Damien Delaunay
Feat. Kisaragi Shintaro - Mekakucity Actors
Dix-huit ans
Étudiant décrocheur
29 décembre 2002
Aucune Faction
Hoenn
Habite Nemerya (w/ Lauriane)
Il
Nova
Sensible
Volontaire
Déterminé
Solitaire
Taciturne
Impulsif
Môme noctambule, les cheveux peints dans les ombres d'une nuit sans lune et les prunelles taillées dans les abysses turquoises d'un océan caribéen, son teint livide lui donne l'air d'un pâle reflet dans une eau frissonnante, frôlée d'un zéphyr. Carrure fine, un corps dont il a honte qu'il dissimule sous des sweat trop épais et des jeans abîmés ; les poings serrés et les yeux baissés, anonyme il sillonne les allées en frisant les murs pour mieux se fondre au milieu des visages gris et des regards vides.
Enfant bousculé, il trébuche dans les rues sur des obstacles invisibles – la vérité, pour sûr, c'est qu'il se heurte aux hasards anxiogènes qui le forcent à dévier. Des voix, des rires, des silhouettes ou des ombres ; crainte fondée ou paranoïa tremblotante, il esquive tout ce qui ravive au dedans la douleur et les terreurs qui hurlent à son cœur de disparaître.
Secret, silencieux ; Damien est de ceux qui préfèrent entendre que de parler, de ceux qui écoutent et acquiescent sans un mot, de ceux qui se contentent d'esquisses de sourire pour témoigner d'un soubresaut d'émotion. Rire aux éclats il ne sait plus, c'est que ça sonne un peu faux, un peu vacillant, un peu cabossé, c'est que le bonheur franc il l'a entièrement piqué de cynisme et de sarcasmes acerbes. C'est que c'est plus facile, c'est plus facile que de courir après la vie de se dire qu'à dix-sept ans plus rien ne reste à vivre que d'autres déceptions – que d'autres putain de tragédies.
Et Damien fait partie de ces gamins tristes, de ces enfants qui semblent avoir déjà tout vu, tout vécu, de ces mioches qui vous brisent le cœur quand ils ne s'émerveillent plus de rien et qu'ils déversent déjà dans chacun de leur mot comme une rancœur lasse qui ne saurait pourtant appartenir qu'aux adultes usés, fatigués par la vie. Il fait partie de ceux qui sont passés de l'autre côté, du côté de ceux qui savent, de ceux qui ont souffert, ceux qui ont le charme des gens qui se foutent de déranger. De ceux qui trouvent absurde d'admirer les passions trembler au dehors quand plus rien n'est vraiment grave ni important.
Tout t'est un peu égal, tu dis souvent que tout te va, tu as l'élégance de taire que c'est parce que rien ne te va vraiment. Tu attends, tu ne sais pas quoi mais tu attends. Tu suis le mouvement, le quotidien, tu obéis, tu te résignes, tu obtempères, mais tu étouffes.
le mètre soixante-cinq ; les yeux d'un bleu profond ; des cicatrices aux phalanges et au creux des poignets ; sale gosse ; fragile ; sensible ; brisé ; y'a un truc qui déconne il a jamais su mettre de mots dessus ; il se fait du mal mais pour lui c'est pas vraiment ça ; il frappe frappe frappe ; ça brûle au dedans ; les poings serrés les dents serrées le cœur serré ; il gueule fort mais si sa voix se casse c'est un sanglot ; immature ; mais bordel son enfance a sonné faux ; cœur trop plein dans un monde trop vide ; faudrait marcher droit mais il titube ; il existe de travers ; mais au moins il existe ; y'a que de la bienveillance dans ses yeux ; mais dire je t'aime c'est dire détruis-moi ; s'il t'aime c'est à tout jamais ; s'il te déteste un jour il te pardonnera ; s'il te hait c'est viscéral c'est terminé ; grand rêveur ; il connaît le ciel par cœur les étoiles les constellations les légendes des astres ; c'est un virtuose au piano c'est maman qui lui a tout appris ; sa petite sœur c'est son centre de gravité ; satellite funambule et électron libre ; amateur de jeux vidéos et de salles d’arcades ; tantôt jeux de contemplation, tantôt jeux de carnages ; espérons qu’il conduise mieux dans la vraie vie que dans GTA
Enfant bousculé, il trébuche dans les rues sur des obstacles invisibles – la vérité, pour sûr, c'est qu'il se heurte aux hasards anxiogènes qui le forcent à dévier. Des voix, des rires, des silhouettes ou des ombres ; crainte fondée ou paranoïa tremblotante, il esquive tout ce qui ravive au dedans la douleur et les terreurs qui hurlent à son cœur de disparaître.
