’était chaud et réconfortant à la fois. Ils étaient une dizaine d’enfants criant et courant partout, mais dont l’énergie sublimait les lieux. Cela faisait longtemps que tu n’avais pas pensé à eux, mais tu restais gravé de ce souvenir. Il était encore frai dans ta mémoire. C’était tellement différent de ta propre habitation… De ces parents beaucoup trop inquiets, beaucoup trop frigides. Eux pouvaient se blesser et jouer à volonté…

Pas toi.

Tu aurais aimé pousser plus loin ta découverte des lieux, mais une jeune femme pointa finalement le bout de son nez. Gêné, tu écarquillas légèrement les yeux puis baissa naturellement le menton. Toi qui étais pourtant d’un naturel si avenant… Il fallait croire qu’à l’extérieur de l’hôpital, tu n’en restais pas moins un gosse comme les autres. Prenant finalement ton courage à deux mains, tu refermas la porte derrière toi puis t’avança dans l’accueil. Étais-tu vraiment à la bonne place ? Pourrait-elle vraiment t’aider ? Après tout, il n’y avait eu que le bouche à oreilles pour te guider jusqu’ici… Serait-ce vraiment suffisant ?

- Bonjour !

Léger moment de silence pendant lequel tu te contentas de sourire légèrement. Tu devais te reprendre Izaiah. Bien sûr, les nouvelles expériences étaient toujours effrayantes et t’improviser héros du jour n’était pas dans tes cordes… Mais tu devais le faire. Il était trop tard pour faire machine arrière, trop tard pour dire à la jeune femme de laisser tomber, que finalement ce poichigeon pouvait très bien se débrouiller sans votre aide.

D’autant plus qu’il ne le pouvait pas.

Tu n’étais pas ici pour le plaisir ni pour te convaincre que tu étais quelqu’un de bien. Tu étais ici parce qu’un être vivant en avait désespérément besoin. Et dans le cas probable où celle jeune femme ne serait pas l’aide espérée, elle pourrait toujours te référer ailleurs. Visiblement, à en croire le… le truc rose sur son épaule, elle était beaucoup plus habituée aux pokémons que toi.

- On m’a parlé d’un refuge… C’est bien ici ?

Tu devais l’entendre de sa bouche. Quelqu’un devait te rassurer, te dire que tout irait bien, que tu ne t’étais pas trompé. Tu étais tellement habitué à ta petite routine qu’en sortir était toujours une grande histoire. C’était ridicule. Sans doute un peu trop nouveau pour toi. Mais ça n’avait pas la moindre importance. Au moins, tu l’avais fait. Il te suffisait maintenant de mener l’épopée à terme. À tous coups, tu en ressortirais à la fois grandi et fier. Que demander de plus ?

- J’ai trouvé ce pokémon à la sortie de mon travail, je crois qu’il est blessé…

Dis-tu en te penchant légèrement pour attraper la poignée de la petite cage de transport et la soulever afin que la jeune femme puisse mieux voir de quoi il était question.
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On lui avait déjà demandé, à elle aussi, si la souffrance était quelque chose qui faisait partie de sa vie. Sans même hésiter, elle avait nié. Ou plutôt, elle avait dit que ça faisait partie de la vie à tout le monde et que tôt ou tard, on était tous exposés aux dures réalités de cette existence. Mais qu’elle ne souffrait pas plus qu’un autre et qu’elle s’en sortait très bien. Et elle s’était empressée de changer le sujet, de le détourner, de faire penser à autre chose. Parce qu’elle n’avait jamais voulu qu’on s’attarde sur elle, sur sa douleur, sur les flèches bien plantées dans son cœur qui continuaient de bouger et de le faire saigner dans une terrible hémorragie sans fin. Elle n’avait jamais voulu qu’on s’attarde sur sa personne, qu’on essaie de comprendre les travers de cet esprit qu’elle-même ne pouvait pas comprendre par moments. Non, ça n’avait jamais été son but. Ainsi, elle était si rapide à changer la discussion, à détourner les mots, les sujets, les faire bifurquer. C’était plus simple ainsi. En fait, elle ne s’était jamais considérée suffisamment importante pour valoir la peine qu’on s’attarde sur ce qui pouvait venir la faire pleurer lorsque personne n’était autour d’elle, elle n’était jamais venue à penser qu’elle en valait ne serait-ce qu’un minimum la peine. La peine que l’on tente de l’aider, de l’apaiser, de la faire se sentir un peu importante. Parce qu’elle ne l’était pas, justement. Alors à quoi bon ? Pourquoi seulement, simplement, s’attarder sur quelqu’un qui allait tout bonnement faire perdre le temps, qui avait la même valeur que les poussières de l’atmosphère ? Elle leur évitait seulement cette désagréable perte de temps. C’était toujours énervant de perdre son temps, après tout.

Mais là, maintenant, ce n’était pas vraiment grave. Ce n’était rien de plus que des souvenirs d’un temps qui était révolu – bien que pas tant que ça non plus, puisque les larmes continuaient de couler les soirs, lorsqu’elle se couchait. Même si elle ne faisait toujours que courir, tenter de fuir. Fuir ses propres pensées, fuir sa propre personne. Comme si c’était seulement possible. Mais tellement de fois, elle avait espéré pouvoir changer de corps, changer de cerveau, tout modifier, peut-être même subir un lavage de cerveau de sorte à ne plus être celle qu’elle était, ne plus être le monstre qu’elle était. Mission impossible, bien malheureusement. Elle devait s’endurer. Apprendre à vivre avec elle-même. En vingt ans, elle n’avait toujours pas réussi. Mais quelle importance, là, maintenant ? Alors que ce jeune homme lui faisait face. Les pensées qui pouvaient l’envahir ne revêtaient pas la moindre petite parcelle d’importance et elle se devait d’en faire abstraction. Même si, évidemment, c’était tant plus aisé de le dire que de le mettre en action. Toujours.

Et ce sourire toujours présent sur ses lèvres, qui ne s’en allait jamais lorsqu’une présence humaine envahissant son champ de vision, lorsqu’un autre humain pouvait la voir, l’observer. Elle se retourna pour ouvrir la porte sans oublier de mettre de la solution anti-bactérienne sur ses mains. « Oui c’est bien ici. Enfin, peut-être qu’il y en a dans les environs ! Mais c’est bien un refuge ici, alors j’imagine que je peux aider.. » Pouvait-elle seulement douter d’elle encore plus qu’elle ne le faisait déjà ? C’était une bonne question. Sans doute pas. La confiance en sa propre personne était tout simplement en dessous de 0. Peu importe sur quelle échelle. « S’il vous plaît, désinfectes-toi les mains avant de rentrer, j’essaie d’éviter au maximum la contamination et la propagation de quelconques virus.. ça peut être dangereux pour mes blessés. »  Elle n’avait toujours pas perdu ce sourire chaleureux qui voulait s’assurer que l’autre personne ne prenne pas sa phrase comme étant un reproche, quelque chose de mauvais. C’était simplement une demande couplée d’une réflexion. Fréquente situation de sa part, après tout. Elle écouta alors ce que l’autre lui dit et se retourna pour s’accroupir et observer la cage. Pixel, de son côté, avait alors décidé de tenir la porte. Son regard patient dévisagea le petit être amoché.

« Pauvre Poichigeon.. qu’est-ce qui lui est arrivé..»  Son empathie pour ces petits êtres la frappait de plein fouet et en plein cœur alors qu’elle se relevait et observa brièvement celui qui avait été suffisamment gentil pour l’amener. « Je te remercie infiniment d’avoir pris le temps de chercher le refuge pour qu’il reçoive de l’aide. » Elle se permit de prendre la cage avec un petit sourire devenu intimidé par une quelconque proximité avec la main de cet étranger. Ah, elle et les contacts. Ce n’était toujours pas parfait. De son côté, Casper gardait toujours un œil sur cet homme sans interruption. « Suis-moi ! » Elle tenait fermement la cage dans ses mains et et passa par la porte maintenue ouverte, suivie par le sauveur du petit pokémon. Maintenant dans la grande salle, Pixel, l’eevee, se dépêcha d’aller attraper la boîte à gants qui se trouvait sur un meuble alors qu’elle déposa la cage sur une petite table. « Pauvre petit. »

Elle reprit la cage avant de se diriger de nouveau ailleurs dans le refuge, longeant le couloir auquel donnait la seule porte de la grande salle outre celle permettant de se rendre à l’accueil. Ils furent alors dans la salle de soin et elle posa définitivement la cage sur une petite table basse avant de prendre les gants dans la boîte que tendait Pixel. Elle les enfila et sortit la petite bête de la cage. Elle avait l’air bien sonnée et désorientée sans parler de son aile qui était totalement repliée sur le corps, maculée de sang séché. Clairement, il y avait eu impact. « Oh ! Je viens de réaliser que je ne me suis pas du tout présentée. Je m’appelle Lys. Lys Aiden. Je suis la propriétaire de ce refuge, comme tu t’en doutais sûrement.. et je.. c’est tout en fait. » Pendant qu’elle s’était présentée, elle avait entreprit de doucement manipuler l’oiseau et nettoyer l’aile, le rassurant avec des caresses. Elle lui injecta une solution d’anti-douleur avant de palper l’aile pour déterminer la notion de la blessure. « Et toi, tu t’appelles comment ? Même si c’est pas représentatif de qui on est, c’est toujours bien de pouvoir nommer la personne.. tu ne trouves pas ?» Maladroite. Elle l’était toujours. « Je suis désolée.. je raconte un peu n’importe quoi. J’espère que tu n’as pas trop cherché le refuge. » Sourire attristé. La fatigue prenait. Elle aurait aimé réussir à engager une conversation qui avait du sens. « Tu aimes les pokémons toi ? » Elle, c’était toute sa vie. Mais à bien y penser, elle devrait peut-être se taire et ne pas trop se perdre dans ses pensée

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Cette vie valait la peine d’être vécue.
C’était parfois dur à croire et difficile de s’y raccrocher, mais tu savais. Tu savais que derrière les nuages, le soleil continuait de briller et que cette existence avait encore de belles expériences à offrir. Tant de fois déjà tu aurais pu abandonner, baisser les bras et accepter que c’était sans doute trop difficile pour toi que d’être.

Vivre dans la maladie était un fléau. C’était être prisonnier de son corps, victime de mère nature, condamné à mort pour avoir commis le seul crime d’exister. C’était fuir l’avenir par crainte de ne jamais en voir les rayons et ignorer le passé par manque de temps pour le regretter. L’instant présent seul comptait. Il était la seule certitude que quelque chose subsistait et que ce n’était pas terminé tant que ton cœur battait. Aujourd’hui n’avait pas besoin d’hier et de demain pour exister… Malheureusement, cette fuite constante d’hier et de demain était une blessure béante sur un corps trop malade pour l’accepter, le supporter. Et même aujourd’hui, alors que l’on te considérait tiré d’affaire, tu avais du mal à la refermer. À chaque jour, tu te faisais violence pour l’agrafer, pour arrêter les saignements et pour calmer ton anxiété au moment de fermer les yeux pour la nuit. C’était terminé, derrière toi, oui, mais pour combien de temps ?

Rassuré. Tu es rassuré lorsque la jeune femme te confirme qu’à défaut de savoir si tu es à la bonne place, tu as au moins réussi à rejoindre un refuge. Tant que l’oiseau reçoit les soins qu’il mérite, le reste n’est que superflu. Ils ressemblent tous, sont tous investis de la même mission. Et tout ce que tu espères encore, c’est un résultat. Non. C’est une garantie, la garantie que le pigeon survivra et qu’il pourra reprendre sa vie là où il l’a laissée. Si tu as ça, alors tu considères que braver tes craintes et la timidité aura été bénéfique. Autrement… Tu auras au moins essayé. Tu n’auras pas tout perdu. Cette expérience t’aura fait grandir. Et même si c’est une maigre compensation, c’est toujours mieux que rien.

Te désinfectant les mains comme demandé, tu te risques à passer tes doigts fraichement nettoyés sous ton nez afin d’en sentir la fragrance. L’odeur est forte, incommodante. Discrètement, tu grimaces, mais, rapidement ramené à l’ordre par la propriétaire des lieux, tu interromps ta découverte olfactive pour te reconcentrer sur la cage.

