MMMrrrrfffff, encore cinq minutes, on est dimanche.

Je crois.

Enfin, je sais que j’ai pas cours. C’est ce qui compte. Donc dodo.

Ou pas. Je n’arrive pas à me rendormir. Il fait froid. À croire qu’il a neigé dans ma chambre ou quoi ?! Et puis c’est un peu bizarre parce qu’il fait un peu dur la. J’ai dormi par terre ou quoi ?

Ho. Fudge. What ? Qu’est ce que c’est ce bazar ? Wesh, j’ai un lit normalement, pas un sol en pierre ! Attendez, un sol en pierre ?! CHUIS PAS CHEZ MOI EN FAIT ! Ce n’est carrément pas ma chambre ! Quelle arnaque, il s’est passé quoi ? Dans le genre confort de sommeil, ce n’est pas super.

♫ Harvey ? Qu’est-ce que tu fous la ? ♫

Ah si, on c’est fait une soirée hier, ça me revient... mais ça n’était clairement pas ici. D’ailleurs, aucune trace de Chatmallow ou d’Aristote. Trop bizarre.

♫ Aucune lumière bien sûr. Urfff, j’ai l’impression qu’une armée de chat m’a piétiné. ♫

C’est ça qui se passe quand on dort dans un endroit pourri.

♫ T’as une idée de ce qui c’est passé ou pourquoi on est la ? ♫

Au moins on ne m’a rien fait, physiquement parlant, à part me bouger. C’est plutôt une bonne nouvelle. Bon, va falloir explorer, mais on va rester groupé cette fois-ci. Au cas ou.

Ok, ce n’est pas tous les jours que je me réveille cul sur terre. C’est vrai qu’il m’est arrivé de tomber du lit, et de me retrouver cul par-dessus tête, mais de là à dormir sur de la pierre, y a un monde quand même.

Je me redresse lentement, les mains derrière moi et le cul toujours par terre, regardant tout autour. On est planté dans un endroit que j’ai jamais vu et ce n'est pas rassurant. Autant, je n'ai pas peur des fantômes et c’est marrant d’en faire la chasse, autant me réveiller dans un endroit que je ne connais pas, avec la mère de tous les mal de crâne et aucun souvenir de comment on est arrivé là, c’est flippant.

Et ouais, je dis « on » parce qu’apparemment, Cad’ est là avec moi. Je la regarde de haut en bas, et tout semble à sa place, donc c’est déjà ça. Hier, on a fait la teuf, et ça peut expliquer un peu le fait qu’on soit ensemble, mais pourquoi je ne me souviens pas de comment j’ai atterris là, c’est la vraie question.

"Je pourrais te poser la même question ..." je réponds en grommelant. Moi aussi, j’aimerais savoir ce qu’on fout là, parce que ce n'est pas moi qui nous aie tirés ici, et je doute que Cad ait traîné mon cul musclé jusqu’ici, elle est forte, mais je pèse quand même mon poids.

"J’ai l’impression qu’un Pikachu s’amuse à courir et à décharger dans mon cerveau ..." je geins presque en me tenant la tête d’une main et en me levant enfin. Je tape mon pantalon, constate en même que je porte les mêmes fringues qu’hier. Je me dis, au moins personne ne m'a dessapé et j’ai pas à m’inquiéter pour un pervers en plus d’un kidnapper.

"Non, aucune idée. Je me souviens juste avoir bu l’horrible jus de truc vers de Louis et ..." et c’est là que je me rends compte que mon bro est prostré dans un coin, en mode nourrisson. Avec l’éclairage de merde de cet endroit, je ne l'avais même pas vu !

D’ailleurs, ça le réveille et il se redresse rapidement, manquant de me mettre un coup de boule.

"Yo, wakey wakey ~" je dis doucement à Louis, tout en regardant autour de nous.

"Qu’est-ce qui se passe ?" demande Louis, la tête encore dans le cul, et je peux le comprendre. J’espère qu’il ne va pas se mettre à pleurer …. On lui explique rapidement la situation, et je peux voir son visage devenir de plus en plus blanc.

