the world is a museum
Apparition please !
Explosions dans ton esprit,
Explosions dans ta vie.
Tes cheveux désormais suffisamment courts (arrivant à ton épaule) effleurent la peau de ton cou alors que tu regardes ton reflet dans ce miroir qui a failli se retrouver éclaté la dernière fois, quand la colère et la douleur s’étaient mélangés pour former un cocktail Molotov.
Mais tu avais survécu. Pas tes cheveux, ceci-dit. Eux avaient souffert de cette crise violente qui avait brûlé tes veines et ton regard d’un feu ardent que tu n’avais su éteindre.
Que faisais-tu, aujourd’hui ? Pathétique monstre qui se reconnaissait comme tel et qui, soupirant, n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait faire de cette énième journée sans travail, sans occupation. Mais soyons honnête, personne ne t’engagerait. Trop instable, trop violente, trop brusque. Tu ferais peur aux clients.
Tu faisais déjà peur aux enfants.
Lui aurais-tu fait peur ? Ton cœur se brisait. Ton cœur se détruisait. Ton cœur perdait quelques miettes alors que tu pensais à elle, ton paradis interdit. Allait-bien ? Respirait-elle ? Il ne t’était jamais venu en tête de la chercher, de tenter de la retrouver, mais doucement, tu commençais à avoir ce besoin de la retrouver pour t’assurer que sa poitrine s’abaissait et se soulevait.
Mais comment pourrais-tu lui imposer le monstre qu’on avait fait de toi dans son existence ? Tu l’avais abandonné pour lui épargner ce fardeau, tu n’étais pas pour lui imposer des années plus tard. Combien ? Combien d’années ? Tu ne le savais même pas. La douleur reprenait de plus belle.
Secouer la tête, s’habiller. Tu avais pris les vêtements qu’Izaiah avait acheté pour que tu cesses de te promener avec les lambeaux de ton passé laissant voir davantage de peau que nécessaire. Exposant, pire : exhibant, les cicatrices couturant ton corps, s’étendant partout sur ton dos et tes bras.
Mais tu ne les exposais pas autant avec les vêtements en bon état qu’Izaiah t’avait acheté, même si tes bras étaient découverts. On pouvait voir des cicatrices de plusieurs années et certaines qui remontaient à très peu de temps : des petits points dans le creux de ton coude et sur tes chevilles (puisque tu ne portais ni bas ni chaussures) et des cicatrices longues qu’on ne pourrait trop décrire, mais dont les souvenirs demeuraient brûlant.
Dehors, dans la chaleur de ce début de mois de juin, tu avances. Tu avances en te demandant où t’allais. Sincèrement, t’avais quoi à faire si ce n’était pourrir l’existence des autres comme tu empoisonnais celle d’Izaiah ? Rien. Strictement rien. Et tu n’avais même pas espoir de devenir quelqu’un un jour, non, t’assumais que t’étais une personne misérable qui allait le demeurer.
À tes côtés, un Mygavolt. Parce qu’Asriel t’accompagnait partout où tu allais. À l’appartement, la Croquine et le Ramoloss étaient restés, dormant tranquillement tandis que vous accompagnant, ton pokémon et toi, ce pokémon attrapé lors de ce Safari (un Fantyrm – chromatique) qui avait franchement une gueule fantomatique, et sincèrement, tu n’avais même pas cherché à savoir qu’est-ce que c’était.
Tu n’avais même pas cherché à lui trouver un nom.
Des heures.
Tu avais mis des heures à marcher, des heures à te promener, sans voir le temps passer, sans voir les décors changer. Tu t’étais perdue dans tes pensées, entourée des souvenirs d’étés manqués. Étés passés enfermée dans une cage, submergée par la frayeur et assourdie par les hurlements de tes comparses dans cet enfer, dans ce malheur.
Et te voici maintenant les pieds glacés, à marcher dans le volcan Eneka. N’était-ce pas là que tu avais rencontré ce Ramoloss qui cherchait de la compagnie, quelqu’un à accompagner ? Qui avait lui-même trouvé ta pokéball pour appuyer dessus dans ta chambre ? Toi, tu n’avais pas voulu de sa présence, lui avait désiré la tienne.
Le froid te rattrape désormais. Aussi violent que la chaleur de l’extérieur, c’était presque difficile à croire que les deux climats pouvaient coexister. Mais c’était le cas, et tu n’avais qu’à regarder autour de toi pour le réaliser. Tu étais partie de Voltapolis, là où tu dormais, là où tu existais, respirais. Et tu n’avais toujours pas compris pourquoi il te laissait dormir là, il te laissait graviter autour de son existence.
Izaiah allait être détruit à trop te côtoyer, tu allais faire de lui un Raziel et ça t’effrayait, mais tu ne pouvais pas le fuir, tu ne pouvais pas fuir, à croire que tu avais besoin d’entraîner quelqu’un avec toi dans ta chute en permanence (et c’était le cas).
Tu finis par t’arrêter, les pieds endoloris par autant de marcher, à te demander ce que tu pouvais bien foutre dans ces lieux. Tu ne savais même pas comment tu t’étais rendue là et fallait que tu trouves le chemin de retour, autant dire que t’étais pas mal dans la merde sachant que t’allais jamais demander d’aide à qui que ce soit. Fierté trop mal placée.
Tu n’avais pas vu ton Fantyrm qui avait remarqué une autre personne vivante dans les parages et qui était allée la voir, mais quand tu le vis, tu souffles en roulant des yeux. « Reviens ici. » Voix sans appel et aussi froide que la glace qui vous entoure alors que le pokémon se tourne vers toi, pas très obéissant. « Stupide pokémon. » T’étais pas la meilleure dresseuse et tu n’avais jamais prétendu l’être. Ta patience était très basse pour ce genre de désobéissance et tu haussas les épaules. T’allais quand même pas t’excuser. « J’l’ai pas encore dressé. Je viens de l’avoir. » Ou plutôt t’avais jamais essayé de le dresser, c’était plutôt ça.
