Les vacances. Enfin tu allais pouvoir te ressourcer un peu. Comme à ton habitude, tu voulais en profiter pour visiter un peu du pays et ramener de super photos souvenir pour l'album de Grand-Mère. Elle adorait quand tu lui racontais tes aventures ou tes journées à son chevet chaque soir. Elle aimait aussi passer du temps à jouer aux jeux de sociétés ou aux cartes avec toi, même si elle gagnait presque toujours. Mais ce matin, tu avais décidé de lui préparer un bon clafoutis et pour cela rien de mieux que de bonnes cerises du Parc du Saule fraîchement cueillies.
Tu suivais minutieusement ta routine, ta sublime robe, ta coiffure sophistiquée et enfin tes magnifiques gants en cuir. Un panier en osier tapissé d'une feuille du journal de la veille et épaulé de ton Brindibou, tu partais enfin à l'aventure. Tu voulais que tout soit prêt pour le goûter, autrement dit avant que Grand-Mère ne se réveil de sa sieste de l'après-midi. Pour l'heure il était encore tôt, en effet tu n'étais pas du genre grasse matinée, mais le repas de midi était déjà prêt et reposait sagement au réfrigérateur, ce qui te laissais du temps pour faire ta récolte de fruit rouge.
« Allons-y Emerald ! »
Tu passais enfin le seuil de la porte laissant Grand-Mère à son petit déjeuné qui tu venais de lui servir. Pour ne jamais changer, café corsé et tartines de beurre et de confiture d'abricot. Ton Brindibou semblait très joyeux à l'idée d'aller prendre l'air au Parc du Saule, l'occasion pour lui de se dégourdir les ailes dans un environnement différent des jardins du manoir qu'il connaissait par cœur. Peut-être même l'occasion d'y faire de nouvelle rencontre. Lui qui était si sociable, adorait jouer avec d'autres Pokemon.
L'immense saule qui donnait son nom au parc faisait de l'ombre aux nombreux banc disposés un peu partout. La rosée du matin perlait encore dans l'herbe et Brindibou s'éleva alors de ton épaule pour tenter de rejoindre la plus haute branche de l'immense arbre. une légère brise fit légèrement onduler le bas de ta robe et tu commençais à ramasser les cerises bien mûres que tu croisais sur ton chemin. Tu te promenais tranquillement sur le sentier, appréciant les rayons de soleil qui chauffaient tes joues. Esquissant un sourire tu fermais les yeux quelques instants pour profiter de se sentiments de liberté quand un choc vint interrompre la magie du moment.
Gênée, tu t'empressa de t'excuser, constatant que ton panier c'était renversé, laissant rouler les quelques cerises sanguinolentes sur le sol. Heureusement, l'homme ne semblait pas tâché du jus rouge vif des fruits qui étaient brusquement tombés. Certaines étaient encore récupérable des suites cet incident, tu te baissais alors pour les remettre soigneusement dans ton panier, sans les abîmer plus qu'elles ne l'étaient déjà. Toujours accroupie, tu levais les yeux. Un Zorua observais tes gestes, perplexe. Tu le salua d'un signe de la main, avant de te relever, les joues rosies par la honte.
« Pardonnez-moi, je suis confuse ! Je ne regardais pas où je mettais les pieds... »
Ca ne faisait que quelques jours depuis mon départ de la maison familiale. Certains diront que oui, ce n'est "que" quelques jours. Si seulement ils savaient... Je suis tenté de me dire qu'il ne peux que s'agir de personne qui n'ont elles-mêmes pas voyager. Ou pas encore, pour leur laisser quand même le bénéfice du doute. Mais quelques jours, quand on se déplace... Enfin, plutôt, surtout si on se déplace, ça laisse le temps de voir un peu de paysage. Et le pire dans tout ça, c'est que je savais que j'en avais encore pour à peu près... dix ou quinze fois plus, rien que pour la région de Lumiris ! Ça va que j'avais seulement vingt ans, parce que j'imagine très mal un vieux faire ça.
La visite du jour était la ville de Sunyra. J'en avais toujours entendu un peu parler, elle était juste de l'autre côté de la piste cyclable, mais sans vélo j'étais un peu obligé de faire le tour. Pas que ça me dérange tant que ça, au contraire. Ça n'avait que retarder mon arrivée, la veille au soir, dans cette ville qui ne manquait pas de montrer rapidement ses charmes. La ville semblait calme, ce qui n'était pas sans rappeler mon village natal, mais elle n'en était pas encore à ce niveau-là de calme. Bon, l'heure matinale n'aidait guère en revanche. Ou plutôt, elle contribuait à son calme. Et il y avait aussi le port, que je n'avais pas encore visité. Même si ce n'était pas forcément le meilleur endroit à visiter.
Oui, j'étais bien arriver hier soir sur place, mais avec la fatigue du trajet... Je n'avais absolument pas pris le temps de visiter pour le moment. En toute honnêteté, je m'étais contenter de trouver un endroit pour pouvoir passer la nuit au chaud et au sec, et je m'étais à peu de choses près effondré sur le lit. Je pouvais encore imaginer la trace de mon impact sur le matelas... Mais qu'importe, aujourd'hui c'était journée visite ! Et on m'avais, à mon arrivée, parler d'un endroit que je devais voir. Le parc du Saule. On me l'avais vendu comme un endroit rêvé pour se poser un peu sous les feuilles des arbres et le saule qui trônait en son centre. J'avoue être curieux de cet arbre. Après tout, il avait donné son nom au parc.
Mais trêve de blablas ! D'assez bonne heure, je m'étais déjà éclipsé de mon hébergement, non sans avoir réglé la facture bien évidemment. Et avoir embarqué May sur la tête. Où bien, c'est elle qui m'avait embarqué, tout dépendait du point de vue. Je marchait d'un pas assez calme, j'avais toute la journée devant moi et même si la ville semblait être assez grande, je n'allais pas tout visiter aujourd'hui. Le quartier résidentiel ne m'intéressait guère et l'arène... Je ne pouvais pas encore y aller. Et pour l'heure, je n'en avais guère l'envie. J'allais déjà commencer avec le parc, et ensuite j'aviserai.
En parlant du lieudit d'ailleurs, je n'étais pas déçu. Il était assez facile à repérer de loin avec son arbre, mais entrer à l'intérieur... C'était comme une autre atmosphère. La ville semblait déjà bien calme, mais ici... Outre le calme qui semblait plus présent, on pouvait y ajouter une petite touche de sérénité et de bien-être. Reposant. Je comprenais maintenant pourquoi l'endroit m'avait été chaudement recommandé. Je ne pouvais décemment pas ne pas le montrer à ma sœur, même si ce n'était que par écrans interposés. Ça lui mettrait sans doute un peu de paillettes dans sa vie, qui sait.
Sans perdre de temps, je sortis de quoi prendre les lieux en photo et en vidéo. C'est toujours mieux avec une vidéo, ne serait-ce que pour le bonus son. Bon, avec une Zorua peu près aussi curieuse que moi sur la tête, c'était pas forcément facile à faire, et marcher l'étais encore moins. Mais je tenais ma route. Jusqu'au moment ou la loi de Murphy décida de venir rajouter son grain de sel à la façon d'un cuisiner qui en rajoute par petite pincées dans son plat de pâtes. Au moment d'un tour sur moi-même, assez lent pour laisser le temps de voir la vidéo quand même... au moment de marcher à reculons, May glissa de ma tête et me boucha la vue. Comment elle avais fait, je l'ignorais, mais elle était à moitié suspendue dans le vide, à essayer de se remonter avec les pattes sur mon nez. Moi, ne m'y attendant pas, mon réflexe fut de reculer. Je recula donc, plus vite. Et percuta quelque chose en lâchant un petit gémissement de surprise. Non, c'était pas quelque chose. C'était quelqu'un. La suite était digne, ou pas, d'un film. Imaginez vous la scène. La personne ne tombe pas, en revanche je tombe à côté d'elle de toute ma longueur, le téléphone tombe dos au sol en continuant évidemment l'enregistrement, et ma petite Zorua part en rouler bouler vers l'arrière. Heureusement, elle s'arrêta d'elle même au bout de deux roulades. Pire que les films de série B.
