It ain't often that you'll ever find a friendLevant le bras à la lumière du soleil couchant, Anastasia salua d'un signe de la main Bunji d'Izabe, resté en arrière sur le chemin, et reprit doucement sa route en direction de la ferme Fheri. A ses côtés, cheminant l'air méditatif, le scalpion la suivait. Tout autour d'eux disparaissait dans les lumières tenues du soleil couchant la campagne qui bruissait doucement, comme pour les saluer à leur passage, alors qu'ils s'aventuraient sur le chemin de terre menant à la ferme où, plutôt dans la journée, elle et son pokemon avaient été invités par une sympathique jeune femme. Tout en avançant, Anastasia priait qu'ils ne dérangeraient guère.
La journée avait été riche en rebondissements et, l'esprit s'engourdissant doucement et le corps fatigué, la dame blanche tâchait de se remémorer la liste des différents événements – et incidents ! - qui étaient survenus. Tout d'abord, elle avait atteint Lumiris en compagnie de Charon, après avoir passé la nuit en mer rongée par l'excitation, la curiosité et un désagréable soupçon de culpabilité. Arrivés à Port-Corail, les deux compères avaient fait la rencontre d'Ombline Fheri, une agréable jeune femme avec qui le courant était fort bien passé, et qui les avaient aimablement – et poliment – conviés à passer la voir si, par hasard, ils se rendaient à Kishika. Plus tard dans la journée, Anastasia avait fait la rencontre de désagréables individus sur la jetée de la station balnéaire et, finalement, trouvé le ferry qui la mènerait jusqu'à Sunyria et la suite de son parcours...
Et c'était sur ce même navire qu'elle avait rencontré Bunji. L'énergumène lui semblait toujours assez brut au premier abord, mais Anastasia avait compris qu'il y avait plus qu'une carapace chez l'homme qui lui avait proposé, elle lui étant alors complètement inconnue, un plan risqué mais audacieux pour passer le temps... Temps précieux qui désormais amputé causait à la dame pâle bien des ennuis. Avec le retard qu'avait pris le navire sur son trajet initial, Anastasia n'était parvenue que bien plus tard à Sunyria, toujours accompagnée de Bunji qui par bonheur plus que malheur se rendait dans la même direction qu'elle. Ils avaient atteint Kishika au coucher du soleil, découvrant telle une cerise sur le gâteau un centre pokémon bondé aux lits entièrement occupés. Alors l'albinos, hésitant un instant entre camper à la belle étoile et tenter l'hospitalité qui lui avait été proposée, avait suivi une nouvelle fois Bunji en direction de la ferme Fheri, espérant y retrouver la jeune femme de la matinée dans une ambiance aussi bonne que quand elle l'avait quitté.
Son sac lui semblait lourd, désormais, heurtant doucement ses hanches à chaque pas qu'elle faisait, mais Anastasia ignorait son corps fatigué et le froid qui s'installait autour d'eux, jetant un regard trouble mais déterminé vers l'avant du chemin où elle distinguait déjà des lumières brillant dans la jeune obscurité. Le soleil couchant accompagnait leur pas et leur offrait une dernière fois ses rayons pour les guider à travers la campagne, et tout en cheminant Anastasia goûtait pour la première fois à une sensation de liberté comme elle n'en avait jamais ressentie, enivrée par l'immensité autour d'elle, réalisant pour la première fois la grandeur et l'infini des lieux qui l'entourait. Ce qu'elle avait fait serait peut-être impardonnable pour ceux qu'elle avait laissé à Kalos mais, et bien qu'au fond d'elle une petite voix tremblante se complaisait à ressasser l'erreur monumentale qu'était probablement son projet, l'albinos avait choisi de croire qu'elle avait pris la bonne décision. Son futur en main et son présent glissant sous ses pieds comme un chemin que, pour la première fois, elle traçait seule, la dame blanche esquissa un semblant de sourire confiant, et s'arrêta un instant face au portail de la propriété.
C'était l'entrée de la ferme – et la bonne, à ne pas en douter, mais comment aurait-elle pu ? C'était Bunji lui-même qui lui avait indiqué le chemin, connaissant apparemment Ombline et la famille à laquelle elle appartenait. Quant à entrer directement dans la propriété... Le soleil désormais couché avait étendu sur eux les prémices de la nuit, et les ombres glacées autour d'eux inquiétaient Charon qui ne les reconnaissait guère. Prudent, inquiet, et particulièrement fatigué, son regard n'avait de cesse de passer de sa maîtresse à la maisonnée, surveillant l'une, puis l'autre, attendant loyalement qu'Anastasia ne se décida à faire les premiers pas et aller se présenter.
L'intéressée lui jeta un regard et, une main posée sur la bandoulière de son sac de voyage, l'autre pendant le long de son corps, c'est d'un pas rapide qu'elle s'avança en direction de la porte principale, s'approchant de la bâtisse dont les fenêtres, laissant fuiter une douce et chaleureuse lueur, trahissaient la présence des habitants de la maisonnée. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'Ombline serait déjà rentrée... (c) 2981 12289 0
Ombline Fheri
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La journée avait été riche en événements. Ombline s’était occupée des livraisons de son père du côté de Port-Corail et en avait profité pour faire son marché et demander à ce qu’on lui garde ses achats pour quand elle repasserait avant de rentrer. Elle avait alors poussé jusqu’aux Chutes Tallulah pour profiter du calme et de l’endroit enchanteur. Là-bas elle avait fait la connaissance d’Anastasia, de son Scalpion et d’autres Pokémons divers et variés qui se baladaient dans le coin, dont un petit Hélionceau qu’elle avait sauvé de la noyade et qui s’était très vite lié à elle, trop vite peut-être. Néanmoins, Ombline n’avait pas pu se résoudre à le rejeter et à le laisser dans la nature et avait fini par le ramener.