Secret, silencieux ; Damien est de ceux qui préfèrent entendre que de parler, de ceux qui écoutent et acquiescent sans un mot, de ceux qui se contentent d'esquisses de sourire pour témoigner d'un soubresaut d'émotion. Rire aux éclats il ne sait plus, c'est que ça sonne un peu faux, un peu vacillant, un peu cabossé, c'est que le bonheur franc il l'a entièrement piqué de cynisme et de sarcasmes acerbes. C'est que c'est plus facile, c'est plus facile que de courir après la vie de se dire qu'à dix-sept ans plus rien ne reste à vivre que d'autres déceptions – que d'autres putain de tragédies.
Et Damien fait partie de ces gamins tristes, de ces enfants qui semblent avoir déjà tout vu, tout vécu, de ces mioches qui vous brisent le cœur quand ils ne s'émerveillent plus de rien et qu'ils déversent déjà dans chacun de leur mot comme une rancœur lasse qui ne saurait pourtant appartenir qu'aux adultes usés, fatigués par la vie. Il fait partie de ceux qui sont passés de l'autre côté, du côté de ceux qui savent, de ceux qui ont souffert, ceux qui ont le charme des gens qui se foutent de déranger. De ceux qui trouvent absurde d'admirer les passions trembler au dehors quand plus rien n'est vraiment grave ni important.
Tout t'est un peu égal, tu dis souvent que tout te va, tu as l'élégance de taire que c'est parce que rien ne te va vraiment. Tu attends, tu ne sais pas quoi mais tu attends. Tu suis le mouvement, le quotidien, tu obéis, tu te résignes, tu obtempères, mais tu étouffes.
le mètre soixante-cinq ; les yeux d'un bleu profond ; des cicatrices aux phalanges et au creux des poignets ; sale gosse ; fragile ; sensible ; brisé ; y'a un truc qui déconne il a jamais su mettre de mots dessus ; il se fait du mal mais pour lui c'est pas vraiment ça ; il frappe frappe frappe ; ça brûle au dedans ; les poings serrés les dents serrées le cœur serré ; il gueule fort mais si sa voix se casse c'est un sanglot ; immature ; mais bordel son enfance a sonné faux ; cœur trop plein dans un monde trop vide ; faudrait marcher droit mais il titube ; il existe de travers ; mais au moins il existe ; y'a que de la bienveillance dans ses yeux ; mais dire je t'aime c'est dire détruis-moi ; s'il t'aime c'est à tout jamais ; s'il te déteste un jour il te pardonnera ; s'il te hait c'est viscéral c'est terminé ; grand rêveur ; il connaît le ciel par cœur les étoiles les constellations les légendes des astres ; c'est un virtuose au piano c'est maman qui lui a tout appris ; sa petite sœur c'est son centre de gravité ; satellite funambule et électron libre ; amateur de jeux vidéos et de salles d’arcades ; tantôt jeux de contemplation, tantôt jeux de carnages ; espérons qu’il conduise mieux dans la vraie vie que dans GTA
Dam et Rhapsodie – qu'il appelle affectueusement Rhaps –, ça a tout de suite été une évidence, au premier regard, au premier contact. Pokémon méfiant et taciturne, il a craché sur la main tendue du jeune adolescent avant d'y enfoncer ses crocs. Comme Damien n'a pas cillé, malgré la grimace claire qui déformait ses traits, la bestiole a fini par s'apaiser, et a soigneusement léché la blessure qu'il avait lui-même infligée, comme pour se faire pardonner. Ils sont, depuis, devenus inséparables, et Rhapsodie est le principal soutien de Damien lorsque les crises d'angoisse le cloue au sol, puisqu'il semble les pressentir, et qu'il reste auprès de son propriétaire aussi longtemps qu'il le faut lorsqu'elles surviennent. De leur rencontre, Dam en garde une cicatrice nette, et raconter l'histoire l'amuse et l'attendrit bien plus qu'il ne voudrait bien l'admettre.
