Quelle matinée. Auguste était lessivé alors qu’il avait l’impression de pas avoir fait grand-chose. Des poignées de mains, des rencontres très formelles et des sourires de circonstances. Sans doute le stress dû aux enjeux. Les muscles de ses épaules étaient encore tendus. Il avait besoin de ses changer les idées, de se vider la tête.

Il venait de rentrer chez lui. Sa montre affichait midi et demi, l’idée qu’il avait encore toute l’après-midi devant lui le réconfortait un peu. Il ne savait pas encore ce qu’il comptait faire. Paresser chez lui, inviter quelqu’un à boire un verre ou tout simplement sortir se balader pour prendre l’air, les options restaient ouvertes. Bah ! Il n’était pas pressé. Il avait le temps pour se décider.

L’homme accrocha négligemment sa veste de costume au porte-manteau situé dans le hall d’entrée. Il desserra ensuite sa cravate avant de se diriger vers la pièce principale de son appartement. Le silence régnait sur les lieux, à peine perturbé par le doux ronronnement du réfrigérateur, bientôt rejoint par la cafetière qui crachotait son précieux ichor. Une aventure ne commençait jamais sans une tasse de café.

Un bruit se fit entendre. Le Pulsar tendit l’oreille pour s’assurer de son origine et constata que quelqu’un frappait bel et bien à sa porte. Il n’attendait personne, pourtant. Peut-être était-ce un voisin qui passait à l’improviste… ou pas. Depuis que le digicode au rez-de-chaussée était hors-service, certains prenaient la liberté de venir toquer chez Auguste, pour des raisons évidentes. Il comprenait la démarche, c’était pour eux une occasion à saisir, mais il n’aimait pas beaucoup cela. Voir des gens débarquer chez lui comme ça, sans prévenir, ne l’enchantait pas.

Il revint dans le hall d’entrée et jeta un œil par le Judas. Rien. Il ne voyait personne de l’autre côté et l’idée que ce soit une mauvaise blague lui traversa l’esprit. Les gens étaient capables de tout lorsqu’ils s’ennuyaient… Auguste soupira mais se décida tout de même à ouvrir la porte. On ne savait jamais, pour peu que le visiteur se tienne un peu en retrait, il n’était plus visible. Le panneau de bois s’ouvrit sans un bruit.

« Bonjour. »

Toujours sur son trente-et-un, l’ancien champion d’arène se tenait désormais face à une jeune femme en fauteuil roulant – ce qui expliquait qu’il n’ait rien vu à travers le Judas. Il lui adressa un regard interrogatif en posant les yeux sur elle, comme s’il lui demandait ce qu’elle faisait ici. Il se questionnait aussi sur la manière dont elle était montée jusqu’ici mais en voyant les Pokémons qui l’accompagnaient, la réponse lui parut évidente.

« Je peux vous aider ? » demanda-t-il poliment.

Malgré toutes les appréhensions qu’il pouvait avoir, l’homme restait toujours très courtois avec les visiteurs. Un sourire bienveillant était toujours de mise et à moins qu’ils n’abusent de sa patience, Auguste faisait de son mieux pour rester agréable avec eux. Il avait conscience d’être parfois trop gentil pour son propre bien mais cela ne lui avait pas encore posé de problème jusqu’à présent.

Les premiers mots de la jeune femme confirmèrent ses doutes. Il n’était même pas surpris mais il essaya de cacher tant bien que mal qu’il n’appréciait pas trop qu’on se pointe chez lui à l’improviste comme cela. Lorsqu’il était champion Psy, une adresse mail était à la disposition des dresseurs souhaitant prendre rendez-vous afin de le défier. Celle-ci était toujours opérationnelle et il préférait de loin que les gens demandent à le rencontrer ainsi qu’en se présentant directement sur le pas de la porte. Il ne pouvait satisfaire tout le monde mais il faisait de son mieux pour accorder du temps aux dresseurs motivés ou prometteurs. Là, il avait juste l’impression qu’on lui forçait la main.

