Dusk Lumiris

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Pas besoin de sortir les crocs, Mister Roméo ! (Roméo)
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Kalia était-elle nostalgique de sa récente mais ancienne vie de mannequin ? Difficile à dire. Dans l'ensemble, non. Elle réalise enfin ce qu'elle veut en vivant librement tout en parcourant les méandres de Lumiris. Elle fonctionne à son rythme, sans obligation ni de réelles contraintes. Et ça ? C'est un pur régal et un profond bonheur ! Après, elle ne cache pas qu'elle doit cela à son ancien métier et son ancienne renommée. Car sans l'argent que cela lui a apporté tout un temps, elle ne pourrait certainement pas se permettre de vivoter allégrement au gré du vent ! En contrepartie, il lui arrive parfois de repenser au luxe et au confort que sa notoriété lui permettait... Surtout lorsqu'elle était sur le terrain, à devoir dormir à la belle étoile, où dans des endroits pas très confortables. Certes, ça faisait partie de son 'boulot', des risques du 'métier'... Mais sans doute qu'avoir côtoyé le confort de la grande vie est suffisant pour lui en faire ressentir un certain manque dans de tels moments !

Ses pensées tournées vers cette 'grande époque', elle eut un sourire aux coins des lèvres alors qu'elle vagabondait dans les rues de Voltapolis. Flânant dans différentes boutiques de vêtements, son esprit se tourna vers le souvenir d'une ancienne amie qu'elle avait quelques fois côtoyée durant son ancienne vie. L'équivalent d'une mère bienveillante et d'une mentor au sein de ce monde de l'excellence qu'était la mode et le mannequinat : la belle et intemporelle Charlotte ! Repensant à elle, Kalia décida de troquer les boutiques de vêtements afin de se rendre dans un supermarché. Elle prit un nécessaire de pique-nique qu'elle paya rapidement, avant de le ranger précieusement dans son sac en bandoulière. L'esprit léger, le coeur ravi et le sourire aux lèvres, notre ex-mannequin traversa les rues de la ville jusqu'à arrivée aux abords de la résidence Peterson. Se manifestant au portail de la résidence, notre principale intéressée fut conviée à rentrer par le majordome des lieux. 'Un majordome... Rien que ça ?' Se dit-elle intérieurement, finement amusée, alors qu'elle se laissa guidée jusqu'au salon principal.

Kalia fut informée que Charlotte n'allait pas tardé... Soit ! Elle refusa poliment la proposition du serviteur à boire ou manger quoique ce soit, et laissa ce dernier retourner à son intendance pendant que notre Kalia sorti son téléphone portable. Elle passa sur son blog et parcouru les derniers commentaires récemment postés par sa petite communauté de followers. Des froncements de sourcils, des interrogations, des sourires et des airs amusés. Chaque commentaire avait le don de la faire passer par une quirielle d'état différent et de réaction ! C'est d'ailleurs aussi pour ça qu'elle aimait le fait de pouvoir partager ses vidéos et ses aventures par un canal en ligne. Mais, si Kalia pu rester facilement une dizaine de minutes à regarder ça sur son téléphone, le temps passait et l'interrogeait sur le fait de savoir si elle avait bien fait de vouloir passer faire coucou à son ancienne amie, ou pas ?!

N'y tenant plus, elle décida de laisser son sac sur le divan, et de se relever pour s'avancer jusqu'à la fenêtre. Les bras croisés sous sa poitrine, elle observait l'extérieur tout en poussant un petit soupir. La patience n'étant pas son fort, elle leva son poignet pour consulter l'heure indiqué par sa montre.

« Eh bien ma vieille... Je pense que t'aurais mieux fait de continuer ton tour des magasins... »

Souffla-t-elle pour elle-même, avant de se retourner et de se retrouver nez-à-nez avec une présence masculine, mais beaucoup plus jeune que le majordome. Surprise, Kalia ne pu se retenir de faire un petit bond et d'étouffer un petit cri de stupeur.

« Vous m'avez fait peur... ! »

Ponctua-t-elle spontanément, une main venant se positionner à hauteur de son coeur avant qu'un sourire de politesse et de circonstance ne s'étire sur ses lèvres.

