Let's Take an Old-fashioned WalkPendant quelques instants, perché en haut de la colline, Angelo contempla le village qui s'étendait devant lui. Sous son regard d'or, les toits des maisons se coulaient jusqu'à la mer en contrebas, protégeant des indiscrets les charmantes petites maisons qui se dissimulaient en dessous. Ça et là, sous les yeux du visiteur curieux, se révélaient quelques traces de la vieillesse du village, quelques pierres où les générations avaient laissé leur marque et dont l'ancienneté faisait le charme. Il y avait quelque chose de charmant et d'intemporel dans Kishika, que le printemps rehaussait de couleurs vives au gré des arbres et de leurs nouvelles fleurs. Oui, à cet instant, l'endroit était pour l'homme habitué à la grisaille de la ville comme un petit bout de paradis.
L'inspecteur avait quitté Port-Corail un peu plus tôt dans la matinée, prenant la direction de Kishika dont on n'avait cessé de lui parler. Ses affaires désormais réglées dans la ville portuaire, Angelo s'en retournait là où le destin – et son métier - l'appelaient et c'était vers Nemerya que son visage fatigué allait à nouveau se tourner. Alors, profitant de cette dernière journée dans les environs, Angelo flânait. La brise, légèrement salée et encore un peu fraîche, se glissait dans son imperméable et en faisait doucement onduler les pans abîmés par le temps. Le chapeau toujours visé sur le crane et les mains dans ses poches, l'inspecteur avait installé comme à son habitude une cigarette au coin de ses lèvres, et pourtant celle-ci restait désespérément éteinte.
A ses côtés, fixant l'horizon avec l'air mystérieux de quelqu'un qui n'y comprenait rien, Willia se tenait immobile. Le pauvre chinchidou avait passé plus de temps qu'il ne l'appréciait en pokeball ces derniers jours, et Angelo qui connaissait les habitudes du pokemon de sa femme n'avait pas eu le cœur à le garder plus longtemps enfermé. Le pokemon de sa femme... Entreprenant de descendre la rue qui lui faisait face et longeait le muret de pierre d'un jardin, le lieutenant de police se perdait à nouveau dans ses pensées. Oui, son épouse aurait absolument adoré cette ville, de la terre aux nuages en passant par les maisons et leurs jardins gorgés de fleurs. La présence de la mer juste à côté les auraient ravis tous les deux, et le charme pittoresque de l'endroit aurait fait leur bonheur presque autant que leur petite maison à côté de Safranya... Ha, ils n'avaient pas les moyens de s'offrir une seconde maison et il était hors de question pour eux deux de déménager à Lumiris. Peut-être pour des vacances, alors ? A cette heure-ci, sa petite femme avait probablement terminée de manger, et s'installait sur le canapé pour lire un livre ou regarder quelque chose. Elle avait probablement attrapé leur vieux plaid gris pour ne pas avoir froid, et serait bientôt réchauffée par les rayons de l'après-midi, passant à travers la véranda et-
Ce furent les pleurs de Willia qui sortirent Angelo des pensées lointaines et nostalgiques où son esprit s'était perdu. Derrière lui, à quelques mètres pour ne pas dire deux, le chinchidou le fixait en piaillant, attendant la détresse qu'on vienne le chercher ou qu'on eut la bonté de l'attendre... Dans un soupir, l'inspecteur se tourna vers lui, attendant que le pokemon le rejoigne en faisant de minuscules pas. Il n'était pas question qu'il le porte encore une fois, ça non ; et puis, autant profiter du beau temps pendant qu'il était encore là, quitte à devoir attendre qu'un chinchidou daigne se déplacer... (c) 2981 12289 0
Iris Lindley
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Qu'importait le moment de la journée, qu'importait notre humeur, qu'importait le temps ; nous aimions sortir.
Gardevoir, Sidérella et moi sortions pour visiter les habitations, les paysages, la nature de Kishika. Qui ne pouvait pas tomber amoureux de cet endroit ? Il était reposant, calme, presque utopique -même si c'était davantage un avis subjectif-. La population était âgée ou alors il y avait de petites familles adorables. Parmi toutes les villes et lieux de Lumiris, j'avais retrouvé ma place à Kishika, l'industrialisation polluante des villes, les bruits intempestifs, les mécanisations redondantes ; non. Je ne voulais pas, je n'étais pas habituée, certaines personnes me clameraient que ce n'était pas si envahissant, pas si mal, pas si agressif. Mais je ne pouvais pas...
Je roulais lentement dans mon fauteuil automatisé, accompagné par mes pokémons qui faisaient presque office de gardes du corps, cette position me faisait rire intérieurement. Habillée d'une longue robe blanche légèrement épaisse et d'une veste en laine bleu ciel pour m'aider au vent rebelle, nous faisions une marche erratique.
