Dusk Lumiris

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I'll Give You Immortality ft. Isaac
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Tu étais conscient que s’ils savaient, ils t’en voudraient. De ce côté, tu ne te voilais pas les yeux : ton implication avait toujours été perçue d’un mauvais oeil par ta famille et tu ne pensais pas que ton déménagement y ait changé quoi que ce soit. Depuis trois ans, ils regrettaient à tort ce temps que tu offrais aux autres plutôt qu’à toi-même. Après tout, on t’avait volé dix-huit ans de ta vie… Alors en quoi ressentais-tu le besoin d’offrir gracieusement ce qu’il te restait de ta santé et de ton temps ? Pourquoi était-ce si compliqué pour toi de profiter de cette nouvelle existence pour en découvrir égoïstement tous les plaisirs ? Ils ne comprenaient pas. Ils ne pouvaient pas comprendre. Eux n’avaient jamais redouté la mort…

Et surtout, ils n’avaient jamais croisé le chemin de quelqu’un redoutant la vie.

En arrivant à Lumiris, tu avais cru que tu y apprendrais enfin à penser un peu plus pour toi-même. Mais les jours étaient longs lorsque l’on n’était personne. Une fois tes boîtes défaites, que te restait-il ? Il y avait Béa’. Bien sûr qu’il y avait Béa’. Mais tu n’étais pas son centre de l’univers et tu ne pouvais pas t’attendre à ce qu’elle prenne en main tout ce temps que tu ne savais comment occuper… Tu valais mieux que ça. Et les hôpitaux étaient les seuls lieux dans lesquels tu te sentais vraiment valorisé. Tu avais besoin de ce sens à ta vie, de cette raison d’être. C’était on ne peut plus égoïste que de vouloir t’en priver…

Certes, l’ambiance au centre hospitalier de Voltapolis n’avait rien de comparable à celui de Doublonville, mais ça n’avait plus la moindre importance. Au moins, ici, l’ombre de ta propre mort ne planait pas dans les couloirs, ressassant les innombrables souvenirs sur lesquels tu devais désespérément tirer un trait. C’était différent. Et c’était tout ce dont tu avais besoin : une base toute neuve sur laquelle rebâtir de meilleures expériences. L’idée était à la fois très simple et très facile à mettre en œuvre… Le déménagement ayant déjà enclenché le processus. Tu étais un jeune homme, un homme, vivant désormais. Tu ne pouvais plus rester enchaîné à un endroit par peur de ce qu’il y avait ailleurs.

Esquissant un sourire, tu laissas ton front choir contre la vitre de la machine distributrice devant laquelle tu attendais depuis quelques secondes. Tu fréquentais des gens atteint du mal de vivre depuis trois ans maintenant… Trois longues années à vouloir sauver ceux et celles qui ayant tenté la grande traversée et cela ne t’avait toujours pas donné le courage nécessaire pour affronter l’inconnu. Tu aimais ton quotidien apparemment bien trop chargé, bien trop nocif. C’était confortable d’être ancré dans une routine, quelle qu’elle soit.

Te penchant pour attraper la canette, tu la décapsulas d’une main habituée avant de porter l’ouverture à tes lèvres. Tu étais ici depuis près de trois heures et c’était ta première pause. Posé à l’entrée de l’hôpital, tu regardais d’un œil vif les allers et venues des patients ainsi que du personnel sans vraiment en faire de cas. À Johto, le personnel te connaissait suffisamment pour te laisser reprendre ton souffle dans la salle du personnel, mais ici… Le hall suffisait visiblement. Heureusement, il y avait des bancs sur lesquels tu pouvais t’asseoir histoire d’être un minimum confortable. Mais niveau intimité, c’était mort.

Ainsi installé, tu continuas ton observation pendant d’interminables minutes, préférant visiblement faire une fixette sur les passants plutôt que sur ton portable, avant qu’un détail ne retienne ton attention. Ou plutôt, quelqu’un. Intrigué, tu plissas légèrement les paupières afin de mieux discerner l’objet de ton intérêt lorsque ton expression se mua en surprise. Écarquillant légèrement les yeux, tu te redressas pour mieux voir l’homme, enfin, tu supposais que c’en était un, qui venait d’accaparer ainsi tout ton être. Tu avais toujours acclamé la différence, apprécié ces gens qui avaient une histoire à raconter, quelque chose à partager… Tu avais vu l’homme être capable du meilleur comme du pire et, à ce stade, plus rien ne t’effrayait. C’était sans doute de l’inconscience pur de ta part, mais tu avais appris à ne jamais juger un livre par sa couverture, quelle qu’elle soit… Mais cela t’empêchait-il d’apprécier ladite couverture ?

Cette personne là-bas, cette personne qui cachait jalousement son visage sous d’importants bandages, venait d’éveiller quelque chose en toi. C’était sans doute pour cette raison que tu étais devenu photographe après tout… Parce que tes yeux et ton cœur voyaient des choses invisibles au commun des mortels. Parce que tu voyais la beauté là où d’autres ne voyaient rien d’autre que la laideur… Tu devais parler à cette personne. À cette personne que tu ne connaissais pas, mais que tu fixais maintenant depuis de très nombreuses secondes qui, à ce rythme, allaient bientôt s’accumuler jusqu’à devenir des minutes. Ce n’était même pas subtile. Tu étais tout simplement là, debout, droit comme un piquet, ton corps entièrement dirigé vers cet inconnu, la tête relevée et tes yeux braqués sur cette singularité qui te charmait tant.

Mais incapable du moindre mot, du moindre pas. D’ordinaire, les gens n’aimaient pas ce faire aborder dans ce genre de lieu… Surtout pas pour une raison comme la tienne.
Et si tu le dérangeais ?
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


J'étais mal. Très mal. Je tournais en rond dans mon appartement, tapant du pieds quelques objets qui se trouvaient sur mon passage. J'étais mal. Pourquoi je le ferai ? Pourquoi j'irai ? Cela faisait plusieurs semaines que je m'étais rendu à Voltapolis, et qu'il y avait eu ce malencontreux accident. Ce jour où, n'ayant d'autre choix, Yul avait dû me mener à l'hôpital. Endroit détestable, lieu que je haïssais tant. J'y avais passé la nuit, et, le lendemain, les médecins m'avaient dit que je pouvais repartir. Mais, avec une condition ; celle de revenir plus tard pour refaire des examens. Et je n'avais pas envie. Cependant, ma coupure n'était pas très belle, malgré les soins que j'avais pu faire. J'étais donc obligé de retourner dans cet endroit de malheur.

J'avais laissé Koga et Yoku à l'appartement, et j'avais ensuite pris la route pour Voltapolis. Moi qui m'étais promis que lus jamais je ne ferai appel aux autres... Sans conviction, je marchais, tête en bas, shootant dans quelques cailloux qui étaient à mes pieds. Et puis, ils en profiteraient aussi sûrement pour examiner mes brûlures. Mais, ça, je ne voulais que personne n'y touche. Avais-je le choix ? Non. J'allais devoir les laisser faire. J'allais devoir les laisser voir. Et alors, comme la dernière fois, je verrai dans leurs yeux la peur et le dégoût. Exactement tout ce qui me rappelai que je ne méritais alors sûrement pas de vivre. Si ce n'était pas pour Koga, et Yoku désormais, je ne serai sûrement plus de ce monde depuis longtemps.

Et, évidemment, comme je m'y attendais, le chemin pour aller jusqu'en enfer fut long. Des critiques, des chuchotements, des regards inquiets, des cris de peur vite étouffés par une main rapidement mise devant la bouche. Je sentais des milliers d'yeux posés sur moi. A force, j'aurai peut-être dû m'y habituer. Pourtant, ce n'était pas le cas. J'en subissais encore les conséquences. Alors, comme il y avait longtemps que je ne l'avais pas fais, un sourire inquiétant s'installa sur mon visage. L'angoisse et le malaise grandirent à vue d'oeil autour de moi. Puisque tout le monde me voyait comme un monstre, et que malgré les efforts leur point de vue ne changeait pas, autant leur donner ce qu'ils voulaient.

Après environ deux heures de marche, j'étais enfin arrivé. Mon instinct me criai de faire demi-tour, et de repartir vite d'ici. Mais la douleur que je sentais encore à l'endroit où je m'étais fait coupé par le morceau de verre m'en empêcha. Je cru que la femme à l'accueil allait avoir un arrêt cardiaque lorsqu'elle me vit entrer. Elle ne me quitta pas des yeux lorsqu'elle prévint les médecins, et sembla rassurée lorsqu'ils me prirent en charge. Tss, toujours pareil. Ils m'emmenèrent alors faire des examens, et prirent soin de me recommander un nouveau traitement pour que ma coupure se soigne plus rapidement, et mieux que précédemment. Le médecin que j'avais eu la dernière fois me remercia même d'être venu. Il est sérieux ? Il n'en dit pas plus.

Tandis que tout avait prit fin, je me dirigeai donc de nouveau vers l'accueil, pour régler quelques derniers détails. Et alors que la femme notait les informations dont elle avait besoin, j'avais pu remarquer ce gars, qui devait avoir à peu près mon âge, en train de me dévisager. Mh, il a un problème lui ou quoi ? Tout du long, j'avais pu sentir son regard posé sur moi. Je n'avais alors qu'une hâte : fuir. Partir, en courant, et rentrer chez moi, retrouver mes Pokémons. Je n'en pouvais plus de me sentir comme une bête de foire. je voulais m'enfermer, dans le noir, et ne plus sortir jusqu'au lendemain.

Contre toute attente, mon envie de fuir s'estompa au fil des minutes. Il est vraiment étrange lui. Il commençait surtout à m'intriguer en vérité. Je n'avais jamais vu quelqu'un avoir une telle réaction en voyant mon accoutrement. Je n'avais jamais vu quelqu'un se figer de la sorte. Avait-il peur ? Les formalités terminées, je me retournai vers lui, et le fixai. Que devais-je faire ? Je voulais partir, c'était certain, pourtant je désirai savoir pourquoi il se retrouvait dans cet état de paralysie. Après l'avoir fixé à mon tour quelques secondes, droit dans les yeux, je décidai de me diriger vers lui. Aucune expression sur le visage, un regard froid, je pris la parole.

"-Ba alors, t'as quoi ? Tu veux une photo peut-être ?" Avais-je dit, le ton sec. "Tss, pourquoi tu me fixes et tu bouges pas là, depuis quelques minutes hein ? T'as peur ?"
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Tu n’avais pas pensé à l’impression que tu pouvais renvoyer ni à l’inconfort que tu pouvais procurer. En temps normal, tu étais beaucoup plus effacé, beaucoup plus discret : fixer intensément les gens en silence ne te ressemblait pas. Alors pourquoi ? Pourquoi étais-tu incapable de détourner ton regard, incapable de feindre l’innocence ? Dur à dire. Toi-même, tu supportais assez mal de te faire observer en détails, jauger de la tête aux pieds par de purs inconnus. Cette sensation d’être analysé comme un simple objet exposé en vitrine était l’une des moins agréable qui soit et c’était quelque chose que tes années de bénévolat à l’hôpital avaient d’autant plus mis en surbrillance. Alors, Iza, pourquoi ?

Parce qu’il était différent. Pas d’une manière négative, non, non. Mais son apparence, son gabarit, la manière dont il tentait de se soustraire aux regards… Pour une raison qui t’échappait complètement, cet homme te captivait. Tu devais lui parler. Tu ne pouvais pas le laisser quitter l’hôpital sans avoir entrepris un dialogue. C’était catégorique. Et s’il ne voulait pas, alors tant pis : tu aurais au moins essayé. Tu ressentirais sans doute un pincement au cœur, déçu d’avoir échoué, mais les regrets ne hanteraient pas ton esprit.

Aussi, quand il se retourna pour te fixer à son tour, tu sentis presque un sourire naître sur ton visage. Il savait que tu étais là : il t’avait remarqué. Tu savais, mais choisît délibérément de l’ignorer, que le poids des regards indiscrets pesait lourd sur les épaules. Ce n’était pas agréable. Même en essayant, on ne parvenait pas à s’en défaire. Tant que cela durait, un inconfort profond entravait nos mouvements, notre respiration. Le naturel s’enfuyait au galop et chaque action semblait étrangère à notre quotidien…

Ais-je toujours marché aussi bizarrement ? Et mes mains, qu’est-ce que je suis censé en faire ?

À cet instant, Izaiah, tu étais un idiot. Même si tes motivations étaient pures et bienveillantes, les gestes, eux, l’étaient beaucoup moins. Et le pire, c’est que tu savais. Tu savais, mais tu décidais d’ignorer la petite voix dans ta tête qui te suppliait d’arrêter de le fixer ainsi sans même avoir le courage de faire un pas dans sa direction. Autant dire que l’éclat de joie lorsqu’il s’avança finalement vers toi fût bref. Ses paroles eurent l’effet d’une douche froide, te ramenant à la réalité aussi brutalement que tu l’avais quitté. Voilà donc l’impression que tu dégageais : la peur. Paralysé sur place, le regard ancré sur sa personne, tu ne ressemblais à rien de plus qu’un gamin terrorisé. Et qui aimerait être regardé aussi intensément par quelqu’un d’effrayé, de tétanisé ? Perdant l’ombre de ce sourire qui avait vu le jour sur ton visage, tu secouas timidement la tête. Bon retour sur terre, Izaiah.

- P-Peur ?

S’il savait à quel point il était loin du compte. Était-ce par habitude qu’il te posait cette question ? L’idée te fit frissonner d’effroi. À quoi pouvait bien ressembler son quotidien ? Ça, tu l’ignorais. Tu ne pouvais pas savoir. Tu n’étais pas lui.