Je prends quelques secondes pour retrouver un peu mes esprits et essayer, peut-être, de comprendre ce qu'il venait de se passer. Puis je me relève en m'époussetant un peu et en regardant la personne que j'avais bousculer. C'était une jeune femme blonde, qui était en train de ramasser quelques fruits au sol, sans doute tomber de son panier au moment du choc. La pauvre, je n'allais pas la laisser la, malgré le fait qu'elle était en train de s'excuser à mon pokémon, aussi je me baissa et l'aida à remettre les fruits encore en état dans ledit panier.
- Dans ce cas-là, nous étions deux à ne pas regarder, qui plus est vous n'êtes en rien fautive. Si je n'étais pas en train de marcher à l'envers, je vous aurai vu arriver. Surtout avec le soleil pour faire briller cette belle chevelure dorée.
Et voilà que je me mettais déjà à la charmer un peu. Enfin, à tenter du moins. Sans même me préoccuper de mon propre état, heureusement je n'avais qu'un peu de poussière sur le dos et je n'étais tombé sur aucun fruit. May non plus, la petite fourbe était d'ailleurs déjà en train de remonter le long de mon jusqu'à arriver sur mon épaule gauche, sur laquelle elle se loge mieux. C'est à dire couchée sur le ventre avec les quatre pattes qui pendent de part et d'autre. Elle aurait droit à sa vraie fausse pichenette plus tard, la petite teigne qu'elle était. En attendant, après en avoir fini avec le ramassage des fruits au sol, je me releva lentement avant de tendre la main à la belle blonde qui me faisait face, comme pour l'aider à se redresser. Elle en était parfaitement capable, mais la galanterie...
- Peut-être que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? Un coup de main, un repas, que sais-je. Dîtes-moi.
Tu osais enfin poser ton regard azuré sur le jeune homme qui venait de t'aider à te redresser. En effet, il t'avait gentiment tendu la main et tu n'aurai su refuser son offre, du moins tu n'aurai pu après avoir failli tâcher de rouge tout son habit. D'ailleurs, son accoutrement était au moins aussi élégant que ses douces paroles à ton égare. Flatteries qui firent virer tes joues rosie de honte au rouge vif.
« Dans ce cas-là, nous étions deux à ne pas regarder, qui plus est vous n'êtes en rien fautive. Si je n'étais pas en train de marcher à l'envers, je vous aurai vu arriver. Surtout avec le soleil pour faire briller cette belle chevelure dorée. »
Tu ne pouvais t'empêcher d'apprécier le compliment, de plus, il venait d'un homme absolument charmant lui aussi. Sa chevelure argenté, souligné d'un regard presque glaciale laissa courir un léger frisson le long de ta colonne. Malgré tout tu gardais une posture toujours très droite, très courtoise.
« Je vous en prie, vous me flattez. Il aurait été normal que je fasse plus attention également, cela ne se reproduira plus. »
Voilà que celui qui ressemblait en tout point à un prince, proposait maintenant ses services. Il n'y avait pourtant rien a excuser, après tout, personne n'avait été blessé pour autant. Mais l'idée de rester en sa compagnie un peu plus longtemps ne t'étais pas non plus désagréable. Grand-Mère était toujours ravie d'avoir de la visite au manoir, elle serait surement enchanter de rencontrer... Oui, quel était son nom ? Tu ne t'étais pas présenter à lui, quelle grossièreté !
« Peut-être que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? Un coup de main, un repas, que sais-je. Dîtes-moi. »
Embarrassée, tu n'avais de toute façon d'autre choix que d'accéder à sa requête pour rattraper ton manque de discernement. L'hospitalité semblait être de rigueur suite à tous ses événements. Tu t'inclinais respectueusement devant lui avant de t'exprimer avec sincérité.
« Veuillez m'excuser, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Elisabeth, Elisabeth Newton. Et Je serais ravie de vous inviter pour le goûter, j'avais justement prévu de cuisiner. Peut-être pourriez-vous m'aider à la préparation ? »
Tu arborais un large sourire sans toutefois exhiber tes dents immaculées.
« Vous aimez le clafoutis ? »
A peine avais-tu finis de poser la question, qu'Emerald fit son entrée comme une furie, avant d’atterrir délicatement sur ton épaule. Il jugea le jeune homme du regard avant de gonfler fièrement son poitrail comme pour tenter de l'intimider. Ton Brindibou avait une fâcheuse tendance à se méfier des hommes en toute situation, à plus forte raison à cause de ton passif. Ton père n'avait jamais été un exemple et même si ton Pokemon ne l'avait pas connu, tu t'étais confiée à lui plusieurs fois à ce sujet et Emerald n'y était pas insensible, bien au contraire. Loyal et fidèle, il n'hésitait pas à prendre ta défense, même lorsque c'était inutile. En sommes, il était ton meilleur ami ou "ton petit bijou" comme tu aimais le qualifier.
Visiblement, les torts semblaient partagés... Je ne voyait pas en quoi, mais en y réfléchissant un peu, je n'avais pas tout les morceaux de "l'histoire". Peut-être qu'effectivement, je n'étais pas le seul à regarder. Enfin, qu'importe, inutile d'en faire toute une histoire, il n'y avait au final eu aucun mal et c'était tout ce qu'il y avait à retenir. Ça et le fait que je n'avait pas affaire à une personne insensible, à en croire ses jours qui se coloraient de rouge. C'était toujours une bonne chose à savoir.
Je fis en revanche un peu pris par surprise quant à la révérence qu'Elisabeth m'adressa. Je ne m'y attendais pas vraiment pour être franc. Encore, le ton respectueux ainsi que le vocabulaire choisi, c'était une chose. Mais de la à s'incliner... Pour moi qui ne faisait pas partie d'une quelconque noblesse ou richesse ou quoi que ce soit... Oui, j'étais surpris et je n'avais même pas réussi à le cacher pour le coup. Mon pas en arrière en était le témoin, de même que ma main levée devant moi, comme pour indiquer que ce n'était pas la peine. Enfin, indiquer. Ce n'était vraiment pas la peine d'en faire autant, si ?
- Ma foi, pourquoi pas, j'avais un peu l'habitude de cuisiner chez moi, avant de partir. Même si j'ai l'impression que je n'ai pas votre niveau, ça n'en sera pas moins un plaisir. Et pour vous répondre, je n'en ai jamais essayer, alors je ne pourrais pas répondre... Oh, avant d'oublier, vous pouvez m'appeler Alexen, vous avez pris la peine de vous présenter, il faut bien que je vous rende la politesse.
Je me fit miroir du sourire que la jeune Newton était en train de m'adresser, avant de me faire interrompre comme il fallait par ce qui se trouvait être un Brindibou. Sauf qu'il ne semblait pas sauvage... Quoique ? Le fait qu'il se perche sur l'épaule de la jeune demoiselle me faisait plutôt penser que c'était le sien, et à bien y penser... Il me faisait un peu cette impression de chercher à la protéger, ce qui était un peu paradoxale au vu de sa taille, cela dit il n'en restait pas moins un pokémon. Le sous-estimer n'était pas une bonne idée du tout... Donc, j'allais le titiller, pas méchamment, mais le titiller.
