C'est une journée somme toute banale qui commence pour moi aujourd'hui. Si on exclut le fait que je ne sois pas là pour m'amuser, mais bien pour trouver un trésor ! D'autre n'en penserait pas de cette manière, mais pour moi trouver le parfait ingrédient pour ce que je désire faire peut s'apparenter à la recherche d'un trésor.
Aujourd'hui, c'est Poisson.
J'ai décidé que j'allais présenter un plat à base de poisson à mon maître de cuisine, pour lui demander son avis. Mais pour ça, il faut d'abord que je fasse un. Et pour ça, il faut (également) d'abord que je capture un poisson.
Me voilà donc parti pour aller pêcher.
Quand j'arrive à la rivière, je ne m'attends pas à ce qu'il y ait foule et en effet, on peut dire que populace peu il y a. C'est presque vide, y a deux pecnots trois poilus, autant dire que ça va être pénard.
Pour l'occasion, et vu qu'il fait pas super froid, j'ai passé un bermuda et un t-shirt. Au moins, si je finis mouillé, ça ne sera pas la corvée à nettoyer. Un sac à dos remplis d'appâts et autres objets nécessaire à la pêche et une canne à pêche. Car oui, n'en déplaise, je ne vais pas me prendre pour un ours et tenter de les attraper à la main !
Je me trouve un coin tranquille, pas trop éloigné des autres, mais pas collé non plus. Bienséance oblige. Je sors mon matos et je prépare mes appâts. Je jette le fil de ma canne à pêche en arrière et d'un bel arc l'envoie voler dans l'eau. C'est, j'avoue, la partie que je préfère. Le calme avait la tempête. Un arc réussi dénote une bonne probabilité de réussite.
And I've been thinking I should spend a little more time on me
Exilar..? Je ne suis pas sûr que je sois à l’aise de- … oui, je comprends. C’est certain que- d’accord, je vais aller faire un tour.
Tu n’as jamais pensé qu’Exilar serait une ville qui un jour aurait des problèmes avec des employés du centre Pokémon. Qu’est-ce que des moines et des pèlerins pourraient causer comme problème aux centre Pokémon de la ville ? Tu ne sais pas, et ça t’intrigue. Tu vas sûrement essayer de pousser cette enquête un peu plus profonde que tu devrais. Le son de la machine de fax te tire un peu de ta pensées, coupant ainsi le flot d’hypothèses qui commençaient à te traverser l’esprit sans que tu ne le demandes réellement. Tu tires les quelques documents de la machine avant de les regarder et de les lire en diagonal pour avoir une petite idée de la situation. Violence envers le personnel et une agitation particulière à de la part de la clientèle, très inhabituel, en effet.
N'ayant pas le temps de rester au bureau pour penser plus longtemps, tu te dépêches de rejoindre la maison et préparer un sac de voyage pour une journée dans lequel tu stockes la Pokéball contenant ta Morpeko endormi et quelques vêtements et essentiels de voyage court. Tu finis par pouvoir prendre le traversier ainsi que le bus qui te mène vers Exilar. Tout se passe très rapidement : la rencontre du personnel du centre, l’enquête et l’observations des comportements et la détection d’un trouble-fête qui se faisait passer pour quelqu’un d’autre pour embêter les moines. Bref, un problème qui aurait pu être réglé si quelqu’un avait pris le temps d’observer correctement les comportements suspicieux. Bref, tu es ressorti du centre avec un air quelque peu morose, ta Morpeko croquant dans une baie bien mûre alors que tu commences à grommeler dans ta barbe inexistante.
Franchement.. C’était évident quand même. Il suffit de regarder avec vos yeux, C’est toujours moi qu’on envoie dans ces cas-là. C’est… argh !
Alors que tu t’énervais quelque peu, tu tapes du pieds le trognon de la baie qu’Amoris venait de jeter par terre, qui vient directement à frapper un inconnu sur la jambe. Eh merde… pourquoi maintenant ? Quelqu’un doit t’en vouloir là-haut pour que tu te mettes les pieds dans les plats de la sorte. Poli que tu sois, tu t’approches du jeune pêcheur.
Pardon, je ne vous avais pas vu.
Tu saisis le trognon et tu le jette à la poubelle avant de regarder la Morpeko qui commence à renifler les taches rougeâtres sur le bermuda de l’inconnu. Roulement de yeux appuyé, tu viens saisir le Pokémon électrique et le tient contre toi.
Pour la tache, je recommanderais du détergent à vaisselle. Ça aide à détacher.
Truc de maman, un des seules que tu as gardé avant qu’elle ne quitte avec ton père pour Kishika.
J'étais posé peinard et je n'ai rien demandé à personne, qu'un trognon de baie vient m'agresser. Je baisse les yeux pour le regarder tomber à côté de moi et rouler lentement quelques centimètres plus loin. Lentement, très lentement, pratiquement avec des grincements de poupée mécanique, je redresse la tête pour suivre la trajectoire de départ du déchet qui vient de me voler dessus. Très film d'horreur tout ça.
