Ce n’était pas très lumineux.
Mais il était presque minuit, alors c’était un peu normal.
Pyronille traîne à tes côtés et tu remercies Pillar d’être une petite source de lumière alors que toi, bah, tu as une lampe de poche. T’avais décidé de faire une petite expédition nocturne dans le désert. Peut-être que c’était un peu dangereux, mais ce n’était pas grave, pas vrai ? Pas grave du tout même ! Tu aimais le danger, danger qui restait tout près de toi, murmurant à ton oreille que tout allait bien aller tant et aussi longtemps qu’il était tout près de toi.
Le danger et le feu étaient tes amis; toujours tes amis. Ils étaient toujours avec toi et tu allais toujours les chérir.

Au-dessus du vide, sur le fil;
Le danger s’infiltrait dans tes veines, et à tes tempes l’adrénaline pulsait. C’était ainsi que tu vivais ta vie - c’était ainsi que l’énergie s’imposait, que tu existais.
L’adrénaline dans les veines et la fin du monde au bout du chemin;
Fin du monde que vous vous acharniez à éviter, à vous protéger de - sans cesse préparer des rations pour ce moment fatidique où le monde entier disparaîtra en dehors de vous trois puisque vous auriez été les seuls et uniques à comprendre que ça allait arriver. Vous étiez les seuls à prévoir une telle catastrophe et ça allait vous sauver - vous le saviez depuis votre plus tendre enfance.

Ta lampe poche te permettait de voir où tu allais - ce n’était pas une expédition sur un coup de tête, à vrai dire. Tu recherchais un oeuf de Scolocendre et tu avais cru entendre parler d’un petit terrier caché dans les environs. Pillar traînait derrière toi, Casper sur ta tête, malgré le danger d’une telle recherche, si tu trouvais.
Quelqu’un était prêt à payer pas mal pour obtenir un oeuf de ce pokémon - bien que jalousement, tu aurais bien aimé le garder pour toi considérant le type feu du dit pokémon. Mais la personne allait payer beaucoup parce que c’était quand même rare comme oeuf, alors ! Tu n’allais pas faire le difficile. C’était toujours pratique de l’argent. Surtout quand tu n’arrivais pas à garder des boulots parce que tu te faisais toujours renvoyer en ayant du retard. « Bon, je ne vois rien, et toi Pillar ? »

Pillar ne réagit pas, ce qui te laissa comprendre que ta chenille de feu n’avait strictement rien vu. Ce qui était quand même dommage. Tu sens alors ton téléphone vibrer dans ta poche et tu en sors l’appareil électronique, tenant ta lampe de poche entre tes dents, dirigeant le faisceau lumineux loin de l’écran. C’était Vlinder !



Tu te demandais bien ce qu’ils pouvaient bien vouloir à cette heure-ci, mais ce n’était pas très rare de votre part de cogner à vos portes à des moments auxquels on aurait pas pensé. Vous ne dormiez pas beaucoup. Il était plus fréquent de vous voir courir un peu partout dans le monde qui vous entoure plutôt que d’être allongé dans votre lit.


Tu espérais qu’ils arrivent bientôt que tu puisses savoir pourquoi ils étaient venus. Ils avaient sûrement des histoires à te raconter et tu avais hâte de les entendre ! Tu avais toujours hâte de voir les jumeaux, à vrai dire. Ils étaient tellement importants pour toi. Tu avais hâte de pouvoir les entendre et leur parler.


Ton impatience commençait déjà à se faire sentir. S’ils avaient pu se téléporter immédiatement là où tu te trouvais, ça aurait clairement été la meilleure situation possible. Mais bon, personne n’avait encore inventé la téléportation alors clairement, tu allais devoir attendre qu’ils prennent un bus - ou que Zamas emprunte une voiture parce que t’avais conduit pour venir ici alors ta voiture n’était pas disponible.
Zamas avait installé un logiciel dans ton téléphone, d’ailleurs. Pour que tu puisses retrouver ta voiture peu importe où tu la mettais et… c’était assez pratique, tu devais l’admettre. Parce que tu perdais quand même pas mal souvent l’emplacement de ta voiture et tu te retrouvais à devoir marcher longtemps jusqu’à être en mesure de la retrouver.

