Cela faisait maintenant une semaine que j'étais à Lumiris, une région ma fois fort sympathique avec son climat agréable, mais très peu connue du reste du monde. Finalement ce fut par bateau que je me rendis sur l'archipel, et non pas par avion, comme on m'avait premièrement prévenu. Appartement l’aéroport était encore en construction, après être complètement détruite par la Team Mistral. Il semblerait qu’ils aient utilisé des pokémons titanesques pour détruire une bonne partie de la ville. Ces types ne semblaient pas être une plaisanterie... De vrais malades de terroristes. J’allais devoir mieux m'informer sur ce qui s'était passé sur cette île. Je ne me plaignais pas trop du changement de plan pour autant. J’avais pu voir la mer pour la première fois et le voyage en bateau fût une expérience totalement inédite pour moi, chien errant que j’était. La fraîcheur de la brise et l'horizon bleu à perte de vue... Une expérience inoubliable. La sonistrelle semblait également avoir apprécié le voyage et cette nouvelle sensation de liberté.
Arrivé à Port-Corail, j’avais immédiatement pris un bateau direction Sunyra, puis un bus vers Voltapolis. On ne m'avait donné aucune piste concrète à suivre, donc j’avais pensé que ce serait une bonne ville pour commencer mes recherches et pour essayer de me faire un nom dans cette région. À peine arrivée dans la ville, j’avais lancé une petite annonce proposant mes services sur le DarkMagnet, le dark web de la région, signé Sherry. Non seulement j’avais besoin de me faire un peu de sous - bien-sur je n’avais pas bénéficié de bonus de relocation - comme, peut-être qu’en fréquentant là pègre de la région, je trouverais une piste sur la Team Mistral.
Après quelques jours, je reçu finalement mon premier petit boulot, une infiltration qui me semblait plutôt simple. Un clan de voyous qui voulait que je cache des microphones dans la planque d’un clan rival. Le temps manquait car les malfrats allaient, semble t’il, se réunir le soir même pour préparer une attaque et mon client voulait à tout prix avoir la mainmise sur leurs plants, mais on était toujours dans les temps. Après un petit entretien avec mon client, je me rendit incognito ver ladite planque, au dernier étage d’un immeuble en construction abandonné.
Il n’y avait pas une seule fenêtre ou mur inachevé pour aérer la pièce qu’ils avaient choisi comme QG. L’odeur de clopes refroidies était vraiment atroce et les locaux une vraie déchetterie, avec des bouteilles de bières traînant un peu partout dans la pièce. Un vrai trou à rattatas. Ne voulant pas rester trop longtemps, je m'empresserais de trouver quelques bons endroits pour cacher les microphones, faisant tout de même attention pour ne rien toucher de trop dégueulasse, pour ne pas salir mes jambes ou mes bottes en cuir. Ces microphones n'était clairement pas de la technologie Team Rocket, comme j’en avais l'habitude. Le modèle était archaïque et franchement trop visible. Même avec tout ce bordel, je devais user de mon imagination pour bien les cacher de la vue de tous. Un sous le canapé, un deuxième derrière l'armoire où était entreposé une dizaine de bars de fer, puis le dernier que je m’attelais à fixer derrière un poser de femmes en string bien beauf. Concentrée sur la tache, je ne m'étais pas rendu compte que la petite Sonistrelle était sortit de la pièce.
Bing, Bang, BOOM! L'avantage avec Voltapolis, c'est que l'endroit ne manque pas de criminalité. Qu'on soit un Chacripan dans l'âme ou un honnête Caninos décoré, il y en a pour tous les goûts, ici... Car effectivement, quel que soit votre positionnement, il y aura toujours du travail pour vous à Voltapolis. Ayant fait l'acquisition d'une nouvelle bouche à nourrir récemment, j'avais redoublé d'efforts pour trouver un travail bien rémunéré. L'un de mes atouts, est que je suis un sacré beau parleur. Loin de déformer la réalité, je sais néanmoins la rendre plus agréable, plus facile d'accès et plus scintillante à l'aide des mots. Comme je n'use pas de mensonges, je parle avec une confiance et un entrain certain qui, en général, captivent toute l'attention autour de moi. C'était... Assez difficile à constater. Avais-je adopté ce comportement à force de mauvaises fréquentations ? Un peu triste de parler d'être influencé quand on est un amnésique avec seulement quelques mois de vie dans les bottes... Il s'agit plutôt d'un charisme naturel qui refait surface petit à petit, bien que les souvenirs ne semblent pas le suivre. Désespérant. Parfois, je me demande si, avant mon accident et ma perte de mémoire, je n'avais pas été quelqu'un de la scène... Non, impossible. Cela ne faisait pas sens. Si j'avais été un tant soit peu célèbre, je ne serais pas à ce point un inconnu au bataillon.
Le crépuscule avait sorti ses plus belles couleurs pour peindre le ciel, colorant négligemment l'immeuble en construction abandonné dans sa hâte, comme si, il n'avait guère eu le temps de s'appliquer sur ce paysage de seconde zone. Qui pouvait lui en vouloir ? Cet immeuble avait des années de retard sur sa construction et, une tonne de problèmes avaient plongés l'entreprise de construction chargée de l'achever dans l'embarras. Actuellement, l'immeuble était presque à l'abandon. Presque. Loin d'avoir tout mon temps devant moi, j'avais pénétré l'édifice inachevé. Il était temps pour moi de m'appliquer dans la tâche pour laquelle j'avais déjà reçu une avance.
Devant moi, le petit tyran préhistorique marchait avec entrain, s'arrêtant parfois subitement d'avancer pour renifler l'air. Nul doute qu'il ait un bon odorat. Il s'était subitement figé avant de partir à toutes jambes, dans une autre pièce. Sans trop m'inquiéter de ce comportement imprévu, je l'avais suivi avec calme, curieux de ce qu'il avait trouvé. Dans une course poursuite dangereuse, Kingu essayait de choper un Rattata à grands coups de mâchoire jusqu'à, ce que le petit Pokémon arrive à échapper au prédateur en se faufilant dans une brèche, bien trop petite pour le Ptyranidur. Mon Pokémon n'était réanimé que depuis peu, mais déjà, il avait atteint une bonne taille et son comportement de prédation était déjà très développé.
- « Il suffirait que je te relâche dans le coin pour être responsable de la destruction de tout un écosystème... » Soupirais-je.
D'une façon curieuse et silencieuse, mon Pokémon avait très lentement levé la tête vers le plafond avant de retrousser ses babines pour dévoiler ses dents encore jeunes. Hum... Allons voir. Même s'il faisait nuit, je n'avais pas trop de mal à me déplacer dans la pénombre. Kingu non plus, ne semblait pas se soucier de l'obscurité, trop occupé à poser lentement ses pattes l'une devant l'autre pour avancer en faisant le moins de bruits possibles, comme je lui avais appris. Sans détour, nous avions fini par atteindre ce qui semblait être une planque à vauriens...
J'avais subitement allumé ma lampe torche, éclairant la silhouette de l'intrus comme on éclaire l'apparition d'une vedette lors de sa fabuleuse entrée en scène. Mon Pokémon avait courbé l'échine, laissant doucement un grondement grimpé dans sa gorge. L'intrus était une petite femme et, à en juger par sa tenue et le fait qu'elle venait de tripoter un poster douteux, elle ne s'était visiblement pas juste perdue dans le coin... L'un des plus gros problème que rencontrait la compagnie de construction, c'était la présence de malfrats et autres squatteurs en tout genre dans le bâtiment en chantier... Ces nuisibles avaient finis par décourager bien des personnes à travailler sur ce projet, au risque des représailles. Face aux problèmes, la compagnie avait fini par mettre le dossier de côté, laissant la situation se dégrader au fil des mois, puis années... Jusqu'à il y a peu.
- « Hum... » Commençais-je en m'adressant à la fille. - « Dommage. Il semblerait que je sois le vigile... » Effectivement, mon travail fraichement acquis consistait à veiller à sécurité des lieux la nuit et, à chasser tout intrus. - « Kingu, attaque ! » Criais-je.
Dans un cri de guerre, le petit prince du Crétacé s'était lancé avec hâte, la mâchoire grande ouverte, vers le petit bout de femme. :copyright:️ 2981 12289 0
Haru Komori
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Et voilà, et une mission d’accompli, une! Ce fut un vrais jeu d’enfant. Je finissais d’envoyer un sms à mon client pour prévenir que les micros étaient bien installés et je n’avais plus qu’à quitter ce trou bordélique. Hum... Je n'étais clairement pas prête pour ce qui allait suivre... Avant de partir, j’ajustai le poster une dernière fois lorsqu'une lumière venant de l’entrée de la pièce m'éblouit subitement, me faisant carrément louper un battement de cœur.
- Hein? Qu'est ce que? - M’interloquais-je, l’air totalement ahuri. Personne n'était supposé venir à cet heure. La réunion devrait se produire que d’ici une heure. Je me rendis compte que Yuka n’était pas là.
- Hum... Dommage. Il semblerait que je sois le vigile...
- Quoi??! -On ne m’avais pas dis qu’il y avait un vigile!!!
Oulla.. J’était vraiment mal barré pour le coup… Ma sonistrelle devait sans doute être sortit pour surveiller les parages à l’entrée de l'immeuble, ignorant qu’une menace se trouvait déjà à l'intérieur. Je n’avais aucune idée de qui était mon interlocuteur. Serait-ce un représentant de l’ordre ou un éclaireur du gang? La lumière éblouissante de sa torche m'empêchait de le détailler, je ne pouvais voir que sa silhouette et celui de son compagnon. Le pokémon semblait bien grand, il devait être au moins aussi haut que moi. Je n’avais aucune idée de quelle espèce il s'agissait, mais il avait bien quelque chose de préhistorique dans son allure... Son imposante mâchoire était bien visible au contre jour.
J'étais bien dans le pétrin.
- Kingu, attaque !
- Comme si j’allais me laisser faire! - Grognais-je, comme un flamiaou acculé.
Le pokémon préhistorique s'était lancé dans ma direction d’un rugissement carnassier. J’avais fait de même. De toutes mes forces, j'avais mis un gros coup de pied sous la table ronde qui me séparait de la créature pour m’en servir comme d’un bouclier, faisant voler la pizza semi entamée de son côté. ET BAAAM!!! J’avais tenu l’impacte contre le reptile, la table tenue verticalement nous séparant l’un de l’autre. En poussant de toutes mes forces, je n’arrivais pas à le faire bouger, mais je ne me faisait pas repousser non plus. Bien! J’arrivais à lui tenir tête, plutôt grâce à l’effet de surprise que par ma “force” brute, sans doute. Par contre, je pouvais maintenant faire une croix pour la discrétion. La salle allait être sans dessus dessous. Le gang ennemi de mon client allait se méfier et se réunir autre part. Ma mission était fichu et c’était de LEUR faute! Pourquoi il y a un enfoiré de vigile ? Pourquoi je n’avais pas été prévenu? Ces vauriens ne sont vraiment pas fiables, pas comme la Team Rocket! Et puis… et puis… Ma rage intérieure fut subitement interrompu par l’infâme vision de plusieurs chewing-gums collés sous la table… bien trop proche de moi... - Yuuuuk!!!