Alors que j'étais dans mes pensées, car nos balades étaient accompagnées de silence éloquent, mes deux pokémons se tournèrent dans une direction, je sentis par leur aura qu'un pokémon n'était pas en bonne posture, appelant à l'aide. Je n'attendis pas pour hocher la tête, si on pouvait aider, nous le faisions. Nous avions déjà aidé de petits pokémons volatiles, je ne cherchais pas à capturer tous les pokémons que je croisais, sinon je les aurais tous, pensai-je...
Alors nous allâmes dans la direction qu'elles me donnaient. Allant plus vite. Je vis quelques minutes après un Chinchidou qui piaillait de... caprice ? Il avait l'air en pleine santé, aucunement acculé ou blessé. Je relevai le regard et aperçus vivement une grande silhouette, qui, aux premiers abords, m'effrayait quelque peu.
Sauf que la curiosité maladive jumelée à un côté juvénile, Sidérella s'avança pour essayer de prendre le Chinchidou et le caresser.
« Si-Sidérella ! On ne sait pas s'il est ouvert aux caresses et aux approches, et-et si c'est son dresseur, il ne veut peut-être pas ! »
J'eus un petit soupir. Sidérella s'arrêta à un mètre du petit pokémon. « Excusez-moi.... J-Je... Je suis navrée mais ce Chinchidou est à... vous ? »
Mes pokémons ne bougèrent pas, j'imaginais que la personne n'avait pas de mauvaises intentions.
Let's Take an Old-fashioned WalkDans un soupir, Angelo tendit sa main métallisée en direction du chinchidou, essayant de l'encourager sans pourtant céder à ses caprices. Il commençait à se souvenir de pourquoi il avait cessé de le promener hors de sa pokeball...
- Allez Gamin, j't'assure que tu y es presque.
Sa voix se voulait encourageante et rassurante, et Willia lui-même avait commencé à faire quelques pas en le fixant, centimètres après centimètres, ignorant les alentours comme à son habitude. Aujourd'hui encore, l'inspecteur n'avait pas eu le cœur à s’agacer contre lui ou le traiter de sale bête comme il l'avait parfois fait quand le pokemon ne comprenait rien. La journée était belle, le ciel était bleu et le vent était vivifiant – il était hors de question de gâcher un aussi beau tableau. Willia s'était arrêté de chouiner, et alors qu'un sourire un peu ennuyé se lisait sur le visage d'Angelo, il disparu rapidement en apercevant le grand pokemon noir qui, apparu d'un coup, s'approchait du chinchidou.
- Hep !
Attirant l'attention des deux pokemons, le policier de Kanto s'interposa rapidement entre les créatures, Willia s'agrippant par réflexe à sa jambe alors que l'époux de sa maîtresse prenait place à proximité. Derrière la Sidérella, Angelo distinguait une jeune fille brune, assise sur un fauteuil roulant. A ses côtés, un Gardevoir veillait.
- Si-Sidérella ! On ne sait pas s'il est ouvert aux caresses et aux approches, et-et si c'est son dresseur, il ne veut peut-être pas !
A la surprise et satisfaction de l'homme, le pokemon obéit sans opposer la moindre résistance. Soulagé mais toujours sur ses gardes, Angelo se pencha, soulevant dans ses bras le chinchidou qui ne comprenait pas.
- Excusez-moi.... J-Je... Je suis navrée mais ce Chinchidou est à... vous ?
L'inspecteur la dévisagea quelques instants avant de prendre à son tour la parole dans un sourire.
- Z'inquiètez pas, y'a pas d'mal – oui oui, il est bien à moi. Et pas elle, comme beaucoup le pensait à tort. Enfin, voyez-vous, c'est celui d'ma femme, c'est d'ailleurs pour ça qu'il obéit aussi mal – pas vrai Willia ?
Mais le chinchidou chromatique, reconnaissant qu'on lui parlait, gardait un regard vide et perdu en fixant son « dresseur ». Lent et béa il était, lent et béa, il resterait.
J'avais vu son regard, qu'avais-je fait de mal ? Je n'y pouvais rien si Sidérella avait une curiosité maladive, impossible à canaliser. Mes deux pokémons le fixaient sans réagir.
« J'avais cru comprendre. Sidérella, excuse-toi de les avoir importunés. »
Elle fit une mine boudeuse mais s'avança pour faire une petite révérence comme excuse.
Je jouai légèrement avec mes cheveux, j'avais remarqué sa main métallique. J'aimerais tellement lui poser des questions mais je me retins.
« Mes pokémons ont dû être alertés par les plaintes de votre Chinchidou, et n'ayant pas le contexte, elles ont pensé qu'il appelait à l'aide, en quelques sortes. Je remarque que c'est le cas. »
J'eus un petit rire que j'arrêtai très vite. Le petit pokémon semblait ailleurs. Et sa phrase... Sa phrase avait une intonation vide. Comme si...