- Non, pas du tout ! Euh, je…

Une photo ? Il t’avait demandé si tu voulais une photo, non ? Écarquillant légèrement les yeux, tu penchas légèrement la tête sur le côté avant d’acquiescer d’un mouvement affirmé.

- Oui ! Absolument même. J’ai vraiment très envie d’une photo !

Quelle réponse stupide. Tu ne pouvais pas répondre par l’affirmative à une question aussi… Aussi sarcastique, aussi froide, aussi dérangée. C’était une question qui n’en était pas une, Iza’. Elle n’était pas destinée à recevoir ton aval, à accueillir ton excitation. Mais maintenant que l’idée avait surgit dans un coin de ta tête, de cette tête beaucoup trop vide, tu ne pouvais plus l’ignorer. Tu voulais vraiment photographier cet individu. Tu voulais garder une trace de cette rencontre, de cette personne bien plus spéciale qu’elle ne le pensait. Tu voulais immortaliser son existence, la faire grandir et la sublimer. Mais pouvais-tu vraiment le lui dire ?

- Accepterais-tu de me laisser te photographier ? S’il-te-plait.

Cette conversation était décousue, complètement irrationnelle et absurde. Et tes excuses pour l’avoir fixé ainsi pendant près de trois minutes, où étaient-elles ? Tu ne mesurais pas le poids de tes mots ni leur portée. L’excitation, comparable à celle d’un artiste ayant eu une illumination, une idée de génie, te coupait complètement du monde. Tu en oubliais la politesse et la manière d’aborder quelqu’un. Ce n’était pas toi, ça ne te ressemblait même pas un peu.

Mais c’était l’état d’esprit dans lequel tu étais à cet instant et tu ne pouvais rien y faire. Tu étais aveuglé, séduit, hypnotisé. Oui voilà, tu étais hypnotisé. Tu étais hypnotisé par tes envies, par ce personnage et tout ce qu’il représentait. Avait-il seulement un nom ? Pourquoi ne lui avais-tu pas demandé ? Trois ans. Voilà trois ans que tu fréquentais les âmes les plus désabusées de ce monde pour finalement perdre ta délicatesse de la manière la plus risible qui soit.

Parce que non, Izaiah, son quotidien n’était pas beau. Il ne pouvait pas l’être. Pas dans ce monde-ci.
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Pourquoi donc est-ce que j'avais été le voir ? J'aurai très bien pu passer ma route. Au lieu de ça, je gaspillai du temps dans cet endroit de malheur, que je rêvais pourtant de quitter au plus vite. Alors qu'est-ce qui avait donc bien pu me prendre d'aller adresser la parole, sèchement qui plus était, à cet inconnu qui restait planté là ? Oui, il avait attiré mon attention. Il n'était pas comme tous les autres. Il n'avait pas réagi comme les autres. Il était différent. En réalité, c'était une sensation vraiment étrange. Je ne savais pas réellement ce que je devais ressentir face à cette situation, et surtout comment je devais réagir. Et, finalement, c'était moi qui avais peur ?

Je m'étais promis, suite à ma rencontre et ma conversation avec Lewis, que je ferai des efforts pour aller vers les autres. Mais ça n'étais clairement pas de cette manière que je me ferai des amis, ça non. Pourtant, ces derniers temps, j'avais fais de mon mieux. Alors pourquoi je me sentais agacé, gêné, plus que d'ordinaire ? Il avait seulement fait ce que tous les autres faisaient, tous les autres jours de l'année. Alors pourquoi je réagissais ainsi, face à lui ? Etait-ce dû à sa façon de me fixer ? Au fait qu'il ne bougeait ? Au fait qu'il mette du temps à me répondre qu'au final il n'avait pas du tout peur ? au contraire mon gars, ça pue la peur à des kilomètres. Mais, si au final, je m'étais tout simplement trompé sur toute la ligne ?

Lorsqu'il me répondit que oui, il voulait une photo, j'en restai bouche bée. J'eus un moment d'incompréhension, durant lequel je n'avais rien dis. J'étais juste resté, face à lui, en le fixant avec mes yeux vairons, déconcerté. Il.. Il est vraiment sérieux ? C'était comme si, soudainement, il avait complètement changé d'attitude. Comment devais-je réagir ? Rire ? Pleurer ? Hurler ? Ça n'étais probablement pas l'endroit approprié pour ça. Mais, lorsque je repris enfin mes esprits, je fus pris d'un fou rire. D'un fou rire que je ne pouvais pas contrôler, comme si je n'en étais pas l'auteur, et qu'une force extérieur m'obliger à réagir de la sorte. Une photo, vraiment ? Et moi qui disais ça pour rire de base... Il me fallu plusieurs minutes pour me reprendre, et arrêter de rire. J'en avais même les larmes aux yeux. Ça faisais longtemps que je n'avais pas autant rit tient.

"-Wow alors là... Je dois dire qu'on me l'avais jamais faites celle là en quatre ans ! Excuse moi d'avoir ris, mais c'était plus fort que moi..." J'essuyai une petite larme qui était restée accrochée à mon oeil. "Mais, ne me dis pas que tu étais vraiment sérieux, si ?"

Je regardai alors mes mains bandées du coin de l'oeil. Non, il ne pouvait pas être sérieux, c'était impossible en fait.

"-Excuse moi hein, mais je me demande bien pourquoi tu voudrai une photo en fait ? Pour décorer ta chambre à Halloween ? Je sais bien que je ressemble à une momie, voire même un zombie parfois, mais bon, être réduit à de la décoration, c'est pas mon trip en fait."

Mais en même temps, il paraissait si sérieux. Les yeux écarquillés, la tête légèrement penchée, oui, il semblait vraiment le vouloir. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Je passai ma main dans mes cheveux ébouriffés, comme je le faisais à chaque fois que j'étais gêné. Ouai, je savais pas quoi dire, pas quoi répondre.

"-Ahah, je sais pas trop quoi te répondre, on m'a jamais demandé ça."

Et puis bon, il n'avait pas l'air bien méchant. Et puis, il ne semblait réellement pas avoir peur. Il veut donc réellement une photo ? Je commençai un peu à me détendre. Il avait rien demandé, il ne méritait pas que je m'acharne sur lui comme ça. Je soufflai alors un coup, et un sourire assez charmant s'afficha sur mon visage.

"-Bon, toi je t'aime bien, t'es pas comme tous les autres. Alors, avant que je te donne une quelconque réponse à ta requête, dis moi comment tu t'appelles, et surtout pourquoi tu veux une photo ? Sinon, moi c'est Isaac." Mon ton s'était fait plus doux, et plus calme qu'avant.

Ce n'était vraiment pas une rencontre banale. La conversation était plutôt cocasse. Mais, cela m'avait permis d'oublier l'endroit dans lequel je me trouvais. Et ça, c'était un bon point.
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Un rire. Un rire qui te vrilla les tympans, qui te fit baisser légèrement la tête, mais qui ne suffit pas à ébranler ta détermination. À quelque part, tu devais te douter que cette proposition ne serait pas aussi bien accueillie que tu le croyais. Tu avais été stupide de penser, ne serait-ce qu’une seconde, que ce garçon apprécierait de t’entendre dire que tu voulais le voir passer devant ton objectif. Tu ne pouvais pas te mettre à sa place, c’était impossible, mais tu connaissais assez le regard des passants pour imaginer ce que ça pouvait être d’être lui. Tu n’y avais tout simplement pas pensé. Tu n’avais pas pensé à la manière dont il pourrait interpréter ta demande, ton regard brillant d’excitation ou la manière spontanée dont tu avais articulé tes âneries. Tu n’avais pensé à rien.

Et maintenant qu’il riait de la sorte, comme si tu venais de lui offrir le plus hilarant des one-man-shows privés, tu comprenais à quel point ton comportement frôlait le manque de respect. Aussi, quand il réussit à reprendre un peu de sa contenance, tu ne sus pas comment réagir. Sa réaction était-elle fondamentalement négative ou laissait-elle la porte entrouverte à une évolution quelconque ? Comment devais-tu interpréter ces longues minutes de fou rire ? Allait-il te renvoyer chez toi, t’envoyer te faire voir, t’inviter à prendre une marche sur l’autoroute ou te conseiller de se faire rouler dessus par un bus ? C’étaient des propositions que l’on t’avait déjà faites. Ezekiel lui-même s’était déjà permis de te souhaiter un accident assez grave pour que tu ne lui rendes plus visite… Alors, à ce stade de l’aventure, plus rien ne te choquait. Si cet inconnu décidait de répondre à ton excitation par la haine, tu encaisserais sans te plaindre. Tu avais couru après. Lui n’avait rien demandé, mais ça ne t’avait visiblement pas empêché de l’embêter.

Sérieux ? Bien sûr que tu l’étais. Gêné, tu esquissas un sourire en coin puis tu haussas légèrement les épaules. Tu ne savais plus où te mettre. Cette réaction t’avait déconcerté, déstabilisé. Y avait-il quelque chose dans ta voix, dans ton regard qui laissait sous-entendre que tu rigolais ?

Et si le problème était ailleurs ? Et s’il était plutôt dans la carapace que cet homme s’était construit ? Tu n’y avais pas pensé à celle-là, n’est-ce pas Iza’ ?

- Je te corrige tout de suite, je ne célèbre pas Halloween…

Tu devais remettre les pendules à l’heure et rétablir la vérité. Tu ne pouvais pas le laisser s’enfoncer dans toute une série de théories horribles à entendre. Ta voix s’était montrée un peu plus froide, un peu plus cassante qu’à ton habitude, mais tu n’en avais pas pris conscience. Tu ne supportais que l’on parle de soi de cette manière et encore moins que l’on t’associe des idées aussi blessantes. Tu n’étais pas là pour renfoncer le couteau ni pour te moquer de lui… Et tu voulais qu’il le comprenne. Tu avais simplement vu quelque chose. Quelque chose que tu ne saurais expliquer, mais qui étais désormais bien ancré dans ton regard.

Tu pouvais concevoir que personne ne lui avait jamais demandé ça et que cela le prenait par surprise… Mais tu n’avais pas envie qu’il pense que tu le tournais au ridicule. Il ne te connaissait pas, certes, mais tu n’étais pas ce genre de personne. Tu n’étais pas parfait, tu n’étais pas un saint… Mais tu essayais fort d’être la meilleure version possible de toi-même. Et ce même si, au final, elle n’arrivait pas à la cheville de la personne que tu aurais souhaité devenir.

Isaac donc ? Te détendant légèrement, tu répondis à son sourire puis tu laissas tes épaules s’affaisser légèrement. Tu étais heureux. Heureux de constater que tu n’avais pas tout gâché, tout raté. Qu’à quelque part, il restait encore un espoir pour que tu puisses immortaliser et garder une trace de cette rencontre exceptionnelle. Tu ne demandais rien de plus.

- Izaiah… Je m’appelle Izaiah.

Ce n’était pas la meilleure façon de te présenter, mais tu devais reprendre ta respiration. Tu ne t’en étais pas rendue compte, mais le stress avait tendu le moindre de tes muscles jusqu’à en être douloureux. Tu devais te calmer, respirer un bon coup.

- Je suis photographe…

Mais encore ? Tu n’allais pas te contenter de cette réponse en guise d’explication, si ?

- Je sais que ça va te sembler complètement absurde, mais je n’ai jamais rencontré qui que ce soit comme toi auparavant et je serais vraiment honoré si tu acceptais d’être mon modèle.

Tu baissas légèrement les yeux, incapable de croiser les siens. Sans même t’en rendre compte, tes joues s’approprièrent une douce coloration rougeâtre.

- Je ne fais pas ça pour me moquer de toi. Je ne suis pas aveugle ni stupide, je me doute que ça ne doit pas être facile au quotidien de marcher dans tes chaussures. Mais, ta différence, ton style, l’aura que tu dégages… Je trouve ça magnifique.

Tu pris une grande inspiration. Tu avais connu des déclarations d’amour moins difficiles à prononcer que cette confession-là.
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


Je m'étais détendu. En revanche, son sourire si bienveillant du début à lui avait disparu. Un simple rictus gêné trônait au coin de ses lèvres. Son ton s'était fait froid lorsqu'il me répondit qu'il ne fêtait pas Halloween. Bien qu'il se détendit un peu plus par la suite, il n'était pas comme au début de notre conversation farfelue. Non. Pourquoi ? A cause de moi. Parce que j'étais juste un gros nul, et stupide, et abruti. Il était donc vraiment sérieux, il ne semblait pas rire à ce sujet. Et moi, comme un débile de première, j'avais ris. Ris froidement. Ris sarcastiquement. Longtemps qui plus était. Mais je ne savais plus analyser ce que pensais les autres. Je ne savais plus comment réagir face à leurs réactions. Parce que ça n'était pas toujours de la peur, parfois c'était aussi de la moquerie. Et je pensais qu'il se moquait en voulant une photo. Oui, sincèrement, je pensais que ce n'était qu'une vaste blague de sa part. Et, comme bon nombre de fois, j'avais mal analysé la situation, et j'avais mal réagi. T'es juste un con Isaac. Juste un con.

Izaiah le photographe donc. Je me doutais qu'il n'avait jamais rencontré de personnes comme moi, à part dans les hôpitaux de grands brûlés, ça court pas les rues des gens avec des putain de bandes comme ça sur le facies. Mais... Qu'est-ce qu'il vient de dire ? Qu'il serait honoré que je sois son modèle, carrément ? Je crois que j'en étais resté bouche bée. Oui, il était vraiment pas comme tous ces autres abrutis. Il était sincère. Et que ce que je dégage est... magnifique ? Il était loin du compte le pauvre. Je n'étais pas une bonne personne. Je n'étais qu'un monstre, alors ce que je dégageais n'était pas magnifique.

