Dusk Lumiris

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I am not who I was ft. Ethan Thetford
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I AM NOT WHO I WAS
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Feat. Ethan Thetford
I don't want to be a fucking tragedy
Le temps s’était arrêté.
Pendant les trois longs hivers dans lesquels ta vie s’était figé, rien n’avait existé. Tu avais lutté pour survivre, lutté pour respecter une promesse de plus en plus désuète à chaque année… Tu avais laissé derrière toi tout ce qui marquait ton humanité, tout ce qui témoignait de l’homme que tu avais été. Tu avais espéré que tout s’éteindrait, que le monde cesserait de tourner, que tu disparaîtrais en même temps que le froid qui mordait ta peau, mais ça n’avait rien donné.
À chaque année qui passait, tu vivais.
Tu t’étais nourri de la haine et du dégoût, avait consacré l’essentiel de ton temps à détester tout ceux à qui tu devais la perte de ton trône. (À te détester toi-même) Tu avais fusillé du regard les âmes esseulées comme la tienne et avait rejeté les quelques inconscients qui avaient tenté de t’approcher.

Il n’y avait qu’Eden à tes côtés.
Eden pour supporter le gouffre creusé par toutes tes imperfections.
Eden qui était né du mauvais père et de la mauvaise mère.
Eden que personne ne désirait, que personne n’avait planifié.


En dehors d’elle, le monde n’avait pas raison d’exister. Il était fade et sans saveur, incapable de justifier les jours qui se succédaient et qui se ressemblaient. À quoi bon ?
C’était la question qui tournait en boucle dans ta tête depuis qu’Iza n’était plus là, depuis que tu vivais au crochet d’une promesse maudite qui te privait du droit de repasser l’arme à gauche. Pourquoi t’avoir demandé de vivre s’il n’y avait rien pour toi ici-bas ? Si tu t’étais écouté, tes souffrances auraient atteint leur terme et tu n’aurais entraîné personne sur ton sillage. Il n’y aurait pas eu de fruit à ton égoïsme, à ta vaine tentative d’être normal.
Eden n’aurait pas vu le jour, tu n’aurais rien regretté.

En entrant dans la bibliothèque de l’Académie, tu sens le poids de la honte s’enfoncer dans tes épaules. Tu tentes de garder la tête haute, mais tu as l’impression que tous les regards se détournent sur ton passage :

Tu n’es pas à ta place.
Tu es de trop.
Tu es indésirable.
Tu n’es rien.


Tu ne sais pas quelles ailes t’avaient poussées ni quelle motivation tu avais réussi à dégager d’une dépression qui se nourrissait de tes échecs… Mais tu l’avais fait.
Tu voulais croire qu’Achille n’y était pour rien, que son retour (Inattendu et indésirable) dans ta vie n’avait rien éveillé de plus que le dégoût dans le creux de ton ventre… Mais le mensonge était aussi ridicule que le déni auquel tu te soumettais pour y croire.
L’idée était née de ta propre volonté, de ton désir d’offrir une vie avec un peu de sens à ta descendance. (Mensonge)
Tu y avais longuement pensé. Pendant près d’une semaine, tu t’étais questionné sur demain et hier, sur l’ensemble des choix qui avaient composé ton quotidien d’aujourd’hui. Le rendu était disharmonieux, la mélodie était crade et ennuyeuse. Était-ce le genre de vie que méritait la chair de ta chair ? Était-ce le genre d’avenir qu’elle valait ? La question ne se posait même pas.
S’il n’avait été question que de toi, les choses auraient été différentes. On ne se battait pas pour quelqu’un comme toi. Tu ne te battais pas pour ta personne.
Mais il n’y avait plus de « je » pour toi, qu’un « nous » lourd de conséquences et de responsabilités. Une vie autre que la tienne à assurer… Et il avait fallu que cet idiot de Trinisky resurgisse d’entre les morts pour te le faire réaliser. Tu te mordais les doigts de ne pas avoir été capable de la même lucidité en son absence… Quand on disait que tu n’étais qu’un bon à rien.

