Dusk Lumiris

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Tag noblackfriday sur Dusk Lumiris O7iwSujet: Le choc des Groupes | Eclipse
Mara Lefebvre

Réponses: 19
Vues: 842

Rechercher dans: Aile Eclipse   Tag noblackfriday sur Dusk Lumiris EmptySujet: Le choc des Groupes | Eclipse    Tag noblackfriday sur Dusk Lumiris EmptyMar 11 Jan 2022 - 14:16
((le choc des groupes))
épreuve 2 - écrire à la manière de...❞

avec
nathalie van der green, présentatrice de lumiris inside sur lumiris channel two, et andreas roosevelt, reporter pour lumiris inside

lieu
un plateau télé, et un centre commercial bondé de nemerya

date
les 25 et 26 novembre

sous-titre
le black friday : drame de la misère étudiante ?
(Fondu par le noir. L’image réapparaît sur un plateau de télévision. La présentatrice, en tailleur sévère, cartons à la main, fixe l’objectif. Sa voix est posée, mesurée. Professionnelle.)

« On se l’arrache, on en fait des folies, on l’attend avec impatience ou on l’appréhende, il est au plaisir des chineurs de bonnes affaires ce qu’il est à l’inquiétude des professionnels de la vente : le Black Friday, c’était hier, et ça a fait du bruit. Importée sur Lumiris par le tourisme et les vacanciers, cette démesurée quête au solde le plus profitable est désormais entrée dans les moeurs des locaux. On l’attend pour se refaire une garde-robe, pour acheter le dernier Motismart en vogue ou pour se plier au jeu du dropshipping dans les semaines qui suivent le déferlement des prix : peu importe ce qui motive la consommation, le Black Friday, c’est l’évènement phare de novembre. Pourtant, certains n’y trouvent pas leur compte. Tous les ans, à l’approche de la date fatidique, les plaintes se multiplient. Ils sont jeunes, ils sont étudiants, et ils sont en galère. Financière, sociale, estudiantine : les universités manquent de fond, les logements étudiants sont insalubres, et les bourses ne sont pas suffisantes pour vivre. Quid des loisirs, quid des nécessités ? Andreas Roosevelt, notre envoyé spécial, est allé à la rencontre de ces jeunes protestataires dont les publications sur les réseaux sociaux ont mis le feu au poudre ces derniers jours, sous le hashtag #NoBlackFriday. »

(Quelques secondes de flottement semblent s’étirer. Le sourire de la journaliste est figé, sa patience sans faille. Fond au noir. L’image réapparaît, sur un plan fixe qui encadre l’entrée du centre commercial que les connaisseurs reconnaîtront comme celui de Nemerya, illuminé des décorations de Noël déjà installées depuis trois semaines. Il y a foule et bruits. La voix off est celle d’un homme ; les intonations sont exagérées, captivantes - elles ressemblent à celles qui pourraient présenter un documentaire sur les affaires de meurtres en série non-résolus de la région d’à-côté.)

Ils sont des centaines, peut-être même des milliers, à franchir les portes coulissantes du centre commercial des Quatre Vents de Nemerya, depuis ce matin. Certains ont une idée précise en tête, un achat utile à effectuer, d’autres ont opté pour l’option du lèche-vitrines et de l’achat impulsif.

(Deux femmes apparaissent à l’écran, souriantes. Elles ont l’air d’une mère et sa fille, toutes les deux âgées aux alentours de trente et cinquante-cinq ans. Elles ont les bras chargés de sacs à l’effigie de nombreuses enseignes diverses de l’établissement. C’est la plus âgée des deux qui prend la parole.)

« Oh, bah, vous savez, nous, on se laisse porter ! On venait là pour deux t-shirt, une paire de jeans et quelques cadeaux, et, bon… C’est pas cher, vous savez, alors faut bien profiter, on a qu’une vie, hein ! »

(Elles rient, et le plan suivant montre une mère de famille, un enfant dans le siège du caddie, un autre à côté d’elle et qui tient un pan de son manteau. Elle a les cheveux ébouriffés, l’air pressé, fatigué.)