Je baissai la tête un instant, et serrai les dents, ainsi que les poings. J'avais vraiment été affreux. T'es vraiment con Isaac. J'avais été horrible avec lui, alors qu'il avait voulu être sympa avec moi. Voilà, rien que pour ça, je ne peux pas dégager de bonnes choses. Je m'en voulais alors terriblement. Je me détestais même. D'être ce que j'étais. de ressembler à ça. De n'être qu'un tas de déchets. Je gâchais toujours tout. Je n'étais qu'un bon à rien, qui ne servait à rien et qui ne méritait rien. Non, rien. Un léger blanc suivit les paroles d'Izaiah, avant que je reprenne la parole. Je relevai alors la tête, mon regard croisant le sien.

"-Désolé d'avoir réagit comme ça, c'était pas cool de ma part. Je suis désolé si je t'ai offensé, ou blessé ou quoi que ce soit d'autre. Je suis pas trop doué pour comprendre les gens..."

Pourtant je l'étais avant. Je comprenais les autres. Je leur venais en aide. Jamais je n'hésitais. Je faisais en sorte de les comprendre au mieux pour les aider à régler leurs problèmes. Je voyais tout de suite quand quelqu'un n'allait pas bien. Je faisais attention aux autres. Je prêtais attention à chaque petit geste, chaque petit rictus, chaque mot prononcé, chaque ton employé. J'analysais, et après je n'hésitais pas à les faire parler pour qu'ils se confessent, qu'ils se libèrent de leur poids. Je faisais ce qui était en mon possible pour que les autres aillent mieux. Je faisais tout ça. Et aujourd'hui, j'avais tout perdu. Je ne voulais plus aussi. Je ne voulais plus, parce que faire ça, ça m'a mené à ça. A ce que j'étais aujourd'hui. En contrepartie, jamais personne n'était venu m'aidé depuis que je suis comme ça. Je n'étais plus qu'un rejeté.

"-Je ne pense pas que tu sois aveugle, mais je pense que tu te trompes sur toute la ligne à mon sujet. Je ne suis pas une bonne personne. Je ne peux donc rien dégager de magnifique..."

Mais, il fallait bien que je me fasse pardonner. Même si je n'avais pas fait ça, même si je savais que je serai très mal à l'aise, j'imaginais que c'était le moins que je puisse faire pour lui. Voilà bien longtemps que je n'avais pas fait de photos. En même temps, je n'avais pas eu envie de faire de photo depuis ça. Mais là, je me sentais redevable. Et puis au fond, peut-être que cela me permettrait de reprendre un peu confiance en moi? Car oui, malgré les apparences, j'avais perdu toute confiance en moi après ce jour là. En même temps, on ne m'avait pas trop aidé. On m'avait toujours enterré encore et encore plus profond, en me rejetant, en m'humiliant, en me répétant encore et encore que je n'aurai pas du survivre. Alors oui, peut-être était-ce une occasion pour moi aussi ?

"-Malgré le fait que je ne pense pas être à l'aise, j'accepte d'être ton modèle, sauf si tu ne veux plus suite à la façon dont je t'ai parlé. Je n'aurai sincèrement pas dû, c'était vraiment déplacé de ma part."

Je ne savais plus être agréable apparemment aussi. T'es qu'un con.

"-Et du coup, tu prends des photos dans l'hôpital ou tu as un studio ?"

Pas drôle. Et en plus complètement débile comme question. Mais j'avoue, je ne savais plus trop où me placer maintenant. Je retirai ma capuche qui se trouvait encore un peu sur ma tête et passai ma main dans mes cheveux. C'était mon toc, qui signifiait que je ne savais pas quoi faire, pas quoi dire.

"-Désolé c'était vraiment une question idiote."
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Tu étais normalement plutôt solide. Vraiment. Tu avais enduré beaucoup de choses, encaissé beaucoup de haine -sans doute un peu trop même- et accepté beaucoup de mépris sans jamais prononcer une note plus haute que l’autre. Pourtant, tes paroles avaient souvent été prises avec un grain de sel malgré leur importance. Tu n’étais pas un humoriste. Pas une seule seconde. Ton but n’était pas de tourner la douleur des gens au ridicule ou d’en rigoler. Le seul crime dont l’on pouvait vraiment t’accuser, c’était de trop souvent laisser tes mots dépasser ta pensé. Mais ça ne suffisait pas à te condamner. Ça ne suffisait pas non à ce que l’on se foute de ta gueule…

Alors pourquoi acceptais-tu ?
Pourquoi t’inquiétais-tu davantage d’avoir tout gâché plutôt que des horreurs dont l’on te faisait porter le chapeau ?
Tu étais trop bon, Iza. Beaucoup trop bon.
Mais tu sais ce qu’on dit : trop bon, trop con.

Devant ses excuses, tu lèves légèrement la main afin de lui faire comprendre que ce n’est rien. Tu as vécu, pire… Bien pire. Et au final, c’étaient tes propres paroles qui manquaient cruellement de tact. Tu n’aurais pas dû l’agresser de cette manière ou lui faire une telle proposition sans prendre le temps de tâter le terrain. Décidément, le stress accumulé des derniers jours te faisait multiplier les conneries. Avais-tu vraiment à ta place ici ? Pouvais-tu vraiment refaire ta vie sans tout gâcher ce que tu avais mis trois ans à construire ? Tu comprenais mieux désormais pourquoi on ne te laissait pas approcher les patients. Dans ton état, tu risquais de faire beaucoup plus de mal que de bien… C’était décourageant. Tellement décourageant.

- Je suis certain que tu te trompes.

Qui es-tu pour dire ça ? Tu n’es rien de plus qu’un parfait inconnu. Tu ne le connais pas. Cet homme pourrait être un tueur d’enfants que tu n’en saurais rien. Alors pourquoi ? Pourquoi te permets-tu de tenir de tels propos ? Une histoire de sixième sens peut-être ? Ridicule. Tu en as conscience et, pourtant, tu ne t’empresses pas de te corriger ou même de nuancer tes paroles. Tu crois vraiment que cet Isaac est quelqu’un de bien. Même si ton avis n’est pas partagé. Même si cette opinion, tu la brandis contre le monde entier à la manière d’une épée.

- Non, je le veux encore. Vraiment.

Oui. Vraiment. Tu en avais besoin. Tu voulais graver cet instant, donner un sens à son malheur. On disait souvent que la beauté intérieure prévalait sur la beauté extérieure… À force de l’entendre, peu de gens y croyaient vraiment, mais cela ne t’empêchait pas de véhiculer le message toi aussi. Certes, tu ne le disais jamais ainsi. Jamais en ces termes. Trop souvent, on avait rigolé devant ta naïveté. Trop de fois, on t’avait jeté un œil blasé avant de soupirer son mépris. Tu ne voulais plus te frotter à ce genre de réaction. Les gens ne voulaient pas entendre de telles balivernes dans un monde où la beauté dictait l’importance. Alors tu préférais les gestes aux mots. Tu voulais photographier Isaac. Parce qu’il était beau. Peut-être pas dans le sens où on l’entendait normalement, mais tout ce qui se dégageait de lui te murmurait à l’oreille que tu n’étais pas dans le tort.

Secouant légèrement la tête, tu esquisses un sourire en coin. Sa question n’est pas stupide… Si tu avais voulu, tu aurais très bien pu faire le shooting dans l’hôpital. Mais ce n’était pas ton idée. Tu ne voulais pas quelque chose de glauque ou de triste. Des hôpitaux, il devait en avoir vu des dizaines. Tu ne voulais pas graver les traces de son existence dans un endroit comme celui-ci. Tu ne voulais pas que sa présence hante les lieux comme ça avait été le cas pour toi… Après tout, c’était bien ce que le médecin avait dit de toi quand tu avais quitté : « Je vous vois hanter les lieux de cet établissement depuis si longtemps ! » Tu étais un fantôme. Un fantôme que les regrets rattachaient désespérément au seul endroit qu’il connaissait : les couloirs d’un hospice. Triste, n’est-ce pas ? Isaac n’a pas à être comme toi.

- Non, ta question n’est pas stupide. Mais je pensais à autre chose. Malheureusement je suis arrivé à Lumiris récemment et je n’ai pas encore trouvé de studio… Est-ce que cela te dérangerait que ce soit en extérieur ?

Tu prends une grande inspiration. Et si les regards le dérangeaient ? Et si l’idée même d’être dehors plus de dix minutes le faisait angoisser ? Retenant un soupire, tu glisses une main derrière ta tête pour te frotter légèrement le crâne puis tu t’empresses d’ajouter.

- Je vais trouver un endroit calme à l’abri des regards si tu veux !

Tu ne voulais pas qu’il prenne la fuite. Tout, mais pas ça.
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


Si je l'avais pu, je me serai probablement tapé la tête dans un mur à plusieurs reprises. J'avais honte, de ma réaction, honte de m'être trompé sur lui, honte d'être ce que j'étais. Depuis quatre ans, je n'avais jamais reçu l'aide ou la moindre compassion de quelqu'un. On m'avait toujours évité, rejeté. Ou alors, quand on venait me parler, c'était au final pour se moquer. Les gens n'avaient su que me montrer leur sombre facette, sans aucune once d'empathie. Alors, à force, je n'arrivais même plus à voir les personnes qui semblaient sincères avec moi. Je ne voyais plus que tout en noir, plus que tout en gris, plus que tout en sombre. Je ne voyais que les mauvais côtés, et j'avais perdu tout optimisme. La vie n'était plus qu'un sale fardeau, sans couleurs et sans bonheur.

Mais lui, il paraissait, que dis-je, il était si sincère. Et je l'avais blessé probablement. J'avais réussi à mettre mal l'une des rares personnes qui n'avait pas fuis devant moi. Comme d'habitude, je n'avais fais que tout foutre en l'air. Et pourtant, voilà qu'il confirmait qu'il voulait réellement me photographier. Que devais-je ressentir ? De la joie ? Du soulagement ? De la gratitude ? Ou faisait-il simplement ça parce qu'il avait pitié de moi ? Je secouai doucement la tête aussitôt après que cette pensée m'ait traversé l'esprit. Tu vois Isaac, tu vois vraiment le mal partout. Mais comment ne pas faire, lorsque la seule chose qui nous a entouré des années durant ne fut que la douleur ? Infligée par les autres qui plus était. Comment réussir à faire confiance après ça ? Il n'a pas l'air bien méchant, et n'a pas de mauvaises intentions Isaac, arrête un peu.

Et quel ne fut pas mon soulagement lorsqu'il annonça qu'il ne voulait pas faire ça dans l'hôpital, mais plutôt dans un endroit tranquille. Je savais que je n'allais pas être trop à l'aise devant l'appareil photo. Mais si en plus cela c'était fait dans cet endroit de malheur, je l'aurai peut-être encore moins supporté. Non, c'était sûr. Et, d'un regard étrangement doux, je l'avais remercié, en penchant légèrement la tête en avant. Enfin, j'espérai qu'il avait compris le message. Oui, ses intentions étaient bonnes, et réelles. Il prenait certainement en compte le fait que je ne serais pas à l'aise ici, et il m'avait même proposé de trouver un endroit à l'abri des regards. Et moi, j'avais été trop aveugle pour me rendre compte de sa sincérité. J'étais vraiment trop stupide, un véritable abruti fini.

"-Merci."

C'était le premier et seul mot qui m'étais venu à l'esprit. Et, je l'avais dis avec un ton doux. Honteux et gêné aussi. J'imaginais que je lui devais au moins ça. Le remercier, et, à la fois, m'excuser.

"-Oui, en extérieur c'est parfait. Et, si cela ne te dérange pas, je préférerai un endroit où il n'y a pas grand monde en effet."

Et, plus le temps passait, plus je me sentais redevable envers lui. En plus, il me semblait qu'il était peut-être temps d'apaiser l'atmosphère. Si notre rencontre se terminait par un malaise tel que celui que j'étais en train de ressentir, me faire photographier par la suite dans ces conditions ne serait pas le plus agréable. Une idée vint éclairer mon esprit. J'espérai qu'il allait accepter, sinon, j'aurai l'air bien bête.

"-Bon écoute, toi et moi, je pense qu'on est partit sur de mauvaises bases. Il est temps de remédier à ça. Pour me faire pardonner, laisse moi te payer un verre, il y a un bar pas loin de l'hôpital. Et puis comme ça, on pourra faire plus ample connaissance ?"

C'était plus dans mes habitudes de proposer à quelqu'un de venir boire un coup avec moi. D'ailleurs, j'espérai que la manière dont je lui avais proposé la chose était la bonne, et que je n'avais pas fait une nouvelle erreur. En réalité, je ne lui avais pas vraiment laissé le temps de réagir. J'avais déjà commencé à m'éloigner en direction de la sortie, et lui avais fait un signe de la main pour qu'il me suive. Au fond, j'espérai qu'il allait vraiment le faire, parce que sinon j'aurai l'air d'un crétin. Enfin, un crétin qui aurait mérité que Izaiah refuse son invitation après tout. Pourtant, j'vais pu voir qu'il m'avait suivi. Et ça, ça m'avais drôlement rassuré.

Nous nous étions donc installé sur une table en extérieur. Après tout, le soleil brillait, et il fallait en profiter. Le serveur vint prendre notre commande. J'avais alors demandé un café allongé. Il y eut un silence, puis je décidai de le briser. En même temps, le but étant de faire plus ample connaissance. Quoique, il était vrai que je n'avais pas réellement demandé sonnais au concerné, et que, si il ne le désirait pas, cette situation serait beaucoup plus gênante que prévue.

"-Bon, ça fait bien longtemps que j'ai pas fais connaissance avec quelqu'un, du coup je sais pas trop par où commencer..." J'étais plus en train de penser à voix haute qu'autre chose. "Du coup, tu es de Voltapolis ? Tu travailles à l'hôpital en plus d'être photographe ? D'ailleurs, tu photographies quoi le plus souvent ?"