Lorsque Anastasia avait repris sa route, Ombline en avait fait de même, récupérant ses courses au marché, réglant les dernières affaires avant de reprendre le chemin de Kishika qui s’était déroulé sans encombre. Il avait alors fallu faire les présentations entre l’Hélionceau et le père d’Ombline qui était plus que perplexe quant à l’arrivée d’un nouveau Pokémon feu à la ferme. L’arrivée de Milusia était toujours dans la tête du fermier, bien qu’il n’en tenait plus rigueur à la petite renarde de feu. La jeune herboriste avait rappelé à son père que la destruction de la grange était un accident provoqué par la peur et que la petite renarde n’était pas encore apprivoisée lorsque cela s’était produit. La discussion s’était terminée sur une “grumpf” du fermier qui laissait entendre qu’il n’était pas ravi mais que si sa fille était sûre d’elle alors pourquoi pas mais attention aux granges quand même. Oui tout ça.
Déposant un bisou sur la joue de son vieux père, Ombline s’attelle au déballage des courses rapportées et discute avec sa grand-mère du repas du soir. C’est devenu comme un petit rituel pour les deux femmes pourtant d’une génération différente de préparer le repas ensemble. Cependant il n’est pas encore l’heure et l’herboriste s’accorde donc un bon bain chaud. Sa petite équipe l’ayant accompagnée, elle prépare un tas de serviettes pour que Milusia puisse s’y poser et y faire sa toilette, fait couler de l’eau fraîche dans l’une des vasques pour que le Frissonille puisse y barboter et avant qu’elle ne puisse réfléchir à quelque chose pour l’Hélionceau celui-ci se jette dans la baignoire d’eau chaude, éclaboussant tout et manquant une nouvelle fois de se noyer. Heureusement, Ombline en véritable habituée des bêtises en tout genre, le sort de l’eau. La jeune femme s’immisce alors dans son bain, l’Hélionceau dans les bras pour qu’il puisse en profiter aussi sans risque.
“Il va vraiment falloir que je t’apprenne à nager toi ! Autant Milusia déteste l’eau autant toi on dirait que tu te mets la tête la première dedans dès qu’il y en a.”
Après un bon moment à profiter de l’eau chaude qui détend l’herboriste de manière significative, celle-ci se décide à sortir, se sèche et enfile un short moulant en tissu ainsi qu’une chemise trop grande pour elle. Elle a acheté exprès une taille au-dessus. Elle relève sa longue chevelure en un chignon lâche, sèche l’Hélionceau et récupère le Frissonille dans le lavabo avant de redescendre avec le reste de la famille, sa petite troupe sur les talons.
Une fois dans la cuisine, Ombline s’installe aux fourneaux avec sa grand-mère pendant que sa mère s’occupe de dresser la table et que son père finisse d’attiser le feu dans l’âtre aidé par Milusia alors que l’Hélionceau les regarde faire d’un air curieux. Soudain, on entend quelques coups à la porte, timides mais pas assez faibles pour l’oreille de Milusia qui comme à son habitude se rue vers la porte. La blonde laisse alors sa Mama’ s’occuper du repas pour aller ouvrir. Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle se retrouve avec la jeune femme rencontrée plus tôt dans la matinée aux Chutes Tallulah.
“Anastasia ? Quelle surprise ? Je peux faire quelque chose pour toi ? Ne reste pas dehors, entre, je t’en prie.”
Un doux sourire aux lèvres, Ombline s’efface pour laisser entrer la jeune femme histoire qu’elles puissent discuter à l’intérieur.
It ain't often that you'll ever find a friendImmobile sur le seuil, Anastasia attendit patiemment, tissant déjà ses futures paroles avant même qu'on ne vienne à lui ouvrir. Elle n'avait jamais eu pour habitude de s'inviter où que ce soit, probablement parce qu'elle n'avait nulle autre endroit à fréquenter que sa propre demeure. Abuser de la bienveillance et des propositions qu'on lui avait fait plus tôt lui semblait presque honteux, mais à bien y penser, n'était-il pas plus insultant de tout simplement ignorer l'offre qu'on lui avait faite ? Cessant de se questionner pour observer les alentours, l'albinos pouvait percevoir, à l'intérieur de la demeure à l'aspect chaleureux, le bruit des couverts que l'on entrechoquait en les déposant ; c'était l'heure du souper qu'elle s'apprêtait à interrompre, semblait-il – et cela, elle allait rapidement le voir : voici que la porte pivotait...
- Anastasia ? Quelle surprise ? Je peux faire quelque chose pour toi ? Ne reste pas dehors, entre, je t’en prie.
Ce fut un visage familier qui apparut dans l'embrasure de la porte, et la dame d'albâtre esquissa un semblant de sourire en reconnaissant la brave Ombline.
- Pardonne moi de te déranger si tard ; notre navire a pris du retard en arrivant et je n'ai trouvé nulle part où passer la nuit.