Lentement, j'avance le doigt jusqu'à le mettre dans son plumage, sans toutefois le toucher directement. J'allais très certainement me faire pincer pour cet outrage, mais qu'importe. Puis je le regarde avec un sourire à moitié idiot, à moitié amusé, à moitié pas blagueur et à moitié sérieux tout en me dépêchant de retirer mon doigt, avant de me faire pincer.
- Fais gaffe, t'as un trou dans tes plumes. T'en fais pas, je lui veux aucun mal, je lui ferais rien. Sauf si... c'est elle qui me le demande.
Je me recule d'un pas, à nouveau, avec de regarder à nouveau Elisabeth, reprenant un sourire amical et la regardant dans les yeux un petit temps. Puis de lui demander, alors que ma Zorua descendit rapidement de mon épaule pour aller... Je ne savais pas où.
- Si nous y allions ? Autrement, on va prendre racine et même si je ne doute pas de votre capacité à rivaliser avec le cœur de ce parc, je doute que c'est ce que vous vouliez.
Ne connaissant pas la destination ou elle voulais m'emmener, je ne pouvais pas l'emmener, en toute logique. En revanche, je put voir revenir May avec un truc assez important dans le bec. Mon téléphone. Qui était encore en train d'enregistrer. Un peu plus et je l'oubliais ici, j'aurai quand même l'air abruti. Je me baissa et récupéra rapidement mon pokémon ainsi que mon engin, avant d'installer May sur l'épaule qu'elle venait de quitter. Et de reprendre mon téléphone, arrêtant l'enregistrement tout en me marmonnant plus à moi-même, plus qu'à quelqu'un d'autre. Mes mots furent d'ailleurs présents sur la fin de la vidéo et ça pouvait se sentir qu'il s'agissait de quelque chose plus affectif qu'autre chose.
- Hé bien, un peu plus et je le perdais. Ma sœur a beau ne pas t'apprécier, tu t'en fiche, tu tiens à elle malgré tout. Brave teigne.
« Ma foi, pourquoi pas, j'avais un peu l'habitude de cuisiner chez moi, avant de partir. Même si j'ai l'impression que je n'ai pas votre niveau, ça n'en sera pas moins un plaisir. Et pour vous répondre, je n'en ai jamais essayer, alors je ne pourrais pas répondre... Oh, avant d'oublier, vous pouvez m'appeler Alexen, vous avez pris la peine de vous présenter, il faut bien que je vous rende la politesse. »
Quel beau parleur ! Mais cela ne semblait guère plaire à ton Brindibou qui ne manqua pas d'essayer de pincer le doigt du bel Alexen ici présent. Il faut bien dire que ce dernier avait également chercher en mélangeant le plumage du Pokemon, mais tout de même.
« Allons, allons Emerald. Ce ne sont pas des manière, enfin ! En voilà des façons, présente donc tes excuses à ce charmant jeune homme. Tout de suite, aller ! »
Tu croisais les bras dans un léger cliquetis métallique et fronçais les sourcils pour faire comprendre au Brindibou qu'il n'était pas de taille à contredire tes ordres. Frustré et vexé, Emerald ronchonna dans son duvet ce qui semblait être des excuses, avant de tourner sa tête dans son dos. Tu relâchais tes bras, tenant ton panier rempli de cerise à deux mains et arborais de nouveau ton doux sourire face à Alexen.
« Merci Emerald, tu vois quand tu veux, tu sais faire preuve de gentillesse. Je suis désolé, il faut l'excuser. Disons qu'il n'est pas très familier avec les hommes que je rencontre. Il a ses raisons... »
Tes yeux voguèrent soudainement sur les flots de tes pensées obscures qui surgissaient tout droit du passé. Un souvenir enfoui, que tu aurais préféré oublier à jamais. Mais il était marqué au fer rouge dans ton esprit, comme celui du jour où ton père a levé la main sur toi pour la première fois. Tu revenais à toi, ébloui par un rayon de soleil. Quelques minutes de plus et cette absence aurait put t'arracher quelques larmes. Heureusement ce fut bref, peut-être Alexen n'avait-il même pas remarqué cet écart de concentration.
« Alors comme ça vous n'avez jamais goûté au douces saveurs du clafoutis aux cerises ? »
Tu lançais rapidement un nouveau sujet de conversation, comme pour effacer ce qui venait de se passer. Comme si l'instant présent n'avait jamais eu lieu. Tu voulais a tout prix éviter qu'il ne te pose trop de question à ce sujet. C'était une corde sensible pour toi et tu souhaitais que cette belle journée se poursuive aussi joyeusement qu'elle avait commencée.
« Je vais vous apprendre, vous allez voir c'est très simple. Et puis je ne peux pas laisser passer un tel manquement, vous devez absolument goûter ce dessert fruité ! »
Tu engageais donc le pas en direction du manoir de Grand-Mère. Cette dernière aurai surement finit sa sieste à votre arrivé et serai surement ravie de faire la connaissance d'Alexen, ou plutôt de Monsieur Isawa comme tu lui présenterais pour ne pas paraitre trop familière. Le Brindibou, toujours paisiblement installé sur ton épaule, surveillais du coin de l'œil le moindre fait et geste du jeune homme. Bien que le Pokemon avait retrouvé son calme, il restait méfiant envers Alexen, qu'il soupçonnait de vouloir te faire du mal, lui aussi.
Tu quittais le Parc en compagnie d'Alexen, le chemin jusqu'a la demeure n'était plus très long et Emerald supervisait chaque pas que faisait ton camarade. Une fois arrivé dans les jardins, le Brindibou se précipita devant la porte tout en hululant. Le raffut volontaire du Pokemon ne manqua pas de fonctionner et Grand-Mère lui ouvrit la porte. Fou de joie, Emerald se jeta dans ses bras pour un tendre câlin, pendant que tu guidais le jeune homme jusqu'à eux. Tu salua Grand-Mère, contente de la voir au meilleur de sa forme aujourd'hui encore. En effet elle était âgée, mais elle était coriace pour une mamie.
« Grand-Mère, je te présente Monsieur Isawa. Je l'ai rencontré dans le Parc du Saule en allant cueillir quelques cerise ce matin. Je l'ai accidentellement renversé, car sotte que je suis, je ne regardais pas ou je mettais les pieds. Alors je l'ai convier à goûter avec nous pour me faire pardonner, si cela ne te dérange pas bien entendu. »
Grand-Mère, souris et acquiesça. Elle était assez peu bavarde, même dans son intimité. Elle te racontais souvent les vieilles histoires de sa jeunesses, mais aujourd'hui les rôles se sont inversés et c'est toi qui lui compte les tiennes à son chevets chaque soir avant de dormir. Sous la bénédiction de Grand-Mère tu conduisais alors ton ami à la cuisine, derrière les fourneaux.
« Prêt à mettre la main à la pâte ? »
Le Brindibou semblait avoir totalement changé de comportement et se proposais même d'aider, faisant signe a la petite Zorua de les rejoindre aussi pour l'activité du jour.
Visiblement, je n'étais pas vraiment du goût de toute le monde. Enfin, plutôt, je n'étais pas au goût du Brindibou, qui avait clairement fait comprendre qu'il ne m'appréciait pas tant que ça. Malgré les excuses, mais je ne parlais pas le pokémon. Il aurait put m'insulter que je n'en saurais rien du tout. Quoiqu'en voyant la tête qu'il tirait, ça avait l'air d'être effectivement des excuses. Pour sa défense, j'avais dérangé son beau plumage, les petits mots d'oiseaux auraient donc été valides.
