Qui trop se hâte reste en chemin.feat MaevisJ’étais quitté l’établissement médical de Fort-des-songes d’une démarche lente et hésitante, mon café à emporter à la main. Si tous les acteurs de la réunion avaient encore fraichement l’objet de notre visite dans la ville brumeuse à l’esprit, ou simplement l’idée formelle de rentrer chez eux de la manière la plus rapide et la plus efficace, toutes mes pensées, quant à moi, allaient vers la simplicité de : combien de temps avais-je pour boire ce café avant qu’il ne soit froid ? Mes mains gantées étaient un problème que j’avais considéré comme insurmontable. La température matinale était fraiche alors, en quelques instants, la fausse problématique s’était écrasée d'elle-même face à mon habitude de consommation légèrement exagérée. J’avais le temps de me rendre jusqu’à la zone d’atterrissage et de départs des taxis volants, et d’en appeler un pour me rendre à Feranium, ville dans laquelle plusieurs de mes patients attendaient ma visite pour leur suivi respectif, avant que la température de la boisson ne me soit désagréable.
Pour une raison que j’ignorais encore, Lord Stuart, le Vipélierre aux airs d’arrogant d’aristocrate, m’avait accompagné. Il avait enfilé son plus beau haut-de-forme, un charmant nœud papillon et une veste sobre. La tête levée et en appuis sur sa canne richement décorée, il n’échappait jamais à son image hautaine et fière. Ah, c’était un véritable honneur d’avoir ainsi la présence du Lord à mes côtés ! Cependant… Derrière toute cette comédie dont j’étais moi-même en parti responsable, Lord Stuart avait un esprit vif et intelligent. Je redoutais la raison pour laquelle il avait bouleversé tout son programme de la journée pour prendre un vol tôt ce matin avec moi. Loin d’avoir un mauvais pressentiment ou des craintes futiles, c’était du bon sens de se méfier d’un être aussi imprévisible… Évacuant mes pensées en un souffle, j’avais attrapé mon téléphone de ma main libre et appelé l’agence des taxis volants. Et là, mauvaise nouvelle.
- « Comment ça, il n'y a pas de taxi volant ? Comment suis-je censé faire pour atteindre Feranium ? C’est impératif que j’y arrive avant la fin d’après-midi ! » M’exclamais-je. Je détestais l’expression sur le visage du Vipélierre qui, savait parfaitement que je ne parlais pas tout seul, mais qui me jugeait comme si c’était le cas. - « Vos Corvaillus sont en panne, peut-être ? » Et hop ! - « Ah… Des vents violents et une possible tempête en approchent… Effectivement… Je reconnais qu’il y a un risque… » Dans ta face, Ewan... - « Mais je… Je fais comment ? »
Le standard téléphonique de l’agence m’avait alors parlé d’un sentier longeant la forêt, la route 2, qui liait directement Feranium à Fort-des-songes. D’après lui, il ne s’agissait que d’une simple heure de marche, pour le peu qu’on emprunte le bon sentier. L’autre option, l’agence n’avait pas eu besoin de me la présenter. Je pouvais toujours attraper un taxi ordinaire… Sauf que… Cela obligerait le véhicule de service à faire un sacré détour, et mon porte-feuilles était tristement modeste. Une fois l’appel terminé et le téléphone dans la poche de mon manteau, Lord Stuart m’avait regardé comme s’il attendait de connaître mon choix.
- « Dites, Lord Stuart… En cas d’une potentielle et regrettable attaque d’animaux sauvages, puis-je compter sur votre soutien ? » Demandais-je au petit être aux écailles émeraude.
Le Pokémon avait alors porté sa petite patte à son menton, faisant mine de réfléchir avant, de balayer l’air devant lui d’un ridicule et étrangement élégant mouvement du bras, levant davantage le museau vers le ciel pour s’affirmer. Son petit sourire volatil et son regard désobligeant ne m’avaient pas semblé rassurants… Mais malgré ses grands airs princiers, ce n’était qu’un Pokémon. Ces animaux se battent toujours entre eux à la première occasion, non ? Lord Stuart avait besoin de mon argent pour continuer à vivre sa petite vie luxueuse, et il connaîssait parfaitement les règles du jeu… Il avait donc tout intérêt à ne pas me laisser être taillé en pièces par les premières bestioles sauvages venues. C’était parfaitement logique.
