Rentrant chez toi, tu décides toutefois de faire un arrêt entre Port-Corail et Artiesta. C’est ce qui t’amène dans le grand Parc du Saule, te disant que prendre un peu d’air avec tes pokémons et, surtout, avec tes oeufs, n’était pas une si mauvaise idée que ça. Puis, la température est douce malgré l’année qui commence doucement, assez pour qu’il soit agréable de rester en extérieur même à cette période-ci de l’année. Tu t’aventures donc dans le parc, resserrant ton écharpe autour de ton cou et observant les alentours jusqu’à ce que, finalement, ton regard se pose sur quelqu’un. Sur une jeune femme qui se trouvait assise à une table, un oeuf posé devant elle et enroulé de sorte à rester au chaud et accompagnée d’un pokémon. Ni d’une ni de deux, tu viens de trouver comment t’allais occuper ce petit moment de détente au sein du parc et tu te diriges vers ladite demoiselle, un large sourire sur les lèvres.

- C’est quoi comme pokémon ? Que tu demandes sans même la saluer, apparaissant devant elle tout en prenant place de l’autre côté de la table. Tu t’occupes ensuite à sortir tes oeufs de ton sac, les recouvrant tous les deux d’une couverture pour éviter qu’ils aient froid en plus de les déposer sur des petits coussins chauffants, un cadeau que ton père a eu l’amabilité de te faire pour Noël. - Je demande parce que moi aussi j’ai deux oeufs dont je dois m’occuper. C’est assez évident sans même que tu ais besoin de le dire comme tu viens de les déposer sur la table entre vous deux, te forçant presque à te redresser un peu pour pouvoir la regarder.

Tu laisses aussi quelques uns de tes pokémons sortir de leur pokéball. Tu préfères éviter de faire sortir tes pokémons les plus turbulents, ne serait-ce que pour protéger les oeufs, et c’est pour ça que tu te contentes de peu, à savoir Jackson, Rosa, Jenna et bien évidemment, Hawkeye. Après tout, cela fait peu de temps qu’il est avec toi et tu essaies encore à t’habituer à sa présence tout comme tu aimerais bien qu’il s’habitue à la tienne. Ça viendrait sans doute avec le temps. - Au fait, moi c’est Jade ! Tu te présentes à l’inconnue, l’air de rien, toujours avec ce large sourire agréable sur les lèvres. - Celui-là c’est un oeuf de Rocabot, normalement ma meilleure amie a l’oeuf de son frère. Et le second… Je sais pas ! Je verrai une fois qu’il aura éclos j’imagine. Et tu lui parles, comme ça, comme si vous étiez amies. Après tout, vous êtes toutes les deux dans un parc à veiller sur un oeuf, c’est tout comme, non ?

- Oh ! Tu t’exclames avec un certain enthousiasme lorsqu’elle te fait savoir qu’il s’agit d’un oeuf de Tiplouf. Tu n’ajoutes toutefois rien pour l’instant, décidant de faire la discussion en ignorant complètement le fait qu’elle ne semble pas avoir spécialement envie de discuter avec toi. Ses réponses sont courtes et elle t'apparaît comme assez fermée à la discussion, mais bon, tant pis. Toi, t’as envie de parler, t’as envie de prendre l’air et, malheureusement pour elle, elle était assise seule, à l’extérieur, avec un oeuf. Toutes les raisons étaient réunies pour que tu décides de faire d’elle ton interlocutrice du moment, quitte à ce que tu sois obligée de parler seule. Même Hawkeye semble le comprendre, presque désolé pour ta nouvelle victime, sans toutefois chercher à s’interposer. Après tout, en peu de temps avec toi, il a bien compris que rien ni personne ne parviendrait à te faire taire, il s’agissait donc d’un combat perdu d’avance.

Tu hoches doucement de la tête lorsqu’elle te pose une question, ne voyant même pas la main tendue vers toi. - Ouaip ! C’est pas mon premier. Tu dis ça en souriant en attrapant une pokéball pour faire apparaître une Laporeille. - Elle est sortie de son oeuf il n’y a pas bien longtemps. Tu lui présente Elisabeth, ta petite Laporeille chromatique. Tous tes pokémons, à vrai dire, possédaient cette couleur particulière qui les différenciait des autres de leur espèce. - Et sinon, oui, ce sont tous mes pokémons. Lui c’est Jackson, puis Hawkeye et ensuite Rosa et Jenna… Tu désignes tes pokémons tour à tour, les présentant ainsi et attirant temporairement leur attention.

