Dusk Lumiris

forum rpg pokemon ● region et intrigue originale ● strat basique (+ fair play)
keyboard_arrow_up
keyboard_arrow_down



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.
Au Magicarpe Ethanolé [Feat Eleanore]
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones


Au Magicarpe Ethanolé.



Eh, tr- truc... t'au... t'aurais pas une clope, steup' ? Js-jsé qu'tu boss', mais... m... Hoo... Je... Mer-
L'étudiant s'interrompt, tente naïvement de contrôler l'éponge qui lui sert d'estomac ; et la fin de sa phrase se noie – littéralement – dans le jet nauséabond qui s'expulse enfin de sa gueule tordue. Avec un juron muet, tu t'éloignes d'un pas et fusille ses compagnons du regard. L'un d'eux le saisit et s'excuse :
 - Désolé, vieux, vraiment. Il n'est pas tenable quand il a bu. Enfin... vous avez dû en voir d'autres, avec votre job de sorteur, hein ? Ajoute-t-il avec un clin d'œil.
Sa plaisanterie ne reçoit qu'un silence froid : tout ce qui t'importe, c'est qu'ils dégagent sans faire d'histoires – et sans foutre en l'air le peu de fringues qu'il te reste. Face à ton mutisme, le type hausse les épaules et, soutenant son pote d'un bras, disparaît dans une ruelle. Alors, en rallumant une énième cigarette, tu songes sans émotion que les habitants de cette île sont plus décidément conciliants que ceux d'Illumis... Ou peut-être est-ce propre au Magicarpe Ethanolé, la boîte de nuit qui t'emploie : la musique qui te parvient depuis l'intérieur n'est pas le genre à attirer les plus déchaînés. Ce job sera peut-être plus paisible que tu le craignais...

Tu n'en voulais pas, à l'origine. Sorteur remplaçant... pas besoin d'être un foutu Platane – ou, pour prendre une bonne habitude, un foutu Baobab – pour comprendre que le titre même implique une dose efficace de brutalité. Ho, tu ne te fais pas d'illusions, la violence coulera toujours dans tes veines ; mais tu t'es juré de la contrôler, de la dissimuler pour pouvoir rester planqué sur Lumiris, et tu n'es pas du genre à tenter le Diable. Là, ce boulot, c'est comme foutre un ex-fumeur à l'emploi le plus stressant d'une fabrique de tabac. Sauf que... tu n'as pas le choix. Ce boulot est dans tes cordes, la paie est nécessaire et l'occasion est unique. Et si la gastro du type que tu remplaces s'éternise, tu continueras aussi ; tant pis si, en plus de cela, tu détestes ce genre d'endroits. Les bars. Les boîtes de nuits. Les clubs illégaux.

Autant de déchèteries remplies de pauvres types venus se ruiner en temps, en santé et en thune pour tromper leur vie sans intérêt. Enchaîner les relations aussi vides qu'éphémères pour se fuir eux-mêmes, se distinguer fièrement dans la torture de leur propre corps pour compenser leur insignifiance dans le vrai monde, se traîner dans la plus putride des boues – parfois au sens littéral – pour baigner dans cette euphorie suicidaire sensée justifier la misère qu'ils s'infligent le reste de leur existence. Un long sacrifice malsain qui leur permet, ironiquement, de ne pas se jeter d'un dixième étage... À croire que la morale ne sert qu'à apporter du plaisir, pour une seconde, à ceux qui la violent. Oui, Corbeau... Ces lieux misérables, ces cadavres d'ivresse prostrés dans leur propre bile... Ils te renvoient trop douloureusement ton propre reflet, celui d'un fumeur bouffé par l'autodestruction. D'un crétin qui a sacrifié les douces soirées de sain bonheur pour s'enliser dans les pires facettes de l'humanité, qui se complaît désormais dans la fange immonde qu'il n'ose plus quitter. Ne plus se relever pour ne plus tituber. Pour ne plus tomber. Tu tiens décidément plus du cafard que du Corbeau, Elijah...