Ok, ce ne sont pas mes habits du dimanche, mais de là à vouloir servir de poubelle, y a un monde quand même. Autant dire que je n'apprécie pas trop ce genre de situation, parce que y a deux possibilités :
1. C'est un raté, la personne va s'excuser et je ne pourrais pas m'énerver. Ça va me faire chier.
2. C'est un taré qui m'a personnellement visé avec sa merde, et ça va finir en baston. Comme je ne suis pas vraiment venu là pour ça, ça va me faire chier.
Dans un sens comme dans l'autre, la situation va me faire chier. Donc autant dire que je fronce les sourcils en voyant un mec et son pokémon se rapprocher de moi avant de prendre le trognon et de le foutre à la poubelle. Une vraie poubelle celle-là, qui a été faite spécifiquement pour ça : jeter des déchets dedans.
"..." Je ne vais pas commenter le 'je vous avais pas vu ' cliché qu'il me sort. On ne peut pas vraiment dire que je passe inaperçu, donc il devait être bien perdu dans ses pensées.
Pendant que le mec s'excuse, son Pokémon, lui, a zéro gêne. Genre, il vient me sentir le froc, non mais où va le monde ? Je hausse un sourcil et Aristote (qui était là depuis le début. Oui, il est toujours là, même si on ne le voit pas !) qui doit avoir un élan de jalousie, saute juste à côté de ma jambe et montre les dents en ... feulant ? Je ne sais même pas comment appeler ce bruit, c'est entre le sifflement et grognement, avec un petit cliquetis de dents. Rien de très rassurant venant d'un Pokémon, en sorte.
Le mec récupère vite le sien, de pokémon et pendant ce temps là je pose ma main sur la tête du mien. Ce n'est pas dans ses habitudes d'attaquer gratuitement, mais disons qu'il reste assez possessif.
"Ooh ... " je réponds positivement à sa suggestion de laver le pantalon, avec un petit mouvement du menton vers le haut. Ce n'est pas vraiment pour me venter, mais chez moi, on ne fait pas la lessive, on a quelqu'un qui le fait pour nous. Donc, il aura beau me donner toutes les astuces du monde, il y a peu de chance que je m'en serve.
Histoire de ne pas passer pour un salopé, je me redresse et me saisis de mon sac, duquel je sors ... des lingettes. Ben quoi, j'ai pas le droit ?! Je vais pêcher, ça pue un poisson frais, et ça colle aussi parfois, autant avoir de quoi se nettoyer les mains ! Je viens préparé, ou je ne viens pas, c'est mon credo.
"C'est pas grave." je commente tout en nettoyant ce que je peux de la tache.
"Mauvaise journée ? " je lance à tout-va, sans vraiment y réfléchir. Comme certains parlent du beau temps, parfois m'arrive de lâcher des questions sans vraiment m'attendre à une réponse.
Aristote quant à lui s'est calmé et ... a pris place sur mon siège de pêche. Yo, dude, tu t'es cru chez mémé ou quoi ? C'est ma place, et tu vas vite virer mon pote ! Je le yeet pas tout de suite, mais c'est seulement parce qu'on a un public !
And I've been thinking I should spend a little more time on me
Tant de chose à penser… tu viens tout de même de perdre une journée de travail au complet pour si peu, laissant derrière toi une tonne de travail à rattraper, de dossier à régler, d’employé qui n’ont pas pu te parler… tu n’es pas frustré par le déplacement, ni les petits troubles que ça a pu te causer à toi, mais bien pour les problèmes que ça pose sur ton travail et celui des autres, à Port-Corail. Un nouveau soupir t’échappe, malgré que tu sois maintenant à découvert devant l’inconnu que tu venais tout juste de déranger, voir agresser. Néanmoins, ton sourcil s’arque légèrement en voyant la soudaine agitation causée par les renifles de ta Morpeko. En voyant le Pokémon de type eau, Amoris pousse un petit cri, et comme il lui manque désormais de la nourriture, elle commence à s’enrober d’une lumière un peu sombre.
Oh non… sérieusement Amo ?
Dis-tu alors que tu venais de la prendre, voyant le visage affamé (et effrayant) de la souris qui se bat dans tes bras pour aller se battre avec le moustillon. Pour éviter une catastrophe inutile, tu décides de sortir une autre baie de ta bourse que tu lance par terre pour laisser Amoris se remplir le ventre, te donnant ainsi un moment de répit pour écouter l’autre homme qui s’était enfin décidé à te parler. Ça pour une mauvaise journée… il ne pourrait pas dire mieux,
Vous savez parfois, quand vous devez faire le travail de personnes qui ne se sont pas donné la peine de s’assurer qu’ils pouvaient le faire eux-mêmes avant de vous faire déplacer ? Eh bien, c’est moi aujourd’hui. Mais enfin, il y a des gens qui ne mangent pas chaque jour, donc j’imagine qu’il faut juste… que je me ressaisisse. N’empêche que c’est un peu fâchant pour moi…
Nouveau soupir qui t’échappe alors que tu passes la main dans tes cheveux mi-colorés, posant ton regard se posant sur la petite souris qui revient toute fraîche et pimpante après sa petite collation, se glissant de nouveau dans tes bras puis sur ton épaule avec son sourire habituelle.