« C’est bien moi. Enchanté, Iris. » répondit-il de la manière la plus aimable possible.

Avait-il le cœur de dire non à une jeune femme lui demandant des conseils ? Bien sûr que non. Le fait qu’elle soit infirme ne jouait même pas dans sa décision, c’était juste le genre de personne qu’il était. À moins d’avoir une excellente raison, Auguste refoulait rarement les gens qui avaient le courage de s’adresser à lui pour obtenir de l’aide.

Les dresseurs surestimaient ce qu’était capable de leur apporter l’ancien champion d’arène. Certains s’attendaient à une recette miracle pour avoir des Pokémons forts, d’autres n’avaient pas du tout la même manière de procéder que lui et étaient par conséquent incapables d’appliquer ses conseils. Auguste n’était un dieu tout-puissant qui pouvait régler tous les problèmes d’un claquement de doigt. Il était un bon dresseur – pour ne pas dire excellent – mais il n’avait pas la prétention de dire qu’il détenait la formule ultime pour transformer tout le monde en dresseur compétent. C’était en réalité un travail de longue haleine où il fallait étudier, garder un esprit ouvert et se remettre perpétuellement en question.

« Certainement. Vous avez fait le déplacement jusqu’ici, je vais voir ce que je peux faire pour vous. Entrez. On sera plus à l’aise qu’ici. » dit-il en s’écartant afin de la laisser passer, « En revanche, désolé mais je vais vous demander de garder vos Pokémons dans leurs Pokéballs. »

Simple règle pour éviter de se sentir trop à l’étroit dans son appartement. Auguste faisait quelquefois sortir ses Pokémons de petit gabarit ici, mais la plupart devaient attendre qu’il soit en dehors de la ville. Iris n’avait le choix sur ce point. Il referma la porte d’entrée et l’invita à le suivre jusque dans la pièce principale. Il poussa du pieds un colis arrivé le matin-même mais qu’il n’avait pas encore pris la peine d’ouvrir, afin de laisser la voie libre à la demoiselle et son fauteuil roulant. Il y avait de la place entre le bout de la table de la salle à manger et la cuisine pour elle se mettre, endroit qu’il désigna de la main.

« Ça ira pour vous installer là ? Je vous sers quelque chose à boire ? »

Le ton très doux, Auguste avait proposé cela alors qu’il attrapait une tasse dans l’armoire. Ce serait du café pour lui. Une fois servi, il tira une chaise et rejoint Iris à table.

« Alors, Iris, je vous écoute. De quels conseils avez-vous besoin ? Oh mais j’y pense, puisque vous êtes venue ici, j’en déduis que vous connaissez déjà mes tarifs ? »

Son regard croisa celui de la jeune femme, dans l’attente de sa réponse.

Alors comme ça, elle n’avait pas de quoi le payer ? Quelle personne saine d’esprit sortait de chez elle sans argent ? Un sourire goguenard naquit sur les lèvres d’Auguste. Accoudé sur la table et la joue posée contre sa main, il fixait le petit bout de femme, l’air de se demander ce qu’il allait faire d’elle.

« Donc, si je comprends bien, vous vous permettez de venir chez moi me demander des conseils et à aucun moment vous ne vous êtes dit que je demanderais compensation ? »

Elle ne se rendait pas au supermarché pour faire ses courses et être étonnée qu’il lui faille payer une fois à la caisse, il n’y avait aucune raison que les choses soient différentes ici. Certaines personnes vivaient décidément dans un monde à part. Il haussa les épaules avant de se relever.

« Quand nous en aurons fini ici, vous pourrez en effet vous téléporter et revenir ici. »

Il se tourna vers le coin cuisine et laissa le silence retomber sur les lieux le temps que l’eau du thé soit prête. Bouillante, elle fut versée dans une tasse décorée à l’effigie du centre spatial d’Algatia. C’était le genre de babiole que l’on pouvait acheter dans une boutique de souvenir et Auguste lui-même n’était pas sûr de savoir d’où elle venait. Peu importait. Il la déposa devant Iris avant de lui tendre un sachet de thé en lui demandant si elle souhaitait du lait ou du sucre avec cela.