Je savais pas réellement faire le tri dans mon esprit. Soit je ne parlais pas, soit je devenais soudainement très bavard.

"-Wow, désolé ça fait beaucoup de question d'un coup..." Avais-je lancé tout en passant ma main dans mes cheveux.

Les relations humaines, c'était vraiment pas mon truc.
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La tension (en était-ce vraiment ?) était retombée. Ou du moins, en partie. Assez pour que sa voix se fasse douce, assez pour qu’il prononce un merci si sincère qu’un sourd l’aurait ressenti. Tu ne voulais pas mettre l’accent dessus et prendre le risque de le rendre inconfortable alors tu te contentas de poser sur sa délicate personne un regard bienveillant.

Tu ne souhaitais pas qu’Isaac se sente mal d’être et que l’objectif devienne un fardeau de plus à porter… Non. Tu voulais qu’une fois la séance terminée, il soit curieux d’en voir le résultat et, qui sait, que les photos finissent même par lui plaire. Tu voulais que son regard sur lui-même mue doucement jusqu’à s’adoucir suffisamment pour qu’il n’ait plus peur. Cette vie n’était sans doute pas celle dont il rêvait… Tu ne connaissais pas son passé, mais personne ne faisait le vœu de naître comme un monstre au regard des autres. Mais était-ce pour autant que l’avenir était condamné ? Un jour, tu le savais, tu le questionnerais à ce sujet. Pas maintenant, évidemment, mais si vos chemins venaient à se recroiser…  Alors peut-être bien. Qui sait ?

- Compte sur moi, je trouverai l’endroit parfait.

Confirmes-tu dans un énième sourire. Tu trouveras. Tu ne connaissais rien de Lumiris, mais si on te laissait quelques jours, quelques semaines… Tout juste assez de temps pour tu puisses faire quelques recherches de ton côté, alors tu trouverais. Tu savais à quel point le lieu était aussi important que le modèle… Prendre le risque de mettre Isaac sous le feu des mauvais projecteurs, c’était aussi prendre le risque de ne pas en apprécier le rendu final. Et alors, tout ceci n’aurait servi à rien.

La déception serait grande. Immense même.

L’idée soulevée par le jeune homme à cet instant n’est pas mauvaise. Au contraire, vous rejoindre autour d’un verre vous permettra de soulever des idées, des conditions, de discuter, de tisser quelque chose de plus qu’une mauvaise impression laissée par des comportements maladroits et dissidents. C’est une excellente idée.

Mais.
Il y a un mais.

Jetant un œil tout autour de toi, tu te mords légèrement la lèvre inférieure. Il te reste encore des tâches à accomplir, une partie de ton bénévolat à compléter. Tu ne peux pas partir aussi simplement… N’est-ce pas ? Ce ne sera pas une chance qui se reproduira. Si tu laisses Isaac rentrer seul, les prochains contacts seront difficiles. Il manquera quelque chose : un lien, une compréhension, une  confiance nécessaire à une bonne séance photo. Impossible pour toi de fermer les yeux sur cette invitation, sur cette main tendue vers toi. Alors tu acquiesces.

- D’accord, j’en suis ! Lai-…

Mais il a déjà commencé à s’éloigner. Surpris, tu le regardes s’avancer vers la sortie en te faisant signe de lui emboîter le pas. Un peu limite dans le temps, tu fais un court arrêt à la réception pour avertir de ton départ -une histoire hâtivement et maladroitement ficelée d’un ami ayant une crevaison et qui réclamait absolument ton aide. Bref, un truc parfaitement ridicule lorsque l’on sait que la secrétaire vous avait à l’œil depuis plusieurs minutes- puis tu rejoins Isaac, le cœur honteusement léger. Tes tâches n’étaient pas déterminantes. Tu savais que quitter n’allait pas condamner la vie d’un patient ni chambouler définitivement la journée du personnel médical… Alors, à quoi bon ? Tu te rattraperais dans le courant des prochains jours. Pour l’instant, ton métier, ton véritable gagne-pain, risquait de prendre ses jambes à son cou si tu en préférais un autre à lui.

Là-bas, confortablement installés aux rayons du soleil, tu laisses Isaac commander un café auquel tu joins ton espoir d’un latté malgré la chaleur qui vous imbibe de sa douceur. Les mains déposées sur la table, tu attends que quelque chose arrive. Il y a milles questions dont tu pourrais couvrir le jeune homme… Mais tu préfères le laisser ouvrir le bal afin de le mettre en confiance. D’aussi loin que tu te souviennes, tu n’as jamais été particulièrement mystérieux sur ta vie… Tant qu’il n’est pas question de ta maladie -tabou malgré toi-, tu peux tout confier au sujet de ton existence. Tu n’as ni filtre, ni inhibition. Tes choix, tes décisions passées, tu les assumes tous avec intégrité.

Lorsqu’il déballe son flot d’interrogations, tu ne peux t’empêcher de ricaner légèrement. C’est un petit rire discret, amusé, mais sans malice aucune. Lui faisant signe que tout va bien, tu glisses finalement tes mains sous la table afin de les triturer un peu timidement. C’est la deuxième personne avec qui tu parles réellement depuis ton arrivée à Lumiris… Et franchement, même si rien n'y paraît, tu as un peu de mal. Les premiers contacts sont déterminants, ton entreprise est dangereuse, peut-être un peu trop ambitieuse pour ce que tu peux offrir…

- Oui, j’habite bien ici… Mais, en réalité, je suis plutôt originaire de Doublonville à Johto.

Tu évoques ta région natale avec une certaine nostalgie ridicule. Tu n’es parti que depuis quelques jours. Pas depuis dix ans.

- Sinon je ne suis pas employé à l’hôpital, je n’y suis que bénévole… Et encore heureux vu que je viens de prendre la poudre d’escampette sans en avertir personne !

Ça ne te dérange pas. Tu évoques ta fuite comme on évoque la température extérieure. Tu rigoles un peu, reprend aussitôt ton sérieux.

- Sinon oui. Je suis photographe. C’est mon véritable métier, mon gagne-pain … Je me spécialise dans les portraits. Plus souvent qu’autrement, j’essaie de sublimer la différence, d’en faire une force, un atout. Je n’ai pas envie de refaire les mêmes photos que des centaines de personnes avant moi… J’ai envie d’autre chose, d’explorer des chemins plus sinueux, moins connus. Les modèles retouchés sur ordinateur, ça ne m’intéresse pas. Je souhaite que mes photos parlent aux gens, qu’ils s’y reconnaissent, qu’ils s’y identifient… De prouver qu’il y a autre chose et que cet autre chose peut être beau, magnifique. Je n’aspire pas à créer des complexes ridicules. D’autres le font déjà assez bien…

Tu t’interromps en remarquant que ton monologue s’éternise beaucoup trop longtemps. Plaçant honteusement une main devant ta bouche, tu détournes légèrement le regard d’Isaac alors que tes joues s’ornent d’une discrète coloration rosée. Tu détestes monopoliser la conversation. Ça ne te ressemble pas d’être aussi bavard. Apprends ta place, Izaiah.

- Pardon, je me suis emporté. Et sinon, toi, tu fais quoi de ta vie ?

Tu tentes de détourner le sujet, d’enterrer ton excès de passion et de te préoccuper d’autre chose que tes fesses.

À l’avenir, promis, tu porteras attention.
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


Les relations humaines. Pour certains, considéré comme quelque chose de merveilleux. Nouer des liens, à deux, à trois, à plusieurs, parfois faibles, parfois plus forts que jamais. Pour d'autres, un véritable calvaire. Se sentir obliger d'aller vers les autres, de parler, de se dévoiler. Les relations humaines pouvaient alors être comparée à une balance. Face à quelqu'un, il faut savoir peser ses mots, savoir quand agir, quoi dire, les expressions corporelles à adopter. Si un mauvais mot, un mauvais geste, détruit l'équilibre, et tout est fichu. Finalement, c'était véritablement complexe, les relations. Surtout quand on en a pas depuis plusieurs années.

Et, comme j'étais nul, et que je ne savais absolument pas comment m'y prendre, je m'étais retrouvé à parler beaucoup trop, à poser tout un tas de questions, submergeant le pauvre Izaiah sous un raz-de-marée de mots. Je n'avais aucun poids de demi-mesure. Soit je me morfondais dans mon mutisme, quelques phrases courtes arrivant parfois à passer le pas de mes lèvres, soit je devenais un véritable moulin à parole. C'était plutôt problématique. Car je ne savais pas gérer la balance des relations humaines. Plutôt cocasse pour un étudiant en psychologie, qui ne comprends plus rien aux autres. Sacré situation dans laquelle je me trouvais, n'était-ce pas ?

Le serveur qui ramena notre commande me sortit de ma rêverie, et j'écoutai alors Izaiah. Et, lorsqu'il évoqua le fait qu'il était parti de l'hôpital d'un coup d'un seul et que, fort heureusement, il n'y travaillait pas, je baissai la tête. Voilà, un très bon exemple de ma stupidité. J'étais parti, sans lui laisser le temps d'en placer une. Etait-ce dû au fait que j'avais eu peur qu'il n'accepte pas ma proposition que je lui avais autant forcé la main ? Ou était-ce parce que j'étais tout simplement irréfléchi et stupide ? Et bien qu'il eut ris après avoir dis ça, je ne me sentis pas mieux pour autant. T'es qu'un boulet Isa, t'es qu'un putain de boulet. Est-ce qu'a un seul moment j'aurai pensé qu'il y travaillait ? Non, j'étais bien trop perturbé par ma mauvaise attitude. Arrête de croire que le monde tourne autour de toi Isa. J'avais clairement envie de me ronger les ongles, de m'arracher les cheveux. Stupide. Idiot.

Je bus une gorgée de mon café allongé, tout en écoutant le petit monologue d'Izaiah. Et j'avoue ne pas avoir réellement pourquoi, au bout d'un moment, il porta sa main devant sa bouche tout en détournant le regard, ses joues se colorant d'un rose pale. Etait-ce parce qu'il avait eu l'impression de trop parler ? Moi en tout cas, cela ne me dérangeait pas. Ca m'évitait de déblatérer tout un tas de conneries et de paroles sans trop de sens. Et mes pensées se confirmèrent lorsqu'il s'excusa. Pourquoi tu t'excuses ? que j'avais envie de lui demander. Mais, je savais que je n'étais pas vraiment le mieux placé pour ça. Au lieu de quoi, je replaçais ma tasse sur la sous tasse, puis je croisai mes jambes nonchalamment.

"-Je suis désolé de t'avoir fait sortir de l'hôpital comme ça, d'un coup d'un seul, sans t'avoir laisser le temps de t'exprimer. Je n'aurai pas dû." Avais-je dis en détournant rapidement le regard. Maintenant, il est temps de détendre l'atmosphère un peu, tu crois pas Isa ? "Oh, c'est que tu viens de loin ! Qu'est-ce qui t'as poussé à venir jusque Lumiris ? Trouver de nouveaux lieux et de nouvelles personnes à photographier ?"

Je laissai volontairement couler un petit temps, de quelques secondes à peine, avant de reprendre la parole. Ce qu'il venait de dire était beau, alors je ne devais pas balancer des phrases sans queue ni tête. Il m'avait donné une belle réponse, à moi de ne pas tout gâcher. Peser mes mots, tout ça quoi. Est-ce que je vais en être capable ?

"-Je vois. Ne t'excuse pas voyons ! Je trouve ça beau l'amour que tu portes à ton métier. C'est rare les gens de nos jours qui sont heureux et aiment réellement leur travail. Toi, on sent que tu es passionné, et c'est magnifique je trouve. Et je respecte énormément les gens qui s'épanouissent comme toi tu as l'air de l'être. Et puis, c'est un bel objectif que tu as, que de vouloir laisser le tout naturel, et ne pas tout modifier. C'est admirable même, une telle volonté."

Je crois bien que c'était la première fois, de ma vie peut-être, que je prononçais ce genre de mots. Et, bien que cela puisse paraître insensé, ce n'était pas des paroles en l'air. Je le pensais réellement. Peut-être qu'il ne me croirait pas, et ce serait bien dommage. Mais en même temps, je pourrai le comprendre aussi, qu'il ne veuille pas me croire. Après tout, c'était pas la meilleure des images que je lui avais donné de moi.

"-Moi, je suis actuellement en études de psychologie. Plutôt étrange pour un gars comme moi tu vas penser. En vérité, moi-même je ne sais pas vraiment ce que je fais là-dedans. Disons que je ne me suis jamais trop posé la question non plus. Mais crois moi, quand j'ai dû reprendre un cursus scolaire, la psychologie est celui qui me paraissait le plus évident. Peut-être parce que je souhaite comprendre pourquoi l'humanité est aussi pourrie ?"

Le dernière phrase, c'était plus une note à moi-même. Une pensée, qui venait de sortir au grand jour. Tu te rends compte de ce que tu viens de balancer Isa là ? Et, qui plus était, je venais de les cracher, ces mots. Voilà ton problème, quand tu parles trop. Je me grattai le menton, tout en baissant les yeux. T'es qu'un con.

"-Excuse moi, oublie ce que je viens de dire. Mais, dis moi, tu ne fais que des portraits d'humains, ou tu en fais aussi de pokémons ?"