Rhapsodie
Évoli
Mâle
Farouche
Mioche heureux, gamin privilégié,
Damien menait une vie bien rangée d'enfant un peu turbulent surtout curieux ; les yeux écarquillés à chaque stupeur il s'étonnait de toutes les beautés, s'émerveillait de la rosée du matin et des oiseaux téméraires qui venaient picorer au bord de sa fenêtre.
Il s'était entiché du fils des voisins – un gamin un peu taciturne, un peu sauvage, qui donnait l'air de fuguer tous les matins ; il entraînait Damien dans tous ces périples et ils couraient ensemble sur les pontons et dans les bois. Il lui avait appris à grimper aux arbres, pour cueillir des pommes rouges et observer les premiers oisillons de la saison dans les nids haut perchés – et Damien s'était tant amouraché de cette vie au sommet des branches qu'il avait de la peine à toucher terre lorsqu'il fallait rentrer
(dans sa tête il était toujours tout près des nuages)
alors il prolongeait les rêveries en flânant sur le retour
et il racontait toutes ses aventures à sa petite soeur qui applaudissait en gazouillant.
L'annonce du déménagement fut un peu rude – c'était dire au revoir (oui, forcément ; ce n'était pas un adieu, là où se trouvait le coeur on y revenait toujours, c'était le garçon des bois qui lui avait dit) à tout ce qu'il connaissait,
à sa tendre forêt, aux pontons humides, à la mousse grassouillette qui poussait sur les troncs, aux odeurs et aux bruits paisibles d'une nature que l'homme n'avait pas ravagée.
C'était quitter la verdure pour des gratte-ciel en béton gris et la pollution des villes.
Plein coeur d'Unys,
à lever les yeux vers les sommets des immeubles il en avait eu des vertiges,
et même un peu la nausée.
Il fallait bien, pourtant – c'était parce que papa ne pouvait plus travailler au même endroit qu'avant, et partir si loin sans sa famille aurait été déchirant. C'était ensemble, ensemble pour toujours, c'était ça la promesse, c'était ça le deal des Delaunay,
alors,
alors Damien s'en était accommodé.
Quartiers de misère,
parce que pour les adultes la vie n'était pas si facile que dans ses jeux d'enfant. Il n'avait pas encore conscience de la valeur de l'argent qu'il comprenait que c'était une denrée rare et que c'était pour rien que papa se cassait le dos toute la journée et qu'il devenait presque aussi gris que les murs du vieux bâtiment dans lequel ils avaient trouvé pitance.
Ils avaient accepté, le sourire aux lèvres pour dire merci mais les yeux ternes et terrifiés –
il n'avait pas fallu attendre la première nuit pour entendre comme on réglait les comptes de la jeunesse au coeur de la cité.
Le bruit des balles, aujourd'hui,
Damien l'entend encore dans le moindre des silences.
C'est qu'il avait quatorze ans tout juste – et c'est quoi, quatorze ans, dans une vie, c'est quoi, quatorze ans,
quatorze ans c'est qu'un enfant,
la main de la soeur serrée fort dans la sienne pour qu'elle n'ait pas peur des rues
un sac de cours sur le dos, de vieilles baskets aux pieds mais une veste un peu neuve sur les épaules – peut-être que c'était ça, ou bien les rapaces n'ont-ils rien trouvé de mieux comme excuse pour l'intercepter et les pousser dans le renfoncement d'une allée.
