Quand tu y repenses, c’est presque amusant que tu sois connu Megumi grâce à ton travail. Ce sont vos agents qui ont causé votre rencontre. Pour le pire comme pour le meilleur. Surtout le meilleur. Après tout, vous êtes maintenant en train d’aménager ensemble, comme le parfait couple que vous êtes.

Tu as toujours désiré garder cette relation secrète. D’une part, parce que les autres n’ont pas besoin de connaitre ta vie amoureuse. D’autre part, si jamais le bruit court que Melody est en couple, sa (et donc, ta) notoriété risque de chuter rapidement. C’est que les idoles sont censées être célibataires, pour leur image. C’est comme ça.

Est-ce que vos équipes proches respectives ont deviné votre petit manège malgré votre discrétion ? Certainement. Du moins, ils sont assez malins pour ne pas aborder le sujet. Du moins, de ton côté.

Ca fait maintenant plus d’un an que Megumi et Melody coopèrent, l’un participant aux défilés de l’autre. L’autre participant aux spectacles de l’une. Votre relation n’a fait qu’augmenter la qualité de vos spectacles. Mais aujourd’hui, pas de grande représentation : ce n’est qu’un "simple" photoshoot... sur un bateau. Ça n’est pas forcément la meilleure des idées quand on est en hiver, mais tu n’es pas frileuse. Surtout que tu portes une tenue intégralement blanche, complètement à l’opposé de ce que tu portes d’habitude. Le contraste avec la robe noire de Megumi est magnifique, et tu ne peux que t’imaginer ce que les fans et les journaux vont inventer comme histoire. Peut-être qu’elle est la nuit et que tu représentes la lune, quelque chose dans le genre. De plus, les environs sont sympas, et tu es plus excitée que tu devrais l’être : c’est toujours cool d’être sur un bateau !

« Mademoiselle Kurotsuki, nous vous voulons avec mademoiselle Melody pour un autre shooting. La première séance que vous avez eue a énormément plu. Cela vous va ? Avez-vous gardé contact, par ailleurs ? »

« Assurément. Comment ne pourrais-je pas avec une aussi jolie jeune femme ? Nous sortons beaucoup ensemble, ce shooting sera parfait pour de telles retrouvailles. »

J'applaudis légèrement sous la joie. J'envoyai un message à mon amour pour lui dire la bonne nouvelle et elle l'eut aussi !

Quelques jours plus tard, nous étions sur le bateau. J'avais respecté les termes, alors habillée d'une nouvelle robe m'allant parfaitement, un nouveau style pour moi ceci dit en passant (www). Je ne me plaignais pas. Je posais aux côtés de Melody.

« Quelle magnifique alliance, c'est parfait ! »

« Prenez une petite pause les filles. Nous allons enchaîner sur les maillots de bain. Nous allons avoir un parfait point de vue dans quelques minutes. »

« Combien de minutes exactement ? »

Grognai-je en croisant les bras.

« Qu-Quinze ! »

Je souris avant de m'éloigner légèrement avec Melody.

« Je vais aller me changer. Je ne peux pas faire ce que j'aimerais car il y a des yeux partout ici. Mais sache que le cœur y est vraiment. »

Un clin d'oeil avant d'aller dans ma cabine pour enfiler mon maillot de bain. Un bikini deux pièces noires avec de la dentelle blanche,  se rapprochant du froufrou, envahissant le haut et le bas, un bandeau pour le haut et un voile qui faisait office de jupe pour le bas. Je remis mes cheveux en deux immenses couettes bouclées pour remettre un tissu blanc dans mes cheveux comme une couronne. Je retournai à notre lieu pour poser.

Sa robe est vraiment très jolie. C’est le genre de chose que tu aimerais qu’elle porte plus souvent avec toi. Elle fait plus... "calme" ainsi. Tu ne saurais pas dire pourquoi. Le fait qu’elle ne peut pas faire "n’importe quoi" dans ce genre de situation doit jouer également. L’être et le savoir-être...

"Qu’est ce que tu entends par la ?"