T’avais un fantôme qui te suivait. Bon, pas exactement un fantôme, c’était un spectre - et tu savais pas son autre type, mais ça ressemblait à un dragon, alors tu imaginais qu’il avait le type dragon. Mais peut-être qu’il n’Avait pas de double type ? Tu ne savais pas. T’avais pas encore pensé à regarder sur internet pour regarder c’était quoi comme pokémon et tu ne te souvenais pas si Floragirl te l’avait dit. Mais bon, il était quand même drôle comme pokémon à vrai dire !

Les voix de Vlinder et Zamas parvinrent à tes oreilles et tu les hélas pour leur indiquer où tu te trouvais. Rapidement, Zamas déboule vers toi et Vlinder aussi. Ils sont désormais tous les deux devant toi et tu es vraiment content de les voir. C’est toujours agréable. Et puis leur énergie est similaire à la tienne !
« Tu nous as fait des cadeaux et, on a pensé à un cadeau pour toi ! Il nous a pris un peu plus de temps à trouver mais…
- Mais le voici ! Attends, Vlinder, t’es prête ? Oyaris, ferme les yeux ! »

Tu sautilles presque de joie, d’amusement et d’amour. Parce que tu t’y attendais pas, parce que tu étais touché de leur geste - c’était tellement adorable que tu avais envie de leur donner un câlin. Ce que tu fis. Avant qu’ils insistent pour que tu fermes les yeux.
Et tu le fis. Avec une très grande difficulté tellement tu étais énervé, mais tu le fis.

Tu entends quelque chose - vis une lumière derrière tes paupières closes puis…
« C’est bon Oya’ ! Ouvre les yeux ! »
Devant ton regard émerveillé se trouve un Ouisticram sautillant un peu partout, se demandant où il se trouve et pourtant il y est. Puis il te voit, incline la tête, regarde les jumeaux. Le Ouisticram semble définitivement perdu, essayant de comprendre la situation, alors que tes yeux brillent de milles feux devant ce nouveau compagnon dans ton aventure - dans ta vie. C’était la plus belle soirée à laquelle tu aurais pu penser !  

« Merci, merci, merci milles fois ! » Tu ne sais tellement pas quoi dire de plus.

C’était très rare que tu te trouvais à ne pas savoir quoi dire, toi qui parlais toujours, qui posais tellement de questions, et racontais tellement d’histoire que tu étais difficile à suivre, mais… Tu étais vraiment touché par l’attention de ton frère et de ta soeur que ça venait te laisser sans voix. Tu ne t’attendais pas à un tel geste de leur part. Pas que tu les sous-estimais ou quoi que ce soit, tu n’espérais juste jamais de cadeaux de la part de qui que ce soit et tu étais toujours surpris quand on décidait de t’en faire. Tu fronças les sourcils en observant le Ouisticram devant toi. Maintenant qu’il faisait partie de ton équipe, il allait falloir lui trouver un nom ! « Je vais l’appeller… Callibella ! » C’était le nom que l’Ouisticram des histoires de ta mère portait. Il y avait de tous les types de pokémons, dans les histoires de ta mère. Des insectes, des feux, tous pleins de papillons et d’autres encore ! Ta mère avait beaucoup d’imagination et de créativité. Elle te manquait, parfois. Elle te manquait, souvent.
« J’approuve le nom Oya’ ! » Et tu pouvais voir dans le sourire l’ombre du manque qui se dessinait. Parce que si vous aviez appris à vivre en tant qu’orphelins, en tant que trio unique, sans parents pour vous dire quoi faire; ils manquaient malgré tout à la vie que vous aviez construites. Tu espérais seulement qu’ils puissent voir à quel point Zamas et Vlinder sont grands maintenant, à quel point ils sont magnifiques. Ce serait tellement bien qu’ils puissent.

Vous restez encore plusieurs minutes sans trop parler. Ce n’est pas très fréquent de votre part, mais sans doute que vous désiriez un peu laisser flotter dans les airs la légère nostalgie que le nom choisi avait apporté. Ça ne resterait pas longtemps. Vous alliez vite recommencer à être vous-mêmes. L’ouisticram décide de s’approcher de Pillar et l’observe. « C’est Pillar ! C’est ton ami ! Dis bonjour Pillar. Ta chenille de feu se tourne légèrement vers le nouveau coéquipier - l’air de te demander pourquoi tu lui demandais d’être sociable. Ce qui te fait rire, et fait rire les jumeaux également.
La joie était rapidement de retour autour de vous, mais doucement… très doucement, tu ressens une chaleur au niveau de ta jambe. Tu n’y fais pas vraiment attention jusqu’à ce que Zamas écarquille les yeux. « Oya ! Ton pantalon ! Il est en feu ! » Tu baisses les yeux sur ton pantalon pour confirmer les dires de Zamas et… en effet ! Il y a du feu. Fasciné, ça te prend quelques secondes avant de réaliser que ça commence à être très chaud sur ta jambe et aussitôt, Vlinder jette tout le contenu de la bouteille d’eau qu’elle avait amené sur ta jambe pour éviter une catastrophe. Après tout, tu avais déjà suffisamment de brûlures comme ça pour en rajouter.