- Je crois qu’il a peut-être mal atterri… Ou qu’il a été attaqué par un autre Pokémon ? Je n’ai pas pris le temps de vraiment vérifier sa blessure. Je me disais que c’était plus prudent de venir ici directement…

C’était un bon réflexe. La jeune femme t’en remercie d’ailleurs avant de prendre la cage à son tour, t’invitant, de par ce simple geste, à relâcher ta prise sur la poignée. Confiant, tu l’abandonnes à sa délicatesse avant de lui emboîter le pas derrière une porte maintenue ouverte. Intrigué, tu laisses tes yeux se balader indiscrètement pendant toute la durée de votre trajet de l’accueil à la salle de soin. Légèrement en retrait, tu laisses la demoiselle sortir la bête de sa cage de transport. Tu ne t’y opposes pas. Tu ne cherches pas non plus à entrer dans sa bulle ou à prouver ton utilité de quelque manière que ce soit. Ce n’est pas ton rôle. Tu ne connais rien aux pokémon et tu n’as pas besoin de faire comme si. De toute manière, t’imposer et empêcher les autres de faire leur travail n’avait jamais été ton truc… Toi-même, tu détestais lorsque l’on se permettait de te dire comment faire le tien. Ce qui se passait entre toi et la caméra ne concernait que ta petite personne.

Entre elle et le poichigeon, c’était la même chose.

Lys donc. Même si tu te gardes bien de le lui préciser, c’est un joli prénom donc la consonance fait écho en toi. C’est simple, doux et beau à la fois. Un peu comme la fleur dont elle tire son origine… Esquissant un sourire, tu la regardes nettoyer l’aile et s’occuper du pokémon avec délicatesse. Elle porte bien son nom. Ce n’est pas toi qui iras prétendre le contraire.

- Non, ne t’excuses pas ! Je pense aussi. Je m’appelle Izaiah, mais tu peux m’appeler Iza si c’est plus simple pour toi.

Rigoles-tu avant de passer une mèche de tes cheveux blonds derrière ton oreille. Ce nom, tu n’as jamais su si tu le portais vraiment dans ton cœur. C’est ainsi que tu te nommes, c’est un fait, mais tes parents auraient-ils pu imaginer mieux ? Ou même revoir l’orthographe un peu embêtante ? Ça fait longtemps que tu as accepté qu’il en était ainsi et pas autrement, mais, plus jeune, tu ne partageais pas cet avis. Il fût un temps où tu aurais tout donné pour t’appeler autrement…

Et pour vivre plus longtemps.

- Je… Je ne les déteste pas, mais je n’y connais pas grand-chose pour être honnête. Plus jeune, j’étais plutôt malade et mes parents craignaient que le contact avec les Pokémon n’aggrave mon état.

Confies-tu en détournant le regard. Dans ce monde qui place les Pokémons sur un piédestal, tu as l’impression que ton manque de contact avec eux est un fardeau. Es-tu étrange ? As-tu raté quelque chose, une partie de ton enfance ?

- C’est un peu ridicule comme pensée quand on y pense. Mais j’imagine qu’ils voulaient bien faire…

Tes parents voulaient ton bonheur, rien de plus. Leurs démarches étaient souvent maladroites, mais leurs intentions étaient nobles. Même si tu en avais gros sur le cœur les concernant, tu ne pouvais pas leur enlever ça… Tout ce qu’ils avaient fait, ils l’avaient fait pour toi. Dans ton intérêt. Et le tien seul.

- Mais j’ai recueilli un mimigal il y a quelques années ! Il s’appelle Agony. Je crois qu’on s’entend plutôt bien.

Et voilà que tu racontes ta vie. Et à bien t’y entendre, tu as l’air con. Complètement con.
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Cette vie valait la peine d'être vécue.
Enfin, c'est ce qu'on lui avait toujours dit à chaque fois qu'elle parlait, qu'elle s'exprimait. Qu'elle lançait, en proie au plus grand des désespoirs, qu'elle voulait que tout s'arrête. Quand la douleur prenait trop de place dans son être, qu'elle étouffait, qu'elle avait envie que tout prenne fin, parce qu'elle n'était plus en mesure de le supporter. On avait toujours fini par lui dire que quelque part, ça aurait un sens, que quelque part, la vie en valait la peine. Et elle, elle avait dû travailler bien trop fort pour tenter d'y croire ne serait-ce qu'un pauvre instant parmi tous les moments de souffrance immense qui s'étaient emparés de sa vie. La vie en valait la peine. Elle devait se le répéter tous les jours, le garder dans un coin de sa tête, ne pas laisser la détresse ensevelir un fait qu'on avait toujours tenté de lui faire croire, ne pas laisser les démons tout prendre, sans rien jamais lui laisser.  La vie vaut la peine d'être vécue. Il fallait seulement ne pas écouter la voix qui disait le contraire, ignorer Raya, ignorer le temps qui lui donnait l'impression de tout faire en vain. Au final, quelque part dans tout ça, s'ignorer elle-même qui avait toujours été à même de penser le contraire. 

Elle essayait. On pouvait lui donner ce mérite : elle essayait. La preuve était qu'elle vivait toujours aujourd'hui, qu'elle souriait devant les autres, qu'elle affichait un bonheur sans failles quand d'autres personnes pouvaient la voir, et ceux-ci ne savaient rien de ce qui se passait quand la nuit tombait, quand la maison était désespérément calme. Ils ne savaient rien parce qu'elle ne voulait pas que les autres soient en mesure de savoir, de comprendre. De la comprendre. C'était plus simple de traîner avec elle lorsqu'on ne comprenait pas ce qui se passait dans son esprit, plus simple de la connaître sans avoir un pourcentage de connaissance de ce qui tournait en boucle dans sa tête. Un cerveau qui ne s'octroyait pas la moindre pause. Mais elle avait pris l'habitude de vivre ainsi. 

Sans gestes brusques, la soignante s'attelait à la tâche qu'on lui avait imposé soudainement, mais qui ne la dérangeait aucunement. Elle pouvait maintenant confirmer l'hypothèse du soigneur : le volatile avait sans aucun doute été attaqué par un autre pokémon, ce qui laissait des blessures évidentes en plus d'une aile cassée par une tentative de se débattre, de se défendre. Il avait bien tenté. Heureusement qu'Izaiah, dont elle connaissait désormais le prénom, l'avait trouvé et amené ici. Elle allait pouvoir désinfecté les plaies et lui poser une atelle puis le garder le temps de la convalescence. Elle prit des compresses stériles et les trempa dans une solution antiseptique pour doucement tamponner la région blessée. Bien qu'elle ne regardait pas le jeune homme se trouvant dans la même pièce qu'elle, elle portait tout de même attention à ce qu'il disait. Elle était en mesure de faire plusieurs choses à la fois, après tout. 

Elle sourit doucement, comprenant le geste des parents, mais ne pouvant s'empêcher de penser qu'ils avaient fait, malgré eux, en sorte que leur fils se trouve totalement perdu dans ce monde où les pokémons étaient partout. Il ne devait pas comprendre tout ce qu'il voyait et c'était un peu.. pas triste, non, ni désolant. Seulement dommage. Lys pouvait se compter chanceuse d'avoir toujours évolué auprès des pokémons, même si elle n'avait eu que tard son tout premier pokémon bien à elle, qui était encore aujourd'hui à ses côtés. Pixel. Son adorable petit Eevee qui ne l'abandonnerait jamais et qu'elle n'abandonnerait pas non plus. Entre temps, la Nova avait recueilli d'autres pokémons dont Sancoki, Aly, qui avait son caractère de même que Casper qui se situait toujours sur ses épaules et dévisageait le nouveau venu avec une forme de peur dans les yeux. Craintive petite Mimikyu que Lys avait ramené de la forêt, chromatique, aux couleurs de la galaxie. 

Elle finit d'installer l'attelle au volatile avant de regarder Iza, sans la moindre trace de jugement dans le regard. Elle ne jugea pas. Ce n'était pas réellement dans sa nature d'apposer un jugement au monde qui l'entourait puisqu'en regardant sa propre vie, elle venait rapidement à comprendre que celle-ci méritait également d'être jugée. Alors elle évitait que ça arrive, ou tentait, en ne jugeant pas de son côté. Et il fallait dire que ça aidait à partir les relations d'un bon pied, de toujours tenter d'être dans l'empathie, dans la sympathie. Ce n'était pas toujours évident, surtout quand tout semblait se perdre en elle. Mais elle tentait. Et elle avait toujours très bien réussi. Alors elle continuait. Son sourire demeurait gentiment dessiné sur ses lèvres alors qu'elle posa l'oiseau sur un petit lit à côté. Elle irait le transférer à la chambre adéquate après. « Des études ont été menées prouvant que les pokémons pouvaient même aider les personnages malades à guérir ou rester stable. D'autres études ont démontrées que les pokémons pouvaient empêcher certaines personnes de tomber dans la dépression. » Elle se souvenait de les avoir lu un soir, dans sa chambre, à la faible lueur d'une chandelle qui était tout ce qui l'éclairait puisqu'elle ne voulait absolument pas se voir, pas voir son corps qui ne faisait que la dégoûter. 

« Mais oui, tu as sans doute raison, ils devaient clairement vouloir bien faire. » Comme sa propre mère avait toujours cherché à bien faire, à faire de son mieux pour élever seule trois enfants, mais qui s'était parfois retrouvée à empirer l'état instable de sa fille, qui s'était retrouvée à bousculer sa fille avec sa fermeture d'esprit si facilement et aisément niée. Lys n'en voulait pas à sa mère. Elle faisait seulement reconnaître des faits. Elle s'était très souvent énervée devant une apparente passivité de sa mère et une impossibilité à accepter la réalité se présentant sous ses yeux quant à l'état mental de sa fille. Elle inspira doucement pour se recentrer, pour ne pas perdre le fil de la situation, pour ne pas s'enfoncer dans ses pensées comme elle pouvait avoir l'habitude. Elle se concentra deux secondes sur Casper qui migra de son épaule à ses bras, lui donnant un câlin tendre. « Oh ! Un beau mimigal. Tu passeras me le présenter si tu es dans le coin un jour ! »

Elle n'en avait jamais vu, elle, de Mimigal. Mais ce n'était pas si grave. Au final, elle allait forcément finir par en croiser. Elle serra encore légèrement la Mimikyu dans ses bras. « Je te présente Mimikyu ! Enfin, je l'ai nommé Casper, mais c'est un Mimikyu. Les Mimikyu ne sont pas de cette couleur habituellement, ils ressemblent davantage à Pikachu. En revanche, parfois, tu peux avoir la chance de tomber sur ce qu'on appelle des pokémons chromatiques qui ont des couleurs bien différentes par rapport à leur espèce correspondante. Malheureusement, ils sont parfois chassé dans de mauvaises intentions et peuvent avoir une intolérancce de la part de leurs pairs... » On pouvait sentir la tristesse dans sa voix, malgré les étoiles dans ses yeux puisqu'elle parlait d'un sujet qui la passionnait hautement. « Désolée, je parle beaucoup.. » Mais elle avait toujours été ainsi quand elle aimait quelque chose, elle pouvait partir sur le sujet et la faire arrêter devenait alors très difficile.
« I tried to believe in what I didn't at the start. And sometimes I'm good enough to fool myself and others at the same time, giving the feeling I love live as I should. But the reality is so different. »
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On ne choisissait pas ses parents.
Pour autant, tu n’échangerais les tiens pour rien au monde.
Ils n’étaient pas parfaits, mais ils n’étaient certainement pas méchants. Madame et monsieur Silvērsteiń étaient plus maladroits que malicieux. Ils n’avaient pas su comment réagir à l’annonce d’un premier enfant malade dont la vie promettait tôt ou tard de s’effacer. Voir un enfant mourir est une douleur qui n’a pas son pendant dans l’univers. C’est une douleur d’une cruauté sans égal, c’est une douleur qui vous tue. Alors ta mère avait fait son possible avec ce qu’elle connaissait de la vie et de ta maladie. Elle avait maladroitement jonglé avec toutes les variables qui composaient ton quotidien et elle avait tenté d’en tirer quelque chose, une solution, des conditions miracles pour assurer ton passage parmi eux. Et au final, elle avait réussi. Tu n’avais pas eu l’enfance dont rêvais tous les gamins, mais tu avais survécu à ton propre compte à rebours. Ce sursit à ta propre mort méritait bien une enfance imparfaite, incomplète. Ta mère n’était pas la meilleure qui soit, mais c’était la tienne et elle n’avait jamais eu d’autres objectifs que de s’assurer que tu lui survivrais.