Tu fais même mine de réfléchir quelques secondes de plus avant d’attraper à nouveau une nouvelle pokémon et en faire sortir ton Tiplouf. - Et lui c’est Salvador ! Toujours avec ce large sourire alors que tu attrapes ton pokémon (lui aussi chromatique) dans tes bras alors qu’il s’apprêtait à s’approcher d’un peu trop près des oeufs. - Oh, on ne joue pas près des oeufs, je te l’ai déjà dit. En le disputant un peu, gentiment même, avant de finalement décider de le garder avec toi, sur tes genoux, t’évitant ainsi qu’il décide de faire quelconque connerie. Parce que c’est bien son genre. Quand bien même devient-il plus fort avec le temps et un peu plus mature, au final, il est toujours ce Tiplouf turbulent qui a rejoint ton équipe il y a quelques mois de ça. - Je te souhaite que ton Tiplouf soit un peu plus sage que le mien. Le tout en riant alors que ce dernier s’oppose presque dans tes bras, faisant même entendre une plainte indignée.

Est-ce que ton équipe est vraiment si impressionnante que ça ? Tu ne sais pas trop. Après tout, autre Hawkeye, tous tes pokémons étaient assez petits, assez jeunes aussi, et loin d’en être à leur forme finale. Quelques uns avaient évolué… Une seule, à vrai dire, ta Candine. Mais là encore, elle était loin d’être une grande et gracieuse Sucreine. Elle était plus une jeune Candine pleine de vie qui s’amusait à faire les quatre cent coups avec ton Tiplouf, celui-là même que tu tenais actuellement dans tes bras après avoir déposé Elisabeth à tes côtés. Et bon, bien évidemment, ta Laporeille n’était pas très contente d’être ainsi abandonnée et donc, rapidement, telle une mère aux nombreux enfants, tu te retrouvas avec elle sur une épaule alors qu’elle s’amusait avec tes cheveux, cherchant presque à rentrer dans ton écharpe tandis que tu tenais Salvador dans tes bras. Heureusement que les quatre autres que tu avais sorti de leur pokéball se montraient sages, à s’entraîner un peu sous les conseils du Braségali. Tu sais pas encore si t’es une dresseuse digne du Braségali, quelque chose te dit même que non, que t’as pas assez d’expérience pour pouvoir lui apporter quelque chose, mais bon, t’essaies de pas trop y penser, surtout lorsque tu vois tes autres pokémons aussi heureux d’évoluer grâce à lui. Surtout ton Riolu.

Tu rigoles doucement à ses mots avant de porter ton regard à son Galekid. - Enchantée. Que tu lui dis, toujours avec un large sourire, avant de reporter ton attention sur la dénommée Johanna lorsqu’elle te pose une question. Si tu avais des conseils ? T’es pas certaine mais bon, tu pouvais toujours t’essayer. - Alors eh… Tu réfléchis tant à ce que t’as dit Jun sur le sujet que Jenna. - La chaleur est vraiment importante, tenter de le garder à une température qui soit toujours plus ou moins la même aussi. Il est aussi important de pas trop le brusquer. Ah ! Et lui apporter beaucoup d’amour et lui parler souvent, comme ça, tu vas pouvoir créer un lien avec ton pokémon avant même qu’il naisse, comme moi et Elisabeth ! Tu dis ça avec beaucoup trop d’enthousiasme, les étoiles plein les yeux et un large sourire sur les lèvres, illustrant aussi tes propos d'une main que tu poses délicatement sur la coquille de l'un de tes oeufs. - J’en déduis donc que c’est ton premier oeuf ? Ma meilleure amie travaille dans une pension et vraiment, c’est la meilleure, sur genre, tous les points, donc si t’as besoin d’aide, je pourrais te donner l’adresse de là où elle bosse.

Et toi, t’as toujours pas compris qu’elle ne voulait pas te parler.

T’aimes un peu trop parler aux autres. T’aimes un peu trop parler, en fait. C’est bien souvent plus fort que toi, tu peux pas t’empêcher de raconter tout ce qui te traverse l’esprit, sans jamais vraiment te soucier de si ça intéresse ou pas tes interlocuteurs. Tu te poses jamais vraiment beaucoup de questions et tu t’intéresses que trop rarement aux conséquences de tes gestes ou encore de tes paroles. Et donc, tu continues de lui parler, toujours avec beaucoup trop d’enthousiasme, contrairement à elle. T’en as donc assez pour deux, pour faire genre qu’elle aussi elle l’est à l’idée de partager ce moment avec toi. - Comme moi avec Jackson ! Sa mère c’est la Lucario de mon père donc il est à mes côtés depuis genre, toujours. ‘Fin, toujours pour lui. Ça fait une dizaine d’années qu’il est avec moi. Tu vois même ton Riolu levé la tête vers toi lorsqu’il tu prononce son nom avant de finalement reporter son attention sur le Braségali, comprenant que tu ne l’appelais pas vraiment et que tu n’avais pas non plus besoin de lui.