J’avais bêtement porté le café désormais froid à ma bouche, le recrachant presque aussitôt, une grimace aux lèvres. :copyright:️ 2981 12289 0
Tu trembles, tu entends encore cette voix qui te parle, t’ordonne même, de rester là-bas, avec eux. Cette voix qui hante tes nuits depuis ton départ. Un an maintenant, où tu te réveilles presque tous les matins au moment où tu ouvres les portes pour quitter cet endroit, en sueur, et la respiration lourde. Comme toujours, les murs de ton petit appartement de Sunyra te ramènent à la réalité, et tu essuies rapidement ce mauvais rêve de ta vie. Peut-être que papa t’a répondu, aujourd’hui ? Tu souris à cette idée et tu te lèves, sous le regard inquisiteur de Misty qui connaît ta routine : Réveil agité, retour à la réalité, visite de la boîte aux lettres puis début de la journée sans nouvelles de ton père. Le peu de fois où tu avais reçu une réponse, elles étaient brèves. Ton père était un homme occupé et endeuillé, donc tu ne pouvais pas lui en vouloir. Et tu comprenais aussi que tous les troubles que tu aies pu lui causer dans les dernières années n’aident pas forcément votre relation.
Mais ton papa, il aimera toujours sa petite douceur.
Ce matin-là ne fait pas exception à la règle. Aucune nouvelle. Mais tu gardes le sourire, parce que tu sais qu’un jour tu auras quelque chose de sa part. Papa ne te laissera jamais tomber. Alors que tu commences ta journée avec ton habituelle thé noir Earl Grey, tu entends un ronronnement sortant du couloir ainsi que des petits pas que tu reconnais entre tous. Son bol est déjà prêt : des croquettes pour Pokémons et un peu de lait meumeu pour que ce soit moins dur pour les dents.
« Bon matin Misty ! Aujourd’hui, on va pouvoir passer plein de temps ensemble parce que la bibliothèque est fermée ! On pourrait prendre une marche et continuer notre exploration des différentes villes de Lumiris, qu’en dis-tu ? », dis-tu d’un ton enjoué. Comme à son habitude, ta Pokémon – assez peu matinale, tu es au courant – hoche la tête d’un air désintéressé avant de commencer à manger. Malgré sa petite bouille boudeuse du matin, tu caresses rapidement ses oreilles et elle ne tarde pas à ronronner malgré elle et à sourire un peu. « Voilà, tu vois que tu peux quand tu y mets du tien toi aussi ! », chuchotes-tu avant d’embrasser tendrement son petit front. C’est un chat après tout, les chats, ça ne résiste jamais aux gratouilles ! Une fois toi-même remplie d’un bon déjeuner et le tout bien rangé, tu pars te vêtir. Rien de bien compliqué, une petite robe blanche couverte à moitié par un manteau de cuir marron, et des bottes à talons qui te relèvent jusqu’au cuisse. En gros, une tenue simple, chic et qui saura te couvrir un minimum de l’air frais de la région.
Finalement, tu pars, et tu te rends à pieds jusqu’au premier terminus d’autobus en direction de fort-des-songes. Évidement, prise dans ta tête un peu tout le temps du transport, tu sonne le bus pour sortir. Tu es à l’entrée de Feranium, pas de Fort-des-Songes ! Il est trop tard, le bus repart, et te voilà, dans une situation un peu inattendue. « Bon, je crois qu’on va devoir y aller en marchant Misty, on a qu’à passer ici ! » T’étais-tu exclamée, sortant à cet instant même le petit chat de sa balle pour qu’elle puisse profiter de cette escapade avec toi. Elle te regarde avant de tendre les bras, tel un enfant. Tu roules des yeux malgré toi, sourire aux lèvres, puis tu la prends contre toi, comme d’habitude. Tu ne peux jamais lui refuser des câlins une fois qu’elle est pleinement réveillée, c’est juste…. impossible ! Tu t’insinues donc dans le sentier, et tu ne tardes pas bientôt à croiser un homme, qui visiblement n’a pas trouvé sa boisson de bon goût puisqu’il la recrache – un peu impoliment, tu ne peux t’empêcher de le noter – dans son verre. Il ne t’as pas vu, mais tu aimes discuter, donc tu ne retiens pas le petit rire qui s’échappe de tes douces lèvres. « Dites donc, monsieur, elle ne doit pas être bien bonne votre boisson pour la recracher comme ça !En même temps, si c’est du café… je peux comprendre… je préfère le thé, c’est moins amer ! »
Tu étais douée pour ça : créer de simples discussions banales, qui faisaient sourire certains, rouler des yeux les autres. Toi, tu aimais juste discuter, peu importe avec qui. Comme les bois Hurlants sont juste près de toi, tu ne peux t’empêcher de frissonner en remarquant l’aspect lugubre de l’endroit. « Wow, ça fait beaucoup plus peur que je pensais, cet endroit, ça donne froid dans le dos. Moi, c’est Maevis, en passant, et ça c’est Misty ! On explore un peu Lumiris dans nos temps-libres. Et vous ? » dis-tu, toujours aussi polie et souriante, parce que c’est comme ça que papa t’a éduquée.
