Une fois n’est pas coutume, je me rend au parc safari en plein mois de décembre. Commence à faire froid, la neige tombe déjà dans les coins les plus au nord de la région, et le vent n’est pas là pour apporter quelques degrés. C’est donc équipée d’un blouson et d’une écharpe que je pénètre, les mains dans les poches de ma veste, dans l’enceinte des lieux. Je suis accompagnée de mon Galekid. Son corps majoritairement minéral l’immunise énormément contre le froid. Bien mieux que l’épaisse fourrure de certains Pokémon. Ne possédant aucun Pokémon glace, il est le compagnon idéal pour me tenir compagnie aujourd’hui.

Pour les fêtes, la réserve naturelle plus si naturelle que ça a revêtu de belles parures colorées et illuminées. Des caisses laissées à l’entrée et disséminées un peu partout dans le parc, permettent aux Pokémon de se prêter au jeu en se déguisant avec des accessoires de Noël. Si ça les amuse. J’ai encore des conneries gagnées l’année dernière à la maison. Un peu plus ou un peu moins… J’admet que je sais pas trop ce que je fous là, en fait. Le boulot étant devenu une excuse trop récurrente pour mes sorties, j’ai tout laissé à la maison. Je veux profiter du froid et de l’ambiance cul-cul la praline amenée de partout pour les fêtes de fin d’années.

Alors qu’on se promenait tranquillement en observant la faune et la flore alentour, un petit Pokémon bien vénère sort d’on sait pas où et se jette sur Stahl pour le becter. Pris par surprise, Stahl ne réagit pas à temps. Cependant, il interrompt son attaque en s’apercevant que sa peau métallique le protège suffisamment bien pour qu’il sente à peine l’assaut du Kranidos. C’est pas commun, d’ailleurs, un Kranidos. Plus hébétée qu’inquiète, je cherche son dresseur des yeux. Parce que non, les Kranidos, ça ne vit pas à l’état sauvage. Il est donc forcément arrivé accompagné.

Je repère un MONSTRE non loin. Enfin, un humain, hein. Avec une magnifique moustache cela dit. Mais surtout, avec la carrure d’un Mackogneur. A peine flippant, le type.

-Euh… Bonjour, ce Kranidos est à vous?

Une légère plainte accompagne ma question. J’espère que ce dresseur a de l’autorité sur son Pokémon, parce que Stahl est un peu en train de se faire baver dessus. Sinon tête de fer dans ta face, on en parle plus. Quoi que. Vu les biceps du monsieur, j’ai peur que mes quelques années de boxe thaï ne me soient d’aucun secours.

L’homme se présente bel et bien comme étant le dresseur de l’ex-fossile. Par chance, il réagit assez vite et soulage le pauvre crâne de mon compagnon. D’ailleurs, bien qu’en imposant pas mal, le musclor a l’air tout à fait sympathique. Je lui souris.

-Tout va bien, merci. Stahl a la tête dure. Et vous êtes excusé, c’est pas tous les jours facile d’élever les jeunes Pokémon.

Et ça, j’en sais quelque chose…

A des kilomètres de là, paumée dans un parc au cœur de Nemerya, une Feunard éternue.

J’ai à peine finit de parler que l’homme se dirige déjà vers un autre Pokémon. Mais je ne peux l’observer plus longtemps, puisqu’un Cadoizo, fier de sa couleur naturelle assortie à son bonnet, bombe le torse. Imitant un rire fort et saccadé, il me tend… un cadeau? Euh… Ok?

Je n’ai même pas le temps de toucher le présent que celui-ci m’explose presque dessus. Profitant de mes bons réflexes, je parviens à éviter le gros de la farce. Seules mes jambes sont éclaboussées de boue. (Avec cette couleur, j’espère que c’est de la boue… Remarque, il y a pas d’odeur, c’est déjà ça). Néanmoins, je hausse le ton et énumère des noms de fleurs en direction de l’oiseau. Celui s’envole, pendant que Stahl s’assoit sur mon pied, comme pour me retenir d’aller l’incendier de plus près.

Pourquoi faut-il toujours qu’il m’arrive un truc du genre?