Tu n’as pas la réponse tout de suite, elle s’engouffre dans sa cabine pour se changer... et tu devrais faire de même. Oui, l’idée t’a effleurer de la suivre, mais... non. Et maintenant tu penses comprendre ce qu’elle voulait dire avec sa remarque.

Enfiler un maillot pour prendre des photos te fait... bizarre. Ça te rappelle des mauvais souvenirs. L’avantage, c’est qu’ici tu n’es pas avec Caleb, et encore mieux, tu es avec ta copine. Ça soulève d’autres problèmes, mais beaucoup moins grave que finir par coucher avec "n’importe qui". Car bon, Megu est mignonne dans une telle "tenue". Nul doute que vous allez réutiliser tout ceci entre vous.

En fait, le plus dur pour toi est de faire semblant. On vous demande d’être physiquement proche pour les photos, de montrer que vous êtes des bonnes amies, que vous vous entendez très bien... sauf que votre relation privée dépasse largement tout ceci. Tu te surprends plusieurs fois à vouloir l’embrasser, la serrer contre toi d’une manière plus que nécessaire. Mais tu restes professionnelle. Et ta petite amie aussi. Et la connaissant, tu imagines très bien que c’est encore plus compliqué pour elle.

« J'entends que j'ai peur qu'une personne de l'équipe nous surprend. Mais j'ai très envie de t'embrasser ma chérie. »

Je fis un clin d'oeil avant de rejoindre le lieu pour les photos.

Point important : Je détestais la vulgarité gratuite. Les positions trop douteuses, les envies fausses, des signes sensuels. Non. Rien de tout cela.

Sauf si, malheureusement, j'y étais forcée, mais par chance -on allait dire-, aujourd'hui, ils étaient sympathiques avec nous.

J'avais de petits regards vers Melody, mon regard jouait sur une envie amoureuse, je jouais pour eux, j'étais sérieuse pour elle. Je n'avais qu'une envie, attraper ses joues et lui prouver mon amour afin de détruire ce quatrième mur que nous cachions parfaitement.

Non, juste des regards brûlants, c'était tout. La séance dura déjà plus de cinq minutes.

« Mademoiselle Melody, peut-être pourriez davantage montrer cette envie que votre consoeur réussit à montrer ? Nous ne réussissons pas à captiver cette petite étinc- »

« Qu'insinuez-vous ?! »

Je me relevai pour froncer les sourcils vers le photographe -oui malheureusement, un des rares cas où j'étais obligée d'accepter de telles présences-.

« Elle est très bien. »

« N-Ne vous vexez pas, nous voulons tous que la séance se passe le mieux possible. Nous avons tout notre temps. »

Je soupirai avant de me remettre aux côtés de ma secrète petite amie pour la regarder.

« Actons, Melody. Nous savons très bien le faire, je t'ai déjà vue le faire. »

Plein de sous-entendus volontaires. Elle avait d'immenses qualités. Il fallait qu'elles ressortissent !

"Ca ne va pas être très discret si tu fais ça."  

Ho, l’envie ne te manque pas non plus, mais il faut rester professionnelle. C’est difficile, mais c’est comme ça. Il faut faire semblant. Vous vous rattraperez plus tard, c’est sur. Vous avez toutes les deux vos désirs et vos envies. Le pire, c’est qu’elle était vraiment dans le rôle de l’amoureuse. C’était gênant, un peu. Et compliqué. Est-ce que tu étais pareil avec tes petits regards ? Tu n’en as aucune idée. Tu espères que ça n’est pas le cas.

"Comment ça ? Que voulez-vous dire ?"  

La question n’a pas de réponse. Megumi l’interrompt. Ça te gêne encore plus. Tu rougis, tu détournes le regard, et ta petite amie empire la chose sans le vouloir en te mettant au défi. Si ça n’est pas un aveu involontaire de votre situation, difficile de savoir ce que c’est. Elle qui aime dominer le couple, elle doit bien s’amuser. S’amuser à être séduisante et à déployer tous ses charmes. Habituellement ça n’est pas gênant, mais ici c’est terriblement embarrassant. Car tu n’es pas dans le "bon" élément.