Je ne sais comment, par la force de la créature reptilienne de l’autre côté, ou juste parce que la table était de piètre qualités, cette dernière finit par se briser, m’obligeant à reculer. J'étais bien rapidement acculée contre le mur. Damn, je ne voulais vraiment pas me faire attraper par cette mâchoire et ses dents venus d’un autre temps. Affolée, je jetai par ci par là quelques regards, cherchant désespérément une issue à ce beau pétrin. C’est alors que j’ai eu l’impression de voir deux lueurs ambrées derrière le vigile qui m’aveuglais toujours de sa lumière. Je me bouchais rapidement mes oreilles de mes mains.
- Grincement !!!
La salle se remplit aussitôt d’un cris strident, incapacitant. - Bien joué! - C’était l’opportunité qui me fallait. Sans plus attendre, je m’élançais à toute vitesse vers la porte de sortie, esquivant le pokémon aux dents acérés. La sonistrelle continuait son attaque engourdissants à plein poumons. Je n’avais qu’à bousculer le garde qui obstruait le passage et la liberté était à moi! J’allais finir avec une belle migraine mais ce n’était pas aujourd’hui que Sherry se ferait coincer comme un vulgaire rattata! Haha!
Cependant ce maudit vigile continuait de me flasher avec sa torche. Je ne voyais que dalle devant moi, et sans doute pas la bouteille de bière vide qui traînait juste devant moi. Bien sûr, il a fallu que je marche dessus en pleine course. Je me sentis partir vers l’avant, déséquilibrée, et percuta le gardien de plein fouet.
BAAM!
*****
Il me semblait que je me réveillais que quelques instants après, mais cela faisait bien une demi douzaine de minutes que j'étais resté dans les bras de morphée. J’avais un énorme mal au crâne, je n’avais pas encore récupéré ma vision et je ne sentais à peine mes membres bouger, comme si il était trop lourds.
- Ouch! Fais chier… Ma tête… - Continuais-je de me lamenter, pendant que je reprenais lentement connaissance.
Je me souvenais juste que j’avais percuté l’inconnu la tête la première, puis j'était tombé dans les vapes...
Bing, Bang, BOOM! Loin de se laisser sagement maitriser par mon Pokémon préhistorique, le petit bout de femme avait astucieusement utilisé la table basse, trainant dans la pièce crasseuse, comme un bouclier de fortune face à la charge brutale de mon Pokémon. Kingu était encore jeune, et ce, malgré sa taille déjà imposante. La parade de la petite fouineuse avait était suffisante pour le repousser, seulement… Le vieux objet était très loin d’être un véritable bouclier. La table basse avait fini par céder sous la pression insistante de la tête solide du Pokémon, finissant en simples morceaux de bois. La jeune femme avait reculé dans un bond, se retrouvant sans ressources devant un Pokémon Dragon-Roche relativement furieux. Campant ma position devant la seule issue menant vers l’escalier de secours, - l’ascenseur n’étant pas encore installée, je n’avais pas à m’en préoccuper -, je me contentais d’observer la scène, gardant le flash lumineux de ma lampe torche sur l’intruse. J’étais curieux de voir comment se débrouiller Kingu face à un être humain… Ou plus exactement, comment un Pokémon s’en prenait à un être humain sous le simple ordre de son dresseur. Je n’aurais qu’à intervenir moi-même en cas de besoin…
Alors que je pensais la petite fouineuse piégée pour de bon, elle avait subitement mis ses mains sur ses oreilles et dès lors, j’avais réalisé mon erreur. Je n’avais pas été assez vigilant ! L’attaque Grincement avait submergé le petit espace de ses ondes sonores, tétanisant Kingu. J’avais porté une main à l’une de mes oreilles, même avec les deux mains en guise de protections, cela n’aurait jamais suffi à me protéger de l’intégralité des ondes de l’attaque. Je m’étais fait violence pour garder ma lumière de ma lampe torche sur la petite fouineuse, cherchant de mon regard trouble la source de l’attaque, afin d’y mettre fin ! J’avais repéré le petit Pokémon volant, lequel ne bougeait presque plus pour maintenir le champ d'action de son attaque. Ma main s’était portée vers la dague à ma ceinture. Un mouvement devant moi avait soudainement capté toute mon attention, j’avais perçu le danger avant de subitement… BAAM !!
********
- « Ouch! Fais chier… Ma tête… » Chouina-t-elle.
La gamine s’était assise, retrouvant lentement ses esprits. Cela faisait déjà plusieurs minutes que je m’étais remis de la chute. L’arrière de mon crâne me brûlait encore… Dans le chaos provoqué par l’attaque Grincement, il m’avait été impossible de correctement anticiper la tournure des évènements. Kingu étant trop jeune, le petit prince du crétacé n’avait pas pu s’empêcher de céder à la confusion de la situation, restant immobile jusqu’à ce que le boucan s’arrête brutalement. J’imagine que le petit Pokémon volant avait arrêté son attaque pile après ma perte de connaissance et… Celle de sa dresseuse. Voyez-vous, cette satanée petite peste rousse, m’était littéralement tombé dessus... Face au choc et au poids - plus que questionnable - de la jeune femme, j'avais perdu l'équilibre et chuté vers l'arrière. Résultat des courses, je m’étais méchamment cogné l’arrière de la tête contre le sol de béton… Elle ne s'en tirait pas à meilleur compte, car nous étions deux à avoir perdu connaissance.
Le Sonistrelle s’était calmé, tout comme le Ptyranidur. Avec les deux humains réduit au silence, les deux Pokémons n’avaient probablement trouver aucune véritable raison de se battre. En dehors de ses chasses, Kingu était très loin d’être inutilement féroce. J’avais froncé les sourcils en voyant l’intruse retrouver doucement les couleurs sombres et les douleurs dérangeantes de la réalité. Accroupi à deux mètres d’elle, je jouais à lancer et rattraper ma dague avec une effrayante dextérité. Loin de simplement me la péter, j'étais prêt à lui bondir dessus à la moindre provocation…
- « Bonsoir. » Soufflais-je lorsque son regard croisa enfin le mien. - « Tu veux tenter le dialogue, ou on reprend là où nous en étions ? » Proposais-je d’une voix salement amère. :copyright:️ 2981 12289 0
Haru Komori
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Malgré le mal de Ponchien que j’avais au crâne, je me redressais lentement, attentive à mes alentours. J’avais bien ressenti la présence du “vigile” juste à deux mètres de moi. Je ne comprenais pas.. Ce type avait clairement eu le temps de m'immobiliser, mais ne l'avait pas fait. Au lieu de ça, il restait juste là, à me regarder de haut, sans rien faire. Rien que sa présence me tapait déjà sérieusement sur les nerfs. Ma vision était de plus en plus nette et je pouvais enfin entrevoir mon interlocuteur. Vêtements plutôt taillés pour l’aventure, un peu militaire mais sans les couleurs, dague à la main... Il ne m’avait pas vraiment l’air d’être un vigile chargé de la surveillance de l’immeuble. Pas du tout même, cogitais-je en le voyant jouer habilement avec son couteau. Et puis qui voudrait vraiment faire garder un tel immeuble dégradé?? Je détaillais finalement son visage, c'était un jeune brun aux yeux bleus. Je lui jetais un regard noir, mais lui non plus ne semblait pas être content de la situation.
- Bonsoir. Tu veux tenter le dialogue, ou on reprend là où nous en étions ?
Je restais un moment bloquée sur sa proposition, mais rapidement je laissais échapper quelques gloussements insolents de rire... Mais c’est qu’il était drôle le bonhomme!!! Bien amusée, mais sans faire de mouvements brusques pour ne pas effrayer mon geôlier, je m’assis plus confortablement en m'adossant contre le mur. Je pouvais enfin regarder le brunet en face. La sonistrelle n’avait, quant à elle, pas quitté mes côtés.
- Mais bien suuuûr! Papotons un peu ensemble, réglons ce petit différend à l'amiable, et puis... soyons best friends tant qu’on y est! - Raillais-je sarcastiquement en direction du jeune homme. Avec ce mal de crâne, je n’étais clairement pas de bonne humeur. - Évidemment que pendant ce temps, tes crapules de camarades auront tout le temps de se pointer ici et de s’occuper de mon cas… Je ne suis pas dupe, ne me prend pas pour une imbécile.
Mon portable dans ma poche avait commencé à vibrer, mais j’ignorais totalement le probable appel de mon client. L’heure était grave. Je devais rapidement sortir de cet immeuble car les autres membres du clan pouvaient apparaître à n’importe quel instant.
- Dit, j’en ai vu des planques de gangs et autres fripouilles de ton genre, mais jamais je n’ai vu une telle déchetterie comme ce taudis que vous avez - Rajoutais-je, sourire aux lèvres et d’une voix salement moqueuse, sans avoir vraiment laissé de temps à mon interlocuteur d’émettre une quelconque réponse. Mes mains restaient éloignées de mes poches pour ne pas créer de suspicions. - Même un grotadmorv serait dégoûté d’y loger, hehe!
J’avais encore un petit doute si cet individu faisait vraiment partie du gang, il me semblait tout de même plus professionnel que les racailles de la bande ennemie que j’avais rencontré quelques heures plus tôt, mais après cette provocation j’allais être vite fixé. Dans cette configuration actuelle je ne pouvais rien faire, mais il me fallait juste un peu d’agitation, provoquer un moment d'inattention et je pouvais sortir ma propre dague cachée en haut de ma botte afin d’équilibrer la balance. À coup sûr, c'était un éclaireur de ce gang mais j'espérais sincèrement que je me trompais, sinon cette histoire allait surement mal se terminer pour au moins l’un d’entre nous.
Bing, Bang, BOOM!Dans une situation comme celle-ci, assez pimentée pour que je sois contraint de contenir mon irritation, le petit bout énervant de femme aurait dû accepter mon offre avec un semblant de reconnaissance. Au lieu de cela, sans peur, elle s’était mise à rire. Le genre de rire qui me donnait envie de cogner jusqu’à ce que les dents tombent… Si vous cherchez d’où provient ce soudain élan de violence, imaginez simplement votre réaction si on vous assommez en vous frappant brutalement à la tête… Pas certain qu’aucune pensée menaçante hantera alors votre esprit ! C’était probablement une situation familière pour la petite rousse… Seulement, mauvaise nouvelle pour elle. Il était possible que cette situation soit familière pour moi aussi !
- « Mais bien suuuûr! Papotons un peu ensemble, réglons ce petit différend à l'amiable, et puis... soyons best friends tant qu’on y est! Évidemment que pendant ce temps, tes crapules de camarades auront tout le temps de se pointer ici et de s’occuper de mon cas… Je ne suis pas dupe, ne me prends pas pour une imbécile. »
Qu’est-ce qu’elle racontait ? S’était-elle cognée la tête plus fort que je ne l’aurais cru ? J’avais froncé les sourcils en entendant la vibration de son téléphone dans sa poche, mais je fus assez satisfait qu’elle se retienne de répondre. Ce n’était pas comme si elle était en position d’accepter un appel… Non, clairement. Elle n'avait ni le droit à l'erreur, ni à la maladresse.
