Les fleurs poussent aussi parmi les ruinesJe n’ai jamais aimé promener le halo lumineux d’une lampe-torche lorsque je suis égarée dans l’incertitude et dans le noir. Cela me donne toujours l’impression que pour combattre la peur du noir, on s’offre en cadeau lumineux à toutes les sombres créatures qu’elle cache sous son voile… Peu d’êtres vivants sont réellement capables de percer l’obscurité du regard, la plupart ont besoin d’une faible lueur, d’un bruit distinct et répétitif, d’une odeur spécifique et chaude, afin de localiser puis de traquer ce qui deviendra ensuite leur proie. Cependant, la curiosité humaine était-elle, que l’obscurité, aussi sécurisante soit-elle, ne pouvait me convenir…
Afin d’explorer les catacombes et découvrir les quelques tristes histoires qu’elles abritaient, j’avais fait appel à la source de lumière la plus fiable qu’il soit, celle que l’Homme avait appris à maîtriser afin de se protéger des créatures des ténèbres, il y a de cela bien, bien longtemps… Les flammes avaient jailli du dos de l’Héricendre, colorant les pierres alentours d’une lueur chaude et bienveillante, tandis que j’approchais le sommet de ma torche artisanale, afin de l’allumer. Alors que nos sources ardentes de lumière nous révélaient timidement quelques murmures sur l’endroit, j’avais levé la tête, étonnée de découvrir à quel point le plafond était haut. Il était si haut, que je ne pouvais en voir le sommet, lequel était perdu, quelque part, dans toute cette noirceur ambiante.:copyright: 2981 12289 0
Dusk
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Alors que tu t'enfonces dans les catacombes, que le silence règne et que rien actuellement ne semble présenter la moindre menace, tu peux te détendre un peu. Mais tu fais bien de rester sur tes gardes, si tu en ressens le besoin, parce qu'il ne faut peu de temps pour que le silence se rompe, et que te retrouves face à des Charbis. Mais ils ne font rien d'autre que fuir en passant devant toi, visiblement pressé et paniqué. Un rire resonne soudainement, qui semble venir sur le chemin à ta droite. Il n'a rien d'agréable, au contraire, c'est un rire mauvais que tu peux entendre.
L'auteur de ce rire, c'est un humain bien heureux de s'en être pris à ces Pokémon, détenteurs de trésors dont il tient se faire le plaisir de ramener avec lui. Quelqu'un loin d'être sympathique, en somme. Et si il te voit approcher ses possessions, sans aucun doute qu'il aura envie de te faire fuir, toi aussi.
Les fleurs poussent aussi parmi les ruinesL’endroit était si vaste et si haut, que le simple fait de taper un caillou du bout de sa chaussure provoquait un brouhaha d’échos. Ma maladresse avait résonné dans l’immense hall avant d’aller se répercuter à l’entrée des différentes galeries qui s’enfonçaient ci et là dans les murs. Je m’étais figée sur place, comme abasourdie par l’ampleur du bruit que j’avais moi-même provoqué, posant mon regard écarquillé sur Baku. Loin de se soucier de se faire surprendre par un Pokémon sauvage hantant ces ruines, ignorant ma détresse et mon besoin d’être rassuré par un être bien plus petit que moi, l’Héricendre s’amusait de la situation. À l’aide de ses petites pattes, il avait ramassé une pierre avant de la jeter au loin, s’amusant de l’écho scintillant qui en résultait.
- « Bon sang Baku, on doit se la jouer discrets ! » Le grondais-je.
Seulement, ma voix était basse, ce qui rendait ma remontrance bien peu crédible… J’essayais de me montrer prudente et respectueuse vis-à-vis de mon environnement. Toujours dans un élan de jeu, l’Héricendre avait baissé sournoisement la tête, avant de remuer le popotin et de s’enfuir à toute hâte sur ses quatre petites pattes, ses flammes dorsales tourmentées par cette soudaine prise de vitesse. En un rien de temps, la lueur du petit Pokémon s’était éloignée dans l’une des galeries.
- « Mais… Pourquoi ?! Baku ! » Criais-je, me lançant à la poursuite de mon Pokémon.
Courant aussi vite que je le pouvais, l’obscurité n’étant pas propice à taper un sprint à travers les catacombes endormies, ma main ne tenant pas la torche avait galéré comme jamais à attraper la Pokéball du petit Pokémon Feu à ma ceinture, à tel point que lorsque la Ball fut prête à rappeler Baku, ce dernier vira subitement dans un couloir à droite, réduisant mes perspectives de le rappeler à néant.
