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Mini Story 1 : Rox, Véga, Rafale, Hanako... Et l'œuf
Arthur avait oublié à quel point l'air frais et le soleil d'Alola pouvaient être salvateurs.
Appuyé contre la rambarde en bois du balcon de sa chambre, il contemplait l'océan avec le sourire.
Un surfeur à dos de Démanta passa dans son champ de vision et le jeune dresseur se rappela que Rox son Evoli encore plus casse-cou que lui adorait ce sport.
- Il faudra que je revienne avec eux quand même, murmura pensivement le blond.
Car c'était sans ses pokemon que le fils Bishop avait décidé de passer quelques jours de vacances chez sa grand-mère qui habitait l'archipel Alola depuis sa retraite.
Rox avait d'ailleurs boudé pendant plusieurs jours quand il avait appris que son dresseur osait y aller sans lui.
Mais au moment du départ, il s'était repris et avait aidé Véga le Scrutella à consoler Hanako la Ceribou qui peinait à supporter la séparation et à rassurer Rafale la Nirondelle qui semblait mal le vivre également.
Arthur avait été un peu inquiet pour eux, ses meilleurs amis, mais il savait que sa mère prendrait grand soin de tout ce petit monde.
Et que ses pokemon, du moins les deux aînés, étaient grandement débrouillards et responsables.
Et Rafale une fois mieux dans ses plumes s'avérait très protectrice.
Quant à Hanako, son innocence et sa joie de vivre mettaient du baume au cœur à tout le monde.
Oui, tout irait bien pour eux...
Et tout allait bien, effectivement, d'après sa mère qu'il avait eu en visio hier soir.
Il avait même pu voir un peu ses pokémon et réaliser qu'il tenait vraiment à eux.
Mais s'il avait voulu venir seul ici, c'était pour faire le point avec lui-même et réfléchir à sa vie.
Le divorce de ses parents avait été comme un coup de massue qui l'avait laissé sonner sans même qu'il s'en aperçoive.
Il n'avait pas toujours été lui-même du coup même s'il avait lentement guéri.
Avec notamment l'aide de sa mère et Rox, des gens qu'il avait rencontré à Lumiris et bien sûr de ses pokémon.
Arthur se retourna pour regarder à l'intérieur de sa chambre et notamment l'œuf beige aux motifs ovales bleutés qui se trouvait posé sur un fauteuil, calé avec des coussins à fleurs clairement démodés.
Il l'avait reçu pour un projet scolaire et avait été autorisé à l'emmener avec lui pour les vacances.
En même temps, il devait l'aider à éclore et prendre des notes tout au long de son observation donc pas question de le confier lui aussi à sa mère.
Le risque qu'il éclose avant son retour d'Alola était trop grand.
Mais ça n'avait pas été facile d'expliquer à Rox et les autres pourquoi il n'emmenait que lui...
- J'espère que tu t'entendras quand même bien avec eux une fois sorti. Je ne sais pas ce que tu es comme pokémon, mais je compte sur toi.
Le dresseur crut voir l'œuf frémir en réponse, mais ce fut si bref que ça pouvait aussi être un coup de son imagination.
- Bon, et si on allait se balader, ça te dit ?
Oui, il parlait à un œuf et alors ?
******
Mini Story 2 : Gourmandise Électrique
- Pichu ?
- Hé, salut toi.
Arthur sourit au souriceau électrique qui s'était approché de lui pendant sa pause sur la route 1 de Mele-Mele et qui regardait avec curiosité l'œuf sur ses genoux.
- J'imagine que tu n'as jamais vu d'œuf de pokemon, aha. Pourtant toi aussi tu es sûrement d'un œuf comme celui-là même s'il ne devait pas avoir les mêmes motifs. Tiens, prends une Malasada, j'en ai acheté beaucoup trop par réflexe.
Il tendit le beignet au Pichu qui sembla ravi et commença a grignoter à côté de lui avec enthousiasme.
Quelques minutes plus tard, Arthur rangea ses affaires et remit soigneusement l'œuf dans son incubateur portatif qu'il rangea ensuite dans son sac à dos.
Il n'aimait pas trop le laisser dans cette cloche en verre, mais c'était quand même moins risqué pour les transports.
- Piii ? Pichu !
Surpris, le dresseur sentit le souriceau jaune strié de noir lui grimper dessus pour pouvoir accéder à la banane dans laquelle se trouvait quelques objets du parfait dresseur dont quelques pokéballs vides et qu'il avait bien sûr laissée ouvert dans son étourderie habituelle.
- Ah, attends, c'est...
