« Quelle triste vision. Les sauveteurs d'ici ont été terriblement faibles, qui ont-il engagé pour affronter de tels Pokémon, sérieusement ? »
Soupira la jeune femme, bras croisés, contemplant ce champs de ruines. Vêtue de son manteau sombre dont elle avait remonté les pans assez haut pour couvrir sa bouche, elle secoua doucement la tête de droite à gauche, l'air ennuyé. Si des dresseurs comme Jun étaient portés disparus et comme Nathanaël étaient morts, alors oui le danger avait été immense. Ekaterina pouvait être satisfaite d'avoir réussit à gérer son adversaire d'une main de maître mais elle n'y parvenait pas, ses pensées revenaient sans cesse vers Nathanaël. Son corps avait été enterré près de son refuge, refuge prit en charge par elle et Lionel, lui aussi fortement touché par l’événement. Psychologiquement, lui. Il avait vu Bolt mourir, malheureusement. La Team Mistral n'avait épargné aucun d'eux, de nombreuses familles avaient dû quitter leurs anciennes maisons, voyant leurs biens ou leurs êtres-chers détruis.
Ekaterina coula ses prunelles dorées vers Cheschire qui l'avait accompagné. Silencieux, le jeune homme avait bras croisés, son éternel étrange petit sourire aux lèvres. Doucement, il ouvrit son unique prunelle céruléenne pour observer la jeune femme qui semblait fatiguée de voir ce triste paysage. Un petit Chinchidou se trouvait sur l'épaule du garçon, grignotant des petites graines qu'il lui tendait du creux de sa main droite.
« Nous allons donc devoir fouiller parmi les décombres, Madame Snyder ? »
La jeune femme eut une petite mine, pinçant ses lèvres pulpeuses. Mains sur ses hanches, elle balaya les lieux du regard avant d'hausser ses épaules, glissant son regard vers le blond à ses côtés.
« Malheureusement oui, je n'ai eu que quelques indications imprécises sur l'emplacement du Cristal Z. On va devoir faire avec. Toi et Chinchidou, cherchez près de cette maison là, à moitié détruire d'accord ? Je serais proche de ce regroupement là. »
Sur ces mots, Ekaterina libéra de leurs Pokéballs Sepiatroce ainsi que Felinferno, ils l'aideraient efficacement dans sa recherche. Un vieil homme du village lui disait que sa famille n'avait pas rapporté ce bien de Windoria et de ses ruines, il espérait certainement que la championne mettrait la main dessus. Toujours est-il qu'Ekaterina, même si elle le retrouvait, ne comptait pas le lui rendre. Elle n'allait pas laisser échapper un Cristal Z si facilement. Tant pis si mentir à une vieille personne était malhonnête aux yeux des autres ; de toute manière, Cheshire n'en avait rien à redire et elle en faisait déjà bien assez pour Kishika !
Le chaos n’avait épargné personne. Des foyers détruits, des familles déchirées, des vies anéanties. Lumiris avait été prise par surprise et avait perdu beaucoup de choses, le jour de l’attaque. Windoria avait été complètement rasée et c’était sans aucun doute la région la plus touchée. Tous les survivants avaient dû fuir pour aller s’installer ailleurs. La vie continuait cependant. C’était le propre de l’humanité : se relever à chaque fois et tout reconstruire. Quelle ne fut pas ta surprise en découvrant un petit campement au milieu des ruines…
« Ne bougez plus. On veut pas vous faire de mal alors n’avancez plus ! »
La voix provient d’une barricade de fortune, bâtie en bois. Elle est fluette, comme celle d’un jeune garçon n’ayant pas encore connu la puberté. Tu aperçois une paire d’yeux. Furtifs, ils t’observent une seconde puis disparaissent. Des éclats de voix se font entendre mais tu ne parviens pas à distinguer ce qui est dit et finalement, ton interlocuteur revient. « C’est pas Robin qui vous envoie, hein ? »
Qui est Robin, tu n’en as pas la moindre idée mais vu le ton, tu comprends qu’il n’est pas très apprécié ici. Avant même que tu n’aies le temps de répondre, une deuxième voix surgit.