Charon sur les talons, plus détendu qu'à l'accoutumée par la présence familière et accueillante, la dame blanche s'avança à l'intérieur de la grande maison ; là, prise par surprise, Anastasia fut emportée dans un tourbillon d'éléments inconnus. Outre l'agréable chaleur qui rappelait à la dame pâle les draps moelleux où, enfant, elle aimait s'enrouler pendant des heures, il régnait dans la maisonnée une agréable atmosphère bienveillante à laquelle elle ne parvenait à trouver d'équivalent dans ses nombreux souvenirs. Dans un coin de la bâtisse, un feu de cheminée brûlait joyeusement, dansant dans le cadre de pierre en éclairant doucement les alentours ; émanant de la cuisine, une agréable et alléchante odeur flottait. Prise dans cet agréable cocon, Anastasia n'oubliait pourtant pas ses manières : et s'étant tournée vers ceux qu'elle comprenait comme étant la famille d'Ombline, l'albinos les avait salué d'un signe de tête marqué et d'un regard à chacun d'entre eux.
- Mesdames, Monsieur, veuillez m'excuser de vous interrompre ainsi ; elle se tourna vers Ombline, d'une voix plus basse. Je me suis rendue au centre pokémon mais il ne leur restaient plus aucune place disponible pour la nuit ; j'ai donc pris l'initiative de répondre à ton invitation.
Et, à dire vrai, il lui semblait avoir dérangée une scène de profonde intimité telle qu'Anastasia avait l'impression de lire une lettre qui ne lui était pas destinée. Malgré tout, toujours polie, l'albinos restait confiante et assurée, bien que tâchant de se faire la moins invasive possible ; le scalpion, à ses côtés, se montrait terriblement sage. Il observait sans un bruit la petite troupe d'Ombline qui, au complet, les accueillait aussi. (c) 2981 12289 0
Ombline Fheri
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A l’ouverture de la porte, Ombline est surprise d’y trouver Anastasia sur le seuil. Vu l’heure tardive l’herboriste aurait pensé que la jeune femme aurait largement dépassé Kishika dans son périple pour Hérésis. Les questions silencieuses d’Ombline ne tardent pas à trouver réponse puisque la voyageuse lui explique que leur ferry avait pris du retard et qu’elle n’avait nulle part où passer la nuit. Anastasia semblait un poil gênée sur le pas de la porte comme si elle avait peur de déranger ou peut-être qu’Ombline n’ait oublié ou changé d’avis ? Mais ce n’est pas le cas, Ombline était très sérieuse lorsqu’elle avait fait sa proposition dans la matinée et compte bien honorer sa parole.
“Tu ne me déranges pas du tout. Entre donc, je t’en prie.”
La blonde se décale s’efface pour laisser entrer l’albinos. A son passage, Ombline ne peut s’empêcher d’admirer discrètement la grâce et la prestance qui se dégage de son invitée. Une prestance qui n’approche pas une once de condescendance. Anastasia semblait être la même à l’intérieur qu’à l’extérieur, une force calme de la nature nimbée de gentillesse et d’autre chose sur laquelle Ombline n’arrivait pas à mettre le doigt, de détermination peut-être ? Ombline ne connaissait pas encore Anastasia depuis assez longtemps pour vraiment la connaître ou être sûre de ce qu’elle pensait mais c’était selon elle ce que dégageait la jeune femme.
Une fois à l’intérieur et la porte fermée. Ombline suit Anastasia, la guidant vers la salle à manger où chacun vaque à ses occupations, en attendant que le dîner soit prêt, tout en discutant joyeusement de choses et d’autres. A dire vrai la grand-mère d’Ombline ne fait rien à part tendre l’oreille pour la cuisson du repas et tendre l’oreille quant à l’arrivée de leur invitée. Mama’ Hortense était, comme la plupart des personnes âgées, friande de potins et autres événements inhabituels qui pouvaient surgir mais surtout curieuse d’apprendre à connaître celle qu’elle considérait déjà comme une bonne amie de sa petite-fille sans même savoir ce qu’il en était. Elles devaient forcément être amies, pour elle, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Laura, la mère d’Ombline relève la tête de son tricot à l’arrivée des deux jeunes femmes et offre un sourire accueillant à Anastasia tout en regardant sa fille avec curiosité l’air de lui demander de faire les présentations. Quant à son père, il abandonne son journal des yeux pour regarder le duo, saluant d’un signe de tête la jeune inconnue tout en appréciant particulièrement la politesse de cette dernière.
“Pa’, Ma’, Mama’ je vous présente Anastasia. C’est une amie qui vient d’arriver à Lumiris, elle cherche à se rendre en Hérésis et je l’ai invitée à venir à la maison si elle avait besoin d’un endroit où dormir ou juste pour me rendre visite.”
Ombline tourne la tête vers la jeune femme avec un grand sourire, l’assurant silencieusement que tout va bien, qu’elle est la bienvenue et qu’elle n’a pas à s’en faire avant de lui prendre la main pour l’inciter à avancer et à s’installer.
“Anastasia, comme tu as sans doute pu le deviner, voici mon père, ma mère et ma grand-mère. Assieds-toi, fais comme chez toi. Tu as bien fait de venir et je suis heureuse de te revoir plus tôt que prévu !”
Sans attendre la grand-mère d’Ombline se lève et se dirige vers la cuisine, un sourire satisfait aux lèvres.
“Ca tombe bien ! J’en ai fait pour un régiment !”
L’herboriste secoue doucement la tête, amusée et se penche vers Anastasia pour lui murmurer quelques mots.
“Elle en fait tous les soirs pour un régiment et pas par inadvertance. Du coup généralement, on mange ce qu’on peut et on en fait profiter d’autres personnes dans le village avec ce qui reste. Principalement, les ouvriers, les voyageurs, ceux qui n’ont pas le temps de cuisiner ou qui ne savent pas le faire, ou qui ne peuvent plus le faire comme certains anciens du village. Ca a toujours été comme ça, et même maintenant que mon grand-père n’est plus là elle continue de cuisiner comme si on était cinquante à la maison pour perpétuer ce moment de partage.”