Et... tu finis par en avoir marre. À ton tour de t’amuser. De la renverser. De mettre ta main sur son menton avant de frôler ses lèvres avec les tiennes. Car toi aussi, tu peux le faire.

Pour eux qui désirent des photos exceptionnelles, ils sont servis.

« Nous avons l'impression que quelque chose n'est pas naturelle. Détendez-vous, mademoiselle Melody. »

Et à peine avait-il eu le temps de dire sa phrase -de manière lente ceci dit en passant-, je fus renversée et entrouvris les yeux et les lèvres en la regardant. Ce n'était pas de la gêne ni de l'embarras, car si je laissais mes désirs se faire, je l'attraperais violemment par le col pour coller nos lèvres qui n'arrêtaient pas de se chercher aujourd'hui. Non, j'étais... surprise, agréablement surprise.

Si un visage ébahi avait frôlé mon visage, un sourire le fendit immédiatement tandis que j'attrapais son poignet pour faire une roulade et me retrouver au-dessus d'elle.

« Tu veux jouer à ça ? »

« Oui ! Là on ressent le naturel ! C'est magnifique les filles ! »

Je ricanai en la regardant.

Te détendre, te détendre, ça n’est pas aussi simple que ça. Enfin, ça, c’était avant que tu décides de changer les gens. Tant pis pour la discrétion. L’univers entier doit maintenant savoir que vous êtes en couple, et que s’il n’y avait pas un public avec vous, vous seriez déca en train de vous embrasser, ou pire. Mais vous vous retenez... pour l’instant. C’est votre petit jeu à vous. Et elle fait semblant de rester fière, car elle n’a pas l’ascendant, mais tu sais très bien qu’en vérité, elle aime bien ça.

Et elle te le rend bien alors que tu te laisses faire à nouveau.

"Doucement..."  

Tu chuchotes. Tu ne veux pas que ça dérape. Oui, c’est naturel. Oui, Megumi la mannequin réagirait comme ça. Melody... Melody est une cruche au niveau de l’amour. Ça risque de te donner une réputation... particulière, c’est sur. Mais ton manager réglera tout ceci pour avoir une image lisse.

Et la pause arrive. Enfin. Ouf. C’était épuisant, mentalement parlant. Megumi veut discuter - au minimum -, mais ça n’est pas comme s’il y a un coin véritablement calme sur un petit bateau. C’est pour ceci que tu t’en tiens justement à la discussion et que tu repousses certains de ses gestes.

"Pas ici. Nous ne sommes pas seules. S’il te plait."  

Tu es douce, mais ferme. Il y a des moments pour tout, et ça n’est pas un bon moment pour ça, tout simplement.

« Pause les filles. Merci pour ces clichés ! »

Je me redressai en la regardant, ne comprenant pas réellement ce qu'elle voulait dire. Après un éclair de réflexion, je ris tendrement en remettant des cheveux en arrière.

« Melody, je n'ai jamais pensé à cela. Malheureusement, et c'est une réalité, les photographies sexy attirent davantage l'oeil que de poser assises sans rien faire. Pensant alors que tu voulais faire ça, j'ai simplement suivi le mouvement. Navrée, Melody. »

Je fis un clin d'oeil avant d'aller prendre un verre et m'accouder au rebord, vers la proue du bateau qui nous transportait.

« J'ai rarement pris la voie maritime, pourtant j'apprécie les vagues. On devrait faire des sorties sur ce type de transport. »

J'eus un petit sourire rêveur.

"Hummm, je te connais. Enfin bon, même les caresses et autres embrassades, devant d’autres personnes ça va régler la question."

Et pas d’une bonne manière. D’un autre côté, ils ne doivent plus vraiment avoir de doute maintenant. Vous avez été tellement... discrète que ça en devient ridicule. Mais c’est une question de principe. Il faut faire attention, voilà tout.

"Ça n’est pas très grave. Je pense que c’est trop tard de toute façon."

Tu ne penses pas qu’ils soient aussi stupides. Il faut espérer, ni plus ni moins.