Prenant une grande inspiration, tu parcours les étagères du regard à la recherche de l’ouvrage qui t’intéresse. La bibliothèque te rappelait un peu celle de tes feux parents ; sa grandeur, son architecture sobre, la disposition des étagères qui se succédaient les unes aux autres… Depuis qu’ils t’avaient déshérités, tu n’avais pas osé remettre le pied dans ce genre de lieu. Tu t’étais doucement désintéressé jusqu’à ne même plus pouvoir t’y imaginer. Il avait vraiment fallu un gros bouleversement pour te donner le courage de renouer avec le passé.
Lors que tes yeux se posent enfin sur l’objet de ta convoitise, tu sens un sourire s’étirer à la commissure de tes lèvres avant de l’en effacer. D’une main délicate, tu retires l’énorme bouquin de son emplacement puis tu en admires la couverture quelques secondes avant de tourner les talons pour te diriger vers les tables disposées non loin.
Tu n’es pas capable de mettre des mots sur les sentiments qui t’envahissent.
C’est chaotique, douloureux, nostalgique et dangereux. C’est un maelström sensationnel dont la finalité pourrait t’être plus douloureuse que salvatrice… Mais tu es prêt à l’affronter. (Sans doute pas, mais tu te plais à y croire un peu.)

En arrivant près des tables, tu constates que la plupart d’entre elles sont vides.
Ça t’arrange. T’asseoir près de quelqu’un t’aurait empêché de te concentrer. Tu n’aimais pas les gens, ça ne changerait jamais. Leur existence nuisait à la tienne, leur présence te rendait toxique et désagréable. Tu n’avais pas besoin de ça. Tu n’avais pas besoin d’eux.
Résigné à t’asseoir en retrait, tu t’avances silencieusement entre deux tables et passe près d’un homme auquel tu n’adresses pas l’ombre d’un regard… Jusqu’à entendre un claquement contre le sol.
Interpellé, tu t’arrêtes brusquement pour tourner les yeux vers le coupable. Tu retiens un soupir exacerbé. « Pardon, je n’ai pas fait gaffe. » Murmures-tu en te penchant pour ramasser le téléphone, la victime de ton passage. Les années t’avaient appris à t’excuser, à faire preuve d’un minimum de civisme… Mais le ton de ta voix tranchait normalement avec la sincérité présumée de tes regrets.  
Cette fois ne faisait pas exception.
Jusqu’à ce que tes yeux se fixent malgré eux sur un détail. La réception d’un nouveau SMS… Dont le destinataire ne t’est pas inconnu. Maxim Loyd. Intrigué, tu fronces légèrement les sourcils jusqu’à voir un cœur timidement exposé dans le preview du message.

Vraiment ?

Amusé, tu rends l’appareil à son propriétaire sans rien laisser paraître de l’éclat de malice qui brille dans le fond de ton regard. « Je suis vraiment maladroit… » Tu ne t’étais pas entendu parler ainsi depuis une éternité. C’était doux, sympathique : tu n’avais pas eu besoin de ressasser cette illusion de gentillesse une seule fois dans les dix dernières années. Mais la situation était exceptionnelle.
Jetant un œil autour de toi, tu esquisses un sourire un peu embêté. (Tu te donnes envies de vomir à agir ainsi.) « Est-ce que ça t’embête si je m’assois ici ? N’hésite pas à me le dire si je te dérange… » Tu voulais (non, devais) jauger la température avant de savoir quelle attitude adopter face à lui… Mais tu te sentais soudainement beaucoup moins intéressé par le bouquin qui bouillait entre tes doigts que par l’homme devant toi.

Tu te sentais en droit de mal agir, de détenir ta vengeance sur quelqu’un.
Tu n’allais certainement pas t’en priver.
Ce serait un affront à toutes les autres conneries que tu avais fait par le passé.
(c) TakeItEzy & Ellumya
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I am not who i was
Ezekiel Fitzgerald
Il suffit d’un moment pour que ton humeur bascule.
Tes parents, ils ne te comprendront jamais, parce que tu n’es pas le fils qu’ils ont tant attendu. À leurs yeux, tu n’es que déception et dégoût, mais ça, tu le sais. Et tu vis avec. Tu as changé. Ça t’a changé. Mais que peux-tu y faire, toi, à part te soumettre à ce changement auquel les circonstances t’ont dûment forgé ? Tu n’arrives plus à gérer tes émotions comme avant, tu n’es plus qu’une bombe qui sonne ses dernières secondes de la minuterie dès qu’on essaie de te blesser, ou de te contredire. Tu deviens cet être que tu détestes tant, cette carapace dont personne ne serait fier. Tu ne l’es pas non plus, mais tu vis avec. Car c’est tout ce que tu sais faire : vivre avec le fardeau que tu es aux yeux de tes parents. Tu n’es plus blessé, parce que tu blesses les autres désormais. C’est d’ailleurs ce qui vient de te faire perdre ton sang-froid.

