De passage à Windoria pour les festivités concernant la reconstruction de la ville, Ombline avait eu une semaine mouvementée et aspirait à un peu de calme. Pourtant, la jeune femme était du genre dynamique et l’agitation ne la dérangeait que rarement, mais il était des fois où même elle avait besoin d’un peu de temps pour elle. Quelques jours auparavant, les parents et la grand-mère d’Ombline étaient venus profiter des sources chaudes mais l’herboriste n’avait pas pu les rejoindre, trop occupée avec les autres activités proposées par la ville. C’est pourquoi elle venait aujourd’hui, seule. Habituellement la fermière était toujours accompagnée de sa Goupix, mais celle-ci n’étant pas une grande fan d’eau, Ombline avait trouvé préférable de la laisser avec le reste de sa famille.

Devant les portes de l’établissement, la jeune femme soupire de soulagement, anticipant déjà le bien fou que l’eau chaude va lui faire. Elle ne tarde pas à entrer et à aller se changer, revêtant un maillot de bain bleu ciel. Elle redresse aussi sa longue chevelure en une queue de cheval haute, histoire de les discipliner et de ne pas trop les mouiller, même si au vu de leur longueur il serait difficile de les garder hors de portée de l’eau. Une fois prête, Ombline rejoint les bassins et est surprise de trouver une jeune femme déjà dans l’eau. L’herboriste s’approcha doucement pour ne pas effrayer la demoiselle.

“Bonjour ? Excusez-moi, puis-je me joindre à vous ? Je peux revenir plus tard si vous préférez, je ne voudrais pas vous déranger.”

Ombline s’approche encore un peu plus pour être à portée de vue de la jeune femme dans l’eau et pour pouvoir échanger plus facilement avec elle, attendant sa réponse pour pouvoir la rejoindre dans l’eau ou pour la laisser profiter et revenir plus tard.

Malgré sa tentative de ne pas effrayer la jeune femme déjà présente, celle-ci pousse un cri surpris, faisant sursauter Ombline au passage avant de s’excuser en rougissant. L’herboriste secoue alors doucement la tête négativement pour lui dire de ne pas s’en faire.

“Ne vous excusez pas, c’est moi qui suis navrée. Je ne voulais pas vous effrayer même si visiblement c’est raté.”

La jeune femme se met à rire de la situation et remercie la demoiselle déjà présente de bien vouloir accepter sa présence. Ombline se glisse alors dans l’eau chaude en soupirant de bien-être au contact de la chaleur contre sa peau. Elle s’assoit au niveau du bord du bassin et ferme un instant les yeux en sentant déjà ses muscles se détendre, à croire qu’elle en avait bien besoin. Après quelques secondes à profiter silencieusement des bienfaits de l’eau, Ombline rouvre les yeux et reporte son attention sur la jeune femme qui lui explique qu’elle aurait sans doute réagi de la même façon si Ombline avait été là avant, se mettant à rire légèrement. Le rire d’Ombline se mêle alors au sien.

“Je sais que les sources chaudes ne sont pas individuelles mais je sais que parfois être seul ça peut faire du bien, c’est pour ça que je ne voulais pas m’imposer. Je m’appelle Ombline, et vous êtes ?”

L’herboriste offre un sourire bienveillant à la demoiselle. Ombline avait le contact et la discussion facile alors c’est tout naturellement qu’elle fait les présentations.

Les deux femmes profitent des sources chaudes tout en discutant, l’une comme l’autre lâchant de temps à autre de petits soupirs d’aise. Ombline pense à nager un peu mais elle est si bien là où elle est qu’elle décide finalement de ne pas bouger. Rester immobile c’est bien aussi, surtout après les derniers jours qui ont été pas mal mouvementés. La jeune inconnue se présente alors à son tour et Ombline peut mettre un nom sur son joli visage. Iris. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de l’herboriste.

“Je vous retourne la politesse et le compliment. Je suis ravie de vous rencontrer et votre prénom est très joli. Je suis heureuse de ne pas vous importuner, j’ai tendance à aborder facilement les gens et ce n’est pas toujours du goût de tout le monde.”

Un soupir de bien-être échappe encore à Ombline, qui ferme les yeux un instant et se passe un peu d’eau sur le visage avant de les rouvrir et d’échanger un sourire avec Iris qui s’enquiert alors de l’endroit d’où l’herboriste vient.