Mais le bambin paraissait déterminé pour une raison qui ne regardait que lui et toucha une des sphères rouges et blanches avant même que l'humain ne puisse réagir.
Et ce dernier regarda avec impuissance la ball s'arrêter presque aussitôt comme si elle s'était mise d’accord avec le souriceau.
- Bon et bien je suppose que tu sais ce que tu veux. Et pour être honnête, ce n'est pas comme si j'avais envie de te relâcher... Donc bienvenue dans la famille, Pichu.
La sphère bougea avec enthousiasme, lui arrachant un sourire alors que l'image du Raichu serveur au restaurant pancake où mamie l'avait emmené hier et qui lui avait fait forte impression s'imposait avec lui.
Peut-être que cette rencontre était bien guidée par le destin après tout.
***
Mini story 3 : Amour et Bagarre
Essoufflé, Arthur s'arrêta pour reprendre son souffle et regarda sa grand-mère qui continuait de courir avec autant d'énergie que Pichu qu'il n'avait pas encore baptisé en se disant qu'elle avait raison de déplorer sa mauvaise condition physique.
Soudain, une plainte retentit à ses oreilles depuis la plage au contrebas et il y jeta vivement un coup d'œil, ses sens en alerte.
Un Crabagarre semblait s'acharner sur une petite silhouette prostrée au sol et qui continuait de pousser des cris plaintifs.
N'écoutant que son cœur, le jeune dresseur dévala les escaliers situés à proximité pour pouvoir sauver la victime non identifiée, mais qui devait probablement être un pokemon innocent.
Par réflexe, il chercha la pokéball de Rafale en se rappelant du type combat du crabe bagarreur, mais bien évidemment il ne la trouva pas.
Il ramassa donc un bâton par terre en espérant que ça suffise à le faire renoncer.
- Allez, ouste, laisse-le tranquille, tu veux, dit-il en donnant des coups dans le vide.
Il esquiva de justesse un coup de pince, mais ne recula pas, se sentant pousser des ailes à l'idée d'aider un pokemon en détresse.
D'ailleurs, un coup d'œil lui suffit pour s'apercevoir que son nouveau protégé était un Otaquin.
Merci l'émission de présentation des starters d'Alola présenté par le Professeur Euphorbe qu'il avait trouvé sur Pokétube.
- Outch !
Distrait, il en avait oublié le Crabagarre qui en avait profité pour lui pincer le mollet et inutile de préciser que c'était fort douloureux.
- Piiii !
Sortant sa tête de la grande poche de la veste de jogging de son dresseur dans laquelle il faisait la sieste, Pichu fusilla du regard le crabe et fit jaillir de petites, mais piquantes étincelles de ses joues avant d'envoyer la sauce.
L'attaque éclair qui atterrit juste à côté de Crabagarre suffit à le faire lâcher prise même s'il continuait de faire cliqueter dangereusement ses deux énormes pinces.
Il fut néanmoins distrait par une sensation de tapotement dans le dos, mais il eut à peine le temps de se tourner qu'il se prit un jet d'eau en pleine figure.
Pichu esquissa alors un sourire en coin presque sadique et envoya une de ses décharges sur lui en profitant que le fait qu'il soit trempé renforce son attaque.
Arthur sentit un frisson le traverser malgré la chaleur presque estivale, mais comme il n'avait pas vu l'expression de son nouveau pokemon, il n'y fit pas attention.
Le Crabagarre désormais noirci et Otaquin qui s'était rapproché du gentil humain qui était venu le sauver tout en se gardant bien de se mettre du côté de la (dangereuse) pile électrique, eux, sentirent des sueurs froides les envahir.
D'ailleurs le crabe s'empressa de faire des courbettes à tout va devant un Arthur intrigué et amusé.
Pichu rentra à nouveau dans la poche avec une certaine satisfaction de lui-même sous le regard sceptique de Otaquin qui garda néanmoins le silence.
Avant de se frotter tendrement contre la main de Arthur qui s'était accroupi pour s'assurer qu'il allait bien.
- Je n'ai pas de potions sur moi... je vais vous emmener au laboratoire du Professeur Euphorbe qui n'est pas loin. Il saura quoi faire, je pense. Oui, toi aussi Crabagarre, après tout Pichu a été un peu extrême... Désolé. Mais ça n'excuse pas ton comportement envers Otaquin et j'espère que tu ne recommenceras pas.
Le crabe s'empressa de faire une nouvelle courbette, plus à cause de la menace silencieuse des yeux qui le fixaient depuis la poche du dresseur qu'à cause du discours de ce dernier.