Alors certes, elle t’avait tenu à l’écart de tout ce qui aurait pu te nuire directe ou indirectement et elle t’avait définitivement surprotégé… Mais au final, ça avait fonctionné. Pouvais-tu vraiment l’en condamner ? Une enfance sans Pokémon ne valait-elle mieux qu’une fraction d’enfance ? Maintenant, tu pouvais rattraper le temps perdu. Il était grand temps pour toi d’ouvrir tes ailes et d’explorer tout ce qui jusqu’alors demeurait obscure à ta vie. La face cachée de ta lune, tu avais envie de la découvrir. Cette fois-ci, maman ne serait plus là pour te protéger et pour te rappeler que ta santé était quelque chose de fragile que tu devais à tous prix couver contre les dangers. Le stress, les bactéries, les mauvaises habitudes de vie : exception faite d’un appel par semaine, il n’y avait plus personne pour veiller à ce que rien ne t’atteigne.  

- Ah oui ? Quel genre de maladies ?

Ton enfance avait été rythmée par les craintes. Les craintes que ton cœur ne batte trop rapidement ou qu’une émotion trop intense n’en vienne à bout. Ton cœur était malade, un Pokémon n’aurait jamais pu y changer quoi que ce soit… Mais il y avait sans doute d’autres maladies dont ils pouvaient trépasser. Mais lesquelles ? La dépression, tu y croyais. Pas avec Agony, pas avec un mimigal, mais peut-être qu’avec un Pokémon plus qualifié… Qui sait ? C’était une piste qui méritait d’être creusée. Si ça pouvait être un nouveau moyen d’aider les patients de l’hôpital, tu n’hésiterais pas une seule seconde… Parce que c’était tout ce qui comptait, n’est-ce pas ? Aider les gens, leur redonner envie de vivre, vaincre la dépression : c’était tout ce qu’il y avait dans ta vie.

Tu n’envisageais pas d’adopter un deuxième pokémon pour tous les avantages que tu pourrais en tirer au quotidien, mais uniquement pour pouvoir aider d’autres personnes. Tu te fichais bien de savoir qu’un Pokémon pouvait être une épaule sur laquelle pleurer, mais aussi un compagnon avec lequel rire… Toi, tu étais habitué d’être seul. C’était ça ta vie, ton quotidien. Il n’y avait qu’Agony et toi. Vous n’étiez pas assez proches pour dire ce que vous apportiez à l’autre, mais c’était quand même mieux que rien non ? Ta solitude, tu n’y cherchais pas de remède. Si tu prenais un deuxième Pokémon sous ton aile, ce ne serait pas pour toi-même.

- Tu en es bien sûre ? Les Pokémons insectes n’ont pourtant pas la cote… Normalement les gens sont plus intéressés à les savoir loin d’eux qu’à les voir.

Rigoles-tu doucement. C’était un truc que trois années de cohabitation avec Agony t’avait bien appris : les gens ne voulaient pas de lui. La plupart tolérait sa présence, une fraction angoissait à sa seule mention, mais personne ne demandait explicitement à l’avoir près de lui. Personne. Lys était la première et c’était franchement un peu étrange. L’aspect inhabituel de la chose te fait même sourire légèrement alors que la jeune femme sert son drôle de truc violet dans ses bras.

Casper donc.
Un Mimikyu.
Chromatique qui plus est.

Parce que toi, évidemment, tu ne sais pas ce que c’est un chromatique. Si tu avais connu la couleur ordinaire d’un mimikyu, tu aurais sans doute clamé bêtement que celui-ci est malade et qu’il faudrait sans doute l’osculter avant qu’il n’en meure… Après tout, on n’est jamais trop prudents n’est-ce pas ? Sauf qu’au final, tu n’aurais rien récolté de plus que l’amusement général devant tant de méconnaissance. Un chromatique. C’est la première fois que tu en vois un et, malheureusement pour toi, tu n’arrives pas du tout à imaginer les couleurs de base d’une telle espèce. Tu vois ce qu’est un Pikachu, mais tu ne vois pas dans quelle mesure cette chose peut lui ressembler.

Tu es un peu bête… et surtout très ignorant.

- Non non ! Ne t’excuse pas ! Au contraire, j’adore rencontrer des gens passionnés comme toi. Je trouve ça magnifique et très intéressant.

Cette fois, ton sourire se veut rassurant et sincère. Tu ne veux surtout pas qu’elle cesse de parler. Lys est passionnée et c’est quelque chose dont manque cruellement ce monde.

- Mais du coup, cette … sorte de mutation génétique est totalement inoffensive pour eux ? Il n’y a aucun risque pour leur santé sur le court ou le long terme ?

C’est une question qui mérite d’être posée.
Parce que toi, tu aurais eu peur si Agony n’avait pas été vert comme tous ses congénères.
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On ne choisissait pas ses parents.

Ce n’était pas toi qui allais dire le contraire. Après tout, tu avais soit un père qui te prenait pour un objet sexuel, soit une mère qui préfère penser que tu es totalement saine d’esprit et neurotypique. Tu ne la détestais pas, ta mère. Elle avait toujours tout fait pour ta sœur, ton frère et toi et devait se débrouiller seule. Ce n’était pas facile, d’être monoparentale. Elle avait toujours cherché à faire ce qui lui paraissait le mieux pour que vous ne finissiez pas comme elle, parce qu’elle avait toujours considéré que sa situation pouvait être qualifiée d’honteuse. Pourtant, par moment, elle avait clairement fait de ton existence un enfer en minimisant ce qui se passait dans ta tête, dans ton corps, donnant le sentiment que ce n’était pas réel et que tout ce qui se passait était imaginé et amplifié. En la côtoyant, tu avais appris à ne pas considérer tes sentiments, à les voir comme exagéré, à penser que tu ne méritais pas de ressentir et que les débordements étaient honteux et excessifs. Ton hypersensibilité, tu avais appris à l’étouffer si bien que tu implosais et tu avais l’impression de ne plus ressentir. De ne plus être rien qu’une coquille vide. Si bien que moindrement tes sentiments débordaient un peu, tu venais à culpabiliser au maximum. À penser qu’on allait te le reprocher, qu’on allait t’engueuler et te dire que tu n’avais aucune raison de réagir ainsi. Tu avais appris à te reprocher de ressentir. Aujourd’hui encore, tu te battais à te faire comprendre que ce n’était pas ça, la vie, le vide. Et que pleurer pour une tasse était, certes, excessif, mais que tu avais le droit.

Mais tu ne l’échangerais pas, toi non plus. Parce qu’elle a toujours tenté de vous élever au mieux, parce que tu l’aimes et qu’elle t’aime. Et qu’elle a tout abandonné pour vous élever, pour vous aimer, pour vous amener à manger sur la table, un toit où vivre. Jusqu’à abandonner sa propre dignité pour que vous préserviez la vôtre. Tu t’étais toujours sentie redevable. Et tu avais longtemps essayé de te racheter tout en sachant que tu ne pourrais jamais. Parfois, tu venais à te dire que ne pas exister aurait sauvé sa vie de bien des façons, et bien malheureusement, certaines de ses phrases t’avaient conforté dans cette idée, mais tu savais très bien qu’elle, elle ne regrettait pas ce qu’elle avait fait pour vous. Elle l’avait fait en vous aimant inconditionnellement et c’était cet amour que tu ne pouvais pas concevoir. Toi, serais-tu capable d’aimer un enfant ainsi, de tout abandonner pour lui sans lui reprocher mentalement ? Tu ne penses pas que tu serais à la hauteur. Tu serais très clairement une piètre mère.

Un sourire tendre se trouvait sur ton visage suite à la question d’Iza. Tu avais longuement étudié les pokémons, leur effet sur la santé et tes propres pokémons te retenaient de la dépression depuis que tu les avais. Lui, contrairement à ta personne, ignorait presque tout de ces petites bêtes qui partageaient ton quotidien et tu avais envie de lui en parler, de long et en large, de tout lui dire. Mais tu essayais de te contenir, de ne pas trop le submerger d’informations. Ce n’était pas méchant et aucunement fait dans une perspective de jugement. Non, c’était seulement un partage d’une passion qui t’animait depuis toujours et qui continuait de dicter ta vie. Après tout, tu ne tenais pas ce refuge pour rien. « La dépression, le trouble de stress post-traumatique, d’autres maladies de ce genre » Ça, c’était pour les maladies que les pokémons étaient en mesure de soigner. Parce que par moments, même s’ils ne soignaient pas, ils permettaient de gérer, d’apaiser, de stabiliser seulement. Et c’était le plus beau dans tout ça.

« Pour les personnes souffrant de cancer, la présence de pokémons a apporté des résultats positifs. Si ça ne les soigne pas, ça leur redonne espoir et goût d’y croire et ça aide à montrer des résultats positifs aux traitements. Ils permettent d’éviter la dépression lorsque les personnes sont très malades et c’est déjà quelque chose de très important. Surtout pour ceux qui sont seuls. » Pixel t’avait énormément aidé, et puis tu avais accueilli Aly qui t’avait fait sourire à plus d’une reprise et qui s’occupait désormais de faire sourire les pokémons du refuge qui vivaient des moments très angoissants. Tu avais pu ensuite recueillir Casper qui avait plus que besoin de ta présence et de ta personne, et tu avais redécouvert ce doux sentiment d’être utile, d’être importante et de ne pas être remplaçable auprès de ce pokémon spectre-fée qui se trouvait dans tes bras actuellement. Et devant Iza, tu ressentais de nouveau cette agréable impression d’apprendre à nouveau. Tu avais toujours aimé apprendre aux autres.

Tu hochas vigoureusement la tête. Les insectes ! Une autre passion que tu pouvais avoir. Tu savais tous les pokémons insectes et tu savais très bien que si tu en rencontrais un dans le besoin, tu serais la première à désirer le sauver. Pour autant, tu ne l’enlèverais pas à son environnement si celui-ci ne voulait pas te suivre. Tu ne serais pas en mesure de l’obliger. C’était pour cela que les arachnides qui passaient en ces lieux ne rejoignaient pas ton équipe. Tu avais trop bon cœur. Surtout quand il s’agissait des pokémons, ils étaient toute ta vie. « Certaine ! J’adore les pokémons insectes. J’ai toujours rêvé d’avoir un Mimigal. » Un sourire. Tu avais toujours ce sourire si tendre sur tes lèvres alors que tu écoutais Iza et les questions qui traversaient son esprit. Maintenant qu’il t’avait rassuré. Tu avais toujours peur de trop parler, d’emmerder, de déranger. Tu t’enflammais souvent quand tu parlais de tes passions.

« Non ! Aucun risque. C’est une mutation génétique inexpliquée. On ne sait pas ce qui la cause, et encore moins comment elle décide la couleur que les pokémons porteront, mais par bonheur, elle n’affecte aucunement la santé des pokémons. Elle ne les rend ni plus faible ni plus fort. Ça les rend seulement uniques et bien particuliers. » Tu pris ton téléphone en transférant Mimikyu sur un bras seulement, le pokémon s’accrochant aussi pour ne pas tomber. Tu tapais rapidement pour obtenir une photo d’un Mimikyu normal et le montras à Iza. « Voici la couleur de base d’un Mimikyu ! Casper détonne beaucoup. » Tu voulais tout lui apprendre, tu voulais le prendre sous ton aile pour lui transmettre toute ta connaissance, il semblait si réceptif et si désireux de comprendre, d’apprendre, de savoir ce que tu avais à dire et ça te faisait chaud au cœur, chassait les éclairs et les orages. C’était agréable. « Au final, la couleur d’un pokémon ne change pas, sauf s’il est chromatique. La couleur n’est absolument pas représentative de son état de santé ! Je trouve ça très intéressant. Il y a des choses que tu voudrais apprendre toi ? » Pixel se décida, à ce moment, de sauter sur le petit comptoir où les pokémons recevaient des soins et observer attentivement Iza en inclinant la tête. Il attendait visiblement une attention, une caresse, quelque chose.

