« Le plus tard possible ». Elle t’a dit, « le plus tard possible », donc tu prends tout ton temps -dans la mesure du possible.
Parce que le problème, c’est que ‘prendre ton temps’ est une notion particulièrement abstraite, pour toi. T’imagines que ça veut dire, quoi… que t’es censé arriver à la bourre ? Ouais, sans doute. Du coup, tu fais un détour par un parc à côté de chez toi pour faire courir Drum -et pour courir toi, aussi- et qu’il -que tu- se défoule. Vous allez passer la journée -éventuellement- au Safari de Sunyra, mais t’éprouves quand même le besoin de bouger avant. Jusqu’à ce que l’heure n’approche et que tu retournes vers ton appartement pour aller… attention, explosion de joie prochaine…
Pour que t’ailles chercher ta bécane. Ta première moto, ça te met dans un état de joie, disons, avancé. Arrivé vers l’engin, tu te mets même à chantonner et sors le casque du top case. Puis tu baisses les yeux et là, le drame ; tu ne vas pas pouvoir prendre de moto finalement. Tu aurais dû y réfléchir avant ! Il n’y a aucun moyen pour se trimballer son pokémon en moto ! (Comment ça, y a les pokéballs ? Pff)
Mais alors, comment faire ? Surtout que la moto, bah… elle est à toi quoi. T’irais même jusqu’à dire que c’est toi qui l’as payé. Quel abruti.
Oubliant le bon sens, tu décides de glisser ton pokémon contre toi, sous la veste, avec juste sa tête -et ses oreilles- qui dépassent. Si une patrouille de flics te contrôlent, globalement, t’es dans la merde.
Tu enfiles ton casque puis démarres ; t’as déjà conduit des deux roues avant, mais tu vas devoir t’habituer à conduire régulièrement, par contre. Et puis, au final, t’arrives à la bourre, comme escompté, donc c’est parfait ! T’aimes terriblement pas ça, mais c’était l’idée, donc bon, tu devrais pas trop te faire engueuler.
…si ? Naaan c’était la demande expresse de Séréna après tout !
Une surprise. C’est pour une surprise. T’as passé la matinée à tout faire pour ne pas y penser, sinon t’aurais naturellement accéléré ; et en même temps… au vu de la surprise…
T’as tellement hâte de revoir Sage.
Tu te gares, fais sortir Drum de ta veste sous le regard halluciné d’une gosse qui marche à côté de vous, puis survoles les environs du regard ; c’est grand, comme parking. Mais t’as aucune difficulté pour trouver l’entrée du parc -suffit de suivre la masse. Et en suivant le flux, tu tombes sur… une tête rose qui parle à une tête brune.
Ton palpitant loupe un battement.
Tu sautilles un instant, te tournes dos à elles et respires un bon coup. T’as l’air d’une gamine (oui, une), mais si tu n’essaies pas un tant soi peu de te reprendre, tu vas courir, leur sauter dessus, les rattraper toutes les deux en même temps et continuer de courir en essayant de les porter. En même temps, donc.
Ce serait gênant.
Et une agression.
Donc tu te contentes de rester chill et respirer un bon coup. Puis, quand tu estimes être susceptible de ne plus leur sauter sauvagement dessus, tu te tournes à nouveau et t’approches avec le plus grand des calmes (factices). Bille de clown, grand sourire et regard lumineux, on peut difficilement te qualifier de nonchalant (puis l’excitation brille bien trop dans tes prunelles pour ça), mais au moins n’as-tu pas l’air sur le point de leur faire des plaquages. T’arrives dans le dos de Sage -pas trop près non plus, t’as pas l’intention de passer pour un type louche- et ton regard se plisse sous l’amusement.
COUCOU.
Sage se retourne, surprise, et tu écartes en grand les bras pour te dévoiler à elle. Ah ! La surprise semble faire de l’effet !
Ça dérange si j’squatte ? On s’est pas vus depuis longtemps, si j’me trompe pas ! Genre… j’avais environs cette taille.
Du geste, tu désignes approximativement une taille d’enfant et lèves à nouveau un regard pétillant vers elle. Ouais, ça fait particulièrement longtemps que vous ne vous étiez pas vus en vrai, et ça te rend toute chose. T’es tellement, tellement heureux de les retrouver toutes les deux… !
Tes bons souvenirs d’enfance. Les rires auxquels tu t’es raccroché. Les soirées insupportables, suffocantes, où l’air venait subitement remplir tes poumons, sous un simple regard complice. Tes héroïnes d’un autre temps, celui où vous vous planquiez sous la table et prépariez des complots ridicules pour diriger le monde -ou au moins rendre les adultes de la soirée un peu moins bêtes et ennuyeux.

