Aujourd’hui, tu étais seul.
Enfin, pas exactement. Pyrax flottait dans les airs, t’accompagnait et éclairait ton chemin pour que tu ne te perdes pas, mais les jumeaux ne t’accompagnaient pas, eux. C’était ton choix, ce que tu avais décidé, parce que tu refusais de les mettre en liaison avec ce client qui se montrait parfois bien… physique, lorsque les choses n’allaient pas dans le sens qu’il désirait. Et toi, tu souhaitais toujours, plus que tout, protéger les jumeaux. Toute ton existence avait été entièrement vouée à ce but; au final. T’assurer qu’ils grandissent sans trop manquer de quoi que ce soit et qu’ils soient toujours en sécurité - dans la mesure du possible.
Votre vie était partie en cendres, emportée par le souffle du vent et les tuyaux d’arrosage des Rangers dépêchés pour contrôler un incendie ravageur - mais vous aviez décidé de renaître de ces cendres, phénix prêts à vivre une existence qui avait cherché à se débarrasser de vous. Ça ne vous avait jamais arrêté. Aujourd’hui, toujours pas.

Le point de rendez-vous avait été décidé : les catacombes. L’endroit était quand même un minimum contrôlé - et la dégradation de l’environnement refusé; mais ni toi ni ton client ne venaient des bas quartiers, ni toi ni lui n’avaient les apparences de caïd, de trafiquants - et ton sourire doublée de ton assurance éternelle allaient servir à ne pas paraître étrange. Tu faisais ce qu’il fallait faire pour avoir de l’argent et te séparait des utilisations que les autres faisaient de ce que tu leur vendais. Ce n’était pas de ton ressors. Toi, tu vivais. Toi, tu faisais en sorte de pouvoir manger, payer ton loyer et aider les jumeaux également lorsque ça s’annonçait nécessaire.
…. Bon, Oyaris, fallait peut-être te dépêcher avant d’être en retard. Tu entres dans ce magasin ou pas pour te prendre ta boisson énergisante ? Parce que là, tu te contentes de contempler le reflet du monde derrière toi dans la vitrine. Et c’est pas vraiment ce qui va te faire avancer.

Tu finis par entrer et prendre plusieurs minutes avant de décider quelle saveur tu désirais. Et tu en ressors en sautillant après avoir souhaité une très bonne journée à la caissière, les yeux brillants de cette énergie qui te caractérise toujours. Puis.. direction les catacombes ! Mais ça aiderait quand même que tu ne te trompes pas de chemin.
Au final, même si tu étais parti une heure d’avance, tu parviens à arriver tout juste à l’heure et ton client, lui, se trouvait déjà là. Bon. Tu lui filas le sac de pokéball et lui, l’argent convenu. Pillar était encore plus dissuasif désormais qu’il avait évolué. Un gros papillon de feu qui peut provoquer un incendie en une seule seconde… Oui, non, toi-même tu ne voulais pas le rendre mécontent. Surtout que Pillar connaissait des DT et CT, tu les lui avais montré - alors. Il était encore plus fort.

L’échange s’était fait sans le moindre mot. C’était pas très aisé pour toi de rester en silence, mais dans ce type de transaction, le moins de mots prononcés, le mieux c’était - et tu l’avais très bien retenu. Alors tu prenais sur toi. Quand le client ne fut plus visible, tu te tournas vers Pillar en sautillant légèrement - de nouveau - et en prenant une gorgée de ta boisson énergisante. “Pillaaar, je vais pouvoir acheter le set de tasses que j’ai vu hier, tu te souviens ? Lui avec des charmillons, pour Vlinder ! Elle va être contente, j’en suis sûr.” Toujours penser aux jumeaux avant de penser à toi.
Ton regard se posa alors sur une autre personne qui venait d’apparaître dans la partie des catacombes où tu te trouvais et tu te dirigeas vers ce jeune homme sans trop attendre. Il te faisait même un peu penser à Zamas ! Tu allais devoir le dire à Zamas. “Bonjour ! Tu es seul ? Tu me fais penser à mon frère. Pillar, dis bonjour !” Ton Volcarona s’approcha et tournoya dans les airs pour saluer le nouvel arrivant. “ Tu t’appelles comment ? Tu fais quoi ici ? C’est un beau endroit !”