Faire parler pour lui faire oublier. Pas une très bonne technique. Mais en même temps, j'avais si peur qu'il ait envie de fuir.
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Tu n’aspirais pas à changer le monde ni à devenir le héros qui le sauverait. Cette haine, toute cette haine, te survivrait inévitablement. Tu étais bien trop conscient. Conscient de n’être qu’un coup de vent, qu’un souffle que les années finiraient tôt ou tard par effacer. Dans la mémoire des gens jamais tu ne perdurerais. Isaac, Béatisa, Ezekiel et ta propre famille finiraient par ne plus se remémorer le résonnance candide de ta voix ni la chaleur apaisante de ta peau. Tu t’évertuais à sauver des gens pour qui tu ne serais bientôt qu’un souvenir vaporeux qui s’éteindrait doucement en eux. Ils sauraient. Ils sauraient qu’un jour quelqu’un les avait sauvés, mais ils ne sauraient bientôt plus dire qui il était ni comment il était. Et ça ne te dérangeait pas. Tu ne voulais pas que ton nom transcende les années. Tout ce que tu souhaitais, c’était seulement que les gens perpétuent ta pensée en vivant.

Oui.
Si au moins tu réussissais ça, alors tes années de sursit en auraient valu le coup.
Nul besoin d’être un héros. Être toi-même suffisait. Même que c’était déjà bien plus que ce que l’on attendait de toi.

Baissant légèrement les yeux, tu laisses tes mains martyriser inconsciemment le coin de votre nappe lorsqu’il t’interroge sur ta présence à Lumiris. Au regard de tes motivations, tu ne ressens ni honte, ni gêne. De nombreux t’ont dit que partir était meilleure décision à prendre… Tu ne pouvais plus continuer de côtoyer ainsi ton fantôme, les traces de ta propre hantise. Non. Tes motivations ne sont ni honteuses, ni sinistres. Ton hésitation, cet inconfort dans l’atmosphère, vient d’ailleurs. Il vient de ton incapacité à distinguer l’inoffensif de l’offensant. Et si, au fond, Isaac n’avait pas réellement envie de connaître l’homme derrière le photographe ?

- Pas tout à fait, mais j’ai fait une pierre deux coups par le fait même. Disons simplement que je suis venu recommencer à zéro.

Ça suffira. Non ?
Nul besoin de s’attarder ou de se mettre à nu dès maintenant. L’ambiance est déjà bizarre, marquée par ta propre bêtise… Alors inutile d’instaurer un inconfort né de ton passé. Les gens n’aiment pas les enfants malades. Et les enfants malades n’aiment pas dire qu’ils l’ont été. Parfois, il vaut mieux se taire que d’attiser cette illégitime pitié qui te collait à la peau comme un mauvais insecte. Oui voilà.

Ton monologue sur tes sujets de photographie était bien mieux. Tu n’en avais pas pris conscience sur le coup, mais tu avais toujours désespérément cherché un angle qui te permettrait de tirer ton épingle du lot. Photographier des mannequins magnifiques, c’était le métier de centaines de gens… C’était beau, tu ne pourrais jamais les en contredire, mais c’était le rêve de tout homme et femme. Pas le tien. C’était la même photo revisitée des dizaines de fois, le même éclairage falsifié, le même corps retouché. Tu ne voulais pas t’y conformer. Tu voulais un contenu unique, quelque chose qui te parlerait autant qu’il parlerait aux amateurs de ton art. Tu voulais des âmes à capter, un message à emprisonner.

Tu voulais des gens comme Isaac.

Souriant face à sa réponse, tu passes discrètement une main dans ta chevelure blonde afin de d’y cacher ta timidité passagère. Tu as souvent parlé de photographie avec les gens. Quand on ne s’arrêtait pas qu’à ton statut de mourant, de bénévole ou de pokétubeur, il arrivait parfois que certaines personnes s’intéressent à ton véritable travail. Tes clients, certes, étaient les premiers à vouloir t’y entendre, mais certains autres amateurs avaient parfois alimenté la conversation jusqu’à pas d’heure. Ils n’étaient pas une centaine, mais c’était assez pour que tu ne te décourages pas face à l’indifférence générale. Pourtant, c’était la première fois que l’on te disait ça. C’était la première fois que l’on plaçait le mot admirable dans un tel discours et tu ne savais pas comment y réagir. Alors tu te contentes d’un « merci » prononcé comme une torture juste avant qu’Isaac parle enfin de lui-même.

- Tu sais, je ne crois pas qu’elle soit si pourrie que cela… Je crois juste que la plupart des gens sont mal outillés. On nous impose un cadre à respecter, une manière « correcte » de penser dès la petite enfance et beaucoup de gens s’y conforment à défaut d’avoir connu autre chose. Je pense juste qu’ils ne savent pas faire autrement, qu’ils n’ont jamais eu les outils nécessaires pour briser ce moule autour de leur esprit.

Tu t’arrêtes, esquisse un sourire puis baisse légèrement les yeux. Tu n’aurais peut-être pas dû dire cela. Et si Isaac venait à ne pas apprécier ton audace ? Inquiet, tu te mords légèrement la lèvre inférieure.

- J’espère pour toi que tu trouveras une réponse à tes questions.

C’est la réponse que tu aurais dû lui offrir dès le départ. C’étaient les mots à prononcer, le discours à garder. Tes mots, tes autres mots, n’étaient que du vent. C’était l’opinion d’un enfant qui, même en ayant vu ce qu’il y a de pire sur terre, continuait de croire au bien-fondé de l’humanité. Un jour, le retour de flammes serait terrible. Étais-tu vraiment prêt à l’assumer ?

- Principalement des portraits humains. En fait, je n’ai pas une très bonne relation avec les Pokémons. Plus jeune, mes parents ne voulaient pas m’en offrir un et allaient même jusqu’à m’en tenir à l’écart alors je n’ai pas eu la chance de développer avec eux le même lien que… la plupart des gens. L’idée de les photographier ne m’a jamais effleuré l’esprit…

Pourquoi ? N’aurait-ce pas été là ta meilleure chance de créer quelque chose avec eux ?
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


L’humanité. Un tas de bonhommes foulant cette Terre, certains étant ce qu’on appelait des « hommes », les autres étant les « femmes ». Arrivés bien après la création de cette planète, alors même que la vie avait déjà débutée, l’être humain fut créé. Était-ce une bonne idée, ou la plus mauvaise qui fut ? En tout cas, ce qu’on ne pouvait nier, c’était l’évolution qu’avait eu celle-ci. Passer d’homme des cavernes à homme de la technologie, quel progrès. Finalement, à quoi cela était-ce dû ? Pourquoi, et surtout comment, l’esprit de l’homme s’était-il développé ainsi ? Comment avons-nous réussi à penser, à construire, à inventer toutes ces choses désormais bien présentes dans nos quotidiens de mortels ? Comment l’être humain avait-il pu acquérir de telles connaissances ? Comment tous ses potentiels s’étaient-ils développés ? Mais surtout, pourquoi sommes-nous arrivés sur Terre, bien après tout, tandis que le monde commençait déjà à se développer doucement ? Quel est notre rôle, notre place parmi toutes les espèces ? De ce point de vu là, la création qu’est l’homme semble merveilleuse, mystérieuse, fascinante. Elle l’est, ne nous voilons pas la face. Personne ne peut le nier, le développement de l’être humain est le plus remarquable, il n’y a pas à dire.

Mais, finalement, en y réfléchissant, n’aurait-il pas été mieux que nous restions de simples hommes de Cro-Magnon ? Toute cette évolution n’a fait que monter à la tête de tous les êtres humains de cette planète. Une fois notre conscience commençant à bien se développer, nous avons commencé à nous battre, à savoir qui serait le plus fort, le plus beau, le plus riche. Oh, pardon. Ce devait être pareil durant la Préhistoire : qui serait donc le meilleur chasseur de mammouth ? Et puis, on a commencé à formater les gens. Il le faut, en soit. Sans règle, ce serait l’anarchie totale. Pourquoi ? Parce que les êtres humains ne sont que des égoïstes sans nom, qui ne pensent qu’à eux. Peut-on leur en vouloir ? Finalement, même chez les pokémons, cela marche ainsi. Chacun pour sa pomme. Mais, l’être humain n’est-il pas censé être un « être supérieur », comme il aime tant le faire croire ? Ne devrions-nous pas être doté d’empathie, de sympathie, envers nos semblables ?

Non. Peut-être en somme nous capable. Mais toutes ces belles qualités ont été scellées par la société. Elle les a pris, les a fait taire, et les as enfermé dans un coffre à double tour. La société empêche les gens d’être bons. Elle les formate, les conditionne, les déshumanise. Elle leur donne une fausse image, un idéal que nous ne pouvons pas atteindre. Un idéal physique, morphologique, spirituel, qui fait rêver tout le monde, et qui tue tout le monde. Parce que, si tu ne rentres pas dans les codes, tu ne peux pas être accepté. C’est quand même triste, d’avoir un tel raisonnement, alors que nous sommes dotés de capacités extraordinaires de réflexion, de logique, de penser. Je regardai alors Izaiah, qui venait de donner son point de vue. Oui, finalement, il n’avait pas vraiment tort. Le moule, comme il l’avait dit, c’était la société qui le créé à sa façon, bloquant les gens à l’intérieur de celui-ci, ne leur laissant aucun moyen de développer leur libre arbitre.

« - C’est bien, parfois, de prendre un nouveau départ quand c’est possible. Ça fait du bien. » Avais-je dit pour répondre d’abord à ce qu’il avait dit précédemment. « Tu as raison, je me suis un peu emballé. Ce n’est pas la faute des êtres humains, mais de l’environnement dans lequel on les fait grandir, sans leur laisser l’opportunité de voir ou de connaître autre chose. C’est une bien triste réalité quand même. »

Oui, c’était triste. Car le jugement des hommes n’était basé que sur des idées, parfois sans trop de fondements. Et l’une d’entre elle, celle que je détestais le plus, c’était celle qui disais que « attention, les gens différents sont étranges, ils ne rentrent pas dans les codes, il ne faut surtout pas les approcher. » Vous savez, c’est ce qu’on dit aux enfants, quand on croise quelqu’un d’atypique dans la rue. « Ne le regarde pas et avance. On ne sait pas ce qu’il pourrait faire. Il ne parait pas normal.» Je grossis peut-être un peu le trait. Mais l’idée y est.

« -Merci. » Avais-je lancé avec un petit sourire amical qui avait pris place sur mon visage.

Des réponses à mes questions… Je ne les trouverai sûrement jamais. Car c’était des concepts auxquels l’Homme ne trouverait jamais d’explications rationnelles. Parce que tout n’est pas à sa portée. Parce que, nous avons beau être doté d’une forme d’intelligence développée, il y a des choses qui nous dépasse encore, et qui nous dépasserons toujours. Même les générations futures n’y trouveront jamais de réponses.

« -Je comprends. A dire vrai, je n’ai pas eu de pokémons avant mes dix-huit ans. Quand j’étais petit, mes parents ne nous laissaient jamais trop approcher leurs pokémons, ma sœur et moi. Et puis, j’avoue que, au final, j’étais parti sur l’idée de ne jamais en avoir… avant de rencontrer mon premier pokémon, par hasard. » Lançai-je, regardant un instant dans le vague. Puis je secouai doucement la tête, comme pour remettre les pieds sur Terre -ah, cette jolie Terre-. « Du coup, j’imagine que tu n’as pas de pokémon ? Et… Si tu cherches à nouer un lien, peut-être que les photographier t’aiderait ? Enfin, je dis ça, mais je ne m’y connais pas réellement… » Avais-je lancé avec un petit rire.

Je n’en avais aucune idée en réalité, ce n’était que des hypothèses. Et puis, peut-être même qu’il ne cherchait pas du tout à se rapprocher de ces créatures ? Si tel était le cas, je ne pourrais que le comprendre… J’avais fait une croix sur les pokémons le jour de l’incendie. Si je n’étais pas tombé sur Koga par pur hasard, je serais encore seul, probablement. Ou peut-être parmi les étoiles, n’ayant pas supporté le poids que la vie me mettait chaque jour sur les épaules. La petite Tritox avait été mon radeau, ma bouée de sauvetage, mon salut. Sans elle, je n’aurai rien été, juste un détritus dans la rue, un bout de papier gribouillé mis à la poubelle, une pierre coulant dans les abysses, incapable de remonter à la surface.
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L’être humain n’était qu’un grain de sel dans l’univers.

Ce monde, cette planète, en avait vu passer tellement d’autres… À l’échelle de son existence, vous n’étiez qu’une ridicule minute convaincue d’avoir tout créé. Et pourtant, l’homme était si insignifiant. C’était une créature avide de pouvoir et d’importance prête à sacrifier son prochain sans le moindre remord pour assurer sa propre survie. En toute honnêteté, tu n’aurais su expliquer comment une créature aussi perfide pouvait tant compter à tes yeux. Tu n’étais pas inconscient des réalités de ce monde, mais tu persistais à croire qu’il y avait une part fondamentalement bonne cachée derrière l’humanité et ses multiples défauts. Tu y croyais, car en son absence, tu n’avais plus aucune raison de vivre. Tu avais décidé de consacrer ton sursit, tes quelques années offertes par la médecine moderne, à sauver l’âme des plus désespérés… Mais s’il n’y avait rien à sauver, alors à quoi ce cadeau rimait-il ? Pourquoi avais-tu combattu pour gagner le droit de vivre ? Tu ne voulais même pas y penser. Ta naïveté aurait sans doute tôt ou tard raison de toi, c’était bien vrai, mais tu voulais profiter du temps qu’il te restait pour croire qu’il y avait un sens à tout ça.

Malgré tout, impossible de ne pas faire écho à la haine d’Isaac. Tu n’aimais pas l’admettre, mais tu imaginais très bien la dureté de son quotidien : les regards, les murmures, les insultes, les moqueries, la peur dans les yeux des enfants, les gens qui changeaient de trottoir en le voyant, les bancs d’autobus vides à sa gauche et à sa droite… Comment pouvais-tu condamner sa manière de voir les choses, sa réalité ? Isaac était en tous points semblable aux patients qui avaient croisé ta route : eux et lui avaient perdu espoir en l’humanité. Et qu’en était-il de toi ? Tu nageais à contresens Izaiah. Tu sacrifiais ta santé et ton temps à leur faire croire que leur existence n’était pas vaine… Mais eux ne t’avaient rien demandé. Jamais personne ne t’avait supplié d’être sauvé. Jamais personne n’avait demandé ta main tendue vers eux. Tu avais pris la décision unilatérale d’aider des gens qui ne voulaient pas être aidé.