« Tu vois bien que c’est des adultes, espèce de débile. C’est obligé ils sont pas avec lui. » « Ah… oui. »
La paire d’yeux réapparait entre deux lattes de bois de la barricade, comme pour t’observer une deuxième fois. C’est tout ce que tu vois des gens là-bas pour le moment.
« V-vous être vraiment pas amie avec lui, n’est-ce pas ? Alors, madame, est-ce que vous pouvez nous aider ? »
Une grande plaque de bois est poussée sur le côté pour faire apparaître un trou dans ce mur improvisé. Tu comprends qu’ils t’invitent à entrer et tu remarques aussi que les deux personnes t’ayant libéré un passage ne sont nul autre que des enfants. Dix ans, douze maximum. Ici, à Windoria. Cela avait de quoi susciter ta curiosité. Une fois à l’intérieur, tu découvres un campement à ciel ouvert. La misère règne en ces lieux autant que le froid mordant. Le campement s’étant jusqu’à une maison à moitié écroulée où les enfants se retirent une fois la nuit tombée. Un feu brûle au milieu de la cour, à côté duquel se trouve un Magmar visiblement chargé de l’alimenter. Ce dernier te regarde d’un air suspicieux. Il tient à ces enfants, tu l’as bien compris. « Venez tous, on a trouvé une grande personne ! » fait le garçon qui t’as fait entrer, « Elle va nous aider ! »
Une porte s’ouvre et trois nouvelles têtes apparaissent. Une petite fille qui devait avoir six ans, une autre gamine d’une dizaine d’année et enfin un garçon semblant un peu plus âgé que les autres. Treize ou quatorze ans. C’étaient ce que sa taille et son apparence juvénile disaient et pourtant, ses yeux cernés étaient ceux d’un homme qui en avait déjà trop vu. « Vous pouvez vraiment faire quelque chose ? » demanda-t-il d’une voix rauque.
Plus qu’une question, c’était une véritable supplique. Ils étaient là depuis l’attaque, à survivre seuls et qu’ils soient encore capable de tenir debout devait tenir du miracle. L’adolescent pose son regard sur Cheschire et toi et vous indique un banc ou vous asseoir, à côté du feu au centre de la cour. Tu peux remarquer qu’il y a une casserole sur le feu, dans laquelle le garçon plonge deux tasses pour les remplir avant de vous les tendre, à ton compagnon et toi.
« C’est pas grand-chose et c’est pas très bon mais on n’a rien d’autre, désolé… »
Dans la tasse se trouve quelque chose qui devait être de la soupe. De l’eau chaude et quelques légumes trouvés çà et là avant d’être grossièrement découpés puis jetés dans une marmite. Ce ne devait pas être très nourrissant mais au moins les gosses n’avaient pas l’estomac vide. Le garçon prend place sur un autre banc et laisse la plus jeune fillette se blottir contre lui. Elle serre une peluche à moitié déchirée contre elle, sans doute sa seule source de réconfort dans cet environnement hostile.
« On étant dans l’orphelinat. Sainte-Catherine, vous connaissez ? Bref. C’était plus loin dans la rue mais tout s’est écroulé. On n’y est pas resté parce que… On était beaucoup plus que ça, à la base. C’était difficile pour nous de rester à un endroit où des gens étaient morts. »
Sa voix s’était étranglée lorsqu’il avait prononcé ce dernier mot. Des images douloureuses lui revenaient en tête mais il s’efforça de poursuivre son récit. Il n’était pas bête et savait que s’il voulait que tu leur tendes la main, tu avais besoin de savoir ce qu’ils faisaient là.