Pourtant, sur cette île, les choses semblent... différentes. Très éloignées des tripots dans lesquels tu troquais un mauvais alcool contre quelques pistes d'enquêtes, dans lesquels tu devais intervenir avec tes collègues en cas de dérapage trop dangereux. Ici, même les plus atteints des ivrognes ne posent aucun problème, obtempèrent au premier ordre. S'excusent même parfois de leur état, offrent des sourires qui semblent sincères. Des gens normaux, sages, heureux. Ils ne te renvoient pas ta propre décadence à la figure, non... Plutôt l'implacable sensation que tu ne seras jamais de leur monde, que tu seras toujours une tâche noire déphasée. Que tu es trop sombre, trop sale, trop corrompu pour faire partie du paysage, comme un Corbeau de suie perdu dans l'océan et tentant stupidement de se mêler aux poissons d'argent glissant paisiblement en son sein. Tu n'es pas un grand sentimental, Elijah, et ton plan n'a jamais été de t'intégrer ici ; pourtant, un certain malaise ne te quitte pas. Autant que ta famille, ta seule amie ou ton travail, tu as perdu quelque chose qui semble ne jamais pouvoir être retrouvé... Mais tu feras sans. Comme toujours. S'adapter, survivre, faire ce qu'il faut à l'instant présent, sans perdre ton temps sur ce qui aurait pu être ou ce qui ne sera jamais. Au moins, vu l'apparente innocence des clients de l'endroit, tu n'auras peut-être même pas à intervenir avant la fin de la nu-

Des cris enragés t'arrachent cet espoir à peine né, le jettent dans un brasier cruel et se délectent de ta lassitude. Une dispute devant l'entrée ; pas de celles qui s'arrêtent après deux-trois insultes, tu en as immédiatement la certitude. Si un juron t'échappe, tu leur serais finalement presque reconnaissant de te tirer de tes réflexions absurdes : à quoi bon penser à ces conneries ? Tu as toujours été plus à l'aise face aux problèmes pratiques... Tu arbores ton regard le plus menaçant et t'approches du groupe, déterminé à les calmer ou à les envoyer se battre ailleurs. Tu espères pouvoir éviter de toucher qui que ce soit mais, au final...

S'ils te poussent à bout, ils le regretteront bien plus que toi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones



au magicarpe éthanolé
throw me to the flame ; watch me burn
Il y a un braisier dans ton esprit, dans ta tête – il y a un incendie qui ne sait être éteint, des flammes immortelles qui te brûlent encore et encore. Cette douleur qui te rend folle, qui t’empêche de penser, il y a les effluves alcoolisées de l’endroit qui te tourne la tête et ton esprit qui s’enflamme. Tu entends les bruits de la boîte, chaque parole, chaque vibration des basses des musiques – et tu veux leur hurler de se taire. Mais c’est toi qui es entrée ici, dans ce lieu. Comment as-tu fait d’ailleurs avec tes vêtements en pièce ? On aurait facilement pu te confondre avec un SDF, alors étonnant que tu aies pu entrer. L’heure n’était pas à chercher le pourquoi du comment – ni même comprendre ce qui se passait.
Tu n’arrivais plus à respirer correctement. Combien de verres avais-tu consommé ? Combien de verres t’avait-on payé ? L’alcool s’enflammait dans tes veines, amplifiait la colère qui détruisait tout sur son passage. Tu ne savais pas la contrôler, on ne t’avait jamais appris, on ne t’avait jamais montré, tu n’avais jamais voulu apprendre.

Il y a un braisier dans ta tête, un incendie dont les flammes ne cessent de grandir alors que tu ne sais plus où aller. Comment tu sors de là, hein ? Comment tu sors de là ? Un autre verre dans tes mains, les mauvaises décisions qui s’accumulent. Ce n’est pas nouveau avec toi, n’est-ce pas ? Ce n’est pas nouveau du tout. Rapidement, le verre est vide. Et la soirée se perd dans ton esprit. Les souvenirs se mélangent. Brume qui s’étend.
Tu finis par te retrouver dehors : l’air frais sur ton visage est si agréable. Tu es sortie. Tu ne sais pas comment tu as fait, tu sais seulement que tu es dehors et c’est tout ce que tu désirais. Mais maintenant, tu ne sais plus. Tu ne sais pas où aller, tu ne sais pas quoi faire. Tu n’allais quand même pas rentrer à l’appartement, tu n’allais pas rentrer à cet appartement qui… serait sans doute terriblement vide. Parce qu’Izaiah ne serait sans doute pas là, perdu quelque part – tu ne sais pas où parce que dernièrement, il ne te parlait pas. Il ne te parlait pas et ça te rendait folle. Mais tes piques semblaient ne pas l’atteindre. Il haussait les épaules, te souriait. Comme toujours. Comme toujours. Un jour, tu comprendrais que ce comportement allait terriblement te manquer. Et que son absence totale allait laisser un vide brutal dans ta vie.

