Le parc d’attraction, soit des lumières flashy partout, de la musique pop-bonbon à fond et des gens qui hurlent parce qu’ils sont trop des mauviettes nulles. Seule dans cet endroit coloré, Bobbi était en reperage pour une mission importante : son premier rendez-vous avec Stanislas. -Oui ça change des missions données par le professeur Sorbier, lol.-
En effet, monsieur sexy-parfait-trop chou Stanislas avait laissé le choix le plus difficile à la météore, soit celui de trouver un endroit pour le premier rendez-vous. Après avoir fait une rigoureuse liste de toutes les possibilitées possibles pour cela -il y’avait en tout 3428 choix, dont celui d’aller sur la lune-, Bobbi jetta son dévoulu sur le parc d’attraction. Elle aimait les sensations fortes et elle voulait voir si son « crush » avait ce goût pour l’extrême aussi. Cependant, Bobbi trouva plusieurs points « contre » cette décision de choisir cet endroit, comme par exemple : Est-ce qu’ils vendaient des bons hot-dogs ? Est-ce qu’ils n’allaient pas s’ennuyer avec des manèges pour gamins de 10 ans ? Est-ce que le parc avait des endroits assez romantiques où ils pourraient s’échanger des bisous en cachette ? Bref, il y’avait trop de questions pour trop peu de réponses. Du coup, Bobbi a eu la foi de lever ses FESSES pour voir tout ça de ses propres yeux.
Elle s’habilla à l’arrache avec un t-shirt dégeulasse à l’éfigie de rondoudou, un BOB de pêcheur, un short nul et des tongues encore plus nulles.Heureusement, ce n’était pas la tenue prévue pour son rendez-vous. Il fallait pas pousser le bouchon trop loin, Maurice.
Bref, la « gitane » se balada de stand en stand avant de tomber sur la fameuse pêche aux canartichos. Lorsque le propriétaire du stand avait dit que, lors d’une compétition entre deux joueurs, le vainceur allait recevoir une immense peluche de goinfrex, le sang de Bobbi ne fit qu’un tour.
« ET TOI LÀ ! VIENS TE BATTRE DE MANO À MANO ! »
Oui, c’est comme ça que Bobbi demandait à un jeune homme de la défier dans une compétition de pêche aux petits canartichos... Mais il y’avait une pêluche en jeu. Oush.
Pour une raison qui m'était encore obscure, je me retrouve aujourd'hui au parc d'attractions, près de la ville d'Artiesta. J'ai pourtant horreur des manèges et de toutes ces autres conneries que je considère comme étant des attrapes-couillons. La dernière chose dont je me souviens c'est d'avoir discuté avec une personne qui m'a conseillé de prendre un peu de temps pour moi, de sortir, de m'amuser. Le hic, c'est que je n'avais aucune idée de comment les gens normaux faisaient pour s'amuser. Parce que oui, je ne me considère absolument pas comme quelqu'un de normal.
Idée un peu saugrenue, j'ai demandé à mes Pokémon, Seifer et Ticlik, respectivement mon Insécateur et mon Trousselin, de me dire ce qui leur ferait plaisir. Ils ont voulu à l'unanimité se rendre au parc d'attractions. Bon. Ok, ils n'étaient que deux. Mais ça reste l'unanimité. Je commençais déjà à regretter cette sortie. J'aurais largement préféré m'entrainer ou me mesurer à quelqu'un lors d'un combat Pokémon. Ça, pour le coup, ça détend. Qu'à cela ne tienne. Nous avions bougé nos fesses jusqu'ici, autant en profiter maintenant. J'allais bien finir par tomber sur une activité qui me plait.
Nous nous baladions donc tranquillement d'attraction en attraction avec mes Pokémon jusqu'à arriver devant la pêche aux Canartichos. Ce n'était pas le genre de truc qui m'intéressait particulièrement. C'était sans compter l'intervention d'une demoiselle qui m'interpella de façon très subtile afin de me défier à cette activité.
De caña a caña, peut-être. Parce que pour les attraper à mains nues…
Mon humour était toujours aussi merdique, c'était affolant. Quoi qu'il en soit, quelqu'un venait de me lancer un défi et je ne pouvais refuser. Un combat Pokémon ou un combat pour savoir qui attrapera le plus de Canartichos, c'était du pareil au même. Mon honneur était en jeu.
