"The real violence, the violence I realized was unforgivable, is the violence that we do to ourselves, when we're too afraid to be who we really are."
Vêtue d’une brassière de sport et d’un legging, Ekaterina était adossée contre le mur froid de la grande salle. Ses poings et pieds étaient en parti bandés. Le sol était un peu froid mais la jeune femme avait l’habitude, ce n’était clairement pas la première fois qu’elle se retrouvait dans ces sous-sols. Cela faisait presque une année, au final. Depuis qu’elle était revenue et qu’elle avait eut besoin de se faire de l’argent plus rapidement qu’en vendant des babioles, ces combats là, ils rapportaient gros et puis, elle avait finit par se tailler une réputation. Les paris venaient vite sur sa tête et raffler les mises, c’était devenu une habitude, surtout en présence de Felinferno qui était un combattant exemplaire.
Elle avait déjà combattu il y a une heure mais la nuit ne faisait que commencer. Elle avait besoin de pas mal d’argent pour pouvoir acheter les matériaux nécessaires qui serviraient à re-construire les machines détruites de la dernière intervention. La guerrière avait pu déjà emmagasiner un peu d’argent de son premier combat, il avait eut lieu en compagnie de Felinferno mais ce prochain était sans Pokémon à ses côtés. Bien, cela ne changerait pas grand-chose, Ekaterina se savait plus habile au combat que la plupart des personnes présentes ici.
Elle remit en place ses bandages et étira son corps, se massant la nuque tout en jetant un coup d’oeil en direction du ring. Le combat touchait visiblement à sa fin, ce serait à son tour d’entrer en scène. Ekaterina avait pu se remettre de son premier combat où, finalement, elle n’avait pas prit beaucoup de coups, Felinferno faisait un barrage très utile.
« Surveille mes affaires, j’vais monter. » Déclara la jeune femme en posant ses prunelles dorées sur le félin rayé. Ce-dernier poussa un petit grondement en mettant le sac à dos de sa dresseuse sur son dos, tout de même désireux d’admirer l’affrontement également. Il se fit une place dans le public, poussant sans ménagement les personnes trop encombrantes à son goût. Ekaterina, elle, poussa les cordes pour monter à la vue de tous, déclenchant quelques sifflements.
Qui serait son adversaire ? Elle attendit, faisant rouler les muscles de ses épaules, son regard doré fixant droit devant elle.
« Et c’est un petit nouveau qui vient affronter notre chère Genesis ! Les paris sont lancés, qui pense que le bleu va pouvoir mettre à terre la furie que nous connaissons depuis des mois ? »
Le ton était incroyablement sarcastique et quelques rires se firent à l’intention du type qui montait sur le ring. Ekaterina ne tarda pas à le détailler : il avait des yeux pareil aux siens, une taille plus petite que la sienne mais il arborait un corps taillé dans le muscle. Ses cheveux étaient sombres, devenant rouges sur la fin. Par ailleurs, il avait un très beau faciès mais ce n’était pas ce qu’Ekaterina retenait. C’était plutôt ce qu’il dégageait. Quelque chose qui criait “danger”. Elle n’aurait su dire exactement ce que c’était mais quand elle fit glisser son regard vers Felinferno, celui-ci sembla étrangement sérieux, comme s’il avait sentit une chose qu’elle n’aurait pas pu sentir. Faisant fi de l’aura oppressante de son adversaire, Ekaterina écarta légèrement ses appuis.
« Que l’affrontement débute maintenant entre Damon et Genesis. » Un coup frappa pour annoncer le début des festivités et le public s’enflamma.
Ekaterina leva ses bras devant elle tel un Tygnon prêt à frapper, poings devant son visage, elle se mit à marche sur le côté, détaillant son adversaire avec attention. Elle n’avait pas pour habitude d’attaquer en premier, préférant largement observer un peu les mouvements de ses adversaires avant de frapper soudainement.
Vous vous souvenez de cette jeune femme aux cheveux vertes ? Elle m’avait parlé d’une certaine Ekaterina et avait supposé le fait qu’elle appartienne à la team Mistral. Il était donc de mon devoir de trouver cette femme et de lui poser quelques questions à son sujet. Et si celle-ci se montre bien de cette organisation, je me chargerai de l’arrêter et de l’enfermer… à moins que je la tue avant et franchement ça ne me déplairait pas. Pourtant, je n’appréciais guère faire du mal à la gente féminine mais embêter une championne d’arène si respectable et douce, je me devais de faire quelque chose.