- « Dit, j’en ai vu des planques de gangs et autres fripouilles de ton genre, mais jamais je n’ai vu une telle déchetterie comme ce taudis que vous avez. Même un Grotadmorv serait dégoûté d’y loger, hehe! »
J’avais simplement haussé les épaules. Elle avait raison. Je ne pouvais que lui accorder. Seulement, je n’étais pas responsable de l’hygiène des planques des crapules du coin ! À aucun moment, j’avais quitté les mains de la jeune femme des yeux. Concernant son Pokémon, il ne semblait pas être en mesure d’être une arme suffisamment puissante pour me balayer par surprise, contrairement à Kingu, derrière moi, qui gardait un avantage avec sa puissance mâchoire.
- « Tu parles beaucoup trop... » Soupirais-je quand elle me laissa enfin en placer une. - « Le soucis avec ton charabia, c’est que tu as eu faux dès le début... Ce qui ne t'a pas empêché d'alimenter ton mensonge comme on rassasie un feu avec du petit-bois... » Pourtant, j’osais espérer que ma silhouette se détachait de ce décor aussi dégoutant que désolant. - « Je suis seul. Je n’appartiens à aucun gang, groupe, ou que sais-je. Peut-être à l’agence qui m’a embauché ? Va savoir… Et enfin... Sache que je n’ai besoin de personne pour m’occuper de ton cas. Si j’avais voulu te faire la peau ou que sais-je, je n’aurais pas attendu que ta langue retrouve toutes ses facultés d’enquiquineuse ! » Crachais-je en levant ma main libre, sans hostilité néanmoins.
Je n’avais même pas pris la peine de l’attacher, de l’immobiliser ou de la blesser suffisamment pour me garantir qu’aucune entourloupe ne serait faite… En soit, je pense que mon imprudence en disait long sur mes attentions. Quand je disais lui proposer de parler, c’était réel… Et à moins d’être un idiot fini, je n’aurais… Attendez un instant. Elle me prenait pour un idiot, là ? La sale petite… J’avais cru entendre des voix au loin, jusqu’à jeter un coup d’œil sur Kingu. Le petit prince du crétacé avait courbé l’échine et s’était tourné vers une fenêtre, attentif. Ce n'était donc pas mon imagination...
- « Il y a du mouvement... » Soulignais-je.
Abandonnant la gamine là où elle était, j’avais fait signe de la tête à mon Pokémon de me suivre vers l’escalier montant. Si c’était le gang squatteur, il viendrait inévitablement dans le cœur de leur planque, et je ne tenais pas être celui qu’on surprendrait… Je préférais l'inverse. Être celui qui les surprendra ! Quant à la demi-portion, qu'importe... Ce n'était définitivement pas mon problème ! :copyright:️ 2981 12289 0
Haru Komori
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Apparemment je m'étais complètement trompé. Le grand brun me le faisait bien comprendre de sa langue aiguisée, mais à vrai dire, j'étais plutôt soulagée. Il ne faisait pas partie du gang, un freelancer embauché par une agence de sécurité sans doute, et nous n'aurions pas à nous entretuer. C’était un bon point. Mais il m'agaçait tout de même, lui et ses provocations.
- Tss! Comment aurais-je pu deviner que tu étais vraiment un vigile?? Tu t'es bien regardé dans la glace, toi avec ce couteau? Ça embauche n’importe quoi les agences de sécurité de nos jours...
Sérieusement, ce type m’avait plus l’air d’un criminel qu’autre chose. Mais bon, il y avait plus important là tout de suite. Je devais vite lui prévenir que nous devions partir au plus vite.
- Il y a du mouvement... - souligna-t-il avant que je puisse ouvrir de nouveau ma bouche. Ma petite Yuka, restée calme jusqu’à maintenant, s'était également agitée. Et merde.
Immédiatement après m’avoir fait la remarque, le vigile avait tout simplement pris la poudre d'escampette, en me laissant seule sans me laisser un seul mot. Le culot !!! Il voulait le jouer individualiste, tant mieux pour lui, mais sincèrement, à moins qu’il soit un Peter ou un Pierre Rochard, il n’allait pas faire long feu seul contre un gang entier. Moi non plus…. Ou bien il avait un pokémon volant pouvant l’emporter depuis le toît de l'immeuble vers un endroit plus sûr... Tss…
Je commençais à entendre des bruits au bas de l'immeuble, ils seraient là d’un moment à l’autre. Me cacher ne retarderait que l’inévitable, je décidais alors que la meilleure défense serait l’attaque. Je me précipitait dans la planque des voyous qui était toujours dans la pénombre. J’avais remarqué précédemment la présence d’un armoir remplis de barre de fer et autres objets pas très amicaux, j’allais pas me gêner pour me servir. Dans tout le tas de ferraille, j'avais repéré une batte de baseball avec des flammes dessinées dessus. C’est celle que je choisis et j’allais me cacher derrière l’entrée, me calant bien contre le coin, en prenant soin de prendre une moitié de la table basse pour cacher ma présence. Il manquait encore quelque temps avant le début de la réunion donc avec un peu de chance, ils viendraient au compte goutte. J'expliquais rapidement à Yuka comment on allait les surprendre, je plaçais mon protège oreilles pour filtrer le cris strident de mon partenaire et je me fit le plus discret possible.
À peine une minute plus tard, les bruits arrivèrent à mon étage et rapidement deux silhouettes apparurent dans mon champ de vision. Ça braillait un peu à droite à gauche en contemplant l'envergure des dégâts de ma petite bataille contre le pokémon préhistorique, puis l’un d'eux alluma finalement le générateur d’électricité, dévoilant la petite sonistrelle au fond de la pièce.
- Hé, venez il y a un truc là! Ven-
Pour la deuxième fois de la journée, la salle se remplit du cri strident de la chauve-souris, étourdissant les deux canailles. Je n’avais qu’à me faufiler derrière et les accueillir avec ma batte fraîchement acquise. Et BAM! Deux voyous à terre. Yuka s'arrêta et me fit signe qu'il y en avait deux autres dehors de la salle grâce à son talent “infiltration”. Sans perdre de temps, je me précipitais vers l'extérieur et essaya d’attaquer un d’entre eux d’un mouvement circulaire de ma batte. Malgré la surprise, le jeune homme truffé de piercings avait pu esquiver en reculant, me laissant le chemin libre vers les escaliers. Parfait! Je commençais à voir la lumière au fond du tunnel de tout ce bordel. Je sprintais le plus vite que je pouvais. Yuka m’avertis aussitôt d’un nouveau danger mais je n’ai pas eu le temps de comprendre. Un troisième membre du gang, un grand gaillard caché derrière un pilier, me surprit dans ma course et réussit à attraper mon poignet qui tenait la batte. Je compris que j’allais passer un mauvais quart d’heure quand il me plaqua brutalement contre le béton froid de la colonne centrale du bâtiment. Le son de ma batte et de mon casque tombant au sol fit écho dans toute la pièce ample et vide.
- Hey! Regardez-moi ça! Je ne savais pas qu'on avait prévu de l’animation pour ce soir, hehe! - Rire général des trois vauriens présents qui n'augurait rien de bon. Le type qui devait faire presque deux mètres me tenait tellement fort que je ne pouvais rien faire, et il me narguait. - Alors, on c’est perdu? Ou le petit chacripan a été trop curieux?
Yuka fonça sur l'assaillant pour essayer de me libérer mais se fit capturer à son tour par l’étreinte d'un nouveau pokémon qui venait d'apparaître comme par magie. Un.. kéckleon? La voir se débattre était un vrai déchirement pour moi.
- Cherchez bien! Il pourrait y en avoir d’autres - Continuait le type qui semblait plus adulte que les autres et plus haut gradé. Il continuais de me regarder de haut.
Je savais que j’allais peut-être y passer mais il était hors de question que je tombe sans lui casser une ou deux dents, pas après ces ricanements et ce regard qu’il m'avait lancé!
Je me rebellais, me débattais pour essayer de lui donner au moins un coup de tête dans la tronche, mais il réussi à m’en empêcher et je reçu un bon coup de poing dans le ventre comme seule réponse. Un de ces coups qui te coupait le souffle pendant un moment et qui te faisait sentir comme la chose la plus misérable sur la face de la terre… un coup de tonnerre qui te faisait revenir dans une réalité douloureuse et cruelle... Je n'étais qu’un chat errant, vulnérable et sans défense, fuyant l’ombre de la nuit. On peut dire que ça m'a calmé direct et pendant un bon moment.
Toujours plaquée contre le pilier en béton par la seule force des bras du grand caïd et pendant que je reprenais mon souffle, je n’écoutais plus vraiment ce que les voyous se disaient entre eux. J’avais juste vu deux nouveaux pokémons sortir de leurs pokéballs sans vraiment les identifier, puis, me retourna vers Yuka qui se débattait encore. Elle me rendit son regard désolé, puis me fit discrètement signe en regardant vers le haut.
Un sourire se dessina discrètement sur mes lèvres en comprenant que l’autre individu était encore dans les parages. J'espérais vraiment qu’il soit aussi fort et futé qu’il était habile avec son couteau...
Soit, j'attendrai patiemment le moment opportun pour me venger.
Bing, Bang, BOOM!Sa remarque, concernant mon profil de vigile volé à un délinquant, m’était passé par-dessus. Je savais parfaitement que je ressemblais à tout sauf à un agent de sécurité, bien que je possédais une carte capable de renseigner, quiconque, douterait de ma fonction. Le genre de petit bout de plastique qui me garantissait de m’en sortir, au cas où la situation dégénérerait et que la police soit appelée à intervenir… Et si j’évoquais mentalement cette possibilité, ce n’était pas seulement pour mon petit confort personnel.
J’avais rappelé mon Pokémon, de sorte à ce qu’il soit en sécurité, avant de filer à l’étage, grimpant rapidement les escaliers, avant d’emprunter une fenêtre pour rejoindre et escalader la structure inachevée du toit. Ce n’était que de grande barres en acier et des plateformes temporaires en bois, dangereuses et incertaines pour toute personne lambda, ne travaillant pas dans la construction de bâtiments. Je n’étais pas très à l’aise, mais nettement plus en sécurité qu’à l’intérieur… Là où un groupe d’individus ne tarderait pas à envahir les lieux. Depuis mon perchoir, en me penchant un peu, j’avais remarqué plusieurs véhicules ainsi que quelques personnes qui semblaient être en train de fumer paisiblement quelques clopes. À en juger par ce que je voyais, ils devaient être un bon petit nombre… La majorité devait déjà être dans le bâtiment.
Je n’avais pas encore d’idée de plan, mais j’étais assez confiant sur le fait que j’allais en trouver un sous peu. Je m’étais éloigné des fenêtres, m’accroupissant le temps de passer un coup de fil. J’avais dégainé mon téléphone portable et appelais immédiatement le poste de police le plus proche. Je m’étais présenté comme étant le vigile de l’endroit, confiant mon numéro d’agent ainsi que mon identité temporaire, et expliquant qu’un groupe de types louches avaient illégalement envahit le bâtiment en construction. J'avais également mentionné que les lieux semblaient être squattés, bien que l'agence qui m'avait embauché, avait été transparente sur ce fait. Face à autant d’individus, possiblement armés de Pokémons, un simple vigile comme moi ne pouvait tristement rien faire, si ce n’est se mettre lui-même en danger… Et c’était ce que j’avais expliqué à la charmante dame prenant mon appel. Que j’étais actuellement bloqué et caché dans le sommet du bâtiment, inquiet pour ma pauvre et précieuse petite personne. Avant que je ne fasse mine de raccrocher de peur que le son de ma voix ne trahisse ma position aux intrus, la dame m’avait confirmé qu’une patrouille de police partait immédiatement.