Rajustant la couverture sur tes oeufs, tu parles un peu (trop) de Juniper, tout en lui faisant savoir que, si elle voulait des conseils, elle pouvait toujours lui demander ou encore aller s’informer auprès de la pension où elle travaillait. Tu fronces toutefois légèrement les sourcils à ses mots avant de secouer vivement la tête de droite à gauche. - Alors, non. Absolument pas. Tu es catégorique et semble complètement convaincue de ce que tu avances. - Elle est juste vraiment très très bien, sinon elle ne serait pas ma meilleure amie quoi. Mais elle est gentille, attentionnée, elle se soucie beaucoup des autres et des pokémons et c’est pour ça que, je pense, elle serait vraiment la meilleure pour t’aider. Tu dis ça avec le sourire, toujours aussi convaincue de ce que tu lui partages et complètement contre l’idée suggérée comme quoi tu ne serais pas très objective concernant ta meilleure amie.

- Elle est à Port-Corail, c’est pas très loin d’ici. Même si bon, j’imagine qu’il doit aussi y avoir des pensions à Sunyra. Tu fais mine de réfléchir un peu avant de rire légèrement. - ‘Fin, elles doivent pas vraiment en valoir la peine, pas lorsque tu peux contacter la meilleure quoi. Tu ne changes pas de discours, Juniper serait toujours la meilleure à tes yeux, quoi qu’il arrive. Tu regardes ensuite tes oeufs avant de ramener ton regard vers la jeune femme, soudainement curieuse. - Tu vis où, au fait ? Parce que bon, si t’es plus du nord, je connais aussi une gentille demoiselle qui a une pension à Windoria et elle est aussi très bien. Peut-être pas autant que ta meilleure amie, parce que personne lui arrive ne serait-ce qu’à la cheville, mais Iris était très aimable, très douce et totalement adorable, donc bon. Tu ne pouvais que suggérer à quiconque étant dans le coin de passer la voir, s’ils avaient des problèmes avec leurs pokémons.

Tu pourrais passer des heures à vanter ta meilleure amie et à reprendre chacun des commentaires de ton interlocutrice pour lui prouver qu’elle a tort et que Jun c’est vraiment la meilleure. Tu ne comprends pas que c’est juste qu’elle cherche à te faire taire, qu’elle n’a pas spécialement envie que tu passes les prochaines heures à vanter ta meilleure amie. Tant pis pour elle, elle t’avait lancé et, surtout, elle avait osé remettre en doute l’excellence de celle qui partageait ta vie depuis toujours. Tu fais donc mine de réfléchir, laissant sous-entendre que t’allais sûrement lui partager quelque chose d’intéressant (ou pas). - Bah, peut-être que c’est pas rare, mais elle le fait plus que tous ceux que je connais. Plus que toi, surtout. Chose que tu dis pas, même si c’est peut-être presque évident compte tenu du manque de considération que t’as pour la dénommée Johanna. - Je suis sûre que tu vas comprendre ce que je dis si tu la rencontres. Parce que tu ne sais même pas mettre en mot cette façon que tu as de mettre Juniper sur un piédestal, de la considérer comme bien meilleure que celle que tu peux être et que tous les autres peuvent être.

- Oh, je vais parfois à Nemerya, c’est pas très loin de chez moi. Du moins, de ce que tu te souviens, ça ne t’a pas pris beaucoup de temps pour faire la route d’Artiesta à Nemerya. Pas que tu t’y trouvais souvent, seulement, t’avais tout de même dû t’y rendre à quelques reprises, ne serait-ce que pour tes combats d’arène. - Mais du coup ehh… Les deux sont plus ou moins à même distance je pense, juste qu’il faut prendre le traversier pour aller à Port-Corail. C’était donc un peu plus embêtant mais pas dramatique non plus. Ou alors c’était ce que toi tu pensais compte tenu de l’habitude que tu avais de faire la route jusqu’à Port-Corail.

À sa question, tu ne peux pas t’empêcher de rire avant d’hausser un peu les sourcils. - Bah parce que c’est pas moi qui a besoin d’aide ? Tu dis ça le plus naturellement du monde alors que tu déposes une main sur la coquille de l’un de tes deux oeufs. Tu les observes quelques instants, un petit sourire sur les lèvres, t’assurant surtout que, malgré la température ambiante, ils ne perdent pas trop de chaleur. Comme quoi les coussins chauffants et la couverture suffisaient à ce qu’ils se portent toujours bien. - C’est toi qui m’as demandé des conseils, hein. Moi je t’en ai juste donné. T’hausses simplement des épaules suivant ça. - T’as dit que tu étais à Nemerya pour le travail, non ? Donc t’es où d’habitude ? Et tu travailles dans quoi ? Toi, t’as toujours pas compris son non verbal et tu te dis donc que, quitte à te reposer ici avec tes oeufs en (presque) agréable compagnie, autant tenter de faire la discussion et d’apprendre à la connaître.