« Quel petit chenapan, Sidérella est extrêmement compliquée à canaliser aussi. Sa curiosité des plus extrêmes n'est pas simple... »
J'eus un petit sourire rassurant, voulant prouver que je n'étais pas là pour embêter ou importuner autrui.
Let's Take an Old-fashioned Walk Au moins la jeune fille et ses pokemons étaient-elles d'une grande politesse ! Rien que pour cela, elles étaient toutes pardonnées, et Angelo leur fit un petit signe de main accompagné d'un sourire pour leur signifier que c'était bien le cas.
- C'n'est rien ne vous inquiétez pas, je préfère ça que des pokemons agressifs.
Ou tout simplement, qui ne revenaient pas malgré les appels de leur dresseur... Rien que d'y repenser, l'inspecteur ressentait l'énervement de son premier jour à Lumiris, celui-là même où il s'était retrouvé à courir après le pokemon d'un dresseur incapable de se faire obéir. Chassant ces souvenirs de son esprit, Angelo se reconcentra sur la scène actuelle et sur Willia qui, dans ses bras, conservait cet air vide qui le caractérisait tant.
- Oh si seulement c'était d'la curiosité. Il regarda un instant le chinchidou, dont les yeux rosés étaient fixés sur la sidérella. Non il est juste trop lent pour l'monde qui l'entoure.
Mignon et chromatique, duveteux et sympathique, mais d'une lenteur absolue, Willia brillait par son inutilité sur tous les points. Et pourtant, à force de prendre soin du pokemon de sa femme, voici qu'Angelo s'était mis à son tour à apprécier ce petit, avec ses rares qualités et surtout, ses nombreux défauts.
- J'vous remercie pour votre politesse en tout cas – et n'vous inquiétez pas, ni pour lui, ni pour moi. Passez une bonne journée !
Disant cela, l'inspecteur Callaghan la salua d'un sourire et se détourna pour poursuivre son chemin, recommençant à descendre la pente en profitant de ce temps... Au final, Willia avait obtenu ce qu'il voulait : Angelo le portait. Encore, toujours. Se sachant en sécurité, le chinchidou se blottit un peu plus près de lui, et fixant l'horizon qui leur faisait face, se tint immobile.
Il était dans ses pensées, mais je n'osais pas intervenir dans ses pensées. J'avais remarqué sa main mécanique, j'entrouvris les lèvres mais il était déjà de dos.
Je me tus, serrant le poing.
Pourquoi voudrais-je demander ce que cela faisait de vivre avec une main pareille ? On l'avait, c'était ainsi. Demandé ou non.
Je pris une grande inspiration et m'inclinai. « Navrée du dérangement, mais... »
Cela restait bloqué dans ma gorge, puis je demandai, de manière audible.
« Comment faites-vous pour votre main ? Personne ne vous regarde autrement, de travers ? Comment faites-vous pour vivre sans vous soucier de cela ? »
Même si j'avais peur, même si je m'étais résiliée à avoir ma main prothétique... Un avis extérieur avec un réel vécu m'aiderait. J'avais parlé alors que j'aurais aimé me taire.
J'espérais qu'il m'eût entendue et qu'il me répondra.
Let's Take an Old-fashioned Walk Il n'avait pas fait trois pas que la voix de la jeune fille s'éleva à nouveau, attirant une nouvelle fois son attention. Elle qui avait été polie et bien aimable désirait apparemment lui poser une question et, s'immobilisant pour se tourner dans sa direction, c'est avec un sourire poli qu'Angelo haussa un sourcil.
- Hmmm ?
Elle sembla peiner à trouver ses mots – à les prononcer, peut-être ? Mais une fois que la parole lui fut revenue, l'inspecteur comprit rapidement ce qui avait perturbé la jeune fille et la discussion qu'elle voulait avoir. Se retournant complètement et gardant Willia dans son bras opposé, Angelo leva sa main droite, remuant quelques instants les doigts alors qu'un air entre l'amusement et l'habitude se lisait sur son visage.
- Ce n'est pas grand chose vous savez...
Ce n'était maintenant plus qu'une antiquité, surtout comparés aux superbes prothèses que l'on fabriquait désormais... Mais Angelo appréciait sa main, aussi vieille soit-elle, et les habitudes ayant la vie dure, il ne se souvenait même plus de ce que cela faisait d'en être privé.
- Oh ça c'est facile à expliquer, je suis fais comme ça. En vérité ça fait tellement longtemps que je la porte que je n'saurais même plus dire ce que ça fait d'avoir une main normale.
Angelo esquissa un sourire chaleureux. Il avait remarqué cette véritable œuvre d'art semblable à de la porcelaine qui ornait le bras de la jeune fille, mais la politesse et la simplicité de leurs échanges précédent l'avaient dissuadé d'aborder le sujet : ce n'était pas quelque chose de surprenant ou même de gênant, chez lui.
