❝ la pluie dans les sous-bois.
J'ai voulu fuir.
J'ai simplement voulu fuir – j'ai rêvé des horizons paisibles, des instants sereins et des heures silencieuses. J'ai rêvé la pluie dans les sous-bois et le craquement des branches fines sous mes semelles, j'ai rêvé cette forêt qui est un peu plus chez moi que ces villes qui ne me ressemblent pas. Leur bruit et leur mouvement permanent ce n'est pas moi – ce n'est pas mon cœur qui aspire à des terres sauvages et à des jours loin du monde et loin des hommes. Loin de leur absurdité, loin de leur violence, loin de leurs idéaux dérisoires et de leur folie grandissante.
J'inspire et l'air est chargé de pluie et d'orage. Je ne crains pas la foudre, même à l'abri des arbres. De temps à autres, un éclair zèbre le ciel, et un coup de tonnerre vient bercer les créatures des futaies qui se sont réfugiées dans les fourrés. L'électricité crépite dans l'atmosphère et jusqu'au bout de mes doigts – je la sens qui court et qui s'écoule dans tout mon corps. Mes fringues sont lourds d'humidité, mes cheveux gorgés de pluie tombent sur mon front et je suis forcé de chasser régulièrement les mèches indisciplinées qui me glissent jusque dans les yeux. Rhapsodie, devant moi, évolue comme en terrain conquis. Les bois sont chez lui, aussi – et c'est comme à l'époque où il n'était qu'un Evoli et qu'on parcourait les tréfonds de la forêt ensemble et avec Noah.
L'époque où tout était plus simple, l'époque où l'innocence avait encore de son emprise sur nos cœurs d'enfants. Années tendres où l'on n'avait pas encore vraiment saisi comme l'homme est misérable et décevant.
On quitte les sentiers balisés – on s'enfonce entre les arbres, pente douce rendue glissante par la couche épaisse de feuilles et d'aiguilles de pins qui s'est accumulée sur la terre meuble, imbibée de pluie. Le tapis sur lequel on avance est instable mais nos pas sont assurés – familiers aux zones forestières les plus inhospitalières. Les troncs se resserrent et les chemins qu'on s'improvise seraient sans doute impraticables pour qui ne connaît pas les sylves comme nous. Mais c'est notre terrain – notre esquisse de liberté.
Mes doigts frôlent les écorces où ruisselle la pluie, et je lève les yeux en direction des branches les plus basses. Un instant, je ferme les paupières. Autour de nous, il n'y a que le clapotis de l'eau et le craquement des branches, le bruissement des feuilles et le chuintement des bestioles qui rampent dans les taillis. Pas d'autre âme humaine qui vive – personne pour rompre la quiétude de ces instants qu'on vole à la grisaille des jours qui passent depuis l'horreur.
Quand je rouvre les yeux, c'est pour balayer le sol du regard et m'assurer que sa fermeté, puis je trouve l'élan et m'accroche à la branche la plus sûre – basse, épaisse, plus sèche que d'autres. La poigne est tremblante au premier instant mais se fait plus assurée quand je me hisse plus en hauteur. Une prise après l'autre, mille précautions pour ne pas glisser ni risquer une mauvaise chute. Je m'installe à mi-hauteur – au dessus des cimes les plus courtes, mais sous l'abri de fortune des feuillages encore épais qui montent bien haut au dessus de ma tête.
J'inspire et j'observe comme la brume se couche lentement sur les sylves.
Je voudrais ne jamais rentrer, ne jamais repartir.
Rester ici à tout jamais – ivre et libre.
J'ai simplement voulu fuir – j'ai rêvé des horizons paisibles, des instants sereins et des heures silencieuses. J'ai rêvé la pluie dans les sous-bois et le craquement des branches fines sous mes semelles, j'ai rêvé cette forêt qui est un peu plus chez moi que ces villes qui ne me ressemblent pas. Leur bruit et leur mouvement permanent ce n'est pas moi – ce n'est pas mon cœur qui aspire à des terres sauvages et à des jours loin du monde et loin des hommes. Loin de leur absurdité, loin de leur violence, loin de leurs idéaux dérisoires et de leur folie grandissante.
J'inspire et l'air est chargé de pluie et d'orage. Je ne crains pas la foudre, même à l'abri des arbres. De temps à autres, un éclair zèbre le ciel, et un coup de tonnerre vient bercer les créatures des futaies qui se sont réfugiées dans les fourrés. L'électricité crépite dans l'atmosphère et jusqu'au bout de mes doigts – je la sens qui court et qui s'écoule dans tout mon corps. Mes fringues sont lourds d'humidité, mes cheveux gorgés de pluie tombent sur mon front et je suis forcé de chasser régulièrement les mèches indisciplinées qui me glissent jusque dans les yeux. Rhapsodie, devant moi, évolue comme en terrain conquis. Les bois sont chez lui, aussi – et c'est comme à l'époque où il n'était qu'un Evoli et qu'on parcourait les tréfonds de la forêt ensemble et avec Noah.
L'époque où tout était plus simple, l'époque où l'innocence avait encore de son emprise sur nos cœurs d'enfants. Années tendres où l'on n'avait pas encore vraiment saisi comme l'homme est misérable et décevant.
On quitte les sentiers balisés – on s'enfonce entre les arbres, pente douce rendue glissante par la couche épaisse de feuilles et d'aiguilles de pins qui s'est accumulée sur la terre meuble, imbibée de pluie. Le tapis sur lequel on avance est instable mais nos pas sont assurés – familiers aux zones forestières les plus inhospitalières. Les troncs se resserrent et les chemins qu'on s'improvise seraient sans doute impraticables pour qui ne connaît pas les sylves comme nous. Mais c'est notre terrain – notre esquisse de liberté.
Mes doigts frôlent les écorces où ruisselle la pluie, et je lève les yeux en direction des branches les plus basses. Un instant, je ferme les paupières. Autour de nous, il n'y a que le clapotis de l'eau et le craquement des branches, le bruissement des feuilles et le chuintement des bestioles qui rampent dans les taillis. Pas d'autre âme humaine qui vive – personne pour rompre la quiétude de ces instants qu'on vole à la grisaille des jours qui passent depuis l'horreur.
Quand je rouvre les yeux, c'est pour balayer le sol du regard et m'assurer que sa fermeté, puis je trouve l'élan et m'accroche à la branche la plus sûre – basse, épaisse, plus sèche que d'autres. La poigne est tremblante au premier instant mais se fait plus assurée quand je me hisse plus en hauteur. Une prise après l'autre, mille précautions pour ne pas glisser ni risquer une mauvaise chute. Je m'installe à mi-hauteur – au dessus des cimes les plus courtes, mais sous l'abri de fortune des feuillages encore épais qui montent bien haut au dessus de ma tête.
J'inspire et j'observe comme la brume se couche lentement sur les sylves.
Je voudrais ne jamais rentrer, ne jamais repartir.
Rester ici à tout jamais – ivre et libre.
▬ demande d'apparition (permis coupe ok) avec encens vol et pokéradar chromatique siouplé ♥
▬ note à moi-même : pense à demander la modération quand ce sera opé stp
▬ note à moi-même : pense à demander la modération quand ce sera opé stp