« C’est compliqué. Ouais… Ouais, c’est compliqué. On vient juste pour acheter un four, mais on trouve pas, et avec les enfants c’est compliqué. Y’a du monde, ça se bouscule dans certains rayons… Avec les enfants c’est très compliqué, ouais. »

(Sa mine déconfite reste à l’écran une seconde de plus, puis une prise en hauteur montre l’allée intérieure principale du centre commercial. Il y a foule - une masse informe et anonyme. La voix off reprend.)

Au milieu des acheteurs pragmatiques et des flâneurs, une catégorie de la population paraît absente des rayons. Ils sont jeunes, mais pas encore actifs, et peut-être le shopping sur internet leur a-t-il semblé moins contraignant. Pourtant, ces dernières semaines, on a vu fleurir un nouveau hashtag sur les réseaux sociaux, susceptible d’expliquer l’absence de ceux qui manquent à l’appel. Le #NoBlackFriday, ce mouvement de protestation à l’égard d’une tradition jugée comme obsolète et archaïque, dénonce l’engrenage du capitalisme à son paroxysme, les méthodes marketing frauduleuses employées par les enseignes et la façon dont ce sont toujours les mêmes laissés pour compte ou qu’on plonge dans la misère sous couvert de bonnes affaires nécessaires. Pour expliquer ce hashtag, monté en top tendances dans les dernières quarante-huit heures, nous sommes allés à la rencontre de l’une de ses promotrices.

(Les images semblent suivre une jeune femme dans un des rayons d’électronique d’une des enseignes des Quatre Vents. Elle est petite, rousse et à lunettes, semble réfléchir et répondre à des questions, sans qu’on entende le son de la prise, puisque la voix off n’a pas terminé.)

Elle s’appelle Mara, elle est étudiante en histoire et en cinéma, théâtre et danse à l’université de Nemerya, elle est photographe à ses heures perdues et suivie par plusieurs milliers de followers sur son compte Instagram.

(Défilent des captures du dit compte - série de clichés aux couleurs éclatantes qui capturent des paysages ou des passants qui semblent n’avoir pas l’air de poser.)

Micro-influenceuse, elle est une des voix qui ont porté ce hashtag, ce mouvement pour qu’il parvienne là où il se trouve aujourd’hui.

(Une courte séquence tirée d’une story apparaît.)

« Je crois qu’il est important qu’on ne perde pas de vue que c’est toujours aux mêmes que ces affaires profitent, que c’est toujours les mêmes qui s’engraissent pendant que nous on trime avec nos bourses de misère qui paient même pas un loyer à proximité de la fac. »

Elle a accepté de répondre à nos questions et, pour se faire, a choisi de nous emmener directement avec elle, au cœur du problème : dans les rayons même des Quatre Vents. Nous la suivons en caméra cachée, tandis qu'elle nous expose ses revendications.

(Mara pointe du doigt un ordinateur portable. Petit, compact, vendu pour ce qui semble être une bouchée de pain à côté des autres appareils des marques concurrentes.)

« Vous voyez, là, celui-là ? Avec sa grosse affiche bon plan, et dernière démarque faite pour appâter, ses trois chiffres de promotion ? Ben c’est du fake total. Ce qu’on s’est amusés à faire, c’est… Ouais, voilà, c’est prendre des captures d’écran des produits y’a quelques jours, avant que les promotions commencent. Et, attendez… Regardez. »

(Elle tourne son téléphone portable en direction des journalistes et de la caméra. Sur le petit écran, on reconnaît le modèle d’ordinateur devant lequel elle se tient. Le prix affiché en pixels est moins cher que celui du rayon.)