- Vous savez, j'avais 8 ans quand j'ai perdu mon bras – un accident bête en plus, et je d'vais avoir la vingtaine quand j'ai récupéré c't'engin là. Il a mal vieilli, mais ! On finit toujours par s'y habituer.
Même si, il lui fallait l'avouer, les premières semaines avaient été véritablement calamiteuses dans la maîtrise de la précision comme de la force dont la presse pouvait faire preuve. Être ambidextre lui avait sauvé la mise bien des fois, durant ces temps.
- C'n'est pas tout rose non plus – j'pourrais vous raconter des anecdotes sur les premiers jours de son installation, une calamité ! Mais comme vous voyez je n'suis plus tout jeune et elle me sert encore toujours et parfaitement bien.
Il lui fallait parfois resserrer quelques morceaux ça et là à l'aide du tournevis qu'il transportait toujours avec lui, certes, mais Angelo s'estimait heureux et content de cette modification, dont la disparition n'était ni possible, ni souhaité. Mais voici qu'il avait trop parlé et, s'en rendant compte, s'était tût. Ce n'était pas un sujet sur lequel les inconnus l'interrogeaient souvent, à dire vrai – cela surprenait toujours, année après année, mais les gens préféraient garder le silence et s'étonner sans un mot que d'oser en parler – et si jamais, ce n'était pas comme si cela le dérangeait.
Que m'était-il arrivé ? Je n'aurais jamais osé poser cette question il y a de cela un an. Je ne voulais pas le vexer... Je...
Il m'avait répondue. Je l'écoutais attentivement tout le long en caressant ma main prothétique par réflexe.
Je voulais réagir mais j'attendis qu'il finît entièrement, ne voulant pas lui couper la parole. Il restait modeste en disant que ce n'était rien, qu'il ne savait plus ce qu'était une main droite, mais moi non plus... J'ai perdu ma main quasiment au même âge...
« J'ai perdu l'usage de mes jambes et littéralement ma main droite dans ma dizaine d'années aussi. Je n'ai pas votre âge mais je vous comprends. »
Je dis cela en regardant ma main. « Je ne me vanterai pas de la différence, mais je pense que vous avez été sujet aux moqueries, les gens ne comprennent pas. »
"Les gens", je n'avais jamais dit cela ainsi, auparavant... Je prenais un air plus triste en fermant les yeux.
« Sachez que je ne voulais pas jouer avec une corde sensible, peut-être une curiosité juvénile de ma part n'était pas la bienvenue. Mais je vous remercie de m'en parler ! Je sens que ça me fait du bien... »
Ou du moins, ça me rassurait. Pourquoi avais-je voulu savoir ? Quoi qu'il en fût, notre discussion continuait et j'en étais heureuse.
Let's Take an Old-fashioned WalkEh bien ! S'il s'était attendu à avoir une telle discussion un beau jour de promenade ! Avec respect et politesse, Angelo garda le silence, écoutant à son tour la jeune fille alors qu'elle s'exprimait sur ce sujet. Le temps avant rendu surprenant à ses yeux qu'il fut difficile de s'acclimater à une prothèse, et pourtant tout autour de lui les exemples de gens refusant de s'en procurer une lui mettaient la puce à l'oreille ; à commencer par son ami Innocent, manchot de son état, qui accepterait plus volontiers la peste qu'une seconde main métallisée. Mais cette jeune fille... Cette jeune fille était d'un autre niveau. Angelo avait derrière lui presque une moitié de siècle de bons et loyaux services envers les forces de l'ordre, de terribles enquêtes et de pires blessures. Son corps, couvert de vieilles cicatrices, manquant de morceaux à certains endroits, n'égalait pourtant en rien l'état dans lequel cette enfant se trouvait. Elle avait bien du courage, pensait-il, peut-être bien plus que lui en avait jamais fait preuve, et rien que pour cela l'inspecteur lui vouait un paternel respect.
- Plus les années passent et plus la vision des gens s'améliorent là d'ssus, mais n'vous en faite pas pour moi va.
L'inspecteur laissa échapper un petit rire.
- Je n'suis pas le genre de personne dont on se moque... Pendant un instant, il hésita à sortir son badge, mais se ravisa et se désigna de sa main libre. Et y'aura toujours plus risible chez moi qu'une main en moins.
Avec une dégaine pareille et des habits trop vieux, Angelo n'était pas inconscient du fait qu'il attirait souvent les regards – et qu'on le trouvait ringard ou démodé. Mais c'était comme ça qu'il s'était toujours vêtu, comme ça qu'il avait toujours travaillé et surtout, c'était comme ça que sa p'tite femme l'aimait. Un boule de chaleur naissant dans sa poitrine alors qu'il repensait à elle, l'homme de Kanto reprit la parole d'une voix douce et bienveillante.