« Je suis désolée... Vous ne savez pas si Charlotte en a encore pour longtemps ? »

L'interrogea-t-elle sans se formaliser, ni même sans prêter de prime à bord attention à ses traits jeunes et quelque peu familier vis-à-vis de ses parents...
Pas besoin de sortir les crocs, Mister Roméo, feat. Kalia & Roméo

     
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Assis dans sa chambre, Roméo était plongé dans ses jeux vidéos, échappatoire de sa vie quotidien. Voilà plusieurs heures qu'il était installé sur sa console, se concentrant le plus possible à gagner contre quelques ennemis. Smash, son polichombr, le regardait faire sans la moindre once d'expression, tournoyant tout simplement dans la chambre du garçon. On ne pouvait pas dire qu'il manquait, entouré de tout ce qu'il pouvait souhaiter grâce à l'argent de ses parents. Pourtant, le jeune homme était prisonnier d'eux, utilisé qu'en simple objet décoratif, le graal de sa famille, un moins que rien de représentant. Et de cette cause, il haïssait ceux qui lui avaient donné la vie, chaque instant de sa misérable existence.

Roméo lâcha la manette lorsqu'une musique de victoire retentit avant de s'écraser sur son lit, plaçant alors ses deux bras derrière sa tête. Le regard carmin se déposa sur le plafond alors que les pensées de celui-ci prirent entièrement place dans son esprit.

- Pourquoi c'est pas aussi simple comme dans les jeux?


Murmura-t-il comme à lui-même avant que son téléphone émette un petit son. Sa tête pencha sur le côté, fixant l'objet électronique d'un mauvais oeil, sentant un nouveau message de sa mère ou de son père pour pouvoir l'accompagner à un de ses fichus séminaires. Le garçon se releva, se mettant en tailleur alors qu'il attrapa son portable pour y lire le sms. Bingo, sa génitrice lui avait effectivement demandé de le rejoindre en vitesse pour il ne sait quoi. Mais l'envi de se retrouver en sa compagnie le rebuta.

Juste avant qu'on toque à sa porte, lui indiquant qu'une femme attendait depuis quelques instants dans le salon principal de la demeure. Et Roméo, lui, en avait clairement rien à faire, demandant pourquoi sa soeur n'y allait pas à sa place. Fait débile comme elle devait surement suivre les parents. Abattu par ses responsabilités, le garçon aux cheveux blonds se décida à descendre les escaliers et passer la porte de la grande salle.

Il s'était dirigé vers une femme un peu plus grande que lui, se positionnant dans son dos alors que sa capuche cachait la plupart de son front. Celle-ci se retourna et sursauta par la présence de Roméo qui le fixait d'un regard mauvais. Il soupira ensuite, fermant les yeux avant de répondre à l'inconnu.

- Aucune idée de ce que fait ma crétine de mère mais elle devrait pas tarder à rentrer.


Il engouffra alors ses mains dans son sweat, fixant l'autre bout du salon afin de ne pas regarder la dame dans les yeux.

- J'espère que t'es pas d'la presse où j'demande au vieux de te jeter dehors.


Roméo se mit alors à grogner légèrement entre ses dents, détestant les médias toujours trop envahissant à son goût.

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« Ta crétine de... ? »

Si la gêne s'était alliée à la surprise dans un premier temps, le répondant de la personne se trouvant face à elle ne manqua pas de piquer notre ex-mannequin au vif ! Stupéfaite de la manière dont ce garnement parlait de son amie ne lui plaisait guère ! Autant parce que Charlotte était loin d'être une crétine, que parce que Kalia n'était pas du genre à apprécier ce manque cruel de respect envers un parent quelconque... Et, ce, même si elle n'avait pas la prétention de connaître l'ambiance familiale régnant ici... Il est vrai que la maîtresse de maison, du temps où Kalia la fréquentait régulièrement, se voulait assez avare en informations concernant sa vie familiale. Bien sûr, elle savait qu'elle était en ménage, et qu'elle avait deux enfants. Mais cela se limitait juste à ça ! Si bien que notre principale intéressée était incapable de se rappeler du prénom du sombre effronté se tenant face à elle !

« J'ignorais qu'elle avait un fils aussi aimant... »

De l'aspect sympathique, Kalia adopta une posture subitement plus froide et distante en recroisant les bras sous sa poitrine, affichant un air renfermé. Sa tête se pencha sur le côté alors que ses yeux se refermèrent, n'accordant aucune attention visible au fils de son amie. Sans doute encore un de ces fils pourri gâtés qui se permettait d'être ingrat au possible, pensa-t-elle en son for intérieur. Quoiqu'il en soit, la manière qu'il eut de continuer de s'exprimer n'arrangea nullement la froideur de Kalia, ni son début de mauvaise humeur. Pouvant prendre la mouche très rapidement, et être piquée au vif tout aussi vite, il va de soi qu'elle n'apprécia nullement sa façon de s'adresser à elle !

