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Le soleil et la lune | ft. Eleanore A. Idrys
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le soleil et la lune ––
wallace mcgreg & eleanore idrys ––
Hnnnfnf laisse-mwaaaa... gémit un Wallace endormi en enfonçant son visage dans son oreiller. Mais le cabriolaine n'était pas de cet avis; et il bêla une nouvelle fois. Cependant, il ne gagna comme toute réponse qu'un grognement sourd - Wallace n'était pas facile à réveiller - alors, il opta pour une méthode radicale : et le voici en train de sauter sur le dos de son dresseur de toute la force de ses petits sabots. Le pauvre homme laissa échapper un « ouf » alors que l'impact du chevreau lui expulsait l'air des poumons - et lui craquait une vertèbre au passage.

Rraaaaahhh mais qu'est-c'tu veux ?? s'exclama-t-il en se retournant d'un coup, envoyant valser sa couette et son pokémon d'un seul mouvement. S'il avait accepté que Lucio dorme dans sa chambre, c'était parce que l'adorable agneau avait un comportement exemplaire la nuit. S'il gambadait et sautillait partout quand le soleil venait vivifier ses feuilles de ses doux rayons, il était on ne pouvait plus sage à l'heure de dormir. Alors pourquoi, pourquoi venait-il le réveiller comme ça, au milieu de la nuit ?! Un coup d’œil à l'horloge informa Wallace qu'il n'était en réalité que minuit - une heure à peine tardive pour les fêtards de son âge, mais la nuitée pour les fermiers qui devaient se lever à l'aube. Il grogna encore, dardant un regard noir sur son cabriolaine - qui, à sa grande surprise, le lui rendit. Avant de foncer sur sa porte fermée la tête la première, à la manière des bébés chèvres jouant à se donner des coups de boule.

Ok, ça, ce n'était pas normal. Un peu calmé, bien que bougon, Wallace se traîna hors du lit pour voir ce que Lucio voulait. Il lui ouvrit la porte, et le suivit en traînassant alors qu'il dévalait les escaliers quatre à quatre. L'esprit de Wallace était si embrumé par le sommeil qu'il ne craignit même pas réveiller ses parents; il se contenta juste de suivre le pokémon qui l'emmenait dehors, vers la grange où dormaient les deux bourrinos de la famille ainsi que la dizaine de tiboudets qui constituait son troupeau. Le jeune homme eut tout de même la présence d'esprit d'empoigner la vieille lampe à gaz de camping de son père - il n'avait pas le temps de fouiller les tiroirs à la recherche d'une lampe de poche électrique. Une fois la faible lueur de la lampe allumée, il sortit sur le chemin de terre, les yeux plissés et le cerveau bien trop fatigué pour réfléchir clairement à ce qu'il faisait.

Il arriva à la grange, si silencieuse à cette heure de la nuit. Lucio semblait s'impatienter devant la porte fermée, une porte qui... qui aurait être fermée, en fait. Wallace fronça les sourcils, œillant avec incompréhension la poutre qui aurait dû fermer les deux portes battantes de la grange et qui, à présent, gisait au sol. C'était un moyen archaïque de verrouiller une porte, mais de ce fait, elle n'était verrouillable que de l'extérieur. Donc. Soit il avait oublié de placer la poutre en rentrant les tiboudets - peu probable -, soit quelqu'un était passé après lui.

Il aurait dû se méfier. Se réveiller totalement, se sentir plus alerte, flairer le danger... Mais Wallace, toujours à demi endormi, poussa doucement le battant pour entrer dans la grange, Lucio en sécurité derrière lui et la lanterne à la main.
Y'a quelqu'un... ? tenta-t-il doucement. La grange semblait pourtant en ordre : les tiboudets dormaient, massés les uns contre les autres, sous l'ombre protectrice des deux bourrinos qui sommeillaient debout. Les outils étaient à leur place, ainsi que tout le matériel entreposé là. Même les épais tas de foin au fond de la grange et entassés sur la mezzanine - accessible depuis une échelle - étaient comme il les avait laissés... Wallace s'en serait reparti aussitôt si ce n'était pour la poutre. Elle était si lourde ! Elle ne pouvait pas être tombée toute seule, et le vent n'aurait pas pu la faire chuter... Incertain, il s'avança jusqu'au milieu de la bâtisse. ... Y'a quelqu'un ? fit-il un peu plus fort - comme si un cambrioleur allait lui répondre. Mais qu'y avait-il à voler ici, de toute façon ?