« Au début on avait Eléonore avec nous. C’était notre vieille cuisinière. Ça, c’est son Magmar. On serait plus là s’il ne nous gardait pas au chaud avec ses flammes. Elle nous aidait à nous organiser mais c’était dur parce qu’elle avait perdu la vue quand la ville a été détruite. Après, elle est tombée malade, sûrement sa blessure au visage. On n’arrivait pas à faire descendre sa fièvre. Je vous jure qu’on a tout essayé mais on a rien pu faire… »
Il ne fallait pas te faire un dessin pour que tu devines ce qui était arrivé à Eléonore. Ces enfants n’avaient pas eu de chance, perdre la seule personne adulte de leur groupe…
« Maia aussi… C’était une de nos éducatrices. Elle est partie vers une ville voisine pour chercher des secours mais elle n’est jamais revenue. On était coincés ici mais on arrivait à s’en sortir. Puis on a commencé à se battre entre nous. Il fallait qu’on trouve un chef et ça a créé des disputes. Notre groupe s’est séparé. Nous six d’un côté et le groupe de Robin d’un autre. »
Un grand classique. Lorsque l’autorité disparaissait, le chaos s’installait et l’ordre s’écroulait. Diviser leurs effectifs déjà très réduits ne leur avait clairement pas fait du bien mais l’histoire ne s’arrêtait pas là.
« Il étaient trois et ils sont revenus le lendemain en disant qu’on devait leur donner une partie de notre nourriture, que c’était pas juste de tout garder pour nous. Je ne voulais pas qu’ils meurent de faim, c’étaient des amis avec qui j’ai grandi, alors je leur ai donné des provisions pour plusieurs jours. On a fouille la plupart des maisons encore debout des environs et parfois on y trouve encore un placard rempli ou un frigo accessible. »
Un abri, de la chaleur, des expéditions pour trouver de la nourriture. Ce petit groupe de survivant avait tout mis en œuvre pour s’assurer de voir le soleil se lever chaque matin. Malheureusement, ce n’était que temporaire car tôt ou tard, les vivres viendraient à manquer et la maladie sévirait au sein du campement. C’est pour cela que certains enfants avaient l’air heureux de voir des adultes. Pour eux, vous étiez une porte de sortie.
« Je pensais que ça s’arrêterait-là mais ils sont revenus, nous redemandant à chaque fois de la nourriture. J’ai fini par refuser parce qu’ils prenaient trop et nous n’avions même plus assez pour nous. C’est là que les attaques ont commencé... Parfois en pleine nuit ils reviennent et cherchent à rentrer ici pour nous voler le peu de vivres qu’on a encore et depuis qu’ils ont pris Sam en embuscade pendant qu’il fouillait à l’extérieur, on ose plus sortir. Heureusement que Magmar est là pour nous défendre… »
Tu avais face à toi cinq enfants mais l’adolescent en avait mentionné six. Comme si ce dernier lisait dans tes pensées, il clarifia aussitôt ses propos.
« Il est à l’intérieur. Ils lui ont cassé le bras et il a pris un coup de couteau en essayant de s’enfuir. On a réussi à arrêter le saignement mais la blessure est vraiment pas belle et il commence à avoir de la fièvre. J’ai peur qu’il lui arrive la même chose qu’à Eléonore. »
Il se tut quelque secondes. La situation était alarmante, tu t’en rendais bien compte et, à moins d’avoir un cœur de pierre, tu ne pouvais décemment pas laisser ces enfants ici. Le garçon leva ses yeux vides vers toi. « S’il vous plait, aidez-nous… Je ne sais plus quoi faire. Faites nous sortir d’ici… »
Ekaterina observait les lieux avec un petit air pensif, désolé pour ces lieux. Elle ne pouvait qu'imaginer le chaos qui y avait régné lors de l'attaque ; et quelles têtes devaient faire les familles en revenant ici et voyant tout de détruit ? Il n'y avait clairement plus rien en ces lieux. La jeune femme soupira doucement en songeant que les autorités avaient complètement merdé sur ce coup : quelle ridicule idée que d'employer des gosses incapables de se battre. A quoi avaient-ils pensé ? Ekaterina se remise en route lorsque Felinferno lui fit signe au loin. La championne Spectre fit signe à son tour à Cheschire et Sepiatroce qui ne tardèrent pas à la rejoindre. Ils s'avancèrent donc en direction du catcheur et découvrirent... un genre de campement. D'où une voix s'échappa, de derrière des espèces de barricades de fortunes.