“Non, je ne suis que de passage. Je suis venue passer la semaine dans le coin pour fêter la reconstruction de Windoria. Autrement, je suis de Kishika, c’est pas vraiment la porte à côté. Mais la ville de Windoria et tout à fait charmante et je devrais sans doute venir plus souvent. Et vous ?”

Oui, après que les festivités soient passées, il y a de fortes chances pour qu’Ombline revienne un jour par ici que ce soit pour profiter de la jolie ville qu’est Windoria ou pour profiter des sources chaudes qui sont, il faut l’avouer, une bénédiction pour le corps.

Iris semble surprise de savoir qu’Ombline est de Kishika, est-elle aussi du coin ? La jeune femme n’en dit pas beaucoup plus, et propose à l’herboriste de continuer la discussion en se tutoyant mutuellement. C’est vrai qu’elles ont l’air d’être à peu près du même âge et puis ne sont-elles pas là pour se détendre ?

“Comme vous...tu veux. Ça ne me dérange pas non plus, c’est plus par habitude que je vouvoie les gens plutôt que par réelle envie, alors ça me convient parfaitement !”

La jeune femme reprend alors le fil de la conversation, avouant être aussi de Kishika. C’est étrange qu’elles ne se soient jamais croisées auparavant mais c’est vrai que même dans un village comme Kishika, selon les activités de chacun, il peut être rare de croiser certaines personnes.

“En effet, c’est tout de même étrange. Tu habites où dans Kishika ? Peut-être qu’on s’est déjà croisées sans le savoir, je suis très souvent en train de courir partout avec toutes les choses que j’ai à faire, il est possible que je n’ai pas prêté attention ou que tu n’ais pas eu le temps de me voir.”

Le rire d’Ombline résonne avec celui d’Iris. Cette demoiselle est décidément bien agréable et la discussion ne rend ce moment de détente que plus relaxant.

“Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?”

Tout en regardant Iris, Ombline remet en place une de ses mèches de cheveux blonds qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête.

Alors que la jeune femme lui décrit avec précision où elle habite dans Kishika, Ombline n’est pas étonnée de ne l’avoir jamais croisée, puisque l’herboriste et sa famille habitent plus en hauteur dans le village. Quoique quand même, Kishika n’était vraiment pas si grande que ça. Enfin bon. Ombline repère tout de même mentalement la maison en question, elle tique aussi sur le fait que ce soit logique qu’il n’y ait pas d’étage chez elle. Comment ça ? Iris s’explique alors et lui révèle son handicap. Quelque chose à voir avec la motricité des jambes donc, si il n’y a pas d’étage chez elle. Cependant, la jeune femme ne s’attarde pas plus sur le sujet et parle à l’herboriste de son rêve, celui d’ouvrir une pension Pokémon avant de se renfrogner timidement, craignant peut-être d’en avoir trop dit, craignant peut-être la réaction d’Ombline, qui finit par remarquer à la surface de l’eau, la main d’Iris, une main qui n’est plus faite de chair.

La fermière se rapproche un peu plus d’Iris afin qu’elles soient réellement côte à côte. Puis s’enfonçant un peu dans l’eau comme la demoiselle, Ombline s’empresse de la rassurer.

“Ne t’excuse pas, tu n’as rien dis de mal. Quoiqu’il te soit arrivé pour que tu sois porteuse de ce handicap, j’en suis désolée. Si tu veux en parler, tu peux, je ne suis pas là pour juger, si tu ne veux pas alors n’en parlons pas.”

Un léger sourire sur les lèvres, Ombline s’étire longuement sous l’eau, avant de tourner une nouvelle fois la tête vers Iris.

“Je suis sûre que tu réussiras à ouvrir ta pension, à Kishika ou ailleurs si tel est ton souhait. Pourquoi pas ici à Windoria d’ailleurs ? Tu pourrais venir plus souvent aux sources chaudes et puis, la ville ainsi reconstruite est vraiment charmante. Bon, il fait un peu froid parfois, mais si ça ne te gêne pas, ça pourrait être un bon endroit. Et si tu as besoin d’aide, de remèdes pour les Pokémons dont tu t’occuperas ou même pour toi, n’hésite pas, je tiens une petite herboristerie à Kishika, je pourrais très bien te livrer peu importe où tu t’installes. Tu vois, tu as déjà une première collaboratrice potentielle !”

Se mettant à rire, Ombline décoche un clin d’oeil à la demoiselle à ses côtés.