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Tu n’étais pas malheureux.
Tu ne l’avais jamais été. Même quand l’enfer menaçait de refermer ses mâchoires sur toi (Vraiment Iza ? l’enfer ?), même quand on te disait qu’espérer ne servait à rien, que d’autres vivraient pour toi, que beaucoup te survivraient, tu n’avais jamais estimé être malheureux. On pouvait dire que tu étais un saint ou un fou, ça n’avait pas la moindre importance, l’idée restait la même ; cette existence fragile, cette vie ne tenant qu’à un fil était la tienne. Et pleurer sur ton sort n’aurait jamais arrangé les choses. Maudire Arceus, maudire ce qu’il y a de plus haut encore, ne t’aurait jamais rendu ta santé volée ni permis d’accéder au bonheur… Après tout, ça se saurait si la solution était aussi simple que de détester toutes les divinités de ce monde pour récupérer ce qui nous avait été volé. Oh, tu n’étais pas mieux qu’un autre ; sans doute que tu n’aurais pas hésité à te rebeller contre ton créateur si ça avait pu t’apporter quelque chose… mais en absence de preuve pour appuyer la théorie, tu avais décidé de courber l’échine devant la grande faucheuse : tu n’avais pas le moindre recours contre les années précieuses qu’il te restait.

Tu n’avais jamais été malheureux.
Tu n’avais jamais souhaité avoir la santé de quelqu’un d’autre ni caresser l’idée ou le désir d’échanger ta place avec la leur n’importe quand… Parce que c’était comme ça, parce que tu étais né malade, parce que tu n’avais jamais connu autre chose que l’épée de damoclès au-dessus de ta tête et la crainte dévorante de mourir du jour au lendemain parce que ton heure serait arrivée. Pensées pures, pensées injustement bien trop droites et méritantes pour quelqu’un dont l’espérance de vie était aussi courte… Tu sais, les gens pouvaient parfois en venir à te détester d’être aussi bon, d’être aussi gentil : en avais-tu conscience ? Faisais-tu semblant de ne rien voir ? Quel mal y avait-il à se rebeller de temps en temps Iza ? Tu avais le droit de hurler, toi aussi. Souffrir n’était pas un droit réservé aux gens normaux, aux gens heureux : c’était un besoin fondamental que de cracher sur l’injustice qui nous desservait, sur la douleur qui nous déchirait le ventre. Pourquoi tu n’en usais jamais ? Pour quelle putain de raison tu t’entêtais à sourire, à faire comme si tout allait bien ? Tu n’étais pas quelqu’un de bon, t’étais juste super hypocrite. Tu étais une image lisse, un rôle bien écrit, une forme de vie ennuyante.

Vois les choses en face.
On n’avait rien à t’envier. Ni ta vision de la vie, ni ta manière de flirter avec tes sentiments comme s’ils avaient la peste.  

Heureusement, il y avait Lys pour taire tes pensées, pour étouffer le mensonge dans tes yeux. Ce qu’elle disait t’intéressait réellement. C’était ton métier, ton sacrifice dont elle parlait sans le savoir : tu voulais gagner une nouvelle corde à ton arc… Et alors, qui sait, peut-être atteindrais-tu davantage de cibles ? À cette idée, tu souris.

- Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle…

Pour toi, les pokémons ne représentaient pas grand-chose. C’étaient des êtres vivants, des créations dotées d’une grande intelligence et de pouvoirs incroyables… Mais tu ne t’étais jamais questionné sur le rôle qu’ils pourraient avoir dans des milieux comme le tien. Tu n’avais jamais pensé à leur ouvrir la porte, à travailler avec eux… Et pourtant, Lys venait de te confirmer que les pokémons pouvaient parfois aider à la guérison de certaines maladies comme les traumatismes et la dépression : que pouvais-tu demander de mieux ?

- Est-ce que tu sais quel genre de pokémon est spécialement adapté à ce genre de pratique ? Enfin tu sais, pour aider les gens sur le plan psychologique, tout ça.

« Tout ça ». La tête entre les épaules, on aurait juré un adolescent qui ne savait plus s’exprimer. Tu avais déjà mieux géré ta répartie et ton vocabulaire : c’était gênant, dérangeant même. Heureusement, il y avait l’éleveuse pour te remettre en confiance. Pour la première fois (la première fois ?) de sa vie, Agony venait de te sauver d’un mauvais pas et d’une maladresse dont tu n’étais pas prêt à te remettre s’il n’avait pas été là pour accueillir une réaction de la jeune femme aux cheveux bleus. Dans un coin de ta tête, tu te promis de revenir avec lui la prochaine fois.
Parce qu’il y aurait une prochaine fois, non ? Elle voulait le voir… Et toi, tu étais heureux de rencontrer quelqu’un que ton mimigal ne dégoûtait pas. Tu te sentais de la remercier ou de la bénir pour cette extrême gentillesse…. Tu ne le ferais, certes, pas, mais l’idée était là.

Rapidement, la conversation se retourne sur le caractère chromatique de certains pokémons. Fasciné, tu regardes l’images d’un mimikyu ordinaire à côté de celui de Lys et… la différence détonne. Abasourdi, tu fronces légèrement les sourcils. Tu n’avais jamais pensé que les couleurs d’une même espèce pouvaient jurer à ce point d’un spécimen à l’autre. Personne ne te l’avait jamais appris, personne n’avait jamais eu d’intérêt pour te l’apprendre. Personne n’avait jamais souhaité que tu saches.

- Sans vouloir être méchant… Je trouve le tien beaucoup plus joli que les autres de son espèce ! Je le trouve beaucoup plus éblouissant.

C’est un compliment qui peut rapidement se tourner contre toi, Iza. Un compliment qui n’avait peut-être pas lieu d’exister, mais que tu pensais sincèrement. C’était normalement assez terne après tout, un Mimikyu… Alors autant dire qu’à côté de celui de Lys, l’espèce paraissait carrément fade.

- Plein de choses oui…

Dis-tu en regardant distraitement l’évoli venu se monter à ta hauteur. Le regard un peu perdu dans l’univers, tu tends une main délicate dans sa direction afin de faire glisser son soyeux pelage entre tes doigts. Tu frissonnes, prend une grande inspiration.

- Je ne sais même pas par où commencer… Il y en a tellement. Et puis tu vas certainement te moquer de moi si je te demande s’il existe beaucoup d’espèces et de types de Pokémon… Ou enfin, ce genre de questions quoi haha !

Tu aurais aimé ne pas être un boulet, ne pas avoir été si longtemps déconnecté de la réalité. Tu partais de loin, de si loin… C’en était presque gênant, tu ne penses pas ?
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Tu l’avais toujours connu, le malheur.
Pas comme un poids que tu affiches à la terre entière, comme un drapeau que tu agites sous le nez de ceux que tu venais à croiser, non. Davantage comme un amant secret, une rencontre dans les couvertures une fois la lumière éteinte et la maison endormie. Un petit secret bien tenu contre le cœur le soir avant de t’endormir. Ça avait été ton secret, ton jardin, ta douceur pendant les jours de pluie, pendant les jours de l’hiver monotone avec lequel tu entretenais une relation d’amour-haine.
Quand Naëlle s’était investie dans ton vie, t’avait utilisé, t’avait encore plus traînée vers le bas que tu ne l’étais déjà, le malheur était devenu le refuge que tu ne pouvais pas quitter sans quoi tu retrouvais perdue, mais encore. Ça n’avait pas été un poids porté à la lumière du jour, un poids porté devant les yeux des autres. Le malheur avait toujours eu effet dans la noirceur, dans le secret, derrière la porte close de ta chambre, quand le sang coulait, quand sa voix résonnait. Quand Naëlle s’inquiétait de ta descente aux enfers.

N a ë l l e.
Un démon aux apparences d’ange. Quatre longues années à l’aimer éperdument, à te déchirer en milles pour ne serait-ce qu’une minute d’attention de sa part. Elle avait été un pion central, un pilier, un soutient, mais l’ouragan également de ton cœur, de ton âme. Le froid et le chaud, les contraires. En quatre longues années. Tu ne voulais qu’elle. N’avais qu’elle. Tu avais souvent eu confirmation d’être utilisée par sa personne, mais ça te convenait. Tu acceptais. Tant que c’était toi qu’elle utilisait et personne d’autre.

Tu avais connu la douleur comme un amant.
La chérissant en la détestant, la poursuivant en la fuyant. La portant en la cachant derrière des sourires, derrière des yeux fatigués des nuits blanches épuisantes. Quand les souvenirs berçaient ton âme, que les frissons prenaient ton corps, que les muscles te lâchaient sous l’abus de médicaments. La douleur avait été le poison et l’antidote pendant des années, alors que tu étais enfermée dans une relation toxique qui t’empoisonnait également. Mais, ça avait été ton silence. Ta déchéance. Pas celle des autres et rien ne devait transparaître dans ton comportement.

Et pour te dédouaner, pour justifier cette souffrance, pour l’étouffer comme si elle n’existait pas, pour que celles des autres prennent le dessus, que ton empathie vole la vie des autres pour que tu n’aies pas à vivre la tienne, tu t’étais perdue à les aider, à recoller les morceaux de leurs cœurs brisés, à les faire sourire, tu t’étais tuée à les conseiller des nuits durant, à utiliser cette empathie pour comprendre les torts et travers de leurs existences jusqu’à ne même plus savoir qui tu étais.
Tu t’étais perdue.

Tu n’étais plus sûre de qui tu étais aujourd’hui encore. Tu n’étais plus sûre de ce que la douleur apportait à ta vie, à ton quotidien. Tu la portais aujourd’hui en fardeau, mais encore une fois, en secret bien scellé que personne ne devait découvrir. Parfois, tu flanchais. Tu tendais la main, tu demandais la vie des autres quelques secondes pour espérer respirer. Mais tu ne leur donnais qu’un aperçu de la détresse dans laquelle tu te noyais en permanence. Plus jamais on ne t’entendait murmurer douloureusement
Je veux disparaître.
Et pourtant, jamais cette pensée ne s’effaçait. Toujours en fond, en boucle, disque rayé. Tu la taisais, tu ne la communiquais jamais. Tu la gardais tout près de ton cœur encore une fois, quand la nuit prenait place dans les vies des autres, quand la solitude serrait doucement et tendrement ta main.

Alors tu savais. Tu avais appris à reconnaître. Reconnaître le regard de ceux qui se donnent aux autres. Tu avais été là autrefois, quand tu pouvais encore. Tu savais reconnaître ce sacrifice. Quelques mimiques, quelques étoiles perdues, des détails que tu ne pouvais pas expliquer, que tu ne pouvais pas décrire tout simplement, mais qui résonnaient en toi, touchaient une corde sensible que tu ne pouvais pas ignorer. Tu lui adressas un sourire doux, tendre, un sourire qui tentait de communiquer tous les sentiments les plus positifs, qui tentait d’être le plus rassurant possible. « On apprend tous les jours. » Ce n’était pas un jugement, mais un fait. Toi-même tu apprenais aujourd’hui à plusieurs reprises, constamment. Tu apprenais.

« Généralement, je sais qu’on utilise des pokémons comme les Arcanins ou encore les Evoli qui sont poilus et assez faciles à dresser, à éduquer. Et parfois, ce sont des pokémons qui ont un lien avec le passé ou les intérêts des personnes. Comme un pokémon eau pour un nageur professionnel, ou encore un pokémon insecte pour un entomologiste. Même si les Arcanins et Evoli sont très utiles et souvent dans ce domaine. » C’étaient deux pokémons adorables qui appelaient à l’affection et à la tendresse. C’étaient, de plus, deux pokémons au caractère facilement modelable. Enfin, les Arcanins étaient privilégiés comme pokémons pour les policiers, ce qui démontrait déjà de leur potentiel de dressage. C’était logique qu’ils puissent être dans le domaine médical également.  Distraitement, ta main se tendit vers la tête de ton propre Evoli qui était très utile, qui t’aidait toujours dans tes tâches quotidiennes. Oui, eux aussi étaient de parfaits compagnons.