"T’en fais pas mec, tu ne risques rien." je mens comme un arracheur de dents et jette un coup d’œil à Cad pour qu’elle me suive. Si on fait peur à Louis maintenant, on va se le tirer comme boulet tout du long. Vaut mieux mentir un peu si on veut pouvoir bouger.

"On explore ?" je finis par demander, parce que rester sur place ne nous apportera vraiment rien. Louis secoue violemment la tête de gauche à droite, mais son avis n’est jamais pris en compte dans ce genre de situation, donc ma question est uniquement posée à Cad.

Bon, lui... eux aussi ont un réveil difficile. Je n’avais pas vu Louis. Oups, ma faute. Il est discret, c’est pour ça. Je sais je suis une horrible amie. En tout cas, personne ne sait ni comment ni pourquoi on n’a fini ici. Super...

♫ Le pikachu il ne va pas griller grand-chose dans ton cerveau, mais bon ce n’est pas pratique quand même. ♫

On se moque que j’ai qu’un neurone, mais tous les mecs partagent qu’un seul cerveau donc ils ne sont pas plus avantagés que moi. Chacun ses peines.

♫ Ouaip, le truc de Louis était dégueulasse, c’est abusé. ♫

En parlant du loup, il est en PLS dans un coin. Le truc classique avec lui quoi. Il est cool, mais il récupère difficilement des soirées. Louis, quoi. Je laisse poto le réveiller, car bon, on a pas que ça à faire. Car bon, faut lui expliquer ce qui se passe, et... le voila qui flippe. Bon, ça a toujours été un trouillard, mais pour une fois, il a un peu raison.

♫ Bah de toute manière si on ne bouge pas il va quand même se passer quelque chose. Autant ne pas rester ici et tenter de retrouver les pokémons et partir. ♫

Enfin, s’ils sont ici. Quittons cette pièce morne tout de suite !

Franchement, je m’attendais à devoir défoncer la porte, mais non, elle ne fait que grincer et s’ouvre avec de la poussière offerte. C’est un peu la déprime. Enfin bon, ça fait qu’on peut avancer relativement calmement.

Mais bon, on tombe sur un couloir pourri, qui mène sur des pièces presque comme les nôtres et totalement vide, et une autre porte qui mène sur un escalier. Bon bah plus qu’a monté. On dirait vraiment qu’on est en prison.

Et cet escalier semble lonnngggggg... Comme dans super Cario 69. Mais non, ça doit juste être long à cause de la fatigue. Et bien sûr, plus on monte, moins on a de lumière.

♫ Ecitez de tomber, je n’ai pas envie de vous ramasser en bas. ♫

Je vous laisse imaginer la galère pour ça. Ah, une deuxième porte ! Ce n’est pas trop tôt.

♫ Bon bah heu... zut, pas mon portable, forcément. Faut trouver de la lumière. Aie ! Les gars, j’ai trouvé la table ! ♫

Opération "trouver l’interrupteur dans le noir sur fond de bonk c’était la chaise et de claquement des dents de Louis" lancées !

J’ai envie de lui faire un fuck quand elle insinue que je suis stupide… et je ne me retiens pas. Tiens, je lui fais même le combo, je tire l’œil avec mon majeur en te tirant la langue. Ouais, maturité ce n'est pas mon deuxième prénom, donc je m’en tape.

"Tu m’étonnes " j’ai rétorqué quand elle a parlé de ce qu’on a but hier. Mais en regardant autour de moi, je me demande si quelqu’un a pas foutu un truc pas net dedans. C’était bien dégueu en plus, ça expliquerait certaines choses.

Je jette un coup d’œil à notre pote quand elle parle de l’immuabilité d’une action à venir, et s’il n'était pas bronzé, je le prendrais pour un albinos, tellement il est blanc. Il fait vraiment yaourt qui a tourné, ça ne donne pas envie.

"T’en fais pas mec, on te protège !" je ricane en lui tapant l’épaule, ce qui n’a, étonnement, pas l’air de le rassurer. Il fait même une grimace le saligaud, quelle audace !