- Bien, apparemment tu es assez en forme pour marcher, tant mieux. Otaquin, tu veux que je te porte ?
La jeune otarie acquiesça et se blottit ensuite confortablement dans les bras de l'adolescent telle une princesse.
Ce fut donc avec ce petit monde que Arthur se rendit au laboratoire en longeant la plage.
Mais bientôt Otaquin s'agita dans ses bras et le regarda avec une telle intensité que Arthur comprit et sentit une douce chaleur l'envahir comme à chaque fois qu'il voyait un pokemon sauvage lui faire confiance et l'apprécier au point de tout quitter pour rester à ses côtés.
- Tu peux continuer tout seul, Crabagarre ? Tu n'auras qu'à utiliser tes pinces pour toquer...
Ce dernier ne se fit pas prier et partit de suite sans même les saluer, bien content de s'éloigner de son bourreau électrique.
- J'espère que tout ira bien pour lui... Enfin, je ne peux pas m'inquiéter pour tous les pokemon de la terre non plus. Tiens, Otaquin, voici ta nouvelle pokéball.
Il toucha doucement la tête de la petite otarie et regarda la capture - la deuxième à Alola - se faire avec le sourire.
****
Mini Story 4 : Dans la forêt du grand méchant Chelours
Arthur se demandait bien comment il pouvait en être arrivé là.
Bon, peut-être qu'il n'aurait pas du ignorer ce panneau d'avertissement.
Mais il avait cru à une mauvaise blague.
C'est vrai quoi, un panneau avec écrit même en majuscules "ATTENTION DANGER, MÉFIEZ VOUS DES ENORMES OURS ROSE AVIDES DE CALINS" personne n'aurait pu le prendre au sérieux.
Bon, peut être que son imagination s'était emballée et que le panneau était plus sérieux que ça, vous ne le saurez jamais.
Mais en tout cas il était bel et bien de fuir un gigantesque nounours - Chelours si vous insistez - qui souhaitait le prendre dans ses bras au risque de faire craquer sa colonne vertébrale.
L'expression câliner à mort prendrait alors tout son sens...
C'est alors que quelque chose de beaucoup plus petit mais de tout aussi rose lui barra la route, le forçant à ralentir et à faire du surplace nerveusement alors qu'il entendait de grands CRACS derrière lui comme si le Chelours cassait tous les arbres dans sa hâte à achever euh câliner sa cible.
L'ourson le fixa et le dresseur le fixa aussi et un vol de Picassaut les survola.
- Aaaah non ne touche pas ça !
Mais le Nounourson curieux toucha avec sa grosse patte rose la pokéball qui avait roulé jusqu'à lui avec des copines et se fit aspirer à l'intérieur.
Arthur ramassa ses pokéball précipitamment et fila sans demander son reste, mais laissa celle qui contenait le Nounourson par terre, ne voulant pas être accusé de kidnapping par des ours géants capables de briser une colonne vertébrale.
Sauf que la légende raconte qu'il se rendra compte une fois dans l'avion pour Lumiris qu'il s'est trompé de pokéball... Et qu'un certain ourson rose est trop content de voir d'autres paysages pour vouloir rentrer chez lui.
Mince alors.
****
Mini Story 5 : Le fanboy de Pikachu
Derrière Arthur et Pichu, une silhouette les fixait intensément.
Et ça faisait quelques minutes que ça durait, ladite silhouette s'étant mise à les suivre depuis qu'ils avaient quitté le restaurant de pancakes au Raichu serveur qu'Arthur avait voulu montrer à son ami.
- Je ne pense pas qu'il ait de mauvaise intention. Et si on allait le voir ?
- Pi...
Guère motivé, le souriceau suivit néanmoins son dresseur, ne voulant pas le laisser affronter seul ce stalker imprévu.
Quelque chose le rendait nerveux, ce qui n'était pas dans ses habitudes.
Comme un horrible, un affreux pressentiment.
Il ne savait pas quoi et il détestait par principe tout ce qui lui faisait perdre ses moyens.
- Oh, regarde Pichu, c'est un Pikachu ton évolution... Euh, je crois ?
Un horrible grincement retentit alors et le soi-disant Pikachu sembla tout content et ému, prenant les mains d'Arthur dans ses... pattes ?
Pichu sentit alors ses joues crépiter de jalousie, mais étrangement cette même jalousie fondit comme neige au soleil quand l'imposteur - bah quoi, il savait reconnaître son évolution quand même - le regarda avec des yeux pleins d'admiration.