Alors, Wallace resta là, son air endormi lui donnant l'air un peu débile à la lueur de sa lampe à gaz. L'apparence complètement négligée : les cheveux en bataille, les yeux plissés de fatigue, le t-shirt plein de plis et le large pantalon de pyjama lui tombant bas sur les hanches - l'élastique ayant lâché il y avait bien longtemps maintenant. Sans oublier les pieds nus, évidemment.
ulla
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i'm the moon
ft. Wallace
I’ve tasted blood and it is sweet
Tu te souviens. Tu te souviens de la violence dans cette existence qui est la sienne, le bruit de la détente pressée dans cette grotte glaciale dans laquelle tu te tenais, pressée contre le corps de d’autres adolescentes. Cette détente qui avait résonné alors que tu n’étais plus entassée, mais belle et bien debout, l’origine de ce bruit qui a fait frissonner tous les autres. Et ta course contre la vie, contre la mort, pour leur fuir, te fuir, fuir cette vie et les souvenirs.

Et te voici. Lambeaux d’un être qui avait autrefois existé, errant dans les rues ou plutôt maintenant, errant dans une chambre d’une véritable tête de mule qui aurait bien besoin de quelques gifles pour lui remettre les idées en place. Y’a quoi de difficile à comprendre dans le fait qu’il ne faut pas t’approcher ? Tu étais un cauchemar et tu en avais en parfaitement conscience, tu étais un enfer. Et. Tu. Assumais. C’était. Parfait. Parfait d’être un cauchemar, tu pouvais t’immiscer partout dans leurs esprits, les détruire, les dévaster. C’était ton but, ton objectif, toujours. Les détruire, les dévaster. Les anéantir. Tu ne voulais que ça. Tu n’avais toujours voulu que ça, non ? Peut-être pas, mais maintenant, aujourd’hui, ce n’était plus que ça qui comptait.

Tu étais assise sur ce lit dans cette chambre d’ami, immobile, depuis des minutes, peut-être plus même, tu n’avais pas compris comment tu avais pu te laisser enfermer comme ça. Enfin, Izaiah ne t’avait pas enfermé. Il t’avait offert un gîte sous lequel dormir, mais tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais pas ses motivations. Tu avais été à deux doigts de lui arracher la tête presque et il avait décidé de t’aider. Tu n’avais pas compris ses motivations, tu ne les comprenais toujours pas. Il était étrange. Il n’était pas.
sain .

Il n’avait rien de sain, de normal, d’habituel. Il ne pouvait pas. Être l’ange qu’il semblait être en apparence et tu voulais absolument trouver la noirceur dans son cœur, si bien que tu serais à même de la provoquer pour la trouver. Tu voulais la pourchasser jusqu’à pouvoir la tenir devant son regard si pur pour lui balancer que tu le savais, qu’il ne pouvait pas être ce qu’il tentait de faire croire. Qu’il mentait depuis le début, et que lui-même possédait cette partie de son cœur bien pourrie en lui. Tes ongles s’enfoncèrent dans la couverture qui se trouvait sous toi alors que tu prenais doucement le temps de respirer. Tu devais lui donner le fait qu’il était… têtu. Il faisait le double de la nourriture nécessaire. Tu n’avais rien dit. Tu n’avais simplement pas touché un seul instant à ce qu’il avait fait. Et tu l’évitais.

Cette après-midi, tu avais entendu la porte claquer et tu étais restée encore quelques instants immobiles, les vêtements toujours autant en lambeaux, mais, cette fois-ci, protégée par quelques murs des vents violents et froids de l’hiver. Tu te levas, les deux pieds nus sur le plancher froid, tes cheveux en désordre tombant dans ton dos lacéré, couturé de cicatrices monstrueuses. Mais tu étais un monstre. Alors ça complétait bien l’apparence, n’est-ce pas ? Tu n’essayais même pas de les cacher, tes cicatrices. Pas un seul instant, tu avais tenté de les masquer. Elles faisaient partie de toi, elles effrayaient, elles dérangeaient. Mais elles étaient les parfaites représentatrices de l’état de ton cerveau, de ton esprit totalement. Un désordre. Un cauchemar. Tu étais un cauchemar vivant.