Qu’est-ce qui avait dérapé, cette soirée-là dis-moi ?
Qu’est-ce qui avait dérapé ?
Tu ne saurais même pas le dire. Tu ne saurais pas dire qui avait lancé la première pique, ni même la raison du malentendu. Tu pouvais seulement parler de la rage violente, destructrice, qui avait pris ton être, de cette vision teintée de rouge alors que tu voulais détruire cette femme qui se tenait devant toi, quand elle te frappa. Quand tu lui rendis le coup. Parce que tu rendais toujours les coups. Toujours. Tu n’étais pas faible, tu n’étais pas une victime. Tu ne le serais jamais plus. Tu refusais. Tu refusais de prendre ce rôle de nouveau, de gentiment l’endosser. Tu l’avais été suffisamment longtemps pour accepter que ce soit toi à nouveau. Hors de question. Était-ce pour ça que tu prenais tant à cœur la violence, répondre à la violence par celle-ci ? Peut-être. Qui sait. Tu ne savais pas toi-même.
Tu savais seulement que tu voulais la détruire, lui faire ravaler des paroles que tu avais déjà oublié et que ton cœur battait à tes tempes alors que l’alcool brouillait ta vision.

Tu n’avais pas vu cette personne qui était venue pour vous séparer, sur le coup. Mais rapidement, tu avais remarqué sa présence et tu t’étais tournée vers lui. Toute ta rage se tournait désormais vers lui. Il fallait toujours un bouc émissaire. Il fallait toujours une personne qui se prenait les flammes en pleine gueule, qui se fasse brûler. Toujours quelqu’un pour te défouler parce que tu étais ainsi, tu entraînais n’importe qui dans ta chute du moment que tu n’étais pas seule. « Qu’est-ce que tu veux ? » Voix froide, voix tranchante. Comme toujours. Voix vibrante d’une colère à peine dissimulée alors que tu esquives un coup de la part de l’autre femme, et que tu en renvoies un et la violence qui reprend son cours normal. Un pas en arrière et un regard vers l’homme. « Tu peux aller voir ailleurs si on y est. » Qu’on te laisse te détruire en paix, c’était toujours mieux ainsi. Tu ne comptais pas arrêter de te défouler physiquement contre cette personne dont le motif de la dispute s’était perdue dans les abysses d’une mémoire brouillée par les substances quelconques.

(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones


Au Magicarpe Ethanolé


Tu t’approches de la mêlée, tendu et sombre. Tu l’entends dans les voix, dans les mots, dans ces teintes de rage et de folie : quelle que soit l’origine de cette dispute, leur ordonner d’arrêter ne suffira plus. Tu connais, reconnais cette violence chargée d’émotions, ce désir brut de détruire et de se détruire dans une éternelle vengeance sans cible ; tu l’as trop rencontré pour ne pas en percevoir la puanteur caractéristique. Un corbeau parmi les poissons, hein ? Quelle connerie…

Dans cette foutue ruelle, loin des couleurs et des lumières trompeuses du jour, il n’y a que des humains.