Tu étais heureuse, bien plus qu’heureuse même, de partager tes connaissances sur les pokémons. Sur leur génétique, la chromaticité, sur leurs caractéristiques. Tu adorais parler de tout ça, tu adorais t’exprimer à ce sujet et même si Casper se blottissait dans ton bras pour tenter de disparaître parce qu’elle savait que le sujet tournait autour d’elle, tu ne pouvais pas t’empêcher d’adorer ce sujet. C’était ton domaine, c’était ta passion. Tu ne pouvais pas t’en empêcher. Un petit rire amusé et sincère s’échappa de ta gorge alors que tu posais ton téléphone sur le comptoir. « C’est vrai que Casper ne passe pas inaperçu ! » Malgré ce que la concernée aimerait.

Pixel avait tendu la tête pour recevoir des caresses qu’Iza – comme il avait dit que tu pouvais l’appeler – lui donnait tout aussi distraitement que tu l’avais fait auparavant. Tu souriais. Gentiment. Doucement. Chaleureusement. Tu souriais. Tu voulais partager tes connaissances, tu voulais apprendre à quelqu’un qui était disposé à tout écouter avec une véritable attention et surtout, tu comprenais. Tu comprenais cet homme mieux qu’il ne pouvait se l’imaginer, tu comprenais ce regard, ces petits détails dans ses prunelles qui résonnaient en toi, qui te rappelaient qui tu avais été un jour, qui tu avais perdu. Tu secouas légèrement la tête alors qu’il parlait. « Jamais je ne me moquerais ! » Ce n’était pas dans ton caractère. Non, pas du tout. Tu n’allais pas te moquer de lui.

« Je serais ravie de répondre à toutes les questions que tu as. Vraiment, ça me ferait plaisir. » Il avait besoin de quelqu’un. C’était. Puissant. Une certitude puissante qui venait de te plonger dans un bain d’eau glacée. Ne pas connaître les pokémons n’était pas si… surprenant. Enfin, ce n’était pas tout le monde qui en baignait depuis leur naissance, certaines familles ne s’embarrassaient pas de l’existence de ces bêtes, alors pourquoi il s’attendait à ce que tu te moques de lui ? Combien de personnes l’avaient-ils fait ? Combien de personnes, avant toi, avaient lacérés le cœur de cette personne par des paroles, par des mots puissants, destructeurs ? Combien ?
Sans doute trop.

«  Donc. Il y a beaucoup d’espèces de pokémons, vraiment, c’est dans les 600, sinon plus ! Impossible de toutes les savoir par cœur. Chaque évolution est considérée comme une espèce à elle seule. Pour les types, c’est plus simple ! Tu as en 18 : normal, poison, ténèbres, fée, vol, feu, eau, insecte, plante, électrique, psy, combat, sol, glace, roche, spectre, dragon et acier. Un pokémon peut porter un type ou deux types. Dans ce cas, on parle de double type.» Tu pris une pause pour respirer et atteindre la bouteille d’eau, lui donnant le temps d’enregistrer ce que tu venais de dire. «Donc, prenons mon Evoli, comme exemple. C’est le meilleur pokémon pour expliquer d’ailleurs ! Son code génétique est instable et il peut évoluer en plusieurs types selon ce à quoi il est exposé au courant de sa vie. » L’Evoli t’avait toujours fasciné à cause de ça. « Donc, l’Evoli est une espèce. Tu en trouves un peu partout, il n’est pas rare du tout et pas en danger. Il porte le type Normal uniquement. Si tu possèdes une pierre eau et que tu exposes ton Evoli à la pierre eau, son corps va répondre aux radiations et va se transformer en Vapoeron. Il va alors perdre son type Normal pour avoir le type Eau. Si tu remplaces la pierre eau par une pierre feu, tu auras un Flareon qui portera le type Feu. Et ainsi de suite ! » Tu le regardais, en souriant. Tu n’avais jamais été la meilleure enseignante, mais tu avais toujours aimé parler de ce qui te passionnait. « J’espère que c’est clair ! Pose tes questions ! »

Tu avais envie qu’il te pose des questions. Tu avais envie qu’il te parle, pouvoir lui répondre, pour l’aider, pouvoir… le rassurer. Tu avais envie qu’il ait quelqu’un à qui parler, à qui demander des questions sans peur de jugement, sans peur qu’on se moque de lui. Tu avais envie de le protéger.



« I tried to believe in what I didn't at the start. And sometimes I'm good enough to fool myself and others at the same time, giving the feeling I love live as I should. But the reality is so different. »
(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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They say a person needs just three things to be truly happy in this world:
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Tu vivais pour les autres.
Pour toi, c’était comme une évidence.  C’était une réalité à laquelle tu ne t’opposais pas, une fatalité qui ne savait même pas te déranger… Ta survie, ton droit volé d’être, ne dépendait en réalité que de ta capacité à donner au suivant. Ni plus ni moins. Sans elle, tu n’étais qu’un usurpateur, un égoïste. À quoi bon avoir gagné le droit d’exister si c’était pour le garder jalousement pour toi seul ? À ton regard, c’était inconcevable de faire preuve d’un tel égocentrisme. Tu vivais au nom de tous ceux qui ne vivaient plus et pour permettre aux plus ingrats d’ouvrir les yeux sur toutes les beautés dont ils se privaient sur terre. Izaiah Lux Silvērsteiń était un « nous » bien plus qu’un « je ». Tu n’existais pas en tant que personne à part entière, tu prenais racines dans beaucoup trop d’âmes et de corps…
Un véritable sauveur, n’est-ce pas ?

Beaucoup s’opposaient à ta décision, peu savaient que tu ne serais pas capable de vivre autrement. Tu étais heureux de vivre, heureux de prolonger de quelques années ton espérance de vie… Mais tu pensais sans cesse à tous ceux et celles qui n’avaient pas eu cette chance. Pourquoi toi et pas eux ? Qu’aviez-vous de différents ? Tu ne valais définitivement pas mieux qu’un autre. Tu n’étais ni un riche, ni un saint. Ton parcours était banal, les années que tu avais menées jusqu’à présent manquaient d’artifices capable de justifier ta survie aux dépends de celle d’un autre. Au loto de la vie, on disait que tu avais pigé le bon numéro, mais que ce n’était qu’un heureux hasard.
Et c’était vrai.
Toi, on avait pu t’arracher aux griffes de la mort, mais ça n’avait été qu’une vulgaire question de pile ou face. L’opération aurait pu être un désastre, ton corps aurait pu faire un rejet, les médecins auraient pu se décider trop tard… Les variables étaient indénombrables et, pourtant, tu étais encore là pour témoigner de ce véritable parcours du combattant. Tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais pas ce qui séparait les gagnants des perdants, quelles conditions étaient prises en compte… Tu ne comprenais rien.

Alors plutôt que de chercher des réponses inexistantes, tu te démenais comme un beau diable pour créer une raison à ce prolongement. Et ça fonctionnait plutôt bien. Tu y croyais assez pour en tirer une sorte de paix intérieure.

Et tu savais reconnaître les gens qui, comme toi, donnaient plus qu’ils ne recevaient. Vous n'étiez qu'une poignée de perdus dans l’univers à offrir de votre temps, de votre santé sans compter… Que vos protégés soient humains ou pokémon n’y changeait rien : vous vous acharniez à offrir un fragment de vous à ceux qui manquaient cruellement de chance. Vous vous nourrissiez des sourires reconnaissants, des marques de gratitude. C’était votre véritable gagne-pain, votre principale motivation pour continuer. Ça vous rendait vivants… Et il suffisait d’entendre Lys parler d’eux pour savoir.
Tu ne te trompais pas.
Tu ne pouvais pas te tromper.

- Je prends note, ça me servira très certainement dans l’avenir.

Et tu le pensais. Jamais tu n’avais envisagé la… « pokéthérapie » pour aider les patients avec lesquels tu étais en contact, mais peut-être que c’était la dernière fraction de solution qu’il te manquait ? Peut-être qu’Ezekiel ne serait pas parti s’il avait eu le bon compagnon près de lui… ? À cette idée, ton regard s’assombrit légèrement.
Agony n’était sans nul doute pas le bon pokémon pour apporter ce genre de réconfort…
Et comme de raison, le kalosien n’avait pas hésité à l’abandonner lorsque les choses s’étaient corsées et qu’il avait pris la fuite. Existait-il un monde dans lequel ton mimigal suffisait, plaisait sincèrement ? Sur un autre plan d’existence, était-il enfin reconnu à sa juste valeur ? Inconsciemment, tu enfonces tes dents dans la peau de tes lèvres et les malmènent ainsi plusieurs secondes durant. Tu ne le méritais pas. Et si tu proposais à Lys de le lui offrir ? De lui faire cadeau de cet ami si précieux ? Non. Tu ne pouvais pas faire ça. Même si votre relation ne valait rien, même si votre collocation était froide, Agony restait sous ta responsabilité. Tu avais tout fait pour lui éviter le choc d’un deuxième abandon et tu ne pouvais pas abandonner ainsi après trois ans d’acharnement.

Après tout, n’étais-tu pas en train de passer Lys en interrogatoire dans le simple espoir de mieux le comprendre ?

Pendu aux lèvres de la jeune femme, tu écoutes. Tu écoutes tout d’une oreille attentive, tu tentes de graver l’information dans ta mémoire, tu t’abreuves de ses paroles, de son savoir… Mais il y a beaucoup de choses à assimiler et, à un moment, tu es convaincu que le vide qui se creuse entre tes deux oreilles se trahit dans ton regard. Avais-tu imaginé qu’il puisse y avoir autant d’espèces et de type ? Non. Tu connaissais grossièrement le type insecte, le type combat, type plante et le type feu… Pour le reste, ce n’étaient que des mots. Tu n’avais aucune image mentale de ce à quoi pouvait ressembler un Pokémon psy et c’était incroyablement déroutant.
Tu te sentais nul.
Tu avais l’impression que ton éducation était à parfaire, qu’une partie de ta culture s’était sacrifiée au profit d’une enfance surprotégée.

Découragé malgré la satisfaction d’une réponse aussi complète et détaillée, tu te penches légèrement vers l’evoli de Lys afin de lui offrir quelques caresses plus investies. Doucement, tu glisses ton pouce entre ses deux yeux en souriant puis tu te penches à sa hauteur sans le quitter des yeux. D’après ce que tu avais compris, c’était une espèce complexe… Vraiment complexe. Comment une si petite chose pouvait-elle posséder une génétique aussi complète et diversifiée… ? Il semblait si… Normal ? Si tu ne l’avais pas entendu Lys en parler aussi précisément, tu n’aurais jamais imaginé le bordel monstre qui se cachait en réalité sous cette douce fourrure brune.

- Pour être honnête, c’est beaucoup plus complexe que ce que j’avais imaginé…

Tu avais envie d’abandonner. Tu avais envie de lui dire que ce n’était peut-être pas pour toi finalement, que tu ne serais jamais capable d’apprendre dix-huit types, que c’était perdu d’avance. Existait-il quelqu’un sur terre capable d’assimiler le nom de tout autant de types que d’espèces ? Si oui, tu lui levais volontiers ton chapeau… Car pour toi le mystère était plus épais que jamais.

- Est-ce que tous les types ont des besoins particuliers ? Par exemple, Agony est-il vraiment heureux quand il dort pendant huit heures sur mon lit ou il aurait besoin d’un espace plus adapté… ? Est-ce que les pokéballs sont vraiment une bonne solution pour eux ? Est-ce qu’ils y sont plus confortables que dans un mauvais environnement ?