Explosions dans ta vie.
Tes cheveux désormais suffisamment courts (arrivant à ton épaule) effleurent la peau de ton cou alors que tu regardes ton reflet dans ce miroir qui a failli se retrouver éclaté la dernière fois, quand la colère et la douleur s’étaient mélangés pour former un cocktail Molotov.
Mais tu avais survécu. Pas tes cheveux, ceci-dit. Eux avaient souffert de cette crise violente qui avait brûlé tes veines et ton regard d’un feu ardent que tu n’avais su éteindre.
Que faisais-tu, aujourd’hui ? Pathétique monstre qui se reconnaissait comme tel et qui, soupirant, n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait faire de cette énième journée sans travail, sans occupation. Mais soyons honnête, personne ne t’engagerait. Trop instable, trop violente, trop brusque. Tu ferais peur aux clients.
Tu faisais déjà peur aux enfants.
Lui aurais-tu fait peur ? Ton cœur se brisait. Ton cœur se détruisait. Ton cœur perdait quelques miettes alors que tu pensais à elle, ton paradis interdit. Allait-bien ? Respirait-elle ? Il ne t’était jamais venu en tête de la chercher, de tenter de la retrouver, mais doucement, tu commençais à avoir ce besoin de la retrouver pour t’assurer que sa poitrine s’abaissait et se soulevait.
Mais comment pourrais-tu lui imposer le monstre qu’on avait fait de toi dans son existence ? Tu l’avais abandonné pour lui épargner ce fardeau, tu n’étais pas pour lui imposer des années plus tard. Combien ? Combien d’années ? Tu ne le savais même pas. La douleur reprenait de plus belle.
Secouer la tête, s’habiller. Tu avais pris les vêtements qu’Izaiah avait acheté pour que tu cesses de te promener avec les lambeaux de ton passé laissant voir davantage de peau que nécessaire. Exposant, pire : exhibant, les cicatrices couturant ton corps, s’étendant partout sur ton dos et tes bras.
Mais tu ne les exposais pas autant avec les vêtements en bon état qu’Izaiah t’avait acheté, même si tes bras étaient découverts. On pouvait voir des cicatrices de plusieurs années et certaines qui remontaient à très peu de temps : des petits points dans le creux de ton coude et sur tes chevilles (puisque tu ne portais ni bas ni chaussures) et des cicatrices longues qu’on ne pourrait trop décrire, mais dont les souvenirs demeuraient brûlant.
Dehors, dans la chaleur de ce début de mois de juin, tu avances. Tu avances en te demandant où t’allais. Sincèrement, t’avais quoi à faire si ce n’était pourrir l’existence des autres comme tu empoisonnais celle d’Izaiah ? Rien. Strictement rien. Et tu n’avais même pas espoir de devenir quelqu’un un jour, non, t’assumais que t’étais une personne misérable qui allait le demeurer.
À tes côtés, un Mygavolt. Parce qu’Asriel t’accompagnait partout où tu allais. À l’appartement, la Croquine et le Ramoloss étaient restés, dormant tranquillement tandis que vous accompagnant, ton pokémon et toi, ce pokémon attrapé lors de ce Safari (un Fantyrm – chromatique) qui avait franchement une gueule fantomatique, et sincèrement, tu n’avais même pas cherché à savoir qu’est-ce que c’était.
Tu n’avais même pas cherché à lui trouver un nom.
Des heures.
Tu avais mis des heures à marcher, des heures à te promener, sans voir le temps passer, sans voir les décors changer. Tu t’étais perdue dans tes pensées, entourée des souvenirs d’étés manqués. Étés passés enfermée dans une cage, submergée par la frayeur et assourdie par les hurlements de tes comparses dans cet enfer, dans ce malheur.
Et te voici maintenant les pieds glacés, à marcher dans le volcan Eneka. N’était-ce pas là que tu avais rencontré ce Ramoloss qui cherchait de la compagnie, quelqu’un à accompagner ? Qui avait lui-même trouvé ta pokéball pour appuyer dessus dans ta chambre ? Toi, tu n’avais pas voulu de sa présence, lui avait désiré la tienne.
Le froid te rattrape désormais. Aussi violent que la chaleur de l’extérieur, c’était presque difficile à croire que les deux climats pouvaient coexister. Mais c’était le cas, et tu n’avais qu’à regarder autour de toi pour le réaliser. Tu étais partie de Voltapolis, là où tu dormais, là où tu existais, respirais. Et tu n’avais toujours pas compris pourquoi il te laissait dormir là, il te laissait graviter autour de son existence.
Izaiah allait être détruit à trop te côtoyer, tu allais faire de lui un Raziel et ça t’effrayait, mais tu ne pouvais pas le fuir, tu ne pouvais pas fuir, à croire que tu avais besoin d’entraîner quelqu’un avec toi dans ta chute en permanence (et c’était le cas).
Tu finis par t’arrêter, les pieds endoloris par autant de marcher, à te demander ce que tu pouvais bien foutre dans ces lieux. Tu ne savais même pas comment tu t’étais rendue là et fallait que tu trouves le chemin de retour, autant dire que t’étais pas mal dans la merde sachant que t’allais jamais demander d’aide à qui que ce soit. Fierté trop mal placée.
Tu n’avais pas vu ton Fantyrm qui avait remarqué une autre personne vivante dans les parages et qui était allée la voir, mais quand tu le vis, tu souffles en roulant des yeux.
(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)