La scène, tristement banale, se dévoile finalement à tes yeux de charbon. Deux femmes se frappent et se déchirent, maltraitent leur propre corps pour mieux meurtrir celui de l’autre. Autour, les curieux admirent la scène ; certains les encouragent, certains retiennent leur souffle, tous ont la même lueur animale dans les yeux. Ils sont comme des fauves qu’on aurait nourri de plantes depuis leur naissance et qui découvrent brutalement le goût de la viande sous leur croc, les saveurs de leur nature refoulée. Cette violence coule dans leurs veines, elle les imprègne, elle s’attache à l’essence humaine comme le font les besoins de créativité de sociabilité : l’homme veut détruire aussi sûrement qu’il aime créer. Qu’il se berce d’illusions et l’alcool, la passion ou le besoin balayeront ce voile tôt ou tard…  N’est-ce pas pour cela qu’il y a des flics et des videurs, cher Corbeau ?

Malgré sa fièvre, l’une d’elles te remarque. Ses habits étaient déjà miteux avant qu’elle ne se batte, tu le remarques tout de suite ; trop pour que tu la laisses entrer. Était-elle passée avant ton service ? Son état avancé d’ébriété ne t’échappe pas non plus, le résultat manifeste de plusieurs heures au moins, ce qui ne fait que renforcer cette possibilité. Une clocharde venue se foutre en l’air ou s’oublier dans l’alcool pour un soir… Tu connais ça. Tu l’as parfois vécu. Mais ça ne t’amadoue pas.
 - Qu’est-ce que tu veux ?
- Que vous foutiez le camp.
Rapide, sec et brut ; tu dévies sa lame meurtrière et fend avec la tienne. Tu as plongé ton regard sombre dans le sien, tu serres et desserres légèrement tes doigts abîmés et ton être entier lui projette cette implacable promesse : plus tu mettras de temps à t’imposer et plus elle regrettera de ne pas avoir obéi directement. Tu n’es pas naïf, tu n’oses même pas espérer que la menace fasse son effet seule, mais autant essayer…
 - Tu peux aller voir ailleurs si on y est.
Une dernière bouffée de fumée s’échappe de tes lèvres. Sans précipitation, sans geste brusque, tu saisis la cigarette, la jette à tes pieds et l’écrase.

Elle ne te laisse plus le choix.

Tu as déjà prévu ton prochain mouvement. L’autre femme, cheveux bruns, dix-huit ans environ, ne cesse de jeter des regards inquiets vers ses « amis » galvanisés et vers toi-même : désormais, c’est l’orgueil qui la pousse à ne pas rompre, et elle saisira la moindre opportunité offerte pour se dégager. Pas celle aux cheveux blancs. Encore une fois, la violence devra écraser la violence…

Tu t’approches de la furie, bousculant sans ménagement les imbéciles qui ne s’écartent pas à temps, et jette à la brune :
 - Reculez.
Un ton sans appel, et elle obéit immédiatement ; elle devine probablement la suite. Tu es sorteur, manifestement entraîné, dans la force de l’âge et respirant le sang-froid. En face, une gamine d’un quart de siècle, saoule et aveuglée par la rage – trop pour écouter la raison – te tient tête. Quant à la troisième, tu es son sauveur inavoué, elle ne te mettra pas de bâtons dans les roues.

Dès que ta cible fera mine de te frapper, ton entraînement de flic s’occupera de la mettre à terre et la maîtriser.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones



au magicarpe éthanolé
throw me to the flame ; watch me burn
Brouillard épais, brouillard condensé. Tout ce mélange dans tes veines, jusqu’à presque brûler et tu pouvais déjà voir le regard si doux d’Izaiah et ce reproche dans ses prunelles. Qu’il aille se faire foutre ! Il n’avait aucune morale à te faire alors qu’il disparaisse pendant des jours sans donner de nouvelles et revenait blessé sans jamais rien vouloir dire !
Franchement. Il n’était absolument pas bien placé pour te parler de bon comportement, de rester sage, de ne pas chercher de problèmes. Qu’est-ce qu’il foutait quand il était pas à l’appartement, hein ? Quels troubles allait-il chercher, dans quoi se mettait-il le nez ? Pourquoi ? Pourquoi il ne te parlait pas.. ? T’étais son amie… Tu étais là pour lui. Comme il avait été là pour toi dans tes moments de faiblesse les plus profonds et violents, comme il avait été là quand tes souvenirs revenaient, quand ton passé te hantait.

