Son quotidien chargé n’aurait jamais été suffisamment chargé pour l’empêcher de se rendre dans ces explorations, pour se porter volontaire pour découvrir la région encore plus - pour mieux comprendre ce qui y retournait. Cayden était curieux; Cayden était un scientifique. Mieux encore, il se vouait à tout comprendre, tout analyser, à se plonger dans les plus dangereux lieux pour mieux encore les appréhender - pour y écarter tous les mystères, plonger jusqu’à les élucider.
Cayden avait posé les papiers qu’il avait lu encore des milliers de fois, les rapports de découvertes qui ne menaient à rien; il avait éteint son ordinateur, gardé uniquement son téléphone.
Il avait pris son sac, une bouteille d’eau, quelques collations - ne jamais partir les mains vides pour des explorations. Il avait respiré profondément, avait promis au fantôme de sa soeur qui flottait dans le laboratoire et dans sa maison qu’il se remettrait bientôt au travail, et il s’était rendu sur le lieu de rendez-vous sans attendre.

Il était ponctuel, Cayden, et n’aimait pas se faire attendre - il n’aimait pas le manque de structure et le manque de préparation. Si bien qu’il s’était renseigné sur le désert, sur les ruines, et qu’il avait mis dans son sac une trousse de premier soin, son eau, de la nourriture; une corde (sait-on jamais ?), un petit kit de prélèvements miniatures avec des sacs ziplocs (s’il pouvait en profiter pour faire des relevés d’échantillons !); son téléphone (et donc son option dictaphone pour enregistrer ce qui était vu); une carte du coin (qu’il avait trouvé en ligne), des linges pour les humidifier si besoin, une lampe de poche au cas où le noir tombe, des vêtements de rechange si besoin... Cayden ne partait jamais sans se préparer.
Il se posait, il réfléchissait aux problèmes qui pouvaient être affrontés, et il trouvait le moyen de les contrer. Jamais partir sans y penser au préalable.

Il avait jeté un dernier coup d’oeil aux avancées pour retrouver sa soeur - elle avait été aperçu il y a deux ans près de l’aquarium. C’était déjà un départ, une piste, quelque chose de solide - doucement, petit à petit, le concret se dessinait et laissait place à un espoir. Un espoir d’enfin connaître la vérité - mais il était persuadé que jamais il ne pourrait de nouveau la serrer dans ses bras. Elle avait été aperçue, mal en point, et paniquée, sans trop savoir où elle allait - selon le témoignage. Ça ne disait rien de très optimiste.

Avant de partir, Ketty l’avait rejoint dans le laboratoire et lui avait demandé d’être prudent. Cayden était toujours prudent - la sécurité était un point si important, pour lui et pour sa collègue - amie. Elle lui avait aussi demandé de lui écrire quand il serait rendu pour qu’elle soit certaine qu’il était en vie et il lui promit de tenter de lui écrire le plus souvent possible. Tant et aussi longtemps que le réseau allait le permettre. Pour lui dire qu’il était en vie.
Il accepta, à contre-coeur, la présence d’Hydrogène à ses côtés et la petite sphère dans laquelle rappelait à la petite créature. Ketty lui avait dit qu’elle se sentirait plus en confiance si Hydrogène l’accompagnait et il n’avait pas eu la force de refuser en voyant l’inquiétude sincère qui teintait les traits d’habitude si calme de la scientifique.

Et du coup, il s’était rendu dans le désert - sans trop craindre ce qui allait se passer. En fait, si. Clairement. L’esprit du scientifique était en ébullition, et autant il se demandait ce qu’il allait pouvoir découvrir, autant il craignait que ça tourne mal comme la centrale dont tous parlaient aujourd’hui encore. Beaucoup moins qu’en juin, mais toujours. Cayden s’angoissait facilement. Et c’est sans doute pour ça qu’on le vit arriver une cigarette aux lèvres, pour tempérer l’anxiété qui travaillait ses nerfs.
Il avait également un thermos de café noir - parce que le meilleur moyen de contrer le chaud était par le chaud. Plusieurs articles scientifiques le démontraient. Il y avait même des tisanes spécialement effectuées pour faire suer et refroidir le corps.