La mère d’Ombline se lève à son tour et sourit à Anastasia.
“Vous êtes la bienvenue chez nous Anastasia, comme l’a dit Ombline, faites comme chez vous. Vous voulez quelque chose à boire en attendant le repas ?”
Regardant d’un sourire, le tableau qui se joue devant ses yeux, Ombline lâche un soupir d’aise et regarde ses Pokémons, ainsi que le Scalpion, réfléchissant à ce qu’elle pourrait lui donner à manger et espérant que lui aussi finisse par se sentir à l’aise.
It ain't often that you'll ever find a friendCe fut dans une attente polie qu'Anastasia suivit la jeune femme chez qui elle s'était invitée, saluant les membres de la famille qu'elles croisaient, s'étonnant de l'aisance avec laquelle ces individus semblaient s'être fait à la présence d'une inconnue dans leur salon. Aucune animosité, aucun refus ou étalage de doute ne venaient orner leurs doux visages alors qu'ils tournaient vers elle un regard empli de bienveillance. Agréablement surprise, la dame blanche en fut touchée.
Dans un semblant de sourire qui se voulait sincère, Anastasia reprit la parole à la suite de son amie, dans un hochement de tête destiné aux présentés.
- Enchantée.
Elle glissa son sac devant elle pour s'asseoir sur un des fauteuils, ses affaires installées sur ses genoux, se tenant droite comme elle s'apprêtait à se lever d'un instant à l'autre et tâchait d'avoir l'air présentable.
- Merci encore de bien vouloir m'accueillir ; j'avoue que j'envisageai déjà de dormir à la belle étoile ! La dame blanche regarda son amie. Le plaisir est partagé.
Dans le hall, resté installé contre le porte d'entrée, le scalpion quant à lui semblait hésiter. Il y avait une bien étrange atmosphère entre ces murs, qui à défaut d'être désagréable lui restait pourtant inconnue et déstabilisante. Voyant que sa maîtresse s'éloignait et rassuré par le calme qui émanait de la scène, Charon s'apprêtait à s'avancer quand il fut doublé par une vieille femme qui fonçait en cuisine, l'immobilisant un instant où il se trouvait. Laissant passer la grand-mère, le pokemon acier resta un instant à la regarder puis, restant toujours à trois mètres d'Anastasia, vint rejoindre cette dernière alors qu'on l'installait dans la maisonnée. Désormais assise et attentive aux histoires que lui contait Ombline, l'albinos partageait son attention entre son amie, la famille de celle-ci et le pokemon acier qui doucement les rejoignait.
Aussi, quand la mère de son hôte prit la parole, c'est avec la même discrétion polie qu'elle jouait ses précédentes notes que la dame blanche reprit.
- C'est gentil merci mais ne vous embêtez pas pour moi ; elle continua le plus naturellement du monde; votre maison est ravissante.
Et il y avait cette atmosphère, cette ambiance douce et chaleureuse qui lui rappelait malgré la saison ces films de Noël qu'elle avait vu passer parfois, ce je-ne-sais-quoi dans l'air qui faisait le charme de l'endroit et qu'elle ne parvenait guère à identifier. Accueillie avec douceur et bienveillance, Anastasia goûtait à un étrange sentiment qui n'était pas pour lui déplaire ; laissant malgré elle son corps et son esprit s'apaiser dans ce sentiment de bien être...
Les présentations faites, Ombline invite Anastasia à s’installer, à se poser enfin. Elle doit être fatiguée du voyage et ne se fait pas prier lorsque la blonde l’entraîne à sa suite vers les fauteuils. La voyageuse remercie encore les Fheri pour leur hospitalité ce à quoi son amie répond par un simple mouvement de tête et un sourire amusé.
“J’aurais été vexée d’apprendre que dormir à la belle étoile aurait surpassé mon invitation après tout le chemin que tu as parcouru !”
Le rire léger d’Ombline résonne dans la pièce alors qu’elle gratifie la jeune albinos d’un clin d’oeil. Bien sûr elle plaisantait mais elle était néanmoins soulagée de savoir la jeune femme ici plutôt que dehors. Certes le temps s’adoucissait et se réchauffait un peu plus chaque jour mais les nuits restaient fraîches. Et puis, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de quoi manger. L’herboriste jette un nouveau coup d’oeil vers la cuisine, écoutant d’une oreille sa grand-mère qui s’agite devant les fourneaux avec entrain. Pendant ce temps, la mère d’Ombline s’approche et demande à Anastasia si elle désire boire quelque chose en attendant que le repas soit servi, ce à quoi la jeune femme répond par la négative avant de complimenter la maison. Les joues de Laura prenne une teinte rosée, flattée du compliment de son invité surprise et fière de sa petite maison qu’elle a pris tant soin de décorer. Cette maison familiale et chaleureuse, c’était sa petite fierté, sa plus belle réussite après sa fille.
“Je suis ravie qu’elle vous plaise et j’espère que vous vous sentirez chez vous.”
L’oreille tendue, l’herboriste écoute d’un air distrait l’échange entre sa mère et sa nouvelle amie, fixant le Scalpion en réfléchissant. Elle est rassurée de voir que celui-ci trouve tout de même le courage de rejoindre sa dresseuse. Elle espère qu’il finira par se sentir un tant soit peu à l’aise durant son séjour dans la maisonnée. Le regard de la jeune femme se balade de Milusia au Scalpion en passant par Mufasa et Freeny avant de se reposer sur Anastasia.