T’es un peu chiante. Un peu dérangeante aussi. C’est assez évident à t’entendre parler mais, pour beaucoup, tu ne fais que parler beaucoup sans vraiment prendre en considération de si ça peut intéresser ou pas les autres. Cependant, c’est un peu plus que ça. C’est une volonté de te divertir parfois aux dépens des autres. Parce que t’as l’impression qu’elle est sur la défensive, lorsqu’elle te fait savoir qu’elle n’avait pas vraiment besoin de tes conseils. Elle ne t’a pas demandé d’aide et sait très bien comment s’occuper d’un oeuf. - Oh, le prend pas comme ça. Sur un ton presque vexé alors qu’il y a pourtant ce sourire amusé presque désagréable qui vient étirer tes lèvres. - Je n’oserais jamais remettre en doute tes capacités à prendre soin d’un oeuf. Le ton se veut presque ironique alors que, pourtant, ton sourire est innocent tout comme ton haussement d’épaules. - C’est sans doute l’idéal de le sortir alors qu’il fait froid, lui faire prendre l’air, tout ça. Il y a une pointe de sarcasme dans ta voix, perceptible, et pourtant, c’est comme si tu ne pesais pas le poids de tes mots, comme si tu disais ça en toute innocence. Et bon, peux-tu vraiment la juger ? Après tout, t'es dans la même situation qu'elle, assise face à elle, avec tes oeufs reposant devant toi, à l'extérieur donc.

Une moquerie cachée derrière ce sourire beaucoup trop doux pour ce qu’il en était vraiment.

Tu t’intéresses donc à ce qu’elle fait à Lumiris, son travail, te disant que faire la discussion ne pouvait pas être une mauvaise chose. Après tout, t’as pas envie de rentrer tout de suite et, finalement, malgré la froideur dont elle peut faire preuve, tu la trouves divertissante. Ce qui n’est pas vraiment un compliment en soit et clairement pas quelque chose de positif pour elle, mais bon, pour toi, ça rend le moment plus agréable. Plus amusant surtout. - Moi je travaille dans un bar à Artiesta ! Mais c’est temporaire. Je sais pas exactement ce que je veux faire, du coup, pour le moment, ça paye les factures quoi. Tu dis ça en riant légèrement, ne t’attardant pas trop sur ta situation précaire, surtout faute de tous les pokémons que tu as actuellement dans ton équipe. - Mais j’aimerais bien me pencher sur les concours. La coordination, tout ça, ça peut être cool. Et vivre de mon art aussi, un jour. Pas tout de suite par contre, je me sens pas trop à prendre des commandes ou vendre de mes tableaux. Tu parles beaucoup pour ne rien dire, comme à ton habitude. Mais t’aimes parler, t’aimes peut-être aussi un peu (trop) entendre le son de ta voix. - Tu veux voir mes tableaux ?? Toujours avec beaucoup trop d’enthousiasme. Au moins, tu en avais pour deux, ce qui équilibrait presque les choses.

Oh, est-ce que ta façon de parler l’énerve ? Est-ce qu’elle est agacée des paroles qui se sont échappées de tes lèvres ? T’es désagréable. T’es mauvaise aussi, quand tu le veux. Surtout qu’il y a ce sourire qui ne quitte pas tes lèvres, qu’il y a cette arrogance qui se lit dans tes prunelles claires. Ta réponse ? Tu secoues la tête avant même d’agiter tes mains devant toi, faisant toutefois attention de ne pas bousculer les oeufs sur lesquels tu veilles, comme si elle n’avait pas compris ce que tu venais de lui dire. - Ah, eh, loin de moi l’idée de te chercher. Trop polie, les mots trop cherchés, alors que le tout manque cruellement de naturel. Après tout, tu fais exprès, tu te donnes des airs, déborde d’une courtoisie qui n’est pas la tienne. - Je suis désolée si mes propos ont pu mal être interprétés. Tu inclines doucement la tête sur le côté, battant des paupières avec cette innocence factice que tu t’improvises. - Après, si tu y as vu une attaque, je pense que c’est assez criant de la perception que tu peux avoir de toi-même… Ou, enfin, de tes compétences quoi.

Tu joues avec le feu, Jade. Un jeu dangereux où tu pourrais te brûler. Mais ça ne t’arrête pas, tu continues de la chercher derrière ces faux sourires et cette bienveillance trop exagéréee pour être sincère. Il s’agit d’un jeu que tu lui imposes, un spectacle où elle est actrice principale contre son gré. Une façon comme une autre de te divertir, de t’amuser de ses réactions. T’es une enfant, Jade. Et t’aimes provoquer. T’aimes un peu trop provoquer en te cachant sous un jeu d’acteur presque travaillé, pour ainsi plus tard plaider la carte de l’injustice. Parce qu’il serait injuste qu’elle s’en prenne à toi. Injuste qu’elle réagisse au quart de tour.