Il fut le premier arrivé, en dehors des explorateurs de la première vague et il s’était placé légèrement en retrait en écoutant les délires (était-ce des délires ?) des blessés. Oh, de la glace en plein désert, clairement, ça ressemblait à des délires, mais même si l’esprit de scientifique de Cayden souhaitait reléguer au plan de peu important et de détails les paroles des explorateurs, il ne pouvait s’empêcher que… peut-être que… y’avait un fond de vérité quelque part, à creuser.

Il ne savait pas quoi, encore, mais il se disait qu’on pourrait l’aider à y réfléchir. Sirius courait un peu partout tandis que reposaient tranquillement les pokéballs des pokémons glace dans son sac. Valait mieux éviter de les garder sorties. La température n’était pas du tout adéquate pour elles.
Il décida de sortir son téléphone et de vérifier les barres de réseau. Par chance, il en captait une. Elle semblait très faible, mais il se disait que ce devait être suffisant. Il laissa un message à Ketty pour signifier qu’il était arrivé en un seul morceau.




Il vit les autres arriver progressivement et ne reconnut personne. Il n'avait croisé personne de ce groupe. Il espérait seulement qu'ils n'étaient pas du genre à se mettre en danger pour rien; sinon... ce serait une expérience très désagréable. Il les salua d'un geste de la main.

Vénus n’aurait jamais apprécié le sable qui faisait rage, ici. Mais ça ne semblait pas trop déranger Sirius. La force d’un dresseur résidait dans la capacité à connaître et comprendre les forces, faiblesses et habiletés des pokémons qui les accompagnaient - être sévère lorsque c’était nécessaire, plus doux lorsque ça convenait au pokémon. Bien entendu, Cayden était un scientifique avant tout - clairement pas un dresseur aguerri. Mais ça ne l’empêchait pas d’avoir son avis, et de se dire qu’il s’en sortait tout de même plutôt bien avec ses pokémons.

Trois - autrefois; ils avaient été trois et Cayden ne pouvait s’empêcher de se demander s’ils auraient apprécié une telle sortie. Sans doute que lui. Pour des enfants qui entraient dans l’ère de l’adolescence, ça aurait été un parfait terrain de jeu. Surtout qu’ils avaient pour habitude de multiplier les mauvais coups - tant et aussi longtemps qu’ils étaient ensembles, ils étaient invincibles. Désormais, ils étaient deux chacun de leur côté et l’un d’entre eux continuait d’enchaîner les problèmes. Mais ce n’était plus au même niveau. Et l’autre - l’autre avait affiché une pseudo-réussite dans une vie lancée à la poursuite de réponses qui tardaient à venir.

Il avait laissé quelques grains de sable filer entre ses doigts en posant son regard brièvement sur Sirius, avant de s’intéresser aux personnes qui arrivaient progressivement. Il avait observé la jeune femme qui était présente désormais avec les pokémons.
«  Enchanté, Anastasia. C’est Cayden, pour ma part. J’ai été envoyé par le professeur, et je pense bien être le premier arrivé. Je n’ai vu personne d’autre que le campement d’origine encore. Je te présente Sirius. »

Paroles qui furent vites démenties par les arrivées successives, en même temps qu’il montrait de la main le Galekid qui s’était posé tout près de lui. Il les observa longuement dans un certain silence. Son regard semblait presque les jauger - comme s’il se demandait s’ils étaient vraiment en mesure de faire l’expédition. Il y avait de quoi se poser la question quand on voyait une mineure qui débarquait, semblait inconsciente des dangers que le sable pouvait apporter lorsqu’il soufflait de toute sa fureur. Enfin… il ne restait qu’à espérer que cette jeune soit en mesure d’écouter les indications de plus sages qu’elle.


« Non… et vous, vous êtes stressé ? » Cayden était habitué aux mauvaises températures. Les expéditions ne se préparaient pas autour de la météo et ça s’était produit à plusieurs reprises qu’ils doivent faire des recherches sous la pluie, les orages - sous le vent violent et autres désagréments de mère nature. Oh. Bien entendu. Cayden angoissait. Cayden angoissait pour tout, pour rien, de cette anxiété qui empoisonnait le corps et l’âme, qui enflammait le sang pour brûler indéfiniment - mais ça, plutôt mourir que de l’admettre. À des inconnus, qui plus est.
Son anxiété n’était même pas admise à demi-mots auprès de Ketty qui avait été son plus grand soutien depuis tellement longtemps. Et puis, un jour, la nuit allait venir et son coeur se débattrait dans sa poitrine comme à chaque fois - les fantômes tapis, cachés, allaient grimper pour s’asseoir sur sa cage thoracique et il allait s’étouffer dans ses propres respires.

