cursed innocence
accompagnatrice
((It’s gonna be alright,
Watching the dream ends))
Le souffle s’éteint sur les lèvres asséchées -
Les cauchemars ne cessent de revenir; jamais ne partent; jamais ne s’apaisent de ses réveils bruyants et des tiens qui se répercutent, toujours en écho, dans les murs de cet appartement : nouveau départ.
Ce nouveau départ n’en avait que le nom; devant toi se dressaient les obstacles tant connus, tant visités, tant combattus - sans relâche, épuisée, essoufflée, drapeau blanc déchiré, ignoré. Les peurs, les frayeurs - les insécurités et la certitude de n’être pour l’autre davantage un fardeau à traîner qu’une aide, t’amenant si souvent à l’extérieur de l’appartement qui, pourtant, était ta sécurité. Ton refuge. Refuge souvent balayée par les mêmes maladresses constamment répétées, constamment regretées.
C’est un doux sourire qui s’étirait sur tes lèvres.Scellées sous ce sourire, les pensées sombres étaient contenues, retirées au regard extérieur - les explosions, les implosions, tout ça, tu le gardais pour les quatre murs de la salle de bain. Oh, si les murs pouvaient parler, ils en auraient beaucoup à dire. Mais ils n’avaient pas la moindre conscience; ne ressentaient pas la moindre douleur lorsque tes phalanges les rencontraient. C’était toujours bien mieux ainsi; toujours plus acceptable socialement de se blesser soi-même que de blesser quelconque être extérieur.
Toujours plus acceptable.
Tu fouillas rapidement dans ton sac pour sortir la gâterie en la brandissant comme un trophée que tu venais d’acquérir. “Voilà pour notre adorable Laporeille !” Tu t’approchas du pokémon en souriant toujours - en lui tendant la gâterie. Il n’y avait aucune raison d’être jaloux; tu en avais pour tous. Tu essayais. L’observant peut-être un peu trop longtemps, légèrement trop longtemps - il était bien plus simple de s’occuper des pokémons que d’évoluer dans la société, plongée dans les relations humaines. Ce n’était pas pour rien que tu avais choisi un métier qui te permettait d’éviter au maximum le contact avec tes semblables.
Oublier que tu donnais; tu donnais sans jamais redemander et pourtant - pourtant, tu échouais, souvent. Tu échouais à donner correctement; à donner suffisamment, au bon moment, équitablement - tu échouais souvent à être ce qu’on attendait de toi; ce que tu attendais de toi-même. Tu échouais à être une amie, une compagne, une soeur. Une employée, une supérieure - mettre des murs entre toi et les autres pour respirer, pour les laisser respirer; et tout enfermer dans la noirceur d’une salle de bain, quand tous s’endorment finalement.
Sourire sur les lèvres quand tu acceptas de suivre Maëlle; et qu’Helia faisait de même. Sourire sur les lèvres alors que l’esprit rejouait en boucle chaque instant d’un moment qui continuait aujourd’hui encore de nourrir tes cauchemars.
Sourire sur les lèvres, tout en sachant que tu allais expliquer; laisser s’échapper quelques mémoires - souvenirs sombres qui continuent aujourd’hui encore à avoir leur prise sur ton quotidien. Tu suivais Maëlle, aux côtés d’Helia, Edelweiss se demandant bien ce qui pouvait être intéressant ici - tu aurais aimé lui raconter.
Lui raconter le courage et le désespoir de ceux qui se sont élancés à la rescousse des forces de l’ordre, lui raconter la douleur et le froid des salles qui ont été traversés, la panique quand l’appel a été lancé, quand il avait refusé de s’inclure - se sacrifier pour tout le reste de la centrale et pourtant, vivant, respirant, quand tu avais mis les pieds dehors; quand tu étais allée le voir avant de t’effondrer. Lui raconter la noirceur qui avait tout pris, le sang qui avait coulé ce soir, les découvertes et la rancoeur.
Mais Edelweiss ne comprendrait pas tout ça - il ne comprenait pas le regret des maladresses qui s’enchaînaient depuis; qui faisaient écho aux anciennes; il ne comprenait pas les démons qui te tourmentaient; ne comprendrait pas. Il était étranger au tourment qui t’habitait. Et c’était mieux ainsi.
“Celle-ci est parfaite.” que tu murmurais en t’approchant de la table pour t’asseoir; pour te reposer - la faiblesse demeurait dans le corps entier. Tu tenais debout, tu assumais les tâches qui t’incombaient; mais le corps, lui, s’épuisait. “Tu as bonne mémoire, Maëlle. Tu viens Helia ?” Tu jalouserais presque cette mémoire; la tienne étant fragmentée, détruite, enfouie dans un brouillard si épais que tu ne pouvais que remettre en doute constamment tout ce dont tu venais à te souvenir - était-ce réellement arrivé ou l’avais-tu simplement rêvé ?