Tu étudies, et tu es tranquille. Tu ne dérange personne, mais toi on te dérange. Tu reconnais cette voix, ces rires, ces moqueries, et tu serres le poing parce que tu ne veux pas te faire rabaisser de nouveau. Tu es de glace devant une attitude si enfantine, si stupide, parce que tu vaux mieux que ça. Mais tu perds néanmoins les pédales, parce que la solitude et le rejet t’ont malheureusement rendu fou. Tes yeux deviennent un peu plus foncés par la haine qui commence à monter en toi. Tu la contiens, elle. Malgré tout, tu entends de moins en moins ce qui se passe autour de toi. Tu ne seras plus toi bientôt, et tu le sais. Tu ne te souviens pas de tout, mais tu sais que tu t’es levé du banc sur lequel tu t’étais posé et avait eu l’affront de gifler ce garçon qui t’avais longtemps intimidé pour tes différences, tes opinions, toi. Tu t’es vite fait réprimander par le personnel, parce lorsque nécessaire, ils se ferment les yeux mais quand toi, tu te défends, leurs yeux ne te lâche pas. Tu es une victime de tout le monde, comme c’est dommage. Tu ne dis rien lorsque tu te fais réprimander et tu acceptes, entendant le rire de ton assaillant derrière toi. Te contenir… c’est tout se dont tu as besoin pour ne pas faire un fou de toi. Fou, c’est bien ce que tu es, pas vrai ?

Tu te vois bien vite en train de marcher vers la bibliothèque. Encore une fois, tu avais su éviter de trop grandes embrouilles. Le brouhaha à réveillé ton Givrali, qui sort de sa Pokéball pour venir te lécher la joue et rester sur ton épaule. Tu ne sais pas comment des Pokémons peuvent t’aimer alors que tu as de la difficulté à t’aimer toi-même. Pourquoi es-tu en couple ? Rends-tu ton homme heureux un minimum au moins ? Tu te le demandes à chaque fois que tu le vois. Tu as peur, peur qu’il t’abandonne, parce qu’il semblerait que ta vie ne soit qu’une succession d’abandons différents. Tu le sais qu’il a vu beaucoup de toi et de ta carapace, peut-être un peu trop, et tu en es incertain. Comment quelqu’un pourrait apprécier la présence de quelqu’un comme toi, cette boule bouillante d’humeurs contradictoires ? Tu te le demande, constamment, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Tu en a marre de penser, pas vrai ? Tu ne peux t’en empêcher, parce que tu ne te définis que par ce doute constant qui t’habite à toutes les secondes. Sans t’en rendre compte, tes pieds t’ont mené vers la grande bibliothèque de Nemerya, qui se situe tout près de l’académie. Tu sens à peine les pattes de Blizzy qui essaie de calmer la tension qui t’habite. Elle est pire que d’habitude, ça c’est certain. Ton compagnon se pose sur une table alors que toi, tu cherches. Quoi exactement ? Tu n’en sais absolument rien. Tu ne veux pas lire de stupidités, parce que tu en es toujours entouré. Tu t’arrêtes devant une encyclopédie de la région de Galar, dont les Pokémons viennent de débarquer à Lumiris. Tu es un intello, il est normal qu’on t’agace. Malgré tout, prend l’encyclopédie et saisis ton téléphone, pour répondre à tes messages. Ton inattention t’emmène à te faire rentrer dedans par un inconnu, ce qui te fait échapper ton téléphone au sol avec un son faisant tourner les têtes autour de vous.

Tu soupires. Passer inaperçu n’était pas ta plus grande force, visiblement. Tu rougis alors que l’autre se penche en s’excusant. Tu reconnais dans sa voix ce qui est présent dans la tienne, Cette sorte de cynisme et de glace. Tu finis par hausser les épaules et t’assois face à ton Évoli de glace, qui fixe l’homme avec curiosité avant de couiner joyeusement en sa direction. Tu caresse la tête de la créature, qui est comme la prunelle de tes yeux, mais tu sais que tu dois discipliner ton pokémon, parce que faire des sons dans une bibliothèque, ce n’est pas vraiment permis.