« Ils nous enflent totalement, en fait. Parce que c’est qui, qui va vouloir acheter un PC pas cher, au plus vite, pour du traitement de texte ? Les étudiants, voilà. L’étudiant dont l’ordinateur a rendu l’âme le mois dernier, celui qui commence tout juste ses études supérieures et qui a pas encore eu le temps ni les moyens d’investir là-dedans, tout ça. Parce que ça, ce budget-là, ben, c’est pas rien. Pour un étudiant, ça représente plus du tiers d’une bourse, c’est à dire que c’est parfois plusieurs mois d’économies pour un produit pas si fameux et dont, en prime, le prix a été gonflé pendant qu’on leur fait croire qu’il a baissé. »

(Son ton s’est agacé, à mesure qu’elle parlait. On devine qu’elle fulmine intérieurement.)

« Bon, moi je vais l'acheter, parce que j'en ai vraiment besoin, mais… Voilà, quoi. Le problème change pas. »

(Le plan suivant la montre la l’extérieur du centre commercial, carton de l'ordinateur dans une poche en plastique, les bras croisés dans un geste frileux tandis que la nuit tombe déjà.)

« C’est Mélina, une étudiante de dix-neuf, vingt ans, sur les réseaux sociaux, qui publie tous les trois jours des recettes et des tips pour les étudiants en galère, qui a alerté sur les arnaques du Black Friday. Même si on a l’air de les connaître, les gens continuent de donner l’impression que ça les touche pas. Du coup, ben, je sais pas, j’ai trouvé ça important de relayer, de faire porter notre voix plus haut, parce que c’est compliqué d’être entendu quand on est dans notre situation. J’ai pas envie de m’attribuer ses mérites, hein, mais je crois qu’on est tous dans le même bateau : faut faire réagir, que les gens prennent conscience de tout ça et qu’on apprenne tous à dépenser plus intelligemment, parce que je suis convaincue que tout ça, ça va de paire. La surconsommation, le capitalisme, le classisme, la précarité étudiante, tout ça c’est intimement lié et à nous tous seuls, rien qu’entre étudiants, on pourra pas s’en sortir si le reste du monde veut pas nous écouter, vous voyez ? Pourtant, je crois que ce qu’on a à dire est important, et puis c’est nous les adultes de demain, alors je crois que… Ouais, je crois que ça compte dans l’équation et qu’on mérite d’être écoutés, oui. »

(Son esquisse de sourire perdue, puis un bref fondu au noir ramène l’image sur le plateau de télévision. La présentatrice, toujours armée de son sourire, semble n’avoir pas bougé depuis la dernière prise.)

« La jeunesse s’active et s’investit dans cette guerre à l’arnaque dont profitent les multinationales : mais leurs armes sont moindres et ils déplorent les moyens qu’on leur laisse pour lutter contre les injustices et les spéculations. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Qu’est-ce qui se cache, exactement, sous ce monument de la dépense qu’est le Black Friday ? C’est Marlot Rousseau, journaliste d’enquête qui, en caméra cachée, s’est infiltré dans l’équipe marketing de l’enseigne de prêt-à-porter Gloombury, pour tenter de comprendre les enjeux et les ficelles de ces liquidations qui n’en sont finalemnt pas. »

(Fondu au noir.)
PS : ce texte se veut, au moins en partie, parodique, tant dans la forme que dans le sujet abordé. Mara est une attention whore en puissance, qui aime être sous la lumière des projecteurs, et qui en fait des caisses quitte à manquer de crédibilité, juste pour qu’on s’intéresse à elle. La vérité, c'est qu'elle vient d'une famille plutôt aisée et qu'elle n'a jamais vécu la misère étudiante dont elle parle.
Il y a donc beaucoup de ça, dans cet écrit : de l’exagération et beaucoup de dérision. J’espère que ça aura pu convaincre au moins certains d’entre vous. ~

Et sinon… Allez les violets on va cartonner !
code by catharsis | inspired by sleeping alcyon on codepen
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