Après tout, toi tu n’as rien fait.

Sa réponse ne te surprend pas spécialement et tu te contentes donc d’hausser les épaules. - C’est dommage, j’aurais presque pu te mettre en priorité sur ma liste de commande. Tu parles presque toute seule tout en prétendant qu’elle disait plus que ce qui franchissait ses lèvres. Tu ne peux pas t’empêcher de rire lorsqu’elle te demande si tu crois avoir les capacités pour y arriver. - Évidemment. Toujours trop confiante en toi, ton premier échec n’a rien effacé de cette arrogance qu’on te reconnaît si bien. T’es tombée une fois, tu t’étais relevée, tout allait pour le mieux. - J’ai déjà un badge d’arènes. Tu dis ça en sortant ton porte-monnaie pour lui monter le badge harmonie que tu as remporté. - Donc j’imagine que le ruban c’est la suite logique, non ? Pour toi ça l’est. Ça aurait même pu être ton point de départ dans ce vaste monde un peu compliqué qu’était celui du dressage de pokémons.

- Moi aussi je peux te donner un conseil ? T’attends pas trop sa réponse avant d’enchaîner, ton sourire plus malicieux et ton regard ne la quittant pas. - Quoique, t’as l’air trop confiante pour peut-être comprendre ce que je vais dire. Oh, tu joues à son propre jeu, rebondit sur ses paroles avec désinvolture. - Mais c’est peut-être dangereux, non, de sous-estimer les autres ? Une question pleine d’innocence mais, surtout, pleine de sous-entendus. T’allais peut-être la trouver. Sans doute, même, si tu continuais à jouer comme ça avec le feu. Toutefois, elle allait peut-être rencontrer farouche opposition. Pas tant chez toi (le premier coup suffirait sans doute à t’envoyer au sol) mais, heureusement, t’es pas vraiment seule.

Une liste vide ? Tu hausses un sourcil tout en la regardant avant de secouer légèrement la tête. - C’est juste parce que je ne prends pas de clients. Après tout, tu sais que s’il y a bien un domaine dans lequel tu excelles, c’est la peinture. C’est là où tu te sens bien, à l’aise. C’est là où t’es toi-même. On t’a déjà demandé si tu prenais des commandes, on t’a déjà offert une certaine somme d’argent pour un tableau peint par tes soins, dans ton style. Le soucis ? C’est que tu ne sais pas faire des commandes. Tu peins comme ça te vient. Sur ce qui t’intéresse. Ce que tu vis. Tu peins comme ça, sur un coup de tête. Parce que c’est comme ça que tu vis ta vie. - Du coup tu vois ? Une offre exclusive ! T’as bien compris (après un peu de temps) qu’elle était nullement intéressée ni par toi ni par tes oeuvres, mais, de toute évidence, c’est pas un détail auquel tu portes grande importance, pas quelque chose dont tu te soucis.

T’enchaînes par la suite avec quelque chose de plus arrogant. Un sourire malicieux, un regard appuyé, presque penchée vers l’avant, par-dessus la table. Comme si tu l’évaluais de ton regard ou alors que tu cherchais à guetter ses réactions. Comme si tu te jouais d’elle et tes paroles glaciales qu’elle t’adressait. Tu lui suggères de ne pas te sous-estimer. Après tout, il serait dommage de t’attaquer et que l’un de tes pokémons viennent te protéger, non ? Entre les flammes d’Hawkeye et les tempêtes glacées de Salvador, tu penses être assez bien entourée. Et alors que tu redeviens silencieuse, tu l’entends qu’elle, elle s’énerve. Ses mots t’arrachent un sourire difficile à déchiffrer, mêlant une certaine détermination et un amusement évident. C’est ce qu’elle ajoute qui te fait perdre ton sourire, qui t’amènes à te montrer un peu plus protectrice des oeufs se trouvant sur la table. Déposant Salvador à leur côté, tu les ramènes un peu plus vers toi tout en les recouvrant mieux de la couverture déposée sur ceux-ci. - Veilles à ce qui ne leur arrive rien. Je te fais confiance. Est-ce que tu lui fais vraiment confiance ? Oui. Parce que aussi turbulent qu’il peut être, lui comme tous tes autres pokémons se sont montrés assez attentifs à tes oeufs.