"- Shh… Blizzy, ici il faut rester silencieux. "

Ton téléphone réapparaît dans ton champ de vision, et tu lève enfin la tête pour regarder l’homme. Tu le fixes, tu l’analyses, tu l’espionne… pace que tu cherches en lui la présence d’une menace à venir. Son ton de voix a changé, et tu ne comprends pas pourquoi, parce que toi, ce ton, il change assez rarement. Juste quand tu es seul, avec tes Pokémons… ou avec Maxim. Maxim, d’habitude, est doux avec toi… parce qu’il t’aime, du moins, tu crois, et tu l’aimes aussi, tu crois. Est-ce que cet homme tente de te charmer...? Ne t’emballe pas, tu n’es pas si attirant, encore moins lorsque tu es habillé pour l’école, et que ta tresse est un peu défaite par tous les événements de la journée. Tu n’as même pas de sourire qui illumine ton visage, pourtant si angélique. Pourquoi quelqu’un serait attiré par toi, dans ce cas ? S’asseoir avec toi… pourquoi ? Il y a plein de place, pourtant. Tu sais que tu as deux options : décliner, et passer pour un anti-sociale, ou accepter, et paraître comme quelqu’un qui cherche des amis. Tu as la brillante idées de mélanger les deux, tes joues toujours un peu rouges, mais ta voix toujours froide.

"- Tu peux t’asseoir si tu veux. "

Chuchotes-tu alors que tu vois ton Givrali fixer de nouveau l’inconnu, visiblement intriguée, probablement parce que tu as accepté d’être socialement actif pour une fois… sûrement pas pour longtemps, parce que malgré toi, tu ne peux t’empêcher de pousser un petit rire. Pas le genre de rire que tu peux avoir quand tu es heureux. Le rire sarcastique, assez détestable, ton arme secrète. Ce sourire est pour toi ce qu’est la glace à Elsa. Tu fixes un instant l’homme puis tu lances enfin ta réplique quelque peu cinglante.

"- Je me demande juste pourquoi de toutes les tables libres de la salle, celle que j’occupe est celle qui t’intéresse. "

Parce qu’après tout, tu sais que toi, tu n’as rien d’intéressant à offrir. Ton compagnon glacé, peut-être, mais pas toi. Est-ce une tentative de t’amadouer afin d’avoir ton Pokémon ? Cette idée te fait paniquer et tu ne peux t’empêcher de poser une main protectrice contre le corps de Blizzy, qui se lave les pattes, assise sur la table. Que peux-tu faire de plus, que d’espérer que ton visage de marbre et que la froideur de tes mots soient suffisants pour que l’homme inconnu parte ou évite de commencer une conversation plus longue avec toi. Tu te montres si détestable… alors qu’avant, tu n’étais que douceur et gentillesse. Faut croire que tu t’es forgé différemment, n’est-ce pas ?

"- J’avertis, juste. Si c’est pour passer un commentaire sur la scène à l’académie, tu peux t’en aller parce que je ne veux rien attendre à ce propos. "
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(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)
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I don't want to be a fucking tragedy
Les souvenirs d’Ezekiel Fitzgerald qui parcouraient encore la haute étaient unanimes : C’était un con.
De leur bouche, le terme n’était ni affectueux ni taquin, mais froid et tranchant. On se remémorait son passage parmi eux avec un dégoût et une amertume qui ne connaissait aucun pendant dans l’univers. Il était haï et méprisé comme il se devait. Personne n’avait failli, personne n’avait osé émettre un pincement de compassion pour ce paria : il n’y avait pas de pitié pour lui et ses erreurs, pour lui et ses innombrables déviances.
On ne parlait plus de lui comme autrefois, mais les plus vicieux d’entre eux aimaient ressasser le passer et déterrer les vieux fantômes de tes parents. Ça leur donnait une sensation de puissance, une arme contre eux et leur perfection inébranlable.
Tu étais un point faible, le maillon faible du parcours de vie idéal.