Tu n’allais pas rester. Tu n’allais pas rester ici, dans cette fausse modestie, dans cette fausse gentillesse qui ne pouvait que cacher quelque chose, tu n’allais pas rester. Tu n’étais pas habituée à la chaleur d’un appartement et tu avais l’impression d’étouffer. Asriel bien blotti contre ton cou, ses petites pattes piquantes te chatouillant, tu t’évadas de cet appartement qui était pourtant confortable pour retourner à une véritable errance, celle que tu connaissais depuis trop longtemps, celle qui était normale pour toi.
Le froid te prenait jusqu’aux os, mais tu n’y faisais pas attention. Tu marchais. Tu errais. Tu n’avais pas le moindre but, le moindre emplacement où tu comptais véritablement aller, tu te contentais de marcher, de faire resonner la douleur physique dans tout ton corps jusqu’à ce que tu ne puisses même plus mettre ton pied par terre et que tu souffles.

Le soleil s’était alors déjà bien couché. Il avait fini sa course dans le ciel, avait éteint sa lumière, avait refusé de t’éclairer davantage. Mais ce n’était pas grave parce qu’il faisait toujours nuit dans ton cœur et que tu avais bien trop pris l’habitude de la noirceur. Ton regard se posa alors sur une petite fermette et cette grande qui était également une propriété de ce lieu. Le silence tout autour de toi, qui t’englobait, se révélait actuellement être le seul et unique témoin des événements à suivre. Des gestes que tu allais poser sans la moindre hésitation, sans le moindre regret. Tu avais besoin d’une place pour te coucher, pour te reposer, et tenter de te couper le plus possibles des vents. Et cette grange apparaissait maintenant comme le lieu parfait. Pourquoi tu t’en priverais ? Ça n’aurait aucun sens. La morale, tu lui faisais un doigt d’honneur.

Alors, délicatement, t’assurant de faire le moins de bruit possible, tu enlevas cette lourde poutre que tu déposas à même le sol pour ensuite te faufiler dans cette grange sans pouvoir véritablement fermer les portes après coup. C’était le type d’habitation où les portes se fermaient de l’extérieur, et non pas de l’intérieur, mais tu n’en avais pas grand-chose, sinon absolument strictement rien à foutre. Tu finis par t’allonger sur un épais tas de foin. Pour se faire, tu avais dû monter une échelle qui avait pas été très aisé avec ta cheville touchée, mais ça ne t’avait aucunement dérangé.

Entre temps, tu avais fait héler quelque peu les étranges pokémons que la grange contenait. Tu ne les connaissais pas. Tu n’étais pas très avancée en matière de pokémon, fallait le dire, alors tu te retrouvais souvent face à ton ignorance de ce monde quand tu étais face à des créatures. Sans t’en soucier pour autant. Comme là. Le silence était très rapidement revenu et c’était clairement tout ce qui comptait à tes yeux, maintenant tu pouvais les fermer et laisser le sommeil emporter ton corps meurtri et mutilé, épuisé d’autant de marche, de travail. Sous tes paupières closes, l’image fugace, très rapide, qui s’envola très rapidement, d’un enfant dans un cube d’hôpital, d’un bébé naissant, prématuré, battant pour sa vie.

Tu fus tout de même forcée à rouvrir tes yeux lorsque tu entendis du bruit et encore plus lorsqu’une faible lumière tremblotante et une voix d’homme envahirent la grange. Tu pris quelques temps avant de lui répondre, te disant qu’il repartirait peut-être au lieu de vraiment t’emmerder, mais il semblait décidé à attendre de comprendre pourquoi la pauvre porte avait été ouverte. Rah. Fait chier. « Pas possible de dormir tranquille par ici ? » Tu t’étais redressée, assise, en grimaçant. Ton pied faisait vraiment mal. Parfois, tu manquais d’intelligence.
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(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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le soleil et la lune ––
wallace mcgreg & eleanore idrys ––
Un grognement en provenance de la mezzanine. Un ronchonnement, une protestation sourde que Wallace aurait attribué à un pokémon si elle n'avait été pourvue de mots. Il sursauta, enfin sorti de sa torpeur, et fixa son regard sur les tapis de foin plongés dans l'obscurité. Il crut y percevoir une silhouette, et leva sa lampe à gaz pour obtenir un peu plus de lueur.
- Mais ça va pas ?! Qu'est-ce que vous fichez là ?? s'exclama-t-il, plus par surprise que par réel mécontentement. Il croyait discerner une figure féminine, mais dans tous les cas, il y avait un intrus dans sa grange. Et, forcément, ce n'était pas un truc qu'il appréciait - certes, il n'y avait rien à voler ici, mais une simple présence étrangère mettait les pokémons de la grange en danger. Et ça, il ne tolérait pas.
Elle allait devoir avoir une bonne explication pour être là. Wallace était souvent trop gentil, mais pas idiot pour autant - et surtout pas quand ça touchait à la ferme familiale. Si elle ne lui donnait pas de raison valable pour justifier d'une quelconque clémence, il allait devoir la mettre dehors, de gré ou de force.
ulla
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i'm the moon
ft. Wallace
Un long baillement. Franchement. Il ne t'avait même pas donné le temps de véritablement tomber endormie, de te reposer ne serait-ce qu'un minimum et il venait te déranger. Quelle manque de classe de sa part ! Il aurait au moins pu attendre le matin pour venir dans sa grande de merde, non ? Bon, c'était toi qui n'étais pas à ta place, mais c'était un détail. Un vulgaire détail dont tu n'allais pas prendre en compte l'existence. Tu réinventais toujours les fautes et elles ne tombaient jamais sur ta personne.