Le reste est flou, dans sa tête il n'a pas encore tout à fait assimiler
l'angoisse sourde et ça tapait fort
le sang dans ses tempes et les poings des grands
ça gueulait fort aussi
sa douleur
les hurlements de sa soeur qui suppliait
et même la voix d'un des types
« fais gaffe, tu vas le buter »
des râles et des pas pressés tandis qu'il ne voit plus rien
du noir du gris
une douleur vive comme un coup de foudre dans le bide et ça se propage
rouge rouge rouge
ça gueule encore
et puis le reste
est noir obscurité.
Peut-être qu'il aurait préféré que l'histoire s'arrête ainsi ; peut-être a-t-il été suffisamment égoïste pour y songer plus d'une fois (si seulement si seulement putain si seulement)
peut-être qu'il aurait préféré ne plus rien ressentir que d'éprouver la moindre des fêlures (et c'était au dedans qu'il pouvait dessiner les contours de toutes les fissures). Les bleus et les sutures n'étaient rien – c'était toute la maquette de l'intérieur qu'il aurait fallu réparer, les déchirures de toutes ses émotions qu'il aurait fallu recoudre de toute urgence pour interrompre l'hémorragie d'angoisse
qui n'a plus jamais cessé de couler.
On a retrouvé les types, on les a condamnés – justice rendue pour un mioche de quatorze ans et les faits divers s'en sont repus pendant trois jours avant d'oublier.
Dommages et intérêts, prise en charge des frais médicaux ; et ils étaient fiers les adultes que la vérité pour une fois l'ait emporté,
mais lui, mais lui le môme, mais lui le concerné, lui celui qu'on avait assassiné dans une ruelle
lui on ne l'avait pas consulté.
Incapable – incapable d'exister en sourdine dans une ville si bruyante qui l'étouffait et le bruit des rires des coups des balles en bas il ne pouvait plus, il ne dormait plus, il suffoquait, il pleurait, il suait, ses nuits en suspens et la voix brisée. Plus possible, plus possible de rien, de sortir, de manger, de parler, de rire, plus possible de vivre ni d'exister. La chimie des cachetons qu'il avalait n'y changeait rien, les pensées incontrôlables, môme foutu.
Un jour, il a flanché, c'était trop fort, c'était l'urgence de la détresse,
et sur le bord d'une feuille il a griffonné des pardons, des amours, des beautés d'un autre monde qu'il ne trouvait plus dans celui-ci
papa maman pardon, y'aura pas de demain, j'ai pensé, pourtant damien si tu mélanges les lettres ça fait demain. mais comme on a coupé ça fait dam, et dam ça veut plus rien dire.
Le cocktail n'a pas fonctionné, pas assez ;
d'autres murs blancs, d'autres lumières vives et d'autres adultes inquiets.
Ils sont repartis.
Retournés d'où ils venaient ; Cimetronelle leur havre de paix, leur sanctuaire adoré, et peut-être que leur enfant irait mieux, peut-être, peut-être qu'il reprendrait des couleurs et qu'il saurait de nouveau rire un jour,
peut-être, peut-être.
Il a ri, si fort,
si fort dans les bousculades avec le garçon presque tout pareil qui vivait toujours là,
le garçon qui l'a fait trembler pour de vrai, maintenant qu'il avait quinze ans, et qu'il savait qu'on pouvait aimer de toutes les façons,
le garçon qui lui a volé un baiser sous la pluie, avant de lui dire qu'il s'en allait
que c'était à son tour, de l'abandonner.
Que là où il allait, il ne pourrait pas emmener son Evoli – que c'était de grands espaces qu'il avait besoin et pas des quatre recoins d'un appartement,
« alors, tiens ; s'il te plaît, il est à toi. je veux qu'il soit avec toi, je ne pourrais pas faire confiance à quelqu'un d'autre. il s'appelle rhapsodie. »
Il est parti,
et Damien, seul, est resté sous la pluie
des heures durant
du sang plein la main, et un evoli assoupi dans les bras
tremblant ;
tremblant.