Tu te tournes légèrement vers une petite source de lumière, t’écartant de celle-ci, d’ailleurs. Et tu observes cette petite bougie à l’origine du petit incident qui venait tout juste de se produire. « Faut pas brûler les vêtements des gens, tu sais ? C’est dangereux. » Tu étais bien placé pour parler de danger, Oyaris. Tu lui souris doucement. C’était une Funécire, de type feu-spectre; et elle avait deux évolutions. Un Mélancolux et un Lugalubre. Tu avais rapidement reconnu l’espèce du pokémon même si celui-ci possédait des couleurs particulières. « Mais j’ai des papiers qui ne me servent plus à la maison si tu veux, tu pourrais les brûler ! » Bon, tu allais t’assurer que ça ne finisse pas en incendie, fallait pas que l’histoire se répète non plus. Mais tu te disais que le Funécire voulait sans doute de l’attention et toi, t’étais tout simplement prêt à l’intégrer dans ton équipe. C’était un type feu, après tout ! Pourquoi ne serais-tu pas prêt à l’intégrer dans ton équipe ? Tu attendais en l’observant.

Elle était belle, la chandelle qui flottait.

Elle était de type spectre et feu. Un double type. Elle évoluait en Mélancolux quand elle était assez forte et il lui fallait après une pierre nuit pour devenir un magnifique Lugalubre. Il y avait une chance qu'elle possède le talent Torche ou alors le talent Corps Ardent. Funécire connaissait également le talent caché Infiltration - c'était une merveilleuse chandelle qui faisait briller tes yeux de milles étincelles alors que l'Ouisticram tirait ta manche pour se faire un peu plus remarquer - sourire sur tes lèvres alors que tu l'attrapes dans tes bras pour le serrer tout doucement, affectueusement.
Le type feu était ton type de prédilection. Les jumeaux le savaient - et même tes fans, ceux qui t'observaient sur scène, ceux qui te voyaient mêler tes aptitudes à celles des pokémons; ils le savaient.

Un jour;
Tu aurais un dôme. Et ce jour-là, il brillera de milles étincelles, se démarquera au milieu de la nuit dans des flammes éternelles - tu ne savais pas comment tu allais faire, tu ne savais pas comment tu allais t'y prendre, mais tu savais. Doucement, tu savais; et les idées, les buts, se faisaient plus précis. Tu avais toujours vécu une journée à la fois, une seconde à la fois; mais quelques rêves pouvaient bien être nourris au milieu de l'impulsivité, pas vrai ?

Tu avais souri, tu avais tendu ta main, tout près de la chandelle, en gardant le Ouisticram d'un bras, en souriant. Tu voulais qu'elle vienne. « Je t'assure qu'on est bien chez moi ! On fera tout pour te rendre encore plus fort si tu le veux et tu pourras devenir un beau Lugalubre. » Tu l'observais en te demandant comment tu pouvais la convaincre. Parce que désormais, tu refusais catégoriquement de partir d'ici tant et aussi longtemps que cette chandelle aux couleurs particulières n'était pas tienne.  « Zamas a même trouvé une belle pierre pour toi. »

Elle était magnifique. Autant que l'Ouisticram. Ta journée (ou plutôt ta nuit) était émerveillée désormais et il te semblait que dormir n'était qu'un lointain souvenir. L'adrénaline et le bonheur pulsaient à tes tempes, te rendaient euphoriques - tu aurais pu sautiller, et le monde vous appartenait. Tous les trois dehors, avec vos pokémons; le monde était à votre portée. Vous n'aviez qu'à tendre la main, attraper des poussières d'étoiles et faire ce que bon vous semblait : vous étiez rois, vous étiez au dessus de tout - vous étiez illuminés.