Et en l'instant présent, c'était lui qui était en faute, à déranger ce sommeil que tu aurais pu avoir de potentiellement réparateur. Il ne semblait pas heureux de ta présence en ces lieux, mais en avais-tu quelque chose à faire, sincèrement ? Tu ne pensais qu'à ta personne. Tu avais toujours été hautement et profondément égoïste. Non, pas toujours. Disons seulement que la vie t'avait forgé à ne te soucier que de ta personne parce que les autres n'en valaient pas la peine, parce que les autres n'allaient que te trahir dès le premier instant, dès qu'ils allaient en avoir l'opportunité.

Tu t'étais étirée et avais frotté ton oeil de ta main droite en soupirant légèrement. Non, vraiment, il ne semblait pas être heureux que tu aies décidé de t'installer ici pour la nuit. Mais bon. Tu voulais être le plus possible à l'abri du vent qui portait une odeur d'humidité, laissant entendre qu'il allait peut-être potentiellement pleuvoir ou neiger. Était-ce un crime ? Oui. Ta vie entière était un crime contre l'humanité. Mais tu ne t'en souciais point, bien au contraire, tu voulais être le cauchemar des autres, les punir de respirer.

Mais pour le moment, tu devais le gérer lui. Encore un soupir mourant sur tes lèvres alors que tu essayais de le discerner dans la semi-obscurité. Asriel avait grimpé jusqu'à ton épaule, prêt à te défendre si besoin. Que pouvais-tu bien répondre ? Ah. Peut-être la vérité ? Pour une fois, la vérité avait un sens à être dite.  « Je me protégeais du vent de dehors. Il fait froid. » Et tu n'as nulle part où aller. Enfin, tu pourrais bien retourner chez le photographe, mais ce n'était pas quelque chose qui te tentait forcément. Tu n'arrivais pas à comprendre ce qui le motivait et tu détestais ça. Tu ne pouvais pas croire qu'il soit si gentil juste pour être gentil et tu refusais de traîner avec lui plus que ça. Alors tu retournais toujours à la rue. C'était tout ce que tu connaissais.  « Et puis, j'ai mal au pied, je ne pouvais plus marcher trop. » Ça, c'était ce que ça donnait de fuir l'hôpital et de marcher, marcher constamment sans attendre qu'une blessure ne guérisse. On avait une douleur qui demeurait éternellement. Qui revenait constamment. Un autre baillement. « J'suis pas un danger, t'inquiète. J'veux juste me reposer à l'abri des intempéries avant de retourner marcher. » Parce que marcher était ta vie.
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Wallace n'était pas l'homme le plus ferme ou le plus autoritaire au monde. Alors, forcément, quand il entendit les explications de l'intruse, il ne réussit pas à rester fâché. Elle cherchait juste un abri du froid et de la bise hivernale... C'était compréhensible ! La pauvre n'avait-elle donc aucun endroit où aller ? Mais comment était-ce possible ? Elle semblait si jeune... Même s'il ne pouvait pas la voir clairement, il était évident que Wallace ne parlait pas à une femme dans la force de l'âge, mais bien à une jeune femme.

- Bon, d'accord... céda-t-il, une expression soucieuse lui faisant froncer les sourcils. Et que pouvait-il faire, lui ? La laisser dormir là, comme si de rien n'était ? Il ne pouvait pas garantir de la véracité de ses propos, même si elle semblait honnête - et il serait bien imprudent de laisser une parfaite inconnue si proche du gagne-pain des MacGregor.