- « Sérieusement ?! »
Après un long soupir, je m’étais élancée dans le couloir, mon pied frappant à nouveau une pierre, plus grosse cette fois-ci, par simple maladresse nocturne. L’écho n’avait pas accueilli mon geste comme précédemment, au lieu de cela, le caillou, loin de rester immobile comme n’importe quel bloc de pierre, s’était retourné avant de s’enfuir en flottant. Le cœur battant à la chamade, il m’avait fallu quelques instants pour me rappeler de l’existence de Charbi, un Pokémon dont le corps est presque entièrement composé d’une substance identique au charbon. Quelques autres Charbis avaient également choisi de fuir, voyant le Pokémon Torche foncer droit sur eux, toutes flammes dehors… Baku voulait mettre le feu aux Pokémon charbons !?
Rangeant la PokéBall à ma ceinture, j’avais attrapé mon Pokémon coquin à l’aide d’un bras. Aussitôt, en sentant que je le tenais, Baku avait rangé ses flammes, conscient que cela me blesserait. Désormais, seule la lueur de ma torche veillait sur nous.
- « Cet endroit est celui où on déposait les corps des défunts, autrefois… Là où on vénère les anciens… Tu n’as pas le droit de jouer à chat ou d’incendier d’autres Pokémon… Pigé ? » Pour toute réponse, l’Héricendre avait penché la tête sur le côté. J’avais froncé les sourcils. De nouveau, Baku avait penché la tête, de l’autre côté cette fois-ci. J’avais soupiré, abandonnant le combat face à cette mine imperturbable. - « Soyons prudent, d’accord ? » Terminais-je sur une note plus douce.
Un rire gras et mauvais avait alors retentit. C’était typiquement celui d’un être humain. J’avais eu un sursaut, sentant un frisson glacial parcourir le long de ma colonne vertébrale. Baku avait sauté de mes bras, se plaçant juste devant moi, prêt à en découdre. Consciente que nous étions en danger, qu’une personne malintentionnée nous avait trouvé malgré l'obscurité régnante, j’avais mis fin à ma stupeur en serrant les poings, cherchant immédiatement d’où provenait le rire. À la lueur d’une lampe-torche électrique, se dessinaient les contours de la silhouette d’un grand homme. Son autre main tenait le haut d'un sac semblant aussi rempli que sale, comme s’il avait été traîné faute de pouvoir être porté. Un pilleur ? Mais cet endroit abrite plus de tombes que de reliques… Qui volerait les biens des morts et des croyances ?!
- « Ben alors ma jolie, perdue ? »
Oh putain, le… Son rire était encore plus atroce et insupportable avec seulement ces quelques mètres nous séparant. Il semblait avoir lâché son sac pour tenir quelque chose d'autre dans sa main, une arme blanche ?!
- « Cet endroit n’est pas fait pour qu’on se serve ! » Répliquais-je férocement, gardant mon sang-froid malgré la colère bouillante qui grimpait en moi. - « Baku, prépare-toi au combat ! »
L’Héricendre avait libéré ses flammes dorsales, poussant un petit cri. Sauf que mon adversaire n’avait envoyé aucun Pokémon pour combattre le mien… Au contraire, il avait reculé d’un pas, comme s’il se demandait si ce n’était pas le moment judicieux pour prendre la poudre d’escampette… Plissant des yeux, j’avais cru apercevoir quelque chose comme un appareil électrique dans sa main, celle qui ne tenait pas la lampe torche, loin d’être une arme blanche, cela ressemblait en tout point à un téléphone portable… Si cet homme, sur un malentendu, prenait la fuite… Il ne pourrait pas emporter son butin avec lui et je serais temporairement en sécurité, assez pour quitter les catacombes et appeler la police… Seulement, Baku n’était pas un Pokémon très puissant, alors…
- « Baku, utilise Éruption ! » Criais-je.