Tu n’étais pas la personne la plus empathique, celle qui comprenait le mieux les émotions des autres; mais toujours, tu étais animé de la plus grande volonté à propager le bien autour de toi (les activités illégales ne comptaient pas, ne comptaient jamais).
Tu avais froncé les sourcils. Il fallait dire qu’une telle réaction, tu n’aurais jamais pu la prévoir. Oh, tu étais une tempête qui pouvait parfois surprendre, mais de là… à faire pleurer ? Tu ne l’avais pas agressé ou insulté… ou n’importe quoi dans ce genre ? Tu avais simplement demandé son nom et tu l’avais abordé normalement. La confusion était extrême alors que tu le dévisageais en essayant de comprendre la situation qui se déroulait.

Puis, l’autre personne devant toi s’exprima de nouveau et expliqua qu’il avait manqué son train - et la situation se clarifiait suffisamment pour que tu cesses de penser que tu étais la raison pour laquelle il pleurait. Tu n’aimais pas du tout faire pleurer les autres. Oh, c’était déjà arrivé avec des filles qui ne comprenaient pas l’intérêt des one-night stand et qui espéraient pouvoir faire de toi le parfait petit copain de leur rêve; mais même elles, tu te sentais toujours mal quand elles pleuraient. Tu ne pouvais simplement pas changer qui tu étais, et tu n’avais aucun intérêt à le faire.

“Oh.. euh… Tiens déjà !” Tu lui tendis ta boisson énergisante pour qu’il puisse boire quelque chose et reprendre son souffle. Un regard inquiet en direction de Pillar; essayant de comprendre ce que tu étais supposé faire dans ce cas de figure. Parfois, Vlinder ou Zamas pleuraient, mais eux, tu savais comment réagir parce que c’étaient les jumeaux et tu avais grandi à prendre soin d’eux. Mais lui, tu ne le connaissais pas, tu ne savais rien de lui, alors tu ne savais pas du tout comment lui venir en aide. Bon, tu pouvais toujours… essayer de l’aider à rentrer chez lui, c’est ça. C’était ce qu’il voulait, si tu n’étais pas stupide. “Nous sommes dans les catacombes de Nemerya, je connais… normalement, le chemin pour en sortir même si ça m’arrive de me perdre, mais je peux t’aider à trouver la sortie et ensuite, j’ai une voiture, je peux te conduire chez toi ! Vu.. qu’on est à Nemerya.” Pillar flottait autour de vous et Casper, sur le dessus de ta tête. Casper s’étirait pour mieux voir la personne et décida de sauter sur le dos de Pillar, se laisser glisser sur le sol et s’approcher du garçon, ne comprenant pas sa tristesse, mais voulant faire quelque chose elle aussi. Alors elle avait posé doucement sa tête contre les jambes, comme pour lui signifier qu’il n’était pas seul.

“Tu habites où ? Je te présente Pillar et Casper. Moi, c’est Oyaris, et tu peux finir ma canette si tu veux j’en ai d’autres dans ma voiture !” Maladroit, incertain, hésitant. Mais toujours, énergique, les yeux brillants et souriants, toujours cherchant à faire le bien autour de toi - surtout que, eh bien, il avait l’air aussi doué que toi. Parce que bon, il était à Nemerya et son train… était pour Nemerya ? Il s’était peut-être trompé aussi en parlant vu qu’il semblait en détresse. Mais c’était typiquement quelque chose que tu aurais pu faire. Donc tu n’étais pas vraiment en mesure de juger.