- Tu as mal aux pieds... parce que tu as trop marché, ou tu as quelque chose de sérieux ? s'enquit-il malgré lui, en commençant à la tutoyer comme elle l'avait fait pour lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher : son empathie prenait toujours le dessus, et il ne pouvait se résoudre à abandonner les infortunés à leur sort. Était-elle blessée ? Avait-elle juste des ampoules aux talons ? Quoi qu'il en soit, il ne pouvait ni la laisser là sans surveillance, ni la virer en pleine nuit dans le froid de l'hiver - il ne voulait pas avoir une mort sur la conscience, l'hypothermie étant un risque très sérieux à cette période de l'année. Pas le choix : il devait donc rester avec elle.

Sa décision prise, il poussa un petit soupir et alla accrocher sa lampe à gaz à un clou sortant d'une poutre, avant de s'avancer vers l'amas de tiboudets endormis. Il en enjamba plusieurs, zigzagua entre beaucoup, et atteignit son bourrinos qui ne dormait que d'un œil. Il lui flatta la croupe, assez doucement pour ne pas le déranger, et réunit enfin assez de courage pour se retourner vers la mezzanine.
- Et si tu me disais comment tu t'appelles ? essaya-t-il, histoire que ça ne devienne pas trop gênant. Moi, c'est Wallace. On ne pourrait pas dire qu'il ne faisait pas de son mieux ! Tout plein de bonne foi, il leva vers la vagabonde un sourire fatigué.
ulla
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i'm the moon
ft. Wallace
Tu aurais pu le détruire, tu aurais pu l’anéantir. Tendre les mains pour détruire les quelques étincelles de bonheur qui auraient pu se loger dans ce regard qui t’était inconnu. Écraser les étoiles, les faire devenir poussière. Tu aurais pu l’achever, le fissurer jusqu’à ce qu’il ne tienne plus en place.
Mais pour l’heure, la fatigue physique parvenait à atténuer l’horrible flamme brûlant dans ton cœur, dans tes veines, ce poison parcourant tout ton être, te rendant si insupportable. Ce poison qui continuait de te tuer même en ayant plus rien à ravager. Pour l’heure, l’inconnu aurait une légère accalmie dans la catastrophe ambulante que tu étais.

Dans ton esprit, les vents étaient violents alors que ton regard pâle s’était posé sur ce que tu pouvais apercevoir de l’hôte de la maison (était-ce l’hôte ou y avait-il des plus vieux à qui appartenaient alors cette maison ?).
Il avait cédé si rapidement qu’un sourire ironique s’était dessiné sur ton visage. Tu ne comprenais pas la douceur des autres, leur manie à toujours vouloir comprendre autrui, leur besoin d’aider, de rendre au prochain. Tu ne comprenais pas l’empathie, tu ne comprenais pas la douceur. Boule de haine et de rage qui n’attendait que le moment opportun pour exploser et ravager tout sur son passage, tu ne pouvais comprendre que l’on donne à autre que soi. Trop égoïste.

Au moins, il avait compris que toutes les tentatives de politesse se révélaient vaines avec ta personne : il avait rapidement pris l’initiative de te tutoyer. Et tu espérais – pas vraiment, parce que tu te fichais bien de ce qu’il pourrait bien penser – qu’il ne s’attendait pas à une manifestation de respect de ta part. Tu étais hargneuse et tu allais le demeurer. Rien ne changerait, pas même pour quelqu’un qui acceptait temporairement de t’héberger. Après tout, n’étais-tu point demeurer intacte, identique, fidèle à ta rage, alors même qu’Izaiah avait tendu sa main, la laissant pendre ainsi, se faire lacérer, sans jamais la retirer ? Et on pouvait dire que tu étais têtue : tu insistais à déchirer cette main qui n’attendait rien qu’être enfin prise.