Tes gestes étaient-ils juste ? Qui sait.
Recommencerais-tu si c’était à refaire ? Absolument.

- Je suis heureux de constater que je ne suis pas seul à ne jamais avoir envisagé d’en avoir un… Dis, est-ce que je peux te demander quel est ce pokémon ?

Ce n’est pas le genre de question que tu poses ordinairement, mais depuis l’apparition d’Agony dans ta vie trois ans plus tôt, tu faisais un petit effort au quotidien pour mieux comprendre le monde dans lequel il vivait. Dans lequel vous viviez. Ce n’était pas vraiment gagné d’avance, mais chaque petit pas était une grande victoire pour celui qui ne connaissait rien.  Un nom, une attaque, une information, n’importe laquelle… Cette distance entre toi et ton araignée n’était que le fruit de ton incompétence, de ta méconnaissance elle-même. Ton malheur, cette distance persistante entre vous, tu en étais l’unique initiateur.

Parce qu’au fond, tu n’avais jamais essayé de savoir. Tu n’avais jamais imaginé l’apparition d’un pokémon dans ta vie et Agony n’avait été que le fruit d’un malheureux hasard que tu n’avais pas demandé. Même si votre relation était désormais acceptable, tu savais néanmoins que votre vie entière stagnait. Lorsque Ezekiel l’avait abandonnée, il avait mis votre existence entre parenthèses et tu ne savais plus comment les briser.

- Oh ?

L’idée n’était pas stupide. Au contraire même. Baissant ton regard vers ta boisson, tu laisses ton regard se perdre dans le liquide brunâtre quelques secondes puis tu acquiesces en silence.

- Non, j’ai bien un pokémon. Son ancien propriétaire l’a abandonné donc je n’ai pas trop eu le choix… C’était ça ou un refuge. Je ne pouvais pas m’y résoudre. Mais tu as raison, je pourrais essayer de les photographier un peu plus. J’ai toujours été plus près de l’homme que des pokémons… Mais ça pourrait être bénéfique de tenter l’expérience.

Tu hausses légèrement les épaules, esquisses un sourire un peu inconfortable. Toi, ton truc, c’est l’être humain. C’est cette créature à la fois si laide, si imparfaite et si inesthétique. Mais peut-être trouverais-tu une sorte de bonheur, une sorte de contentement à l’extérieur de ton cadre ? Et si tu employais une partie de ton temps à photographier le lien unissant les humains et les pokémon ? Tu sais qu’il peut en résulter quelque chose d’extraordinaire. Ce lien, cette fusion entre le dresseur et son allié, tu l’as déjà vu de tes yeux plus d’une fois.

Et au fond de toi, tu l’as toujours un peu jalousé.

- En parlant de photographie, est-ce que tu avais un désir particulier pour la séance ? Un lieu que tu préfères, des attentes, un… prix ?

Tu ne voulais pas lui demander de faire ça bénévolement. Tu avais initié le projet, initié le contact, tu étais prêt à payer… Malheureusement, ton déménagement avait coûté cher et tu craignais que ses demandes excèdent ce que tu pouvais te permettre en termes de compensation monétaire. Et ça, pour être totalement franc, c’était un stress qui te torturait depuis que tu lui avais proposé de poser pour toi.
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


Chaque être humain sur cette planète avait une bouée de sauvetage, peu importait sa situation. Parfois, certains mettaient plus longtemps à la trouver, et à s’accrocher à celle-ci. Après tout, ce n’était pas évident de trouver son radeau, ce qui pouvait nous permettre de sortir la tête de l’eau, de pouvoir respirer enfin à nouveau une bonne goulée d’air. D’ailleurs, certains venaient à perdre espoir, lorsqu’ils n’arrivaient pas à trouver ce qui leur permettrait de vivre à nouveau. J’aurais très certainement perdu toute espérance, si je n’avais pas rencontré Koga. Les ténèbres auraient pris possession de moi, m’entraînant doucement vers les terribles abîmes de la douleur. Oui, c’était dur de trouver ce qui nous permettrait de nous dire « Vis, tu le mérites. Car tu vois, tout n’est pas perdu. Tu peux encore te relever, tu peux encore tenter ta chance. Parce que tout le monde mérite d’être heureux ». Je commençais à me convaincre que c’était peut-être vrai. Peut-être que, moi aussi, j’avais droit à une seconde chance. Peut-être que, moi aussi, j’avais le droit d’avoir des amis -Izaiah en serait peut-être un, bien que le début de notre rencontre ne fût pas glorieux ? Au fond, j’espérai que l’on s’entendrait bien malgré tout-. Peut-être que, moi aussi, j’aurai le droit de goûter au bonheur un jour ou l’autre, que tout n’était qu’une question de temps ?

« - Oui oui, tu peux demander, il n’y a pas de soucis. C’est une petite tritox, du nom de Koga. Je l’ai rencontré il y a quelques années. Elle était blessée, et seule. J’ai donc dû batailler pour l’attraper et la laisser dans un centre pokémon, et puis, au final, on ne s’est plus jamais quittés… » Avais-je lancé avec un petit rire.

Un petit rire nostalgique, mélancolique. Non pas que cette période de ma vie me manquait, loin de là. Mais plutôt parce qu’à ce moment-là, j’étais au bord du gouffre, prêt à tomber. Le sol s’effritait dangereusement de jours en jours, et, sans elle, je me serais effondré. J’aurai perdu tout contrôle de ma vie. J’aurai sombré du mauvais côté. Au final, c’était à croire que nous avions été faits pour nous rencontrer, bien que les débuts fussent difficiles. Nous avions fini pas nous entendre, nous compléter même. Et c’était ce qui m’étais arrivé de plus beau. Alors, c’était peut-être étrange de comparer ma rencontre avec Koga, avec notre rencontre avec Izaiah, mais, peut-être qu’ici aussi, nous finirions peut-être par nous entendre ? Au fond, je l’espérai. Et je m’en voulais d’avoir réagi comme un abruti de première, alors qu’il avait tout simplement essayé d’être amical avec moi. C’était idiot, de ressasser encore ce qu’il s’était passé, alors que l’atmosphère semblait se détendre. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je ne pouvais pas arrêter de penser que je gâchais tout ce que je faisais.

« - Oh, c’est une bonne action. Je suis sûr que ce pokémon est plus heureux avec toi, que dans un Refuge. D’ailleurs, quel pokémon est-ce ? A vrai dire, je n’étais ni proche des humains, ni des pokémons avant que je rencontre Koga. Mais je pense que les pokémons peuvent nous offrir certaines choses dont l’être humain est incapable. » Avais-je lancé, tout en réfléchissant.

Oui. En vérité, pas besoin de réfléchir. Loyauté, amitié, soutient. Je n’avais qu’à prendre mon cas comme exemple. La petite tritox avait toujours été là pour me soutenir lorsque ça n’allait pas, toujours à essayer de me faire sourire, toujours à m’aider dans les situations difficiles. Je savais que je pouvais compter sur elle, et qu’elle pouvait compter sur moi. Nos liens étaient forts, puissants, indestructibles. Personne ô jamais personne ne pourrait se mettre en travers de notre route. Nous étions un duo, des meilleurs amis, des camarades, des compères, complices. La vie avait fait croiser nos chemins, et je l’en remerciais. C’était sûrement la seule chose pour quoi je la remerciais intérieurement. Mais le reste, c’était une tout autre histoire.

Puis il ramena le sujet de la séance sur la table. Je passai ma main dans mes cheveux, un petit sourire gêné en coin. Je n’en avais aucune idée. Je n’avais jamais fait ça, et on ne m’avait jamais proposé de faire ça. C’était un domaine que je ne connaissais pas, inconnu à mes yeux. Alors, si j’avais des envies, des préférences ? Non, puisque tout m’était inconnu. Je savais d’ailleurs d’ores et déjà que je ne serais très probablement pas à l’aise. Je me demandais vraiment si j’allais réussir, et si Izaiah allait obtenir ce qu’il souhaitait. Après tout, je n’étais probablement pas très photogénique. Mais il n’était pas temps de commencer à penser à ce genre de choses. Je lui avais dit que je le ferai, alors je le ferai, point. Je n’avais qu’une parole. En plus, il méritait bien que je lui réponde positivement à sa faveur, après la scène que je lui avais faite.

« - Honnêtement ? Je préfère te laisser carte blanche, car je ne sais pas du tout ce qui est mieux ou non… Mais comme dis avant, j’avoue que je préfèrerai un lieu un peu écarté, loin des regards aha… Je n’ai pas vraiment d’attentes, si ce n’est que tu arrives à obtenir ce que tu désires ? Et pour le prix… »

C’était tentant. Parce que j’avais besoin d’argent. Mais ça n’aurait pas été poli de ma part. En plus, je n’étais très certainement pas un bon modèle, je ne méritais pas d’être payé pour ça, loin de là. Et puis, si je voulais que Izaiah devienne mon ami -parce que oui, malgré tout, je continuai d’espérer qu’une amitié pourrait naître de cette rencontre-, je ne voulais pas que notre relation amicale débute ainsi. Un sourire sincère s’afficha alors sur mon visage.

« - Ohla, pas de prix ! Et pas la peine d’insister ! » Avais-je lancé avec un petit rire.

Non, je ne voulais pas, certainement pas.

« - Et toi du coup, tu aurais une idée de l’endroit où on pourrait faire ça ? »

Je lui avais demandé ça, alors qu’il n’était pas de Lumiris, alors que moi si. Peut-être qu’il ne connaissait pas la région, qu’il n’avait pas eu le temps de la visiter ? En réalité, je ne la connaissais pas forcément plus que ça. Je n’avais vraiment aucune idée de s’il existait des endroits propices à la photographie. Et puis, même si j’en avais connu, je n’aurai pas voulu m’imposer.
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Tu étais un perchoir.
Un vulgaire perchoir sur lesquels les oiseaux blessés aimaient se reposer.
Parce que c’était plus amplement simple d’accaparer ton épaule que de prendre son envol, que d’assumer les conséquences de ses actes et de choisir de vivre. La première envolée avait déjà été assez douloureuse ainsi, la plupart des gens craignaient les retombées de la deuxième. Et si c’était pire ? Pire que la première fois ? Pire que tout ce qu’ils avaient pu imaginer ? On ne vivait pas sans raison… Mais le choix de mourir n’était jamais anodin. Tu avais décidé d’être un perchoir, de donner une raison de croire à ceux qui en manquaient cruellement, mais à quel point allais-tu laisser la détresse des uns t’anéantir avant de te décider à bouger ? Tu te réjouissais de chaque éclat de vie dans le regard des patients, mais combien de fois étais-tu rentré chez toi avec le goût acidulé de l’échec en bouche ? Tu ne pouvais pas sauver tout le monde et tu n’étais pas non plus le bienvenu dans toutes les vies. C’était une réalité difficile à accepter et dont l’existence te grugeait peu à peu, comme si tu craignais de ne pas suffisamment donner avant que ton sursît ne touche à sa fin. Tu laissais le malheur des autres dévorer ton bonheur. En avais-tu seulement conscience, Iza ?

- C’est une belle histoire.

Tu es sincère. Parfaitement sincère. Les grandes amitiés parties sur un mauvais pied, ça te connaissait bien n’est-ce pas ? À cette réflexion, ton regard s’assombrit légèrement. L’amitié la plus importante de ta vie avait vu le jour sous les insultes et l’acerbe réaction d’un homme qui n’attendait plus rien de demain. Les amitiés difficiles, ça te connaissait. Ce n’était pas un choix, ni un désir, mais une fatalité qui te revenait souvent. Une sorte de condamnation, de malédiction dont tu avais été l’initiateur.

- C’est bien d’avoir quelqu’un sur qui compter en toutes circonstances, je suis heureux pour vous !

Tu souris. Tu souris pour effacer le sombre teint de ton regard, pour effacer la tristesse qui te dévore au contact d’un souvenir aussi douloureux que celui d’Ezekiel. Agony n’était que le dommage collatéral d’une amitié plus grande encore… Et si, au fond, c’était le lien qui vous brisait, qui vous empêchait d’être aussi près l’un de l’autre ? Revoyait-il son ancien dresseur en ta personne ? Et toi, revoyais-tu ton ancienne âme-soeur en lui ? Jamais tu ne t’étais posé la question. Jamais tu n’avais voulu savoir pourquoi il y avait cette distance entre vous, pourquoi vous n’étiez pas aussi fusionnels qu’Isaac et Koga.

Au moins, il était plus heureux avec toi que dans un refuge non ? Et si, dans un refuge, il avait trouvé un dresseur capable d’ignorer le fantôme de son passé ? Et s’il y avait trouvé quelqu’un avec qui être fusionnel ? Tu ne pouvais pas penser à cela. Pas maintenant que tu avais pris la décision égoïste de lui offrir une vie aussi injuste près de toi.

- C’est un mimigal… Il s’appelle Agony.

Et c’est ça. Maintenant, change de sujet. Change de sujet avant que la culpabilité ne t’ensevelisse et que la simple mention de ton compagnon de tous les jours ne devienne un calvaire. Heureusement, la conversation ne s’acharne pas sur le sujet et, très rapidement, vous en revenez à discuter de la séance. C’est un sujet que tu gères beaucoup plus, avec lequel tu es cent fois plus à l’aise et qui ne te laisse aucun arrière-goût. La photographie, ça t’avait toujours fait vibrer. Immortaliser la vie, la beauté et la différence des gens que d’autres cataloguaient comme anormaux était une passion dont tu n’estimais plus l’origine. C’était incomparable à tes activités à l’hôpital et pokétube, c’était plus qu’une vulgaire passion qui ne durait qu’un temps puis qui disparaissait dans l’abîme des ivresses éphémères. La photographie, c’était toi. Toi en entier. C’était toi sans filtre, sans faux semblants, sans mésinterprétation. On te connaissait mieux au travers tes photographies qu’autour d’un café comme celui-ci.