- Petite, ça n'a jamais été une corde sensible et j'peux comprendre que vous ayez des questions – alors hésitez pas si je peux aider, c'est avec plaisir que je le f'rai.
Je me rapprochai lentement pour reprendre la distance adéquate pour discuter, il s'était éloigné et voilà... Une fois de nouveau à environ cinq mètres, je souris tendrement. « Je me doute qu'on ne vous a pas embêté très souvent... »
J'eus un petit rire. Déjà un homme était naturellement moins insulté qu'une femme, et son corps hurlait des combats qu'il eut faits. Mais je ne voulais pas aller en discuter. J'eus un petit sursaut quand il me demanda si j'avais des questions. J'avalai ma salive et réfléchis.
Sidérella, pendant ce temps, saluait le Chinchidou du monsieur. J'en soupirai intérieurement.
« J'aurais aimé... Enfin, c'est bien trop tard maintenant mais... comment passer outre les remarques désobligeantes sur votre main prothétique. J'ai aussi essuyé des remarques mais ce n'est pas près de s'arrêter... »
Je baissai le regard avant de dire lentement. « Mais je ne dirai jamais, ô grand jamais, que suis la pire, il y a bien plus grave, et depuis quelques années, je ne me considère pas comme une demi-femme ou je ne sais quoi. Je dois vivre avec... Mais vous, quand vous regardez votre main, vous n'avez pas de mauvais souvenirs qui remontent ? »
Let's Take an Old-fashioned WalkSes réponses avaient-elles autant d'importance aux yeux de la jeune fille qu'elle ne le disait ? C'était encore difficile à dire, mais voir cette dernière sursauter et déglutir face à ses paroles poussaient l'inspecteur à croire que c'était le cas. Tâchant de peser ses mots, de réfléchir à ses paroles et d'aider au mieux cette inconnue, Angelo avait troqué son cynisme pour offrir un peu d'espoir et de consolation à celle qui paraissait bien affectée par sa situation. Il était certes très souvent salé, cynique voire fatigué – mais s'il y a bien une chose qui le définissait tout autant, c'était profondément bienveillant.
- C'est qu'c'est une question bien compliquée que vous m'posez là ! Et j'ai peur de n'pas être d'une grande utilité mais... Laisser couler. Ça n'a rien d'facile, mais ceux qui n'ont pas d'intérêt à vos yeux n'devraient pas pouvoir vous atteindre et encore moins comme ça.
Angelo chercha à croiser le regard de la jeune fille, mais celle-ci contemplait le sol avec une attitude qui attisait chez l'homme de Kanto une certaine pitié ; non pas de la condition ou de la présumée faiblesse de cette enfant, non – mais des pensées troubles et des doutes qu'il semblait lui falloir affronter.
- Je sais que c'n'est pas agréable que ça demande d'être fort, je sais aussi qu'c'est fatiguant, de devoir toujours l'être. Mais de ce que je vois, tu t'en sors sacrément bien. Angelo fit une pause, avant de reprendre sur un ton chaleureux. Allez, haut les cœurs ! Je sais qu'tout n'est pas rose mais je te promet que ça finit par s'arranger.
L'inspecteur s'assit sur le petit muret de pierre qui se trouvait à ses côtés, déposant Willia au sol. Le chinchidou cligna des yeux une fois, deux fois, puis commença à lentement observer les alentours et les pokemons qui s'y trouvait. Ne venait-on pas de le saluer ? L'inspecteur, quant à lui, dépliait et repliait pensivement ses doigts de métal suite à la question de la jeune fille. Il était vrai que comparé au travail d'orfèvre de la prothèse qu'elle portait, celle d'Angelo n'avait rien de rassurant.
- Laisse moi te raconter. J'avais 8 ans quand c'est arrivé, que'que chose de bête, mais alors bien. Je vivais à Kanto et j'avais repéré avec des amis un rhinocorne qu'avait l'air bloqué dans une ravine et on commençait à s'inquiéter qu'il soit coincé là depuis longtemps. Alors en jeune idiot plein d'bonnes intentions que j'étais, je suis descendu dans la ravine et j'ai essayé de calmer le pokemon... Ben figure toi qu'il était pas du tout coincé. Il s'est emballé et m'a chargé en m'voyant et comme j'entravais pas grand chose à la situation, j'ai pas eu le temps d'me pousser de là. Deux côtes brisées et un bras complètement broyé de la pogne jusqu'au coude : les médecins n'ont pas pu sauver tous les morceaux.
Il avait beau y avoir repensé durant les premières années, Angelo était incapable d'en vouloir à qui que ce soit. Le pokemon n'y était pour rien et ce n'était qu'un accident bête, et si cela l'avait handicapé un temps, il était parvenu à remonter la pente sans jamais se laisser abattre, quitte à troquer ses rêves pour d'autres.