“Dis moi, que mange ton Scalpion habituellement ? J’avoue ne pas trop m’y connaître, je dois avoir de quoi le nourrir mais je ne voudrais pas lui donner n’importe quoi.”
La discussion sur l’alimentation des pokémons fait bientôt écho à une bonne odeur venant de la cuisine. Un mélange de légumes légèrement caramélisés et d’herbes aromatiques qui arrache à l’estomac d’Ombline un gargouillis sonore.
It ain't often that you'll ever find a friendAnastasia répondit de bon cœur mais dans un terrible sérieux.
- Oh je préfère encore dormir à la belle étoile que de ne vous gêner ta famille et toi.
Et elle n'aurait pas hésité un seul instant à agir ainsi, n'en déplaise au ton enjoué et plaisantin qu'avait adopté Ombline. Ce fut pourtant la remarque de la mère de cette dernière qui la surprit quelque peu, et une nouvelle fois de grande politesse la dame blanche répondit en ourlant quelque peu les lèvres dans un semblant de sourire. Peu à peu, un bourgeon d'expression faciale semblait commencer à s'ouvrir à nouveau sur ces traits immobiles depuis tant d'années.
- Et je vous en remercie.
Se sentir chez elle ici ? L'idée était étrange, presque saugrenue ; outre le fait qu'elle ne restait qu'une nuit, il y avait dans la demeure des Fheri une ambiance extrêmement particulière qui imbibait les murs et les planchers de la même chaleur qui semblait parcourir cette famille. Anastasia n'aurait sû réellement dire de quoi il s'agissait ni de ce qui le causait vraiment ; mais cette atmosphère accueillante et chaleureuse parvenait à la mettre en confiance avec une facilité déconcertante. La femme albinos se sentait la bienvenue, acceptée sur un claquement de doigt par toute une famille qu'elle ne connaissait pas...
Ce fut la remarque d'Ombline qui attira à nouveau l'attention de la dame d'albâtre. Tournant la tête dans sa direction, jetant un regard à Charon tandis que celui-ci restait à l'écart, elle reporta rapidement deux yeux rouges dans sa direction.
- Oh, de la viande principalement ; il s'accommode de nourriture pokémon également mais ne préoccupe pas de cela ; elle offrit un sourire rassurant au pokemon acier. Je crains qu'il ne soit encore trop inquiet pour manger pour le moment ; je tâcherai de m'en occuper plus tard.
Son pauvre Charon... De là où elle se trouvait, Anastasia percevait aisément, malgré le flou de son champ de vision, les efforts terribles qu'il faisait à cet instant pour elle. Il était quelqu'un, en revanche, qui ne semblait plus pouvoir attendre... Et Anastasia ne pouvait juger Ombline sur ce point ; attirée par l'odeur des plats qui mijotaient doucement, elle-même ne valait pas mieux. Cette journée emplie d'émotions et de sensations nouvelles était probablement l'une des plus fatigantes qu'elle avait menée jusqu'à présent ; et si les prochains jours s'annonçaient ainsi, il allait lui falloir se préparer à y faire face...
La réponse d’Anastasia à sa plaisanterie chiffonne quelque peu l’herboriste. Malgré son ton léger, elle devine que la voyageuse est sérieuse. Posant une main rassurante sur le bras de cette dernière, Ombline lui offre un doux sourire malgré le sérieux qui se loge dans ses prunelles, signe qu’elle ne plaisante plus.
“Tu ne nous dérange pas du tout Anastasia. Si ça avait pu déranger je ne te l’aurais même pas proposé.”
La mère d’Ombline en rajoute une couche, ravie que la maison plaise à leur invité, elle l’encourage à se sentir à l’aise en cette demeure, chez elle. Pendant ce temps, la blonde réfléchit en silence à ce que le Scalpion d’Anastasia peut bien manger. Elle s’est renseignée pour ses propres Pokémons et se doute bien du régime de certains mais pour d’autres, elle avoue ne pas trop trop savoir. Comme pour Scalpion. L’albinos lui confie alors que son Scalpion se nourrit principalement de viande. Ombline hoche la tête et jette un coup d’œil à ses Pokémons avant de reporter son attention sur Anastasia.
“Ne t’en fais pas, nous avons ce qu’il faut. Milusia et Mufasa en sont plutôt friands aussi. J’y mélange parfois même des baies pour Milusia. Elle adore ça.”
L’intéressée, sentant que l’on parle d’elle, sautille près de la table et pousse un petit cri enjoué. Aussitôt suivie par Mufasa qui partage lui aussi son enthousiasme sans réellement savoir de quoi il retourne, suivant simplement le mouvement. Ombline les regarde d’un air attendri et les gratifie d’une caresse avant de pencher la tête en observant le Scalpion. Elle espère qu’il finira par se détendre et profiter pour prendre un peu de repos.
“‘Line ! Tu viens m’aider avec les plats s’il te plaît ?”
La voix de la grand-mère d’Ombline retentit depuis la cuisine, annonçant à sa manière que le repas est enfin prêt. La jeune femme se lève presque d’un bond et la rejoint dans la pièce à côté en quelques enjambées. Avant de disparaître, elle se tourne vers Anastasia et lui adresse un clin d’œil.
“J’arrive, je n’en ai pas pour longtemps.”
