Déserts.
C'est ainsi que t'apparaissent les profondeurs, aux premiers abords. Il n'y a pas âme qui vive : pas un Pokémon, à peine un courant frais par moment, qui force tantôt l'Aquali à se déporter, tantôt à se laisser porter.
Ne les trouves-tu pas inquiétantes, ces eaux sombres et inhabitées ? Et ces rapides froids qui viennent mordre ta peau au travers de ta combinaison, ne t'arrachent-ils pas des frissons glaçants ?

Autour de toi, tu n'as que peu de visibilité – trois, quatre, cinq mètres tout au plus ? Le reste n'est qu'obscurité.
T'es-tu déjà retrouvé seul, ainsi, au milieu de flots troubles, de ténèbres envahissantes telles que celles-ci ? Même Shigure ne semble pas à son aise ; plus les minutes passent et plus il s'agite. Sa nage se fait plus mécanique et ses prunelles s'agitent en tous sens. Comme s'il craignait un danger imminent.

Un nouveau courant, plus fort que les précédents, vous bouscule dans les flots et force Shigure à remonter à la surface. Et c'est là que tu réalises l'étendue de votre erreur : un Prédastérie vous attend, perché sur un rocher, et crache dans votre direction un nuage sombre qui ne laisse pas de place au doute – la bestiole cherche à vous empoisonner.

Seulement, avant que la nuée toxique ne vous atteigne, un éclat bleuté s'interpose – le Carapagos, touché de plein fouet, geint et s'enfonce dans les flots, sonné par la douleur vive provoquée par le poison du Prédastérie. D'abord troublé, ton regard est bien vite attiré par la petite chose brillante accrochée au rebord de la carapace du Pokémon. Tu tends la main, mais la tortue s'enfonce dans les eaux.

Et le Prédastérie prépare déjà sa prochaine offensive...