Doute constant, doute harcèlement - qui ne te laissait jamais respirer, s’immisçait partout, jusque dans tes relations avec les autres. “Merci de nous avoir guidé. Vous avez faim ? On pourrait commander quelque chose un peu plus tard.” Toujours s’enquérir de l’état de ceux qui t’entouraient.
((It’s gonna be alright
I would never have reached them))
Watching the dream ends))
Le souffle s’éteint sur les lèvres asséchées -
Les cauchemars ne cessent de revenir; jamais ne partent; jamais ne s’apaisent de ses réveils bruyants et des tiens qui se répercutent, toujours en écho, dans les murs de cet appartement : nouveau départ.
Ce nouveau départ n’en avait que le nom; devant toi se dressaient les obstacles tant connus, tant visités, tant combattus - sans relâche, épuisée, essoufflée, drapeau blanc déchiré, ignoré. Les peurs, les frayeurs - les insécurités et la certitude de n’être pour l’autre davantage un fardeau à traîner qu’une aide, t’amenant si souvent à l’extérieur de l’appartement qui, pourtant, était ta sécurité. Ton refuge. Refuge souvent balayée par les mêmes maladresses constamment répétées, constamment regretées.
C’est un doux sourire qui s’étirait sur tes lèvres.Scellées sous ce sourire, les pensées sombres étaient contenues, retirées au regard extérieur - les explosions, les implosions, tout ça, tu le gardais pour les quatre murs de la salle de bain. Oh, si les murs pouvaient parler, ils en auraient beaucoup à dire. Mais ils n’avaient pas la moindre conscience; ne ressentaient pas la moindre douleur lorsque tes phalanges les rencontraient. C’était toujours bien mieux ainsi; toujours plus acceptable socialement de se blesser soi-même que de blesser quelconque être extérieur.
Toujours plus acceptable.
Tu fouillas rapidement dans ton sac pour sortir la gâterie en la brandissant comme un trophée que tu venais d’acquérir.
Oublier que tu donnais; tu donnais sans jamais redemander et pourtant - pourtant, tu échouais, souvent. Tu échouais à donner correctement; à donner suffisamment, au bon moment, équitablement - tu échouais souvent à être ce qu’on attendait de toi; ce que tu attendais de toi-même. Tu échouais à être une amie, une compagne, une soeur. Une employée, une supérieure - mettre des murs entre toi et les autres pour respirer, pour les laisser respirer; et tout enfermer dans la noirceur d’une salle de bain, quand tous s’endorment finalement.
Sourire sur les lèvres quand tu acceptas de suivre Maëlle; et qu’Helia faisait de même. Sourire sur les lèvres alors que l’esprit rejouait en boucle chaque instant d’un moment qui continuait aujourd’hui encore de nourrir tes cauchemars.
Sourire sur les lèvres, tout en sachant que tu allais expliquer; laisser s’échapper quelques mémoires - souvenirs sombres qui continuent aujourd’hui encore à avoir leur prise sur ton quotidien. Tu suivais Maëlle, aux côtés d’Helia, Edelweiss se demandant bien ce qui pouvait être intéressant ici - tu aurais aimé lui raconter.
Lui raconter le courage et le désespoir de ceux qui se sont élancés à la rescousse des forces de l’ordre, lui raconter la douleur et le froid des salles qui ont été traversés, la panique quand l’appel a été lancé, quand il avait refusé de s’inclure - se sacrifier pour tout le reste de la centrale et pourtant, vivant, respirant, quand tu avais mis les pieds dehors; quand tu étais allée le voir avant de t’effondrer. Lui raconter la noirceur qui avait tout pris, le sang qui avait coulé ce soir, les découvertes et la rancoeur.
Mais Edelweiss ne comprendrait pas tout ça - il ne comprenait pas le regret des maladresses qui s’enchaînaient depuis; qui faisaient écho aux anciennes; il ne comprenait pas les démons qui te tourmentaient; ne comprendrait pas. Il était étranger au tourment qui t’habitait. Et c’était mieux ainsi.
Doute constant, doute harcèlement - qui ne te laissait jamais respirer, s’immisçait partout, jusque dans tes relations avec les autres.
((It’s gonna be alright
I would never have reached them))
(c) TakeItEzy (Ezekiel Fitzgerald)