Murmures-tu sans quitter le Evoli des yeux. Était-ce pour cette raison que ton mimigal et toi étiez incapables de vous compléter comme Lys et ses pokémons ? Parce que tu ne lui offrais pas des conditions de vie optimales pour son espèce ? Et si c’était ça, allais-tu devoir retaper ton appartement pour y mettre des arbres partout ? Serait-ce vraiment nécessaire d’envisager la plantation d’une forêt dans ta chambre ou existait-il d’autres solutions ?
Trop de questions se bousculaient dans ta tête.
Et ça t’embêtait.
Tu craignais que tes interrogations soient stupides, que Lys se décourage devant ta bêtise. La jeune femme était incroyablement gentille et patiente… Tu ne voulais surtout pas qu’elle se fasse une mauvaise image de toi… Si ça devait arriver, tu ne te le pardonnerais pas. C’était l’une des premières personnes à Lumiris à prendre le temps de te parler et c’était agréable de faire des rencontres extérieures à l’hôpital… Tu sentais que tu pouvais parler à la bleuté sans craindre de frôler le ridicule et c’était libérateur.
Parce que jamais encore tu n’avais osé.
And now that you don’t have to be perfect, you can be good.
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ft. Izaiah L. Silverstein
As-tu déjà vécu pour ta propre personne ?
As-tu déjà respiré pour toi ? Sans t'accrocher à quelqu'un pour te fournir une raison d'exister ?
La raison ne te plaît pas.
Mais tu la connais, la réponse. Jamais tu n'as vécu en t'accrochant à rien d'autre qu'à toi. Tu avais toujours vécu pour les autres, vécu en t'accrochant à leurs mots, au fait qu'on te disait qu'on avait besoin de toi. Tu avais même détesté qu'on ait besoin de toi parce que ça te retenait. Aujourd'hui, tu vivais pour les pokemons. Casper et Pixel comptaient sur toi. Aly était trop sensible pour n'importe quel dresseur, Kabuto avait besoin de patience et de beaucoup de travail. Il n'y avait qu'Aisu qui pouvait survivre avec n'importe qui. Calme et sage, elle s'adapterait facilement.
Et les blessés qui se retrouvaient dans ton refuge avaient besoin de tes compétences et ton empathie.

Mais plus personne n'avait besoin de toi.
Sans les pokémons, tu n'aurais plus rien. Plus aucune raison. Alors tu te perdais, t'épuisais à donner ta vie à ceux qui lui donnaient son sens. Pour avoir cette impression dérisoire que ta présence dans ce monde venait à changer quelque chose, que sans toi, la terre ne tournait plus rond, que sans toi, le monde n’était plus le monde.
Mais le monde serait toujours le même même lorsque ton souffle s’éteindra, et que ta cage thoracique n’aurait plus le loisir de se soulever puis s’abaisser dans un rythme régulier. Le monde n’avait pas besoin de toi.

Izaiah non plus n’avait pas besoin de toi. Il aurait pu trouver toutes les informations nécessaires sur internet et n’importe quel centre pokémon aurait pu soigner le Poichigeon. Mais il était venu te voir toi, il t’avait posé les questions à toi et par le simple fait de le voir respirer devant tes yeux, de le voir exister, de sentir cet étrange écho d’un état de vie en suspens chez lui, te donnait le sentiment que quelque part, ça changeait la donne. Que ce soit toi, ça changeait la donne. Tu voulais y croire.
(elle ne te laissait pas y croire)

Devant lui, en cet instant présent, tu n’avais pas besoin d’être sauvée. Si souvent, tu avais hurler en silence pendant des heures durant pour qu’on te vienne en aide, pour qu’une âme s’arrête et te prenne par la main, pour être sauvée par quelqu’un. Parce que tu étouffais à exister par toi-même, tu n’y arrivais pas dès que tu n’avais pas une raison de fouler la terre, dès qu’on ne te donnait pas cette raison sur un plateau d’or, sur un plateau d’argent. Mais là, devant lui, tu n’avais pas besoin d’être sauvée. Parce que pour une fois, les rôles s’inversaient et c’était lui qui devait être sauvé, n’est-ce pas ? Parce qu’il te ressemblait trop pour que tu le laisses faire, pour que tu l’abandonnes, que tu le laisses tourner les talons sans lui faire comprendre qu’il trouvait refuge en ton amitié.
Et sans doute qu’il n’en aurait rien à faire, de ton amitié. Tu n’étais pas intéressante, tu ne détonnais pas, tu n’étais pas la personne qu’on voyait se démarquer du lot. Tu étais discrète et effacée, la dernière personne qui attirait le regard. Tu n’étais pas le type d’ami qu’on voulait voir, seulement celle à qui on parlait quand on avait besoin de quelque chose. Mais pour lui, ça t’irait, ça ne te dérangeait pas. Qu’il vienne parce qu’il avait besoin d’aide, besoin de renseignements, besoin d’une main tendue dans l’univers pour attraper la sienne quand sa poigne sur la vie faiblissait.

Tu ressentais ce besoin de lui prouver que son existence avait une valeur, avait un sens. Tu ressentais ce besoin de le protéger, de le délivrer de quelques poids pouvant s’apaiser sur son âme, de le délester de quelques problèmes peu importe la taille de ceux-ci. Tu pourrais les prendre sur ton dos si ça lui permettait de mieux respirer.
Mais ce n’était pas le sujet actuel. Et tu ne devais pas lui en parler. Tu n’allais pas lui en parler.
Silence.
En cet instant présent, Izaiah te donnait une nouvelle raison d’exister, une nouvelle raison de subsister, une nouvelle raison de continuer de fouler la terre de tes pieds fatigués. Une raison de te battre, de continuer à faire ce que tu avais toujours fait : respirer. Cette raison n’était rien de plus que sa propre personne. Tu voulais être la grande soeur dont il semblait avoir toujours manqué, le refuge qu’il pourrait côtoyer à tout moment de la journée, la main tendue qu’il attraperait moindrement les nuits se prolongeaient un peu trop. Tu voulais être l’amie à qui il parlait de tout et de rien, sans peur de jugement, tu voulais être son informatrice sur les sujets qu’il ne connaissait pas. Tu voulais partager ton monde avec lui pour qu’il te partage le sien.
Et lui donner une raison de vivre.

En sa présence, tu serais une personne joyeuse et optimiste. En sa présence, aucun problème n’existerait dans sa vie. Pour qu’il puisse se concentrer uniquement sur lui, tu laisserais le bagage de ton existence lourde et essoufflante sur le pas de la porte. Pour qu’il puisse se laisser aller, tu ne laisserais pas un seul instant tes démons pointer le bout de leur nez. Tu oublierais tout l’espace d’une rencontre pour qu’il puisse lui enfin se poser, se laisser ressentir, se laisser exister.
Tu serais une grande soeur, de nouveau.

Tu avais hoché la tête quand il t’avait dit qu’il le noterait, que ça lui servirait sans doute dans le futur et tu espérais que ce soit le cas, tu espérais sincèrement que ce soit le cas. Tu avais toujours cette satisfaction agréable quand tes paroles, tes conseils, servaient véritablement. Maladroite, il t’arrivait souvent de mal t’exprimer, et parfois de convaincre des personnes du mal, du pire, sans le vouloir. Alors, lorsque que quelque chose de bon venait de tes conseils, tu ne pouvais qu’en être heureuse, en être soulagée. Tu avais ce sourire doux, tendre, ce sourire rassurant sur ton visage qui ne partait pas alors que Casper avait décidé de grimper jusqu’à te servir de chapeau.
Et tu avais peur. Tu avais peur de t’être laissée emportée, de l’avoir bien trop submergé d’informations, en parlant des pokémons, en parlant de leur complexité, de leur génétique. Parce que c’était beaucoup d’informations pour quelqu’un qui ne s’y connaissait pas, tu ne voulais pas le décourager. Mais tu pouvais en parler si longuement, c’était un sujet qui te passionnait, qui t’animait. De son côté, Pixel profitait des caresses prodiguées par l’homme avec qui tu entretenais une conversation d’apparence anodine.

« Je sais que c’est compliqué, mais on apprend sur le tas, au fil des jours. Et puis, je pourrais toujours t’aider à comprendre la génétique des pokémons ! » Parce que tu serais toujours là pour l’aider, n’est-ce pas ? Comme tu aurais aimé toujours être là pour aider Éloïse. Son absence te tuait toujours autant. Mais ici, maintenant, tu n’en laissas rien paraître. Ce n’était pas le moment ni la place pour te laisser à des pensées sombres. Il te fallait te concentrer sur cet interlocuteur, il te fallait te concentrer sur les réponses à lui fournir. Puisqu’il te posa de nouvelles questions à propos des pokémons et tu souris doucement. Les questions posées trahissaient d’une méconnaissance des pokémons. C’était mignon. Et tu n’étais pas la personne qui allait juger cette absence de connaissances, pas du tout. Tu allais toujours lui répondre au mieux de tes connaissances sans établir de hiérarchie entre lui et toi sous prétexte que toi tu sais et lui non. Tu voulais qu’il continue de te poser ses questions !

« Alors. Ne t’en fais pas, tu n’as pas besoin de transformer ton appartement ou ta maison en forêt boréale. Les pokémons ont des environnements qui leur sont préférables, mais ils sont maître en l’adaptation. Du moment que tu ne mets pas un pokémon feu dans un congélateur tout va bien ! » Tu eus un petit rire en t’imaginant la scène. Un pokémon feu dans un congélateur.. le pire était que ça ne t’étonnerait pas qu’une personne quelconque soit suffisamment idiote pour le faire. « Les pokémons insecte se sentent souvent mieux dans des endroits plus humides et sombres, surtout pour les arachnides, puisque c’est leur milieu naturel, mais ils n’en ont pas besoin pour être heureux. Ton lit lui convient parfaitement s’il décide de dormir dessus ! Autrement, il se poserait sans doute dans un coin de la pièce pour y faire son somme. Et dans un sens, c’est un signe de confiance s’il dort sur ton lit. Il a confiance en ton odeur et la préfère à un coin plus poussiéreux. »
Tu savais qu’un pokémon ne dormait pas sur le lit d’un dresseur si moindrement il n’avait pas confiance en celui-ci. Alors que le Mimigal de ton nouvel ami - ou plutôt de ta nouvelle connaissance - dorme sur le lit de celui-ci, ce n’était qu’une bonne nouvelle, un bon signe. « Quant aux pokéballs… je te dirais que ça dépend des pokémons et qu’il faut savoir comprendre le pokémon pour être certain de s’il aime ou pas. Je dois t’admettre que je ne suis pas quelqu’un qui apprécie enfermer les pokémons dans les pokéballs, ils sont tous libres avec moi. Je n’irais jamais recommander une pokéball comme lieu de vie. Néanmoins, dans un lieu vraiment inadapté, comme un endroit glacé pour un pokémon feu, en effet, il serait bien mieux dans la pokéball. »

Même Kabuto ne restait pas dans un pokéball avec toi, c’était pour dire. Tu pris dans tes bras le pokémon blessé et endormi en sortant de la salle d’examen, faisant signe de tête à Iza’ de te suivre. Tu entras dans la salle 2 - état intermédiaire - et déposas le petit poichigeon dans une couchette. Dans cette pièce se trouvait un rattata roulé en boule, dormant, ainsi qu’un Sépiatroce. Et tu devais faire ton tour de garde, alors tu allais le faire tout en continuant de parler à ton invité. Tu te dirigeas vers la petite pieuvre réveillée en prenant dans un bureau, au passage, des bandages pour remplacer ceux sur les tentacules du petit pokémon.
« Merci de l’avoir apporté. Je vais faire de mon mieux pour le remettre sur pied rapidement. »

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Un ami.
Un véritable ami.
De ton vivant, tu n’affirmais n’en avoir eu qu’un seul… Et c’était triste à en crever. Tu ne savais pas si les choses allaient changer, si Lumiris allait vraiment être le point d’origine d’une nouvelle vie… Mais pour l’instant, tu avais toujours été, certes, bien entouré, mais tristement seul. Jamais tu n’avais eu d’oreille à qui parler ou de sourire à partager… Faute de choix, tu t’y étais fait ; c’était ta décision après tout. Personne ne t’avait obligé à être si solitaire et isolé des autres gamins de ton âge.
Mais toi, tu ne voulais laisser personne derrière toi.
Tu ne voulais pas que les gens te pleurent, que l’on regrette ton existence.
Si tu étais mort sur la table d’opération, c’était parce que tu n’aurais rien eu de plus à apporter à ce monde. Inutile de créer plus de vide qu’il y en aurait eu déjà. Ta mère ne s’en serait sans doute jamais remise si tu avais dû y abandonner ton dernier souffle… Alors pourquoi créer plus de gens tristes ? Pourquoi imposer ce genre de vide volontairement ? Tu voulais disparaître comme tu étais né : seul et inconnu.
Ça te semblait être une belle façon de partir. Et si c’était à refaire, si tu pouvais réécrire les chapitres de ton histoire qui couvraient ta maladie, tu n’en changerais pas une ligne.