Ton souvenir de toi-même ne dérogeait pas de celui des autres : tu gardais en horreur les nuits étouffées entre les bras de parfaits inconnus, les gens que tu avais profondément méprisé, mais dont le seul crime avait été d’exister, les commentaires haineux que tu avais proliféré comme un mauvais rhume…
Jamais tu n’avais été la personne que l’enfant avait rêvé d’être. Jamais tu n’avais respecté les préceptes de ton enfance, les espoirs que tu couvais jalousement et dont tu espérais tant la réalisation.
De toujours, tu n’avais été qu’un puissant échec dont l’absence ne dérangeait personne. Alors pourquoi serait-ce soudain différent ? Achille n’était pas en droit de réapparaître dans ta vie et de tout y bouleverser.
Tu ne pouvais pas l’accepter. Ce n’était pas juste…
De quel droit un fantôme gardait-il une telle emprise sur ta vie ? Il y avait foutu un bordel monstre et voici où il t’avait mené. Tu ne te pensais pas vraiment capable de sortir de l’abysse dans lequel tu t’enlisais ni de renouer avec le passé…
Mais cela te coûtait-il vraiment d’essayer ?

Le changement,  c’était maintenant
(Non, vraiment pas.)

Ton regard s’était posé sur l’objet de ta convoitise avec malignité. Tu ne savais pas de quel droit tu souhaitais te venger ni la raison pour laquelle tu avais jeté ton dévolu sur Maxim plutôt qu’un autre, mais c’était rafraîchissant.
Tu n’aimais pas la personne que tu avais été… Mais c’était tout ce que tu connaissais. De toujours, tu avais voulu être quelqu’un d’autre, mais qui ? Il n’y avait rien en dehors de la haine qui animait ton corps.
Et si le retour d’Achille était tout simplement un signe ? Et s’il était temps de revenir dix ans plus tôt ? À cette idée, un sourire aurait presque pu déchirer le masque sur ton visage. Aucun risque que cela t’arrive… Le gamin couard et craintif que tes parents avaient élevé était mort depuis de trop nombreuses années pour que tu le laisses renaître de ses cendres. De ton passé il ne restait que ton arrogance et ton dédain pour l’Humanité… Et tu allais bientôt le leur prouver.

« Tu peux t’asseoir si tu veux. » Froid. Froideur vivace qui fait tristement écho en toi et dont tu ne parviens pas à ignorer l’existence. Arquant légèrement un sourcil, tu perds un peu de ton sourire factice. Ça donnait le ton, à ne pas en douter… Mais pourrais-tu vraiment y arriver ? De toujours, le rejet ne t’avait jamais fait peur, mais qu’en était-il désormais ? Tirant la chaise à gauche de la sienne, tu déposes ton livre sur la table avant de t’y asseoir. Tu n’avais plus la même confiance en toi qu’autrefois. Elle s’était envolée en même temps qu’avait éclaté au grand jour ton homosexualité. Pendant trois ans, tu avais tenté de te conformer aux attentes de la société, de devenir le parfait hétéro qui alignait les conquêtes comme un homme, un vrai. Tu avais même offert la vie à un gosse. (Grossière erreur)

Le retour de Trinisky, une fois de plus, avait tout gâché.
Il avait réduit en cendre trois années d’efforts herculéens. Il ne restait de toi que le dégoût désabusé d’une attirance que tu ne pourrais jamais effacer en dépit des efforts monstres que tu y mettais. Et s’il était tout simplement temps de l’accepter et de t’y soumettre ? De toute manière, que pourrait-il t’arriver de pire désormais ? Tu avais déjà eu le temps de regretter et de haïr toutes tes imperfections… On t’avait déjà fait payer le prix fort, tu n’avais plus rien à craindre ou à perdre. Tu étais vide.
Une véritable carcasse débarrassée de toute existence.

« Je me demande juste pourquoi de toutes les tables libres de la salle, celle que j’occupe est celle qui t’intéresse. » Parce que tu es quelqu’un de mauvais et de dérangeant qui n’a de yeux que pour sa propre satisfaction. Ce n’est pas une réponse convenable, elle ne va pas dans le même sens que tes intérêts… Mais c’est ce que ton cœur voudrait hurler. Tu sais que ce que tu fais est mal, mais rien ne parvient à t’en détourner. Tu es comme ça, ce n’est que dans la douleur des autres que tu parviens à étancher la tienne.
Voyant le jeune homme poser une main sur son givrali non loin de lui, tu ne peux t’empêcher de sourire tristement.
S’il te craint déjà, à quoi ressemblera-t-il plus tard ? « J’avertis, juste. Si c’est pour passer un commentaire sur la scène à l’académie, tu peux t’en aller parce que je ne veux rien attendre à ce propos. » Que ? Quoi ? « Je n’ai pas la moindre idée de quoi tu parles, si ça peut te rassurer. » Murmures-tu finalement après un silence interminable. Loin d’être hostile, tu te montres enfin sous un jour qui te reconnais pour l’avoir caressé à plusieurs reprises par le passé. Confiant et déterminé, presque aimable, mais loin d’être niais.
C’est une jolie façade, un magnifique faux semblant sous lequel tu te caches pour ne jamais être mis à nu. Tu sais comment jouer désormais. « Pas la peine d’être aussi méfiant… J’espérais seulement pouvoir joindre l’utile à l’agréable tant qu’à venir lire ici. Mais je peux changer de table si c’est ce que tu préfères. Après tout, ce n’est pas ce dont il manque… » Tu ne comptes pas lui lécher les bottes ni le caresser dans le sens du poil jusqu’à ce qu’il accepte de sympathiser avec toi.