- Oh, ce n'est pas un souci, il a bien raison. J'ai droit au même modèle de mon côté, à l'exception qu'elle ne se limite pas à un genre particulier... Ça ira quand nous aurons appris à nous connaître, tout les quatre.
Non, je ne parlais pas du tout de mon modèle de Zorua... Si. Après ce court épisode, Elisabeth avait d'ailleurs au passage retrouver son sourire après la remontrance envers son oiseau, vint un court silence de la part de tout le monde. Mais ce n'était pas un silence gênant ou l'on cherchait quelque chose à dire, au contraire. Celui-ci était plutôt bienvenu, en un sens. Il permettait de profiter des lieux et de la présence des autres. Qui plus est, ce n'était pas un moment propice à parler pour ne rien dire. Ce ne fut que quelques secondes plus tard que la jeune femme se manifesta à nouveau. Et je ne put qu'hocher la tête en guise de réponse, tandis qu'elle était en train d'engager la marche.
- Malheureusement non, ça fait encore partie de ces douceurs que je n'ai pas eu le plaisir d'expérimenter. Apprenez-moi donc ! Faîtes-moi expérimenter, je ne demande que ça.
Bien sûr, je n'allais pas rester derrière et lui emboitait le pas, sous l’œil vigilant de son pokémon. Je mentirai en disant que je n'avais pas envie d'enquiquiner un peu le hibou et de faire mon gamin, comme on peux le voir dans certains films, à lui tirer la langue et faire de quelconques grimaces. Mais c'était un coup à ce qu'Elisabeth se retourne pile à ce moment-là et je n'avais pas vraiment envie de me retrouver dans cette situation la. Tout se passait si bien, ce serait idiot de tout gâcher bêtement.
Ce fut donc calmement que je la suivais et que je regardais un peu partout. Je n'étais après tout pas originaire de la ville. Par contre, j'étais un peu surpris quant à son habitation. Je m'attendais à une grande maison, mais la... On était passer au stade supérieur. Un manoir. Oui, je ne m'y attendais pas et je fus suffisamment surpris pour ne pas remarquer le changement de comportement du Brindibou. Pour la précision, May ne se défendait pas mieux, elle avait la bouche grande ouverte en fixant le sommet du manoir. Le tout en restant sur mon épaule, qu'elle n'avait pas du tout quitter. J'eus à peine le temps de me remettre de ces émotions que nous étions face à une personne âgée et que déjà, on me présenta à elle. Monsieur Isawa. C'était un peu comme enfoncer un clou. Je n'étais pas du tout habitué à me faire appeler de la sorte, et pourtant j'allais devoir m'y faire. C'était un douloureux rappel que je n'étais plus enfant ou même adolescent... Je parvins à ne pas le montrer toutefois et fit une petite courbette en avant, un bras sur le ventre à la manière d'un majordome, ne manquant pas d'essayer de montrer le respect que j'avais envers cette dame. Il faut toujours respecter les personnes âgées, leur sagesse est inestimable par moment.
- Enchanté, Madame. Pour la défense d'Elisabeth, je n'étais pas dans une situation plus avantageuse qu'elle, à me balader à reculons. Heureusement, plus de peur que de mal.
Mais pas le temps de niaiser comme qui dirait, Elisabeth m'emmenait déjà dans les cuisine de son spacieux chez elle. Pas que cela me dérangeait, à bien y penser, quoi de mieux que de cuisiner quelque chose pour passer du bon temps ensemble ? J'hochait la tête à l'attention de la jeune femme tout en enlevant mes gants, les rangeant dans les poches de ma veste. Ça faisait une petite bosse, mais qu'importe, ce serait pas dérangeant.
- Toujours prêt, le tout est de savoir si la pilote est prête à partir à l'aventure.
De son côté, May semblait un peu perplexe. C'était bien une des rares fois ou elle avait le droit de donner un coup de patte pour préparer de la nourriture. En même temps, elle avait l'habitude de piquer ici et la quand on avait le dos tourné, alors forcément... Et c'était pas tout le temps, bien sûr que non, c'était de façon aléatoire. Parce qu'être trop prévisible, c'est pas drôle. Bon d'accord, avec le Brindibou pour la motiver à moitié, elle n'était pas restée perplexe bien longtemps, faut pas déconner non plus. La descente de mon épaule était d'ailleurs aussi facile que "je me lève et je saute et je manque de glisser et me finir sur le ventre". Au moins, elle n'était pas tombée. Ca va qu'il n'y avait encore rien à faire tomber, ce serait un coup à finir recouvert de farine...
Et de mon côté ? J'attendais, en souriant, quand même. Ca paraît bête dis comme ça, mais je ne pouvais pas faire grand chose de plus pour le moment. Je veux dire, je connais pas l'endroit, alors je ne pouvais pas chercher le matériel ou même les ingrédients. Pour faire quelque chose que je n'avais jamais fait ou goûter... Ouaiiis, en fait j'allais rien pouvoir faire tant que je n'avais pas de directives d'Elisabeth. Mais j'avais pas vraiment de craintes, à vrai dire. Ca m'étonnerait qu'elle prennes des siècles avant de s'y mettre. Ca n'avait clairement pas l'air d'être son style.
Le plan de travail c'était transformé en champ de bataille. La farine recouvrait toutes les surfaces, aussi bien le sol que les placards. Les Pokemon non plus n'avaient pas été épargnés. Emerald tenta de s'ébrouer mais la poudre blanche restait fermement collé à plumes. Tu riais. Ton visage était tâché de rouge. Le jus des cerises avaient également dégouliner des ustensiles sur la plupart des plats utilisés. Tu tendais un torchon propre à Alexen pour qu'il s'essuis et fit de même. Une fois de nouveau présentable tu pris ton Brindibou et le plaçais sous les jets du robinet de la cuisine pour rincer ses ailes encore toute collé de pâte. Emerald n'appréciait guère être ainsi trempé, surtout lorsque tu le séchais avec une serviette. Le duvet tout ébourriffé, le Pokemon hibou s'adonna à la longue tâche d'ordonner une à une toutes ses plumes à l'aide de son bec. Tu esquissais un rictus bienveillant en le regardant et le laissais tranquille.
« Nous ferions bien de commencer sans lui, il risque d'en avoir pour un moment ! »
Direction le salon, ou tout le monde s'installait pour le gouter. Tout juste sortie du four, tu coupais le clafoutis en huit parts égales pour en servir une à Alexen dans un assiette en procelaine. Honneur aux invités, c'était la moindre des politesses. Puis vint le tous de son Zorua, puis de Grand-mère et enfin Emerald et toi. Emerald qui finissait tout juste sa "rangement" si on pouvait le qualifier ainsi. Tu plongea ta cuillère dans le gâteau et gouta la première, souhaitant bon appétit à tout le monde.
« Faites attention aux noyaux ! Alors qu'en pensez-vous ? »
Emerald semblait adoré, ignorant totalement la présence des noyaux dans les cerises, qu'il avalait tout rond sans conséquence particulière. Le gouter terminé, tu pris le temps de débarrasser la table et de faire un brin de ménage dans la cuisine toujours sale, laissant Alexen en compagnie de Grand-Mère quelques instants. Grand-Mère posa quelques question à ton amie sur ce qu'il faisait dans la vie, bref une conversation tout ce qu'il y avait de plus classique entre deux personnes qui faisaient connaissance. Ton labeur terminé, tu rejoignais Alexen dans le salon.
« Voudriez-vous que je vous fasse visiter la demeure ? Ainsi nous pourrions faire plus ample connaissance. »
Tu te tenais droite de manière toujours aussi distingué face à ton interlocuteur. Un gage de respect. Grand-Mère préféras s'éclipser sous la véranda pour bouquiner dans son rocking-chair pendant notre petite promenade digestive.