- Alors forcément j'ai dû remettre à jamais certaines de mes ambitions de gosse et m'adapter à la vie à une main ; Et malgré ça j'n'ai jamais vraiment eu de mauvais souvenirs qui me hantaient ou me revenaient. Y'a eu des bons et des mauvais jours c'est sûr, mais ma femme dit toujours qu'il vaut mieux continuer d'apprécier ce qu'on a plutôt que de pleurer sur c'qui est perdu. Cet accident n'a pas changé qui je suis et ne m'définit pas, et c'est pareil pour toi, tu es toujours... ?
N'ayant de nom à lui donner, Angelo changea d'intonation sur la fin de sa phrase, tournant celle-ci en interrogation. Il parlait, il parlait, mais cette pauvre jeune fille devait probablement en avoir marre de l'entendre raconter toutes ces histoires. (c) 2981 12289 0
Iris Lindley
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Je le voyais s'installer et l'écoutai attentivement, venant devant lui de nouveau. Je hochai la tête. Le pauvre... Après, les rhinocornes ne sont pas réputés pour être avenants, souvent en meute, il devait se sentir en danger d'être seul... Il s'était... pas confessé, mais il se voulait rassurant. Et le tutoiement en était pour quelque chose, et ça me touchait honnêtement, je ne sais pas si par respect, j'y arriverais...
« Merci de me conter votre histoire. Je pense... que c'est à mon tour, si vous le voulez bien. »
Je pris une grande inspiration et dis :
« Quand j'étais petite, vers ma dizaine d'années, j'étais une passionnée des pokémons, et c'est toujours le cas hein. Mais alors que je devais rentrer chez moi car il était extrêmement tard et j'avais légèrement abusé du couvre-feu familial, j'ai remarqué un pokémon se réfugier dans une grotte. Et je n'en suis pas sûre même aujourd'hui, mais je crois que c'était un Suicune. Mais je rentrai sinon mes parents se seraient trop inquiétés. Le lendemain matin, je pris rapidement mon petit-déjeuner pour foncer à la grotte. Sauf que je passais par une route, et je n'avais pas entendu le klaxon de la voiture qui arrivait. L'impact arracha littéralement ma main droite, et la voiture roula sur mes jambes. Grâce à l'aide de mes parents, ils m'ont offert une main prothétique des plus efficaces et un fauteuil roulant automatique, comme ça je n'utilise pas la force de mes mains. Mais les os de mes jambes se sont solidifiés mais sans refaire correctement le schéma de l'os. Alors je ne ressens littéralement plus rien dans les jambes. »
Je ne devais pas trop y penser. « Alors comme je l'ai dit, je ne vais pas me plaindre, mes parents m'ont donnée un confort incontestable. »
Pourquoi avais-je l'impression de partager un moment avec un paternel ?
Let's Take an Old-fashioned WalkPlus la discussion se poursuivait et plus Angelo avait l'impression de voir se vider un terrible abcès oublié depuis trop longtemps. Ses vieilles blessures s'étaient refermées il y avait déjà bien longtemps, et les cicatrices qui en avaient découlé ne l'avaient jamais véritablement hantées ; mais pour la jeune fille c'était une autre histoire, une autre difficulté à affronter et dont elle ne pourrait triompher que seule. L'écoutant, calmement, attentivement, Angelo espérait malgré tout qu'il parviendrait au moins, ainsi, à l'aider dans son combat solitaire. Les bras croisés sur sa poitrine, il lui donna dans le doute le feu vert pour s'exprimer à son tour.
- Y'a pas de mal.
L'histoire que la jeune fille lui conta tenait également de l'accident, mais trahissait une violence rare qui toucha l'inspecteur pourtant endurci par les années ; après tout, à quoi servait de faire ce métier si c'était pour se priver d'humanité et de sensibilité face aux gens qu'il rencontrait ? Les sourcils froncés face à la dureté du discours de la jeune fille encore anonyme, Angelo sembla pensif quelques instants, attendant qu'elle eu entièrement terminé tet qu'il n'y ai guère plus risque de l'interrompre.
- Je suis tellement désolé...
Sa voix était profonde et ses mots, sincères. De la même intonation douce et chaleureuse avec laquelle il avait commencé, Angelo reprit la parole. Lui qui parlait rarement autant refusait de laisser passer une histoire pareille sans y avoir mis son invasif mais bienveillant grain de sel.
- Et pourquoi pas ? Personne ne t'blâmerait si tu le voulais, non personne n'aurait le droit de te refuser ça. Tu as eu de la veine dans ce malheur, mais c'est pas pour autant que tu dois te forcer à minimiser la chose. Les sentiments sont pas fait pour être gardés en soit jusqu'à ce qu'ils pourrissent. T'as le droit de te plaindre si t'en as envie. Si tu en as besoin.
Bon sang... Voilà qu'il sonnait comme un psy, maintenant... D'un geste de main, il reprit.
