Ele'i laissa Ura sortir de sa pokeball dès qu'il se fut confortablement installé sur les bords du chenal.
Le zorua fut un peu désorienté, mais bien moins que lors de ses sorties précédentes. Il s'habituait peu à peu à sortir de sa pokeball et à se receptionner sur le sol sans tomber.
Avec un sourire tendre, Ele'i tendit la main vers lui et lui caressa la tête.
Il se sentait fier de cette petite boule de poil, qui se mit à couiner de bonheur sous l'attention qu'elle recevait.
Ioio, toujours fidèle à son poste sur l'épaule de son dresseur, se laissa tomber au sol pour rejoindre son ami et se mit à couiner aussi et à agiter ses antennes. La seconde main d'Ele'i alla caresser le sommet de la tête du mucuscule.
[là, pas de jaloux]
Ca dura quelques minutes, puis Ele'i prit le parti de récupérer ses mains pour se consacrer à une autre activité : la pêche.
Ele'i avait envie de manger du poisson [ou de trouver du pokemon] et puis c'était assez relaxant.
Il pouvait rester à se reposer, et ne rien faire d'autre que regarder ses pokemons jouer ensembles [ioio a une mission : s'assurer que Ura ne tombe pas à l'eau]
Et de temps en temps remonter la ligne.

Cependant, il y avait aussi des moments où on n’avait pas besoin de remonter la ligne pour tomber sur un pokemon sauvage.
Ainsi Ele’i en fit l’expérience, lorsque, alors que sa ligne était toujours à l’eau, attendant toujours paisiblement qu’un pokemon aquatique vienne la bouffer, quelque chose de mouillé et visqueux se jeta sur ses genoux.
Et il s’y connaissait en viscosité.
Baissant la tête, il se retrouva ainsi nez à nez avec… oh, une viskuse !
Enfin, un, s’il se fiait à la couleur du pokemon.
Un viskuse donc, qui s’était de toute évidence jeté sur ses genoux pour l’enrouler dans ses tentacules.
Empoisonnées.
Et paralysantes.
Oups.
Ele’i n’eut cependant pas le temps de paniquer sur le fait que, peut-être, il allait être entrainé dans l’eau pour s’y noyer ou se faire empoisonner. Avant même de se dire qu’il était décidément mal barré, quelque chose heurta de plein fouet le viskuse.
Qui retomba dans l’eau.
Ele’i lui s’étala dans l’herbe avec, non pas violence mais au moins brusquerie. Et disgrâce.
Le viskuse disparu sous l’eau. La canne à pêche fut secouée et tomba au sol, mais ne fut pas perdue. Et Ele’i regarda ce qui l’avait sauvé, du moins il estimait qu’il avait été sauvé.
Ioio.
[oui]
[ioio]
La mucuscule se tenait sur le bord de l’eau, entre son dresseur et le chenal.
Et Ele’i aurait pu se demander à quel moment son petit bébé avait acquis un esprit combatif [ou possessif] l’encourageant à attaquer avec charge un pokemon dangereux pour son dresseur.
Vraiment, il aurait pu.
Mais il était trop occupé à s’étouffer dans la fierté qu’il ressentait pour elle.

Finalement Ele'i bougea et alla faire un énorme câlin à son pokemon, se couvrant de mucus au passage. Ce qui le mit dans un état lamentable, puisque s'y ajoutait de l'eau et de la terre.
Mais il avait l'habitude.
Et ne s'en formalisa donc absolument pas.
Une fois le câlin terminé, Ioio retourna manager Ura et Ele'i récupéra sa canne à pêche. Il semblait qu'il eut plus de chance cette fois, et que toute cette agitation n'avait pas fait fuir tous les poissons car quelque chose tira bientôt sur la ligne.
Il mit toute sa force pour la remonter, ce qui prit quelques minutes tout de même, et bientôt il pu voir ce qui avait mordu à son hameçon.
Un keunotor.
[la déception est-elle présente ?][oui]
Ses deux sourcils se haussèrent haut sur son front devant ce résultat. Ce n'était définitivement pas ce à quoi il s'attendait.
Le pokemon sauvage s'agitait en l'air, au bout de la ligne. Ele'i prit pitié de lui et le reposa vite par terre.
Dès qu'il fut libre, le keunotor s'enfuit à toute jambe [et vraiment tout cela est bizarre]
Haussant les épaules, et un peu soulagé que le pokemon ne se soit pas noyé et puisse retourner chez lui, Ele'i se réinstalla confortablement, mit un nouvel appat sur son hameçon, et relança la ligne.