Dire que les choses ne s'étaient pas passées comme prévu en cuisine, c'était un peu comme dire qu'il y avait des morts dans un film d'horreur. Tout le monde le sait et ça a à peu près autant de surprise que quelqu'un qui défonce une double porte grande ouverte. C'est-à-dire absolument aucune. C'était donc sans grande surprise que nos pokémons fut tout deux recouverts de farine, de même que moi et Elizabeth, du moins en partie. Mais, l'avantage dans tout ça, c'était que pendant la Grande Bataille du général Clafoutis aux cerises, nous étions sortis victorieux et avions réussis à le préparer sans se planter. Ce qui était à la fois couru d'avance, du fait que la jeune femme connaissait parfaitement sa recette, mais qui était tout aussi bien raté d'avance, puisque je n'en savais rien du tout de mon côté et mes maigres connaissances en cuisine n'allaient me permettre que de sauver les meubles. Heureusement, ce n'était pas le cas et j'étais même très bien accompagné dans cette affaire.
Le temps de se débarbouiller rapidement et d'enlever le plus gros des dégâts sur nos personnes, ainsi que nos pokémons et ce malgré la réticence d'une certaine Zorua, et nous voilà déjà partis vers le salon avec un dessert encore chaud dans les mains. En toute franchise, c'est tellement mieux quand c'est servi encore chaud, mais je m'avançais sans doute en généralité en comparant aux autres desserts. Fort heureusement, je n'avais pas à ajouter une déception à la liste de la journée. Le clafoutis était délicieux et je n'était pas le seul à le penser à en croire la vitesse avec laquelle May était en train de dévorer sa part. J'allais être bon pour lui nettoyer à nouveau le visage, à moins de vouloir en retrouver des morceaux derrière les oreilles.
Je ne manquais bien évidemment pas de faire part de mon avis concernant ce délice et ce fut à peu près tout aussi rapidement que je me retrouva seule avec la doyenne des lieux. Comme il fallait s'y attendre, elle ne tarda pas à me faire part de diverses interrogations me concernant. Rien de bien méchant en somme et je lui répondait en toute honnêteté, après tout je n'avais rien à cacher. Elle fut donc la première au courant que je venais tout juste d'entreprendre un voyage aux quatre coins de Lumiris, dans l'unique but de faire plaisir à ma sœur et voir le monde, pour peut-être trouver une place ou une vocation. Et si ça ne menait à rien, alors je verrais bien ce qu'il adviendrait, il y avait tellement de choses ici bas qu'il était impensable de ne rien trouver pour me satisfaire. Dans tout les cas, je ne pouvais en ressortir que plus grand et mature en un sens, étant confronté à une vie qui n'était guère simple.
La jeune Elizabeth fut bien rapidement de retour en notre compagnie et me proposa d'ailleurs de visiter sa demeure, souhaitant faire plus ample connaissance, pour citer ses mots. Ce qui n'était absolument pas pour me déranger, bien au contraire.
- Avec plaisir ! En plus de faire connaissance, ça nous fera aussi office de petite balade digestive.
Je me levais donc, en saluant l’aînée de la pièce tandis qu'elle partait de son côté pour s'occuper à sa façon. Puis, je suivais la jeune femme dans son antre, restant derrière elle tandis qu'elle nous baladait ici et la.
- En tout cas, entre le dessert et notre rencontre, j'ai put me rendre compte d'une chose. Je n'allais pas le dire devant votre Grand-mère pour ne pas risquer vous embarrasser, mais je ne peux m'empêcher de vous trouver aussi... douce que le clafoutis. Non pas que ce soit une mauvaise chose, bien au contraire, ça rends votre compagnie d'autant plus agréable.
Et voilà que j'y allais de nouveau de mes compliments sur un ton un peu mielleux, mais pour ma défense, je me devais de lui dire. Ce n'était même pas dans un but de la charmer ou quoi que ce soit d'autre pour le coup, il ne s'agissait que de mon ressenti en sa présence. Je continuais dans la foulée, bien qu'il ne s'agissait plus d'un compliment et que j'avais déjà un ton plus normal, si l'on peux dire ainsi. Quoiqu'avec un gentil sourire sur le visage tout de même.
- Pendant que j'y pense, nous pourrions aussi profiter de la visite pour se nettoyer convenablement. La farine, ça a l'art de se glisser un peu partout et dans les cheveux, c'est une bien grosse embrouille, pour rester poli. Et malgré nos couleurs de cheveux respectives, je suis sûr qu'il y en a et qu'on ne la voit juste pas.
Après lui avoir montré les pièces les plus intéressantes du manoir, tu accompagnais ton ami jusque dans les jardins floraux. Quelques Pokemon plantes sauvages y avait élu domicile et tu aimais les observer jouer depuis un petit banc en ferraille blanc, dont la peinture était à refaire.
« En tout cas, entre le dessert et notre rencontre, j'ai put me rendre compte d'une chose. Je n'allais pas le dire devant votre Grand-mère pour ne pas risquer vous embarrasser, mais je ne peux m'empêcher de vous trouver aussi... douce que le clafoutis. Non pas que ce soit une mauvaise chose, bien au contraire, ça rends votre compagnie d'autant plus agréable. »
A ses mots tu fis un léger sursaut avant de rougir comme une pivoine. Tu t'étais alors assise sur le banc pour encaisser un tel compliment, certes il t'avais fallu un peu de temps, plusieurs secondes même, mais ne pas répondre aurait été trop impolie de ta part.
« Voyons, vous me flattez. Mais... Vos compliments me vont droit au cœur. »
Tu souriais, gênée. Tu ne savais plus vraiment ou te mettre et voyant cela, Alexen entreprit de changer de sujet. Un sujet qui pourtant, ne te mettait pas bien plus à l'aise que le précedent.
« Pendant que j'y pense, nous pourrions aussi profiter de la visite pour se nettoyer convenablement. La farine, ça a l'art de se glisser un peu partout et dans les cheveux, c'est une bien grosse embrouille, pour rester poli. Et malgré nos couleurs de cheveux respectives, je suis sûr qu'il y en a et qu'on ne la voit juste pas.. »
Cependant, ça remarque était justifiée. Tu avais manqué à ton devoir d'hôte en oubliant de lui proposer une bonne douche.
« Oh oui bien sur, ou avais-je la tête ! Veuillez pardonner mon manque d'hospitalité. »
Tu t'inclinais de manière respectueuse une fois de plus car c'est ainsi que l'on t'avait enseignée les bonnes manières. Puis tu conduisais ton ami dans une des salles de bain de la demeure.
« Voici la salle d'eau des invités, il y a une grande baignoire. Faite à votre aise, je vais aller faire de même de mon côté. Je vous retrouve dans la salle de réception un peu plus tard, lorsque vous aurez finis votre toilette. »
Tu fermais la porte derrière toi, laissant Alexen et son Zorua dans leur intimité. Tu te rendais dans ta salle d'eau personnel en compagnie d'Emerald et te fit couler un bon bain chaud pour la prochaine heure à venir. Tu avais recouvert ton Brindibou de mousse pendant que tu te lavais les cheveux, pour lustrer ses plumes avant de vous sécher tous les deux. Une fois habillés et peignés, tu redescendais dans la salle de réception pour y attendre ton invité qui n'avait visiblement pas encore terminé de se refaire une beauté.