"Tu crois qu’ils sont là ?" je demande sérieusement, quand elle parle de retrouver nos pokémons. Je suis pas sûr que les malades qui nous ont enlevé aient pris nos pokémons avec, et si c’est le cas, qu’ils ne les aient pas déjà malmené. Aucun de nos pokémon est du type calme, qui se laisse faire, après tout ; il n’y aucun doute qu’ils se seraient débattu si quelqu’un avait voulu les capturer.

"Cherrrryyyyy !" gémit Louis, je peux pas vraiment lui en vouloir, je m’inquiète aussi pour Aristote, qui était avec moi à la fête. Je relève la main pour lui tapoter l’épaule, et il se dégonfle comme un ballon, anéantit par la nouvelle de sa séparation. Drama queen.

Je finis par le pousser (même s’il résiste en enfonçant ses pieds dans le sol, le con) derrière Cad, pour qu’il commence à avancer. Elle s’approche d’une porte qui s’ouvre toute seule, et je me dis qu’une fois de plus, on est tombé sur une vieille baraque décrépite qui va nous attirer des merdes. On prend un escalier qui monte … qui monte … qui monte … putain, on est dans le cul d’une tour ou quoi ? Bref, on monte et plus on monte moins y a de lumière, c’est quoi cette merde. Sérieusement, je commence à me poser des questions.

"Parle pour toi, yo !" je réponds à Cad de derrière Louis, ce dernier regardant de gauche à droite comme un chihuahua qu’on aurait poussé, le genre terrifié. Ouais, même avec son mètre quatre-vingt-quinze et ses biscoteaux, Louis est un chihuahua.

Quand on passe la seconde porte (enfin) on entre dans une salle … d’un noir qui commence à me faire chier. Merde, je ne suis pas nyctalope, ok ? J’ai besoin d’un minimum de lumière pour voir où je mets les pieds ! Pour prouver qu'elle non plus, ne l’est pas, Cad commence à rentrer en collision avec différents meubles. Bon, au moins je sais où ils se trouvent à peu près maintenant.

"Youpis …." marmonne notre ami Louis, tout en claquant des dents de peur, quand elle nous dit avoir trouvé la table. Je retiens un rire qui n’est vraiment pas de circonstance, mais la manière très plate dont il avait parlé n’était vraiment pas habituelle pour lui.

Dans cette pièce, dans ce noir, avec mes amis … on cherche un interrupteur. J’aurai vraiment tout fais dans ma vie. 

Bon, s’il peut m’insulter et me faire des doigts, c’est qu’il est en forme. Bonne méthode pour savoir si ça va bien ou pas, pas vraie ? Chacun sa technique. Nous, ça marche, c’est ce qui compte.

♫ Sauf s’il décide de courir n’importe où. Mais tu ne vas pas faire ça Luis, pas vrai ? ♫

Bon c’est plus difficile de le protéger sans pokémon, mais on va gérer quand même ! On est des génies, promis ! On est trop fort pour le monde ! Sauf quand on dort, forcément. Ça explique pourquoi on a fini ici.

♫ Surement, non ? Peut être enfermé eux aussi ? Ça ne serait pas la première fois que ça arrive. Enfin, dans le sens que ça arrive aux news et tout, pas a nous. ♫

En tout cas moi ça ne m’ait pas arrivé. Je crois. Bref, ce n’est pas le moment de réfléchir à ça, mais bien d’avancer en trainant notre ami.

♫ Ça va, au pire ils sont débrouillards, ils vont s’en sortir si jamais il doit leur arriver un truc. Cherry et grande et courageuse ! ♫

Contrairement à son dresseur, *tousse*. Hey il pourrait quand même y mettre du sien et se bouger les fesses ! Nevermind c’est lui qui a trouvé l’interrupteur. Et paf, lumière aveuglante dans la gueule ! Super confortable, pas vrai ? En attendu j’ai fait physiquement la connaissance avec une ou deux chaises. C’est le problème de se balader dans le noir dans une petite pièce.

♫ Pas très glamour. ♫

Table, chaise. Bibliothèque. Pas de livre de psychopathe ou sur comment enlever son voisin. Hum... En fait, ce n’est pas vraiment lisible. Wut ? Mais ce sont des jolis livres quand même.