« Nous ne faisons plus un pas. » Déclara Ekaterina sur un ton détendu, guère impressionnée. Elle patienta et prêta l'oreille, choquée d'entendre des voix si jeunes. Des enfants ? Que fichaient des enfants par-ici ? « Je ne co-... »
Elle fut malheureusement coupée par une autre voix un peu plus âgée, les propos du possesseur de cette-dernière lui arrachèrent un haussement de sourcil. A nouveau, des yeux l'observant. Ekaterina fit mine de bâiller, jetant un coup d’œil sur le côté.
« Ne t'inquiète pas, petit. Je ne connais aucun Robin qui serait par-ici... Si tu m'expliques ce qu'il se passe, je peux sûrement aider. »
Une large et grande plaque faîte de bois fut poussée et la championne de Kishika pencha légèrement sa tête sur le côté, attentive. Elle fut invitée à entrer, tout simplement. Ekaterina rappela Sepiatroce ainsi que Felinferno avant de faire un geste du menton à Cheschire afin de l'inviter à la suivre. Ils entrèrent ensemble, choqués par le jeune âge de ces enfants : douze ans au maximum. Que fichaient donc des gosses aussi jeunes par-ici ? Seuls ? Avaient-ils survécu à la catastrophe ? Mais pourquoi aucun parent n'était venu les chercher... ? Y avait-il un refuge ici, auparavant ? De nombreuses questions se bousculaient dans l'esprit de la demoiselle tandis qu'elle suivait le pas des deux enfants. Elle et Cheschire scrutaient les lieux misérables, croisant le regard d'un Magmar méfiant qui alimentait un feu.
« Venez tous ! On a trouvé une grande personne ! Elle va nous aider ! »
Encore des enfants. Trois. Deux jeunes filles ainsi qu'un autre garçon, ce-dernier semblait avoir à peu près quatorze-ans bien qu'Ekaterina aurait plutôt parié sur treize ans. En soi, ce n'était pas si différent. Il restait jeune, trop jeune pour tout ça.
« Je vous aiderais mais vous devez me raconter. » Fit-elle tendit que le garçon leur donnait des tasses emplies d'une pseudo soupe. Désireuse de montrer ses bons sentiments et pour ne pas contrarier leur hospitalité malgré leur situation, Ekaterina mangea. Cheschire en fit de même, son petit sourire secret toujours affiché sur ses lippes. « Nous sommes tout ouïes. »
Ekaterina attarda son regard sur la plus petite blottie contre sa peluche déchirée et cela lui fit un pincement au cœur. La championne de Kishika sentit sa gorge se serrer ; comment diable avaient-ils survécu ? Ils étaient bien débrouillards ces jeunes, dans cette neige, cet environnement. De vrais petits battants. Dans tous les cas, le deux adultes écoutèrent leur histoire avec attention. "C'était difficile de rester dans un endroit où des gens étaient morts." La phrase glaça le sang d'Ekaterina qui tâcha cependant de rester de marbre. Elle ne pouvait pas imaginer ce qu'avaient pu ressentir ces enfants, c'était tout bonnement horrible. La jeune femme se retenait de poser une main devant sa bouche et doucement, une immense vague de tristesse s'empara d'elle. En plus de cela, ils avaient vu leur cuisinière mourir, l'un des piliers de leur vie au sein de cet Orphelinat, certainement. Dans tous les cas voir un être périr était une chose épouvantable alors... pour des gamins de cet âge ?
Une éducatrice disparue dans la nature, des bagarres pour désigner un chef afin d'organiser la vie de groupe... Bon sang, c'était quoi comme chaos ? Ekaterina restait silencieuse et attentive. Quelque chose la fit cependant tiquer : le gosse avait mentionné qu'ils étaient six et pourtant elle ne voyait là que cinq jeunes. Elle se garda d'en faire la remarque afin d'écouter la suite, peut-être que ce point serait mentionné par la suite. Et quelle suite... Ekaterina soupira intérieurement, répugnée par l'attitude de ces trois autres bien que... ils voulaient simplement survivre. Malheureusement, pas de la meilleure des manières, il fallait l'avouer. Ils avaient carrément brisé le bras du dénommé Sam et mit un coup de couteau, sérieusement, quel bordel !
