A diva is a female version of a hustla
Lyanora
Altesse
La vie est un long fleuve tranquille.
C’est qu’ils disent. Ce qu’ils ont mitraillé longtemps, souvent. Ils ont ponctué chacun des jours importants dont j’ai souvenir de ces mots. Et pourtant.
Pourtant, depuis je suis établie en Lumiris, la vie a pris toutes les allures sauf celle d’un long fleuve tranquille. De la manipulation plus ou moins subtile des uns aux menaces terrorisantes en passant par la froideur des autres, même si j’avais voulu l’affirmer, même si j’avais voulu dire au monde « Lumiris est belle, venez. » Je ne m’en serais pas sentie capable. J’aurais eu peur de mentir.
Surtout maintenant.
J’avais l’habitude qu’Alaric s’absente. J’avais l’habitude qu’il parte pour le week end chaque semaine parce que son dôme l’exigeait. J’avais l’habitude de le voir rentrer le dimanche. J’avais l’habitude de le serrer contre moi dans la nuit du dimanche au lundi. J’avais l’habitude de cette routine, parce qu’en bout de ligne c’est ce que représentait une routine ; une habitude. Et il était toujours déboussolant de briser une routine. Toujours anxiogène de sortir de ce cercle d’infinis auquel on s’est accoutumé. Toujours chronophage de créer une nouvelle routine.
Mais la vie avait été assez vache pour m’y contraindre.
Et ça ne me ressemblait pas de le penser.
« Non, merci. Je n’ai aucun commentaire à émettre. Merci. » dis-je une larme à l’œil en balayant du revers de la main un journaliste soucieux de bien faire son travail… sans considéré les sentiments puissants qui devaient me ravager à l’heure actuelle, comme une tornade qui n’avait laissé sur sa trace que des débris. Tout ce que je… tout ce que nous avions construit disparaissait soudainement. « Madame Caelum… vous devez bien avoir une chose à dire. On a retrouvé l’épave abandonné à proximité d’une île. Vous devez bien avoir un espoir ou un chagrin à exprimer. Le contraire est improbable. » Et voilà. Cette insistance. Cette insistance que j’exécrais avec tant de puissance. Cette insistance qui me faisait pester et regretter d’être devenue une personnalité de notoriété publique. Je sentais, en moi, monter l’ardeur d’un incendie. Je sentais un bouillon d’une colère que je ne contrôlerais pas se manifester et, comme de raison, je me tournai vers le journaliste, balayai son appareil pour m’enregistrer d’un coup puissant. « Non. Non. Je n’ai pas de commentaire. L’homme que j’aimais est disparu depuis trois semaines. Potentiellement mort. Vous voudriez que j’exprime quoi de plus que ma douleur ? Vous pourriez pas me foutre la paix merde ? Vous êtes tous aussi stupides derrière vos papiers ? Vous oubliez tous que les gens ont des sentiments ? Qu’une personne qui vit un drame a pas forcément envie de témoigner à la population son chagrin ? Ça vous semble si con qu’on veuille juste le calme ? Se changer les idées et ne pas être affichés avec nos faiblesses. Allez voir le fermier qui a perdu son troupeau entier d’Écremeuh de façon horrible, mais par pitié foutez-moi la paix ! » J’avais hurlé. J’avais été cette folle hystérique que je m’étais jurée de ne jamais être.
Puis j’avais fui.
J’avais à mon tour disparu, j’avais espéré que nul ne tente de me retrouver. D’une enjambée folle je m’étais éloignée de chez moi. Je partais loin. En vacances. Si, du moins, c’en était.
C’était le début de mon exil. De mon vagabondage. Et visiblement, il était planifié.
Je n’avais laissé derrière moi que notre penthouse vide. J’avais emporté mes Pokémons, ceux d’Alaric, de quoi manger et boire, des vêtements… et j’étais partie. J’y avais réfléchie.
C’était ma quête du calme qui commençait. Mon besoin de découvrir qui j’étais sans l’homme que j’aimais… lui qui étais arrivé si vite dans ma vie d’errance. Lui qui avait pu m’aider si tôt à me trouver…
Qu’étais-je sans lui ?