♫ À ton avis, on se prend une malédiction dans la gueule si on prend un des bouquins ? ♫

Ça fait pleurer Louis, ça fait marrer Harvey, ça chasse les insectes et ça fait sourire les araignées. Je dois travailler mes rimes, hein ?

♫ Ou alors un passage secret. Au moins ça quoi. Sinon c’est la déprime. Mais non, rien pour l’instant. ♫

Juste... une porte. Encore une porte. Toujours une porte ! C’est quoi la suite ? Un monstre, puis un trésor ? Ca a intérêt a valoir le coup !

♫ Louis ? C'était toi ? ♫

Ca, c'était du cri. Genre whoua, il y a eu de l'écho et tout. Le genre de truc qui n'est pas vraiment rassurant quoi.

♫ Bon bah je pense qu'on a la réponse à ma question de tout à l'heure. On va voir ? De toute manière on a pas grand chose de mieux à faire. ♫

Mais nous on est pas stupide : on ne se sépare pas ! Prenons la porte !

C’est mon pote Louis qui finit par allumer la lumière. Il a ce genre de chance, ce mec. Même quand il est terrifié, une solution se présente rapidement à lui. C’est la trousse de secours qu’il est toujours utile d’avoir avec soi, même si y a un trou dedans.

Quand la lumière est allumée, ce qui nous accueil est… cliché. Une sorte de bureau avec sa bibliothèque, le tout bien moisi et rongé par le temps. Encore une bicoque pourrie, le genre film d’horreur. On a déjà donné dans le genre, mais que voulez vous, quand ça fonctionne…

"Ouais, ça mérite 4 étoiles… " dans la catégorie bien dégueu. Non, mais pourquoi cette baraque à pas été démolie ou retapée, c’est la vraie question.

Et Cad fini par poser une question qui me fait ricaner. Ouais, une malédiction, ça vaut peut-être le coup pour qu’il se passe un truc. C’est donc ni une, ni deux que je m’avance et me saisis d’un bouquin.

"Y a qu’un moyen de le savoir." je dis pendant que Louis gémit derrière moi et s’accroupit au sol. J’attendis cinq battements de cœur que la foudre s’abatte sur moi avant de hausser les épaules et de regarder le titre du livre :je ne comprend même pas ce qu'il y a d'écrit. Génial. Un truc dans un langage que je ne comprends pas, ça ne présage rien de bon

Ce livre n’a pas non plus tiré de levier pour nous ouvrir un passage secret. Non, rien n’a changé dans cette pièce. Par contre, alors que j'avais le livre dans la main et que je le regardais ... un cri qui est le genre à vous glacer le sang se fait entendre. Je jette un coup d’œil derrière moi, parce que Louis, mais le cri ne venait pas du tout de lui, vu la couleur qu’il a pris. Plus blanc que linge s’applique bien dans ce cas-là. J’avoue que j’ai sursauté, mais c’est tellement cliché comme cri que bon … on est plus dans l’escape game que dans le thriller, là.

"Je crois que je préférerais une malédiction … " je gromelle en jetant le livre sur le bureau/table/truc avec quatre pieds.

"N-n-n-n-n-NON !" il finit par répondre à la question de Cad, un bégaiement qu’il exhibe rarement. Il est terrifié, alors je roule des yeux et tends la main … il vient rapidement se greffer à mon bras. Ça m’arrache un petit « urgh » parce qu’il est grand, il est musclé et il n'y va pas de main morte dans le mode python constricteur.

"Mec, calme toi, tu vas m’arracher le bras !" je secoue mon bras et il relâche un peu la pression, mais merde, il n'y est pas allé de main morte. Ce n'est pas que personnellement cet endroit ne m'inquiète pas, loin de là. Mais se rouler en boule dans un coin ne changera rien à la situation, autant prendre sur soi d'être optimiste, non ?

"En route, mauvaise troupe ! " je tente de détendre un peu mon pote avec de l’humour pourrave, avant qu’on s’avance vers la porte et qu’on la pousse. Et derrière, ce qu’on trouve est …