« Bien, j'ai prit ma décision. »
Fit la jeune femme en se redressant, passant ses prunelles dorées sur chacun des enfants présents là. Ils l'observaient avec attention, plein d'espoir.
« On va vous aider. On va aller chercher Robin et les deux autres, vous allez rassembler vos affaires et on va vous ramener à la ville la plus proche. Là-bas, on s'occupera de vous soigner, vous nourrir et vous rétablir, Sam sera sur pied en un rien de temps. Ensuite, je connais un homme dont la mère possède un Orphelinat, on vous y emmènera et vous serez enfin en lieu sûr, c'est comprit ? Cheschire, tu restes ici pour vérifier l'état de Sam, je te laisse Sepiatroce avec toi, moi, je vais chercher Robin. » « Très bien. »
Soudainement, les cinq enfants se ruèrent sur Ekaterina. L'entourant, ils la prirent comme ils le pouvaient entre leurs bras, de chaudes larmes roulant sur leurs joues. La jeune femme les observa quelques secondes, interloquée. Lentement, un doux sourire maternel se dessina sur ses lèvres charnues et elle se baissa à leur hauteur afin de les prendre dans ses bras.
« Ne vous inquiétez pas, votre calvaire s'arrête maintenant. »
Elle essuya les larmes sur leurs joues puis se libéra et ils se ruèrent sur Cheschire afin de lui "infliger" le même traitement. Ekaterina observa la scène d'un air attendri avant de soupirer un coup, elle s'étira un peu et posa une main dans sa nuque pour la faire craquer.
« Faîtes attention madame Ekaterina, Robin, Lance et Justin sont vraiment dangereux. »
Elle leur adressa un petit clin d’œil puis se détourna, empoignant deux Pokéballs. Noctunoir et Felinferno firent leur apparition aux côtés de la jeune femme qui venait de sortir de la planque des six jeunes. Le manteau doucement agité par le vent, la demoiselle leva ses prunelles vers les cieux, inspirant un coup. Elle devait à tout prix ramener tout le monde, il n'était pas question de laisser quiconque derrière elle. D'un pas déterminé, elle se mise en route à travers les ruines pour retrouver ce dénommé Robin. Elle marcha durant un long moment, Noctunoir invisible à ses côtés tandis que Felinferno surveillait les alentours. Soudainement, une voix fut audible.
« Robin ! Robin ! Il y a un adulte ici ! »
La championne de Kishika se retourna et vit un jeune enfant courir se cacher derrière un tas de roches effondrées. Elle eut un léger sourire en coin et elle observa l'enfant tenter de regarder discrètement. Il avait le visage sale et abîmé par quelques coupures.
« Bonjour. Je suis Ekaterina, l'une des championnes de la région et je viens vous aider. Où sont tes deux camarades ? »
Les prunelles sombres de l'enfant s'emplirent de larmes et il explosa en sanglots. Ekaterina eut un air surprit l'espace de quelques secondes puis elle approcha doucement, les mains en avant, sourire avenant aux lippes. Elle contourna le tas de roches et posa délicatement une main sur l'épaule de l'enfant.
« Hey, tout ira bien. »
L'enfant leva ses yeux vers elle, les essuya en reniflant à plusieurs reprises. Soudainement, des crissements furent audibles derrière eux et la jeune femme se détourna doucement, apercevant un jeune devant avoir presque quatorze ans, l'autre, plus jeune, devait en avoir onze.
« Tu dois être Robin, n'est-ce pas ? » Demanda t-elle au plus âgé qui semblait méfiant. Son regard était bien trop dur et adulte pour un si jeune. « Comment vous connaissez mon nom ? » « J'ai rencontré vos six autres camarades, ils m'ont parlé de vous. Je viens tous vous aider. » « Tch. Vous allez vraiment nous aider, nous trois, après ce qu'on a fait ? »
Ekaterina eut un léger sourire.
« Bien sûr. Qui serais-je pour abandonner des enfants dans le froid, traumatisés et apeurés ? Je viens tous vous sauver. Venez avec moi, nous allons retrouver vos six amis et on repartira tous ensemble. »
Robin fronça ses sourcils et détourna le regard, l'air étrange. Ekaterina pu aisément y lire de la culpabilité.