« Que je sois ou non de la presse ne te dispense pas de faire preuve d'un peu de respect, il me semble. Être le fils de, n'excuse pas tout, comme on dit ! »

Donneuse de leçon en plus de ça ? Disons plutôt que si on voulait la pousser à montrer son visage plus désagréable, elle le faisait de façon assez directe et sans détour. Pour certains, cela faisait partie du charme de sa personnalité. Pour les autres, c'était juste insupportable. Et Kalia avait le sentiment de ne pas se tromper en pensant que le fiston rentrerait sans hésitation dans cette seconde catégorie.

« Mais non, je ne suis pas journaliste. Je m'appelle Kalia. Je suis une amie de ta mère. Et toi ? »

Haussa-t-elle un sourcil, les yeux ré-ouvert face au jeune homme, affichant une allure presque hautaine et supérieure. Cette apparence qu'elle prenait systématiquement, même sans s'en rendre compte, lorsqu'elle n'était pas dans une position dés plus intéressante, ou en tout cas agréable ! On peut d'ailleurs dire que la prise de température de ce début de visite était bien loin de ce qu'aurait pu croire, penser, imaginer et espérer notre chère invitée... Comme quoi, la vie et son lot de surprises en tout genre, hein ?!
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La dame semblait avoir été choqué par le langage de Roméo qui s'était reculé de l'invitée surprise. Il tourna autour de la petite table basse, d'un pas lourd et énervé. Il ne comprenait pas pourquoi la venue de cette femme qui importunait plus le cours de vie de la maison familiale. Comme si c'était pas la galère depuis des années, bien entendu. Le garçon aux cheveux blonds reposa son regard sur l'inconnue. Elle était plutôt jeune, un âge entre lui et sa propre mère Charlotte Peterson. Mais d'un côté, elle n'avait pas l'air d'une journaliste, bien trop belle, trop entretenue pour travailler avec les médias. Alors, qui était-elle.

- Ravi d'être son fils.


Répondit-il avec ironie, un sourire aux lèvres alors qu'il balança son corps en arrière, atterrissant alors dans le moelleux du canapé. Roméo s'accouda confortablement, croisant ses jambes sur toute la longueur du mobilier alors qu'il quitta du regard la deuxième personne de la salle. Il ignora ainsi la colère d'une inconnue sans être touché par les ondes négatifs qui s'y dégageaient. À la place, le garçon attrapa une de ses mèches entre ses doigts, tournoyant alors les fins cheveux blonds entre ses ongles.

Roméo écoutait que d'une seule oreille, comme il le faisait si bien avec ses parents. Il avait l'habitude des remontrances qu'on lui faisait et gardait son sang-froid avec une grande maîtrise qu'on a rarement à cet âge-là. Tout au contraire, cela nourrissait bien plus sa haine envers la communauté.

Et ce n'était pas parce qu'il était le fils de deux grandes personnes reconnues dans toute la région qu'il profitait de sa place d'héritier afin de s'amuser avec les autres. Mais tout simplement parce que Roméo prenait plaisir à voir s'énerver les personnes même s'il ne les connaissait pas. C'était pour lui une façon d'exprimer sa colère envers sa propre famille.

Il sourit lorsqu'elle lui donna son nom puis sa relation avec sa génitrice. Par contre, elle avait quand même l'audace de lui demander qu'il était mais Roméo le prit avec le sourire. En fait, il avait l'habitude d'être dans l'ombre de sa mère. Le garçon retourna sa tête vers Kalia alors que son regard s'agrandissait en un sourire horrible.

- Oh, moi? Je suis le toutou muselé des maîtres de ces lieux.


Dit-il en rigolant à moitié. Oui, c'était une bonne image de ce qu'il voyait. Une petite bête de compagnie qui doit suivre docilement ses parents sans rien dire. Roméo n'avait été qu'un déchet repeint d'or par ses ascendants.

- Et donc, vous avez préféré venir sans rendez-vous faire une surprise à ma mère, c'est ça?

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