Dans un mélange de discussions et de rires, Ombline aide sa grand-mère à dresser les plats. Rien de très sophistiqué, au contraire, une présentation simple et efficace. La blonde reparaît bientôt dans la salle à manger armée de bols et des cassolettes qu’elle ramène en plusieurs allers-retours et dispose sur la table.
“A table !”
L’herboriste invite Anastasia à venir s’installer à la grande table où reposent désormais à chaque place un bol de velouté de tomates avec un peu de crème et une cassolette de lasagnes de légumes. Toute la petite famille s’assied et Ombline se tourne légèrement vers son invité d’un air désolé.
“J’espère que ça te plaira, je peux voir pour te préparer autre chose si tu préfères.”
Elle aurait vite fait de préparer un autre petit plat ou de piocher parmi les paniers préparés pour les livraisons. Le tout étant que l’albinos mange à sa faim et avec plaisir.
It ain't often that you'll ever find a friendSe laissant porter au gré du vent chaud qu'était la famille Fheri, Anastasia suivi le mouvement à chaque instant en tâchant de ne pas gêner ceux qui voulaient bien l'héberger. A chaque instant passé en ces lieux, la dame blanche pouvait sentir la vie frétiller gaiement à ses côtés, se laissant agréablement charmer par cette impression de foyer qu'elle se plaisait à découvrir ici. Charon lui-même, dans un coin de la pièce peu fréquenté, semblait s'être malgré lui laisser aller à l'ambiance de la maisonnée. Plus apaisé qu'il ne l'avait autrefois été et semblant même commencer à s'assoupir, le scalpion semblait lutter pour garder ouvert les deux yeux qu'il tenait rivés sur sa maîtresse et ceux qui l'accompagnait.
Aussi, quand vint l'heure de manger, c'est avec la plus grande des politesses qu'Anastasia rejoignit la place qu'on lui avait attribuée, s'asseyant aux côtés d'Ombline et offrant un ersatz de sourire à ses hôtes. Assise bien droite dans sa chaise, l'albinos coulait sur les différents plats un regard admiratif et comblé. Il lui semblait à l'instant qu'elle n'aurait alors pu tomber mieux, que cette amie que le hasard lui avait offert était un cadeau précieux dont elle devait se réjouir, chanceuse de la connaître, d'être son invitée. et plus encore, de posséder son amitié. Dans sa bienveillance, Ombline avait même offert à Charon ces morceaux de viande dont elle avait fait mention plus tôt ; Anastasia ne le regardait que du coin de l'oeil, mais elle connaissait son pokemon ; quand il se sentirait en sécurité et que personne ne serait là pour le contempler, alors se laisserait-il aller à la faim et à la fatigue qui lentement le consumaient.
- Ce n'est pas nécessaire !
Elle arrêta son amie d'une main, comme si ce simple geste pouvait chasser l'air désolé qu'elle lisait sur le visage de la jeune femme.
- Tout cela m'a l'air délicieux et je vous remercie une fois encore d'avoir bien voulu m'accueillir parmi vous.
Et dans un sourire, Anastasia retourna son attention vers les plats qui lui étaient présentés. Elle fit appel à ses meilleures manières, attendant avec patience et politesse, déguisant le repas qu'on lui offrait uniquement quand elle fut sûre que ses hôtes s'étaient mis à manger. Petit à petit, les plats chauds et l'ambiance des lieux enveloppaient d'un étrange cocon invisible le corps glacé de la dame qui répondait poliment aux questions qu'on lui posait. Lentement, sûrement, et avec une certaine fascination, Anastasia découvrait cette petite étincelle qui faisait l'infime mais importante différence entre une maison, et un foyer. (c) 2981 12289 0
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Finalement le repas se passe dans la joie et la bonne humeur, la discussion oscillant entre les questions/réponses au sujet de l’invitée du jour et les anecdotes familiales. Anastasia remercie encore Ombline et le reste de la famille pour tout ça. La blonde reste tout de même chiffonnée, elle espère que son invitée aime les mets proposés. En tout cas, que ce soit par politesse ou par réel appétit, la jeune albinos finit son assiette. En voyant cela, l’herboriste ne peut s’empêcher de sourire, amusée; quelle erreur la jeune femme ne venait pas de faire en vidant son assiette. Avant même qu’Ombline ne puisse intervenir, sa grand-mère se lève et se saisit de l’assiette d’Anastasia pour la remplir une nouvelle fois comme si elle n’avait pas mangé.
“Tiens ma petite ! Mange donc !”
Hortense réfléchit un instant en regardant Anastasia puis marmonne des mots inintelligibles avant d’hocher la tête.
“Je vais te préparer de quoi manger pour continuer ton voyage. On dirait qu’on te donnait pas à manger là d’où tu viens, faut te remplumer ma petite !”
Elle reprend l’assiette d’Anastasia comme pour la remplir encore une fois quand Ombline se lève et pose la main sur le bras de sa grand-mère.
“Mama’ arrête s’il te plaît, tu mets Anastasia mal à l’aise. Si elle a encore faim elle peut très bien se servir toute seule la quantité qu’elle estime nécessaire.”
La doyenne de la famille Fheri lance alors un regard mi-outré mi-suppliant à sa petite-fille qui lui retourne des gros yeux.
“S’il te plaît Mama’...”
Les deux générations se livrent un duel de regard, comme une discussion silencieuse sous l’oeil patient des parents d’Ombline qui, habitués, attendent juste que cela passe. Au bout d’un certain temps, l’herboriste et sa grand-mère échangent un hochement de tête suivi d’un profond soupir de la part d’Hortense Fheri et d’un sourire en coin d’Ombline qui se tourne alors vers Anastasia.