"On verra bien comment ça ce passe."

Tu n’as l’impression d’en faire tout un fromage pour finalement pas grand-chose. Mais tu ne sais pas trop. C’est une situation toute nouvelle pour toi.

"C’est vrai. C’est joli et calme. Bon, ça n’est pas forcément le meilleur en hiver, mais ça reste sympa."

Tu as un peu froid, tout de même. Mais ça va. Tu profites du moment, tout simplement.

« Dans tous les cas, je suis bien heureuse de voir que nous réussissons autant. Nos équipes adorent ce que nous faisons. Je ne peux qu'espérer qu'on continue sur cette lignée ! »

Je bus une petite gorgée en regardant l'eau, ayant de petits frissons.

« Le froid devient désagréable, on devient trop statiques. »

Je grimaçai en frottant mes bras en soupirant. J'arquai les sourcils vers l'eau.

« Qu'est-ce qu- »

Un Flingouste tira des balles d'eau sur la coque avant de retomber dans l'eau.

« Pourquoi ils nous attaquent ?! »

« Nous sommes allés plus loin que ce que nous voulions, mais pourt- »

Un bruit strident, la coque avait été brusquement transpercée, des griffes ressortaient plus loin, ces dernières se retirèrent lentement, l'eau commençant à s'inviter.

« Rattrapez ça ! Je n'ai pas mes pokéballs sur moi ! Satanés pokémons... ! »

Tu ris un peu.

"C’est à croire que tu ne nous fais pas confiance."

En soi, elle avait raison. Ça n’était pas simple... pour toi. Et comme tu avais perdu le contrôle, il est difficile de dire que c’était une "réussite" pour toi. Si ça arrive à nouveau, ça sera vraiment la honte.

"Tu es vraiment plus frileuse que moi, c’est amusant."

Le froid ne t’a jamais trop gênée. C’est peut-être pour ça que tu portes des tenues aussi légères même en hiver (ce qui est un peu irresponsable). Mais tu ne tombes jamais malade, par miracle. Il n’y a pas d’explication scientifique à tout ceci.

"Ils ont l’air étrangement agités."

Le craquement du navire te fait rectifier ta phrase : ils sont agités. Vous devez être sur leur rettirtoire, sans le savoir. Ou visiblement, c’est qu’ils n’ont pas fait exprès.

"Pas grave, on va aller les récupérer !"

Et puis, Joka est avec elle. Tout comme Macha est avec toi. Il faut aller vite, remonter sur le pont et prendre vos pokeball en main, tout en faisant attention. C’est que c’est un peu une zone de guerre ici. Heureusement, vous arrivez à récupérer vos compagnons sans trop de problèmes, et ils devraient faire pencher la balance de force en votre faveur.

Je pris une inspiration avant de crier :

« JOKA ! Défends-nous ! »

Un ricanement sonore retentit, elle sortit d'une cabine à travers le mur avant de créer une sphère noirâtre pour la lancer sur Flingouste qui se préparait à un nouveau tir. Je regardai mes pokémons mais plusieurs tentacules vinrent attraper agilement Maya pour la faire tomber à l'eau. Un Sepiatroce plus grand que la normale l'attirait au fond de l'eau.

« MAYA ! »

Un Sarmurai fonça sur Macha pour l'empêcher de réagir. Ainsi, si le pokémon Fée/Spectre voulait sauver sa dresseuse, elle se prendrait un coup fatal du pokémon assaillant, et si elle se défendait, elle risquait de perdre beaucoup de distance avec elle.

Un Paragruel se mit devant Joka pour l'empêcher de réagir aussi.

Je sortis mes pokémons.

« Défendez le bateau ! Yosai, sers un peu, avec moi ! »

Ma Prédastérie fonça dans l'eau, je m'accrochai à elle après avoir pris une grande inspiration.

Qui était le stupide qui avait eu cette idée ?!

Lanssorien colmatait le trou en lançant plusieurs Fantyrms qui faisait office de planche mais ça n'allait pas tenir longtemps.