Maintenant tes oeufs en sécurité, tu te lèves, quittes ton siège pour ainsi t’éloigner, un peu, de la table, te retournant pour faire face à la femme. - Bon, je ne suis pas cachée derrière mes pokémons. Tes oeufs le sont, mais pas toi. - Et bon, tu peux sûrement m’étaler au sol en un seul coup, mais j’ai presque l’impression que ça te ferait du bien. Est-ce que tu l’invites à te frapper ? Tu sais même pas toi-même ce que t’essaies de faire. T’agis, tu parles, tu réfléchiras par la suite. - Après c’est vraiment comme ça que tu veux régler ça ? En frappant une gamine ? Une pause. - T’as pas honte de vouloir t’attaquer à plus faible que toi ? Tu ne l’as pas quitté des yeux tout en faisant presque d’une nonchalance peut-être pas tout à fait appropriée à la situation.

Un jour t’allais peut-être apprendre à avoir un minimum d’instinct de survie.

Tu sais pas trop ce qui te prend. Tu sais même pas pourquoi est-ce que tu quittes la table ni pourquoi est-ce que tu viens te dresser devant elle, la tête haute et ton regard ne la quittant pas. Par fierté ? Parce qu'elle t'a accusé de te cacher derrière tes pokémons ? Oui, c'est un peu de ça. C'est peut-être aussi par besoin de la contredire, par besoin de continuer de la provoquer comme tu sais si bien le faire. Alors tu te tiens là, un léger sourire sur les lèvres, jouant sur les mots et, surtout, utilisant ses propres mots contre elle. N'a-t-elle pas dit que tu n'étais qu'une gamine ? N'aurait-elle pas honte, de ce fait, de s'en prendre à une gamine ?

De toute évidence, non. Parce que c'est ce qu'elle te dit, usant de la même technique que toi en te faisant presque regretter tes propres paroles. Elle ne devait, certes, pas te sous-estimer, toutefois, il ne faisait aucun doute de qui entre vous deux allait gagner si vous deviez vous affronter. Est-ce que t'es surprise lorsqu'elle t'envoie au sol d'une balayette dans les jambes ? Non, pas spécialement. Surtout que tu pourrais presque dire que t'en habitudes, il s'agissait-là de la technique préférée de Nathan lorsqu'il souhaitait t'embêter (ou te faire taire) lorsque vous étiez plus jeunes. Tu pourrais t'arrêter là. Mettre fin à tout ton enfantillage maintenant que t'as rencontré le sol. Tu pourrais retourner vers tes oeufs et continuer de veiller sur eux pour ainsi t'assurer qu'il ne leur arrive rien. Est-ce toutefois ce que tu fais ? Bien sûr que non. Tu sais tes oeufs en sécurités avec ton Tiplouf et donc, de ce fait, tu n'as pas besoin de t'en inquiéter pour le moment. Et puis, t'as une meilleure idée.

Une meilleure idée qui consiste à te relever qu'à moitié avant de bondir vers elle, venant ainsi attraper ses jambes de tes bras pour la forcer à rejoindre le sol et, ainsi, à se retrouver au même niveau que toi. Tu ne peux pas retenir un rire alors qu'elle se retrouver à ta hauteur, pas plus que tu ne peux pas t'empêcher de la provoquer. - Tu vois, je t'avais dit de ne pas me sous-estimer. Tu dis ça un peu trop fièrement, de façon un peu trop arrogante.

Tu devrais vraiment apprendre à te taire.
Ou apprendre à avoir un quelconque instinct de survie.

Tu as aucune idée de ce qui te traverse l'esprit lorsque tu décides de bondir pour attraper ses jambes et ainsi la forcer au sol avec toi. Tu t'es juste dit que ça serait marrant. Qu'ainsi, tu pourrais avoir presque raison. Qu'elle allait être forcée de constater qu'elle t'avait sous-estimée. C'est même ce que tu lui dis, avec toute l'arrogance dont tu peux faire preuve, t'adressant à elle d'un ton suffisant qui avant tout de détestable.

Ce que tu n'avais pas prévu ?
La droite qu'elle te met et qui t'arrache un gémissement de douleur.

Tu lèves une main pour la porter à ton visage, grimaçant légèrement alors que tu peux encore sentir ta peau brûlée suite à l'impact. C'est rien de catastrophique, rien qui allait abimer de façon permanente ton joli minois mais c'est assez pour que ça fasse mal, pour que son message passe ne serait-ce qu'un minimum. Et son message, tu le comprends aussi très bien lorsqu'elle t'affirme que, la prochaine fois, elle ne se contenterait pas que d'un seul coup. Et, franchement, maintenant que tu t'en es prise un, t'es vraiment pas certaine d'avoir envie de lui donner l'occasion de t'en mettre un autre. Puis, t'es pas sûre que tes pokémons la laisseraient faire, chose que tu peux remarquer lorsque ton Riolu s'approche de toi tandis que le Braségali continue de veiller sur toi, en gardant toutefois ses distances. Peut-être parce qu'il sait que tu l'as cherché ? Peut-être bien. Il est intelligent. Beaucoup plus que toi. - Ça fait mal p'tain. Que tu dis enfin, grimaçant toujours, avant de te relever. - C'est bon, ça t'a fait du bien ? Cette fois-ci, aucune ironie dans ta voix, aucune moquerie : t'es sincèrement curieuse.