Mais en attendant… Pourquoi avait-on laissé une personne aussi jeune faire partie de l’expédition ? Considérant que tous ses employés étaient majeurs, ça lui semblait inconcevable qu’on accepte des jeunes. Mais il fallait croire que le Professeur pensait autrement. Sans doute que pour lui, les explorations étaient bons pour forger la jeunesse et leur donner l’amour de l’histoire de Lumiris. Cayden n’était pas tellement convaincu, peu importe les raisons mystérieuses de ce choix, sur l’absence de conséquences au niveau de la sécurité.

Sirius avait légèrement tendu la tête pour mieux voir les personnes arrivées. Cayden, lui, avait éteint sa cigarette dans un cendrier portatif qu’il rangea dans son sac en prenant de grandes respirations. Les deux jeunes semblaient totalement inconscients des risques que n’importe quelle exploration comportait - n’avait-il pas lui-même vu un employé se casser la jambe suite à un éboulement totalement imprévu ? D’autres rentrer avec des engelures ? Non, vraiment, leur insouciance l’effrayait.
« Enchanté Travis. Comme je l’ai dit à votre amie avant que vous arriviez, c’est Cayden pour ma part.  » Cayden avait laissé son regard se prolonger quelques secondes sur le bandeau qui cachait les yeux de Travis sans rien dire avant d’observer tour à tour les deux jeunes.   « Ravis de vous connaître vous deux également. Il ne reste qu’à attendre le signal pour qu’on puisse partir. » Avait-il si peu confiance en la jeunesse de par ses propres expériences, et de son monde qui s’était écroulé lorsqu’il n’avait que douze ans ? Difficile à dire. Callum n’était plus jeune, mais toujours inconscient.  


« J’ai un pokémon glace que je peux sortir en cas de besoin, pour refroidir nos bouteilles d’eau ou n’importe quelle autre raison nécessitant de la glace. » Mais en dehors d’obligations, il ne sortirait ni Vénus ni Hydrogène. Hydrogène était là davantage pour rassurer Ketty qu’autre chose - et Vénus l’accompagnait partout, même dans sa pokéball. Elle pourrait lui être utile, si les bouteilles d’eau venaient à trop se réchauffer, ou pour mouiller quoique ce soit. Sa poudreuse, dans une telle température, viendra rapidement se réchauffer et devenir de l’eau.
Il s'en allait ajouter quelque chose, mais se ravisa : ce n'était pas lui l'employeur; pour le coup et il n'allait pas agir avec eux comme s'ils étaient ses employés; ça pourrait très clairement être mal vu. Enfin, peut-être qu'il allait intervenir si des idées farfelues se faisaient entendre...

Autrefois, il avait été inconscient.
Aussi léger et peu intimidé par les risques et dangers que la jeune fille qui les accompagnait; riant de ce qui pouvait mal se passer; autrefois il avait cru être invincible et avoir le monde au bout des doigts.
Puis, Célica n’était pas rentrée un soir;
Ni le suivant - et plus jamais sa voix n’avait envahi la maison et les rires s’étaient tus. Il n’y avait plus rien eu que le silence. Alors Cayden avait compris que la vie ne tenait qu’à un étrange fil et que “ce n’était jamais soi, toujours les autres”; mais que c’était quand même parfois soi, et pas les autres.

Parfois, le silence était rythmé par les larmes et les murmures inquiets de parents qui ne savaient pas quoi faire pour aider leurs jumeaux ; les survivants, les restants, les encore là ; mais le fil s’était brisé et l’oxygène avait quitté les poumons pour ne revenir que par quelques respirations ici et là. Il était déjà trop tard.
Jamais ils n’auraient pu être deux quand leur monde était trois à la base, les fondations ébranlées, il ne restait que quelques fragments ici et là et Callum, Cayden, étaient des fragments qui avaient retombé trop loin l’un de l’autre.