Apparemment, mes compliments faisaient mouche, ce qui me faisait sourire intérieurement, la réaction de la jeune femme étant tout à fait celle à laquelle tu t'attendais. Elle était rouge comme tout et heureusement qu'elle était assise. Au vu de sa réaction, il était facile de croire qu'elle aurait put avoir un petit sursaut de surprise, ou un pas en arrière. Sa réponse fut d'ailleurs tout aussi... classique, mais non moins sans effet. Si c'était devenu un classique, c'était que ce genre de choses marchaient. Et oui, je la flattais, je me plaisais même à le faire, cependant je ne devais pas trop en abuser non plus. Comme on le dit si bien, il ne faut pas abuser des bonnes choses, qui plus est ça ne pourrait que trop facilement laisser penser que j'ai une idée derrière la tête ou que je cherche à obtenir quelque chose. Alors que c'était tout simplement mon caractère...
Le changement de sujet était donc plus que bienvenue, autant pour elle que pour moi à vrai dire. Je la laissais donc répondre, s'excusant pour son inhospitabilité, avant de commencer à me conduire à travers les divers couloirs de son manoir. J'en profitais rapidement pour lui glisse quelques mots, d'une voix tranquille avec un petit sourire.
- Pas besoin de s'excuser pour si peu, il n'y a pas mort d'homme. Et puis, nous étions occupés à faire ce fameux dessert, c'est parfaitement normal de ne pas y penser, ne vous tracassez pas pour ça.
Nous arrivions toutefois devant une des salles de bains des lieux, ce fut à cette occasion d'ailleurs qu'elle me laissa seule avec mon pokémon, après m'avoir dit ou nous retrouver. L'idée de pouvoir profiter de sa grande baignoire me titillait un peu, j'étais bien obligé de l'avouer, mais je ne pouvais pas me le permettre. Enfin, pas trop. Je n'allais pas non plus la faire attendre, la pauvre pourrait croire que je profite d'elle autrement. Quoiqu'à bien y penser, ce n'était pas foncièrement faux non plus... Après cela, j'allais devoir rendre la pareille à Elizabeth, même si ma présence ici n'était qu'en dédommagement pour la commotion qui avait menée à notre rencontre.
Mais pour l'heure, place au nettoyage en bonne et due forme. Pas besoin de passer par les détails, mais je m'étais dis que je n'allais pas abuser des lieux... J'avais parlé trop vite apparemment. J'étais assez facilement resté une bonne heure dans le bain, à en profiter avec May. En revanche, c'était aussi elle qui s'était chargée de me faire sortir de l'eau, à grands coups de "J'essaye de sortir de la pièce en étant encore trempée et en m'en fichant de si tu es habillé ou non". Je fut, très bizarrement, très vite sorti de l'eau pour l'empêcher de faire des bêtises partout. Manquerait plus que ça tiens. M'enfin bon, puisque j'étais sorti, autant en profiter pour retourner dans la salle de réception, avec un peu de chance la jeune Elizabeth m'attendrai déjà.
Je fini donc rapidement de me sécher et de me rhabiller, réservant le même sort à mon pokémon qui fut d'ailleurs la parfaite copie d'une boule de poils de cartoon toute ronde avec juste le bout du museau et les yeux qui étaient visibles. Ce qui me fit bien rire d'ailleurs. Une fois qu'elle fut de nouveau présentable, à peu près, nous sommes tout deux sortis et ce que je pensais... s'était bien évidemment produit. La jeune blonde nous attendait déjà dans la salle et je me dépêcha de la rejoindre avant de m'éclaircir la gorge une fois qu'elle pouvait m'entendre. Ne manquerait plus que je lui fasse peur, même si ça devait sans doute être un peu rigolo...
- Désolé, j'ai été un peu plus long que ce que je pensais... J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Si c'est le cas, je m'en excuse platement.
Je la regardait avec un petite sourire gêné sur le visage, en me grattant l'arrière de la tête. May à côté avait l'air de s'en ficher royalement mais ça c'était un peu un détail, elle était même déjà en train de se balader un peu partout dans la pièce, regardant... partout, littéralement. Je reprends après un instant de silence, regardant la jeune femme devant moi.
- Quelle est la suite du programme, s'il y a quelque chose de prévu ? S'il n'y a rien c'est pas grave, on aura qu'à chercher de quoi s'occuper, si l'on reste ensemble tout les deux.
Alexen se racla la gorge pour signaler sa présence. Il se tenait à l'entrée de la salle de réception. Tu te levais du sofa pour le rejoindre en souriant.
« Oh non, ne soyez pas gêné il n'y a pas de mal enfin ! Et puis, j'ai moi-même pris mon temps, je ne vous attend que depuis cinq minutes. »
Tu jetais brièvement un œil par la fenêtre. Si ce matin, le soleil était à son zénith, le temps venait brusquement de changer, laissant place à d'énorme nuages noirs. Et alors qu'il se mettait à pleuvoir à torrent, les éclairs illuminaient le ciel dans un fracas assourdissant.
« Et bien, On dirait que nous n'avons d'autres choix que de choisir une activité en intérieur. »
Pendant qu'Emerald se cachait derrière les rideaux opaque de la baie vitrée, effrayé par l'orage, tu ouvrais le grand tiroir du buffet en bois qui trônait au fond de la pièce et posais sur la table plusieurs boites.
« Quelques jeux de sociétés vous tenterai ? »
Tu étais toi-même un peu gêné d'une telle proposition. Mais le temps ne te permettait pas vraiment une meilleure improvisation. Tu allais chercher ton Brindibou et tout en le serrant dans tes bras pour le rassurer, tu prenais place sur une chaise, face à Alexen.
« Allez-y installez vous et choisissez ce qui vous ferai plaisir ! »
Il y avait un peu de tout, des jeux de plateaux en passant par les jeux de cartes. Certains pouvant durer 20 à 30min, d'autres étaient plutôt fait pour occuper une bonne heure. Tous les grands classiques était présents, d'ailleurs la plupart des boîtes ne dataient pas d'hier sans pour autant être recouvert de poussière. A cet instant, tu espérais qu'il ne manquait pas de jetons ou de dés. Tu prenais alors conscience que ta vie, venait de prendre un tournant légèrement pathétique.
Tu avais un invité plus que mignon chez toi, qui plus est très gentil et tout ce que tu trouvais à lui offrir, c'était un moment de réflexion autour de jeux de sociétés vieux comme le monde. En y pensant, tu laissais échappée un léger soupir.
Cela ne faisait que cinq minutes qu'Elizabeth m'attendait ? Oh, ça ne faisait pas longtemps du tout, si ce qu'elle disait était vrai. Je n'avais aucune raison de douter de sa parole, mais étant moi-même du genre à modifier légèrement un temps d'attente pour ne pas faire culpabiliser autrui... Bah, on s'en fiche, au final, elle m'avait attendu malgré le fait qu'attendre en ayant rien à faire d'autre que se tourner les pouces ne soit pas la chose la plus passionnante à faire.
En parlant de choses passionnantes d'ailleurs... Je ne l'avais pas remarquer, trop occupé à passer un bon moment, mais la météo à l'extérieur du manoir s'était dégradée. Et par dégrader, j'entendais beaucoup dégrader. Nuages noirs, éclairs... Yep, un bel orage qui, pour le moment, nous clouait à l'intérieur de la demeure. Je doutais fortement que qui que ce soit ne s'amuse à sortir avec un temps pareil. Pour ma part, ce n'était pas si grave que ça, je n'avais pas de couvre-feu et j'avais l'avantage de m'être baladé avec toutes mes affaires depuis mon départ de ma chambre. Vu que je ne savais pas encore si je serais encore dans la ville d'ici la fin de la journée, autant ne pas me bloquer.