Encore une fois, désolé de tout ça. Amoris est… vraiment spéciale parfois, pour ne pas dire dérang- awtch.
Un grognement de douleur coupe ton monologue quand tu sens des petites dents dans ton épaule. Elle n’aimait pas entendre ce que tu venais de dire et n’a pas hésité à te le laisser savoir presque tout de suite après. Tu finis par reposer tes yeux sur l’homme, dans le but d’analyser un peu qui il est : posture un peu nonchalante, regard animé par un certains énervement, plausiblement suite à cette baie que tu venais de lui jeter dessus. Il pêche, mais tu ne peux pas en déduire grand-chose, à part peut-être que ça pourrait être son métier, ou encore qu’il aime cuisiner.
Vous venez pêcher souvent ici ? Là où j’habite, à Port-Corail, il y a beaucoup plus de diversité aquatique. Étant la ville côtière, une belle faune s’y est installé, de ce que j’ai pu entendre. Vous pourriez passer si le cœur vous en dit.
Le ton de ta voix était teinté d’une bienveillance, mais aussi d’une certaine curiosité à savoir plus en détail les raisons de sa présence là. Les gens t’intéressent, et tu es curieux de découvrir des facettes d’eux seulement qu’en les observant, les écoutant. Tu n’oses néanmoins toujours pas t’asseoir près de lui, par simple respect de garder une distance adéquate avec des gens qui ne font pas partie de ton entourage.
"Dude, c'est pas parce que quelqu'un d'autre souffre, que ta souffrance à toi est moins importante. Prends soin de toi ? " je finis par lui dire, un peu de pitié dans mon ton. Entre son pokemon qui semble complètement à l'ouest et des connards qui prennent soin de bien l'exploiter, pas étonnant qu'il ait eu une sale journée. Ouais, je n'aimerais pas être à sa place.
Ouais, c'est un truc que j'ai senti venir quand il a commencé à s'excuser pour son pokemon. Ce n'est pas que les pokémons comprennent tout ce qu'on dit, mais ils comprennent assez pour savoir quand on parle d'eux en bien ou en mal, et dire que ton pokémon est dérangeant, c'est la meilleur manière de te faire mordre. Ce qui arrive à ce pauvre mec, pas de bol.
"T'excuses pas Dude, je ne pense pas que ton pokémon aime ça. " je ne peux pas vraiment empêcher le petit ricanement que la situation m'arrache. Comment dire ? Je sais que c'est mal de rire de la douleur des autres, mais c'est une réaction instinctuelle. Un peu comme voir quelqu'un se rétamer sur une plaque de verglas, ce n'est pas censé être drôle, et pourtant tout le monde se foutra de la gueule de la victime. Sauf si c'est un vieux ou une vieille, là, on appelle le samu. Vite.
Un petit silence suit la douleur (comme d'habitude) et je vois bien qu'il observe ce que je fais. Il n'est vraiment pas discret, mais bon, je suppose que c'est une question de perception. J'ai tendance à repérer rapidement les gens qui me mattent, en bien ou en mal. Encore un truc d'instinct, je suppose.
"Port Corail, hein ? Cool, j'y suis pas allé dernièrement. " je commente avec un sourire et un hochement de tête dans sa direction. J'aime bien visiter les endroits où je suis susceptible de trouver quelque chose de nouveau à cuisiner, je suppose que j'y retournai prochainement.
"J'suisvenu pêché pour trouver un truc à cuisiner, mais je suis pas vraiment un habitué. Disons que je sais poser ma ligne, mais que je vais pas non plus me targuer d'être un pro ! " et si c'est vrai que je vais pêcher avec des potes ou mon paternel de temps en temps, on ne peut pas dire que j'y aille tous les samedi.
Bon, on ne va pas rester planté là comme deux bouffons, du coup, je fais signe au mec de prendre place s'il veut. Après, il peut se casser, ça ne changera rien à ma journée. J'ai juste été élevé avec la politesse d'une mère qui te met ta baffe derrière la tête si tu dérapes, donc propose. Du coup, je reprends place sur mon siège pourrave, parce que, qui trouvera un bout de tissu tiré sur deux barres en fer confortable, faudra me le dire. Bref, je pose mon cul, reprend ma canne à pêche et me concentre.
Concentration.
CONCENTRATION.
Bon, ça me saoul. Sérieusement, qui m'a donné l'idée de faire ce truc merdique, je déteste pêcher déjà de base, alors pourquoi je me torture à venir le faire de mon propre chef. Je suis con. Aaaah, j'aurais dû choisir de la viande rouge, ça m'aurait moins fait chier.
Rejoins la famille !
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