“Vraiment, ne te sens pas obligée de manger tout ça. Ma grand-mère exagère toujours mais je suis d’avis qu’on t’en mette de côté pour reprendre ton voyage si tu le veux bien. Est-ce que ça t’as plu au moins ? Je ne voudrais pas te forcer la main…”
Dans un sourire rassurant, Ombline se lève et s’empresse d’aider sa grand-mère et sa mère à débarrasser la table avant de revenir vers la jeune femme et de lui tendre la main.
“Tu dois sûrement vouloir prendre une douche ? Viens, je vais te montrer ta chambre pour cette nuit. Je nous monterais une tisane après si tu en as envie.”
La blonde entraîne alors Anastasia à l’étage, lui montrant la salle de bain où trône la baignoire. Elle en profite pour sortir des serviettes propres et du nécessaire de toilette pour la jeune femme, posant le tout sur le petit meuble à côté des vasques. Puis elle mène l’albinos jusqu’à la chambre d’amis, une chambre toute simple mais équipée de façon à passer une bonne nuit. Ombline ouvre la porte et laisse passer Anastasia devant.
“C’est un peu rustique mais tu verras, on y dort plutôt bien. Tu peux utiliser la salle de bain si tu veux et si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas ! Je vais nous préparer des boissons chaudes.”
Après un clin d’œil, Ombline s’éclipse au rez-de-chaussée pour y préparer deux infusions, laissant au passage un peu d’intimité et de tranquillité à la voyageuse.
It ain't often that you'll ever find a friendTout avait pourtant bien commencé ; Anastasia avait poliment terminé son assiette, prenant soin de faire usage de la moindre bonne manière, répondant aux questions qu'on lui posait dans l'espoir d'apaiser la curiosité de ses hôtes. Quoique évasives sur les réponses, notamment concernant sa famille ou les détails concernant sa fuite de la demeure familiale, la dame blanche n'avait laissé aucun questionnement sans réponse et s'était même confiée sur son désir d'entreprendre des recherches dans le désert. Tout avait bien commencé, et tout aurait pu aussi bien se terminer... Si ce n'était grâce à l'obstination de la grand-mère d'Ombline, envers laquelle Anastasia quoique gênée faisait tout ce qui était en son pouvoir pour refuser poliment.
- C'était délicieux oui, ne vous inquiétez pas j'ai déjà bien assez mangé... Non vraiment, je n'ai nul besoin de quoi que ce soit d'autre je vous assure.
Mais plus rien ne semblait pouvoir stopper la vieille femme dans sa quête de bienveillance nourricière : résignée, la dame albinos attendait désespérément une aide qui lui parvint sous la forme... d'Ombline elle-même. Momentanément sauvée de l'indigestion et des assauts répétés de la grand-mère, la jeune femme s'occupa de remercier la famille une nouvelle fois avant de suivre son amie dans les escaliers, suivie par un scalpion silencieux quoique inquiet.
Alléchée par la promesse d'une douche après la journée qu'elle avait passé, Anastasia suivi docilement Ombline de pièce en pièce, hochant doucement la tête aux informations qu'on lui offrait.
- Avec plaisir ; elle lui répondit avec un ersatz de sourire, le plus proche du véritable qu'elle n'avait encore jamais fait. Merci Ombline, sincèrement.
Et laissant la jeune femme quitter la pièce pour leur chercher des boissons, Anastasia fit un petit signe de main au scalpion pour le rassurer et lui demander de patienter et disparu rapidement dans la salle de bain. Bien que la douche fut rapide, l'eau chaude qui glissait sur son corps et la simplicité de ce rituel apaisa plus la dame blanche qu'elle ne l'avait pensé ; c'était peut-être la seule chose qu'elle avait accompli aujourd'hui qui ne changeait pas de son ancien quotidien, un petit souvenir de sa vie habituelle qui la rassurait autant qu'il commençait à la repousser quelque peu. Dans un soupir et un sentiment doux-amer de culpabilité naissante, Anastasia se saisit d'une des serviettes qu'on lui avait préparé. Enveloppée celle-ci, l'air un peu plus apaisée et un long volume de cheveux traînant derrière elle, la dame blanche sortit de la salle de bain pour se glisser dans sa chambre, entendant Ombline qui revenait déjà.
Rapidement, Anastasia attrapa son téléphone, celui-là même qu'elle avait ignoré toute la journée ; et ne prenant pas garde au nombre ahurissant d'appels manqués, la jeune femme composa un rapide et simple "Je suis à Kishika et tout va bien, prenez soin de vous" avant d'éteindre l'appareil, cherchant à éviter la dizaine d'appels qui allaient suivre... Charon lui jeta un simple regard, puis, sans un bruit, reprit sa contemplation des alentours à travers la fenêtre de la chambre d'amis.
En proie à la culpabilité à cause du comportement de sa grand-mère qui, bien que bienveillant, a mis Anastasia mal à l’aise, Ombline emmène la jeune femme jusqu’à sa chambre et lui indique la salle de bain avant de prendre congès pour aller préparer des boissons chaudes. Dans la cuisine, l’herboriste se fustige de ne pas avoir demandé à la demoiselle ce qu’elle voulait boire et repense à la scène qui s’est jouée quelques instants auparavant. Anastasia est restée d’une politesse sans faille mais Ombline espère sincèrement qu’elle ne s’est pas sentie importunée par l’insistance de sa grand-mère.