Ce fut la jeune femme qui fut la plus prompte à réagir, et à décider au passage de la suite du programme concernant ma visite devenue un peu séjour forcé à cause de la météo. Des jeux de sociétés. C'étais... inattendu, mais pas malvenu en y pensant. Je m'approchais donc de la table qui accueillait les diverses boites de jeux, qui allaient du simple jeu de cartes basiques jusqu'au jeu plus complexe, en passant par ceux qui nécessitaient une installation spéciale. Pour ne pas dire qu'il fallait monter l'un ou l'autre petit accessoire qui devait certainement être en petites pièces à l'intérieur de sa boite.
Je prenais un petit temps pour tous les regarder, me permettant de retourner la boite de ceux qui attiraient mon attention afin d'en lire davantage. Etant donné que le choix était mien, je partais du principe que je n'avais pas besoin de demander à pouvoir toucher lesdites boites. Ce serait tout de même stupide de prendre un jeu qui ne plait pas, juste parce que le titre est accrocheur mais pas le jeu en lui-même. Mais malgré ma quête d'informations qui était presque un jeu en elle-même, je put malgré tout entendre une chose qui me fit tourner l'oreille. Enfin, si j'avais des oreilles qui étaient capables de changer d'orientation bien sûr.
Je relevais lentement la tête vers le visage de la jeune blonde qui m'avait invité chez elle. J'avais bien entendu ? Elle venait de soupirer ? Voilà qui pouvait dire tant de choses, mais en mettant ensembles le fait que nous ne pouvions plus sortir et qu'elle en était presque "réduite" à proposer des jeux de sociétés... Peut-être allais-je un peu vite en conclusion, mais j'avais assimilé ce soupir à quelque chose de plutôt négatif et pas envers ma personne. Je pense qu'autrement, elle m'en aurait directement fait part.
- Pourquoi donc ce soupir ? Quelque chose ne va pas ?
Je lui posais ma question d'une voix un peu inquiète et un peu basse, de sorte que personne d'autre mis à part nous deux ne l'entendions. Bien sûr, je la connaissais un peu et dire que je m'inquiétais pour sa santé serait un peu tiré par les cheveux, mais rien que d'entendre que d'autres ont l'air inquiets ne laisse en général pas de marbre. Ca peux en revanche apporter toutes sortes d'émotions, mais j'étais prêt à courir le risque. Je déposais la boite du jeu que j'avais en main sur la table avant de venir m'installer à côté d'Elizabeth, sans arrêter de la regarder. J'étais tenté de venir lui poser une main sur l'épaule ou pire, de lui caresser la joue, mais je doute que son Pokémon me laisse faire. Sans même prendre en compte le gros risque que ça risquait de me faire passer pour quelqu'un qui cherchait à me rapprocher bien trop vite. Pour ne pas dire faire du rentre-dedans, d'une certaine façon.
May quant à elle était restée sur la table, elle continuait d’ausculter les différentes boites de jeux, n'ayant apparemment pas entendu la même chose que moi. Où bien, elle avait décider de complètement l'ignorer, c'était une possibilité aussi. Toujours était-il qu'elle était restée sur la table et qu'elle n'en finissait pas de renifler toutes les boites une à une, encore et encore. Heureusement qu'elles n'avaient pas de poussière, autrement ça aurait été le concerto d'éternuements.
« Pourquoi donc ce soupir ? Quelque chose ne va pas ? »
Sa question te fit réalisé que tu avais laisser paraitres tes pensées de manière disgracieuse et irrespectueuse.
« Oh non, tout vas bien ! Je suis désolé... Je me trouvais simplement un peu bête de vous proposer ainsi de vulgaire jeu de société. Ce n'est pas très approprié, mais le temps à un peu coupé court à mon imagination pour être honnête. »
Une fois de plus tu souriais d'un air gênée. Emerald était toujours caché dans tes jupons, effrayer par le moindre flash lumineux qui éclairait la pièce, tandis que la pluie tambourinait toujours contre les vitres.
« Si vous souhaitez faire une autre activité, je ne vous en tiendrez pas rigueur. Je comprend tout à fait que les jeu de société sont peut-être un peu démodés à notre époque. D'ailleurs à bien y réfléchir nous avons toujours la possibilité de regarder un film si vous préférez »
Tu t'efforçais de trouver d'autres idées plus intéressantes à lui proposer, mais ta réflexion en la matière semblait avoir atteint sa limite. Quoi que...
« Sinon... »
Tu te souvenais que le manoir comportait nombreuses pièces aujourd'hui inutilisées, que tu n'avais pas fait visiter à Alexen plus tôt dans la journée pour des raisons évidentes de ménage non fait. Ces salles étaient en quelques sorte abandonné depuis plusieurs années. Et pour cause, cette demeure, Grand-Mère en avait hérité de son père, comme son père de son père avant lui et ainsi de suite. Mais de génération en génération, la société évolue et dès lors le cœur du manoir est devenu un simple souvenir de famille que l'on contes aux petits enfants.
« Il y a bien toujours un endroit ou nous pourrions nous amuser un peu. »
Tu jetais un rapide coup d'oeil au Zorua du jeune homme.
« Si faire un brin de ménage pour ramener cet endroit à la vie ne vous embête pas, alors je pourrais vous proposer de faire un tour au sous sol. »
Tu te levais et regardais les cadres photos posées sur le vaisselier.
« Il y a longtemps il servait beaucoup pour des combats illégaux. Je ne vous l'ai pas montré tout à l'heure mais, il y a un terrain sous le manoir. Nous pourrions faire un petit combat Pokemon, qu'en dite vous ? »
Bien sur rien ne l'empêchait de refuser. Mais, il n'avait aucune raison d'avoir peur de t'affronter, si ce n'était de perdre face à toi.
Il semblerait qu'Elisabeth se compliquait un peu la vie pour pas grand chose... Je veux dire, je comprends bien sa logique, le pourquoi du comment que proposer un simple jeu de société peux paraître un peu vieillot voir même ringard en fonction de la personne. Je devais faire partie des rares personnes que ça ne dérangeait pas, c'était malheureusement quelque chose qui se perdait un peu avec le temps et l'avancée de la technologie. Mais malgré son sourire et ses mots d'excuses... Je n'étais pas si convaincu que ça, même si je ne poussais pas le sujet.
Ma Zorua, pour sa part, avait eu le temp de finir de faire passer son museau un peu partout et de renifler toutes les boites, de regarder tout les noms et que sais-je d'autre encore. Elle avait parfois des envies que je ne comprenais pas tout le temps... Toujours était-il qu'après ça, elle descendit de la table avant de nous regarder. Puis d'aller sous la jupe de la jeune femme, pour aller s'installer contre le Brindibou, comme pour tenter de le rassurer. Bon, c'était plus facile à faire, bien sûr, mais ça restait mieux que rien en un sens. Tant que ça ne tentait pas de remonter le long de l'habit, ça rendrais la situation bien plus... compliqué.
D'ailleurs, parlant de la jeune blonde, elle semblait réfléchir un peu avant de faire part d'autres propositions. Des films... Pourquoi pas ? Mais c'était un coup à s'endormir devant, du fait de la digestion. La suite en revanche... Elle fit une pause dans son énoncé, un simple instant, avant de reprendre en annonçant un endroit ou il était possible de s'amuser un peu. Je dut retenir un peu mon esprit pour ne pas me mettre à penser tout et n'importe quoi, tout juste suffisamment longtemps pour que la demoiselle puisse reprendre, expliquant sa pensée.
- Mmh... Je ne sais pas, je n'ai pas encore put combattre avec May... Et puis, je me demande si faire un brin de ménage, alors qu'on viens tout juste de sortir du bain est une si bonne idée que ça... Par contre, je suis curieux de voir l'endroit, on peux toujours commencer par la et voir ce que l'on fait après. Peut-être que l'envie viendra une fois sur place, qui sait ?