Tu n’es pas comme ça.
La version obsolète de ta propre personnalité ne l’était pas plus.

« Je ne suis pas étudiant de l’Académie, je suis seulement un pauvre mec un peu paumé qui n’a pas posé les pieds dans une bibliothèque depuis une éternité. » Ta voix n’est qu’un murmure destiné à ne pas déranger qui que ce soit, mais en quête de quelque chose de bien précis : plaire. Tu ne veux pas entrer dans son jeu, le laisser te prendre la grappe et t’énerver. Tu as d’autres objectifs à honorer. « Ezekiel Fitzgerald pour vous servir. Alors, à qui aie-je l’honneur ? » Demandes-tu enfin en désignant autant le jeune homme que son givrali.

Tu te sentais mieux. Un peu plus toi-même, un peu plus con.
Mais c’était satisfaisant que ce sentiment d’avancer… Même si c’était dans le mauvais sens.
(c) TakeItEzy & Ellumya
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Ezekiel Fitzgerald
Tu ne comprends pas, et c’est normal, tu te dis. Tu te demandes pourquoi quelqu’un voudrait s’asseoir avec toi et discuter, alors que le contexte d’une librairie se réduit au silence, mais aussi parce qu’au plus profond de toi-même, tu sais que tu n’es pas intéressant. Tu l’étais peut-être avant, mais maintenant, c’est terminé. Tu as changé, pour le pire. Tu es devenu cet homme incapable de rester vrai à lui-même, une coquille parmi toutes celles qui existaient toujours dans la société. Tu t’es bien mélangé aux autres, alors qu’autrefois, l’individualité et se démarquer étaient tes seuls objectifs. Tu es devenu ce que tu détestais le plus chez les autres : une façade sans émotions, sans possibilité de percer au vrai jour ta vraie nature. Pourtant, tu réussis à te convaincre chaque jour que tu seras capable d’un jour redevenir toi-même, mais tu sais au fond de toi que tu t’es mis dans un piège. Il s’est refermé et personne ne peut t’aider à t’en sortir… à part peut-être Maxim ? Tu oses espérer qu’il sera le chevalier blanc qui te sortira de ta misère et qui brisera le mauvais sort qui t’empêche d’être le Ethan d’autrefois. Il sera le prince qui délivrera la douce princesse des chaînes du mal qui l’entoura. Les contes de fée… ne sont-ils pas tous faux après tout ? Ils le sont, et le tien le sera aussi. Tu t’en rends compte maintenant, comme à toutes les fois où tu y as cru une infime secondes.

Tu avais cru que ta froideur, ta non-amabilité et ton manque d’hospitalité aurait eu raison des motivations du jeune homme qui vient de s’asseoir près de toi. Il semblerait que tu te sois trompé. Tu n’es pas aussi fort que tu le croyais. C’est dommage de se rendre compte que tu devras continuer de perfectionner ta capacité à être détestable, pas vrai ? Mais le feras-tu ? Parce qu’au fond… bien que tu sois surpris, tu restes un peu intéressé de recevoir de l’attention de quelqu’un que tu ne connais pas. Ou même une quelconque forme d’attention. Tu joue le jeune homme solo, mais tu aimerais bien avoir d’autres gens dans ta vie, recevoir plus d’attention que tu ne reçois pas ailleurs, comme celle de tes parents. Tu n’as que l’attention de Maxim, et un peu de Silas, aussi. Enfin… peux-tu considérer Silas comme un ami ? Te vois-t-il même plus comme une simple connaissance ? C’est possible, parce qu’au final… tu es seul. Seul, mis à part avec Maxim. Il est le seul à prendre soin de toi, alors que toi… tu le fais sûrement souffrir, ou tu lui fais honte, comme c’est le cas avec tes parents, et comme ce le sera aussi probablement pour cet inconnu. Lui faire honte… tu en serais capable juste en faisant un faux mouvement, ou en parlant, tout simplement. Tu es honteux, Ethan, mais tu le sais, et tu vies avec, pas vrai ?