“Je plaisante. Enfin non, je suis sérieuse, mais ne te sens pas obligée d’accepter. Tu pourras toujours m’appeler quand tu auras ouvert ta pension. J’y crois moi, je suis sûre que tu y parviendras.”

Après tout, Ombline était une éternelle optimiste et puis, si Iris en rêvait assez fort, alors c’était possible.

En effet, il est fort probable que la famille dont parle Iris n’est autre que celle d’Ombline. Il y a pas mal de fermes et de champs à Kishika, mais la plupart des herboristeries, tenues par des dames vénérables, finissent par fermer car les gérantes aimeraient profiter de leurs vieux jours, c’est pourquoi l’herboristerie d’Ombline a sa petite réputation à Kishika. Sans compter que la plupart des habitants du village ont connu les grands-parents d’Ombline pendant leur activité, et on peut dire qu’ils avaient sans doute quelque peu marqué les esprits.

Malgré la tentative d’Ombline pour détendre l’atmosphère qui avait doucement commencé à se charger de tristesse. Le visage lumineux d’Iris s’éteint et se ferme. Elle explique à l’herboriste comment sa vie a basculé d’une voix qui ne laisse aucun doute quant au fait que ce soit toujours quelque chose de douloureux à supporter. Ombline ne peut pas dire qu’elle comprend. Non, ce n’est pas vrai. Elle ne peut qu’imaginer ce que ressent la jeune femme.

“Je vois...Je suis désolée pour ce qui t’es arrivé, ça ne doit pas être évident au quotidien. Je te remercie d’avoir osé te confier à moi alors qu’on ne se connait pas plus que ça. C’est courageux de ta part.”

Alors que la demoiselle essuie les larmes naissantes de ses yeux, Ombline se permet de poser une main rassurante sur son épaule en lui souriant légèrement. Un sourire encourageant.

“Bien sûr que tu pourras garder mon numéro. Tu pourras même m’appeler quand tu voudras, et pas forcément que pour les livraisons. Si tu as besoin de quoique ce soit ou si tu veux simplement qu’on se voit ou même juste papoter, n’hésite pas. C’est dommage d’habiter depuis des années dans le même village et de ne pas avoir eu l’occasion de se connaître !”

L’herboriste hausse les épaules dans un sourire, c’est vrai que c’est fort d’avoir réussi à ne pas se croiser pendant tout ce temps mais bon, il n’est jamais trop tard pour faire naître une nouvelle amitié n’est-ce pas ?

“Tiens, au fait, tu me disais que tu étais fan de pokémons et que tu voulais ouvrir ta pension. Est-ce que tu as déjà des compagnons d’aventure ?”

A la fois curieuse et désireuse de changer de sujet pour ne pas teinter de noir les pensées d’Iris, Ombline se lança sur un sujet que l’on pouvait qualifier à la fois d’universel et de personnel, et bien souvent, de source de réconfort et de joie.

Voir Iris retrouver peu à peu le sourire faisait plaisir à Ombline. Le sourire de la jeune femme paraissait si sincère à chaque fois qu’il apparaissait sur son visage. La joie lui seyait très bien aux traits. L’herboriste baisse le regard lorsque la main d’Iris vient rencontrer la sienne, un léger sourire, on dirait que le réconfort qu’elle essaye de lui apporter lui fait du bien. C’est bon signe !

La demoiselle se met alors à lui parler de ses Pokémons, elle en a deux pour l’instant, exactement comme Ombline. La coïncidence est rigolote et l’herboriste ne retient pas un léger sourire amusé. Iris lui explique ne pas réellement savoir quel autre Pokémon chercher à présent avant de lui retourner la question.

“Pour l’instant je n’ai que deux Pokémons, comme toi. J’ai une petite Goupix terriblement adorable et indisciplinée et un Frissonille quelque peu ronchonchon même si je suis sûre qu’au fond il semble bouder surtout pour la forme.”

Ombline se met à rire en pendant à cette tête de mule de Frissonille. Quelque part Milusia n’était pas mieux puisque lorsqu’elle avait une idée en tête, impossible de la lui retirer !

“Je ne sais pas qui j’aimerais ensuite, j’avoue que par exemple, Frissonille n’était pas vraiment prévu à la base. C’est un peu le hasard qui a fait les choses, peut-être que ça se passera comme ça aussi pour les autres qui sait ? Et ne t’en fais pas, je comprends ta vision des choses. Tu sais, je pense qu’on a tous un peu cette manière de réfléchir quelque part, même si c’est parfois inconscient. Il faut te dire qu’un Pokémon qui ne te plaira pas forcément plaira sans doute à un autre dresseur. Et puis, dans le pire des cas, la plupart des Pokémons vivent très bien à l’état sauvage, donc tu n’as pas à t’en faire pour eux.”