- Finalement, je ne crois pas que tu sois un Pikachu... Ah, mais bien sûr, tu dois être un de ces Mimiqui dont mamie m'a parlé ! Mais ton déguisement est trop bien réussi, on s'y tromperait ! Pas vrai, Pichu ?
Ce dernier se sentit nerveux, mais les grands yeux pleins d'espoir de l'artiste et le sourire plein d'entrain de son dresseur étaient irrésistibles même pour lui.
- Pi... Pichu, lâcha-t-il avec un bref hochement de tête.
Et visiblement, les deux autres prirent ça comme une acceptation de sa part.
Mais il n'avait jamais donné son accord pour que ce fanboy rejoigne leur famille et le colle non-stop !
... Ouais, ça devait être ça son mauvais pressentiment.
Bon, d'accord, il était terriblement attachant et c'était quand même cool d'être mis sur un piédestal comme ça - surtout qu'il n'était même pas encore Pikachu - mais vous ne l'entendrez jamais l'avouer à voix haute.
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Mini Story 6 : Plus il y a d'œufs et plus on rit
Arthur regarda l'œuf que lui tendait sa grand-mère avec un drôle d’air.
- Tu sais que j'en ai déjà un à élever, mamie... ?
- Bah, tu es un Bishop, tu y arriveras, rétorqua cette dernière en balayant ses doutes d'un revers de main désinvolte. Tu sais que ton grand-père, paix à son âme, et moi nous avions une pension autrefois ? Mon fils et ta mère n'ont jamais voulu la reprendre, hélas, mais c'est dans tes gènes de savoir élever des œufs, Arthur. Considère cela comme une sorte d'épreuve familiale, hahaha.
- Je ne savais pas...
Arthur fixa l'œuf, jeta un œil à celui dans son sac à dos, puis de nouveau au deuxième avant de prendre une inspiration.
- OK, je vais essayer. Merci, grand-mère. Mais c'est un œuf de quel pokemon ?
- Et bien, tu n'auras qu'à demander à Rox, ma foi. Il ne devrait pas être trop jaloux de celui-là.
Elle lui adressa un clin d'œil complice et ça fit tilt dans l'esprit de son petit-fils.
- Oh, tu veux dire que...
- Rentre bien, fiston, tu verras bien. Et viens avec Rox et tes autres pokemon la prochaine fois que je puisse les rencontrer. Même si tu vas en avoir plus que six maintenant. Bah, tu n'auras qu'à faire des tournus, hahaha.
- Oui... Je ferais ça. Merci, mamie.
Un œuf dans les bras, un autre dans son sac à dos et quatre pokéballs à la ceinture, Arthur se dirigea vers le taxi avec un dernier signe de la main.
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Conclusion : Une grande et belle famille
Madame Bishop regardait avec amusement son salon envahi par les anciens et les nouveaux pokémon de son fils.
Ce dernier qui se tenait à ses côtés semblait un peu gêné.
- Désolé, maman... Je me suis un peu emballé, je crois.
- Ce n’est rien, Arthur. Ils sont tous petits et la maison est grande. Et plus on est de fous plus on rit.
Son fils esquissa un faible sourire tout en observant ses pokémon y compris ceux et celles qu’il venait de baptiser.
Rox l’Evoli et son tout premier pokémon jouait à la bagarre avec Peluche le Nounourson au milieu de la pièce sous le regard soucieux de Hanako la Ceribou assise sur le canapé.
Juste à côté de cette dernière, Véga le Scrutella, Rafale la Nirondelle et Barbara l’Otaquin veillaient sur les deux œufs blottis au milieu des coussins tout en surveillant du coin de l’œil les plus jeunes et/ou les plus turbulents.
Enfin, Cosplay le Mimiqui suivait partout en grinçant Boruto le Pichu qui semblait bien décidé à visiter toute sa nouvelle maison.
Leur dresseur se sentit terriblement chanceux de les avoir près de lui et une grande affection l’envahit.
Sa mère sentant son émotion passa son bras autour de ses épaules.
- Bon, je crois qu’il vaudrait mieux que tu commences à te renseigner véritablement sur le dressage, mon chéri. Je sais que jusqu’à maintenant, tu voulais juste avoir des amis sans autre arrière-pensée, mais... ils commencent à être nombreux... et ils vont grandir et devenir plus forts... et plus grands pour certains.
- Oui, je sais, maman. Mais on forme une grande et belle famille, non ?
- Oui, Arthur, tu as raison. On forme une grande et belle famille. Et je sens qu’elle va encore s’agrandir.
Et mère et fils pouffèrent en chœur tout en continuant d’observer leurs « animaux de compagnie. »