« J’ai eu un accident il y a un moment et faut croire qu’un corps ne guérit pas miraculeusement. » Frisson sur la colonne vertébrale. Raziel ressemblait en tout point à Izaiah, dans toute sa bonté, dans ce désir ardent de te venir en aide sans jamais abandonner et voici comment cette persévérance avait payé : Raziel n’était plus.
Mais jamais tu n’allais conter l’histoire, de long et en large, à cet inconnu. Ça ne le regardait pas. Ça ne le regarderait jamais, ça ne regarderait personne, uniquement toi. Toujours toi. Ton regard brillait de cette flamme qui ne s’éteignait jamais alors que tu soufflas légèrement. « Je ne donnerais pas plus de détails. » Ce n’était rien de plus qu’un avertissement pour s’assurer qu’il ne se montre pas indiscret. Tu n’en parlerais pas et insister allait rendre l’incendie dans ton corps que plus vif. Jeter de l’huile sur le feu, ce serait cet effet.

Lui aussi était fatigué et tu pus le remarquer au sourire qu’il te lança lorsqu’il se tourna vers toi. Avait-il peur ? Craignait-il que tu te jettes sur lui pour lui enlever la possibilité de respirer ? Ou que tu lui voles les bêtes dont tu n’avais que faire autour de toi ? Tu ne saurais le dire. Tu te faisais sans doute des films, d’ailleurs, mais bon. Parfois, tu avais une imagination un peu débordante et ce n’était pas plus mal que ça, ça te changeait des éclairs et du tonnerre de tes pensées.
Il s’était présenté, semblait même tenter de faire la conversation. Pourquoi ? Il ne pouvait pas juste… partir et te laisser dormir ? Quoique. La fatigue s’était soudainement envolée. « Eleanore. Je m’appelle Eleanore. » Autrefois, tu t’appelais Ana, mais ce nom, tu l’avais toi-même oublié avec le temps et ne restait plus que cette identité sous laquelle tu te présentais à tous à Lumiris, et même avant, avec Raziel. « Quels sont les noms des pokémons qui se trouvent dans la grange ? Et celui qui t’a averti que quelque chose clochait ? » Tu n’étais pas douée avec les noms des pokémons.
Asriel était blotti dans ton cou, presque caché par tes cheveux. Il s’était endormi, lui, alors que toi, tu demeurais éveillée.

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(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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Il s'inquiéta à la mention d'un accident – si c'en était au point de ne pas pouvoir guérir seul, avec le temps, est-ce que ça ne voulait pas dire qu'elle devait aller à l'hôpital ? Ou au moins, se faire examiner par un médecin ? Mais il n'eut pas le temps de demander, car elle le devança d'un « je ne donnerai pas plus de détails » qui eut le don de l'agacer. Pour qui se prenait-elle, pour le centre du monde ? Croyait-elle qu'il avait quelque chose à faire de ses états d'âme et de ses blessures ? Il était gentil, poli, attentionné – mais pas à prendre à la légère non plus.

Ce serait une longue nuit. Résigné, il enfouit ses mains dans la crinière de Gripoil, comme pour y chercher un réconfort. La bête pencha un peu son poids vers lui, ce que Wallace interpréta comme un réel soutien. Mais la demoiselle lui avait répondu – elle s'était présentée, et semblait même s'intéresser à ses pokémons. Était-ce une manière de briser la glace ? De se repentir, un peu ? Derrière ses airs revêches, avait-elle secrètement envie de parler à quelqu'un ?

Un peu perdu, Wallace hésita :
Hmm... Ce sont des Tiboudets, pour la plupart. Les ânons, profondément endormis, ne bougeaient pas d'un poil. Et ça, c'est un Bourrinos, fit-il en tapotant l'encolure de l'équidé à ses côtés. Celui qui m'accompagnait en rentrant, c'est un Cabriolaine. L'intéressé s'était justement mêlé au troupeau de Tiboudets, un œil vigilant toujours tourné vers son dresseur. Mais si tu demandais leurs petits surnoms, alors ils n'en ont pas, termina-t-il son explication en haussant les épaules. C'était des animaux de ferme, pas de compagnie.

Il aurait pu en profiter pour rebondir, pour lui demander pourquoi elle ne connaissait pas l'espèce de pokémons aussi communs – mais il n'y pensa pas une seconde, pour la simple et bonne raison que lui-même n'était pas un expert en la matière. Il connaissait ceux-là car il vivait avec, mais il suffisait qu'il s'éloigne un peu de Kishika pour être complètement perdu... Alors, comment juger l'ignorance d'autrui, quand on n'était soi-même pas blanc comme neige ?