« Je sais ce que tu as fait mais crois-moi, j'ai fait bien pire dans ma vie et des gens ont su me pardonner. Ils ont su me faire confiance à nouveau et me permettre de vivre encore à leurs côtés malgré mes actes. Je peux comprendre ce que tu as fait, la peur, le désespoir, l'abandon, la colère... Tant de choses, de responsabilités pour de si jeunes, c'est impensable. Votre ami n'est pas mort, il s'en sortira mais nous devons faire vite. Vous trois, vous vous ferez pardonner lorsque nous seront rentrés, d'accord ? On va vous ramener à la ville la plus proche où vous serez prit en charge. Ensuite, je connais quelqu'un qui possède un orphelinat, elle prendra soin de vous. »
Clairement, elle n'aurait jamais pensé que connaître Wolfe lui serait un jour utile. Dans tous les cas, elle observa Robin avec attention. Il scrutait le sol, le regard dur.
« Allez Robin, faut y aller ! On a rien mangé depuis deux jours, je suis épuisé et Justin aussi... S'il te plaît. Tu as entendu ce qu'elle a dit ? On sera pardonné. » « C'est d'accord. »
Ekaterina sourit et tendit ses mains aux trois jeunes. Justin et Lance les prirent mais Robin semblait préférer rester derrière. Suivis par Felinferno et Noctunoir, ils retournèrent au niveau de la planque des six autres et s'arrêtèrent devant. Sans attendre, Nicolas, celui qui avait raconté leur histoire à Ekaterina, ouvrit. Ils entrèrent tous.
« Vous voilà enfin tous ! On va pouvoir rentrer tous ensemble ! Sam sera soigné... Merci madame, votre ami, monsieur Cheschire à nettoyé ses blessures et à fait une super atèle ! Sam semble déjà aller mieux ! »
Ekaterina lui sourit gentiment tandis qu'elle observait les affaires rassemblés de tous les enfants. Il n'y avait vraiment pas grand-chose, juste quelques maigres souvenirs. Les deux adultes posèrent leurs mains sur leurs hanches.
« On va pouvoir partir. Tout le monde est prêt ? Mes Pokémon et ceux de Cheschire vont porter vos affaires et porter les plus jeunes ou les plus fatigués. »
Tandis que tout se mettait en place, Robin s'approcha de Nicolas. Poings fermés, mâchoires serrés, il fixait le sol.
« Vous... Vous ne nous en voulez pas pour tout ce qu'on a fait ? »
Un immense sourire se peignit sur le visage de Nicolas.
« Monsieur Cheschire nous a expliqué pourquoi vous avez ainsi agit. Et puis, oublions tout ça d'accord ? Nous sommes comme des frères et des sœurs, nous sommes enfin sauvés et nous allons recommencer à zéro. Redevenons comme avant. »
Ekaterina les observait du coin de l’œil et elle vit Robin se mettre à pleurer silencieusement, il gardait la tête haute et les dents serrées mais des larmes roulaient sur ses joues. Il explosa en excuses, tombant à genoux devant Nicolas qui souriait, le prenant dans ses bras.
« En route ! »
Tous équipés, ils se mirent en route. Cheschire fermait la marche, Ekaterina l'ouvrait et entre tout ça, les Pokémon s'occupaient de tout porter. La troupe était en route pour la ville la plus proche ! Il était temps de sauver tout ce beau monde.
Tandis qu'ils marchaient, la plus petite des filles approcha d'Ekaterina. Elle lui offrit un adorable sourire et lui glissa un objet dans la main.
« Je trouvais cette pierre jolie alors, tenez madame, c'est pour vous. »
Ekaterina la remercia avant de glisser l'objet dans sa poche, elle regardait plus tard.
**
Ils arrivèrent finalement hors de la neige et furent trouvés par les pompiers contactés préalablement par Ekaterina. Cheschire et elle confièrent les enfants et les affaires avant de les suivre en montant également avec eux, Ekaterina était désireuse de suivre les soins sur la petite bande de survivants. Puis, elle se sentait heureuse.
Rejoins la famille !
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