Tu as un peu l’impression d’être dans une zone de guerre. Quand tu as vu le Flingouste pas très content près à vous tirer dessus, tu t’imaginais déjà intercepter le projectile pour éviter que Megumi soit blessée. Heureusement, tu n’as pas besoin de faire ceci, Joka et les autres pokemons vous défendent très bien.

Par contre, tu devrais faire plus attention à ta personne. Quand tu sens quelque chose s’enrouler autour de ta taille, il est déjà trop tard. Ils se serrent douloureusement autour de toi, et te tirent avec violence vers l’eau sans que tu puisses y faire grand-chose. Tu t’accroches à une barre, mais ça risque de ne pas tenir très longtemps...

"Macha, fait attention !"

Tu continues de laisser passer les autres avant toi. Tu ne veux pas que Macha soit blessée par ta faute. Tout simplement. Alors tu la vois esquiver l’attaque, alors que la fatigue t’assaille. Tu ne sais pas le pokemon qui est derrière tout ceci, mais peut-être qu’il a un poison affaiblissant ? Tu préfères ne pas savoir.

Le violent choc avec l’eau t’assomme à moitié, et il te faut quelques secondes de plus pour réaliser que tu es sous la surface, avec un pokemon qui veut t’entrainer vers les abysses. Te débattre est courageux, mais un mauvais réflexe. Tu te fatigues inutilement, tu gaspilles ton air, et tu peux ironiquement sentir l’inconscience arriver à grands pas.

Mes pokémons défendaient le bateau, avec notre équipe technique qui ne faisait que brailler. Pourquoi ils foutaient rien ?!

Yosai fonçait dans l'eau, dans sa forme évoluée, elle gérait beaucoup mieux et était moins distraite. Heureusement... Ah non. Elle changea de direction en voyant des coraux comestibles. Je grognai intérieurement, pris une épine pour tirer dessus, elle me regarda avant de pourchasser de nouveau Maya et le pokémon attaquant.

L'air commençait à manquer mais je ne pouvais pas tomber maintenant. PAS MAINTENANT.


Sarmurai se remit en position mais Joka arrêta son attaque avec une autre attaque. Ectoplasma finit aux côtés de sa consoeur Spectre en ricanant. Elle tourna le regard vers elle avant de dévisager Sarmurai qui fonça sur les deux pokémons Spectre.

Lanssorien vit l'eau davantage pénétrer le bateau, elle tourna dans tous les sens dans les airs, Hitoride vint mettre du sable et le durcir mais encore une fois, ça retardait l'inévitable.


Yosai fonça et tira des pointes empoisonnées dans la direction de la créature, son ombre était visible. Les tentacules laissèrent du lest, je vins attraper la main de Maya avant de tirer une épine de Yosai qui grimaça avant de remonter rapidement à la surface. J'attirai Maya contre moi pour coller mes lèvres aux siennes et souffler de l'air afin qu'elle restât normalement consciente.

Le réflexe du corps, une fois à court d’oxygène, est de tenter de respirer. Y compris s’il est sous l’eau. Et c’est exactement ce qui se passe pour toi. L’eau salée te brule les poumons et te fait hurler de douleur, t’épuisant encore plus alors que le peu d’air qu’il restait quitte le duo d’organe. Et si la sensation de te noyer n’est pas du tout agréable, tu as la "chance" de rapidement perdre conscience, alors que tu penses voir Megumi arriver à la rescousse.

Tu as de la chance qu’elle soit réactive et prête à prendre autant de risque pour toi. Dans ce type de situation, quelques secondes sont la différence entre la vie et la mort - ou s’en sortir indemne ou avec de graves séquelles. Quand tu reprends faiblement confiance, tu peux percevoir la panique de Megumi, malgré tes sens brouillé et terriblement affaibli. Tu serais en état de penser, tu pourrais presque te dire qu’elle à du improviser un massage cardiaque, mais impossible pour toi de le savoir.