C’est qu’ils disent. Ce qu’ils ont mitraillé longtemps, souvent. Ils ont ponctué chacun des jours importants dont j’ai souvenir de ces mots. Et pourtant.
Pourtant, depuis je suis établie en Lumiris, la vie a pris toutes les allures sauf celle d’un long fleuve tranquille. De la manipulation plus ou moins subtile des uns aux menaces terrorisantes en passant par la froideur des autres, même si j’avais voulu l’affirmer, même si j’avais voulu dire au monde « Lumiris est belle, venez. » Je ne m’en serais pas sentie capable. J’aurais eu peur de mentir.
Surtout maintenant.
J’avais l’habitude qu’Alaric s’absente. J’avais l’habitude qu’il parte pour le week end chaque semaine parce que son dôme l’exigeait. J’avais l’habitude de le voir rentrer le dimanche. J’avais l’habitude de le serrer contre moi dans la nuit du dimanche au lundi. J’avais l’habitude de cette routine, parce qu’en bout de ligne c’est ce que représentait une routine ; une habitude. Et il était toujours déboussolant de briser une routine. Toujours anxiogène de sortir de ce cercle d’infinis auquel on s’est accoutumé. Toujours chronophage de créer une nouvelle routine.
Mais la vie avait été assez vache pour m’y contraindre.
Et ça ne me ressemblait pas de le penser.
« Non, merci. Je n’ai aucun commentaire à émettre. Merci. » dis-je une larme à l’œil en balayant du revers de la main un journaliste soucieux de bien faire son travail… sans considéré les sentiments puissants qui devaient me ravager à l’heure actuelle, comme une tornade qui n’avait laissé sur sa trace que des débris. Tout ce que je… tout ce que nous avions construit disparaissait soudainement. « Madame Caelum… vous devez bien avoir une chose à dire. On a retrouvé l’épave abandonné à proximité d’une île. Vous devez bien avoir un espoir ou un chagrin à exprimer. Le contraire est improbable. » Et voilà. Cette insistance. Cette insistance que j’exécrais avec tant de puissance. Cette insistance qui me faisait pester et regretter d’être devenue une personnalité de notoriété publique. Je sentais, en moi, monter l’ardeur d’un incendie. Je sentais un bouillon d’une colère que je ne contrôlerais pas se manifester et, comme de raison, je me tournai vers le journaliste, balayai son appareil pour m’enregistrer d’un coup puissant. « Non. Non. Je n’ai pas de commentaire. L’homme que j’aimais est disparu depuis trois semaines. Potentiellement mort. Vous voudriez que j’exprime quoi de plus que ma douleur ? Vous pourriez pas me foutre la paix merde ? Vous êtes tous aussi stupides derrière vos papiers ? Vous oubliez tous que les gens ont des sentiments ? Qu’une personne qui vit un drame a pas forcément envie de témoigner à la population son chagrin ? Ça vous semble si con qu’on veuille juste le calme ? Se changer les idées et ne pas être affichés avec nos faiblesses. Allez voir le fermier qui a perdu son troupeau entier d’Écremeuh de façon horrible, mais par pitié foutez-moi la paix ! » J’avais hurlé. J’avais été cette folle hystérique que je m’étais jurée de ne jamais être.
Puis j’avais fui.
J’avais à mon tour disparu, j’avais espéré que nul ne tente de me retrouver. D’une enjambée folle je m’étais éloignée de chez moi. Je partais loin. En vacances. Si, du moins, c’en était.
C’était le début de mon exil. De mon vagabondage. Et visiblement, il était planifié.
Je n’avais laissé derrière moi que notre penthouse vide. J’avais emporté mes Pokémons, ceux d’Alaric, de quoi manger et boire, des vêtements… et j’étais partie. J’y avais réfléchie.
C’était ma quête du calme qui commençait. Mon besoin de découvrir qui j’étais sans l’homme que j’aimais… lui qui étais arrivé si vite dans ma vie d’errance. Lui qui avait pu m’aider si tôt à me trouver…
Qu’étais-je sans lui ?