Après t'être relevée, tu fais signe à tes pokémons que tu vas bien, qu'ils n'ont pas à s'inquiéter. Puis, tu retournes vers la table et attrapes ton Tiplouf dans tes bras, tout ça pour l'éloigner des oeufs. Tu le voix que son tempérament de feu ne souhaite qu'une chose, explosée suite à la violence dont t'as été la victime, et tu préférerais vraiment que ça arrive lorsqu'il serait loin de tes oeufs. Tu le déposes alors au sol, lui demandant d'aller rejoindre les autres, et même d'y amener Elisabeth, pour ainsi pouvoir porter toute ton attention aux pokémons encore cachés derrière leurs coquilles se trouvant sur la table. - T'as l'habitude de te battre ? À nouveau une question qui se veut sincère alors que tu ta masses légèrement le visage pour chasser la douleur.

Certes, elle t'avait prévenu, mais ça ne change rien au fait que ça fait mal et que tu sens presque ton coeur battre dans ta mâchoire tellement c'est douloureux. T'aurais pu répondre quelque chose, pas parce que t'es en colère, juste parce que t'as mal et c'est dérangeant, toutefois, tu préfères ne rien dire. C'est rare, ça, que tu te montres silencieuse, presque sage, mais ça t'arrive. C'est surtout rare en vrai que tu recontres durement le sol pour ensuite te prendre un poing en pleine gueule. Et, franchement, tant mieux que ce soit rare, c'est pas une expérience que t'es tentée de répéter si souvent que ça. Faut bien que ça garde son charme et son impact en restant le plus rare possible, même.

T'intéressant alors à elle et, surtout, à ce qui pourrait expliquer la puissance (contrôlée, mais forte tout de même) qu'elle a mis dans son cou, t'es pas si surprise que ça d'apprendre qu'elle était dans l'armée. Surtout qu'elle a plus la tête d'une militaire que Nathan, ça ça ne fait aucun doute. Sûrement ce pourquoi elle, elle a dû y rester plus que quelques mois, là où le frère de ta meilleure amie avait pris la fuite dès qu'il en a eu l'occasion. - Oh, je vois. Ça explique des choses. Ton ton n'est pas critique, pas plus qu'il est moqueur, t'as juste l'impression de comprendre pourquoi est-ce qu'elle te semble aussi froide et coincée. Ce que tu préfères taire, partageant seulement que tu as peut-être compris quelque chose, la concernant. T'as juste pas envie de risquer de la vexer à nouveau et de te reprendre un coup. T'insistes sur le fait qu'un seul c'était suffisant, surtout que, maintenant que t'es revenue vers la table, ton attention se porte sur tes oeufs, ta main se posant sur l'une des coquilles tout en faisant toutefois attention à ne pas la refroidir. Après tout, la dernière chose que tu veux, c'est de chambouler le développement de ces pokémons.

- Pourtant faut aussi prendre des risques parfois débiles en concours. Tu fais preuve d'un sérieux presque déconcertant. - Il faut épater le public donc... Il y a toujours possibilité d'un feu mal contrôlé, d'une attaque qui se passe pas si bien que ça, d'une erreur de calculation qui peut mettre en danger le dresseur ou ses pokémons. T'hausses les épaules, un léger sourire sur les lèvres. - Mais c'est souvent ça dont les autres vont se souvenir et ce qu'ils vont trouver impressionnant, le risque. Et, de toute évidence, toi tu sembles aimer tout particulièrement l'adrénaline qui accompagne bien souvent une prise de risques.

Tu rigoles un peu à ce qu'elle te dit avant de secouer la tête de droite à gauche. - Non, pas pour le moment. Est-ce que tu en aurais plus avec le temps ? Tu ne sais pas trop, tu ne t'es pas vraiment fixée sur une équipe en particulier ou sur des pokémons bien précis. Tu y vas au gré du vent et de tes envies, te contentant alors de désigner ton Braségali. - Pour le moment je n'ai que lui et il est un peu trop sage pour tenter quoi que ce soit qui pourrait me mettre en danger. Tu ignores aussi de ce qu'il a pu traverser, des événements qui ont marqué sa vie auprès de ses précédents dresseurs, alors, tu ne le juges pas. Puis, ça fait toujours du bien d'avoir de tes pokémons pour veiller sur toi, comme ton Riolu par exemple.

T'hausses les épaules face à ce qu'elle ajoute. - Oh, certains vont trouver ça drôle et d'autres vont mettre un vidéo sur internet. T'as aucun doute quant au fait que certains allaient s'en réjouir et que certains allaient apprécier la prise de risque ratée. Tout était bon pour se moquer des autres et se divertir de leurs malheurs et de leurs échecs. Ce n'était pas pour rien que beaucoup s'esclaffait devant des vidéos de personnes qui manquaient de se blesser presque sérieusement lors d'une prise de risque mal calculée. Tu fais bien évidemment partie des fautifs, de ceux qui s'en amusaient.

