L'une des plus grandes fiertés d'Amaury était de voir son salon de thé vivre. De s'arrêter quelques instants au comptoir pour observer les gens aller et venir, discuter entre eux ou simplement boire et grignoter les mets proposés. Du coin de l'œil, il observa aussi Zephyra, sa seule et unique employée à ce jour. Une jeune femme adorable qui savait parfaitement faire prospérer l'esprit du White Spring et dont le travail était bien plus que satisfaisant. Bien sûr, la maladresse de celle-ci provoquait parfois quelques accidents, mais qui Amaury était-il pour lui jeter la pierre alors qu'il n'était lui-même pas mieux. Le chocolatier ne regrettait absolument pas de l'avoir embauchée, au contraire, elle l'aidait sans doute bien plus qu'elle ne l'imaginait au quotidien. Cela lui fit d'ailleurs penser qu'il devrait la remercier davantage un de ces quatre, et non pas simplement avec le salaire qu’il lui prodiguait chaque mois.

Après cette petite pause d’observation et satisfait de ce qu’il y avait vu, Amaury reprit le travail en déambulant d’un pas léger entre les tables. Il s’enquit du bien-être de ses clients un à un et leur apporta ce dont ils avaient besoin ou échangea juste quelques mots bienveillants avec eux. Il arriva alors à la table d’une jeune demoiselle qui était à présent une habituée et ce depuis un bon moment. Le chocolatier fut ravi d’apprendre que ce qu’elle avait consommé lui avait plu puis soudain surpris par l’étrange demande qu’elle formula.

“Je suis heureux de savoir que le White Spring remplit toujours vos attentes. L’annonce ? De quelle annonce vous voulez...Oh ! L’annonce de recrutement c’est cela ? Oui elle est toujours d’actualité. Zephyra fait un travail formidable depuis qu’elle est arrivée mais nous ne serions pas contre une paire de main supplémentaire. Puis-je vous demander pourquoi cette question soudaine ?”

Il ne comprenait pas très bien où la jeune femme voulait en venir. Elle venait souvent mais c’était bien la première fois qu’elle parlait de cette annonce. Était-elle intéressée ? Connaissait-elle quelqu’un qui pourrait l’être ? Dans un cas comme dans l’autre, et bien que ce soit surprenant, ce ne serait sans doute pas de refus.