Et tu voulais lui refaire le portrait, à cette personne qui décidait que tu devais aller ailleurs. Il pouvait toujours aller voir si tu y étais, justement, ailleurs, ça te ferait du vent. Franchement, il attendait quoi ? Que t’allais doucement, gentiment obéir ? Raté ! T’étais pas une faible, t’étais pas de ceux qui pliaient, courbaient l’échine. T’étais pas soumise. Et quand tous reculent, quand cette femme recule, pose un pas vers l’arrière, c’est un ricanement qui se transforme rapidement un fou rire incontrôlable, incontrôlé. Fou rire déchirant tes cordes vocales alors que le monde bouge autour de toi, que le brouillard prend, que ton cœur se débat dans ta poitrine. N’avais-tu pas forcé la dose, Eleanore ? N’avais-tu pas fait de mauvais mélanges ? Ton regard aux pupilles étrangement dilatées se plante dans celui du videur et ton sourire demeure accroché à tes lèvres.
Tu jettes un regard à cette faible, à cette peureuse. « C’est ça ! Recule ! Obéis ! T’es franchement peureuse. » Et puis tes yeux se reposent sur la personne qui vous fait face et un rictus mauvais de nouveau présent. Tu jouais avec le feu, t’allais te brûler. Mais c’était précisément ce que tu cherchais. Il ne fallait pas se voiler la face, c’était clairement ton but, ton unique objectif, tu voulais le provoquer jusqu’à voir où il pouvait aller. Parce que tu avais perdu ta distraction, ton punching-ball, tu avais perdu la personne qui prenait toutes les flammes de ta rage, de ta hargne.

« Sinon quoi ? Tu vas me mettre à terre ? Tu vas me foutre un coup ? Parce que tu crois que j’ai jamais ressenti la douleur ? Parce que tu penses que j’ai peur de la violence ? » Dans tes yeux, une flamme, dans ton esprit des souvenirs qui embrouillent encore plus ton esprit et les traces dans ton dos qu’il verrait, s’il t’immobilisait. De longues traces, des cicatrices profondes, du haut de ton dos à la base. Izaiah avait été le tout premier à vraiment voir tes cicatrices, le seul à frôler ce corps avec ton accord véritable, le premier avec qui tu as connu la douceur.
Tu te tenais devant lui, en bravant la menace qu’il cherchait à te montrer. Tu te tenais devant lui sans jamais reculer. S’il avançait, t’allais le frapper, clairement. T’allais le frapper. C’était rien de plus clair que ça. Tu ne voulais pas qu’il t’approche, tu ne voulais pas qu’il te touche, qu’il cherche à t’amener quelque part, à t’éloigner, tu ne voulais pas. Et tu ne pouvais que penser à Izaiah, dans cet instant, tu ne pouvais que penser à cette personne qui avait connu tellement de parties de toi – tellement de facettes. Beaucoup trop de facettes pour ce qu’il aurait dû faire. Tu avais laissé toute ta confiance en lui. « Tu penses vraiment que tu es en mesure de m’effrayer ? » T’avais beaucoup plus peur de ceux qui t’avaient fait vivre un enfer.

(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones


Au Magicarpe Ethanolé


Et la voilà qui se met à rire comme une possédée – ou plutôt comme la dernière des droguées – pour une raison qu’elle seule comprend. De videur à gardien d’asile, hein… heureusement que tu es flexible ; ou, du moins, que tu maîtrises cette solution universelle qu’est la domination physique. Quant aux injures jetées à la figure de son ancienne opposante, elles ne font que conforter cette dernière dans sa décision : il suffit de voir les yeux injectés de sang et le rire incontrôlable de miss cheveux blancs pour comprendre que la combattre revient à s’opposer non plus à une femme saoule, mais un animal enragé. Elle n’a pas signé pour ça, et personne ne lui en voudra de se retirer à présent…

Mais toi, tu n’as pas le choix – justement parce qu’elle a perdu toute raison. Tu songes un instant à utiliser Magnet comme taser, mais tu n’as pas exactement envie d’enflammer les choses en invitant ces foutus pokémons à la fête ; restons-en aux bonnes vieilles méthodes humaines, et tant pis pour les coups que tu prendras.