- Personne ne vit les choses de l'même manière. J'ai plutôt bien vécu mon accident c'est vrai mais je suis fais comme ça; mais t'as le droit de te plaindre. Tu as le droit de te plaindre de ce qui t'es arrivé, d'la manière dont les gens te traitent à cause de ça, t'as le droit de vivre et d'exister et de ressentir tout ça.
Plus l'homme de Kanto discutait avec la jeune fille et plus il lui semblait remettre en place les pièces d'un triste puzzle ; celui d'une jeune personne profondément blessée et n'ayant jamais bien guérie, et terriblement, désespérément persuadée qu'elle devait se réjouir d'avoir été gâtée qu'importe les ennuis qu'elle subissait. Sauf que la vie ne marchait pas ainsi, et Angelo estimait que cette gamine avait autant droit de rire qu'elle avait droit à la colère, autant droit au rire qu'elle avait droit aux larmes. Il lui fallait juste espérer qu'il ne se trompait pas. (c) 2981 12289 0
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« Non, je ne m'en plaindrai pas... Des personnes ont la malchance de ne plus pouvoir parler, bouger les bras, ont des aspirateurs pour respirer … Je n'ai pas à me plaindre... »
J'avais légèrement les larmes aux yeux.
« Mais oui, j'ai été sujet aux critiques. Énormément. À l'école, au collège, au lycée... Les visages, les ricanements, les moqueries, le sarcasme... Ma rééducation qui a duré près d'un an, car j'ai eu un traumatisme, je tremblais... J'ai vraiment eu peur... »
Je reniflai et essuyai vivement mes yeux d'un revers de main -humaine-. « Et il ne faut pas s'excuser, vous n'avez rien à voir avec cet accident ! »
Je me sentais libérée, j'avais déjà conté cet accident. Mais... avec quelqu'un qui eut un accident similaire, je me sentais terriblement mieux... Je le regardai avec un sourire.
Let's Take an Old-fashioned WalkCe n'était pas la situation la plus simple dans laquelle s'était jamais retrouvé Angelo. Lui n'avait rien ni d'un psy, ni d'un père, et en se retrouvant à parler à cœur ouvert de leurs différentes manières d'échapper à un traumatisme, l'inspecteur tâchait de surveiller au mieux ses paroles et de ne pas blesser dans ses intonations. Aussi, il n'en menait pas large quand il se rendit compte que la jeune fille était au bord des larmes, fut-ce à cause de ces souvenirs ou parce qu'il n'était pas parvenu à trouver les bons mots. Un rictus gêné se mêla à son air désolé alors qu'il continuait de la fixer comme ils discutaient toujours. L'homme de Kanto ne lui dirait pas de ne pas pleurer, car il était bien placé pour savoir que toutes les larmes n'étaient pas un mal – peut-être était-ce même le début d'un long chemin vers la guérison pour cette jeune inconnue...
- Je comprends.
Là, à l'instant, c'était tout ce que le lieutenant Callaghan parvenait à trouver pour répondre à la jeune fille qui faisait part de ses sentiments. D'un côté, il est vrai que ce n'était pas grand chose, mais d'un autre, Angelo savait pour l'avoir vécu que ces simples mots, prononcés par la bonne personne, pouvaient faire une bien grande différence - il ne lui restait pas à espérer que, cette fois, ce serait lui l'individu qu'on attendait, l'ange gardien doublé d'un inconnu que l'on demandait.
Face à la dernière phrase de la jeune fille qui s'essuyait le regard, Angelo esquissa un sourire attendri, faisant disparaître quelques instants durant cet air peiné qu'il arborait. Sur le ton de la plaisanterie presque autant que de la sincérité, l'inspecteur reprit la parole.
- Ça va aller. Je peux te l'promettre. Ça s'arrangera.
Il marqua une pause quelques instants, avant de rajouter avec gentillesse;
- ... Tu veux un câlin ?
La proposition était bizarre, mais alas; cette jeune inconnue n'était pas la première personne en larmes que son métier demandait de consoler, à défaut de pouvoir accompagner ou même soulager... (c) 2981 12289 0
Iris Lindley
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Je lui souris en l'entendant, je hochai la tête au « Ça s'arrangera ». En soi, depuis que j'étais dans le monde adulte, les moqueries et sarcasmes s'étaient conséquemment calmés. J'avalai ma salive en repensant encore mais j'essayai de me défaire de ces idées.
Je rougis légèrement à sa proposition. Il se moquait de moi ? Ou alors il ne voulait pas vraiment... Il espérait que je refusasse ?
Je pris un petit temps pour réfléchir et finis par... hocher la tête. Je regardai Gardevoir qui confirma ma demande. Je sortis de mon fauteuil en lévitant légèrement pour venir m'accrocher à son cou et le serrer délicatement de mes frêles bras en fermant les yeux. Les larmes me guettaient mais je ne disais rien. Je lui murmurai juste un sincère :
« Merci. »
Je le serrai dix longues secondes, que j'avais personnellement appréciées avant de revenir sur mon fauteuil grâce à Gardevoir et ses capacités psychiques.