Naturellement, alors qu'elle redirige la discussion vers les pokémons, tu ne peux pas t'empêcher de porter ton attention sur tes oeufs, en attrapant même un prudemment pour le déposer sur tes genoux et ainsi le serrer un peu contre toi. Tu n'as pas envie de lui faire quitter trop longtemps le coussin chauffant, toutefois, t'aimes les savoir près de toi. T'aimes l'idée que tu crées déjà un lien avec eux alors qu'ils ne sont toujours pas sortis de leurs oeufs. - Oui, je sais. Tu es plus calme, un peu plus sérieuse pour le coup. - C'est pour ça qu'ils n'ont jamais l'obligation de me suivre. Je ne les ai pas forcé à me rejoindre non plus. Ils sont tous avec toi parce qu'ils ont accepté de faire partie de ta vie. - Et puis, ils sont intelligents et plus réfléchis que moi donc... Je leur fais pleinement confiance de pouvoir éviter quelconque danger. Chose que toi tu ne fais pas vraiment, mais bon. Il en faut bien une pour avoir les idées saugrenues et ainsi faire de votre quotidien quelque chose d'un peu plus intéressant et divertissant. - Mais bon, eux, c'est comme mes amis. J'essaie de réfléchir un minimum aux conséquences lorsque ça peut affecter d'autres personnes que moi-même.

Parce que tu n'as rien de méchant. T'es juste un peu chaotique et t'aimes un peu trop tenter de nouvelles choses sans te soucier de l'impact que ça pourrait avoir sur toi-même.

- C’est pas idiot si c’est calculé. Enfin, si, ça restait idiot, surtout que, quand bien même tu calculais tes risques, la douleur qui irradiait encore et toujours de ta mâchoire suffisait à te rappeler ce que tu pouvais être mauvaise en mathématique. T’en restes là sur ton argument, parce que tu te doutes qu’elle allait te donner tort d’une façon ou d’une autre et puis, t’es pas certaine d’avoir encore l’envie de te lancer dans un long débat. Parce que t’as compris depuis le début que ça la faisait chier, genre vraiment, t’as juste préféré ignorer ce fait jusqu’à ce qu’elle te frappe. Ça avait suffit à refroidir tes ardeurs, à te forcer à te calmer un peu aussi.

Lorsqu’elle te remet sous le nez que t’as pas vraiment réfléchis aux conséquences, soulignant du même coup qu’elle aurait pu s’en prendre à tes oeufs, tu fronces un peu des sourcils. Parce que t’aimes pas avoir tort. T’es une enfant et tu préfères vraiment avoir raison. Surtout que, pour le coup, tu restes convaincue d’avoir raison et c’est ce pourquoi tu exprimes ta pensée. - Alors, oui mais non. Salvador était là, près d’eux, et il a de quoi t’arrêter avant que tu puisses les atteindre. Une attaque bien simple du nom d’Abri et, comme tu as pu le constater en affrontant Auguste, il était plus que réactif lorsqu’il était question de dresser une barrière pour se protéger. - Puis, t’as peut-être l’air coincée mais t’as pas l’air méchante. Tu dis ça en toute honnêteté, avec un sourire sur les lèvres. - ‘Fin, tu m’as pas l’air du genre de personne à t’en prendre à des oeufs sans défense. Elle t’avait bien frapper toi, mais bon, toi, tu l’avais cherché. Eux reposaient tranquillement sur la table, sur leurs coussins chauffants, sans faire de mal à personne. Donc ouai, t’étais pas mal certaine d’avoir raison concernant l’idée que tu t’étais faite d’elle.

Tu la vois se lever et ranger son oeuf pour mieux le transporter et tu comprends donc qu’elle se prépare à partir. C’est dommage, tu commençais à peine à avoir une discussion avec elle plutôt qu’un monologue, mais bon, tant pis. - Ok, ok, je prends note. Pour la glace, tu parles. - T’as une bonne droite quand même. Est-ce vraiment étonnant de la part d’une ex-militaire ? Non, pas vraiment. Et tu sais pas trop ce qui te prend, peut-être que c’est le vent qui s’est levé, plus froid, qui motive ton geste, mais tu prends un de tes oeufs dans tes bras pour le garder au chaud, avant d’attraper l’un des deux coussins chauffants et de lui tendre. - Il commence à faire froid et t’as de la route à faire jusqu’à Nemerya, non ? Et j’en ai d’autres à la maison. Avec un petit sourire. T’es peut-être chiante, mais tu sais quand même te montrer sympa à tes heures.