Heureusement, avec les informations reçus et mon accès à l’ordinateur de la police, j’ai réussi à prendre le portrait de cette femme et de trouver un endroit où certaines caméras l’avaient captée. C’est ainsi que je me retrouve à Artiesta, attendant gentiment derrière une ruelle où je fixais en silence cette demoiselle. Cheveux violets, manteau noir avec des nuages rouges dessus. Aucun doute, c’était bien elle. Je tirai sur ma clope et recracha la fumée avant de la lâcher et l’éteindre du talon. Il fallait vite la suivre avant qu’elle ne disparaisse dans la foule.
On arrive à un petit bâtiment à l’abri de tous et je comprends vite quel était ce genre d’endroit. Un ring, du sang séché et des hurlements. Des combats illégaux où on pouvait se faire pas mal de fric. Normalement, je devrais les arrêter mais comme je suis sur une affaire très importante et que je suis infiltré, je me dois de garder mon rôle. D’ailleurs, cette Ekaterina semble être une guerrière appréciée de cet endroit. À mon tour de la combattre.
Inscription faite, j’avais regardé ensuite le combat de la femme et de son félinferno. Il fallait dire qu’elle était pas mal mais elle manquait de techniques. Enfin, j’espère toutefois qu’elle pourra m’amuser un peu, je n’aime pas trop les gens qui se laissent faire. En tant qu’ancien commandant du groupe d’Ombre et agent spécial, j’avais été entraîné aux combats à mains nues. Je me mis à sourire quand ce fut mon tour et la femme monta sur le ring.
« Et c’est un petit nouveau qui vient affronter notre chère Genesis ! Les paris sont lancés, qui pense que le bleu va pouvoir mettre à terre la furie que nous connaissons depuis des mois ? »
Bon par contre, je n’avais pas prévu de me battre et donc pas de quoi réellement me protéger mais après tout, j’en ai vraiment pas besoin. Je monte et sens les regards mauvais sur moi, ça m’excite encore plus et je lâche mon plus grand sourire alors que j’enlève mon t-shirt, dévoilant mon corps tatoué.
« Que l’affrontement débute maintenant entre Damon et Genesis. »
Je pose une main sur ma hanche, narguant la demoiselle. Je n’avais pas besoin de me mettre en position de défense, le combat était mon passé. Quand tu es seul dans une prison de haute sécurité entouré de crétins, il fallait bien que je fasse le dur.
« Je connais votre véritable nom, mademoiselle. Lady Elincya m’a beaucoup parlé de vous et à quel point vous l’avez blessée. Vous êtes décevante pour de la gente féminine. »
J’attends toujours, prêt à relever mes bras afin de me défendre des coups. De plus, si elle charge, je pourrai toujours relever la jambe en avant et la faire trébucher.
"The real violence, the violence I realized was unforgivable, is the violence that we do to ourselves, when we're too afraid to be who we really are."
Ekaterina ne se laissa pas troubler par le corps tout en muscles de son adversaire ainsi que ses nombreux tatouages. Elle avait déjà affronté des types baraqués, il fallait simplement savoir où viser. Ce qui l’embêtait un peu plus c’était qu’il ne bougeait pas du tout, il avait une main sur la hanche, l’air narquois. La jeune femme cessa de bouger, restant droite mais les poings toujours en avant, méfiante. Alors, son adversaire parla et la scientifique plissa ses prunelles dorées, le toisant d’un drôle d’air. Elincya… Elincya… Ekaterina détendit ses bras, l’air pensive quelques secondes. C’était qui, Elincya ? Elle n’en avait fichtrement aucune idée. Il se trompait peut-être de personne, non ?
A vrai dire la scientifique ne se souvenait plus du prénom de Elincya. Si elle se souvenait d’une détestable jeune femme à la longue chevelure verdoyante qui lui avait mit des bâtons dans les roues, elle n’avait plus son prénom en tête. Elle l’avait vu une fois, il y a fort longtemps et si elle avait retenu sa tête pour pouvoir lui en mettre une quand elle la reverrait, elle n’avait pas en tête son prénom. Posant l’une de ses mains sur ses hanches, Ekaterina haussa simplement ses épaules.