Les désirs de son invitée satisfaits, le Pulsar reprit sa place et porta une première fois la tasse à ses lèvres. Il prit tout son temps pour cela, d’aucuns auraient juré qu’il faisait exprès de traîner pour rendre le silence plus pesant que nécessaire. Enfin, il reposa le récipient sur la table et daigna poser à nouveaux les yeux sur Iris Lindley. Il se sentait presque coupable de lui mettre la pression ainsi. Malgré son infirmité, il fallait reconnaître qu’elle était loin d’être désagréable à regarder, une fois vue de près. Elle ne méritait sans doute pas tout cela. Tant pis. La matinée avait été épuisante pour Auguste et il n’avait encore rien mangé. Par conséquent, c’est ce petit bout de femme qu’il dévorerait.

« Je vous écoute. Alors dites-moi, Iris, qu’est-ce qui vous pose des problèmes ? »

Des soucis avec un de ses Pokémons, trop difficile à contrôler pour elle ? Des questions sur la manière de les élever ou encore sur les Pokémons à ajouter afin d’avoir une équipe équilibrée ? Les possibilités étaient légions et l’ancien Ranger avait déjà rencontré tous les cas de figure. Il ne pouvait lui garantir d’être capable de l’aider – auquel cas elle ne paierait rien – mais il ferait de son mieux pour cela. Sa conscience professionnelle était marquée. Il aimait le travail bien fait. Pour qu’elle décide de s’adresser directement à un ex-champion d’arène, les interrogations d’Iris devaient être très sérieuses. Le sourire moqueur semblait désormais bienveillant alors qu’Auguste attendait patiemment que son interlocutrice lui expose sa situation.

Iris était nerveuse et être installée avec une tasse de thé ne semblait pas suffisant pour l’apaiser. Il existait de gens très timide à qui la confiance en soi faisait défaut, Auguste en était conscient et pour cette raison, il avait décidé de ne pas la presser à parler. C’était la pire idée possible. Personne ne triomphait de sa timidité de la sorte et les résultats obtenus risquaient d’être complètement opposé à ce qu’il souhaitait faire. Il fit donc montre de patience, la laissant chercher ses mots pour lui expliquer sa situation.

« J’avais d’autres projets. Par conséquent, j’ai préféré rendre mon tablier afin de laisser l’occasion à un potentiel champion de prendre la place. »

Il ne s’expliqua pas davantage. Il n’était pas un homme de secret mais cela relevait de ses affaires personnelles et il n’avait pas trop envie de s’étendre là-dessus. Il n’avait cependant pas menti. Plutôt que de garder le poste indéfiniment sans être capable de livrer un seul combat, il aimait autant laisser sa chance à quelqu’un d’autre. Personne ne s’était proposé, tant et si bien qu’Auguste pouvait, s’il le désirait, reprendre son titre de Champion Psy, mais il n’aurait pas vu d’un mauvais œil qu’un nouveau talent le remplace.

« Je pense que la seule qualité requise est d’avoir une certaine habilité dans l’utilisation de ses Pokémons. À part cela, chacun à ses qualités et ses défauts et à moins d’être particulièrement malveillant, je ne pense pas que le poste soit refusé à quelqu’un s’il remplit toutes les conditions. » dit-il, très sérieux.

Auguste avait un bon contact avec la plupart des champions. Pas tous. Les derniers arrivés ne lui étaient pas tous familiers et le contact ne passait carrément pas avec d’autres. Il s’efforçait toutefois de maintenant des relations cordiales voire amicales lorsque cela était possible. La majorité étaient des gens bien, malgré que quelques-uns aient de forts caractères.