Il fallait l’accepter.
Tu étais un rayon de soleil, mais tu ne rentrais jamais dans la vie des gens pour très longtemps. Tu étais une pause méritée entre deux tempêtes, un instant de repos suffisant à retrouver en soi la force de chasser les nuages… Mais tu ne t’attardais jamais bien longtemps.
Au fond, Ezekiel avait sans doute pris la meilleure décision qui soit en partant.
Il avait respecté le cycle des choses, t’avait abandonné avant que tu ne l’abandonnes. Il t’avait forcé à porter un regard sur le cours de ta vie, sur ta place en ce monde. Tu n’étais le bon ami de personne, une simple connaissance de plus sur leur chemin. Et ça te convenait. Les patients se succédaient à l’hôpital, la plupart oubliaient ton visage et les quelques heureux élus qui se souvenaient des traits de ton faciès ne te parlaient que lorsqu’ils étaient de passage. Ce n’était pas injuste, ce n’était pas frustrant. C’était toi, tout simplement.

Tu étais loin d’imaginer le rôle de Lys dans tout ça, loin de t’imaginer les pensées qu’elle pouvait nourrir.
Un jour tu comprendrais, un jour tu réaliserais… Mais pas aujourd’hui. Car tu étais convaincu que vous n’étiez que deux connaissances à en devenir et que votre lien tournerait éternellement qu’autour des pokémons. Elle était ton professeur, la seule personne ayant pris de son temps pour tout t’expliquer sans jamais porter de jugement sur ta méconnaissance du sujet. Tu appréciais Lys. Lys et sa voix douce, Lys et son sourire effacé, Lys et sa gentillesse exemplaire… Elle t’avait accueilli chez elle sans la moindre méfiance, sans la moindre exaspération et elle t’avait parlé comme si vos chemins se croisaient et se séparaient depuis des années. C’était un drôle de sentiment, une sensation un peu inusitée… C’était bien. Rafraîchissant même.

Quand elle te mentionne qu’elle pourra toujours t’aider à comprendre la génétique des pokémons, tu ne peux t’empêcher de sourire. C’est rassurant de savoir que quelqu’un sera là, que quelqu’un veut t’aider… Même si tu es complètement nul et que la base n’en est plus une avec toi. Il faut tout apprendre comme on apprendrait à un gamin… Mais ça viendrait, n’est-ce pas ? Toi tu y croyais. Tu étais positif, pour la toute première fois depuis qu’Agony avait rejoint ton quotidien… D’ailleurs, en parlant du loup, lorsque la belle rassure tes craintes les plus infondées, tu ne peux t’empêcher de pousser un soupir de satisfaction. Tu te voyais déjà refaire la décoration complète de ton appartement… Et franchement, c’était un peu craignos. Vivre dans un appartement poussiéreux et sombre à en crever te fendrait le cœur : tu avais besoin de lumière. Sans ça, t’étais perdu, complètement métamorphosé.
Plus proche du zombie que de l’homme.

- Tu penses vraiment que c’est un signe… ?

Sur le coup, tu n’avais pas tilté. Dans le soulagement de pouvoir garder ton appartement intact, tu n’avais pas compris l’importance du message que Lys venait de te passer. Agony… En confiance ? Pour celui qui croyait depuis tout ce temps que l’araignée et toi entreteniez des rapports pour le moins froids et sans grand artifice, cette nouvelle faisait l’effet d’une bombe dans tes convictions. Tu ne savais pas quoi dire ni quoi en penser.
Tu n’avais jamais imaginé.
Tu pensais seulement que ton lit était plus luxueux que le sol.
Ça te suffisait.
Mais ce geste récurrent de la part de ton compagnon était-il vraiment un signe de confiance et d’appréciation comme le sous-entendait Lys ? Niveau coup de pied dans les certitudes, on faisait difficilement mieux que la nova.

- Je comprends… J’ai du mal à imaginer à quoi peut ressembler l’intérieur d’une pokéball. Et si c’était grand et spacieux ? La technologie derrière l’objet est tellement avancée, je n’arrive pas à me faire un avis fixe dessus… Mais merci d’avoir partagé ton opinion avec moi. Je suis plutôt d’accord, c’est plutôt une histoire de circonstances finalement !

Agony était parfois dans sa pokéball… Et d’autre fois, il n’y était pas. Ce n’était pas très fixe, mais c’était toujours consentant. De mémoire d’homme, tu ne te souvenais pas de l’y avoir un jour contraint… Mais peut-être avais-tu seulement fait un tri dans tes souvenirs. À cette idée, tu esquisses une moue embêtée avant que Lys ne prenne l’oiseau dans ses bras. Curieux, tu relèves légèrement la tête puis lui emboîte le pas aussitôt qu’elle te fait signe de la suivre dans la prochaine pièce.
Comme un enfant en pleine découverte, tu t’impatientes de savoir ce qui se cache derrière la porte.
C’est un peu ridicule.
Le décor n’est pas radicalement différent, tu devais te calmer un peu.

Lorsqu’elle dépose l’oiseau dans la couchette, tu sens un énorme poids quitter tes épaules. Tu sais qu’il est entre bonnes mains, ça te rassure énormément quant à la suite des événements. Tu avais l’intention de revenir, de prendre de ses nouvelles, de t’informer de son état… Tu ne comptais pas laisser les choses en plans puis disparaître. Même si les vivants ce n’était pas trop ton truc, même si tu n’étais pas spécialement à l’aise avec les pokémons… C’était quand même ton rôle que de veiller au prompt rétablissement de celui que tu venais de sauver, non ?

- Ça fait plaisir… Je pense que je n’aurais pas pu me le pardonner s’il lui était arrivé quelque chose par ma faute.

Tu avais envisagé de fermer les yeux. Mais qui ne l’aurait pas fait ? On pensait tous que c’était le rôle de notre prochain de venir en aide aux plus malchanceux… Mais au final, quand s’arrêtait cette chaîne ignoble de déresponsabilisation ? Aujourd’hui, elle s’était arrêtée à toi… Mais qu’en serait-il demain ?

- Tu penses que je vais pouvoir venir lui rendre visite prochainement ? J’aimerais bien voir comment il se porte...

Et te revoir, surtout.
Mais ça, tu te gardes bien de le préciser.
Tu ne sais pas pourquoi tu ressens le besoin de revenir, de développer ce genre de lien… Mais ça te semble être une bonne idée que de reposer les pieds ici.
And now that you don’t have to be perfect, you can be good.
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Une amie.
Mieux, une grande sœur.
Tu voulais, pour lui, être davantage qu’une amie, être une sœur, une confidente. C’était la première fois depuis longtemps que tu ne t’étais pas sentie octroyée une mission. Une mission de sauvetage. Que tu ne t’étais pas sentie dans le besoin d’aider quelqu’un, de le rendre mieux, de faire davantage que de lui offrir un sourire pour que celui-ci se répercute sur son visage. Là, devant lui, c’était un besoin violent de lui rendre une vie qui lui apparaissait comme volée. Lui donner quelques fragments d’une existence qui semblait ne pas avoir été vécue. Lui offrir quelque chose qu’il n’aurait pas eu.

promise me a place in house of memories

Te souviens-tu ? Te souviens-tu de ce temps lointain où tu fus sauveuse des âmes en perdition ? De ce temps où tu trouvais satisfaction dans l’amélioration de conditions de vies d’étrangers dans toute leur splendeur ?
Étrangement, à ce même moment, ce même instant, dans ton existence, tu fus bourreau. Salvatrice et destructrice. Te souviens-tu de cette personne qui s’était amourachée de ta personne, jusqu’à être poussé dans les plus extrêmes retranchements ? Tu étais instable, tu étais dissociée de l’humaine que tu étais. À trop aider, tu t’étais perdue dans une mer d’indifférence. À trop donner de ton temps, tu avais essoufflé l’humanité que tu avais vainement tenté de préserver jusqu’à manquer de pousser une vie à s’arrêter. Une vie extérieure à la tienne. Tu avais détruit. Tu avais reconstruit. Mais pas lui.
Lui avait failli mourir.

Pouvais-tu prétendre à la bonté de ton âme lorsque tu avais poussé quelqu’un à penser au suicide ? Pouvais-tu prétendre être la bien placée pour aider Izaiah considérant ce passé trouble dont tu ne parlais jamais ? Des gestes que tu avais posé et qui avaient entraîné une haine profonde et violente à ton égard de la part d’un groupe qui te faisait confiance auparavant. Aujourd’hui encore, tu demeurais persuadée qu’on te reprocherait d’exister, qu’on utiliserait les mêmes mots d’antan : sociopathe en quête d’attention.
Tu avais juste voulu exister. Puis ne plus exister.
Pour te laver de tes erreurs. Pour te laver de l’erreur que tu étais.

Est-ce que tu comptais te racheter auprès de cette personne qui apparaissait devant toi comme frappée par l’injustice de la vie ? Izaiah serait ta revanche sur un passé qui t’avait poussé dans des abîmes si sombres. Une revanche sur les âmes que tu avais aidé jusqu’à oublier qui tu étais, une revanche sur la personne que tu avais lacéré jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un mince fil pour le tenir à la vie.
Mais tu ne voulais pas que ce soit tout ce qu’il soit : une revanche. Il allait être important. Il l’était déjà. Tu avais toujours eu cette propension à te jeter corps et âmes dans une relation sans réfléchir aux retours que tu aurais. À la douleur que l’abandon te provoquerait.
Ne m’abandonnes pas, Iza. Cette pensée demeurerait éternellement dans ton esprit sans jamais que tu n’oses la formuler.
Don’t give up on me.

Gestes doux et mesurés alors que tu vérifies les autres pokémons dans la pièce. Tu eus un sourire attendri quand il s’exprima de nouveau, faisant écho à tes propres paroles précédentes. « Bien sûr. C’est un signe évident. » Cette hésitation vis-à-vis de son pokémon était adorable. Tu le rassurerais autant que nécessaire. Sans lui mentir pour autant, n’est-ce pas ? Tu ne comptais pas lui mentir. Jamais tu n’oserais.
Tu suspendus quelques secondes tes mouvements, réfléchissant à ce que ton interlocuteur venait de dire. C’était vrai. Jamais tu n’avais pris le temps de te demander à quoi l’intérieur d’une pokéball ressemblait. Tu préférais toujours seulement entretenir la compagnie des pokémons et le lien que tu possédais avec eux. Donc l’option de les enfermer quelque part ne te plaisait pas.

« Tu as un bon point.. je ne sais pas du tout à quoi ressemble l’intérieur ressemble.. faudrait que je me renseigne. » Toujours se renseigner, n’est-ce pas ? Tu prenais toujours le temps de savoir de quoi tu parlais. Et dans ce cas-ci, savoir ce que tu faisais. C’était toujours mieux que les incultes qui pensaient savoir ce qu’ils disaient alors qu’ils avaient tort sur l’entièreté de la ligne. Tu ne voulais pas parler quand tu ne savais pas.
Tu eus un autre sourire. Tout comme toi, il encaissait les responsabilités des autres comme étant les siennes. Tu t’étais si souvent excusée du malheur imposé par d’autres personnes dans des vies qui ne te regardaient même pas. En fait, elles te regardaient. Toutes les vies autour de toi te regardaient et parfois même un peu trop. Tu venais à t’investir en oubliant que tu ne peux pas sauver le monde entier. Tu aimerais. Mais tu ne peux pas. Peut-être qu’à ce niveau, tu es plus lucide qu’Izaiah. Même si tu ne sais pas encore à quel point il peut accepter de subir les conséquences de gestes qu’il n’a point posé. Tu l’apprendrais un jour.

« Évidemment ! » Ta voix avait porté cette exclamation avec peut-être un peu trop d’enthousiasme. Tu voulais qu’il vienne, qu’il pose ses questions, et que vous puissiez développer quelque chose ensemble. Un lien d’amitié. Un lien d’importance. Tu voulais tellement. Alors tu n’allais certainement pas le repousser, ce serait totalement et entièrement contreproductif. « Tu peux revenir au refuge quand tu veux, Izaiah. Tu seras toujours le bienvenu dans ce lieu, considères-le un peu comme ton refuge aussi si tu veux.. si ça fait du sens. Je serais toujours heureuse de pouvoir compter sur ta présence pendant que je fais mes suivis ! » Essayer de s’expliquer sans se mettre à se justifier. Oh comme c’était si difficile. Tu tendais toujours à te justifier éternellement. On te le faisait souvent remarquer et une fois que ce comportement était remarqué, on s’amusait à te faire perdre de ton temps.