« Booon ok, on peut les capturer avec une canne, puisque monsieur ne veux pas se casser un ongle en les attrapant à mains nues. » dit Bobbi en riant
La demoiselle prit une des cannes à disposition, prête à entendre le signal de départ. Lorsque la compétition commença, Bobbi se depecha de prendre le plus de canartichos que possible, pechant meme deux canartichos à la fois ! Mais, son adversaire était redotable aussi, la compétition était rude !
« Tu vas rire, mais mon surnom, c’est vraiment Bob’. Je me nomme Bobbi. »
Qu’est-ce qu’il en avait à foutre ? Bobbi ne savait pas, elle voulait juste le déstabiliser et le déconcentrer, histoire d’avoir plus de cannartichos, et donc, plus de points dans la poche ! Une peluche goinfrex change une femme, vous voyez.
Le reste de la compétition se déroula sans encombres... jusqu’à la fin ou Bobbi découvrit avec dégout qu’elle avait perdu. Le déni fut réel.
« MAIS AZY ! ARBITRE Y’A FAUTE ! »
Bobbi ? Mauvaise perdante ? Totalement. Dans sa tête, c’était sur que le gars random avait choppé des canartichos d’un autre stand ou qu’il avait utilisé l’aide mystique de ses pokémons ou encore Dans tous les cas, il ne pouvait PAS avoir gagné contre elle légalement et normalement. Elle le pensait réellement.
« Pff. Je perds la bataille, mais pas la guerre ! »
Oui, guerre carrement. Bobbi prenait cette défaite très à coeur et elle ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était un peu honteux de perdre contre un gamin qui avait limite l’âge de son frère.
« 1v1 sur « dance dance ponita dance dance ? » »
C’était un jeu de rythme où il fallait danser tout en suivant les pas indiqués par les flêches tracées au sol. Par exemple, si la flêche de l’écran pointait vers la gauche, les danceurs devaient effectuer un pas à gauche, le tout en cliquant, grace à leur pied, sur un bouton avec le signe «gauche » sur le sol. C’était un jeu convivial... mais compétitf et capable de briser des familles.
Je n'étais pas vraiment sûr que céder aussi facilement et relever le défi d'une inconnue était une chose très judicieuse à faire. Bah. Au diable les secondes pensées. J'avais enfin trouvé une activité dans ce maudit parc d'attractions qui m'intéressait. Et non, je ne parle pas de la pêche aux Canartichos. Je parle bien évidemment de foutre une raclée à cette fille.
C'est surtout que ce serait contre les règles de les attraper à mains nues.
Mon manque d'humour et mon côté terre à terre sont des choses chez moi qui m'empêchent de réellement créer des liens sociaux avec les gens. En toute honnêteté, ça m'allait parfaitement. Et pourtant j'essaie de me soigner en me forçant à me socialiser. Ce n'était vraiment pas une tâche aisée et mes Pokémon n'en rataient pas une pour se foutre de ma gueule. BREF.
Je me mis donc en position pour cette fameuse compétition de pêche. À peine le top départ envoyé que je lançai ma ligne avec fluidité et rapidité. Mes escapades à Unys pour aller pêcher allaient enfin me servir. Mieux vaut tard que jamais !
Mon adversaire semblait bien se démerder, elle aussi. Je n'arrivais pas vraiment à savoir qui de nous deux était en tête. D'ailleurs, j'apprends qu'elle s'appelle Bobbi. Quelle idée de porter un bob lorsqu'on s'appelle Bobbi, sans blague. Je me demande si elle l'a fait exprès.
Tu dois être vachement confiante pour me parler en plein match ! Moi, c'est Shinzo.
Oui. Un match. Compétition de pêche ou combat Pokémon, c'était pour moi la même chose : tout est une question d'honneur et de conviction. Je n'allai pas perdre à ce jeu puéril. Il en était hors de question ! Arrivent enfin les résultats. Je suis désigné vainqueur de ce duel. En regardant les Canartichos pêchés par Bobbi, je constate que mon avance n'était pas aussi grande que ce que je pensais.