Et aujourd'hui,
Damien tremble encore.
aujourd'hui il n'a pas surmonté son syndrome de stress post-traumatique ; il a une peur bleue des armes à feu ; pas vraiment des armes blanches même si c'est ce avec quoi il a été agressé, il n'a techniquement rien vu ; anxieux ; dépressif ; enchaîne les crises d'angoisse ; et les angoisses nocturnes ; venir à Lumiris si peu de temps après être revenu à Hoenn c'était pour les Delaunay une façon de tout reprendre de zéro, d'essayer de recommencer les choses en mieux ; et de permettre à Damien d'être suivi dans un hôpital compétent ; il est sous anxiolytiques et antidépresseurs même s'il déteste les prendre ; il suit les cours par correspondance en ligne ; il fugue parfois mais revient toujours parce que la ville l'inquiète ;
Damien menait une vie bien rangée d'enfant un peu turbulent surtout curieux ; les yeux écarquillés à chaque stupeur il s'étonnait de toutes les beautés, s'émerveillait de la rosée du matin et des oiseaux téméraires qui venaient picorer au bord de sa fenêtre.
Il s'était entiché du fils des voisins – un gamin un peu taciturne, un peu sauvage, qui donnait l'air de fuguer tous les matins ; il entraînait Damien dans tous ces périples et ils couraient ensemble sur les pontons et dans les bois. Il lui avait appris à grimper aux arbres, pour cueillir des pommes rouges et observer les premiers oisillons de la saison dans les nids haut perchés – et Damien s'était tant amouraché de cette vie au sommet des branches qu'il avait de la peine à toucher terre lorsqu'il fallait rentrer
(dans sa tête il était toujours tout près des nuages)
alors il prolongeait les rêveries en flânant sur le retour
et il racontait toutes ses aventures à sa petite soeur qui applaudissait en gazouillant.
L'annonce du déménagement fut un peu rude – c'était dire au revoir (oui, forcément ; ce n'était pas un adieu, là où se trouvait le coeur on y revenait toujours, c'était le garçon des bois qui lui avait dit) à tout ce qu'il connaissait,
à sa tendre forêt, aux pontons humides, à la mousse grassouillette qui poussait sur les troncs, aux odeurs et aux bruits paisibles d'une nature que l'homme n'avait pas ravagée.
C'était quitter la verdure pour des gratte-ciel en béton gris et la pollution des villes.
Plein coeur d'Unys,
à lever les yeux vers les sommets des immeubles il en avait eu des vertiges,
et même un peu la nausée.
Il fallait bien, pourtant – c'était parce que papa ne pouvait plus travailler au même endroit qu'avant, et partir si loin sans sa famille aurait été déchirant. C'était ensemble, ensemble pour toujours, c'était ça la promesse, c'était ça le deal des Delaunay,
alors,
alors Damien s'en était accommodé.
Quartiers de misère,
parce que pour les adultes la vie n'était pas si facile que dans ses jeux d'enfant. Il n'avait pas encore conscience de la valeur de l'argent qu'il comprenait que c'était une denrée rare et que c'était pour rien que papa se cassait le dos toute la journée et qu'il devenait presque aussi gris que les murs du vieux bâtiment dans lequel ils avaient trouvé pitance.
Ils avaient accepté, le sourire aux lèvres pour dire merci mais les yeux ternes et terrifiés –
il n'avait pas fallu attendre la première nuit pour entendre comme on réglait les comptes de la jeunesse au coeur de la cité.
Le bruit des balles, aujourd'hui,
Damien l'entend encore dans le moindre des silences.
C'est qu'il avait quatorze ans tout juste – et c'est quoi, quatorze ans, dans une vie, c'est quoi, quatorze ans,
quatorze ans c'est qu'un enfant,
la main de la soeur serrée fort dans la sienne pour qu'elle n'ait pas peur des rues
un sac de cours sur le dos, de vieilles baskets aux pieds mais une veste un peu neuve sur les épaules – peut-être que c'était ça, ou bien les rapaces n'ont-ils rien trouvé de mieux comme excuse pour l'intercepter et les pousser dans le renfoncement d'une allée.