Autrefois, oui, Cayden avait été inconscient et sans craintes, mais aujourd’hui, la sécurité était le point central d’une existence hantée par les angoisses qui ne s’apaisaient jamais.
Non, ils n’étaient pas pressés. Il le savait, Cayden, ils n’étaient pas pressés. Seulement, il aurait quand même préféré avoir une quasi-certitude de finir avant la nuit. Cayden avait hoché la tête auprès de Natanoé pour lui signifier que c'était bon, il n'avait pas écorché son prénom.
Il avait haussé un sourcil en observant Travis. Bien que celui-ci s’excusait de s’imposer, le scientifique aurait tout de même préféré… qu’il ne le fasse pas. Pas ainsi. Des suggestions plutôt que des ordres - ou ce qui apparaissait comme des autres aux yeux du scientifique.

Néanmoins, conscient qu’ils allaient être rejoints par l’homme qui devait les guider - Cayden se contenta de prendre le casque dans ses mains et d’observer la tempête de sable autour d’eux. Il lui semblait préférable de ne rien dire. Bien entendu, Cayden ne ferait rien pour mettre sa propre sécurité en danger - ni celle des autres, mais ne comptait aucunement retourner au camp parce que Travis le lui disait. Alors, le scientifique décida que les paroles étaient davantage pour Natanoé ou Cécile plus que pour Anastasia et lui. Peut-être avait-il tort, mais cette décision lui permettait de rester calme.

« Je ne peux que les approuver. J’ai moi-même dû mener des expéditions que ce soit dans le désert ou ailleurs et les risques sont toujours présents. » Si ceux-ci n’étaient pas toujours mortels, ils pouvaient être dommageables. Commotion cérébrale et fractures comptaient parmi les blessures les plus fréquemment observées.
… et dans les conditions actuelles, n’importe quel éboulement pouvait tourner au drame si certaines personnes ne faisaient pas attention. Mais personne n’allait mourir. Pas aujourd’hui. Enfin, il l’espérait, pas vrai ?

Sirius avait pris place tranquillement aux pieds du scientifique alors que celui-ci observa un nouveau haussement de sourcil. Un nom de groupe ? D’expédition ? Ce n’était pas très professionnel. Mais ça ne lui prit que quelques secondes pour se rappeler que ce n’était pas supposé être professionnel. Il n’était pas parmi en expédition avec son équipe et ses employés pour son boulot; que ce soit pour trouver des ossements, des traces des légendaires, ou autres études nécessitant des échantillons. Il avait répondu à l’appel du professeur comme tous ici. Pour des raisons probablement différentes; mais la source était la même. « Je ne suis pas très regardant quand au nom de groupe, alors… je vous laisse choisir.» Pas très regardant, mais pas contre non plus. C’était particulier et inusité, pour lui. Il eut un léger soupir en regardant Cécile. Il espérait que son impatience n’allait pas se muer en imprudence. Il fut déconcentré par son téléphone qui venait de sonner et il regarda le message, une nuance douce dans ses yeux, quand il lut la réponse de Ketty : “Me voilà rassurée. J’attends ton retour. Ta présence me manque.” ; message auquel Cayden ne répondit pas.

Lorsqu’un homme arriva, Cayden lui fit un léger signe de tête pour le saluer en l’écoutant attentivement. Il mit son casque alors que Zelenka continuait de parler. Cayden était bien intrigué. Sa curiosité scientifique le poussait à vouloir aller voir le plus vite possible, essayer de trouver, comprendre, l’origine des phénomènes. Et cette donnée incertaine… qui flottait autour d’eux. Ils feraient partie de quelle sphère de cette donnée ? Cayden se le demandait.
Il hocha la tête lorsque le professeur s’adressa directement à lui. « C’est exact. Je travaille au laboratoire de Nemerya et je suis en étroite collaboration avec la police. Je sais identifier les fossiles et les ossements assez facilement, si ça peut aider. Bien entendu, j’ai l’habitude, tout comme mes collègues archéologues sans doute, pour la prise d’échantillons. Aussi, j’ai apporté une corde. » Il fit également une liste de tout ce qu’il avait apporté dans son sac. « Pour mes pokémons, j’ai un Aron qui répond au nom de Sirius et une frissonille du nom de Vénus qui est dans sa pokéball. » Parce que le désert n'était pas l’endroit le plus approprié pour une chenille de glace. Elle ne sortirait que si besoin se présentait.