Elle hurle, vocifère, étale une vie dont tu te fiches totalement. Elle a déjà souffert ? Grand bien lui fasse. L’écrasante majorité de ceux que tu as dû maîtriser et arrêter – plus ou moins violemment – ont connu la crasse, la violence, la souffrance ; et cela ne t’a jamais empêché de faire ton boulot. Le hasard créé les criminels et tu nettoies les rouages de la société de ces blocs de rouille : il n’y a aucune justice là-dedans, la mauvaise herbe n’a jamais décidé de l’être et ses victimes non plus, juste un monde amoral qui exige de l’arracher… et ton salaire fait de même, à l’époque comme aujourd’hui. Alors, tu te soumets sans remords à ces règles.

En conséquence, tu l’écoutes à peine et lui répond encore moins. D’abord, parce que tu n’es pas psy et que tu n’as rien à gagner à entrer dans son jeu. Et ensuite, pour une raison assez simple…
 - Tu penses vraiment que tu es en mesure de m’effrayer ?
D’un ton neutre, tu conclus simplement :
 - Pas besoin.
Tu n’espères pas dissuader une bombe d’exploser, non ; tu vas simplement devoir en maîtriser les effets. Par la force.

Tu avances vers elle, et son premier assaut file ; tu l’esquives sans difficulté, l’ayant largement vu venir… Ce qui n’est pas le cas du second. Même dans son état, cette saleté arrive à balancer son autre poing dans tes côtes et, tout affaibli par l’alcool soit-il, il arrive à t’arracher un grognement. Légèrement échauffé, tu arrives pourtant à garder ton sang-froid et t‘en tenir à ta décision : en quelques mouvements et au prix de quelques nouveaux bleus, tu arrives à la mettre à terre et la maîtriser sans lui infliger de souffrance inutile… ou presque. Autant faire passer un message aux badauds : aussi longtemps que tu travailleras ici, faire le malin ne sera pas sans conséquences.

Te voilà donc avec un genou dans son dos, tentant autant que possible de limiter ses mouvements et les sales coups qu’elle peut te porter, regrettant douloureusement ton manque de moyens ou d’alliés. Alors, tu lances à un spectateur qui t’inspire moins de méfiance que les autres :
 - Appelle la police, donne l’adresse exacte, explique la situation de la façon la plus objective possible. Reviens me voir quand c’est fait.
Et ensuite, parce que l'attroupement de curieux t'agace et dissuadera la furie de se calmer et céder :
Les autres, le spectacle est terminé, vous pouvez retourner à votre soirée.
Tu préférerais passer l'appel toi-même plutôt que de compter sur un inconnu, mais ta capture ne te laisse pas exactement le luxe de garder une main libre. Ne même, tu aimerais ne pas avoir affaire avec les types en bleus – après tout, ce sont aussi des flics qui t’ont forcé à te planquer ici –, mais tu n’espères même pas raisonner miss cheveux-blancs. Elle va devoir décuver en cellule…

Malgré tout et sans savoir exactement pourquoi, tu lui murmures un conseil – probablement inutile :
 - Si tu as encore deux sous de jugeote, peur ou pas, ferme-la devant eux. Sauf si tu veux passer plus d'une nuit en cellule…
Et lui ordonner de se calmer dès maintenant pour donner du répit à tes muscles ? Perdu d’avance, dans cette situation : lui faire mal ne fera qu’accroître sa rage et son espèce de rébellion aveugle et stupide, tout en te faisant passer pour un tortionnaire dangereux. Autant la laisser s’épuiser…

Toi aussi, ça fait longtemps que la douleur et la violence ne t’effraient plus.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Identité du dresseur
Trophéespassez la souris sur les icones
Revenir en haut Aller en bas
 Sujets similaires
-
» Euh ... Salut ? // Feat Eleanore
» "Show Yourself" {Feat. Eleanore A Idrys}
» [Mission event] Les fillettes disparues | feat Holly et Eleanore
» sometimes you're a nobody // eleanore
» tell me, tell me i'm the worst - eleanore

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Ce sujet est verrouillé, vous ne pouvez pas éditer les messages ou faire de réponses.
Outils de modération