Le reste est flou, dans sa tête il n'a pas encore tout à fait assimiler
l'angoisse sourde et ça tapait fort
le sang dans ses tempes et les poings des grands
ça gueulait fort aussi
sa douleur
les hurlements de sa soeur qui suppliait
et même la voix d'un des types
« fais gaffe, tu vas le buter »
des râles et des pas pressés tandis qu'il ne voit plus rien
du noir du gris
une douleur vive comme un coup de foudre dans le bide et ça se propage
rouge rouge rouge
ça gueule encore
et puis le reste
est noir obscurité.
Peut-être qu'il aurait préféré que l'histoire s'arrête ainsi ; peut-être a-t-il été suffisamment égoïste pour y songer plus d'une fois (si seulement si seulement putain si seulement)
peut-être qu'il aurait préféré ne plus rien ressentir que d'éprouver la moindre des fêlures (et c'était au dedans qu'il pouvait dessiner les contours de toutes les fissures). Les bleus et les sutures n'étaient rien – c'était toute la maquette de l'intérieur qu'il aurait fallu réparer, les déchirures de toutes ses émotions qu'il aurait fallu recoudre de toute urgence pour interrompre l'hémorragie d'angoisse
qui n'a plus jamais cessé de couler.
On a retrouvé les types, on les a condamnés – justice rendue pour un mioche de quatorze ans et les faits divers s'en sont repus pendant trois jours avant d'oublier.
Dommages et intérêts, prise en charge des frais médicaux ; et ils étaient fiers les adultes que la vérité pour une fois l'ait emporté,
mais lui, mais lui le môme, mais lui le concerné, lui celui qu'on avait assassiné dans une ruelle
lui on ne l'avait pas consulté.
Incapable – incapable d'exister en sourdine dans une ville si bruyante qui l'étouffait et le bruit des rires des coups des balles en bas il ne pouvait plus, il ne dormait plus, il suffoquait, il pleurait, il suait, ses nuits en suspens et la voix brisée. Plus possible, plus possible de rien, de sortir, de manger, de parler, de rire, plus possible de vivre ni d'exister. La chimie des cachetons qu'il avalait n'y changeait rien, les pensées incontrôlables, môme foutu.
Un jour, il a flanché, c'était trop fort, c'était l'urgence de la détresse,
et sur le bord d'une feuille il a griffonné des pardons, des amours, des beautés d'un autre monde qu'il ne trouvait plus dans celui-ci
papa maman pardon, y'aura pas de demain, j'ai pensé, pourtant damien si tu mélanges les lettres ça fait demain. mais comme on a coupé ça fait dam, et dam ça veut plus rien dire.
Le cocktail n'a pas fonctionné, pas assez ;
d'autres murs blancs, d'autres lumières vives et d'autres adultes inquiets.
Ils sont repartis.
Retournés d'où ils venaient ; Cimetronelle leur havre de paix, leur sanctuaire adoré, et peut-être que leur enfant irait mieux, peut-être, peut-être qu'il reprendrait des couleurs et qu'il saurait de nouveau rire un jour,
peut-être, peut-être.
Il a ri, si fort,
si fort dans les bousculades avec le garçon presque tout pareil qui vivait toujours là,
le garçon qui l'a fait trembler pour de vrai, maintenant qu'il avait quinze ans, et qu'il savait qu'on pouvait aimer de toutes les façons,
le garçon qui lui a volé un baiser sous la pluie, avant de lui dire qu'il s'en allait
que c'était à son tour, de l'abandonner.
Que là où il allait, il ne pourrait pas emmener son Evoli – que c'était de grands espaces qu'il avait besoin et pas des quatre recoins d'un appartement,
« alors, tiens ; s'il te plaît, il est à toi. je veux qu'il soit avec toi, je ne pourrais pas faire confiance à quelqu'un d'autre. il s'appelle rhapsodie. »
Il est parti,
et Damien, seul, est resté sous la pluie
des heures durant
du sang plein la main, et un evoli assoupi dans les bras
tremblant ;
tremblant.