« Aucun champion ne resterait très longtemps, si la défaite signifiait la fin de leur carrière. C’est normal de perdre, il n’y a rien de honteux là-dedans, tant que le combat a contribué à faire progresser les combattants. »

Un champion était handicapé de par le fait qu’il n’utilisait qu’un seul type et certains, comme Auguste, privilégiaient l’apprentissage à l’humiliation en combat. Il opposait toujours des Pokémons à la hauteur de ceux situés de l’autre côté du terrain, avec pour but de faire se dépasser le Challenger. Le Pulsar aurait été en mesure d’écraser la quasi-totalité de ses adversaires mais à qui cela aurait-il profité ? Il n’aurait tiré aucune satisfaction d’avoir mis une rouste à un dresseur moins expérimenté et le challenger n’aurait rien après du combat tant sa défaite aurait été brutale.

« Et pour finir : non, je n’ai rien à dire sur ce point. Je ne suis plus champion d’arène. Que je donne ou non mon approbation à un potentiel remplaçant ne change rien puisque mon avis n’a aucun poids. Si jamais il s’avérait que je ne supportais pas un futur champion Psy, je n’aurais pas d’autre choix que d’aller le battre pour reprendre ma place, ce serait le seul moyen de me faire entendre. »

Il éclata de rire. L’idée d’attendre un nouveau champion dans l’unique but de le pulvériser était une blague aussi cruelle que drôle. Il ne ferait jamais cela mais l’imaginer prêtait à rire. Les lippes toujours tirées en un sourire, l’homme reprit la parole.

« Cela fait beaucoup de questions sur les champions d’arène. Intéressée ? »

Si Iris réfuta tout d’abord l’hypothèse du Pulsar, elle ne tarda pas à avouer la vérité. Un peu comme un enfant pris la main dans le sac mais qui continuait de clamer son innocence malgré tout. Elle voulait vraiment lui cacher ses ambitions, craignant sans doute qu’Auguste prenne mal l’arrivée d’une jeune dresseuse et la voie comme quelqu’un arrivé pour lui prendre sa place – qu’il n’avait plus depuis un moment, ceci dit. Si tel était le cas, elle aurait dû adresser ses questions à un autres champion. L’homme n’était pas dupe, il savait qu’on ne venait pas sonner chez lui pour le questionner de manière désintéressée. Il y avait toujours quelque chose à gagner pour l’autre, alors quand Iris avait commencé à lui poser des questions autour du rôle de Champion Psy… Il avait eu des doutes, mais aucune certitude, d’où la perche tendue lorsqu’il lui avait demandé si elle était intéressée.

« Penser qu’il y a d’autres personnes plus qualifiées pour ce poste n’est pas une bonne façon de penser. Ceux qui veulent devenir champion s’en donnent les moyens alors si vous obtenez ce poste, c’est que vous aurez été à ce moment la personne la plus apte à porter le titre de championne. »

Il ne disait pas cela pour la réconforter. Devenir champion d’arène se faisait au mérite. Y avait-il de meilleurs spécialistes du type psy que lui à Lumiris ? Peut-être, mais ils n’avaient jamais manifesté leur convoitise pour le titre et par conséquent, Auguste avait été le plus qualifié, sinon quelqu’un d’autre lui aurait ravi sa place. C’était aussi simple que cela.

L’émotion submergea Iris. Ce projet lui tenait à cœur, c’était évident. Il n’y avait malheureusement pas de recette miracle pour elle. Si elle tenait à prouver sa valeur en devenant Championne, il ne lui restait plus qu’à s’entraîner d’arrache-pied et à persévérer dans sa quête d’obtention des badges jusqu’à obtenir le droit d’avoir elle-même le sien.

« Si vous êtes venue ici pour obtenir mon approbation, sache que vous l’avez même si, comme je vous l’ai dit, mon avis n’a aucune valeur. En ce qui concerne mon successeur, je n’ai aucune influence en la matière. »

Auguste était le genre d’homme à toujours encourager les gens autour de lui à suivre leurs rêves et à se surpasser. Il n’avait jamais caché ses connaissances et les quelques dresseurs ayant manifesté leur intérêt pour devenir champion psy y avaient eu droit au même titre que les autres. Il n’avait jamais craint pour sa place et s’il venait à être évincé, c’est qu’il n’avait plus la force nécessaire pour être champion d’arène, alors maintenant qu’il ne l’était plus… il n’avait aucune raison de ne pas soutenir Iris et ses objectifs. Qu’il souhaite ou non reprendre la place qu’il occupait autrefois ne changeait rien du tout. Il n’avait encore rien décidé et même si Iris – ou quelqu’un d’autre – devenait championne entre temps, cela n’avait pas d’importance. Il ferait cela dans les règles, à savoir vaincre le champion en titre pour lui prendre son titre de force.  