Satisfait, j’avais rangé mon téléphone et je m’étais redressé. Durant l’appel, j’avais entendu du boucan et j’avais alors été persuadé que le petit bout de femme avait agit de manière imprudente… Elle aurait pu simplement se cacher - vu sa taille, pas bien compliqué... - et attendre sa chance pour quitter les lieux. C’était stupide de s’attaquer à ce genre de crapules sans même connaître leur nombre et l’ampleur de leurs forces. Quelle idiote ! Bon sang ! Loin de moi le fait de simplement hausser les épaules et de me dire que ça lui apprendra… Je savais qu’elle risquait de foutre mon plan à l’eau. Lorsque la police débarquera sur les lieux, si les squatteurs ont une otage, alors ils avaient de grandes chances de réussir à échapper aux forces de l’ordre… Par principe et intérêts propres, je ne voulais pas qu’ils puissent s’échapper.
Après une dizaine de minutes, le temps de mettre en place un début de plan, j’étais simplement retourné à l’intérieur du bâtiment en construction, marchant sans aucun stresse jusqu’à ce que deux types m’attrapent. Je ne m’étais même pas débattu, n’avais usé d’aucune comédie ou autres futilités. Je m’étais laissé prendre. Ils m’avaient gentiment accompagné jusqu’à leur chef de meute, me bousculant en sa direction. J’avais souri moqueusement en voyant la rouquine dans de beaux draps. Fallait peut-être réfléchir avant de se jeter dans la gueule du loup, non ? Quant à moi. Je savais ce que je faisais.
L’un des hommes, sur l’ordre du gars aux allures de chef, m’avait fouillé, ne trouvant rien. Forcément, j’avais fait en sorte de me vider les poches avant de me pointer devant ces petites ordures des bas-quartiers de Voltapolis. J’avais longuement expiré par les narines alors que le type s’éloignait, observant le fâcheux tableau. Six hommes armés de Pokéballs, deux autres encore à moitié dans les vapes, deux Grahyenas grognant et prêts à mordre… Hum… De mon côté, j'avais une gamine violente et une chauve-sourris.... Qu’est-ce qui pouvait mal se passer ? Un sourire arrogant sur les lèvres, j’avais planté mon regard perçant sur le caïd semblant être le chef. Contre toute attente, ce dernier s’était figé, ses petits yeux noirs s'écarquillant à mesure qu'ils me détaillaient.
Encore une fois, mes geôliers avaient lésiné sur la prudence et avaient omis de m'immobiliser ou de m’attacher les mains. Je me trouvais assise contre ce pilier en béton, simplement gardée par deux canidés furieux, de type ténèbre, dont j’ignorais le nom. À un moment ou à un autre, ils allaient regretter cette imprudence... Cependant, plus le temps passait, plus j’entendais des bruits au bas de l'immeuble, des voitures qui arrivaient, des voix et du mouvement... et plus je voyais mes chances de m'échapper de ce pétrin indemne s’amoindrir... Mais qu’est ce qu’il fout ce vigile??? Ma main qui était à la portée de la dague cachée dans ma botte me démangeait atrocement. Je devais me retenir, ce n’était pas encore le moment opportun pour la dégainer. J’avais juste besoin d’une opportunité pour prendre une de ces crapules en otage. C'était faisable tant que je ne restais pas trop près du chef du gang... Je commençais sérieusement à m’impatienter.
Et c’est là qu’il apparut, le brun aux yeux bleus, paisiblement escorté par deux voyous et docilement fouillé. Pas une seule égratignure. Pas une seule fois il avait tenté de résister… Et elle est où ma distraction?? Elle est où mon opportunité??? Cerise sur le gâteau, cet enfoiré avait osé me narguer de son sourire ingénu! Cet abruti ne savait vraiment pas ce qui l'attendait?!! Le regard ahuri, je l’observais prendre tranquillement la place que le grand caïd lui avait indiqué. Tss!!! Prise par un coup de colère, j’avais frappé mon poing sur la colonne de béton, puis ma tension baissa aussi vite qu’elle était montée. Je finis par lever ma main vers ma tête qui me faisait encore mal…. J'étais à cours d’idées.
J’essayais de reprendre un peu les esprits, me remotiver, commencer à chercher un bout de plan, quand j'entendis le grand caïd sortir une remarque un peu sortie de nulle part.
- On s’connaît, non ?
Hum?… J’avais décidé de tendre l’oreille pendant que j'observais ma sonistrelle qui était toujours immobilisée par la longue langue enroulée du kéckleon. Les voyous avaient menacé de lancer les deux canidés sur moi si elle tentait quelque chose, Elle avait donc cessé de se débattre. J'avais bien vu cependant que le kéckleon finirait par se fatiguer et ne pourrait plus maintenir une ferme étreinte pour longtemps... Le moment embarrassant entre le chef de gang et le vigile ne dura pas longtemps, interrompu par un des sous-fifres revenu de leur salle de réunion vandalisée.
- Boss! Nous avons trouvé ce dispositif en dessous d’un poster! Vous pensez que ce pourrait être un microphone?
Évidemment qu’ils allaient le retrouver… Evidemment……. J’allais clairement passer un mauvais quart d’heure.
Cet homme grand et balèze, qui au contraire des autres membres avait sans doute déjà passé la trentaine, avait pris le petit engin et le pulvérisa entre ses doigts sans aucune difficulté.
- La situation devient plus claire maintenant... - Il se retourna vers nous, maintenant toujours sa posture décontractée, mais il y avait quelque chose de plus menaçant dans son regard. - J’ai déjà une petite idée de qui vous a envoyé ici, mais je préférerais l’entendre de votre bouche. Alors... qui voudrait parler en premier?
Mouais.. J’avais pas trop l’intention de parler, pas tout de suite.. Je me devais de rester professionnelle. Alors j’avais pris une mine neutre. Sous un malentendu, il y avait une chance que l’autre se fasse tabasser en premier…
Par miracle, un bruit vint très rapidement perturber ce scénario désespéré.. Un son discret qui semblait être lointain, mais très perceptible. C'était mon portable qui vibrait de nouveau. Le chef de gang s’approcha de mes objets qui étaient restés sur le rebord d’une fenêtre après la fouille, s’empara du téléphone et accepta tout naturellement l’appel.
- Alô? …… Ah c’est toi Izumi!! Ça fait un baille!! …... On vient de trouver deux fouineurs. Ils sont bien à toi, n’est ce pas? ………. - On pouvait clairement entendre une voix incompréhensible mais très énervée de l’autre côté du coup de fil, au grand plaisir du caïd. - Tu veux que je passe le téléphone à qui? Sherry? …... la petite rousse? …… - Le trentenaire venait me tendre le téléphone d’un air amusé. Mon visage quant à lui était entré en compétition avec la rousseur de mes cheveux - C’est pour toi.
- MAIS T’EST CON OU QUOI??! - Aboyais-je directement après avoir reçu le téléphone en main. - …… Ah? Quoi? ….. QUOI??? ….. J'espère que tu rigole!!! ….. Eh! Ton plan il était foireux depuis le début!!! Et tu sais pourquoi??? Parce que tu est plus retardé qu’un ramolosse!!!! OUI UN RAMOLOSSE!!! ……... Réecoute les enregistrements s'il le faut!! Ça n'aurait jamais marché et j’ai été idiote de prendre ce boulot! ……. Oui t’est con!! ……. J’en ai rien à foutre de tes problèmes!!!! ….. Eh! …. EEEEH!!!! Je n’ai pas fini!! Tu as bien intérêt de me payer un dédommagement! …... Tu as bien entendu, un DÉ-DO-MA-GE-MENT!! Tu sais pourquoi??? …………… - Un long silence se fit entendre puis je fermai enfin le téléphone. - ... Il a raccroché.
Cet enfoiré avait donné mon nom de code comme si de rien n’était, j’en avais plus rien à cirer du professionnalisme et de la clause de confidentialité. il allait me le payer!
- J’ai un deal à te proposer….. - Je fis une pause pour reprendre un peu plus mon sang froid. La salle était devenue atrocement calme. - Relâchez-moi et cette personne ici présente, et non seulement je vous montrerais où sont les autres microphones, comme je me ferais un grand plaisir de vous donner toutes les informations que j’ai sur les plans de vos rivaux. Leur chef a beaux être un idiot, ils sont bien mieux équipés que vous… - Je pouvais voir que j’avais réussi à obtenir toute leur attention. Un sourire se dessina enfin de nouveau sur mes lèvres. - À part peut-être pour vous défouler sur nous en nous rouant de coups, vous ne gagnerez rien en nous gardant. Laissez nous partir et vous aurez gagné un clair avantage sur vos ennemis. Alors, qu’est ce que vous en pensez? - Concluais-je en tendant mon téléphone que j’avais préalablement éteint, pour le lui rendre.
J’avais décidé de prendre le vigile en compte dans mon plan, non pas que ça me fasse de la peine de le laisser dans de beaux draps, mais parce que je ne pouvais vraiment pas me permettre qu’il reporte postérieurement mon nom aux autorités….
- Hum.. C’est une proposition plutôt intéressante! Nous allons y réfléchir…
Il me répondit en me rétribuant le même faux sourire et fit signe à ses sous-fifres de continuer les recherches. Hmm... Les négociations n’étaient pas encore terminées…. Le téléphone de nouveau de son côté, son attention se retourna à nouveau vers le garçon aux yeux azur. Il me demanda alors qui il était.
- Je ne sais pas… Je ne l’avais jamais vu avant aujourd’hui - Répliquai-je simplement en haussant les épaules.
Bing, Bang, BOOM!D’ordinaire, je reste parfaitement indifférent à la tension ambiante. Qu’importe si elle vient à subitement augmenter, à rougir en atteignant des sommets, je suis, après tout, le genre d’élément perturbateur qui contribue à ce qu’elle en devient palpable. Cependant, lorsque je suis étranger à la hausse de la température, lorsque la situation me glisse entre les doigts, c’est une toute autre histoire… Mon air assuré et tranquille avait laissé place à la stupeur. Ce type, face à moi, disait me connaître… N’importe quel humain, un tant soit peu raisonnable, aurait immédiatement répondu dans la négation, peu importe la vérité. Cependant, je n’étais guère raisonnable, et je n’étais pas n’importe qui. J’étais un idiot d’amnésique prêt à risquer sa pauvre peau pour juste connaître la première lettre de son prénom. Mais pris de court, je n’arrivais pas à ordonner le brouhaha de mes pensées pour oser ouvrir la bouche. J’attendais que le type reprenne la parole de lui-même. Je guettais une occasion. Je suffoquais à l’idée qu’une crapule de bas étage comme lui puisse me connaître. Quel genre de vaurien serais-je, si mes fréquentations incluaient un tas de merde comme celui-ci, meneur d’une bande de charognards, squattant illégalement un immeuble en construction transformé en porcherie… Fallait-il mieux rester personne ?
La scène, oppressante seulement pour moi, s’était subitement interrompue lorsqu’un larbin était revenu faire son petit rapport à son chef.
- « Boss! Nous avons trouvé ce dispositif en dessous d’un poster! Vous pensez que ce pourrait être un microphone ? »
Je m’étais subitement repris, secouant vaguement la tête avant de pointer mon regard bleu sur l’objet. Je n’avais pas mis longtemps à comprendre qui avait installé des mouchards dans l’endroit… Ma copine la rouquine avait décidément plus de choses à se reprocher que prévu… Néanmoins, étant toujours le gars qu’on avait embauché pour éviter le squattage dans l’immeuble, afin que sa construction puisse reprendre dans de bonnes conditions, il se trouvait que j’avais temporairement les mêmes ennemis que la petite fouineuse…
- « La situation devient plus claire maintenant ! » Avait grogné le chef des vauriens, détruisant entre ses gros doigts le petit dispositif d’écoute. Il s’était alors tourné vers la rouquine, laquelle était prisonnière de deux Pokémon canins, imposant sa carrure, avant de rejeter un regard rancunier vers moi.. - « J’ai déjà une petite idée de qui vous a envoyé ici, mais je préférerais l’entendre de votre bouche. Alors... qui voudrait parler en premier ? »
J’avais serré les lèvres. S’il me connaissait, c’était probablement juste de vue… Si j’avais vraiment été l’une de ses connaissances personnelles, ce type n’aurait pas simplement abandonné aussi facilement son questionnement quant à mon identité. C’était étrange... D’être rassuré de ne pas être reconnu.
Inévitablement, je n’avais rien dit. Je savais, de toute façon, que dalle au sujet de ce projet d’espionnage. L’oreille fine, je savais que les gangs locaux s’amusaient à se foutre des bâtons dans les roues de toutes les façons possibles, mais je n’avais que les grandes lignes de ces histoires aussi ennuyeuses que malfamées. Forcément, la rouquine avait des informations, mais semblait subitement moins bavarde avec deux molosses prêts à mordre face à elle… Je n’avais aucun intérêt à la dénoncer. Mon objectif était seulement de gagner du temps. Le chef de la bande de Rattata des fonds de poubelles allait reprendre la parole, mais le bruit insistant d’un téléphone appela toute son intention.
L’auteur du coup de fil au mauvais moment – ou peut-être le bon – était le commanditaire de l’infiltration du petit bout de femme, qui désormais avait un nom, Sherry. Qu’il s’agisse de son véritable prénom ou d’un simple nom d’emprunt n’avait que peu d’importance pour moi. Ce n’était pas comme si je m’appelais réellement « Akari »… L’homme aux allures de grand chef avait tendu le téléphone à sa prisonnière, prenant subitement la situation comme un simple jeu. J’avais arqué un sourcil en observant Sherry répondre au téléphone. Sans pression, la petite femme évoqua clairement le fait qu’elle avait bel et bien été embauché par un gang rival afin d’espionner les squatteurs de l’immeuble en construction. Quand les Smogos veulent espionner les Rattatas… Être en plein milieu de ce conflit grotesque me donnait presque la nausée. Maintenant qu’elle était définitivement grillée, je m’étais demandé comment elle comptait s’en sortir… Avait-elle réellement mis ses maigres espoirs sur mes épaules ? Moi, le parfait inconnu, et vigile de l’endroit pour ne rien arranger ? Non. Elle ne semblait pas stupide à ce point… Dehors, j’avais cru entendre un bruit de portière. La police ? Sans les sirènes ? Hum. Cela restait possible. Le moment de passer à l’action n’allait pas tarder à sonner…
- « J’ai un deal à te proposer... Relâchez-moi et cette personne ici présente, et non seulement je vous montrerais où sont les autres microphones, comme je me ferais un grand plaisir de vous donner toutes les informations que j’ai sur les plans de vos rivaux. Leur chef a beau être un idiot, ils sont bien mieux équipés que vous… À part peut-être pour vous défouler sur nous en nous rouant de coups, vous ne gagnerez rien en nous gardant. Laissez nous partir et vous aurez gagné un clair avantage sur vos ennemis. Alors, qu’est ce que vous en pensez ? » Tenta la rouquine.
Sherry n’avait aucune véritable motivation à me vendre à ces types. En réalité, il y avait fort à parier que j'étais le dernier de ses soucis. Si ses paroles ne m’intéressaient pas dans leurs sens, je les appréciais pleinement dans leur longueur. Car du temps, elle m’en faisait gagner énormément. Malgré leur discrétion, les forces de l’ordre n’allaient pas tarder à se faire repérer par le gang des bas-quartiers, j’allais devoir donner le signal et agir… Mon objectif était tout ce qu’il y avait de pacifique. Je voulais simplement quitter les lieux en un seul morceau avec la petite fouine, avant que la police intervienne pour arrêter les bons à rien et libérer les lieux.
- « Hum.. C’est une proposition plutôt intéressante ! Nous allons y réfléchir… » Avait finalement lâché le meneur des Rattatas des villes.
Inévitablement, on s’interrogea à nouveau sur mon identité, surtout lorsque la rouquine avoua que je n’étais pas son complice.
- « Toi, t’es qui au juste ? » Demanda le boss d’une voix sombre après m’avoir pointé du menton, attirant aussitôt quelques brutes de plus autour de moi.
- « Moi ? » J’avais haussé les épaules, affichant le plus énervant des sourires sur mes lèvres. - « J’aimerais bien le savoir ! Tout ce que je peux répondre, c’est que je suis le type qui a appeler les flics, il y a une bonne vingtaine de minutes de ça... »
Un silence de quelques instants. La plupart des acteurs sur scène étaient restés immobiles. L’un des larbins, prenant les devants, s’était précipité à la fenêtre pour s’y pencher.
- « Des flics ! Des voitures de flics !! » Cria-t-il.
- « Toi, espèce de fils de… Tu vas crever ! » Grogna l’homme en sortant une Pokéball.
Aussitôt, j’avais porté deux doigts à ma bouche. Ah, j’avais dit un peu plus tôt que je souhaitais quitter les lieux pacifiquement… Pour être franc, j’ai menti. J’avais sifflé. Le son avait résonné dans la pièce avant de s’enfuir dans la nuit. Ça aurait pu être la foudre elle-même, tant ça avait subitement frappé le toit avec une brutalité sonore inouï. Dans un vacarme de fin du monde, dans le même instant de terreur, le ciel était comme tombé par morceaux sur le haut de l’immeuble délaissé, provoquant un effondrement partiel du plafond et levant un sinistre nuage de poussières. C’était la panique. Tout le monde cherchait à fuir, à se protéger la tête, courant dans tous les sens en quête désespérée d'un abri. J’ai toujours eu un certain don pour faire diversion… Profitant du chaos, j’avais foncé vers la rouquine, lui lançant simplement un regard qui en disait long sur le fait que c’était maintenant, ou jamais, qu’il fallait filer !
Lorsque j'avais donné le signal en sifflant, mon Ptyranidur, perché sur le sommet d’une grue de chantier, laquelle surplombait le bâtiment en construction, avait refermé sa puissante mâchoire préhistorique sur le câble retenant la charge endormie de plusieurs lourdes poutres métalliques. Ces dernières s’étaient aussitôt jetées sur l’immeuble en construction… Cela ne serait probablement jamais arrivé si un certain gang des bas-fonds de la ville n'avait pas chassé les honnêtes travailleurs alors qu'ils étaient en plein chantier, lorsque les travaux devaient reprendre...:copyright:️ 2981 12289 0
Haru Komori
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Peut-être aurais-je dû leur dire que le brun était avec moi, non? L’attention du gang s’était dorénavant tournée vers le vigile et cela pourrait devenir problématique. Cependant le chef de gang semblait le connaître.. C’était peut être une vieille connaissance, ou quelqu'un de connu, du moins dans le milieu? S’ils comprenaient que j’étais en train de leur mentir, cela pourrait ruiner les négociations. Je n’avais pas pu faire autrement pour lui… et puis, au fond, je m’en foutais un peu. Ce n’était pas mon problème. Le ton entre eux était monté d’un cran.
- Moi ? J’aimerais bien le savoir ! Tout ce que je peux répondre, c’est que je suis le type qui a appelé les flics, il y a une bonne vingtaine de minutes de ça...
Aaah? K-K-K-KOI??? Les yeux écarquillés par la stupeur, j’avais suivi du regard un des larbins se précipiter vers la fenêtre.
- Des flics ! Des voitures de flics !!
NO. NO!!! NO!!! NOOOOOOOO!!! C’est quoi encore ces conneries??! J’avais tout sous contrôle! Purrée! PAS LES FLICS !!! ……... ......
…. Je suis maudite.
On fait quoi maintenant Monsieur Sourire Agaçant? Je m'étais à peine retourné de nouveau vers le jeune brun qu’un puissant sifflement retentit, remplissant toute la salle ample et vide, et poursuivant son chemin dans l’immeuble. Je n’avais pas eu le temps de penser à ce qui s’était passé qu’en guise de réponse, un sinistre grondement venait frapper le toît juste au-dessus de nos têtes. Les deux canidés, apeurés, avaient pris la fuite. L’immeuble même tremblait, me donnant d’horribles frissons.
Un danger était imminent.
Tout s’était produit très rapidement. Yuka se débattait contre le kecleon qui refusait de lâcher prise. J’était passé en survival mode. Sans même réfléchir, je me suis lancé contre le petit lézard qui, se sentant menacé, venait de disparaître dans le décor. Pas de chance pour lui, sa petite bande rouge au niveau du ventre était toujours visible. Trois pas en sa direction et *Paf* j’avais frappé la masse invisible d’un gros coup de pied. Ce fut suffisant pour qu’il lâche enfin la petite chauve-souris. Je n’eu le temps que de la rattraper et de nous mettre à l'abri contre le mur qu’une partie du plafond s'effondra.
C’était la panique. Un nuage de poussière s’était levé et j'entendis même un craquement sinistre venu de ce même mur. Si la foudre était tombée, éclatant dans la pièce en un terrifique coup de tonnerre, l’éclair s'était propagé en une immense fissure, longeant de haut en bas le pilier central. Glups.. Pour une première fois, j’était resté muette, incapable d’emettre le moindre son, tant l’ascenseur émotionnel avais joué avec mes nerfs Tout ceci me dépasse.
Le vigile dont j’ignorais encore le nom était réapparu dans mon champ de vision, me ramenant rapidement dans le moment présent. Oui... il fallait filer et vite!
Je me doutais que tout ce bordel était son œuvre et que le pokémon préhistorique y était pour quelque chose aussi. Quand les vauriens l’avaient fouillé, aucune pokeball n'avait été trouvé, me faisant penser qu’il avait laissé son reptile derrière. Mais jamais au grand jamais je n’aurais imaginé qu’il ait engendré un tel “plan”. En ce moment, je n’avais même aucune idée de comment il avait pu procéder. Je savais juste qu’il aurait pu tous nous tuer… En y pensant, un sourire nerveux s'était dessiné sur mes lèvres. Ce type était encore plus crazy que moi..... En fin de compte, c'était peut-être une bonne chose de l’avoir comme allié pendant cette (més)aventure.
J’avais relâché mon précieux rayon de soleil de mon étreinte et avions entamé la descente d’un premier étage, puis un deuxième, mais rapidement nous avons pu entendre du bruit au bout des escaliers de l’étage suivant. Il y avait clairement d’autres fripouilles dans l'immeuble, sans doute venus se réfugier après l’arrivé de la police. Pour ne pas aider les choses, on avait clairement pu entendre le chef de clan hurler deux étages plus haut pour que tous partent à notre poursuite. La confrontation n’était clairement pas une option, alors j’avais tapoté sur l’épaule du brun, lui signalant d’un doigt devant ma bouche de ne pas faire de bruit et que j’allais passer devant. D’un claquement de langue j’avais obtenu toute l’attention de la sonistrelle. Deux doigts devant mes yeux, puis un doigt tourbillonnant vers le ciel et vers l’avant, je lui avais indiqué de passer devant pour nous guider dans cet immeuble, évitant toutes rencontres. Elle savait ce qu'elle avait à faire. L'immeuble avait des escaliers de secours que nous pourrions prendre si nécessaire. La petite chauve-souris prit les devants pour nous guider dans ce labyrinthe de béton.
Nous avancions avec précaution, troquant de temps à autre les escaliers principaux pour ceux de secours et inversement. Je me déplaçais avec aisance, à pas de velours, mais néanmoins de bon train. J'étais clairement dans mon élément, tel un leopardus filant au milieu de la pénombre. Le vigile n'avait nul autre choix que de suivre ce rythme.
Arrivés au quatrième étage, la petite Yuka avait ralenti, hésitant bien plus longtemps que les fois précédentes. Tss... Faire une descente parfaite aurait été trop beau pour être vrai, n’est ce pas? J’en avais profité pour enlever ma veste un peu trop large pour mon corps, la secouant un bon coup pour enlever la poussière qui était restée de l'effondrement, et l’attacha au niveau de ma ceinture. La sonistrelle avait enfin fait un choix et atterrit à côté des escaliers, faisant des signes et des gestes avec ces ailes. Ennemis. Deux humains. Un Pokémon. Faisant l'interprète pour notre allié de fortune, j’avais résumé le tout en craquant mes doigts le poing fermé, signifiant que ça allait castagner et qu’on y allait bourrin. Pas le choix, le temps pressait.
Je m'étais approché silencieusement de l’escalier, espérant repérer les personnes en dessous en jetant un coup d'œil vers le bas. Il y en avait un en bas des escaliers plutôt facile à neutraliser. Ni d'une, ni de deux, je me laissais glisser sur le bord de l'escalier sans balustrade, tombant deux - trois mètres plus bas, à quelques marches de distances du malheureux gredin. Il eut à peine le temps de se retourner qu’il se prit un gros coup de poing dans la face. VOILÀ !!! C’est ce qui arrive quand on me pousse à bout! Marre de cette journée alors ce gros poing j’avais pris plaisir à le donner, même si j’aurais préféré que ce soit ce maudit chef de gang. Même avec ma petite taille, j’avais l’avantage de la hauteur. L’infortuné était directement tombé K.O.
Alerté par le bruit, l’autre voyous était venu pour prêter renfort au premier. Il bloquait le passage avec son pokémon roche. Un gravalanche. Ça pourrait être embêtant… Mon pokémon n'avait clairement pas l’avantage.
- Ultrason! - Avais-je lancé à ma sonistrelle qui m’avait rapidement rejoint.
L’attaque toucha la cible, mais elle n'avait que cinquante-cinq pour cent de chances d’être efficace. Cette capacité était à chaque fois une loterie, on ne savait jamais vraiment ce qui en résulterait...
Bing, Bang, BOOM!J’avais bon avoir risqué de me manger une lourde poutre métallique en pleine tête, mon problème actuel se résumait à la poussière blanche du plafond qui m’était tombée dessus, tel une averse soudaine, rendant le sommet de ma tignasse plus blanche que brune. J’avais de la poussière blanche sur tout le haut du corps, colorant le haut de ma veste et me donnant une atroce envie de me gratter la tête. Le pire était la toux, mon corps faisant tout son possible pour recracher cette poudreuse toxique. Mais j’avais rangé mes caprices princiers pour le moment. Car moi comme la rousse, on devait déguerpir d’ici au plus vite. Non seulement, nous étions entourés de vauriens qui, faits comme des rats, comptaient bien se défouler une dernière fois sur nous avant que les forces de l’ordre ne leur passe de jolis bracelets autour des poignets, mais en plus, je n’étais pas certain d’avoir fait preuve d’assez de modération pour garantir que l’immeuble ne perdra pas un ou deux étages... Tirons-nous d’ici au plus vite !
La rouquine m’avait entraîné vers les escaliers, utilisant un langage silencieux et principalement gestuel avec son Pokémon afin de pouvoir surprendre les quelques crétins qui, au lieu de chercher coûte que coûte à fuir, avaient fait le mauvais choix de nous chercher. Je trouvais sa façon de communiquer avec son Pokémon atrocement astucieuse. Quand il s’agissait de surprendre des humains et non des Pokémons, un tel langage devait entretenir un éternel élément de surprise. J'avais gardé ça dans un coin de ma tête, pour m’en inspirer plus tard. Silencieux et discret au possible, je suivais le petit bout de femme dans la descente, laquelle vaguait entre l’escalier de secours et celui principal, la Sonistrelle choisissant pour nous le chemin le moins dangereux, celui où les voyous ne se trouvaient pas. La Pokéball de mon Rocabot en main, j’étais prêt à passer à l’assaut. Je ne pouvais pas libérer Yukan pour le moment, le chiot n’étant pas spécialement le meilleur allié de la discrétion…
Notre petite cavale dans les escaliers s’était subitement arrêtée, alors que la sortie n’était plus très loin. N’ayant pas grand-chose à me reprocher – à une destruction partielle du chantier prêt -, il me suffisait de rejoindre la police pour être tiré d’affaire. Je n’aurais qu’à présenter mon badge de vigile et inventer une histoire sur le tas, un tant soit peu crédible, pour expliquer la présence de la jeune enquiquineuse… Quelque chose comme un kidnapping devrait passer, pour le peu que le rôle d’une victime inspire à la rousse un peu de comédie. Pendant que la Sonistrelle faisait un choix compliqué, j’avais profité de la halte pour passer mes mains dans mes cheveux, me soulageant un peu des résidus de plâtre qui ne cessaient de me démanger. En suivant le comportement de la gamine et de sa chauve-souris, j’avais rapidement réalisé que la seule issue possible était la confrontation... Kingu étant loin, probablement en train de m’attendre à l'extérieur dans la nuit, je n’avais qu’un seul Pokémon pour me défendre… La présence dans mon camp de la Sonistrelle, qui était en bonus un parfait GPS, était des plus rassurante. Si je n’avais pas improvisé d’utiliser la fille comme une alliée temporaire, fort à parier que les choses se seraient gâtées pour moi…
Un peu trop sous pression et remontée, le petit bout de femme s’était littéralement jetée sur un adversaire pour l’assommer en un seul coup. J’avais écarquillé les yeux, un sourire stupéfait sur les lèvres. C’est fou ce que la violence peut être concentrée, chez les êtres les plus petits… Loin d’avoir le temps de lâcher une quelconque réplique mordante, un autre membre du gang avait surgi, son imposant Pokémon nous barrant la route. Dans la lueur générée par une Pokéball, j’avais libéré mon Pokémon. L’adversaire semblait bien plus fort que mon Rocabot et la Sonistrelle réunit… Il ne fallait pas le laisser attaquer ! La rouquine devait en être arrivée à la même conclusion, car elle avait aussi choisi une attaque destinée à gêner l’adversaire, plutôt qu’une attaque causant des blessures.
- « Jet de sable !! » Ordonnais-je.
- « Ultrason ! » Lança-t-elle.
Le Pokémon Roche de notre ennemi commun ne sembla pas plus perturbé que ça par nos attaques, son expression assurée ne changeant même pas.
- « Apprenez à faire des dégâts ! » S’était moqué le vaurien. - « Gravalanch ! Utilise Tomberoche !! »
Le Pokémon fait de pierres s’était exécuté, mais ni moi, ni la gamine n’avait eu besoin d’esquiver quoi que ce soit. Les grands yeux bleus de Yukan étaient restés perplexes devant la scène, le chiot avait même penché la tête sur un côté, interrogé. Le Gravalanch s’était subitement retourné de toute sa masse vers son maître, avant de faire apparaître des morceaux de pierres dans ses quatre-bras. Son propriétaire n’avait pas même eu le temps de le rappeler. Le lourd Pokémon avait lancé avec aisance ses projectiles en hauteur, lesquels étaient aussitôt retombés sur la crapule lui servant de dresseur. Dans un cri de surprise, ce dernier s’était recroquevillait sur lui-même, protégeant sa tête de la chute de pierres. La confusion, infligée par l’attaque sournoise de la chauve-souris, avait fonctionné !
Ne perdant pas de temps à poursuivre un combat sans intérêt, j’avais pris les devants, considérant que maintenant que nous étions repérés, nous aurions plus de chance de sortir d’ici en sprintant qu’en faisant preuve de prudence. La traversé de deux étages par l’escalier principal s’était passé sans encombre, et nous étions si proches de quitter l’immeuble en construction, lorsqu’à la fin du deuxième étage, deux autres vauriens avaient relâché leurs Pokémon sur nous ! L’un des Pokémons ennemis, un grand monstre venimeux à piques, s’était jeté sur Yukan. Conscient que mon Rocabot ne tiendrait pas une seule minute face à un tel adversaire, j’avais rappelé mon Pokémon avec empressement. L’autre Pokémon opposant ressemblait à un dinosaure quadrupède en acier. Même si j'avais eu mes deux Pokémons, celui de la fille et la violence en bouteille contenue dans cette même rouquine en guise de bonus, aucune issue victorieuse n'était envisageable en cas d'affrontement direct, tant l'écart de puissance entre leurs Pokémons et les nôtres étaient considérable ! Ca crevait les yeux que leurs Pokémon étaient bien mieux entraînés !
- « Ça craint un peu, là... » Soupirais-je à la rousse.
Pourtant, la sortie était proche et l’assaut de la police pouvait se faire à tout moment… Gagner du temps, ou tenter de fuir ? Mon cœur balançait.:copyright:️ 2981 12289 0
Haru Komori
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L’attaque avait nettement dépassé mes attentes. C’en était presque effrayant. Le pauvre punk s'était pris l’attaque de roche de son propre pokémon en pleine face. Oh.. Je ne voudrais vraiment pas être à sa place, tellement cela devait être la grosse honte pour ce vaurien. Je suppose que l’attaque jet de sable du petit canidé - que je n’avais d'ailleurs jamais vu - et la conséquente baisse de précision y était pour quelque chose aussi… Je jetais un dernier regard vers le tas de pierres nouvellement formé qui couinait et s'agitait encore, avant de suivre enfin mon coéquipier de fortune.
Nous avions réussi à descendre deux étages en sprintant, mais évidemment les squatteurs de cet immeuble étaient bien décidés à nous faire la vie dure. Aussi proche de la sortie, deux autres vauriens nous bloquaient de nouveau la route, sortant chacun un pokémons. J’avais pu reconnaître un Nidoking, assez commun à Kanto. Puis l’autre pokémon de type acier et roche, je voyais de quel ligné évolutive il appartenait, sans pour autant pouvoir lui mettre un nom dessus. J’en savais assez pour comprendre que le typing n'était pas à notre avantage. Ni notre niveau d'ailleurs...
À ma grande surprise, le grand brun avait rappelé son poké-chien dans sa pokéball. Hum.. Apparemment, j'avais à faire à quelqu'un qui se préoccupait pour ses petits camarades à pattes. J'en avais connu tellement de brutes pour qui leurs pokémons n'étaient que des outils, des armes.. j'était un peu rassurée de voir qu'il n'était, a priori, pas de ce gabarits.... Cependant, cette décision ne m'aidait PAS DU TOUT! Ma sonistrelle me regardait discrètement d'un air paniqué, ne voulant clairement pas affronter ces deux grands pokémons toute seule.
- Ça craint un peu, là...
Je ne suis pas aveugle.. ça crève les yeux qu'on est dans la mouise. Moi spécialement, vu que je voudrais vraiment éviter de me faire repérer par la police. Rien que le fait qu’ils voient mon visage serait déjà de trop. Certains de ces vauriens avaient entendu mon nom de code et je ne pouvais pas me permettre que les flics fassent le lien… Je ne pu m'empêcher de lancer un long soupir avant de m’approcher un peu plus vers le vigile.
- Ne montre jamais tes faiblesses à tes adversaires, tu pourrais leur donner trop de confiance. - Avais-je murmuré vers celui-ci, de façon à ce que les autres ne puissent m’entendre.
Au contraire de ce que l’on pourrait s’attendre vu mon tempérament le long de cette soirée, je l’avais dit sans aucune hostilité. Il fallait plutôt le prendre comme un conseil bienveillant pour survivre dans ce monde hostile. C’était gratos. Ceci fait, je m’avançais de quelques pas en direction des deux casse-couilles qui nous barraient le chemin.
Je ne lui en voulais pas. Après tout, à notre jeune âge personne n'est censé avoir le recul pour savoir, ou s’intéresser à ce genre de choses. Moi, j’avais très tôt appris toutes ces tactiques, ses stratégies avec des professionnels, la Team Rocket... Mais soyons sincères, je pense que aurais préféré poursuivre une enfance plus normale, aller à l’école, faire des choses que les adolescents font. Je m’en serais passé de toutes ces connaissances.
En m'arrêtant, mon attention se retourna vers ces deux gredins que je toisait maintenant d’un air condescendant. Malgré ma petite taille, ma posture se voulait imposante.
- Eh, vous! Qu’est ce que vous foutez encore dans cet immeuble? Vous ne devriez pas plutôt essayer de fuir des flics? Vous savez, ce ne sera bientôt plus possible..
- T'inquiète pour nous, on est pas cons! Notre boss veut vous utiliser comme otage, pour vous échanger avec les flicards contre notre liberté. Hehe, Vous voyez, aucune nécessité d’ nous résister! Plus vite vous vous rendez et plus vite nous pourrons tous rentrer chez nous. - S'esclaffait l’un deux tout en tenant une barre de fer sur son épaule.
Il était con. Si c’était bien leur plan, il m’avait été livré sur un plateau d’argent.
- Haha, ne me faites pas rire.. Vous pensez vraiment que la police voudra négocier avec vous? - Me moquais-je sans me laisser intimider. Le gros coup de point que j’avais donné avant m'avais bien aidé à décompresser.- Essayez donc et vous ne verrez pas la lumière du jour de si tôt.
- On ne t’a pas demandé ton opinion! Rendez-vous au plus vite sinon ça va barder pour vous!
Je ne pu m'empêcher de lancer un autre long soupir d'exaspération, théâtral et sincère en même temps, car je n’avais vraisemblablement plus d’autre choix que de maintenir ce jeu de bluff jusqu’au bout.
- Vous êtes franchement chiant à toujours choisir le chemin de la violence… - Répliquais-je tout en les contemplant, le regard blasé. - Tous les autres avant vous ont commis la même erreur. Ne venez pas vous plaindre quand mon pokémon vous aura bien botté les fesses.
- Haha, arrête, c’est du mito!
- Pfff! On ne te croit pas une seule seconde!
Même ma sonistrelle me jetait des petits regards insistants, peu convaincue.
- Non, c’est pas du mito... Vous pensez qu’on est arrivé ici aussi vite comment? Hein? Ne sous-estimez pas un pokémon de type dragon. Regardez, même mon coéquipier a dû garder son propre pokémon en sécurité...
…..
..
- Dis, Jean-Paul? Ptêtre que la Miss a raison et qu’on devrait essayer d’ fuir la police tant que c’est encore possible, non? - Lança le dresseur du Nidoking.
- Quoi? Tu ne penserais tout de même pas à déserter, j’espère? Tssh, Je me doutais bien que tu n’étais qu’un petit merdeux d’gratteur! Tu ne mérite pas d’être dans le clan! - Aboya le propriétaire du galegon, se retournant vers son partenaire.
À notre grande surprise, les deux gaillards commencèrent à se disputer violemment. La scène était des plus déprimantes. Même leurs pokémons respectifs s’y mirent aussi. Cependant le chemin était toujours bloqué pour nous… tss.. Sérieusement, je ne suis pas assez bien payé pour ce genre de boulot.
Sa situation s'envenimait petit à petit entre les deux comparses, mais contre toute attente, c’est le galegon qui pris une initiative de sa propre volonté, se retournant pour faire face à ma sonistrelle - voulant sans doute démontrer sa force et son courage au Nidoking - Il s'élança ver la chauve-souris. Shit.
Here we go again...
- Grincement !!!
Il y avait trois choses à laquelle je pouvais compter avec Yuka: son intelligence, son esquive et son attaque grincement… Martelé par l'attaque sonore, je ne pouvais qu’observer ma Sonistrelle gérer la situation. Être un pokémon volant avait ses avantages. Elle arrivait facilement à esquiver les attaques tête de fer du pokémon acier qui fonçait tête baissée, comme un tauros. Je la voyais se mettre juste devant un pilier et le galegon n’y a vu que du feu.
*BAAAM*
Le colosse de fer s'était violemment cogné contre le pilier en béton, la tête la première. Le bâtiment en avait même tremblé et on pouvait entendre un énorme vacarme en direction du haut de l'immeuble. Même Yuka avait arrêté son attaque grincement.
Heu.. C’était pas ce même "pilier" que j’avais accosté tout en haut ? Si ???
Le vacarme se tut enfin.
- Nioking, Laser Glace sur cette canaille volante!
Aaaah?? Depuis quand ça apprend laser glace ce truc?
- Reflet !! - Purée ça craint… Toute cette connerie devenait trop dangereuse, surtout pour Yuka. je comptais me rendre. - Yuka, reviens ! - Lançais-je tout en menant ma main vers l'emplacement de sa pokéball, mais elle n’y était plus.
MAIS !!!? Elle est où la pokéball ???
Je la cherchais désespérément dans toutes mes poches, quand je me rappela enfin. En me fouillant, le chef de gang me l'avait pris et l'avait gardé au rebord d’une des fenêtres, à côté de mon téléphone, mon casque protège oreilles et quelques paquets de dorayakis.
- Reviens, viiite !!
Esquivant les lasers glace, la petite boule de poil rose s'exécuta aussi vite qu’elle put et je l’attrapa enfin, me retournant et la serrant dans mes bras pour la protéger. Un dernier jet de glace givrant le sol proche de moi parvint à me lécher mes jambes de sa froideur mordante, formant une couche gelée. Je bougeait légèrement mes jambes pour me libérer et la glace commençait à s'effriter. Plus de peur que de mal, donc? Pas tout à fait. J’avais réussi à libérer une de mes jambes, mais l’autre persistait à s’accrocher à cette grosse couche de glace givrée au sol.
L’immeuble se réveilla de nouveau, murmurant cette fois de lugubres craquement, bien plus sinistre qu’avant.
- Eh.... t’ pense que l’immeuble pourrait s'effondrer?
... ?!
En me retournant, je restais un moment tétanisée en observant d’énormes fissures se former le long de la colonne centrale.
Bing, Bang, BOOM!Nous étions fasse à un mur. Loin de me rendre, parce que ce genre d’obstacle ne m’avait jamais spécialement posé problème, un mur pouvant toujours être escaladé, j’attendais ma muse, une inspiration, un éclair d’imagination. Si les deux vauriens n’étaient pas barricadés derrière leurs Pokémons, j’aurais bien tenté ma chance dans un élan de violence… J’avais prêté une oreille à demi-attentive aux paroles de la rouquine. Ce n’était pas des faiblesses. Comment aurais-je pu en avoir d’aussi bien formées, alors que ma mémoire ne remontait qu’à quelques pauvres mois ? J’étais un individu à peine construit, un puzzle auquel il manquait trop de pièces pour qu’on puisse avoir une idée précise de son image… Je n’étais même pas certain d’être quelqu’un d’aussi innocent qu’il y paraissait. Si comme n’importe quel Homme j’ai inévitablement des faiblesses, il semblerait que personne à l’heure actuelle ne puisse en voir les contours.
Mais tout ça, le petit bout de femme l’ignorait. Tout comme les deux guguys en face. S’ils venaient à prendre trop la confiance, comme la fille le craignait, alors ils fonceraient tout droit dans un mur. J’avais seulement répondu à la jeune femme par un petit soupir. On ne jette pas les conseils sonnant sincères aux ordures. Ont les plis et ont les range soigneusement, au cas où ils serviraient un jour. Gardant ses paroles dans un coin de ma tête, j’avais attrapé la Pokéball de Kingu, la gardant en main. Cette dernière était vide. À l’heure actuelle, le Prince du crétacé devait être dehors, à m’attendre à l’abri dans la pénombre. Cependant, ayant rappelé Yukan à l’instant, je me devais de bluffer. Qu’importe qu’ils y croient ou non à ce fameux possible puissant Pokémon attendant sagement son heure de carnage dans l’objet entre mes doigts, je ne pouvais pas rester les mains vides et les bras battants. Qu’ils doutent, cela m’était suffisant !
- « Eh, vous ! Qu’est-ce que vous foutez encore dans cet immeuble ? Vous ne devriez pas plutôt essayer de fuir des flics ? Vous savez, ce ne sera bientôt plus possible… » Tenta la rouquine après quelques pas, comme pour montrer aux crapules qu’ils n’étaient pas une menace, même derrière d’aussi grands Pokémons.
Ils étaient vraiment cons, ces deux gars en face… Peut-être bons dresseurs, qui sait ? Mais vraiment cons. Ce que la naine avait dit, faisait sens. S’ils guettaient le moment opportun, nul doute qu’ils auraient des chances de semer la police dans la nuit. Ils devaient y avoir plus de malfrats que d’agents, autant dire que c’était cramé que certains allaient réussir à passer entre les mailles du filet. L’idée des otages n’était pas stupide pour autant, le problème était que… Ben, ils n’avaient actuellement pas d’otages ! On ne vend pas la peau de l’Ursaring avant de l’avoir tué.
Le doute perdurait. On gagnait du temps. Entre le bluff d’Haru qui sonnait trop moqueur pour ne pas être relevé, la Pokéball entre mes doigts qui captivait le regard niait d’un des deux membres du gang, autant dire qu’ils arrivaient à angoisser alors qu’ils avaient des Pokémons si imposants, que même les forces de l’ordre allait avoir du fil à retordre à les maîtriser.