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Qui trop se hâte reste en chemin.feat MaevisRien ne développe l’intelligence comme les voyages. Loin de moi de faire dans les belles paroles auxquelles on accorde qu’une importance digne de l’appréciation d’une simple poésie. J’avais expérimenté cette pensée, j’avais fui lâchement mon quotidien et mes obligations pour me retrouver en terre inconnue. En partant loin, je n’avais éprouvé qu’un ressenti détaché, comme si tout cela n’avait aucune importance, comme si tout n’avait été qu’un rêve que j’allais obligatoirement quitter en me réveillant. Pourtant, au retour, j’avais eu l’impression que tout avait changé. Une sorte de sensation magique.
Ce que je devais faire de la suite de mon existence m’avait alors paru d’un coup si clair, si facile à entreprendre. J’avais alors pris la décision de ne plus être une personne à part entière, mais d’être seulement un médecin. Si les voyages semblent dangereux, je pense que la routine quant à elle, peut s’avérer mortelle. Ne suis-je pas celui qui recommande à mes patients d’aller au moins une fois par an dans un endroit qu’ils ne connaissent pas ? Même si ce sentier, longeant la forêt, me paraissait certes plus dangereux que mes allers-retours entre le cabinet médical et la superrette, il n’était en réalité qu’un endroit où je n’avais encore jamais mis les pieds.
J’avais entendu un petit rire, et je m’étais lentement retourné dans la direction d’où provenait le son. Ce n’était pas étonnant de croiser âmes qui vivent à une heure comme celle-ci.
- « Dites donc, monsieur, elle ne doit pas être bien bonne votre boisson pour la recracher comme ça ! En même temps, si c’est du café… Je peux comprendre… Je préfère le thé, c’est moins amer ! »
La voix mélodieuse était celle d’un petit bout de jeune femme aux longs cheveux blonds. Elle semblait avoir une approche facile avec les gens, comme le témoignaient son sourire et sa tentative d’une approche avec humour. Habitué à être taquiné par un peu tout le monde, tant j’épousais quotidiennement la maladresse, je m’étais contenté de passer une main gantée sur ma nuque, affichant un sourire gêné, mais amical.
- « Navré, je pensais être seul… J’ai manqué d’élégance, et je m’en excuse. » Commençais-je avec l’irrésistible envie d’aller me cacher. Seulement, je ne voulais pas aggraver mon cas. - « Ah, je crois être amoureux de l’amertume du café… Bien que je n’ai rien contre une bonne tasse de thé… Bien que j’ajoute souvent un peu de miel… » Continuais-je en levant les yeux au ciel, cherchant dans ma mémoire les images associées à mes mots.
J’avais suivi le regard flottant de la jeune femme, lequel remontait le sentier de terre jusqu’à le perdre de vue, alors que les Bois Hurlants se dressaient au lointain dans toute cette splendeur propre à la nature. Cette même splendeur qui fascine et inquiète les hommes.
- « Wow, ça fait beaucoup plus peur que je pensais, cet endroit, ça donne froid dans le dos. Moi, c’est Maevis, en passant, et ça c’est Misty ! On explore un peu Lumiris dans nos temps-libres. Et vous ? »
Je m’étais alors demandé si, par cet aveu, la jeune Maevis ne me demandait pas indirectement de l’accompagner ? J’avais posé mon regard tranquille sur le petit Pokémon chat qu’elle venait de présenter. Misty ne semblait pas plus robuste que Lord Stuart, mais il ne faut jamais se fier aux apparences. Surtout quant il s'agit d'animaux capables d'utiliser les éléments de la nature à leurs avantages. Dans mon propre intérêt, être accompagné par ce duo pourrait s’avérer utile en cas d’une attaque surprise de bêtes sauvages. Je préférais me fier à ce petit chat aux grands yeux plutôt qu’à mes jambes malhabiles et à un Vipélierre dont l’égo n’a d’égal que son tempérament à être imprévisible. Avant de formuler clairement ma demande, je devais d'abord connaître les attentions de la jeune femme. Se dirigeait-elle dans la même direction que moi ?