Le nouveau réflexe de ton corps maintenant qu’une source d’oxygène est disponible ? Régurgiter une bonne partie de l’eau que tu as avalée et respirer, et vomir le reste, ce qui extrêmement douloureux. Pour le reste de ta condition, tu es terriblement faible, incapable d’agir et sans défense, ce qui n’est pas la meilleure des situations possibles alors que tes oreilles te rapportent des bruits de combats et des cris entre deux bourdonnements intensifs. Au moins, tu respires, et Macha a le champ un peu plus libre pour agir.

Nous gagnâmes finalement la surface, je tenais Maya contre moi et recrachai vivement qu'elle m'avait littéralement craché dans la bouche, toussant juste après, une quinte de toux très désagréable.

« Tu aurais... te retenir... »

Je secouai la tête avant de voir le bateau lentement couler, l'équipe technique avait tout mis sur des barques et s'approchait de nous.

« Non ! Partez ! On vous rejoindra ! Si on part ensemble, ça va nous attaquer sans distinction ! »

J'osai espérer que la cible principale du pokémon était Maya. Je criai :

« RAMENEZ-NOUS VERS DE LA TERRE FERME ! »

Lanssorien vint rapidement et me tint la main que j'avais levée, elle nous tira lentement vers une terre proche mais d'immenses tentacules sortirent de l'eau pour essayer de nous attraper mais Yosai se mit devant pour tirer des piques empoisonnés. Sarmurai fonça sur Mimiqui de nouveau.

Le bateau était à moitié dans l'eau.

Elle râle, elle râle, mais ça n’est pas vraiment comme si tu es en état de décider ce que tu peux faire. La situation est tout sauf sous ton contrôle, et horriblement, ton corps en fait partie. Tu n’es pas vraiment capable de faire grand-chose pour l’instant. Au moins, avec la douleur permanente et intense, tu sais que tu es en vie. Ça n’est pas vraiment une consolation, mais c’est mieux que rien.

"Megu..."

Tu serres faiblement sa main. Tu trembles de fatigue, de froid, et de peur. Tu es purement et simplement terrifiée de ne pas savoir ce qui se passe, et surtout de ne rien pouvoir faire. Et ça n’est non plus une question de confiance envers ton aimée : tu sais très bien qu’elle peut gérer tout ceci (enfin, tu le sais en temps normal). Et puis... tu te sens responsable. Pourtant ça n’est pas de ta faute... surement.

Tu te sens transportée, à nouveau. Sentir la présence de Macha pas trop loin est rassurant.

"Qu’est-ce qui se passe ?"

Ta voix est aussi faible que rauque. On ne récupère pas d’une noyade rapidement. D’un autre coté, s’il y a du danger, tu serais capable de dire qu’il vaut mieux qu’elle te laisse derrière, ou quelque chose comme ça... pour le coup, il vaut mieux qu’elle te mente.

Je ne savais pas sur quel morceau de terre nous étions, et franchement, j'avais pas le temps d'étudier les lieux pour savoir. Je grognai fortement en regardant mon Lanssorien.

« Dépêche ! Attaque le truc de l'eau ! »

Pas d'autres définitions possibles. Elle fonça avec Prédastérie et Joka pour s'en occuper. Je regardai Maya.

« J'sais pas. Une attaque soudaine de pokémons sauvages, un gros truc tentaculaire qui t'a attaquée, je t'ai sauvée, tu m'as CRACHÉE DANS LA BOUCHE, et je t'ai sauvée. MAINTENANT ON VA DÉGLINGUER CE TRUC POUR AVOIR GÂCHÉ NOTRE JOURNÉE ET T'AVOIR ATTAQUÉ !! »

J'avais crié de rage. D'autres tentacules gigantesques sortirent pour attaquer nos pokémons, Joka repoussa les tentacules mais ma Sepiatroce resta figée sur place.

« Je peux savoir ce que tu fous Shokushu ?! ATTAQUE ! »

Elle se tourna lentement vers nous, son regard avait changé. Il restait psychopathe, mais le regard était vide. Elle fonça sur nous en préparant une attaque.

Pourquoi elle nous attaquait ?!