Quelque peu préoccupée, Ombline sort deux casseroles, une pour faire chauffer de l’eau, l’autre pour faire chauffer du lait. Puisqu’elle ne sait pas trop ce que veut Anastasia elle n’a qu’à préparer les deux, une infusion pour aider à digérer et un chocolat chaud. La jeune femme prendra ce qu’elle voudra et Ombline prendra l’autre tasse, dans un cas comme dans l’autre ça ne la gêne pas. Pendant que les deux liquides chauffent, l’herboriste sent une petite masse chaude se faufiler entre ses chevilles qui n’est bien sûr autre que Milusia. La dresseuse lui adresse un doux sourire et s’accroupit pour se mettre à sa hauteur. Arrive alors Mufasa qui rejoint le duo et vient se frotter à la jeune femme.
“Je suis fière de vous, vous vous êtes conduits avec exemplarité ce soir. Bon...même si Freeny est parti bouder encore. Où s’est-il encore caché d’ailleurs ?”
La Goupix et l’Hélionceau répondent à leur maîtresse d’un petit cri et d’une myriade de câlin. Puis la bouilloire se met à siffler et Ombline se redresse après une ultime caresse pour pouvoir couper le feu et mettre l’eau chaude ainsi que le lait chaud dans deux tasses qu’elle pose ensuite sur un plateau. Elle prépare un petit pot de crème et de sucre au cas où Anastasia voudrait rajouter quelque chose dans sa boisson et emporte le plateau avec elle. Elle remonte les escaliers et frappe trois petits coups à la porte de la chambre d’ami avant d’y entrer.
“Anastasia ?”
Elle dépose délicatement le plateau sur la table de chevet et se tourne vers la jeune femme qui semble être passée par la case douche comme l’herboriste le lui avait suggéré.
“Alors cette douche ? Ça fait du bien ?”
Ombline s’assied sur le bord du lit et se tourne vers Anastasia.
“J’ai préparé du chocolat chaud et une infusion, je ne savais pas ce qui te ferait envie alors j’ai fait les deux. Qu’est-ce que tu préfères ?”
Des tasses s’élèvent une légère fumée blanche témoignant de la chaleur des breuvages qui n’attendent que d’être dégustés.
It ain't often that you'll ever find a friendJetant nonchalamment son téléphone sur le lit, la jeune femme poussa un soupir avant de se mettre en tenue, délaissant la serviette pour la chemise de nuit qu'elle avait emportée. Assise sur le matelas, occupée à coiffer l'importante masse de cheveux blancs encore humides, Anastasia se perdait dans ses songes alors qu'elle repensait à l'étrange journée qu'elle venait de passer, le déroulement des événements et les petits détails qui, pourtant anodin pour d'autres, lui paraissaient une découverte passionnante et presque immature de sa part. C'était la première fois en 28 ans qu'elle s'apprêtait à dormir dans une autre demeure que la sienne, la première fois en tant d'années qu'elle se retrouvait sous le toit d'une autre personne – une autre personne qu'elle pouvait considérer comme une amie. C'était quelque chose de nouveau, quelque chose d'étrange, et observant la pièce et son contenu avec attention, l'albinos s'arrêtait un instant sur chaque détails de cette dernière. Pour la première fois de la journée qu'elle se posait enfin, Anastasia découvrait lentement mais sûrement la réalité des faits et, pire encore, l'ampleur des lacunes qu'elle avait emmagasiné au fil des années.
On frappa à la porte, la sortant de sa contemplation, et presque aussitôt entra alors dans la chambre la jeune femme encombrée d'un plateau ; Ombline lui offrait sa bienveillance et une place sous son toit, et la dame d'albâtre ne cherchait désormais plus qu'un moyen de repayer cette dette qu'elle estimait avoir envers son hôte.
- Oui beaucoup, merci ; j'avais besoin de me détendre un peu.
Elle esquissa un sourire, faisant une place à la jeune femme sur le bord du lit, et se détourna légèrement dans sa direction pour contempler son interlocutrice. Même en soirée et à la lueur des lampes, Ombline rayonnait à ses yeux comme un petit morceau de soleil ; mise à l'aise par la présence de son hôte et de ce qu'elle dégageait, Anastasia se laissa aller à un sourire discret. Charon lui-même, dans le coin de la pièce, s'était détournée des deux femmes pour reprendre son observation par la fenêtre, acceptant de tourner le dos à une inconnue au risque de se mettre en danger.
- Ombline, tu n'aurais pas dû... Merci encore. Y-a-t-il eu le moindre problème avec ta famille à mon sujet ? elle s'enquit.
La dame blanche tendit la main vers les deux breuvages, hésita un instant, et s'empara en douceur de l'infusion qui attendait là, subtilisant au passage quelques morceaux de sucre qu'elle garda serrés au creux de sa main. Elle avait l'impression de passer son temps à remercier la jeune femme, qui chaque instant suivant repoussait encore les limites de l'hospitalité ; Anastasia avait eu une chance inouïe, elle s'en rendait bien compte.
- Il faut vraiment que je trouve un moyen de vous rendre la pareille, ne serait-ce que vous remercier d'une telle hospitalité...
Avec grande attention, Anastasia plongea un à un les morceaux de sucre dans la tasse, les regardant se dissoudre en petits grains au bout de ses doigts avant de disparaître dans les profondeurs; puis, plongeant un instant ses lèvres dans l'infusion, elle reprit le plus sérieusement du monde.
- De l'argent ? Un service, mon aide peut-être ? Elle esquissa un léger sourire, comme pour plaisanter. Un souvenir du désert, que je t'apporterai moi-même à mon retour ?
Le désert... La prochaine étape de son voyage, la plus compliquée aussi...