« Connais pas de Elincya. »
Répondit sobrement la combattante avant de relever ses poings, elle n’était pas habituée à parlementer avec ses adversaires. Celui-là d’ailleurs semblait être venu jusqu’ici simplement pour elle… Attendez, il l’avait donc suivit ? Ce lieu n’était pas connu, ces organisations non plus, tout était caché et seuls le bouche à oreille fonctionnait. Il n’y avait pas de trace des ces combats sur le réseau Dusk, ni sur le Dark Dusk. Ici, tout le monde se connaissait et savait pouvoir faire confiance à l’autre. Alors, qui était-il ? Ekaterina n’aimait pas ça. Pas du tout. Elle comprenait mieux l’air étrange de Felinferno.
« Parle moins et bats toi plus. » Fit finalement la jeune femme en approchant d’un coup, détendant son bras droit pour glisser son poing droit en direction de la mâchoire inférieure de son adversaire.
Je vis le petit air interrogatif sur le visage de la femme qui s’arrêta aussitôt de s’agiter devant mon nez. Tiens, ai-je réussi à toucher un petit point ? Elle sembla hésiter un moment avant qu’elle ne me réponde.
« Connais pas de Elincya. »
Menteuse. Ou peut-être qu’elle ne se souvenait tout simplement pas de son nom. Même moi, je ne me mémorisais pas des noms des idiots qui me servaient de sbires à l’époque et même encore, mes collègues du département des forces de la justice m’importaient peu. Je voyais bien qu’elle était un peu désemparée, son langage du corps mentait terriblement et je dus me retenir de rire face à cette situation. N’avait-elle donc pas remarqué que ça faisait un moment que je la suivais et que je ne l’avais pas quitté des yeux ? Devrais-je lui dire que je l’avais vu enlever son manteau, dévoilant une peau si raffinée ? Non, je n’ai rien de pervers mais c’était… amusant.
« Parle moins et bats-toi plus. »
N’a-t-elle donc pas de patience ? je vois son coup venir et attends qu’elle soit à ma hauteur pour placer ma paume en avant, décalant légèrement afin que son poing glisse tout le long de mon bras et attrape ensuite son épaule, puis l’autre. Je la maintiens fermement, approchant ma bouche près de son oreille et murmura, calmement.
« Attention à vous, lady Ekaterina. Car je sais exactement ce que vous aviez tenter de faire à Kyurem. »
Puis je la repousse en arrière. Pour l’instant, ça allait être un interrogatoire et aucun coup ne sera porter sur elle. Je n’ai qu’à l’esquiver et si elle n’a pas l’intention d’être coopérative, je ferai dans la manière forte. Je souris avant de me lécher les lèvres, me souvenant des craquements des os de mes adversaires sous ma pression. Attraper le bras, tirer en arrière. Sentir l’épaule se déboiter. Les cris de douleur. J’adore ça.
"The real violence, the violence I realized was unforgivable, is the violence that we do to ourselves, when we're too afraid to be who we really are."
Raté. Ekaterina leva doucement ses yeux vers l’homme, plissant un peu ses prunelles, l’air suspicieux tandis qu’il la tenait aux épaules d’une poigne forte. Elle s’apprêtait à lever son genou droit pour lui envoyer un coup bien placé mais il la repoussa brusquement après avoir laissé sous-entendre des mots à propos de Kyurem. Kyurem. Qui étaient les seuls êtres à savoir ce qu’elle avait tenté de faire ? Kei et cette désagréable femme aux cheveux verts. Oh, c’était donc elle, Elincya. Ekaterina releva ses poings devant son visage, l’air patibulaire. Elle avait finit par envoyer quelqu’un à ses trousses pour de bon, alors ? Par la suite, l’homme tatoué poursuivit sur sa lancée en lui posant une question. Une question qui fit lever au plafond les yeux d’Ekaterina. Combien de fois lui avait-on demandé ça, depuis l’évènement Mistral ?
La scientifique se jeta soudainement droit sur le surnommé Damon, faisant mine de lui envoyer un nouveau coup de poing dans la mâchoire inférieure. Elle y alla avec force, le regard luisant de détermination mais au dernier moment, la jeune femme ouvrit son poing et attrapa ainsi le poignet de l’homme qui, sûrement, aurait voulu se protéger une nouvelle fois. Ekaterina leva son autre poing pour, cette-fois, diriger un uppercut digne de ce nom juste sous la mâchoire de son adversaire.