Elle te hurle dans les oreilles, ce qui te sonne et t’étourdit un peu. Tu ne comprends pas tout. Mais elle râle, tu es en certaines. Parce qu’une Megumi qui ne râle pas, c’est qu’elle dort. Et encore. Elle est capable de ronfler et de parler dans son sommeil pour continuer de râler. Ça montre qu’elle est déterminée. Et là, elle est bien déterminée à défoncer ce qui a gâché sa journée. En comparaison tu es toute pâle et écrasée. Par contre elle confirme que tu as vraiment fait un séjour sous l’eau. Le réaliser est carrément terrifiant - tu as failli mourir.

"Je vois."

Non, tu ne vois pas. Tu n’es pas vraiment en état de réfléchir. Tu restes accrochée à ton aimé, car tu as plus ou moins compris que c’est le seul endroit relativement sur qui existe dans ton monde maintenant extrêmement limité. Et pourtant, quand tu vois un pokemon qui a l’air bien énervé et décidé à vous éclater, tu utilises le peu de force qu’il te reste pour renverser ta gothique adorée et la protéger avec ton corps. C’est profondément stupide, ça n’est pas comme si tu peux faire grand-chose, mais c’est un réflexe, malgré la douleur que ca te cause. Tu ne veux pas qui lui arrive de mal. Inutile de préciser que tu t’es épuisée toute seule comme une grande et que tu ne peux plus vraiment bouger.

Au moins, quand Megumi finit par te pousser - car tu l’écrasais un peu - tu remarques que Macha s’est complètement occupée de la menace. Tu ne l’as jamais vue aussi énervée et agitée. Quand tu verras tous les dégâts qu’elle a causés, tu te sentiras surement un peu mal.

Macha eut une réaction surprenante, enfin, en tant que vitesse car elle mit KO Shokushu -et je l'eus rappelée dans sa pokéball immédiatement-, j'entrouvris les lèvres. Je ne lui en voulais pas. Je connaissais les regards de mon pokémon -depuis le temps-, et ce regard, c'était quand elle comptait attaquer simplement. Sarmurai, son adversaire premier, lui, ne voulait pas en finir comme ça et fonça sur Macha sur un moment d'inattention. Fort heureusement, Joka lança une attaque Ball'Ombre qui le mit sous l'eau.

Dans un ricanement sonore, mon pokémon se mit aux côtés de Macha. Un Sepiatroce immense sortit de l'eau, créant un léger raz-de-marée autour de lui.

« Ok, j'comprends pourquoi Shokushu nous a attaqué. Ce pokémon de mes deux manipule les esprits. MACHA, JOKA, OCCUPEZ-VOUS DE LUI ! Mes autres pokémons aussi ! ALLEZ ! »

Plusieurs des tentacules du Sepiatroce géant sortirent de l'eau pour frapper tous les pokémons. Prédastérie utilise son Blockhaus si célèbre, Lanssorien esquiva agilement avant de tirer plusieurs Fantyrm qui lâchèrent un cri de... joie ?
Prédastérie fonça pour croquer le pokémon géant -quelle morfale...-, Joka ricana en pointant son bras vers moi, ma perle s'illumina et elle prit sa méga-évolution dans un ricanement morbide et elle créa une immense sphère noirâtre devant elle pour la balancer sur le Sepiatroce.

Sous tous les assauts, un grognement criard sortit du bec de l'ennemi géant.

« TERMINEZ-LE ! »

Je serrai Maya contre moi.

« J'ai toujours dit que je te protégerai. Je ne te laisserai jamais tomber ma chérie. »

Il ne faut pas énerver Macha. Si elle est habituellement assez douce, il ne faut pas oublier que c’était un pokemon qui était à la base sauvage. Même attachée à sa dresseuse, elle vit sa vie, et nul doute qu’elle a déjà tabassé des pokemons qui s’approchaient trop près de l’humaine sans que cette dernière ne le sache. Quand a défoncé Shoku, il y avait peut-être une histoire de règlement de compte entre les deux pokemons. Impossible pour toi de le savoir. De toute manière, la mimiqui n’écoutait pas vraiment les ordres de ton aimée ou plus qu’elle n’avait pas besoin de ça pour agir. Pas besoin de super évolution pour elle, l’attaque Z fait largement l’affaire. Parfois tu te demandes comment pourraient se dérouler les arènes avec elle et Madeline, deux pokemons qui sont tout de même très puissantes.