- « Je suis le Docteur Ewan Bannerman, mais tu peux m’appeler simplement Docteur Ewan. Le magnanime Vipélierre qui m’accorde en ce jour sa bonne compagnie est le très illustre Lord Stuart. » Aucune idée de pourquoi il serait illustre. - « Je suis simplement un médecin égaré qui doit traverser le sentier longeant les bois pour atteindre Feranium… Néanmoins, l’habit fait le moine dans mon cas. Je n’ai rien d’un dresseur et effectivement, je n’en suis pas un. En cas d’attaque de Pokémons sauvages, j’ignore ce qui adviendra… Je me retrouve un peu, malgré moi, en dehors de ma zone de confort… » Lâche, j'avais soupiré. :copyright:️ 2981 12289 0
Spoiler:
Demande d'apparition/relance, enfin Maevis sait mieux que moi... T__T
Tu venais tout juste de remarquer que le fait d’avoir appelé Misty « ça » l’avait visiblement vexée car son habituel regard vide fut remplacé par une mine boudeuse, sourcils froncés et regard en ta direction. Quand tu t’en rends compte, tu ne peux t’empêcher de pousser un petit couinement et t’excuser avec une attaque de câlin. Tu continues jusqu’à ce que son expression change enfin. En ayant un seul Pokémon toujours avec toi dans la dernière année, tu as développé un lien spécial avec ce petit Psytigri. Au début, quand Anthony t’avais dit que Léandre, le chef de la Team Flare, tenais à t’offrir un Pokémon pour te remercier de tes services, tu ne savais pas trop ce que tu pouvais en faire. Tu es néanmoins vite tombé amoureux de ce petit chat. Les Pokémons félins, c’est ton affaire.
Mais bon, il ne faut pas trop penser à ces temps, parce que ce n’est pas le beau temps. Ce n’est pas le temps que tu veux te rappeler. Ta vie, elle est maintenant, elle est loin de Kalos, loin de la team… mais aussi loin de papa. Papa est occupé, c’est pourquoi il ne te répond pas. C’est ce que tu crois, non, c’est ce que tu sais. Sinon papa répondrait à sa princesse. Parce qu’il t’aime encore, malgré tout. Ou bien il ne te répond pas pour te protéger ! Si jamais Anthony ou Léandre tente de te retrouver, ils pourraient espionner le courrier de ton père ou… ou pire. Non, ne pas penser à ça. Ne pas perdre le sourire, revenir au présent. Ah oui, c’est vrai, l’amertume du café. Tu ne sais pas trop pourquoi l’homme parle de manquer d’élégance, donc tu penches la tête sur le côté, visiblement de cette excuse. Comme si l’élégance et la prestance étaient si importants pour toi… enfin, ils l’étaient un peu mais pas beaucoup. « Eh bien… pas besoin de vous insulter de la sorte, ça arrive à tout le monde. Mais c’est vrai que du miel dans du thé, ça peut être bon ! J’y penserai la prochaine fois que je vais aller à l’épicerie ! » dis-tu d’un ton optimiste. Tu n’aimes pas les gens qui ne s’excusent pour rien, non pas parce que ça te dérange mais plutôt parce que ça te donne souvent l’impression de leur faire vivre ce sentiment, et tu n’aimes pas cette idée.
Viens ensuite les présentations de l’homme, et de son drôle de Vipélierre. Un docteur, et un Pokémon plante qui se donne un air supérieur, c’est un drôle de mélange ! Cette après-midi pourrait être plus rigolo que prévu après tout ! Normalement, tu devais aller à Fort-des-Songes, mais tu n’es pas allé à Feranium non plus. Autant suivre le duo rigolo et découvrir la ville ! « Bon, bah enchanté à vous deux en tout cas ! Ce… vipélierre est un peu spécial, mais ça fait son charme ! Je peux me joindre à vous jusqu’à Feranium, donc ? Je ne connais pas grand-chose de la bataille Pokémon mais bon, deux têtes valent mieux qu’une, non ? » dis-tu, d’un ton que tu cherches à rendre certain alors qu’en réalité, ça t’inquiète un peu. Mais bon, tu ne penses pas que ce chemin ne soit si dangereux que ça. Tu t’avances, tes talons claquant contre la roche qui constitue le sol un instant avant de d’intégrer au sentir en premier. « Bon, autant commencer à marcher tout de suite. Allez, monsieur Ewan, allons vers Feranium ! »
Aussi simple que ça pour toi de parler avec les gens. Autant se jeter dans l’aventure tout de suite, tant que vous y êtes !
Une apparition sivouplait !
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Maitre Cornèbre sur son arbre perché, vous imite de ses croassements rauques. Et Croa croa croa? Croa croa croa. Il se moque bien de vous. Que vas-tu faire ?