Ce n'était ni une acceptation, ni un refus... Mais plutôt, un peut-être. Je n'avais pas peur d'un combat, au contraire ça ne me dérangeait pas plus que ça. De se couvrir de ridicule, c'est autre chose mais j'y suis aussi un peu habitué par moments... La ? On pourrait juste dire que je n'en avais pas l'envie, même si on peux argumenter que c'est une bien piètre excuse pour refuser. Qu'importe, c'était vrai. Et comme je l'avais dit auparavant, peut-être que cela viendra une fois que nous serions sur les lieux.
Je souriait en regardant Elisabeth un petit moment, avant de finalement regarder un peu partout, comme à la recherche de quelque chose. Ce qui n'était pas foncièrement faux, en y réfléchissant... Je ne les voyait pas, n'ayant pas vu la ou il s'était réfugiés, ils pouvaient tout deux être n'importe où pour moi. Ce qui n'était pas vraiment rassurant, au vu de la météo à l'extérieur, c'était un décor presque propice à un début de film d'horreur.
- Et si nous y allions ? ... Une fois que nous aurons retrouvés nos Pokémons, il ne manquerait plus qu'ils fassent je ne sais quelle bêtise quelque part.
Alexen ne semblait pas très emballé à l'idée de dépoussiérer une vieille arène et c'était bien compréhensible. Quelle idée saugrenue avais-tu encore eu là ? Trop tard, désormais il fallait assumer ta proposition. Et bien même s'il n'avait pas accepter, il n'avais pas non plus refusé catégoriquement. Il avait au moins un peu d'intérêt quand à la visite du lieu, même si aucun combat n'avait lieu en définitive, tu aurais au moins passé un peu plus de temps en sa compagnie, ce qui n'était pas désagréable.
Toutefois, alors que tu te levais, vos deux Pokemons respectifs semblait avoir disparus. Comme volatilisé. Inquiète du fait qu'Emerald était toujours terrorisé par temps d'orage, surtout lorsqu'il se retrouvais seule, tu étais toi même presque paniqué.
« Oh non, où sont-ils passés. Emerald !? »
Tu commençais à retourner la pièce pour retrouver ton Brindibou, hurlant son nom à travers la demeure. S'il fallait les chercher dans tout le manoir, il était clair que cela allait prendre beaucoup de temps. Mais aucune manifestation de la part de ton Pokemon lorsque que tu l'appelais. Tu porta alors ton regard sur Alexen.
« Il faut qu'on les retrouve, Emerald à du se cacher quelques part de peur de cet orage incessant. Mais il ne supporte pas la solitude, j'ai peur qu'il ne lui arrive quelques chose de terrible. Et si il se blessait dans la panique ? »
Au vu de la taille de la bâtisse, tu proposais à ton ami de chercher de manière efficace.
« Je m'occupe de vérifier la partie gauche du manoir, pouvez-vous vérifier la partie droite dans une même temps ? Je vous en serais vraiment très reconnaissante ! »
Au fond de toi, tu espérais que ton Brindibou ne se soit pas séparé de la Zorua d'Alexen. Cela faciliterai grandement la tâche que de ne pas avoir à les chercher à deux endroits différents. Evidemment, tu espérais aussi qu'ils se soient caché à un endroit pour ne plus en sortir, car si ils se déplaçaient en même temps que vous dans la demeure, ils seraient presque impossible de les croiser, a moins de beaucoup de chance.
Il fallait croire que le destin s'acharnait un peu contre nous deux. Enfin, le destin... Oui et non. Je n'étais pas le seul à ne pas avoir vu où nos deux Pokémons étaient allés et à en juger par la réaction d'Elsabeth, elle avait un peu peur de ce qui pouvait arriver à son Brindibou. Ce qui en soit n'avait absolument rien d'anormal, elle y tenait et ça se voyait. La jeune femme se leva et commença assez rapidement à fouiller toute la pièce, une légère panique facilement décelable dans son comportement. C'était la première fois que je la voyais comme ça et... bon d'accord, c'était aussi la première fois que je la voyais tout court, mais je ne m'attendais pas vraiment à la voir dans cet état-là. A vrai dire, personne ne s'y attends...
Je me lève à mon tour avant de me mettre à regarder partout, évitant de tout déménager de place. Mais s'il fallait retrouver nos Pokémons, je n'en restait pas moins invité et mettre tout en désordre n'en restait pas moins malpoli. Qui plus est, la jeune blonde y arrivait assez bien elle-même, pas besoin d'avoir deux tornades dans la même pièce. Après quelques minutes toutefois, il était clair qu'ils n'étaient pas dans la pièce et toujours aussi peu calmée, Elisabeth en vint à me demander mon aide même si je la lui avait déjà donnée juste avant.
- Allons, calme-toi. Je suis sûr qu'ils vont bien, ils ne sont sans doute pas loin, tout les deux ensembles à essayer de se rassurer l'un l'autre.
Je fixais mon regard azur dans le sien, abandonnant le vouvoiement afin de parvenir à la rassurer plus facilement en répondant sur un ton calme et rassurant. Dans ma tirade, je m'étais approché d'elle jusqu'à être presque contre elle avant de lui attraper doucement les avant-bras. Mon but n'était pas de la brusquer, mais de la calmer et la rassurer. Je restais ainsi quelques courts instants avant de remarquer quelque chose d'étrange avec le vêtement de la jeune femme. C'était vraiment petit et si je ne m'étais pas approché, je ne l'aurai même pas vu. Il y avait un pli qui ne semblait pas... normal et j'avais beau ne pas être un expert dans les plis de robe, celui-ci était trop bizarre pour être naturel. A croire qu'il y avait quelque chose qui était accroché, voir même qui tirait un peu sur son habit.
Ce fut quelque chose qui m'interpellais et c'est en fronçant un peu les sourcils que je regardais vers le bas. Je n'avais pas vraiment d'autre choix que de regarder par moi-même, mais cela revenait à regarder un endroit qui aurait put me valoir une gifle suffisamment forte pour que la trace de la main soit visible pendant de très longues minutes. Qu'importe. Demandant à Elisabeth de ne pas bouger, je me baissais devant elle jusqu'à être un genou à terre. Puis, à défaut de regarder, je glissais doucement une main sous l'habit avant de tâtonner le sol. Essayant de faire au plus vite, j'étais sur le point de me résigner à arrêter mes recherches à cet endroit-là lorsque je senti une petite touffe de poils qui n'avais pas vraiment sa place ici.
- Ah-ha ! Je les ait ! Enfin, je crois que c'est eux, sinon c'est que tu as une jambe vachement poilue...
Sans même me rendre compte de ce que je venais de dire, je cherchais ce que j'avais senti sous l'habit et c'est après avoir dut me batailler un court instant que je parvins à en sortir les deux Pokémons, tout les deux blottis l'un contre l'autre, ma Zorua chromatique étant clairement en train de tenter de rassurer le petit hibou comme elle pouvait malgré le fait qu'elle n'était pas rassurée elle même. Doucement, je me redresse en les mettant contre moi pour ne pas risquer de les faire tomber. Puis je lève les yeux vers la jeune femme avec un petit sourire, toujours agenouillé à ses pieds.
- Voilà, ils sont là. Inutile de retourner tout le manoir pour les retrouver, ils se sont cachés à l'endroit le plus proche, même s'il n'est pas tout à fait logique. Peut-être... qu'on ferait mieux de ne pas faire ce qu'on voulait faire et qu'à la place, nous pourrions aller dans un endroit où Emerald serait un peu plus à l'aise ? Je dirais bien ta chambre, mais c'est l'option la plus simple qui me viens à l'esprit et peut-être y a t'il un autre endroit qui le réconforterais peut-être davantage ?