Petit silence gênant. Elle n'était pas bavarde; lui l'était, mais pas dans ces circonstances.
Bon, je vais pas te jeter dehors mais... Je vais rester ici aussi, officialisa-t-il finalement. Ça allait vraiment être une longue nuit. ... Mais on n'est pas obligés de parler, si tu veux. Je vais juste me mettre dans un coin. Après tout, si elle était venue pour chercher refuge, c'était bien pour se reposer et dormir, non ? S'il acceptait de la laisser là, alors autant qu'il la laisse aussi dormir. Il alla baisser l'intensité de la lampe à gaz, tout en la gardant un miminum allumée pour qu'elle prodigue une faible lueur, et alla s'asseoir à même le sol, au milieu des Tiboudets. Comme quand il était petit ! Un vrai garçon de ferme...
ulla
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ft. Wallace
Tu avais cette fâcheuse tendance à croire que tu étais celle qui comptait le plus, celle autour de qui tout le reste devait tourner tout en te réduisant à l’état de déchets, d’un insecte qu’on écrasait sans même le remarquer. Et tu te jurais que tu allais briller, que tu allais exploser, que tu allais faire regretter qu’on t’ait toujours considéré comme ce que tu étais : l’être le plus faible qui soit qui ne mérite pas une once d’attention.
Tu étais une boule de haine, de rage, de colère, qui se contentait bien de ce qu’elle était en ne demandant rien de plus. Qui ne demandait jamais rien de plus.
Et tu ne fichais totalement du monde qui t’entourait. De cet homme devant toi. Tu n’avais pas besoin de compagnie, pas besoin de personne à qui parler, besoin de rien de plus que ton propre souffle (c’était faux, mais tu ne l’admettrais jamais).

Le regarder. Attendre sa réponse. Respirer doucement sans jamais avoir l’envie de te montrer douce, gentille. En étais-tu seulement capable, de douceur ? C’était très dur à croire, tu n’étais même pas sûre de savoir comment désormais. La violence, tu l’avais connue. On t’avait fait connaître la misère sans limite, cette envie d’être enterrée six pieds sous terre vivante plutôt que de continuer à exister. On t’avait fait connaître la douleur à un niveau si élevé qu’aujourd’hui, tu ne savais plus ce que c’était une vie douce, une vie sans haine, une vie sans peur. Ton corps était marqué d’un passé qui te hantait aujourd’hui encore bien trop. Cicatrices bien trop présentes encore si aisément visibles à la lumière du jour puisque tu n’étais jamais suffisamment vêtue pour les masquer. Tu ne désirais pas les masquer. Tu désirais affirmer avec la plus grande des puissances qui tu étais devenue : un monstre. Et que ce monstre avait été créé par d’autres et non pas par toi.

Tu avais hoché légèrement la tête quand il avait pris le temps de te répondre, nommant les pokémons. Tes yeux se posèrent sur les pokémons à chaque fois qu’ils étaient nommés pour inscrire dans ton esprit ces termes. Ces noms. Pour ne pas oublier, pour ne pas demeurer ignorante toute ta vie. Un jour, apprendrerais-tu correctement à lire pour pouvoir déchiffrer rapidement des menus ? Tu n’avais jamais une enfant qui apprenait rapidement contrairement à ta sœur, la lecture te posait encore des soucis à tes huit ans et déscolarisée, tu n’avais pas pu apprendre davantage (mais cette faiblesse était ton secret).

« Je demandais en effet les noms, pas leurs surnoms. » Le seul pokémon qui aurait un surnom auprès de toi était Asriel qui était ton ami, ton soutient moral, de toujours. Qui avait vu l’enfant de huit ans revenir, après avoir joué dans la peinture bleue, en larmes dans son lit jusqu’à s’endormir de fatigue. Asriel qui avait suivi ton être transporté de personne en personne, Asriel qui ne t’avait jamais abandonné.
Assise, tu avais haussé les épaules quand Wallace t’indiqua que vous n’étiez pas obligés de parler. C’est vrai, de base tu étais là pour dormir. Alors comment expliquer que cette envie s’était envolée désormais ? Tu n’avais pas de logique, jamais tu n’avais cherché à en avoir, et c’en était bien la preuve, au final.
« Je n’ai plus sommeil.. » Mais tu ne savais pas faire la conversation, alors comment cette nuit allait bien pouvoir se dérouler, hein ? Tu n’étais pas une amie, tu n’étais pas une personne à qui parler tranquillement. Alors… tu ne savais pas, toi, discuter normalement. « Ça fait longtemps que tu vis ici ? »


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(c) TakeItEzy (Izaiah L. Silvērsteiń)
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