« Je n’ai aucune obligation à répondre mais tu as obligation de te battre. » Fit-elle en même temps, écarquillant ses prunelles dorées, les mâchoires serrées et l’air soudainement terriblement mauvais.
La femme en face de moi semblait absolument ne rien comprendre et combien cette scène m’amusait. J’aimais être ce maître du jeu qui pouvait harceler ses petites victimes et lady Elincya m’avait ouverte sans le savoir une porte me menant droit à un suspect très intéressant. La prime n’en sera que plus intéressante.
Soudain, elle frappa, je levai mon bras mais cela n’était qu’une feinte car je reçus son autre poing dans la mâchoire. Pourtant, je ne scille pas d’un poil, d’abord un peu surpris avant de me mettre à sourire, les yeux fermés et porta ma main sur la sienne, l’ouvrant doucement et la tenant. Une paume humide de chaleur mais si fine, si merveilleuse. Je la pose sur ma joue avant de l’empoigner plus sévèrement et éjecta la femme au sol avant de m’asseoir sur elle.
« Quelle tristesse de m’avoir frappé… Même si votre coup était plus la caresse du vent sur mon visage. C’était la même sensation que celle-ci. »
Je la tiens de force au sol, prenant soin de tenir ses poignets et approcha mon visage près du sien avant de poser ma langue sur son cou, montant légèrement sur sa tempe puis sur sa joue. Délicatement, doucement. Mmh, d’ailleurs elle sent plutôt bon derrière toute cette sueur. Je me lève et tente de lui mettre un coup de pied dans le ventre avant qu’elle ne se relève.
"The real violence, the violence I realized was unforgivable, is the violence that we do to ourselves, when we're too afraid to be who we really are."
Ekaterina rouvrit un peu plus ses yeux devant la réaction de Damon, elle les plissa finalement, le toisant d’un air sauvage. Elle ne l’aimait pas. Pas le moins du monde, il y avait quelque chose de bien trop malsain qui courait autour de lui, quelque chose de… mauvais et sombre. Oh, était-elle bien placée pour le dénigrer de la sorte ? Aucunement mais que voulez-vous, elle ne se sentait pas très bien en sa présence. Il venait de prendre sa main, la glissant sur sa joue avant de brusquement écraser la scientifique au sol. Ekaterina sentit son dos manger le sol rugueux du ring et elle retint un grognement de douleur, son corps entier se tendit sous le choc et sa bouche s’entrouvrit pour laisser sortir de l’air. En soi, ce n’était pas si douloureux, elle avait déjà prit bien plus. La suite par contre, elle n’aurait jamais pu s’y attendre.
Il lui prit les poignet, au-dessus d’elle, rapprochant son visage pour venir.. La lécher. Ekaterina ferma les yeux, la mine profondément dégoûtée, elle tourna la tête et serra les dents. Quand elle rouvrit ses yeux, ce fut pour croiser le regard de Felinferno qui s’apprêtait à monter sur le ring mais elle fit un léger signe de tête négatif et il cessa, écoutant difficilement les ordres de sa dresseuse tandis qu’autour de lui, le public se demandait si le combat sous leurs yeux n’allait pas se transformer en quelque chose de plus… bizarre.
Il se releva et Ekaterina eut juste le temps de voir qu’il envoyait un coup de pied en direction de son ventre. La jeune femme roula vivement sur le côté pour éviter le coup qui aurait été particulièrement douloureux puis, elle se redressa et chargea sans attendre comme un Tauros enragé. Les poings clos, elle fit mine qu’elle allait frapper de front mais au contraire, elle passa à côté du dénommé Damon. Au passage, elle posa l’une de ses mains sur l’épaule, l’autre allant glisser dans son dos tandis que son pied droit venait se glisser comme un serpent derrière le talon droit de Damon. Poussant juste un peu, elle le déséquilibra ainsi sans trop d’efforts (une technique d’aikido plutôt de base mais toujours très utile) et le projeta à son tour au sol. Un genoux sur le sol dur du ring, la jeune femme ferma son poing et planta son regard d’or dans celui du jeune homme.
« Pas spécialement mais vous, voulez vous garder votre belle gueule ? » Répliqua t-elle dans un petit sourire carnassier, visant de son poing, le nez de sa cible.