Let's Take an Old-fashioned Walk L'inspecteur ne s'attendait guère à cette réaction de la part de la jeune fille, ni même de la manière dont elle venait de réaliser ce déplacement. Lui qui s'approchait du fauteuil de son interlocutrice dans le but de l'étreindre haussa un sourcil en la voyant qui se mettait à doucement léviter. Avec toute la délicatesse dont il se savait capable, Angelo glissa un bras sous les genoux de la jeune fille et un autre autour de ses épaules, craignant qu'elle ne lâche, qu'elle ne tombe, qu'elle ne s'abîme encore plus que la pauvre ne l'était déjà. La serrant contre lui avec bienveillance, l'homme de Kanto offrit une étreinte réconfortante et compatissante à la jeune fille dont il ne connaissait même pas le nom, prenant garde à ne pas la serrer trop fort ou faire pression sur des endroits qui auraient pu se montrer trop sensibles. Le métal de sa main de fer émit un léger cliquetis, mais cela faisait bien longtemps qu'Angelo maîtrisait la pression de celle-ci. Un murmure vint se poser dans son oreille, et c'est d'une même voix basse qu'il répondit.
- Ça va aller... Ça va aller.
Puis les quelques secondes qui composaient leur étreinte s'échappèrent en ce qui sembla une véritable éternité, et avec la même douceur dont il avait fait preuve quelques instants auparavant, Angelo laissa la jeune femme s'en retourner avec lenteur et télékinésie vers le fauteuil qu'elle venait de quitter. Tout ceci était l'oeuvre de la Gardevoir, ce n'était à pas en douter; le chinchidou, quant à lui, continuait de fixer d'un air bête et perdu la situation, à des milles à la ronde de ce qui venait de se produire.
- Si j'ai pu t'aider un p'tit peu, c'est déjà une victoire pour moi.
Disant cela, Angelo rajusta son chapeau sur le haut de crâne, le visant à nouveau sur les cheveux de poivre et de sel qui se cachaient en dessous. Puis, dans un sourire, voici qu'il reprit la parole, récupérant Willia qui, à ses pieds, ne comprenait toujours rien.
- Si ça n'te dérange pas, je vais r'prendre ma prom'nade de santé avant de rentrer. Au fait... L'officier de police lui tendit sa main droite, cette main métallique, mécanisée. Lieut'nant Callaghan. Et tu es ?
Il ne pouvait décemment repartir sans avoir mis un nom sur la jeune femme ! (c) 2981 12289 0
Iris Lindley
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Je le regardais en hochant la tête. « Je comprends, il n'y a aucun souci. J'espère que nous nous reverrons. Et bien évidemment que cela m'aide. Assurément ! »
J'eus un hoquet de surprise, il était vrai que nous ne nous étions pas présentés. Je fis une petite révérence.
« Terriblement navrée. J'en avais oublié le plus évident... Iris Lindley, pour vous servir. Ce fut un plaisir lieutenant. Et j'insiste bien sur le fait que j'espère que nos routes se recroiseront un jour. »
Je lui souris tendrement avant de partir avec ses pokémons.
Let's Take an Old-fashioned Walk Eh bien, voilà une étrange rencontre que celle qui venait de se passer. Une dernière fois, Angelo salua d'un signe de main la jeune femme – la jeune Iris Lindley, car tel était son nom, la regardant lentement s'éloigner en compagnie de ses pokémons qui l'aidaient à se déplacer. Bon sang, ce n'était pas tous les jours qu'il faisait ce genre de rencontre et encore moins qu'il avait de telles discussions ; mais Angelo était devenu policer dans le but d'aider les gens et les individus brisés à pouvoir enfin se reconstruire ; ce qui venait de se passer ne dérogeait pas à cette règle et ce désir.
Quand la jeune fille se fut éloignée Angelo resta quelques instants perdu dans ses pensées, récupérant machinalement Willia dans ses bras alors que celui-ci le regardait sans comprendre ni communiquer, pourtant bien content de ne plus avoir à suivre ses trop grands pas. Puis, lentement mais sûrement, le lieutenant Callaghan se remit en route, reprenant la descente de cette rue que la rencontre avec la jeune femme – et les pleurs du chinchidou, car c'était bien par ce caprice que toute cette histoire avait commencée – avaient interrompus. Il avait encore beaucoup à faire et bien loin d'ici, et il était temps pour lui de se remettre en route pour de nouveaux horizons. Ce soir, comme tous les autres, Angelo aurait sa femme au téléphone, et ce serait une histoire étrange de plus qu'il lui conterait concernant sa journée, l'histoire de comment il avait rencontrée une jeune blessée et participé, du moins, il l'espérait, à sa guérison... (c) 2981 12289 0
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