Une fois la ligne lancée, il n’y avait plus grand chose à faire qu’attendre.
Attendre.
Attendre.
Que quelque chose [pas un deuxième keunotor suicidaire svp] vienne mordre à l'appât. Et en attendant, Ele’i n’avait pas grand chose à faire que jeter de temps en temps un coup d’oeil à ses pokemons.
Tout allait plutôt bien de ce côté-là ; Ioio et Ura jouaient ensemble, Ura devant faire de son mieux pour attraper la mucuscule.
C’était bien. Ca l’obligeait à devenir réactif malgré sa cécité. Et peut-être aurait-il un peu plus confiance en lui.
A sa façon, c’était un bon entraînement.
Ele’i les regarda avec amusement pendant un moment avant de revenir surveiller sa ligne.
Rien n’avait changé au niveau du chenal, à l’exception d’un otaquin qui avait sortit sa tête de l’eau et l’observait.
Quand le pokemon sauvage constata qu’il était à son tour observé, il agita vigoureusement ses nageoires avants en guise de salutation. Après qu’Ele’i lui ait retourné le signe, il replongea.
Ele’i se demanda vaguement s’il allait finir par pécher quelque chose [le keunotor ne compte pas] ou juste faire des rencontres hasardeuse et rentrer chez lui bredouille.

Au bout de très longues minutes, quelque chose se mit à nouveau à tirer sur sa ligne, plus fortement que ne l’avait d’abord fait le keunotor. Ele’i eut bien plus de mal à remonter sa prise.
Il dû ainsi déployer pas mal d’effort avant de voir surgir de l’eau… un gobou.
Il cligna des yeux de surprise. Il s’était renseigné sur les pokemons qu’il pouvait trouver dans le coin, et ne se rappelait pas que gobou avait été mentionné. C’était une surprise.
[moins surprenant que pécher un keunotor]
[mais plus agréable]
Ele’i ramena rapidement le pokemon vers lui, le décrocha de l’hameçon et le posa sur l’herbe verte du bord du chenal. Le gobou ne semblait pas spécialement farouche, puisqu’il restait là, à le regarder.
Well, Ele’i n’avait pas vraiment prévu de le garder, puisqu’il ne s’attendait pas à en trouver ici. En haussant les épaules, il se dit que le pokemon repartirait de son côté quand il en aurait envie. En attendant, il avait quelques notes à rédiger au sujet de sa présence ici.
Et des keunotor suicidaires.
A moins qu’il n’ait fait une tentative pour apprendre à nager ? Etait-ce les débuts de l’adaptation environnemental d’une espèce ? Il ne le saurait peut-être jamais.
Relançant sa canne à pêche, il s’installa à nouveau, avec cette fois de quoi écrire, et entreprit de se mettre au travail [bien qu’il ne soit pas censé travailler]
Ele’i ne savait pas combien de temps il resta comme ça.
Juste qu’à un moment, Ura et Ioio étaient venus se coller à lui, fatigués qu’ils étaient par leurs jeux. Et rien d’autre ne vint mordre à sa ligne.
Il prit finalement le parti de ranger ses affaires et de rappeler ses pokemons dans leurs pokeball, avant de prendre le chemin du retour.
Durant tout ce temps, le gobou ne l’avait pas lâché des yeux…
[flippant]