Humpf. Rejeter la faute sur l'arbitre…
J'avais beau la provoquer, je sais que j'aurais ragé moi aussi si j'avais perdu. Malgré sa défaite, je fus agréablement surpris qu'elle me défie à nouveau. Seulement, il ne s'agissait plus d'un jeu d'adresse. Mais bien d'un jeu de rythme et de coordination.
À ce moment là, je ne savais pas quoi faire. J'étais pris au piège entre ma soif insatiable de vaincre (sans oublier le fait que j'ai ouvertement provoqué Bobbi) et la peur du ridicule. Pour qui allai-je passer si je me défilai maintenant ? Et merde. Je ne pouvais décidément pas reculer.
C'est d'accord. J'accepterai chacun de tes défis !
Ces mots, je les pensais. J'avoue, j'étais littéralement en train de faire dans mon froc à l'idée de devoir danser devant des inconnus. Mais il en allait de ma dignité de combattant. Étais-je réellement en train d'en faire des caisses pour de simples activités dans un parc d'attractions ? Totalement.
Tous les défis ? Il était téméraire le petit ! Dire ce genre de chose à Bobbi était l’équivalent à faire des défis pour litteralement tout et n’importe quoi ! Même « celui qui respire le plus fort » allait être une compétiton. Mais bon, il était tête brulé et competiteur et ça, elle appréciait la petite blonde.
Elle emmena donc le jeune homme sur la borne d’arcade proposée, bousculant par inadvertance quelques gamins au passage. Le jeu de rythme bien connu du monde des jeux vidéos d’arcarde était simple. Celui qui faisait le moins d’erreurs dans les pas et qui arrivait à avoir la note la plus élevée gagnait. Aussi simple que ça. Bobbi avait l’habitude de danser dans son salon les dimanches matins, dance dance ponita dance était donc un jeu d’enfant ! Elle vaincra ce mioche cette fois-ci !
« On va la faire en 3 manches, AKA un BO3. Je te laisse l’honneur de choisir la chanson pour cette première partie ! »
Mais qu'est-ce qui m'avait pris de dire ça, sans déconner ? J'étais en train de m'embarquer dans une aventure dont je n'allais pas assumer les conséquences à la fin de la journée. C'est une certitude.
Nous nous rendons au niveau des bornes d'arcade. Je n'avais jamais dansé de toute ma vie. Le fait de me dire que mon dépucelage chorégraphique allait se faire à la vue de plusieurs dizaines de personnes me mettait extrêmement mal à l'aise. Je ne sais pas si j'ai un bon sens du rythme et honnêtement j'en doute. C'est parti pour se ridiculiser, en sommes…
Deux manches gagnantes, du coup. Très bien. La première musique sera "Tourner les Serviettes" de Patrick Sebastien.
En plus de n'avoir jamais dansé, ma culture musicale n'était pas très grande. Quitte à perdre la face en public, autant le faire sur une musique qui prête au ridicule. Bobbi et moi nous avançons sur les zones réservées aux joueurs. Il s'agissait de plateformes sur lesquelles étaient dessinées des flèches allant dans toutes le directions. Le but était de marcher sur la flèche affichée à l'écran, le tout en rythme.
La musique se lança et une pluie de flèches apparue à l'écran. J'ai eu beaucoup de mal à les suivre des yeux et mes jambes ne suivaient pas du tout les informations que leur envoyait mon cerveau. Bobbi, quant à elle, bien que déstabilisée par la musique, semblait beaucoup mieux se démerder que moi. Elle enchainait les pas avec une certaine aisance et se permettait même d'imiter la chorégraphie avec ses bras. Sans surprise, elle remporta la première manche.
Ne prends pas trop la grosse tête. Ce n'était que l'échauffement ! Je te laisse choisir la deuxième musique.
Mon air assuré et ma provocation n'étaient qu'une façade. Mais, aussi surprenant que cela puisse paraître… ce jeu me plaisait bien. J'avais peut-être mes chances de gagner la deuxième manche.