Il te dit qu’il peut changer de table. Tu regardes ce garçon, et quelque chose t’intrigues. Tu aurais normalement sans hésiter proposé à cette personne de quitter ta table mais tu ne peux pas. Pas en ce moment. Tu sens qu’il y a quelque chose qui cloche, que quelque chose est sur le point de se passer. Inconsciemment, tu apprécies vraiment que tu aies de l’attention, mais tu ne le montrerais jamais. Ça reste pour toi. Que réponds-tu, alors- à cet homme qui te demande si tu veux qu’il change de table ? Rien. Tu remets tes yeux sur ton encyclopédie, et tu hausses les épaules, comme si ça t’était égal. Ça l’est, en quelques sortes, mais tu connais la vérité. Blizzy, ta Givrali, semble plus intéressée par l’inconnu que toi. Elle a toujours été du genre social qui apprécie rencontrer pokémons et humains. Tu n’en vois pas autant l’intérêt, mais tu la laisse faire en gardant un œil méfiant, parce qu’on ne sait jamais qui se trouve devant nous… justement, qui est-il, ce jeune inconnu ?

Tu n’attends pas longtemps pour avoir ta réponse, car il te dit son nom en te demandant le tien. Il chuchote, ce qui est adéquat pour la situation et le contexte dans lesquels vous vous trouvez en ce moment. Ne pas chuchoter te mènerait dans plus de problèmes, et tu n’as pas envie d’ajouter la libraire à la liste des personnes que tu as sur le dos. Peut-être que ce sera ça pour Ezekiel, une nouvelle personne que tu auras à dos. Au moins, il ne vient pas de l’Académie, donc il n’a pas de commentaire sur la scène un peu plus tôt. Tu peux bien te présenter, Ethan, c’est la moindre des choses. Sinon, tu passes pour un impoli. Tu caresses doucement l’oreille de ton Pokémon puis continues sur sa joue. Elle te fixe et te sourit joyeusement. Tu peux bien la présenter aussi…

"- Moi c’est Ethan, et elle, c’est Blizzy. Si tu te demandes, oui je sais qu’un Pokémon s’appelle déjà comme ça. Elle ne répondait qu’à ce nom, donc j’ai dû le laisser ainsi. "

Dis-tu dans un murmure presqu’identique à celui du jeune homme. À l’entente de son nom, ton Pokémon salue gracieusement l’inconnu et vient même lui lécher un doigt en signe de bonjour. Tu n’es pas habitué à voir un Pokémon aussi sociable avec ton Lougaroc qui a tendance à ne pas essayer de se mêler aux autres. Quoi que... dernièrement, Rooky essaie de plus en plus de s’intégrer. Mais pas toi... Toi, tu restes toujours en retrait, sauf lorsqu’il s’agit de prendre soin de tes Pokémon. Suite à tes paroles, il semble y avoir un silence qui s’éternise, qui te rend un peu inconfortable, Tu pourrais essayer de faire genre de t’intéresser un peu à l’autre ? Ou bien d’essayer de voir ce que son regard cache. TU te rends compte que ça fait une vingtaine de seconde que tu analyses Ezekiel, essayant de trouver dans son regard quelque chose qui pourrait t’alerter d’un danger présent. Ce que tu vois, ne suffit pas. Tu dois en savoir plus sur lui, tu dois essayer de percer sa façade à lui sans le laisser percer la tienne. Veux-tu vraiment te mettre au défi à ce point ? Tu n’as pas le choix si tu veux savoir. Tu te penche donc un peu sur la table et pousse ton livre un peu plus loin pour fixer l’autre homme et demander :

"- Qu’est-ce qui t’emmènes ici ? Tu disais ne pas avoir mis les pieds dans une librairie depuis des années, et tu as les mains vide. Tu n’as rien trouver qui t’intéressait ? "

Tu as l’air de t’intéresser à ses goûts littéraires, mais tu joues un jeu. Tu veux savoir quels sont ses motifs. Soit il tombera dans le piège, soit il continuera à agir avec sa façade. Tu veux la faire tomber un peu., au risque de mettre la tienne en péril…
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