Ok, surprendre quelqu’un en béquilles n’était sans doute pas l’idée du siècle. D’ailleurs, en bon ami observateur que tu es, tu ne remarques l’existence de la dite béquille qu’à retardement, après t’être dévoilé. Et tu t’en rends encore plus compte quand elle fait du bruit en tombant au sol -son qui t’arrache un regard. C’est pas que t’es pas heureux de voir Sage, mais la moindre distraction peut te faire faire n’importe quoi, dont dévier ton attention. Mais c’est fugace, une seconde tout au plus, et tu plantes à nouveau tes billes d’un bleu électrique dans ses azurs. T’as le teint coloré et le regard heureux, excité ; et t’attends.
Et tu vois qu’elle réagit ; son visage toujours si impassible semble dessiner milles et unes émotions, son regard s’illumine, la béquille jonche le sol. Imperceptiblement, tu penches la tête, comme l’autorisant à exploser, à croire qu’elle n’est ni en train de rêver ni d’halluciner, que t’es bel et bien réel, devant elle. Et alors qu’elle l’assimile, alors qu’elle comprend que t’es là, vraiment là, tu vois son corps se mouvoir à une réalité que tu lui aurais ignoré, sens sa poigne te tirer à elle tout en venant à toi, sens son emprise, sens ses bras autour de toi.
Et elle a sacrément beaucoup de force omg.
Allen !
T’éclates de rire ; d’un rire encore une fois heureux, satisfait de son petit effet, heureux de provoquer pareille réaction. C’est toujours agréable d’être accueilli de pareille manière. Toujours dans ses bras, tu fais de même, l’enlaces un sourire aux lèvres. Yep, that’s me, mom. Et puis Séréna ne tenant plus -et l’inverse t’aurait étonné en vrai, ou au moins attristé-, elle se joint au câlin général et tu l’y mêles bien volontiers.
Tes deux amies d’enfance. Les pixels et l’ancre sur le papier. La complicité, les secrets, la compréhension et leurs tourments partagés.
Chacun d’entre eux avaient douillé dans sa vie ; et chacun savaient qu’ils n’étaient pas seuls. T’espérais -et t’espères toujours- qu’elles en avaient conscience ; tu serais toujours là pour elles.
Quand vous vous écartez tous les trois, vos expressions marquent bien l’émotion et la joie sans ambiguïté aucune.
Je suis. Vraiment, vraiment heureuse de te voir.
Nouvel éclat de rire ; tu l’as jamais vu aussi expressive, alors très honnêtement, t’as aucun doute sur son affirmation.
Tu m’en vois ravi ! Réciproquement d’ailleurs.
Ton regard illumine tant tu débordes de bonheur à cet instant précis ; toi qui as tant besoin d’être aimé, au vide abyssal entre les côtes, comment ne pas se sentir mieux respirer ? Tu t’approches pour l’embrasser sur la joue (t’es du genre tactile et expansif, expressif ; c’est pas vraiment un truc qui te dérange, les marques d’affection) et lui offrir un nouveau regard pétillant. Puis elle te lâche un peu plus encore, tout en se reposant sur toi, et Séréna lui tend sa béquille. Ouais, tu veux bien faire office de béquille humaine, mais le mode objet est toujours préférable pour plus de mobilité.
Donc, c'est ton quelqu'un d'autre ? Tu commences fort.
Je sais, j'aime soigner mes surprises. Accompagné d’un hairflip. Nouveau rire arraché à ta gorge, tu secoues la tête de fausse exaspération ; et en même temps, en même temps tu lui a fait précisément la même chose. Donc qui serais-tu pour juger ?
En plus t’aurais pas jugé même sans ça.
T’aimes les surprises.
Et encore, tu ne sais pas tout. Tu lui dis Allen, ou je m'en charge ?
Nouveau regard pétillant vers la troisième tu toussotes pour reprendre contenance avant de te mettre les mains dans les poches.
Si tu permets…
T’aurais bien aimé prendre un air un peu plus sérieux, mais t’en es tout bonnement incapable ; à cet instant précis les sacrifices et tout ce que quitter Galar a pu impliquer t’est globalement indifférent. T’as pas tout perdu en quittant Galar ; t’as retrouvé, aussi.
Disons que moi, ici, c’est à plus ou moins très long terme. J’suis pas là en vacances, j’m’installe à Nemerya.
Winkwink. Tu te penches en avant, excité comme une puce. Eeeet je viens bosser et étudier ici ! Avec Drum, le flambino qui est à ma… droite. C’est pas super ??
Bien sûr que si, ça l’est.