Bobbi pensait au debut que la chanson choisie par son adversaire était complètement stupide, mais c’était un choix stratégique assez fort ! En effet, le rythme augmentait et les flèches s’enchainaient assez rapidement. Quel stratège, ce jeune homme !
Bizarrement, la blonde prit gout à la chanson, s’ambiançant et chantonnant même les paroles ridicules du morceau. Peut-être que cet engouement soudain lui avait permis de remporter cette manche.
« ET BOUM ! 1-0 ! »
Ou peut-être que ce gamin était incroybablement nul. Quoique pas vraiment, en fait. Son score ne montrait pas un chiffre si degeu que ça. Mais ça ne dépassait pas le magnifique score de Bobbi.
« Mhh le petit canard en mousse ! C’est parti ! »
Sur ces mots, la météore insera une pièce dans la machine et se mit à danser.On aurait dit que le gin avait développé un sharingan ou un super pouvoir et qu’il était devenu Michael Jackson de la salle d’arcade. Il avait littéralement explosé Bobbi.
« ...Tu as... gagné ???? »dit la blonde en ecarquillant grand les yeux
Et il fallut que Bobbi la ramène lors de sa première victoire. Il était temps que je lui cloue à nouveau le bec en remportant la deuxième manche. Je commençais tout doucement à me faire à ce jeu de rythme en plus de l'apprécier. J'avais vraiment de bonnes chances de gagner ne serait-ce qu'un point. Son choix de musique fut là aussi des plus trépidants.
Je vois que tu as toi aussi de bons goûts musicaux !
On était à nouveau en train de se déhancher sur la borne d'arcade. Le duel était beaucoup plus intense que le premier. Aucun de nous ne voulait lâcher du leste. Cette intensité et cet esprit de compétition… tout ça pour un putain de jeu de danse… c'était du grand n'importe quoi. Je finis par remporter la deuxième manche à quelques points près.
Alors, on la ramène moins, hein !
J'étais essoufflé malgré mes faux airs de supériorité. Bobbi aussi commençait à fatiguer. Nous étions donc à égalité. Il fallait nous départager sur une ultime musique. Pour que cela soit le plus équitable possible, je me tournai vers une personne qui nous observait depuis tout à l'heure afin de lui demander la musique qui allait décider l'issue de ce match. La musique choisie est donc "Le Rap de Gaspard et Blathazar" du Palmashow.
C'est donc peu confiant et le pied hésitant que je m'avance sur la borne et sélectionne la musique en question. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et le résultat fut des plus… surprenants.
Après une lutte acharnée, Bobbi sort vainqueur de cette manche et remporte donc le match 2-1.
Sur cette musique aussi surprenante que ridicule, Bobbi envoya le taquet. Elle faisait des jeux de jambes dignes d’un danseur de claquettes pro, comme si elle avait appris un nouveau jutsu, c’était incroyable ! Mais, pas suffisant pour arracher totalement la victoire à Shinzo, qui se débrouillait comme un dieu. C’est un faux pas de son adversaire qui départagea les deux concurrents. Bobbi dépassait son vis à vis de 5 petis points et avait remporté la victoire.
« LET’S GOOO ! LET’S MOTH*F*CKING GOOO ! » cria Bobbi en voyant l’écran de victoire s’afficher sur sa machine
Oui, la blonde était heureuse pour rien. Oui, elle se sentait trop puissante d’avoir battu un jeune homme à peine sorti de l’adolescence sur un jeu d’arcade. Oui, elle en était fière, très fière. Oui, Bobbi, c’était une grande enfant.
« Pfiouuu ! Je suis morte! On en est à 1-1. Un dernier défi pour savoir qui est le meilleur....meilleur ? Et pour remporter ta peluche goinfrex ! »
Il y’avait cette machine qui déterminait la force, une pour remporter des lots aussi diverses que varier, la machine où l’on doit taper des taupes, une autre où il fallait affronter des zombies... Dans la tête de Bobbi, le défi était déjà clair.
« Allez ! Viens montrer ta force ! Partant ? Je te paye une boisson après.»
Bon, on aurait dit que la proposition de Bobbi allait être pour une prochaine fois. En effet, l’homme devait partir, et la jeune femme se retrouva seule. Une chose était sure, c’est qu’elle s’était bien amusée !
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