Lorsque le jeune homme t’indique ne pas vouloir être payé, tu ne peux t’empêcher de sourire légèrement. Le fait qu’il insiste te fait carrément rigoler un peu avant que tu n’acquiesces silencieusement. Isaac est quelqu’un de bien. Tu ne peux pas le nier. L’appât du gain est souvent plus fort que la promesse artistique et peu de gens croisés par hasard refusent réellement l’idée d’une rémunération.

Visiblement, lui n’est pas de ce genre.

- D’accord, d’accord. Mais n’hésite pas à m’avertir si jamais tu changes d’avis. J’aimerais éventuellement mettre ces photos dans mon portfolio si ça ne t’embête pas, alors ne te sens pas mal de revenir sur ta décision.

C’est le moins que tu puisses faire pour un projet qui te servira sans doute sur le plan professionnel. À Lumiris, tu n’es qu’un photographe de pacotille. Avant, c’était un peu différent. Tu commençais, doucement, à émerger. C’est tout une réputation que tu te dois de reforger à la sueur de ton front.

- Je viens tout juste d’arriver à Lumiris, donc je ne connais pas très bien les lieux et je n’ai pas eu la possibilité encore de cibler les endroits intéressants pour les shootings...

À Johto, tu l’aurais amené à la tour cendrée. Pas par humour douteux ou cynique, mais parce que c’était l’endroit qui lui aurait sans doute offert toute sa splendeur. Mais ici … ?

- Est-ce que tu connais des endroits abandonnés dans le coin ?

Tu avais toujours aimé le rendu des shootings ayant pris vie dans des lieux délaissés par l’homme.
Et au moins, là-bas, vous seriez tranquilles.
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« C’est une belle histoire. »

Seulement, l’était-ce réellement ? Notre histoire était-elle aussi belle qu’il le prétendait ? Je n’en étais pas certain. « Si tu le dis… » avais-je dis dans un murmure tout en passant ma main dans mes cheveux. Après tout, nous n’étions que deux âmes égarées et dont la vie s’était jouée. Notre existence même à tous les deux était faite de douleur ; nous avions vécu des malheurs. Je ne savais pas vraiment ce qui était arrivé à la petite tritox, et jamais je ne le saurais – les pokémons ne parlent pas, alors difficile de connaître leur passé – mais ce dont j’étais sûr, c’était que d’autres êtres, qu’ils fussent humains ou pokémons, s’en étaient pris à elle. Ils lui avaient fait du mal, beaucoup de mal, et surtout physiquement. Je secouai doucement la tête, afin de chasser cette mauvaise image que je gardais d’elle, le jour de notre rencontre. Nous n’étions pas beaux à voir, cette journée-là. Triste mine, esprit embrouillé, blessés physiquement, les gens qui nous avaient vu avaient dû nous prendre pour de véritables zombies.

«C’est bien d’avoir quelqu’un sur qui compter en toutes circonstances, je suis heureux pour vous ! »

Oui, avoir un être sur qui on peut compter en permanence, c’est magnifique. Nous étions liés, limites fusionnelles. Dans ses yeux, je m’y retrouvais, et inversement. Nous étions deux âmes étrangères et pourtant un fil liait nos existences. Mais tout ça, tout ce que nous étions, était-ce vraiment aussi beau qu’il pouvait le prétendre ? Notre amitié était grande, mais semée d’obstacles. Qui avait-il de ravissant dans cette amitié aux fondements ébranlés ? « Merci… » Petit mot de nouveau murmuré, avec une pointe de gêne dans la voix. Je l’aimais, du plus profond de mon cœur. Sans elle, je ne serais plus de ce monde. J’aurais laissé les ténèbres m’envahir, j’aurais succombé à leurs appels si tentants, si alléchants. Je lui devais la vie.

Mais était-ce beau ? L’étions-nous ?

«C’est un mimigal… Il s’appelle Agony. »

Ah les Mimigals, je ne pouvais que connaître ce pokémon. Avant, nous habitions à l’orée de la forêt, et nous avions souvent l’occasion de voir des pokémons sauvages, tels que cette petite araignée, des Cerfrousses ou même des Goupix. Quand j’étais petit, j’en avais peur. Sûrement à cause de ma mère qui n’avait de cesse de me répéter qu’il ne fallait surtout pas que je m’en approche. Un petit rire m’échappa à cette pensée. Le bon vieux temps partit beaucoup trop rapidement en fumée. « Oh je vois, j’aime bien son petit nom en tout cas ! » Ce n’était pas une blague. Bien qu’évocateur de malheur, je trouvais ce nom beau – est-ce donc ça la beauté ? –. Peut-être parce que je me retrouvais dans ce seul mot ? Douce agonie de mes jours meurtris.

« D’accord, d’accord. Mais n’hésite pas à m’avertir si jamais tu changes d’avis. J’aimerais éventuellement mettre ces photos dans mon portfolio si ça ne t’embête pas, alors ne te sens pas mal de revenir sur ta décision. »

J’aurais pu changer d’avis. J’aurais pu lui dire que j’avais besoin de cet argent. Pour payer mon loyer, pour payer de quoi m’occuper au mieux de Koga. Mais, l’argent ne réparait pas les cœurs brisés. L’argent ne permettait pas de créer des amitiés. Et, plus les jours passaient, plus la conversation avançait, et plus je me disais que c’était de lien social dont j’avais le plus besoin. Or, une amitié fondée sur l’argent n’en est pas réellement une. Ce n’était pas, ou du moins plus ce que je recherchais. Désormais, j’aspirais juste à avoir quelques amis, sur qui je pourrais compter, avec qui je pourrais m’amuser, oublier ce passé si difficile à porter. Je voulais tout simplement pouvoir être heureux. Et l’argent ne fait pas le bonheur, ou du moins pas complètement. «Vraiment, j’insiste, et je reste sur ma décision. » Avais-je dis avec un large sourire amical.

« Je viens tout juste d’arriver à Lumiris, donc je ne connais pas très bien les lieux et je n’ai pas eu la possibilité encore de cibler les endroits intéressants pour les shootings... Est-ce que tu connais des endroits abandonnés dans le coin ? »

Forcément, j’avais été stupide. Je lui avais demandé s’il connaissait un endroit reculé, abandonné, désert, alors qu’il venait d’arriver à Lumiris. C’était moi qui vivais dans cette région depuis toujours, et c’était moi qui lui demandais ça. Je n’avais pas réellement voyagé dans Lumiris même, si ce n’était pour aller à Port-Corail chez mes grands-parents durant mon enfance. Sinon, nous n’avions jamais trop bougé d’Artiesta, et plus généralement de Lumiris centre. En plus, mes parents n’avaient jamais trop voulu que je sorte tout seul – il m’était arrivé de traîner parfois après les cours, mais mes fréquentations ne m’avaient jamais mené à des endroits tels que nous recherchions –.

« Eh bien, je t’avoue que là, comme ça, je n’ai pas réellement d’idée… » Lançais-je tout en regardant ailleurs, plongé dans mes pensées. Mes sombres pensées, qui me menèrent à cette idée. Je fronçai légèrement les sourcils, ma main portée à mon menton. Non, pourquoi mon esprit m’avait amené à penser à ça ? Je ne pouvais pas, je ne pourrais pas… Et pourtant, cette petite lumière qui s’était allumée ne voulait pas s’éteindre. Peut-être que cela pourrait m’aider à avancer ? Peut-être que cela pourrait m’aider à tourner la page ? Je serrai doucement les dents. Si les mots passaient le pas de ma bouche, il n’y aurait donc plus de machine arrière possible. Il serait trop tard pour dire non.

« En fait… Si, je connais un endroit reculé, avec peu de passage humain. C’est pas loin d’Artiesta, aux abords d’une forêt. Une maison en ruine, ça te va ? » Notre maison. Celle de mon enfance. Celle de ma souffrance. Il n’y avait que quelques autres habitations non loin, mais c’était principalement des personnes âgées qui y vivaient. Il n’y aurait personne – il n’y avait plus personne désormais –. Ces mots étaient sortis avec difficulté et maintenant je commençai à regretter mon choix.

Je n’avais jamais de bonnes idées.

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I'll Give You Immortality
Immortality is to live your life doing good things,
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Avec des « si », on mettrait Illumis en bouteille.
Avec des « si », on pouvait refaire le monde pour le mieux, mais on ne pouvait rien changer à sa conception.
Tu ne pouvais pas te pointer du doigt et te blâmer pour une décision que tu avais estimé être juste au moment où tu l’avais prise. Ce n’était pas fairplay. Tu avais fait de ton mieux pour offrir à Agony une existence plus stable et confortable que celle que pouvait lui offrir un refuge… Étais-tu vraiment à condamner pour ça ? Même si la chimie ne passait pas entre toi et l’araignée, cette existence à tes côtés ne valait-elle pas mieux que la solitude d’un passage dans un endroit aussi inhospitalité qu’un centre comme la SPP ? Parfois, tu te le demandais. Tu tentais de te convaincre que tu avais pris la bonne décision, que tu avais pensé à lui plutôt qu’à toi… Mais tu n’avais franchement pas le sentiment qu’Agony était heureux à tes côtés. Ça ne connectait pas, il n’y avait pas d’étincelle. C’était plat et… et un peu triste.

Tu ne voulais plus y penser. Tu ne voulais plus te remettre sous le nez cet échec quotidien, cette impression de ne pas être assez bien pour ton pokémon. Lui et toi étiez liés, il était hors de question que tu l’abandonnes après trois ans… Tant qu’il ne prendrait pas l’initiative de partir, tu ne comptais pas lui faire subir le même sort que son dresseur d’origine. Ezekiel avait été assez inhumain pour laisser derrière lui la majeure partie de son équipe (C’était un jugement injuste, tu savais parfaitement que le Fitzgerald ne l’avait pas fait avec gaieté de cœur…), mais tu ne comptais pas marcher dans ses pas. Sous aucun prétexte. Tu n’étais pas dresseur ni coordinateur, tu ne connaissais rien au pokémonde et aux espèces qui le composaient, mais tu étais malgré tout le propriétaire de l’un d’eux et tu ne pouvais pas te défiler.

Voyant qu’Isaac risquait de ne pas revenir sur sa décision, tu décides de ne pas insister davantage. Ce n’est pas dans tes habitudes de t’imposer. Faire avaler aux gens ta conception des choses, ce n’est pas toi. Ça ne fonctionne pas ainsi dans le monde beaucoup trop beau, beaucoup trop lumineux d’Izaiah. De ta conception des choses, chacun est libre de faire ce que bon lui chante et c’est ainsi que tout le monde peut accéder au bonheur. C’est un peu basique comme conception de la vie, mais ça a le mérite de te faire tenir et de ne pas te faire voir le monde d’un œil trop négatif.

Bref, tu regardais la vie avec des lunettes roses.
Et ça ne plaisait pas à tout le monde.

Tu aurais aimé pouvoir lui proposer l’endroit parfait pour le shooting, mais ta maigre connaissance de la région était une épine à ton pied. À Johto, les choses auraient été beaucoup plus simples… Tu n’avais qu’à l’imaginer au cœur de la tour cendrée pour t’extasier mentalement des shoots possibles. Parfois, tu regrettais d’être partie. Tu savais que c’était le mal du pays, que c’était l’éloignement et la rupture avec le passé… Mais être photographe dans un milieu connu était beaucoup plus évident que d’être un nobody fraîchement débarqué en terres inconnues. Un nobody dont même le modèle était à court d’idées. Ce n’était pas très grave, tu aurais tout le temps nécessaire pour te familiariser avec la région pendant que tu chercherais l’endroit idéal pour Isaac et toi.

Confiant malgré tout, tu acquiesces en silence avant de prendre la dernière gorgée restante à ton latté. Entre tes doigts, le bol est douloureusement tiède. Tu aimes sentir la chaleur de la porcelaine quand elle est encore chauffée… C’est réconfortant.

- Ce n’est pas très grave, j’ai beaucoup de temps devant moi pour trouver l’endroit idéal. Lumiris ne restera pas un mystère très longtemps…

Murmures-tu avec confiance avant de lui décrocher un sourire qui passe inaperçu à son regard pensif. Légèrement intrigué, tu penches légèrement la tête lorsqu’il reprend la parole pour te faire une proposition des plus… inattendues. Tu ne sais absolument pas où se situe Ariesta, mais une forêt avec une maison en ruine, ça te parle. Emblallé, tu t’empresses d’acquiescer avec plus d’excitation que tu ne devrais en ressentir. Calme-toi, Iza. Tes ardeurs l’ont déjà refroidi une fois, il ne faudrait surtout pas que l’expérience se reproduise à nouveau.

- J’aime beaucoup l’idée.

Admets-tu, inspiré. Respectueux, tu baisses légèrement les yeux vers la table avant de prendre une grande inspiration. Existait-il réellement un avenir pour toi en tant que photographe à Lumiris ? Pour la première fois depuis ton déménagement, tu te disais que tout reprendre à zéro n’était peut-être pas une si mauvaise chose.

- L’abandon de l’homme, la nature qui reprend ses droits… Je crois que le rendu sera magnifique. J’ai déjà hâte d’y être !