Il était bien plus familier au froid des montagnes qu’à la chaleur du désert; bien plus familier au type glace qu’à celui de roche. Peut-être parce que son propre coeur avait été gelé depuis douze longues années ? Il n’en savait rien. Il savait seulement que malgré toutes les expéditions en ce lieu, il préférait toujours la glace au sable. Mais l’heure n’était pas aux préférences.
Il posa son regard sur Cécile et Natanoé en leur adressant un très léger sourire. Cayden avait ce désagréable sentiment de leur avoir - quelque part - imposer l’angoisse qui serrait son coeur et leur imposer les craintes qui habitaient son esprit. Ceux-ci n’étaient pas la raison pour laquelle aujourd’hui, ils étaient un et non pas deux, et encore moins trois - non; ils n’étaient pas la raison pour laquelle sa soeur n’était plus présente.

Il se tourna vers le professeur pour écouter les consignes, se promettant de ne pas oublier de s’adresser aux deux plus jeunes par la suite. La cohésion du groupe était importante et, bien entendu, Cayden se reprochait légèrement d’avoir oublié ce que c’était, d’être jeune. Ce n’était pourtant pas si loin, dans sa vie et il lui semblait que c’était à des années-lumière de lui. Pourtant, lorsqu’elle était encore là, il détestait se faire dire encore et encore de faire attention. Une fois, ça suffisait, non ?
Il ne devait pas oublier. Prévenir que tout se répète, mais pas effacer les souvenirs (mais les angoisses avaient souvent raison de sa bonne volonté - et ce malgré l’apparence calme bien dessinée, bien préparée - bien entraînée). Bien entendu, Cayden ne manqua rien des réponses de ceux qui l’accompagnaient. Il fallait toujours écouter tout le monde, c’était bien trop important pour être ignoré. Et ça pouvait toujours parfaitement servir plus tard.

Il hocha la tête sans ajouter quoi que ce soit à l’adresse du professeur. Son rôle ici était parfaitement compris et il n’allait pas faillir. De sa persévérance et ses capacités, Cayden avait frayé son chemin à son statut qu’il préservait sagement, dans ce laboratoire.
Et les voici sur le chemin. Pendant la route, tout en faisant bien attention à où il mettait les pieds, Cayden se tourna légèrement vers Natanoé. L’esquisse de son sourire avait disparu, mais c’était calmement (l’était-ce ?) qu’il s’adressait à ce jeune homme. « Sirius serait ravi d’assister votre Charibari si nécessaire. Il est jeune, mais assez résistant. »
Il se sentait maladroit, ainsi, Cayden - s’adresser à plus jeune que lui dans un contexte formel, dans un contexte informel (Cayden ne savait plus). Trop longtemps enfermé dans son bureau et dans les laboratoires; trop longtemps seulement à côtoyer ses propres employés et sa collègue, Ketty, pour savoir comment appréhender le monde extérieur. Mais il essayait, pouvait-on dire autrement ?

Cayden continuait de suivre le chemin, observant partout autour de lui, là où le temps laissait des marques. Ils finirent par arriver dans une pièce carrée toute en pierre grise et il inspira profondément.
Ici, la température était plus froide, et semblait davantage convenir au scientifique. Avant de rejoindre les ossements, Cayden se tourna vers Cécile. « Je suis convaincu que vous allez gérer ces enregistrements. On compte sur vous, c’est important les traces enregistrées ! »

Il s’approcha alors des ossements et sortit son propre dictaphone. C’était plus simple pour lui et Cécile allait pouvoir se concentrer sur tous les autres détails. Cayden observa Travis et Anastasia en leur adressant un hochement de tête. Ils étaient tous trois habitués à ce genre d’expéditions, de ce qu’il avait pu entendre.
Son regard se posa sur les ossements alors qu’il évaluait leur grandeur et leur taille, ainsi que leur état. Tant de détails importants qu’il allait devoir noter (ou plutôt dicter - ce qui laisserait la possibilité aux autres d’entendre ses découvertes et conclusions, par la même occasion). Pour le moment, il allait se concentrer sur les os qui se trouvaient sur la table - c’était là sa tâche, celle qui lui avait été attribué. « N’hésitez pas à demander, si vous avez de besoin d’aide d’une quelconque manière. Natanoé, vous n’avez qu’à me faire un signe si vous avez besoin de l’aide de Sirius. »

Le voici qui reportait son attention sur les os.