« Vous avez déjà des badges ? » demanda-t-il enfin en vidant d’un trait ce qu’il restait dans sa tasse. « Si ça peut vous donner une idée du trajet qu’il reste à parcourir., je suis disposé à vous affronter le temps d’un match.  Je pense que cela sera plus concret et vous permettra de réaliser vos forces et faiblesses. »

La question n’était qu’à moitié sérieuse, en réalité. Il souhaitait juste voir la détermination d’Iris, savoir si elle était prête à prouver ce qu’elle avançait. Cela ne l’aurait pas dérangé qu’elle refuse. À vrai dire, il s’attendait à ce qu’elle réponde qu’elle n’était pas prête, n’avait pas le temps, ou ne sorte quelque autre excuse parfaitement recevable. Tout le monde n’était pas disposé à combattre à tout moment, Auguste n’y faisait pas exception, mais contre toute attente, la jeune femme accepta.

« Sure de vous ? »

Il ne voulait pas non plus lui forcer la main. La proposition était là, elle était libre de refus. Cela aurait été compréhensible et puisqu’elle avait hésité… Auguste ne souhaitait pas non plus lui imposer un combat qui la dérangerait. Iris s’était néanmoins décidée en faveur de ce duel, il n’avait aucune raison de revenir sur son offrir. Le Pulsar pris quelques secondes pour réfléchir à la manière dont il ferait ça. Pour cela, il prit son téléphone et regarda son emploi du temps afin de caser cela à un moment où il aurait du temps libre. Pourquoi pas aujourd’hui ? Déjà parce qu’il n’avait pas vraiment l’envie de mener un combat Pokémon en ce jour mais aussi parce que, actuellement, il était presque treize heures et il n’avait toujours pas mangé. Bref, affronter Iris n’était pas sa priorité pour le moment.

« Voilà ce que je vous propose. » dit-il en s’assurant que son agenda était vide ce jour-là. « Dimanche prochain. Dix-huit heu- non c’est un peu tard, ça. Mettons seize heures, ça vous conviendrait ? Rendez-vous ici, on ira dans un coin plus tranquille par la suite. »

Hors de question de s’affronter dans la rue. Ce n’était pas un duel de Rattata et, sans pouvoir certifier de la puissance des compagnons d’Iris, lui connaissait ses Pokémons et c’était une très mauvaise idée de les faire combattre dans tel endroit. Un lieu dégagé où personne ne serait dérangé était idéal.

« Deux Pokémons chacun. Je n’utiliserai pour ma part que des Pokémons Psy. »

Bien qu’Auguste ait porté le titre de Champion Psy, il n’était jamais aussi redoutable que lorsqu’il utilisait une équipe équilibrée. Là, il s’infligeait un handicap afin de combattre sur un pied d’égalité avec son interlocutrice. Si elle souhaitait réellement voir où étaient ses forces et faiblesses, elle en ferait de même.

« Le dernier avec au moins un Pokémon debout l’emporte. Pour pimenter un peu tout cela, si vous gagnez, je vous fais grâce du paiement mais si vous perdez… je double la somme. »

Voilà qui devrait la motiver Iris à se surpasser. Craignait-il d’aller trop loin ? Absolument pas. Elle avait elle-même mentionné avoir une pension à Unys et si elle envisageait d’en ouvrir une seconde ici, à Lumiris, c’est qu’elle devait avoir des fonds déposés bien au chaud à la banque. Elle en avait les moyens, il était sûr. Puis, une leçon telle que celle-là n’avait pas de prix, une aspirante championne ne reculerait pas pour une affaire de pokédollars.