L’herboriste soupire de bien-être. L’eau commence sans doute à lui friper la peau des doigts mais la chaleur fait tellement de bien que la simple idée de sortir de l’eau semble être une lourde tâche.

“Je ne sais pas si on a le droit d’amener les Pokémons ici ? En tout cas, ma Goupix ne serait jamais venue, elle a horreur de l’eau. Quant au Frissonille, je ne sais pas. Peut-être trop chaud pour lui ? Et les tiens tu crois qu’ils auraient apprécié ?”

La tête penchée sur le côté, Ombline réfléchissait distraitement à cette question sans grande importance.

La conversation concernant le physique des Pokémons ne dure pas longtemps, de toute façon il n’y a pas grand chose de plus à dire. Comparer la beauté des Pokémons se rapproche finalement assez de la comparaison entre êtres humains. C’est subjectif à chacun. Certains y accordent une attention particulière, plus ou moins consciemment, d’autres non. Tout est-il que humains comme Pokémons, ceux qui ne plaisent pas à certains plairont sans doute à d’autres. D’ailleurs, peut-être même que les Pokémons se foutent de la poire des dresseurs qu’ils ont croisés entre eux, qui sait ? Ombline aimerait parfois être dans leur tête pour savoir ce qu’il s’y passe. Avec le temps, elle apprend à comprendre de mieux en mieux sa petite Goupix mais la question reste toujours entière. Qui sait ce qui se passe dans la petite tête adorable de sa renarde de feu ?

Iris s’extasie quand Ombline lui parle de Milusia. Ooooh oui, ça pour être chou, elle est chou cette crapule ! C’est bien pour ça que malgré ses innombrables bêtises, qui, heureusement, si elles sont nombreuses, sont rarement graves, Ombline ne pouvait jamais lui en vouloir plus de quelques secondes.

“Cette crapule est adorable oui. Je pourrais te la présenter un de ces quatre si tu en as envie. C’est une vraie pile électrique et elle est très joueuse mais elle est loin d’être méchante.”

Un sourire rêveur sur le visage, Ombline pense à sa petite Goupix qui doit être en train de se prélasser dans les draps de l’auberge ou près du feu. Sur le visage d’Iris, le même sourire, un sourire plein de douceur et de rêves alors qu’elle semble imaginer ses Pokémons venir ici aux sources chaudes. Au contraire de Milusia, il semblerait que sa Sidérella et sa Gardevoir auraient apprécié. Le rire de l’herboriste rejoint celui de la demoiselle lorsqu’elle s’étonne de la curiosité et de la chaleur de sa Sidérella habituellement plutôt considérée comme étant un Pokémon sur ses gardes et peu en quête d’attention.

“Je vois. Comme quoi les Pokémons n’ont pas fini de nous surprendre ! Je suis sûre que tu pourras croiser d’autres Pokémons Psy, il te faudra peut-être de la patience car la nature peut être parfois capricieuse mais tu finiras sans doute par les trouver. C’est intéressant que tu souhaites te spécialiser dans un type comme ça ! Personnellement, je pense continuer de laisser faire le hasard, qui sait ce qui croisera mon chemin.”

Ombline s’étira longuement en soupirant de bien-être.

“En tout cas, ces sources chaudes font un bien fou ! Je pourrais presque m’endormir en restant là-dedans, ce qui ne serait pas la meilleure des idées. Mais on y est si bien, tu ne trouves pas ?”

Le temps passait mais Ombline n’en avait aucune notion. Est-ce que ça faisait déjà longtemps qu’elle était là ? Le moment de détente et de convivialité qu’elle partageait avec Iris était agréable et elle se fichait pas mal de l’heure qu’il était à dire vrai.

Ombline ne semble pas être la seule à prendre du bon temps et à apprécier la quiétude et la chaleur des sources chaudes. Iris lui avoue que c’était la première fois qu’elle venait mais sans doute pas la dernière, cela fait doucement rire l’herboriste qui n’en pense pas moins.

“Je suis d’accord. C’est une première pour moi aussi mais certainement pas la dernière !”