« You can't be perfect. But you still try.»
(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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New Hope
They say a person needs just three things to be truly happy in this world:
someone to love, something to do, and something to hope for.
Qui savait vraiment ce que l’avenir vous réservait ?
Tu étais toujours radieux et confiant lorsqu’il s’agissait de demain… Mais pourquoi ? Qu’existait-il de suffisamment puissant en ce monde pour t’offrir la certitude que tout irait bien demain ? Surtout lorsqu’on était toi, surtout lorsque l’on avait vu le jour entre les bras de la mort. Tes certitudes frôlaient l’insolence, en avais-tu seulement conscience ? Non.
Parce que pour toi, il n’y avait jamais de problème ou de raison de s’inquiéter. Tu vivais au crochet de la grande faucheuse, mais tu parvenais à te convaincre que tout allait bien. C’était ton crédo, ton nindô comme ils disaient dans les animes.
Parfois, c’était épuisant d’être à tes côtés et d’être confronté à ces fichues lunettes roses qui filtraient ta réalité. La souffrance dans le monde, tu ne la voyais pas. Il fallait te mettre sous le nez la mort de milliers d’innocents pour que tu admettes que le mal existait véritablement, qu’il n’était pas que le fruit d’une imagination qui te dépassait.
Les gens n’étaient pas tous nés bons, demain n’était pas toujours beau.
Mais l’admettre, c’était un luxe que tu te refusais.

Alors dis-moi, Iza, qui savait vraiment ce que l’avenir vous réservait ?

Qu’est-ce qui te garantissait que demain tu ne deviendrais pas un souvenir d’hier ? Tu pensais à l’avenir comme à une certitude, mais c’était ta plus grande erreur. Tu te savais tiré d’affaires, était-ce pour autant que plus jamais tu ne rencontrerais d’obstacle ? Tu avais vaincu le boss de ton niveau, mais qu’en était-il de l’étage au-dessus ?
Parfois, tu manquais de réalisme. On avait le sentiment que rien ne t’avait appris, que le message n’était pas passé.
Mais pour certains, ça faisait partie de ton charme. C’était une part de toi.
Tu reverrais Lys. Tu plaçais de beaucoup d’espoir en ta certitude, mettant quiconque au défi de te prouver le contraire. Tu en avais… besoin ? Était-ce le mot ? Tu savais d’ores et déjà que Lys pouvait te permettre de grandir, de tu ne doutais pas que l’avenir serait de votre côté. Voilà tout.

Fixant le poichigeon, tu avais proposé à la jeune femme de revenir avec un naturel désarmant. Tu ne te doutais pas que ça allait se faire. Il aurait fallu qu’elle braque son regard sur toi et qu’elle te dise catégoriquement qu’elle n’avait pas envie de te revoir ici pour que tu retournes chez toi la queue entre les jambes et la bonne conscience de ne pas vouloir t’imposer dans d’autres vies que la tienne.
Heureusement -Malheureusement ?- pour elle et pour toi, elle se montre aussitôt très emballée par ton intérêt. Un sourire sincère s’étire sur tes lèvres lorsqu’elle manifeste son désir de te revoir.
La porte t’est grande ouverte : tu n’as qu’à rentrer, Iza.
Ses mots t’atteignent tout particulièrement, car c’est la première fois que quelqu’un prend le temps de te dire que tu seras toujours le bienvenu quelque part. Depuis ton déménagement à Lumiris, personne n’avait semblé particulièrement emballé par ton existence et c’était réconfortant de réaliser que ce n’était sans doute qu’une vilaine impression de ta part.
Manquais-tu un peu de confiance en toi, à tout hasard ?

- Je reviendrai dans ce cas, compte sur moi.


Quel soulagement. Le mot était faible : ne pas se faire rejeter, obtenir la possibilité de développer un lien avec quelqu’un… C’était quelque chose de rare, quelque chose après lequel tu n’avais jamais courru. Inconsciemment, c’était clair pour toi que ça ne durerait qu’un temps… Mais ça te suffirait. Une « amitié » de quelques jours ou de quelques semaines avant que la peur ne vous gagne te rendrait plus heureux que la solitude qui te paralysait depuis ton départ de Johto.
Recommence une nouvelle vie était un défi dont tu n’avais pas estimé les difficultés avant d’y être confronté. C’était impossible de se douter à quel point ça pouvait être difficile sans l’avoir vécu.

- Dans ce cas, je vais te laisser faire ton travail et ne pas t’embêter plus longtemps. Je te laisse mon numéro, comme ça s’il y a quoi que ce soit avec lui, tu pourras me contacter… Ça te va ?


Sourire alors que tu sors de tes poches un bout de papier ainsi qu’un crayon sur lequel tu gribouilles maladroitement -l’écriture d’un homme- les chiffres de ton numéro. Tu le lui tends.
C’est un peu vieux jeu quand même.
Mais ça fera l’affaire.

- Merci pour tout... C'était un vrai plaisir de faire ta connaissance.

Quelques minutes plus tard, en sortant du refuge, tu sens une douce sensation t’éteindre délicatement. La certitude du travail bien fait, certes, mais aussi la joie d’avoir rencontré quelqu’un de fantastique.
Tu te sentais un peu plus vivant que hier, sans doute moins que demain.
Mais définitivement content des conséquences qui avaient découlées de ton choix d’apporter l’oiseau ici.

La prochaine fois, oserais-tu y amener Agony ?
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L’avenir était incertain.
Tu avais beau avoir désiré tant de fois le contrôler, le modeler, le prévoir, l’avenir était incertain et apparaissait comme une immense page noire dans ton univers, dans ton existence. Tu n’aurais jamais pu prévoir qu’Izaiah débarque dans ton refuge et que tu veuilles le sauver de tous et surtout, de lui-même. Parce que quelqu’un devait le faire, quelqu’un devait se munir de cette mission, quelqu’un devait lui prendre la main, la serrer doucement et lui dire. Lui dire que tout irait bien, lui dire qu’il n’était plus seul. Lui dire.
Que la vie valait la peine d’être vécue,
Mais qu’on ne pouvait pas sauver tout le monde.
Et qu’on devait se sauver avant toute chose.

Avait-il vraiment besoin d’être sauvée ? Ne t’emballais-tu pas trop soudainement ? Peut-être qu’au fond, tu le possédais, ce syndrome du héros, ce besoin d’aider les autres en oubliant que tu devais penser à toi. Te trouver une raison, jusqu’à la créer même. Mais non. Tu ne savais pas de quoi. Tu ne savais pas pourquoi. Mais quelque chose de vibrant, de profond, t’assurait qu’Izaiah avait autant besoin que toi d’être sauvé. Tu voulais être cette main tendue quand tout s’écrasait autour de lui. Cette main tendue qu’on ne peut pas oublier, qu’on ne peut pas effacer. Cette main tendue qui comptait plus que tout quand le noir devenait trop présent.
Tu voulais te rattraper. Tu voulais effacer l’échec d’Éloïse et sauver quelqu’un. Tu voulais te prouver que tu étais encore capable.

Tu avais tenu au-dessus du vide.

Tu avais manqué de ne plus respirer à plusieurs reprises et tout avait été volontaire. Tu avais tenu au-dessus du vide, le fil avait failli se briser à plusieurs reprises, mais tu étais toujours là aujourd’hui et tu tenais debout. Tu faisais face à un reflet du passé, un reflet qui te perturbait et te rendait douloureusement triste parce que jamais tu ne souhaiterais quoi que ce soit que tu avais vécu à quelqu’un d’autre.
Et tu voulais inscrire dans ta mémoire chaque passage des autres, et tu voulais t’inscrire dans la mémoire des autres. Tu ne voulais pas que ton souvenir s’efface, mais qu’on continue de l’entretenir. Tu devais marquer le monde, tu devais exister quelque part, pour que ça puisse se faire et tu ne savais pas comment t’y prendre. Mais devant Izaiah, tous tes désirs s’effaçaient pour se consacrer sur ce désir d’antan. Sauver le monde de tous leurs démons les plus sombres. Les approprier, les faire tiens. Pour les sauver de leur douleur. Prendre leur douleur, la rendre tienne, pour que leur sourire illumine leur visage.

L’avenir était incertain.
Mais tu étais certaine de ce que tu allais faire dans les jours, dans les mois prochains, suite à cette rencontre, dans cette relation. Relation qui devait s’installer. Qui n’avait pas d’autre choix que de se poursuivre. Tu désirais le revoir entre les murs de ce refuge, continuer de lui apprendre tout ce que tu savais.
Et tu plaçais beaucoup d’espoir dans cette certitude ( désir) de le revoir dans ce refuge. Il allait revenir. Parce que ça ne pouvait pas faire autrement, l’avenir ne pouvait pas être autrement. Il allait revenir. Et tu allais pouvoir lui reparler, répondre à ses questions, en faire un ami. Tu allais pouvoir exister en sa présence. Ou plutôt laisser de côté tout ce qui pouvait assombrir son regard dans l’unique but d’imposer des étoiles dans le sien.

« J’ai déjà hâte ! » Tu avais déjà hâte de le revoir. Déjà hâte d’apprendre davantage à connaître cette personne, cet homme. Qui aurait pu prédire qu’en entrant dans ton refuge, il allait trouver sauver pour le pokémon blessé et pour son cœur déchiré. Pour son propre être torturé qu’il traînait comme si celui-ci avait été intact, n’avait pas été fissuré par toutes les épreuves de la vie. Mais tu connaissais cette feinte. Et tu ne tomberais pas.
Tu ne tomberais plus pour.

Tu allais faire en sorte d’être là. De toujours être là. Tu n’allais pas le lâcher, tu n’allais pas l’abandonner. S’il pensait pouvoir fuir, il se trompait. Parce qu’une fois que tu t’attachais, tu étais pire qu’une sangsue. Une fois que tu avais en tête de sauver quelqu’un, de l’aider, tu te donnais corps et âme jusqu’à te tuer. Jusqu’à ne plus exister. Disparaître dans les problèmes des autres. Tu l’avais déjà fait. Tu aurais dû apprendre de tes erreurs, regarde où tu en es maintenant. Mais tu avais besoin de l’aider. Pas dans la mesure de tes capacités, non. Bien au-delà. De dépasser tout ce que tu avais pensé posséder comme limite pour le faire sourire, d’aller jusqu’aux plus extrêmes retranchements pour qu’un rire s’échappe de sa gorge. Tout faire pour lui donner le bonheur sur un plateau d’argent.

Tu serais sa grande sœur.
Peut-être qu’il te détesterait. Peut-être qu’il allait te trouver chiante, envahissante, mais n’était-ce pas là tout rôle d’une grande sœur ? Tu encaisserais. Tu serais toujours autour, tu ne le laisserais pas.
Tu attrapas le papier sur lequel il avait noté son numéro avec un sourire doux, hochant la tête. « Je n’hésiterais pas ! » Tu n’étais pas certaine que tu aurais le temps de lui écrire, ton quotidien était infernal et tu courrais très souvent partout. Mais son numéro serait là. Bien en évidence sur ta table de chevet, tu n’oublierais pas. Tu n’oublierais pas sa présence, son existence et tu espérais de toute force qu’il ne t’oublie pas de son côté. Parce que tu n’étais pas quelqu’un d’inoubliable, bien au contraire. Mais tu ne voulais pas que lui efface de sa mémoire ta personne.
Parce que sans prévenir, il était entré dans ta vie. Sans prévenir, il avait pris en otage ton esprit, ton cœur. Sans prévenir, il s’était inscrit dans le but de ton existence et désormais, tout en le regardant sortir de ton refuge, tu ne désirais qu’une chose : lier une véritable amitié avec Izaiah.
Lui offrir un vrai refuge.
L’aider et le comprendre.

« N’oublies pas de revenir… »
Un murmure qui s’éteint entre les murs de ton refuge, alors que la solitude qui t’accompagne résonne, t’envahit, te fait mal.
Il allait revenir, n’est-ce pas ?
Il le fallait.

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