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Maitre Scarhino par l’odeur alléché monter tranquillement à un arbre à baie ou l’attendant un excellent repas. Que vas-tu faire ?
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Qui trop se hâte reste en chemin.feat MaevisC’était mignon de voir une jeune femme enlacer, avec un curieux mélange de force et tendresse, son petit Pokémon pelucheux. Même quelqu’un comme moi, habité d’une logique claire et d’une neutralité parfaite face aux émotions, savait apprécier la beauté des choses. Je n’ai jamais eu besoin de comprendre l’affection et toute la profondeur des liens entre les êtres vivants pour en apprécier la vue. Après tout, je ne suis qu’un simple observateur. Tout comme j’aime voir les couleurs et les lumières d’un feu d’artifice, je sais admirer l’éclat d’une affection. Être incapable de goûter à la vie, ne m’interdit en rien de la contempler avec prudence.
- « Eh bien… pas besoin de vous insulter de la sorte, ça arrive à tout le monde. Mais c’est vrai que du miel dans du thé, ça peut être bon ! J’y penserai la prochaine fois que je vais aller à l’épicerie ! »
L’énergie positive qui se dégageait de la jeune Maevis ne m’avait pas laissé indifférent. J’avais tiré un sourire sur mes lèvres et secoué doucement ma tête pour y chasser les dernières traces de mauvaise humeur. Ce n’était que des simples inconvénients qui n’avaient, pour le moment, que des allures de légers contre-temps…
- « Bon, bah enchanté à vous deux en tout cas ! Ce… Vipélierre est un peu spécial, mais ça fait son charme ! » Lord Stuart avait froncé les sourcils et posé ses petites pattes sur ses manches, lançant un regard autoritaire à la jeune femme. Il était toujours dans le rôle de son noble personnage, et ce, en toute circonstance… - « Je peux me joindre à vous jusqu’à Feranium, donc ? Je ne connais pas grand-chose de la bataille Pokémon, mais bon, deux têtes valent mieux qu’une, non ? » Mon regard s’était intéressé davantage à celui de Maevis.
- « Tu me devances… » Mon sourire était peut-être un peu trop grand, laissant paraître ma gêne. - « J’avais pour intention de te proposer de m’accompagner dans le cas où tu te rendrais toi aussi à Feranium. Je ne peux pas forcément me fier aux frêles épaules de Lord Stuart... » Avais-je dit avant de faire semblant de tousser, m’attirant néanmoins les yeux rouges désapprobateurs du Vipélierre. - « Le sentier est probablement sans danger, mais c’est toujours plus rassurant de l’emprunter à plusieurs... » Et plus prudent.
Bien que je n’accorde pas autant de fascination et d’importance aux Pokémons que mes congénères, ayant choisis la voie de la médecine au détriment de tout, j’ai le bon sens de penser que peu d’animaux sauvages osent approcher les sentiers de pierres fréquentés régulièrement par les humains. Et pour les plus curieux d’entre eux, voir deux adultes accompagnés de deux Pokémons domestiqués, devait être plus que dissuadant. Dans le cas où un Pokémon sauvage, particulièrement grand et virulent, viendrait à sortir de la fausse quiétude des bois pour se présenter à nous, dans ce cas… J’imagine que je regretterais de porter des chaussures de ville.
- « Bon, autant commencer à marcher tout de suite. Allez, monsieur Ewan, allons vers Feranium ! »
Sa bonne humeur et son entrain venaient de me faire prendre dix ans de plus. Je n'étais pourtant pas si vieux ? Bon mon dos, je ne dis pas, mais quant au reste... En compagnie de la jeune femme et des deux fiers petits Pokémon, je m'étais élancé d'une démarche hésitante sur le chemin de pierres, lequel se tenait à une bonne distance de l'ombre des Bois Hurlants. Mon regard émeraude faisait parfois des aller-retours entre Maevis, le chemin devant moi et la forêt alentour. De toute ma vie, je n'ai jamais regretté une seule fois d'avoir été trop prudent.
- « Tu peux m’appeler Docteur Ewan, quoi que… Nous sommes un peu loin de mon cabinet… J’imagine qu'Ewan suffira… » J’étais étrangement songeur en disant ça. - « Quoi qu’il en soit… Je dois avouer que j’ai de la chance dans ma malchance. Les taxis volants sont tous annulés en raison de vents violents. Même si je suis contraint de faire un peu d’exercice, avoir un peu de compagnie… C'est plaisant ? » J’avais dit ça avec un certain soulagement, un peu comme si on venait de me décharger de bagages sous lesquels je commençais à céder. :copyright:️ 2981 12289 0
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