Les flammes sur le dos du petit Pokémon s’étaient élevées davantage, devenant plus sauvages et plus rouge que jamais. Sans demander son reste, abandonnant le butin qu’il avait dérobé aux morts et aux croyances locales, l’homme avait pris la fuite… Ne se doutant à aucun moment que mon petit Pokémon ne pouvait en aucun cas connaître une attaque d’une telle puissance. J’avais attendu quelques angoissantes minutes, de peur que le pilleur m’entende m’enfuir à mon tour et prenne la décision de faire demi-tour pour me chasser, avant de retrousser chemin, usant de ma mémoire et de la lueur des deux feux pour me repérer dans cette immensité somnolant. J’avais à peine mis le pied dehors que j’avais appelé la police, leur expliquant ma malheureuse rencontre et le lourd sac que l’homme avait abandonné dans les catacombes. Peu rassurée, je m’étais cachée dans des buissons aux alentours, le temps que les forces de l’ordre arrivent. Mon expédition au cœur des catacombes avait été gâchée et la nuit promettait d’être longue, mais au moins, nous étions sains et saufs… Je ne savais pas encore que j'avais empêché le vol d'une dizaine de reliques, aussi anciennes que vitales pour les croyances des habitants de Nemerya. Assise dans l'obscurité, stressée pour deux, Baku sur mes genoux s’amusait gaiement avec un morceau de charbon qu’il avait dérobé à l’un des Charbis sauvages… Si seulement j’avais eu son courage ou... Sa naïveté ?:copyright: 2981 12289 0
Les fleurs poussent aussi parmi les ruinesUn court d’eau timide ruisselait de la bouche béante de l’entrée de la caverne pour fuir vers la rivière, cassant la tranquillisé de l’aube naissante de sa mélodie agitée. Quelques cris matinaux de Pokémons vibraient au loin dans les hautes herbes, appels volatiles dans l’espoir de réunir les leurs. Le jour pointait l’horizon d’une lumière presque aveuglante pour mes prunelles à peine remises de l’obscurité de la nuit. La dernière fois que je suis venue aux catacombes, j’avais emprunté un chemin différent, seulement…
J’étais tombée sur une crapule qui avait transformé mon expédition en un appel stressant à la police locale… Disons que la délinquance de cette région était assez spéciale… Beaucoup de méfaits, des forces de l’ordre presque absentes, voir feignantes… C’était limite comparable à la criminalité de la mégalopole de ma région natale ! Autant dire que j’avais davantage de raison de m’armer de Pokémons capables de me défendre, moi et toute mon équipe. Si seule, je n’avais en guise de force que ma détermination, je savais qu’avec mes compagnons à mes côtés, nous avions ensemble quelque chose de semblable à une véritable force de frappe !
Un peu plus rassurée désormais, tant la dernière fois avait son lot de mauvais souvenirs, j’avais libéré Melly de sa Pokéball. La Wattouat à la toison rose était peut-être d’une maladresse impressionnante, mais n’en restait pas moins particulièrement rassurante dans les endroits sombres. La sphère à sa queue brille comme un phare miniature, éclairant le chemin à prendre lorsque le noir rend tout incertain. Plus forte que lors de ma première visite dans ce lieu chargé de souvenirs, j’avais marché avec précaution dans l’eau fuyante, pénétrant la cavité qui n'allait pas tarder à me mener sur une toute autre facette des catacombes, bien moins tout-public.:copyright: 2981 12289 0
Dusk
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Messages : 14946 Née le : 09/03/2017 Age : 7 Région : Lumiris Pokédollars : 9999 Stardust : 57508 Stardust utilisés : 0 Equipe pokemon : Icone :
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Certaines villes ont leur sous(sol plus pleine de trous qu’un gruyère. Entre les catacombes, les caves, les égouts et parfois même, les carrières de pierre et les tunnels de combat, c’est à se demander comment le sol tient encore debout. Mais ça tient et on construit des gratte-ciels dessus. Tant que ça ne s’écroule pas, c’est que tout va bien.
Dans tous ces tunnels, il n’est pas rare que des liaisons se forment. Que ce soit accidentel ou non, ou par la main de l’homme ou non. Alors qu’on installe un nouveau réseaux, on peut trouver une cavité non cartographiée, ou bien, on peut chercher à user d’un tunnel existant pour passer les câbles s’économiser des heures de terrassement. Parfois simplement, une fuite d’eau et l’usure relient les tunnels entre eux.
Tu pénètres dans une vieille entrée, extérieure à la ville. Elle n’est un mystère pour personne, mais le filet d’eau qui coule au sol n’est pas ce qui attire le plus les touristes. Une fuite avec le réseau d’égouts laisse passer une petite partie des eaux usées. Bien que l’eau ne soit pas spécialement sale, elle a eu le temps de prendre une odeur douceâtre peu agréable qui gratte les narines et fait larmoyer les yeux.
Tu avances dans les ténèbres et le tunnel se rétrécit peu à peu. L’utilité de cette partie du sous-sol t’apparait à la lumière de ton Pokémon : une ancienne carrière. Tu arrive dans une cathédrale de pierre, le plafond s’élève à quatre mètres au-delà du sol, mais s’étend bien après le halo de lumière. Un des piliers de la salle est particulièrement mouillé et tu devines que l’eau du ruisseau s’écoule par lui.
L’endroit est plutôt calme, silencieux et en dehors de toi et de ton wattouat, il n’y a pas signe de vie. Pas même une mousse. C’est surprenant en un sens, car même sans lumière, il y a tout de même de l’eau.