T’es surexcité. Ta bonne humeur déborde, tu luttes de toute tes forces pour ne pas sautiller et joues à la place avec tes doigts. Mais c’est un fait, tu ne tiendras pas longtemps ainsi ; il va falloir, à un moment, que tu laisses exploser ta joie -et ton hyperactivité. Et tu regardes Sage avec tout le bonheur du monde, toute l’affection du monde également, et la promesse de pleins de nouveaux souvenirs ensembles. Tu peux pas t’empêcher d’être un gosse avec elles ; t’as pas à essayer de mûrir, d’être un autre, tu peux juste te lâcher. Un instant, son regard à elle vacille et celui d’après, sa main vient agiter ta tignasse ; tu te contentes de mollement râler et d’en rire – mom. Elle porte super bien son surnom.
Ca l'est. Du moment que tu ne causes pas autant de soucis qu'à Galar, n'est-ce pas ?
Oof, coup dur pour le joueur de Galar, la lumirisienne lui vole la balle après un crochet du droit. Tu lâches juste un Oof. de surprise avant de rester totalement interdit. Ouais, là, t’es censé le lui promettre ; mais la taquinerie vise tellement juste que tu te sens surtout couillon. A ton tour tu secoues ta tignasse, près à lui signaler qu’elle n’a pas d’inquiétude à se faire pour l’avenir, mais elle te prend de court -vu ta réactivité, aussi…-
Taquineries mises à part, depuis quand as-tu un Fl- Ah !
Ton regard se plante dans l’objet qui a interrompu sa réflexion, et tu vois un grenousse à poids bondir plus loin. Wait. Un « grenousse à poids »… ? (Très attentif à ton environnement, toujours) Sage s’excuse et tu lances un regard étonné à Séréna qui te le rend, puis vous suivez sans plus de question l’aînée. La grenouille semble indiquer quelque chose à la pulsar, et vous continuez, avec Séréna, de suivre assez passivement la situation, baissant les yeux en cœur sur la créature, les relevant sur l’autre créature. Une espèce d’adorable frissonille avec une couleur bizarre. Ah mais… quand ils ont une couleur étrange, c’est pas une histoire de gêne récessif ou muté ou tu sais plus quoi ? T’es certain d’avoir lu ça quelque part… c’est le même type de phénomènes que Trucks…
Chromacité, c’est ça ? Non… Chroma… chrome… chrosi… un truc comme ça.
Les frissonille t'intéressent, Sage ? Ou c'est parce qu'il est chromatique ?
Tu claques des doigts ; chromatique, oui c’est ça ! (Ouais tu vis ta propre aventure dans ta tête) En tout cas, Sage se contente de déposer tendrement une pokéball sur la petite boule toute frissonnante puis de se tourner vers vous comme si de rien n’était.
Et donc, je disais. Depuis quand possèdes-tu un Flambino ? Tu n'en avais pas dans ton équipe avant, il me semble.
Un sourire frétille sur tes lèvres devant son attitude détachée, comme si elle ne venait pas de se barrer en plein milieu d’une phrase.
Quelle équipe ? T’as un rire ; pour toute équipe, t’as toujours eu que Trucks (et la gardevoir de ta mère, donc). Mais ouaip, papa me l’a confié à mon arrivée à Lumiris. Il est absolument adorable juré.
Le flambino se met à sauter partout en gonflant le torse, tout heureux du compliment, et tu lui lances un regard pétillant. Puis tu tends les bras et il saute dedans, surexcité, et t’arraches un nouveau rire.
Voyez ?
Mais avant qu’elles n’aient pu s’extasier (elles vont le faire. T’y crois.), vous entendez du raffut ; et découvrez un canarticho bolosser un pauvre petit larmeleon. Tu fronces les sourcils, désapprobateur, mais avant d’avoir d’autres réactions que l’indignation, Séréna sort une pokéball de son sac. Ton regard accroche l’éclat de la petite sphère et tu contemples l’apparition de London, un grand sourire naissant sur tes traits.
London, frotte-frimousse sur cet oiseau de malheur tu veux ?
Le voltoutou surexcité s’élance vers le canarticho et tu sers Drum dans tes bras sous l’excitation (oops) ; l’assaillant est finalement neutralisé, la créature canine, toute excitée (et fière). Voilà, il n'aura qu'à rester immobile un moment ça lui apprendra. Et on s'entendra mieux. Premier rire –Efficace !— très vite suivi d’un second quand London se jette sur tes jambes. Tu relâches enfin Drum que tu laisses bondir au sol avant de mettre genoux à terre en ouvrant les bras pour accueillir le pokémon de ta meilleure amie. Elle continue de te sauter dessus et commence à te lécher le visage de long en large, et toi, t’es mort de rire.
Toi aussi tu m’as manquée, London !
Hop on t'a perdu, tu vas jouer pendant trois heures avec. Rip.