Le rire d’Ombline continue de résonner au dessus de l’eau et entre les pierres du bassin. Le regard rivé sur les ondulations de l’eau créées par les petits mouvements des deux jeunes femmes, la jeune femme relève la tête vers Iris lorsque celle-ci lui propose de la déposer à Kishika grâce à sa Gardevoir après ça et l’herboriste lui sourit chaleureusement.

“Je te remercie, c’est vraiment gentil de ta part de proposer. Mais je suis censée rester encore quelques jours et puis, je suis venue avec ma famille, je pense qu’il serait plus sage que je rentre avec eux, surtout que mon père voudra sûrement que je roule une partie de la route, le pauvre vieilli et supporte de moins en moins la conduite sur des longues durées mais on ne peut décemment pas abandonner la camionnette ici. Néanmoins je te remercie encore.”

L’herboriste fait une pause, pensant déjà un peu au trajet du retour et à ce qu’il allait falloir prévoir avant le départ puis elle se retourne vers Iris.

“Et toi ? Tu comptes rester dans le coin un moment après ou alors rentrer aussi à Kishika ? Si jamais tu veux rentrer avec nous dans quelques jours, on peut t’emmener, on a de la place tu sais. C’est toi qui vois !”

Après tout, la camionnette était assez grande pour accueillir cinq personnes et avait assez de place pour entreposer quelques Pokémons et les bagages nécessaires.

Finalement, Iris refuse la proposition d’Ombline, ne se sentant pas à l’aise à l’idée de se retrouver coincée dans la camionnette des Fheri avec toute la famille de l’herboriste, ce qui est tout à fait compréhensible. Après tout, Ombline savait que sa famille ferait un très bon accueil à Iris et que ça ne les dérangeraient pas de ramener une jeune fille du village jusqu’à son domicile mais elle n’avait pas pensé qu’Iris puisse se sentir mal à l’aise face à tout ce petit monde.

“Tu es sûre ? Ça ne dérangerait pas tu sais ? Ceci dit je comprends...D’autant plus que ma famille peut parfois être, comment dire, très expressive. Je ne veux pas te mettre mal à l’aise.”

L’herboriste offre un doux sourire à Iris alors que celle-ci rit. Elle évoque alors son propre retour et insiste sur le fait qu’elle ne manquera pas d’appeler Ombline.

“J’espère bien que tu m’appelleras ! Vraiment n’hésite pas, peu importe la raison.”

La jeune femme s’étire longuement sous l’eau et se frotte les yeux avant de se tourner vers sa nouvelle amie.

“Je ne sais pas toi mais mon corps va finir par se désintégrer si je reste encore longtemps dans cette eau bien chaude. On devrait peut-être y aller avant de fondre. Tu as besoin d’aide pour sortir ?”

Ombline tend alors une main vers Iris pour pouvoir la rapprocher d’elle dans le cas où elle accepterait son aide.

Les deux femmes échangent un sourire et Ombline hoche la tête, cessant d’insister quant à sa proposition de ramener Iris à Kishika. Elle peut comprendre les réticences de la jeune femme. Soit alors, elles se reverraient simplement un de ces quatre au village.

“Moi aussi je suis ravie d’avoir fait ta connaissance. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais en venant me prélasser ici mais la surprise était plutôt bonne finalement. Et j’espère bien que tu me recontacteras !”

Après s’être étirée, l’herboriste propose à Iris de sortir de l’eau et lui tend la main pour l’y aider. Regardant le fauteuil non loin, Ombline relâche doucement la main d’Iris.

“Attends moi ici, j’en ai pour deux secondes.”

L’herboriste va alors chercher une des serviettes dans les petits casiers à proximité et en pose une dans le fauteuil et en prépare une juste à côté si jamais Iris avait froid en sortant de la chaleur réconfortante du bassin. Ombline retourne alors dans l’eau et tend une nouvelle fois la main vers Iris. Lorsque cette dernière la saisit, la fermière tire doucement Iris vers elle pour la rapprocher puis elle passe une main sous ses genoux et l’autre dans son dos, calant au mieux la demoiselle contre elle et la soulève. Iris n’est pas bien lourde et pour avoir déjà porté des choses bien plus lourdes qu’Iris à la ferme, elle pouvait en témoigner.

Précautionneusement, Ombline marche jusqu’au fauteuil, Iris dans les bras, et l’y dépose délicatement avant de lui passer la seconde serviette qu’elle a ramené.

“Tiens prends ça, ça t’évitera d’attraper froid.”

A son tour, Ombline va chercher une serviette et s’enroule prestement dedans.