Et aujourd'hui,
Damien tremble encore.
aujourd'hui il n'a pas surmonté son syndrome de stress post-traumatique ; il a une peur bleue des armes à feu ; pas vraiment des armes blanches même si c'est ce avec quoi il a été agressé, il n'a techniquement rien vu ; anxieux ; dépressif ; enchaîne les crises d'angoisse ; et les angoisses nocturnes ; venir à Lumiris si peu de temps après être revenu à Hoenn c'était pour les Delaunay une façon de tout reprendre de zéro, d'essayer de recommencer les choses en mieux ; et de permettre à Damien d'être suivi dans un hôpital compétent ; il est sous anxiolytiques et antidépresseurs même s'il déteste les prendre ; il suit les cours par correspondance en ligne ; il fugue parfois mais revient toujours parce que la ville l'inquiète ;
Pourquoi les novas ?
Damien a toujours eu les mains tendres. Il niera, prétendra qu'elles détruisent tout ce qu'elles touchent, mais il n'en est rien – les mains abîmées mais sa bienveillance l'emporte toujours. Damien aime peu les hommes mais les Pokémons l'ont conquis – et quand il tombe c'est toujours vers eux qu'il se tourne. Il ignore la direction qu'il prend – sa seule certitude c'est de n'être plus jamais seul quand Rhapsodie et puis les autres sont à ses côtés.
Pseudo(s): Yuzetsuki / Catharsis
Âge: 22 ans
Localisation: Nouvelle Aquitaine
Pronom(s): Elle
Âge: 22 ans
Localisation: Nouvelle Aquitaine
Pronom(s): Elle
Comment nous as-tu trouvé ? // À cause. de. q u e l q u ' u n e. (tu reconnaîtras ce bébé, gueule pas trop fort stp, bisous, je t'aime)
Ton Pokémon préféré ? // Aïe aïe aïe. Noctali (chromatique damn it), Lixy/Luxray, Mimiqui, Riolu, Pitrouille, Marshadow, Brocélome, jsp. Plein de ténèbres / spectre mdrlol
As-tu un parrain ? // Hazel / Vai'ata / Allen / jsp si elle joue quelqu'un d'autre ou pas mais là elle est grave sage en vrai vous connaissez pas le démon les gars
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Du rp, du fun, du drama (en rp) et puis du fun. Et un peu de love quand même.
Un dernier mot ? // Un petit quelque chose à ajouter ? OUI JE SAIS C'EST VIDE PARDON (bon en vrai j'ai rajouté des trucs juste après avoir écrit ça donc ça va) c'est really un gros coup de tête il est six heures du mat j'ai pas dormi je rajoute un kit très très vite j'ai Photoshop d'ouvert alors ça arrive et le reste dans la foulée sûrement la nuit prochaine vu que j'vis présentement comme une chauve-souris bisous
+ la quote en italique dans le caractère vient du roman de Camille Anseaume, Ta façon d'être au monde ; celle en italique dans l’histoire vient du roman Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier
Ton Pokémon préféré ? // Aïe aïe aïe. Noctali (chromatique damn it), Lixy/Luxray, Mimiqui, Riolu, Pitrouille, Marshadow, Brocélome, jsp. Plein de ténèbres / spectre mdrlol
As-tu un parrain ? // Hazel / Vai'ata / Allen / jsp si elle joue quelqu'un d'autre ou pas mais là elle est grave sage en vrai vous connaissez pas le démon les gars
Qu'attends-tu de Dusk Lumiris ? // Du rp, du fun, du drama (en rp) et puis du fun. Et un peu de love quand même.
Un dernier mot ? // Un petit quelque chose à ajouter ? OUI JE SAIS C'EST VIDE PARDON (bon en vrai j'ai rajouté des trucs juste après avoir écrit ça donc ça va) c'est really un gros coup de tête il est six heures du mat j'ai pas dormi je rajoute un kit très très vite j'ai Photoshop d'ouvert alors ça arrive et le reste dans la foulée sûrement la nuit prochaine vu que j'vis présentement comme une chauve-souris bisous
+ la quote en italique dans le caractère vient du roman de Camille Anseaume, Ta façon d'être au monde ; celle en italique dans l’histoire vient du roman Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier