Le tour de jeu d’Akari l’avait mené jusqu’à Jadielle, où incapable de faire face au Bulbizarre benêt, il avait dû ramener son pion sur la case Centre Pokémon. Ne pas réussir le défi proposé vous y renvoyait systématiquement : une pénalité pour vous ralentir et vous pousser à recommencer votre voyage. Néanmoins, ce passage au Centre Pokémon vous offrait également l’opportunité d’acheter des objets au Pokémart, et de repartir du bon pied en utilisant votre capital de départ de 500p$.
500p$... Bunji étouffa un soupir ronchon. Tout à ses pensées, il n’avait d’abord que très peu prêté attention aux tarifs pratiqués par le Maid Café, mais… 500p$, c’était déjà le prix d'un grand verre de Bulbijus…
De l’escroquerie pure et simple.
Dans le petit encart représentant le Centre Pokémon, sur le plateau de jeu, des icônes de pokéballs et d’objets de soin détaillaient les articles en vente. Sa curiosité piquée, le jeune homme aurait bien voulu jeter un œil à la notice d’utilisation, histoire d’approfondir un peu les règles… mais cette peste de Mélanie la tenait toujours hors de sa portée. Tant pis.
Après Akari, c’était à son tour de jouer. L’une des clientes s’empressa de lui passer le dé. Bunji considéra ses options.
1 : Bulbizarre benêt, Jadielle. Vérité : « racontez-nous votre premier rendez-vous. » 3 : Carapuce, Action : « caressez du bout du doigt le lobe de l’oreille de votre partenaire. » 6 : Evoli, Vérité : « à quel âge avez-vous eu votre premier baiser ? »
Il se décida ; le truc du lobe de l’oreille ne présentait aucun risque. Sinon celui de passer vaguement pour un crétin pendant trois secondes, mais bon, quand on portait déjà une soubrette : on relativisait ces choses-là. Le dé pincé entre ses doigts, le voyageur modifia par deux fois sa prise sur le petit cube en plastique. S’il le lançait de cette manière-là… en travaillant la rotation… tout en faisant preuve d’un soupçon de finesse… il pouvait écarter trois des résultats. Enfin, peut-être...
Présentant un visage austère et parfaitement concentré, Bunji d’Izabe décocha son dé d’une pichenette. Le cube s’éleva en tournoyant, avant de retomber sur la table dans un bruit mat. Il vacilla – petite toupie de blancheur indistincte – puis perdit lentement de son inertie. Le dé tournait. Focalisé, tendu, absorbé : le jeune homme attendit le résultat pendant un temps infini. Attentif au moindre détail, les battements de son cœur résonnaient sourdement à ses oreilles. Tournant de moins en moins rapidement, la facette du « 3 » devint finalement visible. …trop facile. Avec un petit sourire en coin, Bunji prélevait déjà son pion pour le déplacer vers Azuria quand… — Le suspense est à son comble ! s’écria la jeune maid en plaquant soudain ses deux mains sur la table. Mélanie… Le choc interrompit la rotation soigneusement maîtrisée du dé.
Le cube en plastique s'effondra. Et afficha un 2. Au revoir, Carapuce.
Tandis qu'on déplaçait son pion vers Argenta, Bunji tourna légèrement de l’œil. Et sur le plateau, le Carapuce qui s'éloignait paraissait en faire autant.
— Te voici face au Salamèche ! Action ou vérité ? Sa porte de sortie lui ayant été brutalement arrachée, plus moyen de jouer son tour sans prendre de risques. Sur la lointaine case d'Azuria, ce fichu Carapuce semblait le lorgner d’un air torve. Que choisir… ? C’était soit risquer de dire un truc qu’il avait pas envie de partager, soit risquer de faire un truc qu’il avait pas envie de faire. — …vérité, grommela le jeune homme. — Oooh-ooohhh ?! Quel est le nom de votre premier amour ? minauda Mélanie, qui finirait probablement la journée la tête la première dans le local à poubelles. Car cette simple question venait de mettre le Tyranomaid dans la mouise.
"Quel est le nom de votre premier amour ?"
Bunji tiqua. Sa bouche s’ouvrit une première fois. Se referma. Bis repetita ; imitation splendide de Magicarpe à l’agonie. Il envisagea le mensonge. Serra les dents. Refusa cet aveu de faiblesse.
Des mots. Ce n’étaient que des mots. Et les mots valaient à peine mieux qu’un bruit de pet.
La manière dont on interpellerait ses paroles n’était pas importante. La manière dont il énoncerait sa réponse n’était pas importante. Seule importait la vérité. ...et il n’allait pas mentir pour ce jeu stupide. C’était sa philosophie.
De la voix ferme de celui qui avait pris sa décision, sereine comme peut l'être un grand lac limpide, Bunji chassa les remous causés par la honte, par les pensées parasites, par les circonstances… et laissa tranquillement remonter comme une petite bulle de vérité… — Akari.
…celle-ci creva la surface dans un silence sulfureux. Mélanie manqua de tomber en syncope. Une main sur le visage, elle contenait un puissant saignement de nez. Rongourmand et Chacripant écarquillèrent les yeux, s’entre-regardèrent, émirent des petits bruits indistincts un peu semblables aux gloussements du poképoulet. Et Akari, bah… il avait sûrement envie de mourir. Chacun son tour.
Déplaçant son pion sur le plateau, Bunji paraissait d’un calme olympien. Forme est vacuité, vacuité est forme ; là où il y a forme, il y a vacuité ; là où il y a vacuité, il y a forme : ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d’existence et de la connaissance discriminative. En son for intérieur, il récitait le Sûtra du Cœur. Tous les phénomènes ont pour origine la vacuité, ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillure et sans pureté, sans déficience et sans plénitude, bordel de merde. Oui, bon, c'était peut-être pas à 100% le texte original...
Interrompant le concert de gazouillis du trio de filles, le jeune homme fit claquer le dé sur la table, tout pile devant Caroline. — A toi d’jouer.
Maid Day! Mayday!!De temps en temps, il me prenait l’envie de jeter un regard désespéré par-dessus mon épaule, vers la baie vitrée et la porte de l’établissement, comme si j’espérais être subitement pris de folie – ou de raison – et m’enfuir. Mais abandonner n’aurait eu aucun sens. J’étais déjà planté au sommet de l’humiliation, là où tout le monde pouvait me voir pour s’abandonner librement à la moquerie. J’avais déjà vécu situation crève-égo sur situation crève-égo, au point où j’estimais que plus rien ne pouvait sauver comme aggraver cette triste première journée en tant que maid... Fuir, là tout de suite, abandonner ce travail, ce serait comme cracher sur tous les efforts déjà fournis, renier les épreuves déjà derrière moi, et manquer de respect envers mes propres principes… J’avais échangé ma fierté et mon amour-propre, en toute connaissance de cause, contre de l’argent, et je comptais au moins repartir avec la somme promise… Ou massacrer toutes les personnes présentes dans cette pièce et… Non, personne ne veut savoir mon idée pour me débarrasser des corps.
Le jeu s’était poursuivi, toujours aussi nul et agaçant… Alors, j’avais aucune idée de quel âge j’avais réellement, mais j’aurai pu apprendre en avoir à peine seize, que j’aurai quand même trouvé ce jeu idiot et puéril. Si je devais avoir des idées noires et des élans de violence, la meilleure option restait encore de saccager la table et tout ce qui se trouvait dessus… Ou saccager Mélanie, mon cœur balançait entre les deux… J’étais presque convaincu, intérieurement, que Bunji d’Izabe serait un parfait complice pour cette vilaine besogne. En parlant du potier en soubrette, il semblait soudainement… Sérieux ? Pour de vrai ? Non, Bunji, pas toi, vieux frère…
Avec beaucoup trop d’énergie Shonen, Tyranomaid avait lancé son dé. J’avais longuement soupiré par le nez, qu’importe le résultat, ce n’était qu’un moment gênant de plus à passer pour la nouvelle maid… Mon regard s’était alors égaré par-dessus mon épaule. Dehors, la journée semblait comme figée, comme si l'astre du jour ne souhaitait pas rentrer dans l’horizon pour se reposer, mais plutôt s’attarder, étirer ses bras vers le ciel ensoleillé, comme pour allonger la journée… Même si mon regard condamné avait délaissé la baie vitrée, mes pensées y étaient toujours. Je n’avais alors plus grand-chose à faire que Rongourmand et Chacripant remarquent mon désintérêt profond pour leur activité. De toute évidence, j’avais convaincu que ma présence et celle du potier reconverti étaient seulement à titre narquois. Je n’écoutais les échanges que d’une oreille distraite, trouvant mes pensées hasardeuses et déprimantes plus intéressantes que tout ce qui pouvait sortir de la bouche de Mélanie, jusqu’à ce que...
- « Akari. »
- « Hum ? » Avais-je lancé, le visage interrogé.
Le silence complet. On n’avait nullement besoin de m’expliquer le contexte, tant il s’était imprimé dans l’atmosphère. Ce n’était plus seulement gênant ou moqueur, c’était devenu malsain… Je n’ai jamais apprécié la compagnie des filles, quelque part, elles me font un peu flipper… Et ce genre de réaction, que je ne saisissais pas de la même façon enchantresse qu’elles, m’angoissait peut-être plus que je ne le laissais paraître. Je n’aimais pas me savoir dans des pensées inconfortables… Dans un prodigieux claquement de dé sur la table, Tyranomaid avait imposé le calme, autant dans ma détresse que dans les couinements des trois filles. Plutôt qu’en vouloir aux clientes d’être ce qu’elles étaient, je pouvais toujours me venger avec une rancune sans pareille sur Mélanie et Bunji… Parce que bon, me tourner au ridicule ça va une fois, ça va même… Une centaine de fois en un seul jour… Mais… Bon ok, dans un premier temps, je voulais seulement fuir ce satané jeu puéril pour adolescentes en pleine découverte sentimentale ! Je n’étais pas certain d’y survivre un seul tour de plus ! Pour échapper à mon sort, j’avais établi une stratégie digne de celles m'ayant déjà sauvées la mise dans des situations hurlantes de désespoir… Subitement, d’un coup sec et évasif du poignet, j’avais jeté le fond chocolaté de ma tasse sur la soubrette immaculée d’Izabe.
- « Oups. J’ai renversé mon chocolat chaud petit Skitty sur la jolie robe de Bunji... » Lançais-je, dans ce qui aurait presque pu rivaliser avec le jeu d’acteur inégalable de ma victime. - « Allons nettoyer ça avant que le sucre imprègne le tissu ! Veuillez nous excuser, on n'en a que pour quelques minutes ! » Sauf si la petite fenêtre dans les toilettes pour hommes… Ou pour femmes… Était suffisamment grande pour que je puisse m’y glisser et m'échapper à jamais de cet endroit maudit.:copyright:️ 2981 12289 0
Bunji d'Izabe
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Messages : 937 Née le : 18/08/1996 Age : 28 Région : Hoenn Pokédollars : 5416 Stardust : 4974 Stardust utilisés : 4006 Equipe pokemon : Dojo
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Bunji d’Izabe constata l’étendue des dégâts d’un regard critique. — Tout va bien se passer. Même avec un lavage à froid, rien qu’un coup de lessive galegon : c’est super-efficace.
Sur ces belles paroles, le voyageur s’empressa de faire un petit détour par les vestiaires afin de récupérer une dose de son produit fétiche. Equipé, il rejoignit ensuite Akari dans les WC pour hommes, pour la seconde fois de la journée. Son paquet de lessive sous le bras, un éclat déterminé dans le regard, on sentait que s’il y avait une chose avec laquelle Bunji ne savait pas rigoler, c’était bien les fringues mal lavés.
De retour sur le trône d’albâtre, le jeune homme fit couler l’eau, et plongea le tissu délicat de sa tenue de maid dans l’évier. Le bruit doux du frottement de tissu vint emplir la pièce. Une couche de mousse scintillante se révéla dans le bassin. — …finalement à bout d’nerfs ? l’interrogea tranquillement Bunji, avec comme un air de ne pas y toucher.
Le voyageur coula un regard pensif dans le bassin d’eau savonneuse. Ce n’était pas surprenant que l’épreuve vienne à bout d’Akari. Lui-même se sentait ponctuellement mal à l’aise. Et pourtant, il avait essuyé plus d’une humiliation. Et vécu plus d’une situation farfelue. Avec une légère hésitation, Bunji reprit la parole.
— Un jour… j’me retrouve coincé sous le couvert d’un arbre, avec une pluie torrentielle qui tombe et un paquet fragile à livrer. J’ai beau attendre, ça veut pas se calmer. C’est un Ludicolo en pleine Danse-Pluie qui vit sa meilleure vie et qui se dandine dans les flaques. J’vais l’trouver pour qu’il cesse de gigoter, et là… il me force à danser la samba avec lui pour l’arrêter. J’me suis démis la hanche.
Frotte-frotte-frotte. Sa voix conservait ce calme, cet écoulement serein. Elle était pareille au lit paisible d’une rivière.
— Une autre fois, j’traverse un parc quand je vois ce grand type désœuvré, assis sur un banc. Je me fige : sous l’siège, y’a une Moufouette au popotin relevé. J’me rapproche vite fait pour l’aider, mais le gus s’débat et prend peur ! On s’retrouve l’un dans les bras de l’autre, sans pouvoir bouger pendant une demi-heure, tandis que le pokémon nous tient en joue avec son petit trou de levé.
Essore-essore-essore. Il y avait comme un pétillement discret dans ses paroles. La fraîcheur qu’apporte le point de vue de quelqu’un capable de rire de soi.
— Y’a deux ans, à Alola, j’suis mon guide à la brasse, quand un Krakkos paumé jaillit soudainement des profondeurs pour me tentaculer. C'est complètement gratuit, j'ai rien fait, et j'ai rien d'mandé. Pour pas m'noyer, j’me suis à moitié libéré à coups d’dents, en lui bouffant le tentacule cru. J’ai eu ce goût de plastique mou dans la bouche pendant deux semaines. J’me demande encore si j’ai rompu mes vœux d’végétarien avec ça…
Sèche-sèche-sèche. Le bruit du séchoir fit entendre ses ronronnements dans le petit espace des WC. Soucieux de son ouvrage, Bunji prit bien soin de ne pas froisser le tissu. Tout en s’activant avec une efficacité discrète, il mit la touche finale à son petit laïus.
— J’imagine que c’est plus facile de tenir l’coup quand on a toute une ribambelle de souvenirs nazes auxquels se référer.
Était-ce une manifestation de soutien de la part du voyageur ? Une façon d’essayer de lui remonter le moral ? En tout cas, ayant finalement terminé sa lessive, Bunji étudiait son travail d’un air appréciateur. — T’as vu, ça lave vachement bien ! La robe était toute propre.
Maid Day! Mayday!!J’avais froncé les sourcils de perplexité face à la détermination d’acier de l’autre homme en tenue inconfortable, il aurait donné sa vie pour rendre la pureté première à sa soubrette ou quelque chose comme ça, peut-être légèrement moins épique… Dos à la porte des WC pour hommes, visiblement revendiqué comme notre base temporaire, j’avais fermé les yeux et lâché un long soupir, espérant que cette pause – si on en oubliait le cadre comme la compagnie - me permettrait d’être moins à cran. Sans avoir la prétention de me connaître, en bon amnésique tout n’était que supposition et incertitude, une minute de plus face à ce jeu puéril et j’aurai frôlé la crise de nerfs… Le bruit de l’eau m’avait fait relever le nez.
- « …finalement à bout d’nerfs ? » Demanda-t-il, les mains et le bout de son vêtement dans un bain mousseux de lessive.
- « On dit que le ridicule ne tue pas. Ça n’empêche pas les dégâts moraux... » Lâchais-je.
Même sans avoir de sale fierté masculine, d’ego mal placé ou que sais-je, je n’étais pas assez stupide pour ne pas réaliser qu’on avait utilisé une pseudo-moralité et ma détresse financière – ou plutôt mon agonie financière – pour faire de moi un ridicule petit animal de foire. Pas besoin de la véritable méchanceté, tout le monde ici acceptait son rôle et la bizarrerie de l’établissement, parce que tout ce manège rapportait gros, tout simplement… Je ne possédais pas même de quoi avoir deux pauvres repas par jour, alors prétendre pouvoir prendre la route pour enquêter sur mon identité oubliée… Je n’avais pas d’autre choix que de me faire à ce décor vomissant le rose et puant le bonbon, de faire semblant d’accepter un jeu de rôle où j’avais tiré le mauvais personnage, de… Bon, soyons honnête, je comptais faire une seconde amnésie – volontaire cette fois - une fois la paye reçue.
L’homme qui semblait déjà avoir fait le tour du monde, du moins façon de parler, s’était lancé dans une série d’aveux tout en faisant sa délicate lessive.
- « J’imagine que c’est plus facile de tenir l’coup quand on a toute une ribambelle de souvenirs nazes auxquels se référer. »
- « … » Mon regard avait chuté sur un côté, au hasard. - « Peut-être ai-je une certaine fierté et que je m’en suis rendu compte que trop tard… De toute façon, je compte faire le travail pour lequel j’ai signé. » Cela fera une histoire honteuse à raconter, le jour où j’aurai moi aussi besoin de rassurer quelqu’un bousculé un peu trop méchamment par le ridicule. - « Merci... » Lâchais-je tout bas avant de prendre la fuite.
- « T’as vu, ça lave vachement bien ! »
Sauf que non, je n’avais rien vu de sa robe étincelante de pureté et de fraîcheur, de son regard rempli d’étoiles, j’avais déjà quitté les toilettes pour messieurs, laissant la porte se claquer dans un « nop » derrière moi. Disons que je me fixais une limite de moins d’une heure… par jour... avec le faiseur de poterie dans ce genre d’endroit. Sinon, j’allais finir moi-même par me poser les mauvaises questions. De retour dans le café trop coloré pour mon mal de crâne à venir, Mélanie avait joyeusement bondi devant moi, m’arrachant un mouvement méfiant de recul. C'était elle, mon mal de crâne.
- « Les clientes ont dû partir, mais elles ont adoré ! »
- « Tu m’en vois ravi... » Mentais-je, voulant déjà qu’elle s’éloigne.
- « Vous allez participer au concours de Maids ? » Pourquoi vous ? Depuis quand Tyranomaid et moi formions un duo ? Je détestais ça...
- « Non, sans façon… Le travail me demande déjà toute mon énergie... »
- « Ah ? Dommage, il y a une super prime à la clé ! »
Mes yeux bleus s’étaient subitement posés sur la fille en soubrette, mon regard écarquillé dans un élan soudain d’intérêt. Un concours était organisé au sein du Maid Café. Sous évaluations des clients, la maid la plus populaire de la journée sera récompensée du titre de Magic☆Star, d'une couronne rose et dorée ainsi que d'une jolie petite prime en Pokédollars...:copyright:️ 2981 12289 0
Bunji d'Izabe
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Messages : 937 Née le : 18/08/1996 Age : 28 Région : Hoenn Pokédollars : 5416 Stardust : 4974 Stardust utilisés : 4006 Equipe pokemon : Dojo
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Synonyme de rêves et d’espoirs. Maids de tous les horizons convoitent ce titre. Pour s’en voir un jour dignes, elles aiguisent leurs talents au quotidien.
Aujourd’hui, à Artiesta. Se tiendra la trente-deuxième compétition pour consacrer la Magic☆Star, l’étoile à même de guider une nouvelle génération de maids vers un avenir radieux. Ce tournoi illustre prendra place dans notre humble maid café.
***
Personne n’avait jugé bon de prévenir Bunji.
Ce matin-là, il se rendit sur son lieu de travail pour découvrir qu’on avait entièrement chamboulé l’organisation interne du café pendant le week-end. Et recruté sacrément de monde. Une quinzaine de maids patientait dans les vestiaires. Dans leurs yeux brillaient une lueur compétitive que le voyageur avait seulement vu chez les meilleurs athlètes. Au centre du salon se tenait une estrade, dont la forme et les moulures dorées rappelaient vaguement un ring de boxe. Coiffé d’un haut de forme, le propriétaire de l’établissement s’y tenait avec un micro. Le vieux Roublenard se chauffait la voix, l’air extatique. Sûrement qu’il y avait du pognon à se faire… Bien que souhaitant s’informer, le jeune homme renonça à retrouver Mélanie. Si elle ne lui avait rien dit jusqu'ici, c’était sûrement parce qu’elle trouvait la situation plus amusante ainsi. Et puis, la jaune femme pratiquait activement la désinformation... Se renseigner auprès d’elle était sans doute le meilleur moyen de se faire tourner en bourrinos.
Il décida d’aller trouver Akari. ...pour cette raison, il se dirigea naturellement vers les toilettes pour hommes.
La-jeune-maid-aux-yeux-bleus? était fidèle au poste.
— Y s’passe un truc aujourd’hui ? demanda Bunji en entrant dans ce qui leur tenait lieu de salle de conférence secrète. — C’est avec un grand honneur que notre établissement accueille cette vénérable compétition...
La petite voix mielleuse du propriétaire leur parvenait assourdie à travers la porte. — A quoi y joue encore, le p’tit rondouillard… — ...ce sont des maids au sommet de leur art qui nous rejoignent, aujourd’hui. — Hey, ça va…? T’as pas l’air comme d’habitude. Et c’était plutôt inquiétant. En général, Akari restait rarement aussi longtemps sans rien dire. Et jamais il ne restait plus de trois minutes dans les WC sans aussitôt s’enfuir en claquant la porte. C’était un genre de principe.
— Que chaque établissement annonce sa concurrente ! — Sinon, ils vont avoir besoin d’nous pour leur truc, ou bien j’peux déjà rentrer me pieuter ?
— En tant qu’établissement organisateur, nous avons l’honneur de soumettre pour cette compétition la participation de nos deux plus brillantes pépites. Des artistes telles que le monde n’en a jamais connues. Des prodiges qu’on ne saurait normer ou étalonner par des moyens conventionnels. (Mélanie, ouvre la porte des WC.) ...admirez donc les maids rivales qui font la renommée de notre café… j’ai nommé les étoiles rebelles, le muscle et la finesse, le chaud et le froid… faites un triomphe pour Bunji et Akari !
Ah, ben… Il avait sa réponse. Une Mélanie au sourire trop large pour être honnête vint joyeusement chercher l’une et l’autre des prétendantes au titre de Magic☆Star.
***
Top Cinq des Favorites du Tournoi. Avec à peu près autant de bon goût qu’un bar hippique, la cote de chaque participante était écrite à la craie sur les tableaux noirs qui bordent le mur du salon.
1. Solange : L’Eclair de Jais. Spécialité : ménage.
*
2. Bunji : La Soubrette du Paléolithique. Spécialité : service.
*
3. Yvette : Celle Au Plateau d’Argent. Spécialité : service.
5. Toma : La Rose Silencieuse. Spécialité : cuisine.
Tandis que l’organisateur poursuivait son laïus, et qu’une foule d’experts rejoignait les gradins, La Soubrette du Paléolithique donna un petit coup de coude à sa voisine Aux Yeux Glacés. — Fais pas la tête, hein, lui souffla-t-il d’une voix presque compatissante. On n’en sait trop rien de comment ils ont fait leurs pronostics, ça veut rien dire. En tout cas, le vieux chnoque se préparait à annoncer le jury et les modalités du concours.