- « … Tous les autres avant vous ont commis la même erreur. Ne venez pas vous plaindre quand mon Pokémon vous aura bien botté les fesses. » Ah, elle utilisait la même illusion que moi. Seulement, cela ne risquait-il pas de faire trop ? Ils avaient bons être stupides, la chauve-souris devant nous semblait particulièrement soucieuse de ce qu’on attendait d’elle. Personne ne semblait y croire… Mais les minutes défilaient toujours. - « Non, c’est pas du mytho... Vous pensez qu’on est arrivé ici aussi vite comment ? Hein ? Ne sous-estimez pas un Pokémon de type dragon. Regardez, même mon coéquipier a dû garder son propre Pokémon en sécurité... »
Hein, quoi ? Alors que tu te la pètes avec tes mensonges, pas de soucis, ça nous fait gagner du temps jusqu’à l’intervention tant attendue d’une police qui semblait plus préoccupée par une possible boite de donuts que par nos vies, mais de là, à me faire passer pour un pauvre lâche aux Pokémons incompétents, c’était quand même vachement osé !! Tout comme son conseil, petit pli, petite sauvegarde dans un coin de ma tête pour plus tard.
Mais... Contre toute attente, le bluff avait fonctionné, causant un désaccord dans les rangs de nos adversaires. Être stupide semblé si courant à Lumiris… Bien, c’était désormais à moi de revenir sur le devant de la scène ! Le Pokémon en armure d’acier s’était férocement lancé dans une charge. Ok. Je passe mon tour ! Je m’étais, malgré tout, concentré sur le Nidoking, ôtant mon foulard dans un geste qui était parfaitement passé inaperçu dans le boucan causait par la charge lourde du monstre d’acier. Je m’apprêtais à profiter que plus personne ne se préoccupe de mon existence – pour ne pas changer – afin de bondir sur le colosse violet, sauf que…
Les bruits les plus courts sont souvent les plus violents. Celui-ci avait tonné si fort, qu’une atmosphère angoissante s’était aussitôt installée dans un silence incertain. Des craquements sinistres dessinaient des fissures sur la colonne de béton dans laquelle le Pokémon en armure avait bêtement foncé. S’il avait eu l’espoir de réduire le Pokémon de la naine en purée, c’était raté. La chauve-souris avait fui et le monstre d’acier s’en était retrouvé bêtement à moitié assommé. Nous étions tous restés immobiles durant un long moment, comme si nous attendions de voir si le plafond allait définitivement nous tomber dessus ou pas… Puis un Laser-Glace avait filé vers le pauvre petit Pokémon volant.
- « Bordel, vous êtes à ce point certain de la fiabilité de ce pilier agonisant ?! Parce que moi, je lui donne pas plus de cinq minutes ! » Criais-je.
S’ils étaient suicidaires, ça ne regardait qu’eux. Qu’ils ne m’envoient pas six pieds sous terre avec leurs conneries ! La rouquine commençait à perdre son sang-froid, tant son Pokémon ailé risquait à tout instant de finir congelé. Un autre rayon de glace avait manqué de peu de toucher la dresseuse, et j’avais choisi ce moment pour m’élancer. Contournant le Pokémon Poison trop occupé à préparer sa prochaine attaque, de la glace se formant dans son immonde gueule, j’avais bondi sur le dos du monstre avant de bloquer mon écharpe sous la corne située à sa tête, lui barrant la vue à l’aide du tissu. M’accrochant comme je le pouvais au dos du Nikoding adversaire, je luttais pour maintenir, à la force de mes bras, le bandeau sur sa face. Ses griffes étaient menaçantes, capables de me réduire en charpie en une seule attaque, mais pour le moment, elles étaient inefficaces, s’agitant désespérément dans l'air.
Trop absorbé à gérer le monstre, je ne m’étais pas préoccupé de la rouquine. Pour moi, elle devait déjà avoir saisi l’opportunité pour fuir, étant donné que le dernier assaillant se débattait sous moi. Le propriétaire du monstre d’acier avait déjà rappelé son Pokémon et prit ses jambes à son cou, préférant tenter sa chance et essayer de fuir la police. Quant au vaurien maître du Nikoding, je crois qu’à part hurler sur son Pokémon, il n’avait rien de mieux à faire… La patte griffue du Pokémon violet s’était subitement rapprochée de mon visage. Je m’étais aussitôt jeté dans la direction opposée, les jambes pendues dans le vide, les mains toujours fermement accroché à l’écharpe, esquivant les griffes de justesse. Soudainement, sans que je ne puisse rien y faire, la queue furieuse du colosse violet frappa de plein fouet la colonne de béton au milieu de la pièce. Un nuage blanc de poussière était aussitôt tombé. Le monstre venimeux s’était immobilisé. Plus aucun de nous deux ne cherchaient à lutter. D’énormes et longues fissures venaient de s’ajouter à la collection déjà sinistre du pilier. Atrocement silencieuses, elles semblaient prendre leur élan, progressant lentement, le tout pour mieux convoquer le carnage.
Prenant appui sur le dos du monstre à l’aide de mes jambes, j’avais lâché mon écharpe avant de me je projetais, fuyant avant qu’une partie généreuse du plafond ne tombe. J'avais retrouvé le sol en catastrophe, dans une roulade, avec qu'une seule idée en tête : me barrer et vite ! Maintenant, que l’obstacle était passé, l’escalier menant à l’étage inférieur me paraissait un mauvais plan, tant tout commençait à s’écrouler, ce côté-là le premier. Une ouverture dans un mur, dessinant l’encadrement d’une future fenêtre, m’était apparu comme le risque à prendre. Si la chute promettait le pire, un saut pouvait permettre d’atteindre l’arbre se dressant dehors, dans la nuit. Pour le peu que j’arrivais à m’agripper à l’une de ses branches, le tour était joué. Sauf qu’avant de me perdre dans une course destinée à me donner de l’élan, j’avais aperçu la gamine, un pied pris dans la glace, sa chauve-souris paniquée couiante.
- « Et merde ! » Grognais-je.
J’avais sorti mon couteau, fonçant vers la jeune femme. Tournant l’objet dans ma paume, je l’avais saisi sous la lame, frappant violemment la glace à l’aide du pommeau. Quelques débris du toit s’étaient écrasés sur moi, me donnant l’impression qu’il était désormais trop tard pour fuir, trop tard pour sauver qui que ce soit… Serrant les dents, je m’acharnais sur la couche épaisse de givre de toutes mes forces, tandis que tout autour de nous hurlait la fin. Le bâtiment, fragilisé par sa construction inachevée et privée de son pilier de soudain central, n’allait pas tarder à s’effrondrer. Dans une sorte de demi-miracle, la glace avait cédé et dans un mouvement ultime, la rouquine s’était dégagée. Tout était en train de nous tomber dessus ! J’avais eu bon hurler, ma voix n’avait été qu’un murmure dans cet enfer de vacarme et de poussière.
Le boulot était censé être si simple pourtant. Je n’avais qu’à cacher des microphones dans une planque de voyous insignifiants. C’était de l’argent facile.. Une promenade de santé pour moi. Sauf que le contrôle des événements m'avait complètement échappé..... Je me trouvais maintenant un pied coincé dans une plaque de givre et l'immeuble où je me trouvais était sur le point de s'effondrer. Je n’arrivais pas à accéder `mon couteau cachée dans ma botte, lui aussi pris dans la glace. Les attaques charge de ma sonistrelle et mes coups de poings étaient totalement inefficaces.
C’est comme ça que je vais mourir?
Tss..… ça craint un peu commme façon de crever… J’avais osé espérer mieux. Mais avec toute la poisse que j’ai depuis mon enfance, ça ne m'étonnait même pas….. Misérable jusqu’à la fin, HEIN?... C’EST ÇA ???
- SALOPERIE ! Tu vas te briser, oui ??!
Je continuais de marteler furieusement cette glace qui ne voulait pas céder. Essayer de bouger ma jambe était également inutile, elle oscillait à peine. Des débris commençaient à tomber du plafond.... Shit, sérieux... laisse tomber. C’était Game Over pour moi…. You lose….. Press “x” to try again.. Peut-être que j’aurais un peu plus de chance dans une autre vie. Par contre, Yuka pouvait encore se sauver. J’était sur le point de lui ordonner de déguerpir d’ici, quand j’entrevis une silhouette se rapprocher.
Mais, qu’est ce qu’il fout encore ici?
Pendant un instant, mon cerveau avait buggé. J’avais écarquillé les yeux, stupéfaite de l’initiative du vigile. Je l'avais laissé faire. Avec son couteau, il avait réussi à fragiliser la couche de glace et en tirant bien fort, j’avais enfin pu me libérer. Il fallait maintenant déguerpir au plus vite.
- La fenêtre ! - J'avais cru entendre de la part du grand brun.
Je ne me fit pas prier.. Je m'étais élancé en espérant qu'une branche de l’arbre ralentirait ma chute.
Ouch..
J’avais réussi à m'agripper sur une branche, mais celle-ci avait cédé. La branche du dessous me rattrapa mais celle-ci avait également cédé. Je m’était rapidement retrouvé à terre, tombée en catastrophe, mais entière.
Putain, j’ai vraiment cru que j’allais y passer cette foi..
J’avais les mains abîmées par la glace et la rugosité des branches, quelques égratignures par ci par là et une vive douleur à l’épaule. Par contre, rien ne semblait cassé. C'est hallucinant comme je m’en étais si bien tiré... Le virgile semblait s’en être tiré en une seule pièce aussi.
- Il faut s’éloigner au plus vite!
L’immeuble s'effondrait pour de bon et les débris risquaient de nous ensevelir si on restait là trop longtemps. Rapidement un épais nuage de poussière nous engloutit. Impossible d’y voir plus loin que le bout de son nez, mais pas le choix, il fallait avancer. J’avais rejoint un mur en béton, facile à escalader. Jugeant m’être suffisamment éloigné du danger, je restais un moment pour contempler l'étendue des dégâts pendant que le nuage grisâtre se dissipait petit à petit, pensive.. Par contre, j'étais incapable de trouver ce maudit vigile. Il n’était pas dans les parages. Dans la confusion et l'épais nuage de poussière, on avait sans doute pris une direction différente... Cet enfoiré avait failli nous tuer avec son plan complètement insane. Il avait intérêt à réapparaître, rien que pour se manger une de mes droites. Mais, en même temps.... jamais personne n'avait, ne serait-ce que levé une main pour m'aider à sortir du pétrin. Encore moins risquer sa vie pour sauver la mienne…….. Hum ...Il était un peu bizarre ce type.. voir intrigant...… Je ne savais même pas son nom. Individualiste comme je suis, je n’aurais sans doute pas fait pareil, et rien que d’y penser ça me foutait un peu la honte.
J'avais une dette envers lui. J’avais intérêt de le retrouver.
Malheureusement, on pouvait déjà entendre le son des sirènes se rapprocher. Les policiers déjà présents allaient revenir très rapidement et bientôt cet endroit serait totalement encerclé. Je ne pouvais pas m'attarder dans les environs.
Soit….
Je n’aurais qu’à faire mes recherches pour retrouver ce bougre. Après tout, réunir des information c’était mon métier. Ça ne sera pas si compliqué pour Sherry.
Après un dernier regard en direction de l'immeuble en ruine, je m'étais jetée de l’autre côté du mur, m'éclipsant parmi les ruelles étroites et sombres de Voltapolis.
HRP:
Si ça te convient, on peu clore ce rp et faire une pause pour le moment. On pourra toujours reprendre plus tard avec un rp sms/chat pour de rapides retrouvailles avant l'épisode du Volcan, si tu le souhaite. En tout cas, merci pour ce rp. Ce fut un vrais plaisir o/