"Mouis."

Tu te blottis encore plus contre Megumi. Tu es épuisée, à bout de souffle, et tu as toujours aussi mal. Tu devrais laisser ton corps sombrer dans l’inconscience au lieu de lutter.

"C’est finis ?"

Tu tousses violemment. Mais tu entends que ça se calme. Pour de vrai, cette fois-ci. Elle t’a vraiment bien protégé. Sinon tu serais surement au fond de l’océan. Heureusement qu’elle est là. Et Macha bien sûr.

Le Sepiatroce géant avait lâché divers bruits criards avant de tomber dans l'eau de nouveau, sombrant. Je serrai Maya.

« Ouais. Ça a l'air d'être bon... »

Je pris ses joues entre mes mains.

« Tout va bien, d'accord ? Je suis là, nos pokémons nous ont aidé »

Je l'embrassai d'un rapide baiser, claquai des doigts et ma Prédastérie arriva avec des algues en bouche. On venait de jouer presque nos vies et elle continuait de manger tout et n'importe quoi... Sérieusement ?

Bref, Lanssorien suivit aussi en se plaçant au sol, je caressai sa tête.

« Ramène Maya. Je vais aller sur le dos de Prédastérie. Évite de m'empoisonner toi ! »

Yosai avala les dernières algues en souriant. Lanssorien rapprocha son corps et son dos à Maya pour qu'elle montât puis le pokémon volant fonça vers l'équipe technique plus loin qui était en train de vérifier des affaires dont presque tout le monde était sous le choc encore.

« M-Melody ! Vous allez bien ?! Où est Megumi ?! »

Tu pousses un petit "ouf" essoufflé en entendant sa réponse. C’est bon, tout va bien. Enfin non, le bateau finit tranquillement de prendre l’eau, mais vous n’être plus trop en danger. Surtout toi qui es véritablement le maillon faible du groupe. Tu te laisses manipuler de toute façon, et pour son baiser... tu es bien trop fatiguée pour y répondre "convenablement". Tu te laisses juste transporté et déposé avec plus de grâce et de douceur sur la lanssorien. Tu es un peu comme un sac à patates qui est bougé par un pokemon, sauf que le sac de patates est plus réactif que toi. Au moins ce nouveau... voyage se passe sans trop de problèmes. Ça ne peut pas être pire que se noyer de toute façon. Et surtout, tu finis entre les mains de personne qui sont en meilleures capacités de s’occuper de toi, médicalement parlant.

"Elle arrive."

Ils peuvent vite la voir de toute façon. Par contre, la tête de ton manager se décompose en entendant ta voix. Il n’est pas compliqué de comprendre que ta carrière d’idole va être en pause quelque temps, si elle n’est pas totalement finie à cause de cet incident. Il faut prier pour que tu n’aies pas de dégât à long terme. Ni plus ni moins.

"J’ai froid."

Ca y est, tu vraiment en état de choc. La sorte d’adrénaline est retombée. Tu te sens à nouveau terriblement malade. Heureusement, ils vont s’occuper de toi et les secours vont bientôt arriver.

Joka reprit sa forme normale, mes pokémons se rassemblèrent vers l'équipe et Maya. L'équipe couvrit Maya de deux serviettes -qui devaient servir pour après des photos dans l'eau-.

« Restez calme. »

Prédastérie me déposa et je haletai, l'adrénaline descendait lentement et j'étais frustrée, énervée ; TOUT CE QUE VOUS VOULIEZ. Je pris mes pokéballs pour faire revenir tous mes pokémons sauf Joka qui disparut -quelle surprise-.

« Ils arrivent quand là les secours ?! »

Dis-je en étant furieuse.

« Bi-Bientôt ! »

Il sourit bêtement et nous pûmes entendre les sirènes -pas celles des mers-.

Tout fut expliqué et Maya fut prise en charge suite à un traumatisme concret.