Tu avais besoin de faire les choses différemment, de proposer un nouveau contenu inédit aux gens qui s’intéressaient à ton art. À Johto, tu avais du mal à évoluer, à avancer. Ce que tu proposais ne se renouvelait jamais et tu avais longtemps craint que les gens finissent par s’en lasser… Au final, c’était toi qui en avais perdu le goût. Isaac était peut-être le premier d’une grande lignée, de quelque chose de totalement nouveau après tout…

- Est-ce que je peux avoir ton numéro ? Je ne sais pas quand je serai assez bien installée pour le shooting, mais je te contacterai aussitôt que ce sera possible si ça te convient… On pourra statuer sur une rencontre à ce moment.

Tu avais encore des choses à déballer, des boîtes à ouvrir. Être photographe ne demandait pas beaucoup d’équipement, mais tu ne pouvais pas envisager de partir à la découverte du monde si tu n’avais même pas encore de vaisselle dans ton appart.
Tu devais devoir tes priorités.
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"It was like a little light in my dark life." | Izaiah & Isaac


Était-ce l’occasion d’un renouveau dans ma vie ?  
La roue était-elle en train de tourner, de changer de cap ?
Peut-être cette rencontre était une étape obligatoire à mon rétablissement ?

Pourtant, était-ce seulement possible de guérir de telles blessures ? Physiquement, je m’étais presque remis correctement. J’en gardais des cicatrices considérables, mais cela ne m’empêchait pas de marcher, ni de courir ou encore même de dormir – si je faisais attention –. Mais psychologiquement, ce n’était pas du tout la même. J’étais littéralement anéanti. Mon être tout entier avait été brisé en de millions de petits morceaux. Alors, était-il encore possible de les recoller, de reconstruire ce puzzle complexe ? Beaucoup parleraient de temps, de patience, mais je n’étais pas sûr que ce fût suffisant. Pour ça, il aurait fallu que je fasse des efforts plutôt que de me terrer constamment dans mon appartement. D’ailleurs, les médecins avant ma sortie de l’hôpital avaient longuement insisté pour que je consulte un psychologue ou même que je me rende à des groupes de paroles – choses que je n’avais jamais eu le courage de faire ; faute de moyens également –.

Et puis, il y avait également un autre frein à ma convalescence : toutes ces questions qui trottaient dans ma tête, mon manque de confiance en moi. Si je n’avais même pas l’aplomb de croire en ma propre guérison, comment pourrais-je parvenir au résultat final ? Les autres ne m’avaient pas aidé, ils m’avaient surtout enfoncé un peu plus dans ce bourbier duquel je n’arrivais pas à m’extirper – il ne me restait plus que la tête en dehors pour respirer –. S’ils m’avaient accepté tel que je suis aujourd’hui, s’ils ne m’avaient pas insulté dans la rue, s’ils ne m’avaient pas sans cesse considéré comme un monstre ne méritant pas sa place sur cette Terre, peut-être que je n’en serais pas arrivé là à l’heure actuelle. Peut-être que j’aurais pu être un peu plus heureux, peut-être que j’aurais pu avoir un peu plus confiance en moi, peut-être que j’aurais pu réussir ma vie plutôt que de la passer enfermé dans le noir. Si on m’avait soutenu plutôt que de me rabaisser, j’aurais probablement une meilleure vie que celle-ci.

Alors, peut-être que ces rencontres allaient me permettre de me remettre sur pieds ? Peut-être qu’Izaiah faisait partie de ce petit monde qui allait me pousser un peu plus vers le haut, qui allait me permettre de retrouver mon assurance d’antan ? Au fond, j’espérais sincèrement que nous pourrions développer une relation amicale plutôt que professionnelle. Il semblait être une bonne personne, digne de confiance et j’avais besoin de ce genre de personne dans mon entourage. J’avais besoin de gens comme lui, comme Hazel, pour trouver le courage d’avancer.

Lorsqu’il admet que l’idée lui convient, je ne pus m’empêcher d’échapper un petit soupire de soulagement, que je fis rapidement mine de cacher en portant ma main devant ma bouche ainsi qu’en détournant le regard. J’étais à la fois soulagé et perdu. Les mots étaient sortis tous seuls de ma bouche et voilà désormais la situation dans laquelle j’allais me retrouver. Je ne savais clairement pas si j’allais pouvoir supporter d’y retourner. Cela faisait depuis l’incendie que je ne m’y étais pas rendu, je n’avais jamais réussi à trouver la force nécessaire. Y arriverais-je cette fois-ci ? Je n’avais plus vraiment le choix désormais. Un petit sourire s’afficha sur mon visage lorsqu’il évoqua le fait qu’il avait déjà hâte d’y être. Était-ce mon cas ? Je n’aurais su dire.

« Et bien, je n’avais jamais vu les choses ainsi, tu me donnes envie d’en découvrir plus. » Lançais-je avec un petit rire. Izaiah semblait avoir une vision du monde vraiment magnifique – de toute façon, en étant photographe, il le fallait, n’était-ce pas ? –. J’admirais aussi un peu cette façon d’appréhender le monde. Ce devait être fascinant ; plutôt que de tout voir dans tes tons sombres, ternes, sans vie. En temps normal, j’aurais très certainement ris à ce genre de remarque. Mais là, mes paroles avaient été sincères. Il me donnait vraiment envie d’en savoir plus, d’apprendre à voir les choses autour de moi différemment. Bien que la peur nouât mon ventre, la curiosité se faisait plus forte, plus intense.

J’attrapai rapidement mon petit carnet ainsi que mon stylo lorsqu’Izaiah reprit la parole, avant d’y gratter mon numéro et de lui tendre le morceau de papier que j’avais arraché préalablement. « Tiens. Il n’y a pas de problème. En principe, je devrais pouvoir répondre assez rapidement. Et puis, j’ai un emploi du temps assez peu chargé, ce sera donc plutôt facile de convenir d’une rencontre je pense. » Avais-je dit avec un sourire amical. Puis je jetai un coup d’œil à mon téléphone. Le temps était passé à une vitesse incroyable, je ne m’en étais même pas rendu compte. Et j’avais de la marche qui m’attendait, je ne devais pas tarder si je voulais rentrer avant la tombée de la nuit. Je finis donc rapidement le peu de café qu’il restait dans ma tasse avant de me lever. « Excuse-moi, mais je vais devoir y aller, j’ai un bon petit bout de route qui m’attend et je voudrais éviter de rentrer trop tard. Merci d’avoir accepté de venir boire un petit quelque chose ici et encore désolé pour la façon dont je me suis comporté, c’était pas cool. » Avais-je commencé à dire tout en passant ma main sur ma nuque, légèrement gêné. « A bientôt alors ! » Lançais-je tout en faisant un signe de la main, ainsi qu’en me dirigeant vers le comptoir. Je payai les deux boissons, tout en laissant un pourboire au serveur. Puis je sortis, saluant une dernière fois Izaiah d’un signe de tête, avant de prendre la direction du chemin du retour.

Voilà une journée qui avait été plutôt mouvementée, un peu étrange aussi.
Enfin, je gardais espoir pour que cette rencontre se transforme en une amitié plus tard.

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Tu ne savais pas comment interpréter tout ça.
Comment interpréter la tournure des événements, comment interpréter cette relation née du plus ridicule des malentendus… Tu savais que cette rencontre allait se graver dans un coin de ta mémoire pour l’éternité et que tu ne pourrais jamais expliquer comment vous en étiez arrivé là. Comment une simple journée de bénévolat en apparence banale avait pu se terminer en rencontre aussi surprenante que favorable à votre avenir… Ton objectif n’était pas de prendre Isaac en pitié ou de lui tendre une main dont il n’avait peut-être pas besoin : tu voulais simplement lui faire voir les choses du même œil que le tien, peu importe ce que cela impliquait comme mesures à prendre. Tu étais convaincu de pouvoir tirer quelque chose de beau en lui, en sa différence, en sa souffrance. C’était peut-être égoïste, tu le faisais peut-être uniquement dans ton intérêt personnel… Mais quelle importance cela revêtait-il ? Au final, le résultat comptait plus que les idées derrière. Tu voulais l’aider à se percevoir d’un regard nouveau et alors… qui sait ?

Et puis, il était gentil Isaac derrière sa méfiance. Ce n’était pas comme avec Ezekiel que la douleur avait rendu aigri et sauvage, une bête maltraitée que l’homme ne pouvait plus approcher. Isaac vivait encore… Ou du moins, il survivait et ça te suffisait. Existerait-il quelque chose une fois votre séance photo terminée ? Tu ne le savais pas, mais qui le savait ? La seule certitude que tu possédais, c’était que tu appréciais la personne que ce tête-à-tête t’avait permis de découvrir. Tu appréciais sa difficulté à s’ouvrir, cette touche de mélancolie dans sa voix, ses yeux remplit de secrets… Contrairement à ce que le premier contact avait laissé sous-entendre, Isaac n’était pas méchant. Il était blessé, esseulé, mais certainement pas méchant. C’était juste un malchanceux de plus dans l’univers, une victime de plus au compteur de mère nature ou de la folie de l’homme : qui sait ?

Un jour, peut-être, il t’en parlerait.
Mais pas aujourd’hui. Parce que ce n’était pas l’endroit ni le moment, parce qu’il y avait autres choses à régler avant d’en arriver là… Mais aussi parce que tu ne te sentais pas en droit de demander ni de savoir.

Pour aujourd’hui, son numéro et la promesse d’un rendez-vous prochain suffiraient.
Attrapant le papier tendu par le jeune adulte, tu lui décroches ton sourire le plus rayonnant en acquiesçant. Tu aimais les gens comme lui, les gens qui ne faisaient pas de promesses en l’air ou qui ne cherchaient pas à se défiler derrière de faux prétextes… Toi, tu préférais largement une vérité douloureuse à un mensonge bien ficelé. S’il ne voulait pas de cette expérience, s’il ne voulait pas se prêter au jeu : tu préférais le savoir que d’être bercé d’illusions. Tu tournerais la page, ferait la moue seul chez toi puis tu trouverais autre chose, peu importe ce que c’était.

- C’est parfait ! Merci beaucoup d’accepter de te prêter à l’expérience Isaac… J’espère vraiment que tu ne le regretteras pas. Non, je veux dire : je vais tout fait pour que tu l’apprécies.

C’était une manière plus positive de voir les choses que d’espérer qu’un événement n’allait pas surgir pour tout gâcher. Tu détestais quand les étoiles ne s’alignaient pas, quand la malchance s’acharnait sur toi. Tu l’acceptais toujours sans broncher, mais pas maintenant… Pas cette fois. Si tu avais une seule chose à demander à Arceus, là, maintenant, c’était que tout se passe bien et que cette séance devienne pour la révélation que tu espérais. La révélation que, en dépit de tous les regards qui pesaient sur lui, de toutes les insultes qui s’élevaient à ses oreilles : il était beau. Il brillait d’une beauté unique que tu voulais à tout prix lui faire découvrir… Était-ce ton rôle, ton droit que d’insister ? Absolument pas… Sauf que tu avais toujours été un forceur. Tu le savais ça ? (Oui, tu le savais. Ce n’était plus un secret pour personne, pas même pour toi.)

Voyant ta nouvelle connaissance jeter un œil à son téléphone puis terminer son café précipitamment, tu te doutes des mots qui suivront. Nullement déçu, tu te contentes de laisser un sourire planer sur tes lèvres alors qu’Isaac te confirme qu’il doit s’en aller, qu’il a de la route à faire. Tu lui proposerais bien de le raccompagner, mais il ne gagnerait pas une seule seconde au chronomètre. Un mec pauvre comme Job tel que toi n’a rien de plus que ses pieds et quelques tickets de transport en commun dans ses poches, alors pour l’utilité on repassera. Lui adressant un signe de la main, tu acquiesces sans en faire de cas. La journée était belle. Demain, on se questionnerait sans doute à savoir pourquoi tu avais si subitement disparu, mais ce n’était pas grave. Tu mentirais. Un petit mensonge qui ne ferait de mal à personne, une urgence auprès d’un ami ou une mère à l’autre bout du monde qui nécessitait ton aide à domicile… Peu importait. Tu trouverais. Tu ne les laisserais pas se dispenser de tes services, de ton aide si précieuse en ces temps difficiles.

- Bonne soirée à toi ! J’espère que l’on se reverra bientôt.

Puis il paie, s’en va, t’abandonne à la table.
Heureux, léger, tu te calles dans le fond de ta chaise avant de déposer un pied sur le banc de celle-ci, relevant légèrement ton genou au niveau de ton torse. Tu prends une gorgée de ton latté, tu soupires.

- J’espère vraiment que l’on se reverra bientôt… , murmures-tu à toi-même.

Il ne comptait pas te faire faux bond, si ? Non. Tu ne pensais pas qu’il était ce genre de personne… Mais au fond, que savais-tu vraiment d’Isaac ? Tu ne connaissais même pas son nom de famille. Tu ne possédais rien de plus qu’un bout de papier sur griffonné de son numéro et encore… Qu’est-ce qui t’assurait que c’était bien le sien ? Prenant ton téléphone dans ta poche, tu ouvres tes contactes puis tu ajoutes ton mannequin du jour. Tu hésites pendant de longues secondes sur le nom à lui donner puis tu tranches : Isaac (Le dude avec des bandages). Il ne le verra jamais après tout et, respect pas respect, t’es nul pour reconnaître les gens autrement qu’en les décrivant physiquement. Satisfait, tu décides de tester.

Isaac (Le dude avec des bandages)

aujourd'hui


Hey ! C’est Izaiah.
J’espère que je ne t’embête pas trop, mais je voulais simplement te remercier une nouvelle fois pour le café et t’envoyer un message pour te permettre de m’ajouter à tes contacts si le cœur t’en dis ! ;)
Bonne soirée à toi !
16h:36


Adviendra que pourra.
Termine ton café et vas-t-en maintenant, tu veux ?
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