Il n’y a rien d’intéressant ici et tu t’enfonces encore dans la salle. Si ce n’était de ton Pokémon, tu n’aurais rien vu mais lui se dirige vers un pilier. Derrière tu découvres les restes d’un campement. Campement est un grand mot. Il y a une paillasse, un peu de bois, les traces d’un feu et de vieilles affaires. Le lieu est abandonné depuis longtemps. Très longtemps. Suffisamment longtemps pour qu’au moment où tu touches ce qui aurait dû être un vêtement, il tombe en poussière. La plupart des objets informes subissent le même sort à l’exception d’un petit coffret de bois. L’ouvrir ici n’est pas très pratique et identifier son contenu le sera encore moins. Il te faudra ressortir pour ça.
Les fleurs poussent aussi parmi les ruinesDurant de longues minutes d’inattention, je m’étais laissé croire que le bruit de gouttelettes d’eau s’écrasant rejoindre ses pairs, perdu quelque part dans cet espace fait d’humidité et d’obscurité, était parfaitement synchro avec mes pas à demi prudents, à demi pressés. Quelque part, je crois que cette illusion sonore était un détour que mon subconscient avait emprunté pour me rassurer. Le courage n’est jamais très loin de l’imprudence… Melly était trop froussarde pour passée devant moi, préférant trottiner derrière moi, ne m’offrant qu’une faible lueur pour me guider dans le noir de ce tunnel où la pierre s’était, au fil des siècles, mélangée à une terre qui abritait plus de vie qu’il n’y apparaissait. De temps en temps, je sentais la tête de mon Wattouat se plaquer contre mes jambes, cherchant un peu de réconfort et de bravoure. Je crois que ma détermination à avancer, alors qu’une odeur de décomposition et de déchets liquides grimpait pour mettre du désordre dans les traits de mon visage, n’était due qu’au simple fait que je faisais la courageuse dans l’espoir de rassurer ma pauvre petite bête laineuse.
Plus notre progression se dessinait à la lueur de la sphère de la veilleuse, plus je craignais que le rétrécissement du passage ne donne sur un cul-de-sac. Moins l’espace était grand, plus il y avait de chance que les pierres tombées et les reliques que laissent le temps forment un mur qui nous pousserait à retrousser chemin. Un sourire avait étiré mes traits anxieux lorsqu’une ouverture s’était dressée pour donner une fin à ce prétendu tunnel éternel. Mon Pokémon, à la toison trop coloré pour cet endroit endormi, m’avait alors devancé, sa curiosité ayant pris le pas sur sa peur. C’est dans un cadre impressionnant, architecture de pierres dont les secrets de construction étaient perdus à jamais, que j’avais découvert la grandeur de l’endroit, révélé par le halo lumineux d’un petit Wattouat qui depuis peu, avait réalisé que le monde était bien plus vaste que les étendues verdoyantes des prairies.
Mes pas s’étaient faits bruyants, presque exagérément, tant l’endroit vénéré le silence comme on prie une religion. Je cherchais à percevoir des murmures, des reliques discrètement oubliées du jour, mais parfois, il arrive qu’on ne cherche un simple cours d’eau et qu’on débouche sur un lac… Melly s’était soudainement égarée, se précipitant, avant de pousser une plainte sonore. Suivant son écho, je l’avais retrouvé devant ce qui ressemblait aux restes d’un campement. Je m’attendais, la boule au ventre, à trouver le cadavre d’un malheureux, mais heureusement, la découverte ne me réservait rien d’aussi macabre. La plupart des objets présents semblaient terriblement vieux… L’endroit, cette cathédrale souterraine faite de prières et de pierres, était bien plus ancien que ma trouvaille. C’était assez déroutant… De trouver quelque chose appartenant à un passé si lointain, tout en réalisant qu’un contexte bien plus antique l’encadrait… J’avais réalisé quelques photos, faisant de mon mieux pour respecter le lieu et ne pas piétiner la scène conservait par l'oubli, avant de réaliser qu’un certain objet pouvait être emporté… Un petit coffret de bois semblait avoir lutté vaillamment contre l’humidité durant si longtemps, que le laisser ici aurait été cruel. Loin de vouloir m’emparer d’un prétendu trésor, j’avais récupéré l’objet dans un petit sac dans l’idée de l’amener, lui et mes clichés, au musée afin qu’il subisse une expertise. Peut-être, contenait-il un indice sur les récits de celui qui, dans l’espoir de percer les secrets des catacombes, avait campé seul dans cette obscurité dévorante.:copyright: 2981 12289 0
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